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 Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé]

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MessageSujet: Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé]   Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé] EmptyJeu 15 Avr - 14:10

Just don't lie to me
Pía & Celeste
I'm not calling you a liar, just don't lie to me. I'm not calling you a thief, just don't steal from me. I'm not calling you a ghost, just stop haunting me, and I love you so much
I'm gonna let you kill me ▬ Florence and the Machine

« Laissez cette pièce ici, recouvrez les autres, et rangez votre matériel. Une fois tout ça terminé, laissez-moi seule, je vous prie. J’ai besoin de concentration et de temps, pour étudier cette fresque plus en détails, merci. » Celeste avait conclu son briefing de la sorte, laissant les petites « fourmis » du Louvre s’occuper avant de partir, les unes après les autres, vers d’autres trésors. Le silence avait alors gagné la salle, vaste et haute de plafond — malgré le fait qu’elle soit sous terre — et Celeste s’était petit à petit laissée bouffer par l’ambiance des caves. Elle n’en revenait pas — pas encore — alors qu’elle attendait son amante. Cela ferait bientôt trois ans qu’elles s’étaient rencontrées, et Celeste revenait souvent sur derniers mois de leur relation. Tout pointait vers une direction que Pía ne semblait pas vouloir atteindre, mais si Celeste avait d’abord eu des doutes, ils s’étaient vites transformés en convictions et elle n’en pouvait plus, littéralement, de vivre dans un mensonge qui la rongeait de plus en plus.

Trois ans. Hm. C’était court, dans une vie, à bien y réfléchir. Surtout pour quelqu’un comme Pía qui devait être immortelle… D’une façon ou d’une autre. Mais pour Celeste, ça semblait déjà être une éternité, surtout quand rien n’était vraiment établi ; Celeste n’avait personne d’autre, mais qu’en était-il de Pía ? Elles ne s’étaient jamais fait de promesses ou de grandes déclarations et Celeste se tenait maintenant devant « ça », devant cette fresque ; sur presque quatre mètres sur six l'on pouvait distinguer une scène encore jamais vue : les trois gorgones dans un décor qui semblait représenter un passage de leur vie, sans arme et sans affrontement, juste dans ce qui semblait être un jardin dans lequel pouvait se deviner la silhouette presque effacée d'un temple antique. Sous la représentation étaient étalées quelques notes, des noms, des idées jetées à la volée de ce que pouvait bien représenter la scène qui était dépeinte. Et, si l’on pouvait reconnaître Méduse sans le moindre doute, ses deux sœurs, en revanche, n’étaient pas parfaitement identifiables. Laquelle serait Pía ?

Les minutes s’égrainaient, et le temps sembla excessivement long pour l’italienne. Ordres avaient été donnés de faire descendre son amante dès qu’elle se présenterait à l’accueil et qu’elle donnerait son nom. Cette rencontre, cette confrontation, avait été orchestrée comme une partition bien rodée, et Celeste n’avait rien laissé au hasard. Elle avait choisi ce moment, pour lui ouvrir enfin les portes des caves, dans le but de lui faire cracher le morceau, enfin… Pour mettre fin à cette comédie, pour tirer un trait sur leurs mensonges et se dévoiler au grand jour. Et, si Pía allait prendre un risque en se révélant, Celeste n’allait pas y manquer non plus ; son statut de Déicide pourrait être ébruité — et elle n’en voudrait pas à sa maitresse… — et sa vie pourrait bien être en danger. Pourtant, à force de se raisonner et de peser le pour et le contre, Celeste ne voulait plus de ce statut, de ce mensonge et de cette vie qu’on avait finalement choisie pour elle. Du bruit derrière la porte retint l’attention de la conservatrice, et elle se prépara, roulant ses épaules, priant vaguement pour qu’on lui donne le courage nécessaire de mener à bien cette opération. Au pire, que pouvait-il arriver ? Qu’elle se fasse pétrifier n’était pas ce qu’elle craignait le plus, étrangement, mais être évincer de sa vie la terrorisait. Parce qu’au bout de trois ans, Celeste n’avait plus de doutes sur grand-chose, dans leur relation, et au même titre qu’elle savait que Pía était une Gorgone, elle savait aussi qu’elle l’aimait. Passant ses mains dans sa tignasse, Celeste attendit qu’on la rejoigne, alors qu’on ouvrait et fermait les différentes portes des sas de cette cave à l’air filtré et traité, pour ne pas abîmer les chefs-d’œuvre qui y dormaient ; Pía devait en avoir fini, avec le protocole… « Je suis au fond, cara mia ! », fit-elle d’une voix qui résonnait, entre les murs des souterrains. Les secondes suivantes furent terriblement longues, et Celeste avait l’impression qu’on l’amenait à la potence, ou plutôt, que la potence venait à elle. 


@Gasmask

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MessageSujet: Re: Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé]   Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé] EmptyJeu 15 Avr - 20:35

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Les caves du Louvre. Sthéno n’y croyait plus. Depuis leur rencontre plus de trois ans auparavant, la Gorgone n’avait jamais mentionné à nouveau la possibilité de se rendre dans les boyaux du musée. Elle avait bien senti que Celeste n’y était guère encline, à l’époque en tous les cas, et Sthéno avait appris à s’armer de patience. Trois ans n’était pas grand-chose pour elle, pas quand elle avait déjà vécu pendant plusieurs millénaires, sous une forme ou une autre. Sthéno avait donc appris la patience, car l’empressement ne menait finalement à rien, comme elle avait pu l’observer à de nombreuses reprises. Si l’Egide était vraiment situé dans les caves du Louvre, il y serait resté pendant un bon moment avant que quelqu’un ne le découvrît. Alors non, la Gorgone n’avait jamais redemandé à faire un tour dans les caves, sauf dernièrement. Parce qu’un de ses contacts lui avait appris que le musée recevait une cargaison de petits objets divers venant de la méditerranée. Des petits objets qui l’intéressaient, puisqu’ils avaient été retrouvés de son côté de la mer, là où elles avaient vécu, elle et ses sœurs, pendant de nombreuses années sans être dérangées. Sthéno n’avait jamais fait en sorte de garder le sanctuaire intact, préférant qu’il disparût au fil du temps et qu’il emportât avec lui tous les souvenirs terribles qu’il gardait. Elle était curieuse de savoir ce qu’ils avaient trouvé.

