Tout est incertain et tout est dispersé [Intrigue III - Terminé]

Feat Teutatès, Morrigan, Sequana (PNJ) & Sa Goule (PNJ), Epona (PNJ), Meduna (PNJ), Taranis, Esus, Ceridwen & Machi (PNJ).

Tout est incertain et tout est dispersé, 10 Février 2021

Les rendez-vous avaient été donnés cette nuit. Nous nous étions décidés vite parce que le temps pressé. Et parce qu’il ne fallait pas que nos ennemis puissent s’organiser. Convaincre Charles n’avait pas été aussi facile que je l’aurais pensé. Il semblait… Las mais comment lui reprocher ? Il vivait les montagnes russes avec la sorcière. Rien n’était simple, pas même avec moi-même si, à force de faire semblant et de se forcer, j’étais certaine que les choses iraient mieux. Quoi qu’il en soit, il avait fini par accepter ma proposition. Trois nuits plus tôt, j’étais allée déposer des enveloppes chez certains membres de son panthéon, choisi par Teutatès. Il leur avait écrit, donné un lieu de rendez-vous et une heure précise. Ils étaient étranges, mais communs et facilement accessibles par mon pouvoir divin. Aucun retard. Ils devaient être à l’heure, seul ou accompagné d’un allié, mais sans pour autant se réunir entre eux. Discrétion était le mot d’ordre.

J’avais passé le début de ma soirée chez moi, avec ma fille, comme si de rien n’était. Puis j’avais prétexté une migraine, et j’étais partie me « coucher ». Je m’étais délaissée de mon pyjama pour enfiler cette tenue qui était devenue une second peau ces derniers temps. J’avais foncé mes yeux, posé le masque sur mon visage puis était partie. Nous serions entre alliés ce soir, mais j’avais refusé de dévoiler mon identité humaine et Charles était d’accord avec cela. Je me devais, plus qu’aucun d’entre eux, être prudente. J’avais une famille, et trop à perdre pour prendre ce risque-là. Teutatès avait ma confiance et il était le seul de son panthéon. Soyons honnête, je n’étais pas certaine de leur force, ni de leur fiabilité. Je leur accordais le bénéfice du doute mais pour les avoir un peu observés, j’avais l’impression que les frères de mon allié étaient : un coureur de jupon assumé, et un autre moins assumé et vulgaire de surcroit. Les femmes, je ne savais pas trop quoi en penser. Je ne m’étais pas franchement penchée sur leur question.

La déesse de Paris avait été la première qui avait rejoint Teutatès. Elle avait été méfiante et avait tenue à amener avec elle une des goules de Marie. Cela me convenait. Sans la prêtresse Vaudou, je n’aurais pas retrouvé les deux Celtes alors qu’elle nous espionne était un juste retour. Car, soyons honnête, tout ce qui se dirait, Sequana ne pourrait pas le garder hors de portée de Marie, et elle le savait surement parfaitement. La protectrice de la créature n’était pas gratuite. La seconde avait été Epona, suivie de très près par Meduna. Cette dernière avait hésité un instant, mais avait fini par prendre ma main et s’était retrouvée en quelques instants au côté de ses deux sœurs et du père de la Tribue. C’était une sensation un peu étrange, d’être transporté ainsi, mais c’était la garanti de notre sécurité à tous. Mais faire Paris La Belgique en un clignement d’œil n’était pas facilement appréciable. Taranis, Esus, et enfin Ceridwen. En dehors de Sequana, tous étaient venus seuls. Je lâchais la main de la déesse pour me positionner aussitôt plus loin dans la pièce. Machi était présent, masqué lui aussi, méfiant comme à son habitude. Il n’était pas serein, loin de là même et était prêt à combattre si cela était nécessaire. Ma part remplie, je pris le verre que mon champion me tendait, l’avalais d’une traite, puis attendais. Je les laissais à leur retrouvaille. J’étais une alliée, mais plus spectatrice qu’actrice. Tout ne reposait pas sur moi, mais sur Teutatès.

Tout est incertain et tout est dispersé

Teutatès & Mama Quilla & Celtes

« Maison louée de Mama Quilla, Belgique, 10 février 2021 »

J’ai envie de rentrer chez moi. Pour la première fois depuis longtemps, je ressens le besoin de fuir la fureur du monde, de me replier dans un endroit que je connais bien, où je me sens bien. Seul et isolé du reste du monde qui m’assaille et m’agresse en permanence de ses émotions, de tout ce qui ne tourne pas rond chez les uns, chez les autres. Je suis fatigué de l’amour, de l’envie, de la colère et de la haine. J’ai envie de renouer avec la terre qui m’a vu naître, de retrouver cet antre blottie entre des collines boisées, au milieu de cours d’eau millénaires dont les alluvions nourrissent une vie simple faite de gibier, d’un lopin de terre, et de bière brassée. J’ai envie de livres, qui procurent des sentiments qui me sont propres, que je ne partage avec personne d’autre. Vivre ici, c’est dur. Je suis encore fragilisé par la tempête de Morrigan que je m’essaie toujours de contenir. Ce n’est pas simple, et ça ne le sera sans doute jamais. Ca l’est moins encore de vivre dans les environs de Mama Quilla, qui désormais se cantonne à un rôle de guerrière qu’elle a toujours été, mais qui aspirait toutefois en secret, y compris pour elle-même, à autre chose.

J’ai accepté de guider, pour un temps du moins, ce conflit. Je m’apprête surtout à transmettre le flambeau, d’entériner la fin d’une ère. Ils ne veulent pas tous de Meduna, et je ne dirigerais rien. S’il leur faut un Roi en plus d’une Reine, ainsi soit-il. Je dois encore venger Epona, mais après cela, l’oubli et la mort me paraissent un peu plus enviables que n’importe quelle autre destinée. Je réfléchis à un plan pour déjouer la modernité et ses divinités omnipotentes. Je réfléchis en termes d’alliés, en termes d’occasions.

Mais l’attractivité de retrouver mes origines n’a jamais, elle, été aussi forte. Sans doute ai-je besoin de m’entourer de personnalités différentes. J’ai du mal à comprendre Morrigan, et plus encore à le maîtriser, ce qui émerge d’elle. Concernant Mama, c’est pire encore. Je dois me raccrocher à ceux qui croient encore en moi. Ils sont peu nombreux, et le seront de moins en moins. J’alterne les périodes de certitudes, d’appuis et de soutiens de tout ce qui semble définir une certaine sagesse retrouvée, et celles de spleen total, intégral, où je me sens dépassé, vidé de toutes mes forces et de toute substance. Cette dualité extrême me voue à l’échec, je le sais bien. Mais ce n’est pas dans ma nature de me rendre.

Il reste des injustices à corriger.

Alors j’attends qu’ils arrivent tous, et je les salue, dans le salon de la maison louée par Nailea. Un signe de tête, un mot. Leur nom. Je suis pâle, amaigri, vieilli, d’une certaine manière. Je ne sais pas où j’en suis, ni avec chacun d’entre eux, ni avec moi-même.

Je ne suis même pas sûr de me rappeler ou de comprendre pourquoi j’ai rassemblé tous ces gens. Je fronce les sourcils.

Non, je ne sais pas. Est-ce que je suis sensé être leur chef ? Est-ce que je suis sensé en reconnaître un autre ? Ils doivent déjà juste se rendre compte que je ne me suis pas encore fait tuer.

| Comme vous le voyez, mes frères, mes cousines, mes amis, Morrigan et moi nous en sommes sortis. Plus ou moins entiers. Plutôt moins que plus. Et je vous présente, pour ceux qui ne la connaissent pas plus que durant ce petit trajet, Mama Quilla. Mama est une amie. Inca. Une alliée, pour venger Epona. Nous avons été faits prisonniers par Loki, aux Halles. Il nous a utilisés l’un contre l’autre, et il nous a fallu du temps pour retrouver un semblant d’équilibre, avec Morrigan. Merci d’être venus. |

(c) DΛNDELION

Tout est incertain et tout est dispersé

10/02 - @Charles Niemans, @Moïra Flaherty, @Louis Tessier & @Mina Jones

Qu'est-ce que c'est que cette merde? dis-je en tournant l'enveloppe dans mes mains. Je l'ouvris sans trop de soin pour découvrir un faire-part de mariage. Je n'avais personne dans mon entourage qui pouvait m'annoncer une telle nouvelle, encore moins m'y inviter. Allons-bon... ajoutai-je lorsqu'un papier en tomba. L'écriture d'un gamin attardé était caractéristique et reconnaissable entre toutes. Teutatès. S'en était-il sorti sans que Taranus et moi n'ayons pu être utile à cela? Il semblait bien, et quelque part une certaine frustration naquit en moi, même si j'étais finalement plus rassuré qu'il soit vivant qu'autre chose.

Le contenu de son message était tout aussi curieux à mes yeux que les émotions que je ressentais à cette nouvelle. Un rendez-vous avec une divinité inconnue portant l'une de ses bagues. Ce pouvait tout aussi bien n'être qu'un nouveau piège de l'Unique qui pourrait l'avoir capturé et utiliser l'un de ses bijoux. Mais pour mon frère j'étais prêt à courir le risque car après tout, nous étions la Triade. Aussi je me préparai pour être à l'heure indiquée dans le bar, enfin dans ses chiottes plus précisément. Cette incongruité m'avait fait sourire et ne m'avait pas vexé.

J'étais donc arrivé dans ces chiottes cinq minutes avant l'heure pour être sûr de ne pas louper ce rendez-vous mystérieux. J'affichai un sourire amusé alors qu'un couple en sortait, sourire qui disparu lorsque l'apparition masquée fit son entrée. Un simple salut de la tête de ma part puis je pris sa main. Et l'instant d'après nous étions ailleurs, bien que je ne sache pas où exactement.

Mon frère. Content de te revoir. lui dis-je simplement sans aucune vanne pour une fois. Qu'il relève cela m'importait peu finalement, mais pour la première fois depuis une éternité mes mots étaient restés simples, et sans grivoiserie ou taquinerie. Lorsque peu après Ceridwen arriva à son tour, je croisai d'abord son regard en silence avant de finir par aller la voir vu que rien n'avait semble-t-il démarré. Autant faire preuve de franchise et être direct, même si la situation n'allait clairement pas nous permettre d'en discuter pleinement.

Salut... dis-je d'abord avant d'entrer dans le vif du sujet. On ne s'est pas vu depuis un moment, et il va falloir qu'on éclaircisse la situation, j'en ai besoin. A voir si on pourra le faire ici ou si on le fera ailleurs. lui dis-je en conservant une certaine distance malgré notre proximité physique.

Cela faisait quasiment un mois que l'on ne s'était pas revu. Si lors de notre dernière rencontre et les quelques jours suivants j'avais opté pour la monogamie, aujourd'hui j'avais repensé ma décision à ce sujet. J'avais conclu ne pas être capable de ne coucher qu'avec une seule femme, sans savoir pour autant s'il s'agissait d'une incapacité égoïste d'être fidèle, ou ma nature qui était ainsi. Pour autant il était une chose que j'ignorais : que désirais-je à son sujet? M'en éloigner, ou lui proposer d'être un couple libre. Y avait-il encore possibilité de nous considérer comme un couple? Qu'en serait-il de son point de vue? Il était clair cependant à mes yeux qu'il nous fallait éclaircir la question, mais peut-être devrions-nous attendre un moment plus adapté pour cela.

Donnes-nous ce qu'il y a à savoir mon frère. Ensuite Meduna, si tu t'es décidée à prendre le lead du panthéon, dis-nous ce que tu envisages entre les nordiques et l'Unique. dis-je après mon frère, prenant la parole sans véritablement me soucier de qui cela pourrait-il froisser. Je ne voulais pas perdre à nouveau du temps comme lors de la dernière réunion du panthéon. Aussi peu m'importaient les visages masqués et inconnus, Teutatès et Taranis étaient là. Il était temps de se sortir les doigts.

