Kaze no uta [Intrigue II - Terminé]

Kaze No UtaBaba - Yaga & le reste du monde

Ainsi, la beauté et l’arrogance allait bel et bien de paire. Elle haussa un sourcil a une hauteur stratosphérique, prête à lancer sa réplique la plus cinglante, quand l’étrangère quitta la scène en hurlant – c’était manifestement, ce qu’elle savait faire de mieux. La sorcière jeta un nouveau regard en bas. Freyja est encore envie, tout comme son adversaire. Elle voudrait soupirer de désespoir, mais étonnamment, c’est la colère qui l’envahie. Comme d’habitude… Quoi que ? Cette rage lui semble étrangère, comme si elle ne lui appartenait pas, et pourtant, elle en reconnaît tous les symptômes : le cœur qui bat plus vite, un léger tremblement, un goût acide dans la bouche, la vision qui semble rougir. L’espace d’un instant, elle a envie de rattraper l’insolente, juste pour lui crever les yeux. Dréna doit littéralement se battre contre elle – même pour ne pas céder à la tentation. Tant et si bien qu’elle ne remarque pratiquement pas la scène qui se joue derrière : ce n’est que du coin de l’œil qu’elle voit un regard prêt à égorger une femme d’un certain âge. Un renard qu’elle ne comprend pas, avec lequel elle ne peut pas communiquer… Comment lorsque Loki prend la forme d’un animal. La Baba – Yaga lâche un grognement.
Elle n’ose pas bouger pour autant. Elle sait que céder à la tentation la plongerait dans une folie furieuse que même Loki ne pourrait rattraper ou dissimuler. Sage, elle se tient à la rambarde aussi fort qu’elle peut, au point que la jointure de ses doigts devienne blanche. Elle tient bon, même lorsqu’un imbécile la bouscule : elle s’imagine lui arracher l’aorte, elle sent presque son sang sur sa langue, mais elle se contient. Elle inspire, expire, ne s’arrête pas. Son regard reste fixé sur Freyja et l’inconnu, mais c’est à peine si elle les voit.

Jusqu’à ce que le glas moderne sonne. Et la paix revient. Ou presque. Petit à petit ses oreilles captent de nouveaux bruits : des cris, des pleurs, des objets qui chutent sur le sol, l’alarme assourdissante et régulière.

Elle cligne des yeux à plusieurs reprises et s’éveille lentement. Elle prend conscience, sereinement, de la scène autour d’elle. Une jeune femme à l’air complètement éteint, hébété semble être tombée à la renverse, elle note les traces de sang sur le sol, la foule qui se disperse en hurlant, à la recherche désespérée d’une issu de secours. Les yeux verts de la sorcière se posent à nouveau sur les divinités plus bas et sur l’homme qui, déjà, abandonne le combat. Cela la fait sourire : le premier à initier la bataille, mais également le premier à repartir la queue entre les jambes. Typique.
Dréna lâche la rambarde et défie la foule pour descendre d’un étage. Elle trouverait plus tard une autre sortie. Elle n’est pas aussi rapide qu’elle le souhaiterait, mais elle parvient malgré tout à rejoindre la déesse Nordique sans trop de difficultés. Avec un air concerné, elle l’appelle à plusieurs reprises, jusqu’à ce que cette dernière daigne tourner la tête vers elle.

« Pas trop cassée ? Elle fronce légèrement les sourcils face au visage ravagé de la Nordique. N’importe quel être vivant trouverait ça dommage. En même temps, j’ai cru comprendre que tu l’avais bien cherché… Son bras tendu pourrait passer pour un geste amicale, une main secourable, mais elle n’a pas pour seule que d’entourer le cou délicat de la Déesse avant de la projeter à terre. Avec douceur, elle enfonce son index dans une plaie ouverte tout en collant sa bouche à l’oreille de sa victime. Ne t'approche plus des Celtes. Je dis ça aussi pour toi, tu crois aider ton panthéon… Elle enfonce encore un peu son doigt. Mais tu ne fais que le trahir.

Avec plus de vivacité qu’elle ne l’aurait cru, la sorcière abandonne sa victime avant que cette dernière ne reprenne du poil de la bête et se dirige vers la sortie la plus proche.