Elle était alors anxieuse et excitée à l’idée de se rendre au Louvre, ce jour-là. Elle se demandait si elle n’arriverait pas à échapper à son guide – Celeste ou de préférence quelqu’un d’autre – pour aller fureter du côté de la Grèce antique, et chercher une forme de bouclier dans le fatras de merdouilles qu’ils devaient bien garder jalousement. Elle ne s’imaginait pas vraiment le trouver mais elle ne pouvait s’empêcher de penser à comment elle pourrait le faire sortir de là si il lui atterrissait entre les doigts. Elle aurait un peu de remords à l’utiliser pour pétrifier ceux qui s’interposaient, c’était la tête de sa sœur après tout, mais si c’était la seule solution … Cela poserait sûrement problème à Celeste, mais si l’Egide était entre ses doigts, Sthéno savait que toute réflexion fuirait son cerveau et qu’elle n’avancerait que par instinct, sans se préoccuper du reste du monde. Ah, si elle avait l’Egide. Ses petits plans la firent patienter le temps de la queue, toujours plus longue, du musée, jusqu’à enfin atteindre l’accueil. Son amante lui avait dit de donner son nom et que les agents s’occuperaient du reste, et elle suivit scrupuleusement ses indications. Rapidement elle fut dirigée sur le côté pour attendre que quelqu’un vînt la chercher. Quelques minutes plus tard, un garçon bien charmant dont elle n’avait pas retenu le nom l’amena jusqu’à une série de couloirs et d’escaliers, un petit labyrinthe qu’elle essaya de mémoriser, et qui menait aux entrailles du Louvre.

Une fois arrivés au bon niveau des caves, elle fut rapidement abandonnée par son guide après quelques dernières indications. C’était clairement le meilleur moment pour partir « se perdre » dans la période grecque. Elle s’apprêtait à tourner sur ses talons lorsqu’elle entendit la voix de Celeste. Clairement, l’italienne savait qu’elle était là. Et Sthéno était certes un peu obsédée par l’idée de trouver ce bouclier maudit, mais elle était aussi attachée à son amante, et elle ne s’imaginait pas l’ignorer ainsi. Pas tout de suite en tous les cas, elle avait toujours le temps de se « perdre » plus tard. Sthéno ne lui répondit pas, suivant simplement le son de sa voix pour arriver au fond, comme indiqué. Elle ne vit pas la fresque tout de suite, son regard attiré par Celeste, d’abord, puis par les draps qui recouvraient des choses mystérieuses autour d’elles. Sthéno jeta un œil confus à son amante. « C’est si précieux que ça pour être caché ? » elle n’y croyait pas trop mais la conservatrice avait bien le droit à ses lubies. Celeste ne lui répondit pas et c’est alors que la Gorgone s’aperçut qu’elle ne la regardait pas non plus. Non, elle regardait le mur sur sa droite. Elle était terriblement tendue, aussi, tellement qu’on pouvait le voir facilement sur ses épaules, et Sthéno eut presque peur de regarder. Mais la Gorgone n’avait pas peur, l’idée était absurde. Alors elle se tourna également. « Oh. » Laissa-t-elle seulement échapper en regardant la scène qui s’offrait à elle. Elle n’en revenait pas que son contact ne l’eût pas prévenue.

Sthéno n’aimait pas les représentations des Gorgones. En général, leurs traits étaient grossiers, leurs visages monstrueux, tellement loin de la réalité qu’elle s’en sentait insultée. C’était fait exprès, bien sûr. La Gorgone était un monstre, et elles se devaient donc d’être monstrueuses. Mais cette fresque n’était pas comme les autres. Il y avait Méduse au milieu, et les deux autres – rarement nommées, rarement montrées – qui l’entouraient. Elles n’étaient pas monstrueuses, elles étaient fidèles à la réalité. Cette fresque n’avait rien à faire là. Sthéno était persuadée de l’avoir détruite. Oubliant totalement la présence de Celeste, Sthéno s’approcha. La fresque était abîmée, bien sûr. Les couleurs s’étaient estompées, et le visage des deux autres sœurs n’étaient plus vraiment visible. Seule Méduse restait dans toute sa splendeur au milieu. La Gorgone n’avait que très peu de représentations de sa sœur, très peu ayant résister à son chagrin. Voir celle-ci lui crevait le cœur, faisant remonter à la surface des sentiments qu’elle avait passé des décennies à enfouir. Elle tendit la main sans pouvoir s’en empêcher, faisant glisser ses doigts sur la pierre, caressant la forme de sa sœur avec révérence. Si Celeste lui dit quelque chose, elle ne l’entendit pas. Elle contempla pendant encore de longues minutes, touchant çà et là la pierre, se rappelant de détails qu’elle avait fini par oublier. Finalement, elle se tourna vers Celeste. Elle ne regardait pas son amante, le regard distrait, comme si elle n’était pas tout à fait là. « Comment a-t-on trouvé une pièce pareille sans que cela fasse la une de tous les journaux ? » Oh, les gens s’intéressaient bien peu aux Gorgones, mais la fresque était si bien conservée, presque complète. Si … impossible.