- Monsieur, vous avez un courrier, lui annonce le majordome de la maisonnée, lui tendant une enveloppe déjà ouverte.

Cet homme, d’un certain âge, s’assurait du bon fonctionnement d’une maisonnée bouillonnante et chaotique. Il était, après Juliette, le roc de la famille Tessier. S’il ne connaissait pas tous les secrets de chaque membre, il n’en restait pas moins au courant d’une majorité d’affaires drôles, sordides, secrètes ou dangereuses. Dès lors, avec le temps, le vieil homme avait développé un code ou langage spécifique avec chacun. Dans ce cas-là, courrier signifiait simplement secret : Louis n’ouvrait jamais, ô grand jamais, son courrier. Il préférait qu’on lui remette simplement les documents les plus importants à signer pour les affaires, et voilà !

Si le faire-part l’étonne, la surprise est totale avec le petit mot qui l’accompagne. Il était mitigé entre la joie d’avoir un mot d’un frère disparu ou abonné aux absents, et la méfiance qu’il y avait un piège. Il réfléchit très longuement, se demandant quelle attitude adopter. Il ne tarde pas à prendre sa décision, prenant déjà ses premières précautions. S’il allait revoir son frère, très bien ! Par contre, s’il tombait au milieu des loups, il préférait crever que de finir en otage maltraité ! Alors, il se munit d’un moyen simple, et efficace, pour se donner immédiatement la mort : une capsule concentrée d’un poison foudroyant dissimulée dans une manche, prête à piquer dès qu’il enlève la protection.

Le poison, et un pistolet, voilà bien ces seules armes et défenses ! Il se sentait bien à nu, mais il n’avait guère eu le choix. Et puis, au vu du lieu de rendez-vous, il avait à s’y rendre avec une maîtresse pour ne pas paraître bizarre ou étrange – et ces dernières ne suivaient pas des types avec un gilet pare-balles ou des grenades et des chargeurs à la ceintures. La petite trace de rouge au niveau du col a été inévitable, ayant presque coûté à son rendez-vous. A peine il s’était engouffré dans ces fichus toilettes, qu’une dame fait son apparition. Il n’a pas le temps d’échanger, qu’il est agrippé et qu’il voit subitement son décor changer.

La méfiance s’évanouie vite. Il reconnaît Teutatès. Par contre, le blond ne saurait dire pourquoi mais il avait une désagréable sensation que le Dieu-Père n’était pas pleinement lui-même. Que s’était-il passé ? Qu’est-ce que Loki avait encore fait ? Sa colère à l’égard de cette entité avait monté d’un cran, devenant une haine pure, et viscérale. Qu’importe qui avait tort, ou raison, dans l’affaire, mais il n’y aura pas de paix tant que cette fripouille ne crevait pas. Telle était la décision, et la certitude, de Taranis.

- Je suis honoré de vous rencontrer Mama Quilla. Tout aide dans cette guerre est la bienvenue, glisse le blondinet à l’égard de cette alliée inattendue à l’allure altière. Il n’a malheureusement pas le temps de détailler davantage la physionomie de cette femme, au vu des nombreux sujets à traiter. Avant que je n’oublie, il faut que tu saches, mon frère, qu’Esus et moi-même ne savions pas si tu étais en cavale, ou détenu par des humains ou par des ennemis. Nous avons demandé à Sequana si elle avait des informations à nous fournir, mais elle n’a pas été capable. Toutes les informations liées à vos identités humaines étaient bien trop gardées, et la seule personne à pouvoir nous fournir quelques informations a refusé, ayant déjà donné lesdites informations à une personne, avec la promesse de les garder pour elle, balance aussitôt Taranis. Qu’est-ce qu’une telle réponse voulait dire ? Beaucoup de choses pouvait être sous-entendu, mais le voile était trop opaque pour tirer une hypothèse claire.

Entretemps, il relève sa manche pour enlever la capsule et la jeter à la poubelle. Il n'en a pas besoin, finalement.

Ils l’envoient de moins en moins dans les limbes d’un sommeil comateux, ils parlent devant elle, elle écoute, sans forcément être attentive à ce qu’elle entend. Mais ce soir, ils reçoivent des invités. C’est tant mieux, la Morrigan ne supporte pas cette maison, cette prison dans laquelle ils veulent la garder, pour la soigner selon leurs dires. De ce mal qui lui ronge l’esprit, la folie. Celle-ci s’est amoindrie, sans disparaître, pas totalement maîtrisée par la divine.

Le travail est fastidieux, la sorcière n’est pas très bonne patiente, l’esprit fermement ancré dans une réalité alternative. Malgré tout, elle s’habitue à la routine qui s’est installée entre les trois divinités, même si Mama disparaît régulièrement, ce qui a tendance à laisser la Morrigan sur des charbons ardents. On ne peut pas vraiment définir leur relation amicale, elle est même tumultueuse, mais Mama fait partie de son quotidien, elle a besoin de la savoir à ses côtés. La routine l’ancre davantage à la réalité.

Teutates s'évertue à lui prouver qu’il n’est pas mort. De temps à autre elle y croit et remercie le sidh de lui offrir un tel cadeau, d’autrefois, elle se persuade qu’ils sont simplement dans le sidh, morts, ensemble, dans un univers étrangement identique à celui des humains. Elle s’en moque, tant qu’elle est avec lui c’est le principal. Ce dont elle a le plus besoin en cette réalité d’incertitude totale dans lequel elle est plongée depuis des semaines. Lui, juste lui.

Ils sont déjà là quand elle se pointe, vêtue d’un jean et d’une chemise qui ne lui appartiennent pas. Plus rien ne lui appartient désormais, pas même sa liberté. Elle est là, présente physiquement si ce n’est mentalement. Installée en lotus sur le canapé, son corps fait acte de présence, ses doigts dessinent des arabesques, des runes sur la table basse qui lui fait face. Sa prestance habituelle balayée par la folie qui transparaît d’elle à travers son regard, elle ne lève pas le regard vers leurs invités, mais elle est attentive, le corps tendu, prête à bondir. Entourée d’étrangers qu’elle ne reconnaît qu’à moitié comme alliés.

Ils sont des obstacles.

@Charles Niemans & @Nailea Flores & @Maël Eschene & @Moïra Flaherty & Morgane Moore

Tout est incertain et tout est dispersé

La situation semblait de plus en plus complexe pour le panthéon celte, l'affrontement avec les nordiques avait ouvert une porte sur une époque beaucoup plus sombre pour tous les siens. Pour le moment, elle n'avait pas eu à souffrir directement de tout ce qu'il s'était passé. Son visage n'avait pas été placardé dans tout le pays en indiquant juste en dessous qu'elle était recherchée. Il fallait sans doute dire qu'elle n'était qu'une meneuse de revue au Crazy Horse, une simple danseuse qui était un peu connu dans le monde de la nuit et des cabarets parisiens mais elle n'avait guère de pouvoir en dehors de son lieu de travail et elle ne devait pas représenter une importante menace pour ceux qui avaient décidé de les mettre à bas, que ça soit leurs anciens alliés, leurs cousins éloignés venus du Nord ou encore ceux qui avaient décidé de les abattre un à un, tout ceux de son espèce. L'humeur n'était clairement plus à la fête, ce qui était assez compliqué pour une déesse qui techniquement, était reine dans ce domaine. L'ivresse ne venait même plus à consoler les âmes et à calmer les esprits, et elle ne s'était jamais sentie aussi perdue depuis de nombreuses années, même depuis plusieurs siècles. La menace était plus que réelle, venant à les encercler les uns après les autres, les attraper dans des filets dont ils semblaient bien difficiles de se défaire et qui allaient peut-être les réduire à néant dans un futur plus ou moins proche. Il y avait cette impression tenace qu'aujourd'hui, elle pouvait tout perdre, plus encore que pendant la chute de son panthéon. Elle savait que la force résidait dans l'union, c'était ainsi qu'elle avait été créée il y a plusieurs millénaires pour réunir les gens, mais elle devait faire avec sa propre nostalgie et surtout sa rancune démesurée qui avait à peine faibli avec les années, un de ses gros défauts à n'en pas douter.

Jusqu'à ce qu'elle reçoive cette lettre ou plutôt ce faire-part de mariage. Elle fut intriguée quelques instants avant de s'attarder sur le mot qui avait été glissé dans l'enveloppe. Bien sûr qu'elle serait au rendez-vous, juste parce qu'elle ne se voyait pas défier directement le père de la tribu, et parce qu'une part d'elle-même s'était réellement inquiétée pour lui. Et puis, elle voulait pouvoir être là pour faire entendre sa voix. Après tout, on disait bien que les absents avaient toujours tords. Elle était donc arrivée comme convenu à l'heure, retrouvant alors Nailea avec une certaine surprise. Car elle avait eu dernièrement à veiller sur la fille de cette dernière, sans pour autant pleinement connaître son identité divine. Elle lui lança un sourire discret, mais malgré tout, elle avait eu un petit temps d'hésitation avant de nouer sa main à la sienne, alors qu'elle ressentait une pointe d'appréhension monter en elle. Retrouver tout le monde était toujours un moment particulier, surtout après les dernières épreuves que certains avaient vécu. Elle salua tout le monde présent mais garda néanmoins le silence jusqu'à temps que Teutatès prenne la parole. Et aussi étonnant que cela puisse être, de les voir tous, même si certains avaient bien soufferts, elle était plus apaisée qu'elle ne l'avait été dernièrement. Elle laissa les retrouvailles entre les frères se passer et après un regard en direction de Charles, elle tourna ses yeux vers Esus et lui lança un regard des plus déterminés. « Si vous êtes prêts à me suivre pour prendre le lead comme tu dis, je le ferai sans hésitation pour le bien de notre communauté. Ce n'est pas pour autant que cela sera un dictature que je vais imposer. Je peux motiver les troupes, resserrer les rangs, mais je ne suis pas une guerrière à la base, et j'aurai besoin de chacun de vous pour qu'on puisse avancer. » Elle avait certes un sale caractère quand elle le décidait mais elle n'était pas aussi fine tacticienne que certaines personnes, ni même la puissance nécessaire au combat, mais on pouvait compter sur elle, si c'était la véritable question.

AVENGEDINCHAINS

Feat Teutatès, Morrigan, Sequana (PNJ) & Sa Goule (PNJ), Epona (PNJ), Meduna (PNJ), Taranis, Esus, Ceridwen & Machi (PNJ).

Tout est incertain et tout est dispersé, 10 Février 2021

J'écoute sans dire le moindre mot. Je les observe, leur manière de parler, de se mouvoir, de ne faire ni l'un ni l'autre. Ils semblent à la fois désunis et unis. C'est étrange. Je jette un regard à l'incas qui n'a pas bougé d'un pouce. Dos bien droit, les bras le long du corp mais une main non loin de son arme. Il ne leur fait pas confiance et je ne peux pas lui jeter la pierre. Des visages ont beau être plus que familiers, en dehors de celui qui se tient à mes côtés, je n'ai foi qu'en Teutates. Il peut douter de lui, je ne suis pas du même avis que lui. Je vois la force qui est en lui. Je vois ce chef qu'il était et qu'il peut redevenir si il le désire bien sûr. Je suis ici parce que je suis son alliée, et son amie. À lui, pas aux autres.