Résumé : Dréna est très sensible à l'attaque du panthéon japonais, mais elle parvient à se maîtriser en imaginant ce qu'elle a envie de faire, plutôt que de le faire concrètement. Lorsque l'alarme se fait entendre, elle s'en prend à Freyja pour la mettre en garde.

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Kaze no uta.

Tuoni

Penelope Zervas

À la force des bras, Penelope a péniblement réussi à avancer de quelques centimètres dans la direction escomptée. Pas suffisant pour échapper aux deux créatures, ni aux dizaines d’autres qu’elle a cru entrapercevoir. Elle glisse dans le sang qui s’écoule de ses mains, de son épaule gauche, de son bras droit, et aussi sa clavicule. Tellement de sang. La Moire n’entend plus rien d’autre qu’un acouphène strident : dziiiiiiiiiiiiii… Des éclats de lumières devant les yeux, le cœur qui bat dans ses blessures. Douleur sourde par à-coups. Elle croit voir des mouvements de courses autour d’elle. Des jambes humaines, mais aussi des pattes. Celles d’autres kitsunes. Il y en avait d’autres ? Penelope est confuse, les questions fusent et s’entremêlent dans son pauvre cerveau brumeux. Combien sont-ils ? Et pourquoi cette soudaine folie du Panthéon japonais ? Était-elle ciblée, ou seulement victime collatérale ? Elle ne comprend plus rien, et attend, résolue, que les crocs se referment sur sa nuque.

Mais la morsure n’arrivera jamais.

Ce sont non-pas des dents, mais des bras, à la fois puissants et maternels, qui la relèvent. Penelope sent qu’on l’emmène quelque part. Où ? Elle s’en fiche. Loin de la violence, c’est tout ce qui compte. Elle suit le mouvement, maintenant contre son buste ses mains déchirées par le combat. Voulant assurer sa prise sur le cou de la kitsune, elle avait enroulé le fil à deux reprises autour de ses doigts. Quelle erreur : [TW : description de blessures]

Spoiler:

Elle n’est pas sûre de recouvrer un jour l’usage de cette main-ci. Elle n’est pas sûre non-plus d’en avoir même l’occasion, car elle se sent partir.

Les yeux à moitié clos, elle croit voir le visage effrayé d’Oyrania. Elle l’entend parler d’un hôpital, et si la voix est tremblante, Penelope est soulagée : sa demi-sœur est en vie. Appuyée contre Midnight, au milieu du chaos, Lachésis se détend. La Nuit veille sur ses enfants. Tout ira bien.

Spoiler:

KAZE NO UTA

Teutatès & des ennemis potentiels

« Centre Commercial Les Halles, Paris Centre, Février 2021 »

Je sens l’erreur. Les conséquences de mon arrogance, de mon impétuosité. Je sais ce qu’il va se passer, parce que j’ai déjà vécu mille trahisons, mille félonies. Je sens son esprit, son habituelle tempête venteuse, sèche, qui balaie dans un tourbillon de braise chaque parcelle de vertu, de pensée rationnelle. La bourrasque se renforce, d’abord. Les flammes de sa conscience vacillent. J’entends le hurlement damné des banshees me perforer les tympans à mesure que sa propre souffrance augmente, de mentale, elle devient physique. Sa migraine la rend folle. Sa voix transperce l’âme de tous les témoins, un hurlement perçant, inhumain. Mains sur les oreilles, je vois le sang qui coule entre ses doigts et le vent de son âme devenir ouragan, balayer la maison de sa conscience, les images de ses souvenirs. Tout est impitoyablement détruit, brisé, balayé. Les craquements de son âme résonnent en moi. En cet instant de pure agonie psychique, l’instinct est encore la principale force à me guider. Je fonds ma conscience dans la sienne. Guerrière brisée, déterminée mais pourtant terrifiée devant l’horreur qui l’engloutit de l’intérieur. J’attire à nous la conscience de Chulainn. Mais le mal qui la guette est plus profond. Sombre, terrible. La masse de ténèbres qui la surplombe et la domine engloutit tout. La silhouette du Maudit. Je la serre contre moi, à genoux, front contre front. Rappel de ma promesse, la première et dernière.