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MessageSujet: Re: Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé]   Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 16 Avr - 14:21

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Pía s’était postée à ses côtés, et Celeste lui avait laissé le temps de découvrir ce pourquoi elle l’avait faite venir ; une image valait mieux que mille mots. L’expression de Pía en dit assez à la conservatrice pour savoir que son effet de surprise avait fonctionné. Maintenant, elle pouvait observer son amante à loisir, essayer de disséquer les expressions qui passaient sur son visage et décrypter son langage corporel. Celeste gardait le silence et attendait patiemment que Pía assimile parfaitement ce qui lui était exposé. Elle eut du mal à garder son calme, en revanche, lorsque son invité s’approcha de la fresque au point de la toucher. Elle eut envie de lui rappeler qu’ici, on ne touche qu’avec les yeux mais elle se retint au dernier moment ; il lui fallait laisser la conservatrice de côté et se rappeler que son amante avait dû voir cette scène lorsqu’elle brillait encore de tout son éclat, dans une temple qui devait être le sien, sûrement. Les minutes s’enchainaient et Pía ne semblait plus être là. Se souvenait-elle de la fresque dans son entièreté, se rappelait-elle de l’artiste derrière l’œuvre, avait-elle posé pour lui, avec ses sœurs ? Celeste ne pouvait qu’imaginer les tumultes qui devaient rugir dans la tête de la créature et s’en voulait presque, quelque part, d’en être la cause. Mais pour arriver à son but, pour que les mensonges cessent, elle avait dû mettre toutes les chances de son côté, même s’il fallait froisser une peu Pía dans le processus. Et, quand enfin Pía sembla la rejoindre, Celeste sut que le plus dur approchait ; elle s’attendait à devoir pousser la jeune femme dans ses retranchements pour lui arracher les vers du nez, et elle s’était préparée à user de toute la force de sa persuasion.

Elle dût rire, pourtant, parce que Pía avait raison, évidemment. « Nous savons être discrets, tu sais…  » — elle s’approcha de Pía, l’attirant contre elle pour l’envelopper dans une étreinte rassurante. — « Te souviens-tu, il y a quelques mois ? Tu me parlais d’un temple, en Libye. » — elle caressait son dos, murmurant doucement contre son oreille. « Je t’avais dit que je chercherai, n’est-ce-pas ? » Elle s’éloigna ensuite, prenant soigneusement les notes qui étaient posée sur une table devant la fresque. « Ce que je ne t’ai pas dit, en revanche, c’est ce que j’étais prête à faire pour trouver tes… Origines.  » C’était maintenant à elle de fuir le regard de la Gorgone et elle lui tourna alors le dos, faisant mine de relire les mots qu’elle avait elle-même écrits et qu’elle connaissait sur le bout des doigts, pour les avoir lus et relus des centaines de fois, pour essayer de leur trouver sens. « J’étais prête à retourner tout le pays, à déplacer des montagnes, à creuser dans tous les déserts du monde, s’il le fallait. » Elle se souvint des promesses et des ronds de jambes qu’elle avait dû faire pour avoir le droit de faire ces fouilles, et ce qu’elle avait dû baratiner, aussi, pour s’inventer des sources et des pistes plausibles. « J’ai fait jouer le Louvre en toute discrétion, il ne fallait pas que l’on sache ce que je cherchais, et il fallait que cela fasse le moins de bruit possible. Et c’était un pari risqué… Il y avait de grande chance que je ne trouve rien, après tout. » Depuis qu’elle connaissait Pía, l’italienne avait appris qu’elle était redoutable en affaire, et qu’elle avait des informateurs expérimentés et doués, dans leur domaine. Aussi lui avait-il fallu garder tout le monde, même ses équipes, dans le secret ; elle seule, ainsi que le directeur du Louvre étaient au courant de la véritable nature de ses dernières recherches. Se retournant enfin vers la Gorgone, Celeste attendit quelques secondes avant de braquer son regard dans le sien. Non pas qu’elle ait peur de ce regarde, non, mais elle prenait tout de même beaucoup de risques. « Je ne sais pas comment te le dire… Je ne sais pas tu peux considérer ça comme un cadeau, ou… » — elle soupira ; dieu que c’était dur — « Je t’offrirai ce que tu désires le plus, si je le pouvais. » Elle tournait peut-être encore autour du pot, mais elle avançait à tâtons, après tout. Et elle allait continuer, vraisemblablement : « M’aideras-tu pour rendre aux sœurs de Méduse leurs visages d’antan ? » Elle revint vers Pía, prenant ses mains dans les siennes. « Me diras-tu à quoi ressemblaient Euryale et Sthéno ? Me diras-tu laquelle… Me diras-tu ton véritable nom, un jour ? » Elle murmurait, suppliant de ses yeux que Pía suive son raisonnement et se laisse aller aux confidences. Elle lui offrait littéralement son cœur sur un plateau, et, même si elle ne le lui avait jamais dit, elle espérait que sa maitresse comprenne et lui fasse assez confiance pour répondre à ses questions avec l’honnêteté que Celeste atendait.