Je reste en retrait, jusqu'à ce que Meduna prenne la parole. Je tique. Elle reprend les mots de l'un des leur. Une cheffe de rang ? Vraiment ? Je secoue la tête. Cette place ne lui revient pas. Pas totalement en tout cas. Charles est le père de la tribut. Charles est celui qui s'est le plus battu pour les siens. Il est celui qui a le plus subit également. Qu'avaient ils tous fait de leur côté ? Sans moi il serait encore entre les mains de Loki, et Morrigan aurait encore plus sombrée. Ils n'avaient rien fait pour eux et cela me rendait en colère qu'ils puissent de détourner ainsi de Teutates. Je sers le poing et je m'avance.

Je suivrais Charles. Uniquement lui.

Je pose une main sur l'épaule du dieu avantde le dépasser et de dire Morgane, tu n'es pas une combattante, tu le reconnais toi même. Tu ne sais pas te défendre ni protéger les tiens. Comment veux tu alors guider ton panthéon ? Tu n'es pas prête à encaisser tout ce que vous ennemis sont prêts à vous infliger. Regarde Morrigan, regarde Teutates. Ne vois tu pas combien ils ont été meurtris? Je les toisais sévèrement. J'étais moins puissante qu'eux et pourtant j'en avais bien plus fait pour les leurs que eux même. Je le gardais bien de le dire à voix haute. Cela était évident après tout. Avant de désigner un chef vous devriez peut être vous concentrer sur quoi faire pour les affaiblir à leur tour. Un chef ne vous aidera pas à vous unir. Un plan si. je suis une guerrière. Je suis une dirigeante. J'avais fait la sottise d'attendre jadis que les choses se règlent et j'en avais payé le lourd tribut. Je ne referais pas la même erreur. Union. Plan d'action où chacun ferait sa part. Tous devaient agir, pas toujours les mêmes. Ce n'était pas à Teutates et Morrigan d'être uniquement au premier plan. Que les frères de Charles arrêtent donc de faire les paons et qu'ils agissent une bonne fois pour toutes.

Tout est incertain et tout est dispersé

Teutatès & Mama Quilla & Celtes

« Maison louée de Mama Quilla, Belgique, 10 février 2021 »

Je ne sais pas encore comment les choses vont tourner. Je ne sais pas ce que je veux exactement. Je suis perdu, parce que j’ai sciemment choisi de laisser une grande place dans ma psyché à une femme qui a perdu toute raison. Morrigan est là, elle aussi. Et si j’essaie de tirer de la force de la présence et de la proximité de Mama, je ne peux certainement pas assurer que le cumul des deux me soit clairement favorable, ni que je puisse me servir sans vergogne de Mama compte tenu de ce qu’est désormais devenu notre relation. User de sa force, quand bien même elle en est volontaire, ne serait pas bon pour elle. Alors, je m’abstiens. Et je reste là, fébrile, l’ouragan de la folie de Morrigan à peine contenu. J’entends la demande d’Esus, quand il me salue sobrement. Je note les mots échangés avec Ceridwen. Etrange. Mais je ne relève pas ; ce sont leurs affaires et compte tenu de la façon que j’ai eue de mener les miennes, on ne peut certainement pas dire que je sois légitime à donner la moindre leçon dans ce genre de domaine. Le frère fait preuve de bonne volonté. Taranis aussi, alors qu’il salue Mama. Je ne sens en lui qu’un sérieux qui se fait l’écho de l’homme qu’il fut jadis, avant de devenir fielleux et envieux, suite à notre défaite collective.

Ce qu’il dit me perd un peu, en revanche. Je fronce les sourcils.

| Je ne suis pas sûr de comprendre, mon frère. Nous n’avons pas le temps d’être en cavale. Je crois que nos arrestations ont pourtant été rendues publiques… Je ne sais pas. Et je m’en excuse. Tout ce qu’il s’est passé durant ma captivité et la période qui a suivi est assez confus. |

C’est un aveu de faiblesse personnelle, mais rien qui n’entame ma résolution ou ma fonction. J’admets que je ne suis plus le Dieu que j’ai pu être par le passé. Si je ne vois rien de mal à ça il est évident que c’est quelque chose qui se renouvelle au fil des siècles, cette incapacité dont je me rends de plus en plus compte. Que j’intègre. Je n’ai pas toutes les réponses, pas même un tout petit peu. Non loin, Morrigan est là. Ombrageuse. Il ne manque pas grand-chose pour qu’elle explose à nouveau, réduisant mes efforts, et ma santé mentale, réduits à leur plus simple expression. Je sens la colère de Mama. C’est donc à l’apaisement de Meduna que je me raccroche. Meduna, ma reine de jadis. La cheffe et la mère de nos peuples, quand j’étais leur père. Je me tourne vers Mama, sentant sa main et sa chaleur, sa force, sur mon épaule. Elle m’attire comme un insecte l’est par la lumière. Sa force est une puissante attraction. Pourtant, je la toise d’un regard sérieux.

| Nous avons besoin d’un chef. Nous en avons toujours eu besoin. C’est dans notre culture. Dans notre nature, tu comprends ? Nous avons été faits comme ça. Nous avons chacun nos périmètres, nous sommes tous rois et reines en celui-ci. Mais nous avons besoin d’un, ou d’une, qui nous guide. Nous avons besoin d’unité. Et l’unité, chez nous, c’est Meduna. |

Je la regarde, vieilli, amaigri, d’une voix qui n’a rien perdu de son tranchant mais qui est beaucoup moins forte que d’habitude.

| Tu dois trancher. Laisse-nous te proposer ce que chacun nous pouvons faire à notre échelle. Centralise, et décide. Mais surtout, surtout, assure-toi que nous soyons tous unis, que nous ne nous laissions dépasser ni par nos natures ni par nos intérêts. |

Je vais voir Morrigan. Je m’accroupis devant elle, je prends ses mains. Je cherche son regard. J’entre dans son âme. Je stimule, de façon infime, ténue, la flamme guerrière qui l’habite encore au milieu de l’orage de son âme.

| Fais-moi confiance, Morrigan. Laisse-nous rallumer la lumière. |

Je l’attire doucement vers moi, serrant sa main dans la mienne. Et de l’autre, je prends celle de Mama, que je regarde.

| Fais-moi confiance, Mama. |

Je reporte mon regard sur chacun d’entre eux.

| Comment peux-tu nous unir, Meduna ? |

(c) DΛNDELION

Sequana et Angela, par Anthea Diamandis

Angela, et Sequana Résumé des personnages

Angela est une goule au service de Marie Laveau. Ou du moins, c’est la version officielle. Contre un service donné, Angela a été « prêtée » à Sequana pour une durée indéterminée, et cela depuis plusieurs semaines maintenant. Si cela ne l'enchante toujours pas, elle doit bien reconnaitre que Sequana la traitre plutôt bien et s'est mettre ses talents en avant. Elle adore, par exemple, se battre et plus encore tuer pour ensuite étancher sa soif de chair. Si elle est encore à son service, ce n'est pas parce que "Marie a oublié" de la récupérer non. C'est parce qu'elle doit encore espionner la Celte qui se ne doute de rien. L'esprit déjà préoccupé par ce qui se passe au sein de son panthéon, bien que détachée d'eux, Sequana ne se rend pas compte qu'Angela est autant un atout qu'une potentielle ennemie. Elle ignore que la goule possède un grand nombre de connaissances et d'infos, accumulées par toutes ses années à servir Marie. Si Sequana l'avait questionné elle, elle aurait appris à qui Marie avait donné ses renseignements ce qui est arrivé à Teutatès et Morrigan. Elle aurait sû qu'ils avaient été libérés par Mama Quilla, Alias Nailea Flores. Mais Sequana ne l'a pas fait. Et si ce soir Angela a été conviée à la petite sauterie c'est uniquement pour sa force de frappe. Qu'importe. Mama Quilla n'a pas cillé en la voyant alors qu'elles se connaissent et elle lui a rendu la politesse. Ce soir, elle pourra récolter, après tout, de nouvelles infos pour sa maîtresse.

Sequana, de son côté n'est pas la plus ravie qui soit. Teutatès et Morrigan n'ont pas trouvé refuge chez elle et cela la dérange plus qu'elle ne veut l'admettre. Ils se sont fiers à une déesse qui n'est pas des leurs alors qu'ELLE, elle possède tellement d'atouts qu'elle aurait pu les aider. Sa fierté est froissée, cela n'est pas peu dire. Mais qu'importe, elle sera là pour les aider... S'ils ne lui font pas le même coup qu'Esus et Taranis à qui elle n'a pas vraiment pardonné leurs dernières... Ecartâtes sur son domaine.

Pouvoirs et faiblesses d'Angela:

Pouvoirs et faiblesses de Sequana:

Elle s’était convaincue que c’était avant tout la frustration de s’être sentie impuissante, le sentiment d’avoir les mains liées, qui l’avait faite accepter ces retrouvailles. Il n’était pas rare qu’elle ne puisse avoir accès à des informations, certaines étaient tout simplement trop bien gardées, même pour elle. Mais le refus de Marie Laveau de lui concéder ces renseignements sur Teutatès et Morrigan, sur son propre panthéon... Elle ne l’avait tout simplement pas accepté. Sequana avait alors accusé le coup à sa manière : en rentrant dans une rage folle dont son Nymphée avait fait les frais. Telle la Seine, déchainée et implacable. Sous les yeux d’une Angela placide dans la mort. De l’eau avait coulé sous les ponts mais la déesse ne décolérait pas. Car ce refus signifiait au moins une chose : des choses se jouaient autour d’elle, malgré elle. Des choses sur lesquelles elle n’avait pas la main. En dépit de sa puissance avérée, de son influence et de ses fidèles. Des choses se jouaient.

Elle avait longtemps cru pouvoir se passer de son panthéon. Plus encore, elle avait longtemps pensé s’en être détachée... Définitivement. Après tout, elle s’était extirpée seule du néant, et c’est seule qu’elle avait gagné en puissance, en jouant sur tous les tableaux à la fois. Figure de neutralité qui s’enrichissait des demandes des uns et des autres, elle était Sequana. L’avide, la corrompue. Et cela lui convenait. Cela lui avait convenu, pendant longtemps. Mais, il y avait eu les événements des Halles et tout ce qui en avait découlé. Il y avait eu l’inquiétude pour les siens aussi, infime, qu’elle avait combattu de toutes ses forces. Puis la visite de Taranis et d’Esus, leur demande désespérée qu’elle avait accueillie avec une joie malsaine et l’envie irrépressible de leur faire payer leurs incartades. Ils l’avaient laissée tomber quand elle avait eu le plus besoin d’eux, n’était-ce pas là un juste retour des choses ?

Et pourtant, elle avait accepté de les aider, contre un juste paiement, avec le résultat que l’on connaissait. Et elle avait presque ressenti du soulagement en recevant le faire-part de mariage, l’invitation à une union métaphorique de leur panthéon. Pas un instant la nature de ces sentiments contraire, paradoxaux, ne lui avait effleuré l’esprit. Comme la Seine, elle était inconstante, changeante. Versatile. Son esprit n’était jamais vraiment apaisé ; Accepter cette rencontre, accepter de les aider, ne signifiait pas qu’elle leur avait pardonné. Et ce d’autant plus qu’ils avaient laissé une autre divinité se greffer à eux, une que Teutatès avait appelé une alliée, une amie. Ils avaient décidé de s’en remettre à l’Inca plutôt qu’à elle et Sequana, blessée, ne savait pas réellement quoi en penser. Mais que dire ? Voilà bien longtemps qu’elle ne distinguait plus vraiment ses alliés de ses ennemis. Peut-être en allait-il de même pour les autres membres de son panthéon.