Ensemble, envers et contre tout. Vaincre ou mourir.

Si c’était la mort, alors, soit.

Je l’étreins, lui souffle, au sol de ce centre commercial puant la consommation et le luxe factice, que tout ira bien. Que je reste avec elle. Le tourbillon de fumée noire, d’horreur pure, à peine incarnée, nous engloutit.

Ma tête explose. Sa folie a rongé sa conscience. Et ronge la mienne, renforçant son âme. Un temps, la tornade d’obscurité presque tangible est tenue à distance, creusée et clairsemée par la flamme ardent de ma conscience et de ma puissance divine. Et puis, elle finit engloutie. Avalée, et éteinte par le noir.

Il n’y a plus rien d’autre que le silence, après le sacrifice. Et quand des gros bras posent leurs mains sur nous, nous ne rompons pas le contact. L’instinct, plus que ça. Des bêtes sauvages, à puissance décuplée.

Elle se jette sur le premier, le mord au visage et ricane en crachant le nez de sa cible sur le suivant, avant de lui coincer le cou sous son bras et d’enchainer avec un coup de pied dans le visage du troisième. J’en suis à soulever au dessus de moi le premier que j’attrape pour le jeter sur les autres, de cogner du plus fort que je peux de mes poings bientôt détrempés et goûtant de sang. Nous ne pouvons que succomber sous la meute, sous la tempête de matraques et les décharges de taser. Condamnés ensemble, au même supplice, l’âme vide et la conscience noyée dans la folie qui continue, tonitruante, à ravager nos êtres.

Je ricane, je gronde, j’éructe en repoussant la foule de ces chiens de chasse à cour, qui protègent leur maître. J’essaie de l’attraper ; plusieurs doivent me ceindre les bras, les jambes, le cou, pour basculer en arrière.

| Nous surgirons de la Nuit, Loki ! Nous nous tiendrons côte à côte, et nous porterons la torche ! |

J’essaie de m’extirper de la masse. Je n’y arrive pas. Poings, chaussures de sécurité, électrochocs, matraques et tonfas, finissent par me pousser au sol et me faire plonger dans l’inconscience.

(c) DΛNDELION

Charles essaie de sauver Morrigan de la folie, mais il échoue, et se fait à son tour submerger par ses tourments. Ils attaquent ensemble, comme des animaux, les agents de sécurité et les policiers qui débarquent en masse. Il menace Loki ; ses paroles paraîtront totalement incohérentes à (presque) tous.

Se mouvoir en chaussures à talons dans un centre commercial bondé avec des personnes en panique n’était certainement pas chose aisée, même pour une Parisienne habituée à courir les rues, les métros et galas perchée sur 12 centimètres à longueur de journée. Ce choix ne fut pas des plus pertinents, ce samedi matin mais cette journée aurait dû être l’avènement pour Lucille, elle avait donc chaussé sa paire préférée. Après avoir balancé elle aussi ses chaussures sur une Kisune – dans un moment de panique – Lucille se sentait plus légère et plus libre, ses pieds lui faisaient moins souffrir, elle courait plus vite.
Aussi se promettait-elle que lorsqu’elle sortirait enfin de ce chaos, elle achèterait une bonne paire de basket bien confortable, certes bien loin de son style de tous les jours, mais n’y a-t-il pas que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ?
Elle poussa toutes personnes qui se mettaient en travers de son chemin de sortie. Puis enfin, au bout du tunnel, enfin la lumière fut ! La sortie ! Elle était saine et sauve, elle voyait déjà autour d’elle des camions de pompiers, policiers et des ambulances. Enfin de l’aide, tout le monde en avait besoin. Elle s’affala directement sur un trottoir un peu plus loin pour reprendre son souffle et se remettre de ses émotions.
Elle n’était pas encore bien certaine de ce qui venait de se passer… Les Divins étaient donc bien réels. Et Oh Grand Dieu elle était saine et sauve!

Résumé : Lucille parvient à sortir du centre commercial et tente de se remettre de ses émotions. Elle réalise que les Divins existent vraiment, ce qui vient la bouleverser étant donné qu’elle était athée.

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