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MessageSujet: Re: Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé]   Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé] EmptyJeu 6 Mai - 20:20

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Sthéno n’avait pas vraiment le cœur à rire. Elle avait plutôt le cœur à fuir. Peut-être Celeste le ressentit-elle, lorsqu’elle l’enveloppa dans ses bras. La Gorgone ne bougeait pas, son regard fixé sur son amante mais pas entièrement net ; présente sans véritablement l’être. La caresse de la brune ne dura qu’une seconde mais ce fut assez pour lui arracher un frisson ; ou alors c’était les mots qu’elle prononça. Sthéno savait qu’elle avait fait une erreur, cette fois-là, en donnant un lieu précis. Elle ne se doutait pas que Celeste chercherait, ou plutôt, elle ne pensait pas qu’elle trouverait. Il ne restait pas grand-chose du temple en question, quelques pierres tout au plus, et certainement pas cette fresque. Non, Sthéno ne savait pas comment la conservatrice avait mis la main dessus mais cette fresque aurait du être détruite, emportée par la rage de la Gorgone d’abord et par le passage du temps ensuite. Sthéno aurait pu le jurer, mais il était clair que sa mémoire de ces temps-là n’était pas aussi fiable qu’elle l’avait pensée. Celeste s’était écartée, lui tournant le dos à présent, et c’était tout aussi bien. Elle ne pouvait pas voir les expressions passer sur le visage de Sthéno, elle ne pouvait pas voir la détresse qui se trouvait dans ses yeux. « Pourquoi ? » Murmura-t-elle du bout des lèvres, sans que personne ne l’entendît.

Ce qui la perturbait le plus, ce n’était pas forcément les recherches de Celeste, c’était l’implication du Louvre. Elle comprenait bien la démarche de son amante, connaissait bien le prix des fouilles archéologiques. Mais si le Louvre était impliqué, alors tout ce qu’ils avaient trouvé allait se retrouver exposé. Rien ne pourrait disparaître dans l’oubli, comme elle l’avait souhaité, sauf si elle arrivait à persuader Celeste de tout laisser cacher dans les caves. Après l’argent qu’elle imaginait dépensé sur l’opération, elle doutait cependant qu’une telle décision pût être prise. Celeste la regardait à nouveau, droit dans les yeux. Sthéno n’avait pas besoin d’être très douée en langage corporel pour voir que son amante était particulièrement nerveuse. S’il y avait une chose dont la Gorgone ne doutait plus, c’était la finalité de cette rencontre. Celeste savait, c’était clair, plus besoin de chercher à la prendre en faux, plus besoin de la pousser à mentir. Celeste savait et elle essayait de lui faire comprendre, sans aucune subtilité mais avec beaucoup de nervosité. Et Sthéno ne comprenait pas comment la conservatrice n’avait pas pris ses jambes à son cou en découvrant cela.

Peut-être cruellement, la Gorgone laissa son amante continuer à s’empêtrer dans ses phrases détournées et ses questions silencieuses. Elle la laissa attraper ses mains, les siennes froides et lourdes, et elle frissonna. Elle n’aurait jamais imaginé entendre son véritable nom tomber des lèvres de son amante. Elle laissa le silence s’installer, ses vipères s’agitant autour de sa tête. Les serpents étaient confus, certains attendant impatiemment qu’elle se dévoilât enfin tandis que les autres le craignaient. Elle avait des sentiments contradictoires sur la situation. Elle n’appréciait pas avoir été surprise de la sorte, surtout dans les caves du Louvre. Elle qui était venue pour regarder des babioles de son époque, elle était servie. Elle se rappela alors qu’il y avait d’autres choses, cachées sous des draps. Toujours silencieuse, bien consciente que cela devait rendre folle son amante, elle se sépara d’elle et se dirigea vers l’une des caisses couvertes. A l’intérieur, des morceaux de vase, rien de bien intéressant pour quiconque. Elle en fit une autre sans plus de succès, et une dernière, où elle s’arrêta plus longuement. Au milieu se trouvait un vieil anneau en argent, noirci par le temps. Elle l’attrapa, se moquant parfaitement des musées et de leurs règles ridicules. Elle traça le métal de ses doigts, sentant plus que les voyant les reliefs anciens. Elle ne s’était pas attendue à trouver l’un de ses bijoux dans ces caisses. Machinalement, elle passa l’anneau à son index, où il s’installa aussi parfaitement que deux mille ans auparavant. La sensation du métal contre ses doigts était quelque chose qui lui plaisait.

Elle se tourna finalement vers Celeste, son pouce passant comme avant contre la bague, à l’endroit exact où elle était usée. « Le Louvre ne peut pas exposer ça. » Ses yeux se fixèrent à nouveau sur la fresque. Les gens connaissaient Méduse. Ils ne pensaient pas à ses sœurs, jamais. Cette fresque était une absurdité. « Que diraient les chercheurs ? Des Gorgones qui ne sont pas des monstres ? Impensable. » Elle s’approcha de Celeste, le regard toujours appuyé sur la fresque. Elles étaient représentées sous leur meilleur jour, bien sûr. Méduse, resplendissante de beauté, cette même beauté qui lui valut d’être violée et maudite, car les hommes et les dieux furent les véritables monstres. Euryale, ses crocs à peine visibles. Elle-même, ses vipères si bien arrangées qu’on en aurait cru une véritable chevelure. Elle paraissait blonde, ses serpents d’une couleur sable bien opposée à l’image qu’elle donnait d’elle. Leurs ailes n’étaient plus visibles, l’or complètement effacé par le temps. Et si elle s’approchait, elle pouvait même deviner cet anneau à son doigt, son trait subtil mais présent. Sthéno se tourna vers Celeste, pensive. « Sthéno et Euryale. » Répéta-t-elle finalement, la prononciation corrigée, un aveu on ne peut plus clair. Elle regarda rapidement autour d’elle, fronçant les yeux. « Je ne veux pas rester ici. » Lui dit-elle avec urgence. Ce n’était pas une discussion qu’elle pouvait avoir avec des gens dans les alentours. Tant pis pour le bouclier – et la pensée la choqua un instant. Rien n’était plus important que l’Egide. Mais aujourd’hui, elle était prête à le laisser de côté pour une humaine. Surprenant.