Par précaution, elle avait choisi de se faire accompagner d’Angela et la goule s’était contentée, comme à son habitude, d’un acquiescement muet. Cette dernière s’en tiendrait aux ordres qui étaient les siens : observer l’assemblée, se tenir dans l’ombre de Sequana et la protéger au besoin. De qui émanaient ces ordres ? Là était toute la question, mais ç’en était une que la déesse n’était pas encore disposée à se poser. Première sur les lieux, la Maîtresse des Catacombes avait salué sobrement le Dieu-Père, qui passait pour être considérablement affaibli, et coulé un regard sur une Morrigan brisée, en pinçant douloureusement les lèvres. Silencieusement, elle avait pris une place et attendu que tous ceux qui avaient daigné répondre à l’appel de Teutatès soient réunis. Lorsqu’ils arrivèrent, c’est tout aussi silencieusement qu’elle assista aux premiers échanges, gratifiant toutefois Taranis d’un regard foudroyant qui valait mille mots lorsqu’il fit aveu de sa faiblesse devant le panthéon réuni.

Sequana intégra les interventions d’Esus et de Meduna sur sa disposition à reprendre le flambeau. Elle entendit aussi celle de Mama Quilla, cinglante et qui la crispa plus que de raison. In fine, elle se rangea malgré elle à l’avis de Teutatès ; C’était d’unité dont ils avaient besoin, oui, mais la déesse n’était pas certaine que le temps du renouveau soit arrivé. Au contraire, à ses yeux, ils avaient besoin de retrouver le socle solide qui avait vu la grandeur de leur panthéon, d’afficher un front uni et fort contre ceux qui les assaillaient. Ils avaient besoin de ne pas leur concéder cette victoire qui voyait la chute du Dieu-Père et ils avaient aussi besoin d’une figure forte qui les guiderait dans la vengeance et la grandeur. Cette figure pouvait-elle être Meduna ? La déesse tourna le regard vers cette dernière, suspendue à sa réponse comme le reste de son panthéon.

Epona, par Penelope Zervas

EPONa, Résumé des personnages

Epona est créée comme la figure de la Mère, par l'inconscient Gaulois. Accompagnant la vie des fidèles celtes de son panthéon, elle incarne la fertilité, et reste très proche des femmes. Elle travaille dès le départ avec Teutatès, pour accompagner les âmes dans leur dernier voyage jusqu'à leur jugement par le Protecteur des Tribus. Unanimement appréciée des dieux et des hommes, sa douceur et son tempérament lui valent l'admiration de tous ; c'est une déesse au service des autres. Elle apprend à se salir les mains, et trouve alors beaucoup de réconfort dans ses autres tâches. Elle se découvre aussi une passion pour les chevaux, qui deviennent son symbole divin. Malgré le déclin de son panthéon, Epona est toujours restée proche de la nature, pour compenser la tension inhérente à sa tâche, entre la vie et la mort.
Au retour de Norvège pour l'enquête sur la mort d'Odin, elle est tombée aux mains des nordiques, revanchards qu'elle ait utilisé là-bas un de leurs boucliers mythiques, Skadi, pour se défendre. Torturée, elle a été amenée aux portes de la folie par Loki, et c'est finalement Teutatès et Morrigan, qui ont contribué avec d'autres à la sortir de là, qui ont succombé à l'insanité. Elle fera tout pour les aider, désormais.

Etant une déesse, Epone possède quelques capacités. Son panthéon est au niveau 2 et donc possèdent deux pouvoirs actifs. Déesse psychopompe, elle peut lever sur elle un voile de mort dans un silence et une immobilité qu'elle doit maintenir. Son corps reste tangible et si elle est bousculée, le voile se lève. Dissimulée par ce dernier, elle devient "invisible", et son aura indétectable. C'est comme si elle n'était tout simplement "plus là", que ce soit pour les divins ou les créatures. Incarnant la fertilité, Epona peut contrôler les fluides humains par un contact corporel. Ses capacités lui permettent de provoquer divers effets plus ou moins douloureux, plus ou moins bénéfiques. Elle peut infliger fatigues, saignements, arrêts cardiaques tant qu'un contact est maintenu assez longtemps pour cela, ou forcer un cycle féminin à voir fleurir la vie dans un corps, aider un malade à se rétablir en faisant affluer les bons anticorps, ou le sang à l'endroit voulu. Non dénuée de faiblesses, Epone est une déesse connue pour sa compassion et son empathie. Douce, sans intentions belliqueuse, Epona n'aime pas faire usage de ses pouvoirs pour infliger la mort, la douleur, la torture. Cela est un véritable déchirement lorsqu'elle doit le faire et les souvenirs de ses souffrances s'ancrent en elle. Elle n'oublie aucune de ses victimes et c'est un fardeau qu'elle se doit de porter. Ne pouvant vivre seule, Epone a besoin d'avoir un lien avec les siens. Isolée, coupée de son panthéon, elle dépérira, perdra goût à la vie, et en oubliera sa propre existence.

Cela faisait des jours qu’Epona se torturait, incapable de savoir que faire pour venir en aide à son frère et à la Morrigan annoncés captifs. Elle avait songé à mille possibilités, s’était armée, avait rédigé sms et lettres jamais envoyés pour trouver des alliés. Et pourtant, l’immobilisme avait à chaque fois pris le dessus. Pourquoi ? Par peur du danger ? De la folie ? De la souffrance ? Jamais. Pas quand il s’agissait de porter secours aux siens. C’était pour eux qu’elle avait eu peur. Peur que ses initiatives impulsives ou insuffisamment préparées aient de lourdes conséquences. Et aujourd’hui, elle s’en voulait de ne pas avoir été à la hauteur quand eux n’avaient pas hésité un instant à venir la sauver.

La torture avait pris fin avec le faire-part de mariage et le message infiniment plus important qu’il contenait. Teutatès l’avait appelée et en dépit de la défiance qu’Epona nourrissait jusqu’alors à l’égard de Mama Quilla, elle lui avait aveuglément fait confiance lorsqu’elle lui avait tendu la main. Chaque nouvelle arrivée d’un membre de sa famille dans la pièce la faisait se sentir un peu plus complète. Sequana, Esus, Ceridwen…tous lui avaient tellement manqué ! Elle mourrait d’envie de les prendre dans ses bras, mais sentait bien que l’instant ne le permettait pas. Alors, elle s’était contentée de les saluer, avec toute la chaleur et l’amour dont elle était capable. Assise à côté de la Morrigan, ses mains posées sur les genoux, elle avait écouté en silence les mots de Teutatès, inquiétée par la fatigue évidente derrière l'apparente force de ses paroles. Lorsqu’il prononce le nom de Loki, elle pâlit, mais ne laisse pas encore la déferlante d’émotions qu’elle sent poindre prendre le dessus. À nouveau, ce n’est pas le moment.

Chaque instant est vécu intensément : le mouvement absent du doigt traçant des runes sur la table la bouleverse. Le discours de Taranis la renvoie un instant à sa propre culpabilité. La colère de Mama Quilla résonne en elle. Epona coule un regard, à nouveau, sur Teutatès lorsqu’il s’accroupit face à Morrigan. Tous sont tellement brisés, et encore prêts à se battre pourtant. Elle balaye alors enfin le tourbillon de ressentis qui pourrait lui faire perdre pied et s’accroche au nom de Meduna. Il n’est plus temps pour l’individualisme. Teutatès a raison : seule l’unité pourra les sauver, et si elle ne prend pas la parole, elle exprime son approbation d’un hochement de tête lorsqu’il rappelle leur besoin d’un chef, puis sourit à sa sœur en guise de soutien. Epona, qui aime chaque membre de son clan de toutes ses forces parfois au mépris d’elle-même, pense alors qu’elle jouera le rôle qu’on voudra bien lui donner.

Tout est incertain et tout est dispersé

10/02 - @Charles Niemans, @Moïra Flaherty, @Louis Tessier & @Mina Jones

Toujours à proximité, toute relative, de Ceridwen je m'étais adossé contre un mur le temps que chacun prenne la parole. J'affichai un léger rictus lorsque Taranis évoqua l'échec de Sequana, et le nôtre, pour nous obtenir des informations sur la captivité de l'Ainé. Autant par les paroles de Taranus que ce qui pouvait en être interprété. On avait échoué à le retrouver et il était parvenu à revenir sans nous. Nous n'avions pas besoin d'expliquer notre échec, encore moins à nous justifier. Attendait-il des remerciements de la part de notre frère? Pauvre petit blond, sa femme le délaissait-elle à ce point qu'il avait besoin d'un gros câlin? Pour l'heure j'estimai qu'il n'était pas bienvenu de le chambrer sur ce point. Un instant, avant qu'une autre divinité ne reprenne la parole, je repensais à la présence d'un membre du panthéon Inca. Cela me permettrait de vérifier l'identité de celle qui s'était présenté à moi au cours d'une foire il y a quelques temps.

Si plusieurs prirent la parole, d'autres restèrent muets. Ceridwen, la Morrigan, Sequana ou Epona. Lorsque Meduna prit la parole je soutins son regard en affichant un léger sourire provocateur. Bien, elle semblait prête à tenir le rôle que nous lui avions attribué la dernière fois, il était temps. Temps pour notre famille de reprendre pleinement le chemin de la guerre, et d'agir tous ensemble. Ce que souligna Mama Quilla avec une diplomatie que j'appréciais énormément même si mon égo en fut agacé, ce qui me fit lâcher un bref ricanement. Je fis appel à toute ma capacité de réserve pour ne pas lui rétorquer, et fus presque soulagé lorsque l'Ancien transmis une précision utile à son amie inca, lui rappelant notre nature et nos besoins liés.

Bon, on s'y met? dis-je alors qu'un blanc venait de s'installer. On peut peut-être commencer par tous proposer quelque chose de nos domaines respectifs? Et voir comment lier tout ça pour renverser la tendance et affronter nos ennemis. proposai-je avant de commencer à suivre ma propre proposition.

Nous pouvons continuer à chercher des alliés, même de circonstances. Si besoin, mes contrats de sang peuvent nous permettre de limiter les risques de trahison. dis-je d'abord avant de présenter une autre proposition. En parallèle, nous devons continuer à oeuvrer pour regagner en force. J'ai déjà conclus quelques accords, notamment avec un des nouveaux dieux. Cumulés à d'autres actions, nous pourrions retrouver davantage de puissance. Cela ne me parait pas anodin pour nos différentes guerres.

A voir ce que vous en pensez. dis-je avant de me taire à nouveau, posant mon regard sur les miens, cherchant à les pousser à prendre la parole, même pour les plus timides.

Elle est ici, et ailleurs. Perdue dans un esprit qui mélange présent et passé, ça fait bien longtemps qu’elle ne se perd plus dans le futur, de ce pouvoir de divination qui lui a coûté tellement. Les runes qu’elle dessine lui rappellent la réalité, sorcellerie perdue à égale mesure que ses prophéties, la réalité des dieux dans un monde en déclin. La présence des autres sont autant de rappels de leur déclin. Des retrouvailles qui commencent à devenir plus fréquentes, mais l’hostilité reste. Epona vient s’asseoir à ses côtés, Morrigan lui lance un bref regard et un signe de tête, en reconnaissance. Ils ont payé cher leur petit voyage en Norvège.

Puis Teutates vient chercher le contact physique, elle fixe son regard sur lui, elle le sent, il cherche à se frayer un chemin à son subconscient, la ramener à l’instant présent, à l’unité qu’il cherche à reformer. La confiance. En toi, toujours. En eux, non. Ils t’ont condamné. Tant qu’ils ne te pardonneront pas, tu ne te pardonneras pas toi-même. La guerre ne laisse pas de place aux rancœurs internes. Le Roi ici, c’est Toi. Accepte le, Dirige. C’est perdu d’avance. Meduna semble accepter à contre cœur, c’est trop tard. Tu n’es pas prête, on n’est jamais prêts à l’être, tu as hésité trop longtemps, tu le fais sous la pression, tu aurais dû l'accepter la dernière fois que l’idée à été suggérée. Tu n’es pas prête parce que Teutates te demande de l’être. C’est à lui de nous guider. Et à nous de l’accompagner.

Cet instant de lucidité lui demande un effort surhumain. Morrigan est une Reine irlandaise, une déesse guerrière, son peuple a besoin d’elle et elle d’eux. Ici ne se trouve que des celtes, des alliés qu’elle a été cherché des millénaires plus tôt par l'intermédiaire d’Esus. Des alliés, pourtant ils restent encore deux peuples distincts tant que les irlandais ne se seront pas réunis, mais aucun d’eux n’acceptera qu’un celte les dirige. Je suis irlandaise, pas celtes. Je dois convaincre Dagda. Uniquement si c’est toi son égal. Murmure-t-elle à l’intention de Teutates. Ou prendre elle-même la direction des irlandais.

Feat Teutatès, Morrigan, Sequana (PNJ) & Sa Goule (PNJ), Epona (PNJ), Meduna (PNJ), Taranis, Esus, Ceridwen & Machi (PNJ).

Tout est incertain et tout est dispersé, 10 Février 2021

Je ne suis pas d’accord avec Teutatès. Et je n’aime pas la tournure que prend cette rencontre. Il a tort, et je ne lui cache pas ce que je ressens. Meduna est incapable de les diriger. Elle n’est pas assez forte. Elle-même le reconnait. Elle a sa part à jouer, comme chacun d’entre eux mais ce ne sera pas de les guider. Je sais pourquoi Charles agit ainsi. Il ne se sent pas légitime. Il pense avoir trahi les siens et ne pas mériter sa place. Oui, il a commis des erreurs. Mais justement elles l’ont rendu plus fort et il a apprit d’elles. J’en ai fait aussi, et elles ont couté la vie à mon peuple. Chacun d’entre nous en a fait. Que celui qui pense avoir été irréprochable se désigne. Car ici, je ne voyais personne de parfait. Nous n’étions pas là pour ressasser les erreurs du passé non. Et il était temps de passer à autre chose, d’accepter, de tourner la page et d’avancer. Sans cela nous courrions tous à notre perte.

J’attends. Machi a posé sa main sur mon épaule pour m’enjoindre au calme. Il connait ce caractère lunaire que j’ai. L’envie de les envoyer bouler, de leur montrer à tous leurs tords me taraudent mais je me dois d’être plus modérée. Teutatès a besoin de mon soutient, qu’il possède déjà plein et entier. Certains parlent, d’autres restent muets. J’ai envie de les secouer. Ce n’est pas en gardant le silence que les choses vont avancer. Nous avions tous notre part à faire. Nous devions tous agir car c’est notre division qui rendait l’ennemi plus fort. Morrigan revient à nous. Mon regard se pose sur elle et ses mots font échos à mes pensées, et à mon propre point de vue. Nous connaissons Teutatès, le nouveau Teutatès, le vrai Teutatès. Il ne joue pas de rôle avec nous. Il nous accorde sa confiance, nous livre le fond de ses pensées, sombres comme lumineuses. Les autres ne le connaissent pas aussi bien que nous. Morgane peut vous unir, mais tu dois diriger. dis-je de nouveau, appuyant les propos de la Sorcière. Tu es celui qui connait le plus l’ennemie. Tu les a combattu. Tu as survécu. Tu as été emprisonné, torturé, mais tu t’es relevé, comme tu l’as toujours fait. Accepte d’avoir échouer dans le passé. Tourne la page, tournez tous la page, et avançons. Laissons-le passé là où il est et décidons du futur. dis-je puis je me tourne vers le frère qui a parlé Tu es Esus n’est-ce pas ? Qu’est-ce qu’un contrat de sang ? Puis réalisant que je n’avais pas pris la peine de me présenter, je finis par dire Je ne suis plus que l’ombre de moi-même mais pour ceux qui ignore qui je suis, je suis l’Astre Lunaire. J’ai vu le jour sur des terres lointaines, au cœur d’un peuple inca dont j’ai été l’une des guides. Je suis la gardienne des Femmes, du foyer et de la nuit. Je peux voir et aller là où je brille dans le ciel, comme vous avez pu le constater. Et voilà Machi. Il était jadis, l’un des chamans de mon peuple. C’est un guerrier, béni pour mes frères et sœurs pour combattre le mal qui avait pris racine au cœur de notre cité. Je m'approche un peu plus de Morrigan, pour l'aider si elle en avait le besoin à rester dans cette réalité. Nous avons libéré Moïra de sa prison capitonnée puis nous nous sommes occupés de sortir Charles d'une prison de haute sécurité. Je me suis dévoilée en agissant ainsi et notre collaboration n'est désormais plus secrète... Je peux peut-être obtenir quelques soutiens mais cela aura un cout que je ne saurais endosser seule. J'avais déjà deux dettes envers Marie. Mon regard coula d'ailleurs vers Angela. Je n'oubliais pas à qui je devais les informations nécessaires à la libération de Morrigan et Teutatès. Je payerais ces dettes, quoi qu'elles m'en coutent. Mais je ne pourrais pas continuer à en accumuler. Marie avait peut-être de l'amitié et de l'affection pour moi, pour autant, son propre intérêt passerait toujours avant tout le reste.

@Charles Niemans & @Nailea Flores & @Maël Eschene & @Moïra Flaherty & @Penelope Zervas & @Anthea Diamandis & Morgane Moore

Tout est incertain et tout est dispersé

Ah les réunions de famille, c'était toujours un moment extrêmement compliqué, entre la joie de se retrouver et l'attente du moment où les choses allaient inévitablement tourner à l'orage et que les sujets qu'on s'était promis de ne jamais aborder au cours de cet instant ne viennent finalement à ressurgir pour ensuite exploser au visage de chacun. Dans ces instants-là, personne ne pouvait dire qu'il était véritablement épargné, celui qui prenait position pour un camp ou pour l'autre venait à tout faire pour démontrer que sa théorie était la meilleure et imposer son idée face à l'adversité. Au contraire, celui qui ne prenait pas parti, se retrouvait dans une condition tout aussi précaire, car il était si facile de lui rappeler que lui, n'avait visiblement pas assez de courage pour prendre une décision, même philosophique. Après une bonne engueulade, un verre de vin jeté à la figure, une ou deux portes qui claquaient, on venait à se jurer de ne plus jamais les revoir, tout cela représentant presque une épreuve insurmontable qu'on n'avait plus envie de s'infliger même par complaisance des patriarches de la famille qui continuaient à ce que tout le monde se retrouve dans la joie et la bonne humeur commune et qu'on oublie tout ce qui s'étaient déroulés dans un passé plus ou moins proche avec des biscuits rassis et des petits mots doux. Sauf que dans le cas des Dieux, cela pouvait prendre plus ou moins une éternité avant qu'ils ne se retrouvent tous ou presque, et là si souvent en si peu de temps, ce n'était sans doute bon pour personne. Et Meduna le reconnaissait volontiers, elle la première, elle avait voulu échapper à tout ça, car elle avait souffert et que le temps n'avait pas su apaiser sa peine, parce qu'elle s'était sentie trahie puis abandonnée par ceux qu'elle avait considéré comme sa famille et que la mère aurait pu pardonner beaucoup de choses, si finalement elle n'avait pas été oublié par ses enfants.

Cependant, elle comprenait l'enjeu qui était le leur aujourd'hui et surtout cette nécessité de survivre qui allait avec. Elle pouvait être en colère, elle pouvait être triste, mais malgré toutes les blessures du passé, elle n'avait jamais désiré leur malheur, elle n'avait jamais voulu qu'on s'en prenne à eux et surtout elle ne voulait pas les perdre, parce qu'ils étaient sa famille et qu'ils le seraient toujours. C'est juste que quand on était tous nés divins, on avait le droit aux bons côtés comme aux mauvais, et ces derniers prenaient de l'ampleur avec l'âge. D'une façon ou d'une autre on venait tous à s'aigrir, le monde n'était pas celui des bisounours et les licornes ne pétaient pas des paillettes pour créer ensuite un joli arc-en-ciel. Elle était pleinement sereine ce soir, et pleinement consciente et prête à prendre le rôle que certains voulaient lui confier, mais elle ne comptait nullement imposer une dictature ou quoi que ce soit aux siens, l'unité devait passer par le dialogue avant toute chose. Mais avant de rentrer plus dans le détail, elle voulait voir qui prendrait partie pour ou contre elle, et qui jouerait le rôle de la Suisse, silencieuse mais toujours observatrice. C'est Mama qui attaqua tout d'abord, comme quoi on peut être une femme et bonne pour défendre cette cause, tout en renvoyant une autre à un statut beaucoup plus bas. N'y avait-il pas plus dangereux qu'une mère lorsqu'on menaçait les siens ? Elle n'avait pas le statut de déesse guerrière mais ce n'était pas pour autant qu'elle était incapable.

Cela eut le don d'amuser la déesse sans qu'elle ne réagisse aux paroles, Teutatès venant à le faire pour elle et venant à nouveau à parler du besoin d'unité et de rappeler que pour les Celtes, cela était son rôle. Sequena ne prit pas la parole et sembla l'observer, Epona la regarda et approuva d'un hochement de tête, alors qu'Esus avait déjà fait part de sa propre décision à cette question. Elle écouta attentivement ses paroles jusqu'à ce que Morrigan ne fasse finalement part de son vote à voix haute. Bien, c'était le moment pour qu'elle retrouve un éclair de lucidité et qu'elle vienne à ouvrir sa bouche. Le regard de Meduna se fit plus sombre et elle se releva alors après le nouveau discours de Mama. Elle la regarda en premier, puis se tourna vers Moira. « Je te rappelle que si Teutatès est le roi, je suis la reine. C'est ainsi que nous avons été conçu. Il était la face de la guerre et moi j'étais celle de la famille. Je ne suis pas une guerrière, j'en suis parfaitement consciente, et il y a deux millénaires, j'étais celle qui restait à l'arrière, à prendre soin des blessés, à veiller les corps des soldats morts, à rassurer les femmes et les enfants qui pensaient ne jamais revoir ceux qui étaient partis combattre, j'étais celle qui inculquait cette passion, ce dévouement qu'on pouvait avoir pour ceux qui partageaient notre sang ou nos convictions, ce désir de partir affronter l'horreur pour protéger les siens. Je ne tenais peut-être pas une épée, mais je donnais courage et force à ceux qui allaient les porter et je n'ai jamais failli à ma tâche. La préparation physique est une chose, mais face à l'atrocité, s'il n'y a pas le mental alors personne n'est imbattable. Je ne suis peut-être pas comme toi ou comme Mama, mais contre les Nordiques j'étais présente la dernière fois, et sans moi, ni Taranis, ni Chulainn n'auraient pu se sortir de l'entrepôt si je n'avais pas été présente. J'ai répondu présente. »