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MessageSujet: Re: Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé]   Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé] EmptyMar 18 Mai - 15:57

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Les caves du Louvre — d’habitude bruyantes comme une énorme fourmilière et secouées des vas-et-viens incessants des « ouvriers » — s’étaient éteintes, enveloppant la conservatrice et son invitée d’un lourd linceul. Le silence assourdissant déchirait les entrailles de Celeste et elle dut se faire violence pour ne pas bouger, pour laisser son amante prendre la mesure des choses et se décider à agir ; allait-elle nier, butée qu’elle pouvait être parfois, ou allait-elle enfin se dévoiler ? Alors qu’elle s’éloignait, l’italienne aurait voulu la reprendre dans ses bras et la secouer, l’exhorter à cracher le morceau et à les sortir toutes deux de leur misère. Pourtant, elle se contenta de ronger son frein en silence tout en regardant Pía observer, fouiller d’autres caisses qu’elle avait toutefois et en vain, faites recouvrir. Là encore, la conservatrice en elle dut se taire : Pía connaissait certainement la valeur de ce qui se trouvait dans ces caisses, Celeste n’avait alors pas à craindre qu’elle puisse être assez maladroite pour casser quoique ce soit…

Les secondes s’étiraient, les minutes se succédaient et Celeste allait rependre la parole lorsque son amante s’empara de quelque chose, d’une bricole, d’une bague à laquelle ni Celeste ni son équipe n’avaient particulièrement prêté attention. La voyant glisser l’anneau à son doigt, l’italienne pencha la tête un instant, se demandant si ce bijou avait toujours appartenu à Pía et si elle était passée à côté d’un trésor d’un autre temps. Instinctivement, elle reporta son regard sur la fresque, cherchant sur les mains des deux gorgones sans visage un anneau qui aurait pu lui montrer, lui faire comprendre qui donc était sa gorgone. Sa gorgone… C’était absurde, et pourtant, Celeste se sentait soudainement possessive. Elle se rapprocha de la scène, fronçant les sourcils et cherchant encore l’anneau, quand son amante reprit enfin la parole. Presque à contrecœur, elle lui refit face, se préparant au pire, plus par habitude et peut-être pour ne pas se faire briser le cœur. « Exposer… » — elle ne comprit pas, pas tout de suite, mais elle décida que ce ne fut pas si grave — « Hm… Peut-être faudrait-il rectifier l’Histoire ? Un jour, pas aujourd’hui… Pas maintenant. » , murmurait-elle, plus pour elle que pour la gorgone. Elle avait tant de choses à découvrir, tant de questions à poser et vu la cours des choses, Pía ne semblait pas prompte à fuir et à tout nier.

Et, l’aveu arriva enfin, subtile, discret mais criant aux oreilles de l’italienne. Elle retint un hoquet de surprise et lui sourit alors que ses yeux se voilaient des larmes qu’elle s’était pourtant jurée de ne pas verser. « Sthéno et Euryale. » , répéta-t-elle dans un souffle avant de prendre son amante par la main. Cette cette même main qui portait l’anneau et cette même main, des années plus tôt, qui avait marqué le début de leur relation, dans une Grèce écrasante de chaleur. Acquiesçant rapidement, Celeste l’attira vers la sortie de la cave. Remontant ensuite les longs couloirs en sous-sol et se dirigeant avec fluidité dans les dédales du musée, Celeste conduisit son invitée dans « ses quartiers » : là, les murs épais et la lourde porte allaient assurer leur tranquillité. « Mon bureau… Il est assez éloigné de tout, je suis tout à fait sûre que personne ne pourra ni nous voir, ni nous entendre. » Elle se voulait rassurante, et une fois qu’elles eurent atteint leur destination, Celeste put souffler ; elles n’avaient croisé personne. Refermant la porte derrière elles, Celeste conduisit Pía vers le canapé qui se cachait dans un coin de la pièce. « Je suis désolée… Hm, c’est un peu caotico, je n’attendais personne… Et je suis plongée dans beaucoup de recherches à la fois, évidemment… » Sans prendre la peine de faire semblant de mettre un peu d’ordre, elle prit son téléphone, et demanda à ce qu’on ne la dérange pas pour les deux heures à venir ; les « traductions » avaient bon dos, quand elle avait besoin de rester seule. « Tu veux boire quelque chose ? Thé, café… Bourbon ? » Elle cachait une bouteille de ce poison pour les fois où elle avait eu envie de foutre le feu à quelqu’un et il lui semblait qu’aujourd’hui, cette bouteille pourrait être utile. S’asseyant enfin, elle prit les mains de son amante dans les siennes, cherchant un instant ses mots, regardant cet anneau, jouant avec. Elle rit alors. « J’imagine que tu peux le garder… Il t’appartient, après tout. » — Celeste n’avait jamais été de ceux qui contournent ou brisent les règles… Mais il y avait une première fois à tout, apparemment.

Ses nerfs lâchant légèrement, Celeste vint embrasser Pía ; c’était désespéré, urgent, et elle voulait lui faire comprendre qu’elle était là, qu’elle serait là et qu’elle n’avait aucune intention de prendre la poudre d’escampette. Elle tenait son amante contre elle et elle s’y accrochait tant et tant qu’elle aurait pu l’étouffer. « Alors c’est vrai ? » — finit-elle par dire, le souffle coupé — « Tu n’avais… Tu n’avais pas les crocs. » Elle réfléchissait maintenant, à la fois, la seule fois où elle avait pu apercevoir sa véritable forme. « Je t’ai vue, une fois… J’ai cru rêver, au début, tellement c’était furtif mais… » Elle caressait ses cheveux, maintenant, comme elle aimait à le faire depuis si longtemps, avec une révérence et un égard particulier, maintenant qu’elle savait. « Est-ce-que… » — elle se racla la gorge, hésitant un instant — « Est-ce que je peux les voir ? » Elle n’avait pas besoin de dire de quoi elle parlait, la gorgone n’était pas stupide, et puis, il n’y avait plus besoin de prétendre quoique ce soit, maintenant…