Sa détermination était sans faille, elle était confiante en elle, et en ses capacités, elle n'avait pas failli à l'époque, elle ne ferait pas défaut aujourd'hui. « Alors oui, peut-être que je n'ai pas immédiatement accepté la couronne, et oui j'ai douté de moi. Je le reconnais, car j'avais besoin de me poser les bonnes questions, de savoir si j'étais à la hauteur. J'ai de la rancune et de la rancœur, mais nous en avons tous ici. J'ai des regrets et j'ai fait des erreurs. Mais qui n'en a pas fait ? Les Nordiques ont parfaitement su utiliser cette faille, mais aujourd'hui on peut y remédier. Je ne resterai pas à l'arrière si c'est cela qui vous inquiète, je prendrais les armes comme tout le monde, jusqu'au sacrifice ultime s'il le faut. Je ne vaux peut-être pas grand chose pour certains ici, mais si j'avais pu et si je pouvais, je prendrais la place de chacun d'entre vous pour vous évitez de souffrir et de disparaître. Je suis la Mère de cette tribu et jusqu'à mon dernier souffle. » Il n'y avait pas agressivité dans son discours, elle reconnaissait ses tords, ses faiblesses mais elle était néanmoins présente pour eux. « Maintenant, passons au vote pour savoir qui prendra la tête de ce panthéon. Que ce soit, Teutatès, moi, nous deux ou quelqu'un d'autre, mais tant que personne ne sera clairement désigné, on ne pourra pas clairement avancé. Car s'il y a bien d'une chose sur laquelle nous sommes tous d'accord, c'est que dans toute bataille, toute guerre, il faut un meneur, sinon nous continuerons à avancer de façon discordante. »

AVENGEDINCHAINS

Epona, par Penelope Zervas

EPONa, Résumé des personnages

Epona est créée comme la figure de la Mère, par l'inconscient Gaulois. Accompagnant la vie des fidèles celtes de son panthéon, elle incarne la fertilité, et reste très proche des femmes. Elle travaille dès le départ avec Teutatès, pour accompagner les âmes dans leur dernier voyage jusqu'à leur jugement par le Protecteur des Tribus. Unanimement appréciée des dieux et des hommes, sa douceur et son tempérament lui valent l'admiration de tous ; c'est une déesse au service des autres. Elle apprend à se salir les mains, et trouve alors beaucoup de réconfort dans ses autres tâches. Elle se découvre aussi une passion pour les chevaux, qui deviennent son symbole divin. Malgré le déclin de son panthéon, Epona est toujours restée proche de la nature, pour compenser la tension inhérente à sa tâche, entre la vie et la mort.
Au retour de Norvège pour l'enquête sur la mort d'Odin, elle est tombée aux mains des nordiques, revanchards qu'elle ait utilisé là-bas un de leurs boucliers mythiques, Skadi, pour se défendre. Torturée, elle a été amenée aux portes de la folie par Loki, et c'est finalement Teutatès et Morrigan, qui ont contribué avec d'autres à la sortir de là, qui ont succombé à l'insanité. Elle fera tout pour les aider, désormais.

Etant une déesse, Epone possède quelques capacités. Son panthéon est au niveau 2 et donc possèdent deux pouvoirs actifs. Déesse psychopompe, elle peut lever sur elle un voile de mort dans un silence et une immobilité qu'elle doit maintenir. Son corps reste tangible et si elle est bousculée, le voile se lève. Dissimulée par ce dernier, elle devient "invisible", et son aura indétectable. C'est comme si elle n'était tout simplement "plus là", que ce soit pour les divins ou les créatures. Incarnant la fertilité, Epona peut contrôler les fluides humains par un contact corporel. Ses capacités lui permettent de provoquer divers effets plus ou moins douloureux, plus ou moins bénéfiques. Elle peut infliger fatigues, saignements, arrêts cardiaques tant qu'un contact est maintenu assez longtemps pour cela, ou forcer un cycle féminin à voir fleurir la vie dans un corps, aider un malade à se rétablir en faisant affluer les bons anticorps, ou le sang à l'endroit voulu. Non dénuée de faiblesses, Epone est une déesse connue pour sa compassion et son empathie. Douce, sans intentions belliqueuse, Epona n'aime pas faire usage de ses pouvoirs pour infliger la mort, la douleur, la torture. Cela est un véritable déchirement lorsqu'elle doit le faire et les souvenirs de ses souffrances s'ancrent en elle. Elle n'oublie aucune de ses victimes et c'est un fardeau qu'elle se doit de porter. Ne pouvant vivre seule, Epone a besoin d'avoir un lien avec les siens. Isolée, coupée de son panthéon, elle dépérira, perdra goût à la vie, et en oubliera sa propre existence.

Les opinions fusent, les langues s’échauffent. Ils sont fiers, les Celtes. Combatifs, même en leur propre sein. Des Rois, des Reines. Des dirigeants, tous à leur manière. Et comme prévu, cette combativité qui fait leur puissance peut aussi, dans des moments comme celui-ci, faire leur faiblesse. Teutatès ou Meduna ? Qui pour les diriger à présent ? Morrigan et Mama Quilla font part de leur avis, tranché, en faveur de Charles. Leur cœur, comme celui d’Epona, lui sont entièrement acquis, et la douce déesse comprend bien ce choix. Elle-même irait en ce sens s’il n’y avait pas ce détail : Teutatès ne semble pas vouloir prendre la charge d’à nouveau mener le clan dans la bataille. À cela, il peut y avoir deux raisons. Deux raisons qui changent tout.

Une raison du passé d’abord : la honte, la crainte de ne plus être à la hauteur, d’être méprisé par les siens. Cette raison, relevée très justement par les deux femmes qui encadrent Charles, Epona l’entend. Car si seul le doute et la honte empêchent Teutatès de reprendre leur commandement, alors c’est bien à lui de diriger les Celtes. Moïra a raison sur ce point : la tribu doit pardonner à son Père, au risque de rester une famille désunie. Les tords qu’on lui a attribués, tous peuvent se les reprocher également. Ils ont chacun fait preuve de faiblesse, ont fait des erreurs, ont parfois manqué à leur loyauté. Refuser le commandement de Teutatès en raison d’une erreur passée est aujourd’hui hypocrite. Et si c’est le doute qui retient Charles, il tient aux Celtes de l’en libérer et d’expliciter que ces anciennes plaies peuvent – doivent – à présent être refermées.

Et puis, il y a la raison du futur. Celle qui fait pencher la balance en faveur de Meduna. Et si Teutatès refusait le commandement, non par honte, mais parce qu’il ne s’en sait pas capable en ce moment ? Parce que l’instant fait qu’il ne peut porter seul toutes ces charges ; parce qu’elles le terrasseraient ? Epona a suivi avec attention chacun des gestes, chacune des paroles de son partenaire de toujours. Elle ne lit pas en lui comme lui peut lire en chacun, mais elle le connaît si bien. Elle voit qu’il n’a pas cessé de se battre, qu’il n’a pas abandonné, mais qu’au contraire il se bat déjà sur d’autres fronts. Il se bat contre la folie qui guette Morrigan et qui le guette lui-même à chaque instant. Parce que l’empreinte de Loki est puissante et appelle son propre combat, tout aussi difficile. Elle en sait quelque chose. Ce combat, Teutatès le mènera jusqu’au bout, car il n’est pas question d’abandonner qui que ce soit. Ils ont besoin de Moïra, parce qu’elle est des leurs, et parce que chaque membre de la famille en est un pilier porteur. Si elle s’écroule, Loki aura créé la brèche qu’il tente depuis longtemps d’ouvrir, et les Celtes seront en danger. Dès lors, si c’est parce qu’il ne peut se battre sur deux fronts que Teutatès refuse le commandement, alors oui, Meduna doit les diriger. L’argument d’être prête ou non ne pèse, selon elle, pas dans l’équation : qui serait prêt ? On ne se sait prêt que lorsqu’on n’a plus le choix. Seul compte le courage de se penser prêt, et ça, sa sœur l’a à n’en pas douter.

Sa décision est prise, à un éclaircissement-près. Esus, avec cette frontalité qu’elle aime tant chez lui, enjoint chacun à s’exprimer. Meduna les appelle à voter. Alors, après avoir écouté avec attention, Epona prend la parole et commence par s’adresser à Charles.

« Tu sais que je te suivrai quelle que soit ta décision. Tu nous dis que nous avons besoin d’unité, et je crois que sur ce point nos discussions présentes te donnent raison. J’entends aussi, à travers ton choix, un refus équivalent de prendre la tête de notre tribu. Je respecte ta décision, car je sais que tu l’as murement réfléchie, que je te fais confiance, mais surtout qu’elle t’appartient et qu’il serait condescendant de ma part croire mieux savoir que toi ce dont tu es capable, ou ce que tu veux. »

Epona plante son regard dans celui de son frère, transmettant par son ton, par ses yeux, toute la tendresse qu’elle a pour lui.

« J’ai juste besoin de savoir une chose : crois-tu, ou sais-tu ne pas pouvoir, aujourd’hui, être celui qui nous guide ? Car si tu crois ne pas en être digne, à cause de ce que d’autres pourraient penser de toi, alors cette décision ne t’appartient pas à toi, mais à nous. Tu ne peux décider à notre place de si nous te pensons capable de nous diriger. Et si je ne peux parler pour les autres, sache que moi, je t’en pense infiniment digne. Tes erreurs sont aussi les nôtres. Comme Moïra et Mama Quilla l’ont dit, nous serions tous des enfants de continuer à te reprocher tes erreurs quand nous-même en avons tant commises. »

Epona quitte alors Charles de yeux, et poursuit, regardant tour à tour chaque membre de sa famille.

« En revanche, si tu sais ne pas pouvoir, en ce moment, être celui qui nous guide, alors oui, il nous faut comme tu le dis une personne qui le peut. Et cette personne, c’est toi Meduna. Peu importe que l’on te pense prête ou non : tu l’es, et je te suivrai, car tu es la Mère de cette tribu et que diriger, centraliser, unifier avec sagesse ne veut pas toujours dire prendre les armes. »

Reste enfin la question de ce que chacun peut faire dans ce combat. À ceci, il lui semble étrangement plus difficile de répondre. Son rôle par le passé les a conduits à cette guerre contre les Nordiques. Elle sait qu’elle a été, bien malgré elle, le déclencheur de tout cela, et cela la rend hésitante à proposer à nouveau son aide. L’immobilisme, encore. L’hésitation, toujours.

« Nous avons besoin d’alliés, mais nous avons aussi besoin de ramener à nous les autres membres de notre famille. Nous ne sommes pas bien nombreux dans cette pièce. Je peux peut-être en retrouver d’autres encore, qui se seraient éloignés de nous. »

Elle n’en dit pas plus. Elle a bien une autre idée, mais pour le moment, il est peut-être trop tôt.

Tout est incertain et tout est dispersé

Teutatès & Mama Quilla & Celtes

« Maison louée de Mama Quilla, Belgique, 10 février 2021 »

Je dois commencer à prendre sur moi, déjà, parce que le raz de marée d’émotions auquel je suis confronté ne me rend absolument pas la tâche facile. Pas même un tout petit peu. J’ai beau les connaître, depuis plus de deux millénaires pour la plupart… Et bien, ça ne change rien. Parce que ça fait trop d’un coup. Parce que certains d’entre eux sont simplement plus forts que je ne le suis, plus puissants, ce qui rend leur conscience plus lourde à encaisser, pour moi. Je sens tout le poids des vieilles rancunes, et plus que tout, celui des doutes qui les écrasent tous. Je me raccroche à ce que je peux. A ce qu’il reste, pour le moment, de Morrigan. A la flamme guerrière de la protectrice des femmes, une alliée d’un autre panthéon qui n’a jamais été rival ou ennemi du nôtre. Alors que les autres discutent ou attendent, je me focalise sur ma compagne. Morrigan retrouve une certaine force, un équilibre précaire. Comme un feu qui déborde des pierres qui en encadrent pourtant le foyer.

Je suis touché par sa confiance. Enfin, touché. Je ne suis pas ému. Mais je me raccroche à cette forme de symbiose qui, parfois, rarement depuis notre « accident », nous relient l’un à l’autre.

| Je n’en ai pas besoin, Morrigan. La Justice n’est pas le pardon. Elle est ce qu’elle est. Et si je n’ai pas à diriger, je pourrais me concentrer sur ce qui est ma tâche la plus naturelle, débarrassé du fardeau et de la responsabilité de l’avenir, pour me concentrer sur le présent. |

Je n’en avais pas la force, de toute façon. Je ne suis plus le chef. J’ai perdu ce droit, jadis. Et nous sommes un peuple ancien, imaginé jadis par une mentalité bien différente d’aujourd’hui. Ni meilleure, ni pire. Juste différente. Je ne saurais être le Roi, aux côtés de Meduna. Pas engagé avec Morrigan. Pas avec ce niveau de pouvoir qui est le mien. Pas avec ces failles immenses, béantes, que je me dois d’abord de combler. Je soutiens son regard.

| Dagda n’a pas à diriger de votre côté. Tu peux le faire. |

J’ai lâché cela d’un ton ferme, décidé. Son mari s’était tiré depuis longtemps. Elle, non. Mama revient à la charge, mais je ne réponds rien sur le volet qui me concerne. Je me mets debout, même si je dois m’appuyer sur le siège d’une main tremblante.

| Je tiens à remercier Mama Quilla et Machi pour leur assistance ; regardez autour de vous. Ils sont nos seuls alliés fiables, aujourd’hui. Sans eux, Morrigan et moi serions passés au-delà de tout espoir de retour, entre les mains de Loki. |

Mais c’est le tour de parler de Meduna, et je sens en elle la force qui pulse, et la confiance. Je ferme les yeux. Tends une main paume ouverte vers elle. Tremblant sous l’effort de ma concentration, et de mes forces qui me font encore défaut pour le moment. Je ressens tous. L’élan de compassion et de protection envers les autres. Le besoin de les prémunir. De les aider. La reine de jadis devient la reine de demain, et je sens en elle des tombereaux de force et de puissance qui n’étaient pas là à nos retrouvailles, trois mois plus tôt. Les événements l’ont changée, et lui ont fait prendre la mesure des ressources intérieures que cela va maintenant lui demander. Quand elle termine, je rouvre les yeux. Et c’est Epona, ma sœur de toujours, qui ouvre la voie aux autres. Et c’est de son amour à elle que je me raccroche, de cette tendresse et de cette collusion depuis toujours et à jamais que je fais une force.

| Non. J’ai échoué, jadis. On ne renvoie pas des commandants vaincus définitivement, qui ont tout perdu, avec les mêmes responsabilités. Si vous voulez de moi à vos côtés, j’en serais évidemment. Mais je ne saurais être responsable, quand je porte déjà le fardeau de ce que nous étions jadis, et de ce que nous ne sommes plus aujourd’hui. |

Je prends d’un côté la main de Morrigan, de l’autre celle de Mama. Elles ne sont pas convaincues, je le sais. Mais moi, je ne doute pas. Ensemble, nous pouvons le faire.

| Comme Epone, je suivrais la Mère de la Tribu. Et je suis le Protecteur. Le Juge des Ames. Je cheminerais avec la Morrigan chez nos cousins irlandais, et avec Mama chez les autres païens perdus de ce monde, comme nous, pour jauger les bons, écarter les veules, et lever ce que je peux d’une grande alliance païenne contre les Nordiques, et contre l’Unique si ce vieux grabataire pense pouvoir nous éradiquer pour de bon. |

(c) DΛNDELION

Il se tait, et il réfléchit.
Quelque chose le gênait vis-à-vis de l’enlèvement de son frère.
Aucune information à leurs sujets. Des prisons sécurisées. Des mandats internationaux.

- Nos ennemis opèrent à des hautes sphères politiques. Depuis le début, nous faisons face à une considérable débauche de moyens pour nous mettre le grappin dessus …, conclut-il. Il ne peut mener sa réflexion plus loin, en raison d’un manque d’information et d’indices. Cependant, il se promet de creuser cette piste.

Puis, Louis claque des mains, avec force.

- Je ne vois pas la nécessité de vote. La Triade reconnaît Meduna comme la nouvelle Reine. Cependant, si vous insistez tous à suivre cette mode démocratique, soit ! Je respecte tout autant cette volonté ! Mais dépêchez-vous, car nos ennemis n’attendent pas ! clame-t-il, glissant son regard sur chaque participant.

Il sent bien la colère froide de Sequana à son égard. Hormis un sourire désolé, il ne sait quoi lui offrir. Il y a bien longtemps que les anciens amants ne se comprenaient plus. Pourtant, en tant que premier amour et mère de ses premiers enfants, Taranis gardait encore quelques affections à son égard. Il voit tout autant la fragilité et la force de Meduna, une autre conquête inattendue et inespérée et, surtout, une amie de longue date qui l’avait accompagné et soutenu dans sa solitude à travers les millénaires. Il se rappelle de ce lien si particulier entre Epona et Teutatès, sentant bien que la décision de ce dernier ne convient pas tout à fait à ses propres attentes.

- Si j’entends bien, nous avons besoin de nous unir à nouveau, de recruter des soldats et surtout de faire quelques alliances, conclut-il. Que Teutatès et Morrigan aillent réunir les Irlandais sous la bannière de cette dernière, ou celle de Dagda. Qu’Esus et Mama Quilla trouvent les alliés pour ce projet commun, soutenu par le Clairvoyant Dieu-Père. Qu’Epona, Ceridwen et Meduna travaillent ensemble pour unir le Panthéon, en retrouvant chaque membre, suggéra-t-il.

Il laisse volontairement Sequana et lui-même hors de ce projet. Il n’était pas question de couardise, loin de là. Il est tout simplement conscient de ses forces, et de ses faiblesses surtout. S’il se mêlait à cette affaire irlandaise, il allait faire plus de mal que de bien. S’il tentait de jouer au négociateur, il se faisait plus d’ennemis que d’alliés. Enfin, si une partie du panthéon l’appréciait, une autre le haïssait. Quant à Sequana, il y a bien longtemps qu’il ne la reconnaissait plus, et surtout qu’il avait du mal à cerner ses besoins ou ses envies. De surcroît, il n’était plus un membre de la Triade : il n’était plus que Taranis. Il n’avait plus à dire à quiconque ce qu’il devait faire, ou non.

- Que Sequana nous soutienne dans la collecte d’informations sur nos ennemis. Je me porte garant pour me plier à tes exigences. Et je ne reviendrais pas sur cette parole, déclare-t-il, sentant bien qu’une telle promesse venait à vendre son essence – ou à la corrompre. S’il était buté, têtu et indomptable, il n’en restait pas moins loyal. En temps de guerre, il était plus que prêt à faire quelques sacrifices. Quant à moi, j’irais chercher des soldats pour notre cause, ou des artefacts pour gagner quelques avantages.

PS : désolé du retard & de la qualité ^^".

Mama Quilla se rapproche, Morrigan ne la voit pas, mais elle la sent, elles sont unanimes, pour Teutates. Meduna a de la répartie, assure sa défense sans que la déesse de la guerre ne daigne lever le regard vers la déesse de l’unité, elle écoute toutefois. Plus que ses paroles, c’est le ton qu’elle emploie qui fait sens, la confiance. Les souvenirs à son égard refont surface, toutes les fois ou Meduna s’est montré attentionné lorsque la déesse et son maudit entraient en conflits, toutes les fois ou ils étaient auprès d’elle lorsque la solitude lui était insupportable. Morrigan lève enfin le regard vers Meduna, un regard bouleversé tandis que les souvenirs s’entrechoquent, elle ne parvient pas totalement à y remettre de l’ordre.

Teutates raffermit son inspiration sur Morrigan, la confiance, l’unité, l’équilibre, mais tout est balayé par la mention d’un seul nom. Loki. Sa main dans celle de son amant se crispe, violence divine contenue dans une enveloppe humaine. Le feu brûle en elle, la fureur d’une déesse qui réclame le sang, la vengeance. Une haine si ardente qu’elle balaie tous ses doutes, Loki, son ennemi de toujours se révèle être une source d’inspiration et la fait sortir de sa folle léthargie, de sa propre destruction. La fierté, la Guerre s'éveillent.

Le sort des gaulois n’est pas de mon ressort. Notre survie est en jeu, des humains tuent nos semblables, les Nordiques nous font monumentalement chier depuis des siècles. Qu’importe qui prend votre direction, je m’associe à Meduna et Mama Quilla, à vous tous, pour leur coller la branlée qu’ils méritent tous. Montrons-leur ce qu’il en coûte de nous prendre pour des jouets. Meduna, tu ne seras jamais ma Reine malgré le respect que j’ai pour toi. Tu es mon amie, mon égale, tu as mon soutien. Mama Quilla, nous avons de nombreux différents, tu as fait pour moi bien plus que les miens, tu m’as sauvé, j’ai une dette envers toi. Teutates, si tu ne veux pas diriger nous ne pouvons t’y forcer, mais tu es l’initiateur de ce mouvement, Assume le, ne te défie pas des responsabilités qui t'incombent désormais. Tu dois unir nos panthéons.

La Morrigan ne négocie pas, elle prend. La guerre est déjà déclarée, mais les ennemis sont multiples. La déesse se focalise sur eux plutôt que cette conversation. La guerre est ce pourquoi elle est née, de la conscience des humains, elle était l’inspiratrice, maîtresse de la mort, elle offrait courage, force et honneur. C’est dans cette fureur qu’elle trouve sa propre force pour revenir en ce monde. La violence la contraint à se figer, déjà sa respiration s’accélère, son cœur tambourine, il lui faut un exutoire rapidement pour s’en délester.

Je réunis les miens et je déchaîne la guerre sur ce monde.

Tout est incertain et tout est dispersé

10/02 - @Charles Niemans, @Moïra Flaherty, @Louis Tessier & @Mina Jones

Je m'étais tu après mes quelques mots, écoutant avec soin les différentes prises de position. Et j'en devins agacé, bien que j'avais conservé le silence jusque-là. Cette réunion me renvoyait le souvenir de la dernière, ce n'était que palabres et rancoeurs inutiles. Réflexion personnelle qui me surprit moi-même. Si lors de nos dernières retrouvailles j'en voulais encore à l'Ancêtre, il semblerait que cette nouvelle guerre contre divers ennemis m'amenait à finalement tourner la page. N'était-ce uniquement dû qu'à ce conflit, ou ces échanges stériles me permettaient-ils de prendre conscience de la futilité des vieilles rancoeurs? Beaucoup de questions auxquelles je ne pouvais répondre pour le moment, n'ayant pas le loisir de prendre ce temps maintenant.

L'un de mes pouvoirs les plus utiles. dis-je en baissant la tête, en signe de politesse, lorsque la divinité Inca s'adressa à moi. Et une garantie pour tout engagement entre différentes parties. Quiconque parmi ces mêmes parties vient à manquer à sa parole, peut connaitre la mort. Même la mort véritable s'il s'agit de divinités. ajoutai-je avant de me taire un instant pour écouter à nouveau. Puis de reprendre la parole autant par agacement que pour affirmer mon accord à suivre le mouvement.

Il est aisé de voir que nous ne parvenons pas à retenir les leçons du passé. dis-je en décollant mon dos du mur d'une impulsion du pied en arrière. Et c'est moi, Esus, qui dit cela. Risible... ajoutai-je en lâchant un ricanement.

Cependant il n'est pas trop tard pour que chacun d'entre nous progresse et évolue. Notre famille, nos nouveaux alliés, moi-même. Nous sommes tous pourris d'orgueil et cela pourrait causer notre perte. Pourtant il est temps pour chacun d'entre nous de ravaler sa fierté personnelle et de se la foutre au cul. débutai-je en ouvrant les bras pour désigner du doigt chacun parmi cette assemblé.