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MessageSujet: Re: Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé]   Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé] EmptyDim 23 Mai - 21:58

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Elle suivit Celeste sans rien dire, passant les caves du Louvre sans regarder ce qu’elle croisait. Son cerveau était complètement braqué sur la discussion qu’elles allaient avoir et sur ses conséquences. Elle était déjà un peu surprise que Celeste ne réagît pas plus à son aveu à peine caché. Elle ne s’imaginait pas non plus jetée dehors — pas encore tout du moins — mais elle ne pensait pas que l’humaine serait aussi encline à continuer leur conversation. Elle était curieuse, c’était vrai. Mais ça n’expliquait pas tout. Plus rapidement qu’elle ne l’aurait pensé, elles se trouvaient dans le bureau de la conservatrice. Sthéno jeta un œil distrait au désordre. Elle balaya les excuses de Celeste d’un geste de la main, allant s’asseoir sur le canapé sans attendre. « Je ne dis pas non au bourbon. » C’était peut-être un peu tôt pour boire mais ça ne serait pas la première fois que ça arriverait au cours de sa longue vie. Celeste arrêta finalement de bouger et s’assit auprès d’elle. Elle la laissa attraper ses mains, et baissa la tête un instant pour cacher un sourire gêné. « Mmh, je n’aurai pas pensé le retrouver un jour. » Elle serra les doigts de Celeste entre les siens quelques secondes.

Le baiser surprit Sthéno, mais la rassura légèrement. Celeste réagissait enfin à la situation d’une façon un peu excessive, ce qui était beaucoup plus normal que le silence et l’acceptation dont elle avait fait preuve jusque-là. La Gorgone se laissa faire, n’osant pas rompre l’étreinte de son amante. Elle voulait le temps à l’humaine de mettre ses pensées dans l’ordre. Elle l’écouta sans l’interrompre, les sourcils légèrement froncés. Ses doigts traçaient des formes indescriptibles sur la peau de Celeste, tandis que les doigts de l’humaine venaient se glisser contre ses vipères. Comme à leur habitude, les serpents se pavanaient sous l’attention de son amante, se bousculant même pour se trouver sous les caresses. C’était ridicule et Sthéno se retint de rouler des yeux. La dernière demande de Celeste la fit réfléchir, cependant, et la Gorgone cessa ses propres caresses pour se redresser un peu. « Il ne sera pas possible de revenir en arrière, tu sais ? » Celeste savait, techniquement, mais elle n’avait pas vu. Et il était bien différent de voir quelqu’un comme Sthéno que de l’imaginer. Cela pouvait être la goutte d’eau qui ferait partir Celeste, et la Gorgone le craignait.

Elle risquait beaucoup en se révélant à Celeste. Même si l’humaine l’avait apparemment déjà vue — et ça répondait à beaucoup de questions que se posait Sthéno tout en en créant une dizaine de plus — elle n’avait pas forcément tout vu et elle ne rendait pas réellement compte de ce qu’elle lui demandait. Sthéno se détacha de son amante, et elle se releva, regardant autour d’elle. Elle alla jusqu’aux fenêtres du bureau, baissant les stores. Elle alla ensuite à la porte et la ferma à clef. Puis elle observa chaque recoin de la pièce, les sourcils froncés. « Il n’y a pas de caméras ? » Demanda-t-elle, même si elle n’en voyait pas. Elle se devait d’être la plus prudente possible. Elle ne pouvait pas être vue sur une caméra ou par qui que ce soit. Elle attrapa le téléphone de Celeste, posé sur son bureau et elle l’éteignit avant de le planquer dans un tiroir. « Tu es sûre que c’est ce que tu veux ? » Questionna-t-elle une dernière fois. Tout changerait, après ce moment, et cela rendait Sthéno anxieuse. C’était elle qui avait peur, en réalité. Elle reprit son souffle et fit finalement quelque chose qu’elle n’avait pas fait devant un humain depuis des siècles. Elle laissa tomber son glamour, apparaissant aux yeux de Celeste telle qu’elle était vraiment. Elle n’était vêtue que d’une tunique à cause de ses ailes, et elle était pieds nus. Elle tracassait l’anneau à son index avec son pouce, gênée. Pourtant, elle regardait Celeste droit dans les yeux, cherchant à voir si elle aurait peur, ou si elle oserait la regarder. Les vipères se faisaient timides, elles-aussi, essayant de cacher les unes derrières les autres.  




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MessageSujet: Re: Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé]   Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé] EmptyMer 9 Juin - 13:46

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Celeste profita de leur bulle le temps que cela dura ; elle aimait les caresses de Pía, les lui rendait aussi bien et fut presque déçue lorsque celle-ci s'éloigna d'elle. Elle aurait voulu que cela dure des heures, que le temps s'arrête et qu'elles puissent rester ainsi pour un bout d'éternité. Pendant que son amante s'assurait que tout fut assez sûr pour qu'elle se révèle, l'italienne lui servit son - grand - verre de bourbon, regrettant de ne pas pouvoir faire de même ; elle devait encore travailler le reste de sa journée, même si elle aurait vendu son âme au diable pour partir, s'enfuir loin avec Pía, quand elle aurait enfin vu sa véritable forme. Qu'elle ne soit pas inquiète ou même apeurée par ce qu'elle allait trouver ne la surprit pas, finalement : elle avait grandi avec les légendes des gorgones et savait, devinait assez bien ce à quoi pouvait ressembler Sthéno. Et elle avait déjà pu l'apercevoir une fraction de seconde et elle n'avait pas pris ses jambes à son cou, après tout, alors pourquoi avoir peur, maintenant ? Elle était persuadée, se faisait assez confiance pour savoir qu'une fois qu'elle aurait vu, vraiment vu, elle n'aurait aucune envie de faire marche arrière ; avec l'existence d'une gorgone vérifiée et prouvée, c'était tout le panthéon gréco-romain, tout leur univers qui allait s'ouvrir à elle, et Celeste ne pouvait être qu'impatiente de rencontrer toutes celles et ceux qu'elle adulait depuis son plus jeune âge. Elle les aimait déjà, et il était grand temps qu'elle les voit véritablement pour ce qu'ils étaient. Au diable les Déicides, au diable cette organisation qu'elle avait rejoint par devoir et non pas, certainement pas par conviction... S'ils voulaient tuer ses Dieux, ils allaient devoir lui passer sur le corps.

A la question de Pía, la conservatrice fronça les sourcils avant de lui dire non, d'un signe de la tête ; le Louvre n'avait pas pour habitude de fliquer ses employés, fort heureusement. Posant le verre sur son bureau, près de son amante, Celeste fit ensuite un pas en arrière, se tenant prête à embrasser d'un regard la véritable apparence de l'artiste. Ha ! Évidement qu'elle sculptait divinement bien, puisqu'elle n'avait besoin que d'un regard lancé pour figer les gens et en faire de parfaites statues ! Cette pensée la fit légèrement frissonner ; combien de cadavres y avait-il dans l'appartement de Pía ? Combien d'entre elles étaient les vestiges de son ère meurtrière ? Elle aurait pu rester dans cette loop longtemps, si la gorgone ne s'était pas matérialisée devant elle : en lieu et place de Pía, de cette femme qu'elle avait appris à aimer, elle pouvait voir une créature, divine, merveilleuse, terrifiante, et Celeste retint son souffle un instant. Elle serra les dents, déglutit audiblement, alors que ses yeux parcourait les formes de Pía... Non, de Sthéno. Elle regarda ses ailes, d'abord, ses mains ensuite. Ces mains qui de nombreuses fois l'avaient caressée, ces mains qu'elle avait encore entre les siennes, quelques minutes auparavant. Leur aspect de cuivre la surprit, mais elle fit peu de cas de cette découverte. Finalement, après ce qui lui sembla être une éternité, elle fit un pas en avant, une main tremblante tendue devant elle. Elle hésita d'abord, alors qu'elle sentit les larmes lui couler sur le visage ; elle pleurait, sans trop savoir pourquoi, sans même s'en être rendue compte. Enfin, elle glissa sa dextre fébrile dans le nid de vipères restées silencieuses. Leur contact froid lui fit reculer sa main, avant qu'elle ne revienne se perdre entre elles.  Doucement elle rit, les regardant, chatouillant les têtes qui se glissaient contre sa paume. Elle pouvait sentir le regard de Pía sur elle et Celeste l'évitait encore religieusement, préférant continuer sa contemplation.  

Pía était toujours aussi grande, alors qu'elle l'aurait imaginée plus grande, plus imposante peut-être, et ses ailes trainaient au sol, majestueuses et brillantes d'un éclat d'or presque surnaturel. Et, quand enfin elle la regarda droit dans les yeux, elle ne put s'empêcher de se figer, s'attendant presque à se sentir durcir comme la pierre. Pourtant, quand rien ne se produit, elle émit un rire nerveux - et peut-être un peu désolé - avant de se lover contre son amante. Elle avait toujours le même visage, ces mêmes traits qui la rendaient si belle et désirable et ces mêmes yeux, surtout... Ceux dans lesquels elle voulait se perdre si souvent. « Hello, gorgeous... » — murmura-t-elle finalement. Ses mains virent retrouver les vipères alors qu'elle vint embrasser la gorgone, timidement, comme s'il fallait recommencer, comme si c'était la toute première fois. Dieu merci, Sthéno n'avait pas de crocs démesurés, et, dans ce baiser, Celeste lui raconta tout ; ses peurs, ses espoirs, toutes les questions qu'elle lui poserait un jour et surtout tout ce qu'elle ne lui avait jamais vraiment dit, jusque-là : rien n'allait changer, et Celeste allait continuer de l'aimer.

Rompant le baiser, Celeste recula avant de tendre son verre à Pía. Elle essuya les sillons que ses larmes avaient laissés sur leur passage et se mit à rire doucement. « Tu sais que je suis allée au parc zoologique un nombre incalculable de fois, pour en apprendre plus sur les serpents ? » — elle se trouvait bête, maintenant — « Ont-elles des noms, ou...? » — elle ne finit pas sa question, alors qu'elle refit face à Pía, horrifiée —   « Oh mon dieu, elles sont toujours là ! Elles sont là à chaque fois... »  Ce n'était clairement pas le moment d'être pudique, mais allez savoir, Celeste avait parfois un étrange sens du timing. Secouant sa tête, elle revint vers son amante, doucement, la regardant encore sous toutes ses coutures, avant d'aller derrière elle. « Tu sais... Tu peux voler ? » De toutes les questions qu'elle avait à lui poser, Celeste ne se faisait pas d'illusions : les plus simplistes arriveraient en premier, avant que ne viennent les véritables questions, celle dont les réponses lui feraient peut-être aussi peur qu'elle ne l'exciterait. Venant finalement prendre Pía dans ses bras - comme elle le pouvait, puisqu'il lui faudrait réapprendre à naviguer autour de ce corps -, Celeste lui glissa alors à l'oreille : « Mon coeur jusqu'à présent a-t-il aimé ? Jurez que non, mes yeux, car jamais avant cette nuit je n'avais vu la vraie beauté. » — elle rit doucement, embrassant son cou. « Et bien, je suis heureuse de te dire que rien ne semble avoir changé, cara mia. Si je ne t'aimais pas déjà avant, sois assurée que je t'aime à présent. » Bien souvent, elle lui avait montré, sans vraiment prononcer ces mots. Pourtant, maintenant qu'il fallait être honnête, elle voulait le lui dire encore et encore... Peut-être pour essayer de préparer le terrain et pour se faire pardonner les confessions qu'elle avait, elle-aussi, à lui faire. Celeste s'accrochait à son amante, terrifiée que ce soit elle qui finisse par partir, quand elle apprendrait la vérité sur son identité, ou au moins sur ses occupations extra-professionnelles.