Teutatès, mon frère. Je te pardonne. lui dis-je en lui faisant face, plantant mon regard dans le sien avec détermination. Grâce à son pouvoir il comprendrait toute la sincérité de mon propos, malgré l'arrogance apparente de celui-ci. Je pouvais développer ces mots, mais que je le pense lui suffirait de comprendre tout ce que je ne disais pas. Nous n'avions plus le temps pour nos vieilles rancoeurs. Et c'est pourquoi je respecte ta décision. Comme tous ici devait le faire désormais, une nouvelle fois parce que nous n'avions plus le temps pour ne pas le faire.

Chacun y a été de sa petite leçon de morale, moi de même. Je ne suis pas pas le meilleur ni le plus exemplaire, loin de là. J'énonce juste une vérité. dis-je pour prévenir toute remarque inutile.

Meduna est désormais celle qui commande et tranche pour notre famille. Que cela plaise ou non, c'est ainsi. Vous pouvez ne pas l'accepter, mais c'est ainsi fait par le désir de Teutatès, notre ancien roi, et son souhait de lui laisser ce rôle. dis-je encore un brin trop solennel à mon goût, mais les choses devaient être dites sans détour.

Pour moi la chose est dite. Meduna commande. dis-je en venant me placer à son côté, légèrement en arrière afin de lui laisser la première place.

Sequana et Angela, par Anthea Diamandis

Angela, et Sequana Résumé des personnages

Angela est une goule au service de Marie Laveau. Ou du moins, c’est la version officielle. Contre un service donné, Angela a été « prêtée » à Sequana pour une durée indéterminée, et cela depuis plusieurs semaines maintenant. Si cela ne l'enchante toujours pas, elle doit bien reconnaitre que Sequana la traitre plutôt bien et s'est mettre ses talents en avant. Elle adore, par exemple, se battre et plus encore tuer pour ensuite étancher sa soif de chair. Si elle est encore à son service, ce n'est pas parce que "Marie a oublié" de la récupérer non. C'est parce qu'elle doit encore espionner la Celte qui se ne doute de rien. L'esprit déjà préoccupé par ce qui se passe au sein de son panthéon, bien que détachée d'eux, Sequana ne se rend pas compte qu'Angela est autant un atout qu'une potentielle ennemie. Elle ignore que la goule possède un grand nombre de connaissances et d'infos, accumulées par toutes ses années à servir Marie. Si Sequana l'avait questionné elle, elle aurait appris à qui Marie avait donné ses renseignements ce qui est arrivé à Teutatès et Morrigan. Elle aurait sû qu'ils avaient été libérés par Mama Quilla, Alias Nailea Flores. Mais Sequana ne l'a pas fait. Et si ce soir Angela a été conviée à la petite sauterie c'est uniquement pour sa force de frappe. Qu'importe. Mama Quilla n'a pas cillé en la voyant alors qu'elles se connaissent et elle lui a rendu la politesse. Ce soir, elle pourra récolter, après tout, de nouvelles infos pour sa maîtresse.

Sequana, de son côté n'est pas la plus ravie qui soit. Teutatès et Morrigan n'ont pas trouvé refuge chez elle et cela la dérange plus qu'elle ne veut l'admettre. Ils se sont fiers à une déesse qui n'est pas des leurs alors qu'ELLE, elle possède tellement d'atouts qu'elle aurait pu les aider. Sa fierté est froissée, cela n'est pas peu dire. Mais qu'importe, elle sera là pour les aider... S'ils ne lui font pas le même coup qu'Esus et Taranis à qui elle n'a pas vraiment pardonné leurs dernières... Ecartâtes sur son domaine.

Pouvoirs et faiblesses d'Angela:

Pouvoirs et faiblesses de Sequana:

Les uns et les autres prenaient la parole et, sous son regard clair comme de l’eau pure, un consensus commençait doucement à se dessiner. Il y avait ceux qui soutenaient Meduna inconditionnellement et ceux qui s’opposaient ouvertement à ce qu’elle prenne leur commandement. Ceux qui prônaient le renouveau et ceux qui se rattachaient à la structure monolithique passée qui avait fait leur grandeur. Un Père de la tribu. Une Mère de la tribu. Une Triade décisionnaire et eux, qui leur offraient leur amour, leur force et leur confiance aveugle. Mais Teutatès ne pouvait plus diriger, désormais... Pas dans l’ombre de celui qu’il avait été et Sequana commençait doucement, douloureusement, à comprendre cela. Le jugement qu’il portait sur lui-même était sans équivoque, dur mais juste. Un de ceux que l’on ne peut pas réfuter. Pour aller de l’avant, il fallait prendre la décision de faire fi du passé et le Dieu-Père faisait le choix de ne pas leur offrir ce choix. La déesse porta un regard sur lui et une vieille affection gronda sous la surface de son cœur glacé. Angela, elle, semblait s’ennuyer à mourir ; La goule, si elle ne ratait en réalité rien de ce qui se passait autour d’elle, contemplait ses ongles comme s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort.

« Nul besoin de vote. J’ai entendu ce que chacun a dit, fit-elle d’une voix placide, lorsqu’elle prit la parole. Meduna est la Mère de la tribu, elle a toujours été notre Reine et je la reconnais comme telle. »

Angela releva la tête pour observer sa maîtresse avec attention. C’était une déclaration lourde de sens, d’autant plus qu’elle n’avait reconnu l’autorité de personne depuis bien longtemps. Sequana avait roulé pour elle-même depuis sa renaissance dans l’Ether... Curieux revirement, songea la goule. Mais pas nécessaire surprenant ; En acceptant de venir à cette réunion, la déesse savait qu’elle aurait un choix à faire en ce qui concernait sa position vis-à-vis de son panthéon. Et, en quelques sortes, le choix s’était fait dès lors qu’elle avait accepté d’aider Esus et Taranis à retrouver Teutatès. Et bien avant ça, lorsqu’elle avait appris que Loki s’en était pris si frontalement aux siens. Oh, la colère qu’elle avait ressentie alors... Elle n’avait jamais eu d’affection pour le Dieu de la Malice, bien au contraire, leur relation était ce qu’elle était. Mais il lui avait offert le premier des choix qu’elle avait eu à prendre dans la guerre à venir : celui d’accepter, ou non, de prendre parti pour les siens au fond de son cœur.

« Je vous aiderai dans la collecte d’informations sur nos ennemis. Sans contrepartie. Elle coula un regard froid mais sans animosité pour son ancien amant. Taranis a raison, nos ennemis agissent dans une toute autre sphère d’influence, il faut creuser cela. »

Aurait-elle accès à ces informations, ou non, c’était une autre question... Visiblement, certaines choses lui échappaient. Sequana coula un regard sur Angela et capta le regard scrutateur de la goule. Elle se demanda ce qu’il signifiait. La créature, de son côté, se promit de référer de tout ça à Marie Laveau dès qu’elle en aurait l’occasion. Puis, l’air de rien, elle s’en retourna à ses ongles. Nul besoin d’attirer l’attention sur elle pour le moment.

« J’ai également des dettes à faire honorer, fit Sequana en reprenant la parole. Des contacts. Des alliés potentiels pour nous aider dans notre combat. Je ne peux rien promettre de leur part, mais je peux essayer de les rallier à notre cause. »

Tout est incertain et tout est dispersé

Teutatès & Mama Quilla & Celtes

« Maison louée de Mama Quilla, Belgique, 10 février 2021 »

Tout se bouscule en moi et je n’ai clairement pas la concentration ni la force nécessaires à tenir bon. Tout ce que je sais, c’est que je n’ai pas récupéré d’un point de vue personnel ni assez de puissance, ni assez de confiance, pour me lancer dans l’aventure du pouvoir. Et vis-à-vis des autres, je manque de légitimité. Alors, ça ne peut pas être moi. Ce serait faire du neuf avec du vieux. Meduna, elle, a surtout été la Reine dans l’ombre, la dernière fois que nous nous étions rassemblés. Quant à Dagda… Il a encore moins de légitimité que moi. Et en plus je ne l’aime pas. Alors que sa femme, que je lui ai ravie, elle a la légitimité de se battre depuis le début alors que ce n’est pas VRAIMENT sa guerre, et qu’en plus elle peut nous fédérer gallois et irlandais. C’est coup double, d’un point de vue légitimité. Meduna pour la cohésion, Morrigan pour la poigne. Un duo de reines, des Iles et du Continent. L’idée me plaît. Et elle a en plus l’avantage de me permettre de me concentrer sur ma mission première, sur ma vocation.

Taranis me surprend quelque peu, mais pas tant que ça. Je ris de bon cœur quand il évoque qu’il n’y a pas à voter si Esus, lui et moi, sommes d’accord. C’est vrai que nous avons longtemps prédestiné au destin de nos peuples sans prendre en compte la voie des autres, et c’est une vraie bravade adressée à l’assistance. Le genre de discours gras et rempli de testostérone qui a sa place sur le champ de bataille. Je m’amuserais plus encore de la situation si je ne sentais pas ces émotions tendues, entre Sequana et lui, mais fondamentalement parlant, le frère entérine tout ce qui ressort de nos échanges collectifs.

Instantanément, le feu qui embrase Morrigan me brûle les entrailles et me soulève le poitrail. Mes pupilles se dilatent un brin, et ma respiration se fait erratique et sifflante. J’encaisse toute la puissance de sa rage, de sa rancœur, et serre bien plus fort encore ma prise sur elle comme pour l’inciter au calme… Mais surtout pour lui rappeler que nous sommes deux engagés dans cette affaire. Morrigan continue sa rebéllion, et tout le monde comprend que Meduna devra s’imposer par les actes, en plus du plébiscite des anciens représentants des tribus de jadis.

| Assemble les insulaires, deviens leur chef, et moi j’assurerais l’union en restant auprès de toi. |

Un Gaulois qui communique en direct avec la cheffe des irlandais, c’est un avantage organisationnel à ne pas négliger. On ne risque plus d’erreurs de communications, ni de temps de latence. Je pourrais veiller à ce que les messages passent bien d’un côté comme de l’autre. Et alors, je sens Esus, et ce qui le nourrit. Je déglutis à ses mots. Je le toise sérieusement, avec morgue. Mais je ne me défile pas. Je ne quémande pas, mais j’accepte. Quand il soutient mon ancienne position, et me donne son pardon, j’incline simplement la tête avec lenteur pour signifier que j’accepte, et lui donne ce point. Je ne sais ce qui le fait évoluer vers cette sagesse-là, mais c’est un changement bienvenu. Je les regarde tous, tous y compris Sequana, qui depuis toujours me voue sa confiance et son affection. Je m’éclaircis la voix, tique sur le côté droit du visage, et reprends d’une voix éclaircie.

| C’est décidé, alors. Meduna sera la cheffe des Gaulois. Notre ancienne et nouvelle Reine. Et nous tous lui devons obéissance, tant qu’elle nous guidera avec force et sagesse. Nous savons tous ce que nous avons à faire. Nous avons tous des alliés à mobiliser. Nous avons qu’à nous donner rendez-vous à la fin du mois, chez Sequana ? Elle a l’espace, elle a le lieu et les contacts, et en dehors de quelques … Exceptions… Elle a d’excellentes relations avec tout le monde. |

Je me retourne vers Meduna. Les yeux dans les yeux.

| En ton nom, évidemment. Si cela te convient, je t’appellerais pour te tenir au courant de nos avancées… |

Puis, je fais un pas en arrière, reviens dans le rang. Une fois n’est pas coutume. Et j’ai un regard pour tous ceux qui comprennent et me soutiennent, finalement. Taranis, Esus, Sequana… Je leur dois beaucoup. Et au fond de moi, ce que je dois encore communiquer à Morrigan et Mama Quilla, la flamme de l’espoir née d’une nouvelle union de nos forces vives.

(c) DΛNDELION

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