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MessageSujet: Re: Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé]   Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé] EmptyJeu 10 Juin - 23:23

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Elle retenait son souffle. Celeste avait les yeux sur elle mais elle refusait de la regarder, et pour le moment, Sthéno ne dirait rien. Il y avait beaucoup de détails à prendre en compte, sur sa véritable apparence. Et même si Celeste l’avait peut-être déjà vue, elle doutait qu’elle eût tout regardé. Elle tendit une main vers elle et la Gorgone ne bougea pas, l’observant sans rien dire. Son amante pleurait, et cela lui fit froncer les sourcils. Etait-ce l’émotion ou le dégoût ? Les vipères se cachaient toujours, s’agitant silencieusement sur son crâne. Les deux vipères à ses hanches, qui d’ordinaire étaient endormies, étaient également fixées sur la forme de Celeste. La brune toucha les serpents une seconde seulement, et cela suffit pour qu’un grand frisson traversât le corps de Sthéno. Elle n’eut pas le temps de se préparer que la main revînt se perdre contre les écailles des vipères, et la Gorgone dut se mordre la lèvre pour ne pas réagir vocalement. Les serpents venaient se presser contre la main de Celeste à présent, ayant perdu leur timidité face aux attentions généreuses de l’humaine. Elles sifflaient, et pour la première fois, Celeste pouvait les entendre. Mais elle ne regardait toujours pas Sthéno dans les yeux, et la créature restait alors sur ses gardes. Les vipères étaient séduites, évidemment, mais elles l’avaient été depuis le début, les traîtresses.

Finalement, Celeste osa affronter son regard gris. Les yeux de Sthéno n’avaient rien d’humain, dénués de pupille ou d’iris, mais avec une nébuleuse de gris plus sombre qui s’estompait sur les bords. Et l’humaine resta de chair, car la Gorgone le souhaitait. Elle pouvait sentir la peur de Celeste, qui se dissipait au fil des secondes. L’humaine laissa échapper un rire et Sthéno se permit de sourire un peu, prudente. Son amante se blottit soudainement dans ses bras et elle l’étreint en retour, lâchant un souffle. Les vipères se pressèrent contre Celeste, allant même jusqu’à mordre un peu ses cheveux. La Gorgone grogna et elles furent moins excitées, tandis qu’elle embrassait son amante avec la même émotion. Elle caressait le dos de Celeste du bout des doigts ; maintenant que l’illusion était levée, l’humaine pourrait sentir la froideur et la force de ses mains. Elles se séparèrent et Sthéno accepta le verre qui lui était tendu, en prenant une fine gorgée. Elle restait sous sa forme véritable, même si l’idée la stressait légèrement. La porte était fermée à clef et personne ne pourrait rentrer, mais elle était tellement sur les nerfs qu’elle savait que si quelqu’un la surprenait, il serait transformé en statue. Et elle n’avait plus son sang miraculeux pour inverser le processus.

Elle garda son regard sur Celeste, l’écoutant avec un sourire. Elle secouait légèrement la tête, presque incrédule. « You are a strange human. » Lui dit-elle en riant un peu. Elle attrapa la main de Celeste, caressant l’intérieur de son poignet avec son pouce. « Elles dorment pendant ce temps-là, si ça peut te rassurer. » D’ailleurs, après toute l’agitation, les deux vipères qui encerclaient ses hanches s’étaient rendormies. Et les questions continuaient, les questions auxquelles Sthéno s’attendait. Ca n’était pas encore les questions qui l’inquiétaient le plus. Celeste voudrait sûrement savoir quelles statues étaient des hommes et lesquelles étaient sculptées, elle voudrait savoir quand est-ce que Sthéno avait tué pour la dernière fois. Ces questions étaient plus dérangeantes, car la Gorgone n’avait pas la même sensibilité que l’humaine. Elles n’avaient pas la même moralité, et si Celeste ne se mettait à pas son niveau, elle ne parviendrait pas à comprendre ce qui avait motivé (ou non) Sthéno. Et puis il y avait les discussions plus difficiles encore, sur Méduse et l’Egide, et la Gorgone ne voulait pas y penser.

Celeste la prenait dans ses bras à nouveau, et Sthéno bougea en conséquence, ses ailes se détendant un peu pour permettre son étreinte. Elle roula des yeux à la récitation à l’eau de rose qui sortit des lèvres de l’humaine, avant de lui sourire un peu plus tendrement. L’aveu de Celeste lui fit battre le coeur un peu plus fort, et elle pressa une main contre la joue de son amante délicatement. Elle traça sa pommette du pouce, le souffle court. « Je t’aime. » Lui déclara-t-elle à son tour, les mots prononcés dans une langue morte depuis plus de deux millénaires. Les vipères sifflèrent et elle les calma dans un murmure. « Qu’est-ce qu’il se passe, maintenant ? » Demanda-t-elle, toujours un peu tendue. La vie reprendrait-elle comme avant ? Ca n’était pas possible, car des portes énormes venaient de s’ouvrir pour Celeste. Si elle avait la confirmation de l’existence des Gorgones, alors elle avait la confirmation de l’existence des dieux. Et d’ailleurs, elle ne semblait pas si surprise que ça que Sthéno pût être une créature. La Gorgone fronça les sourcils, se détachant de Celeste. « Tu ne fais preuve d’aucune surprise, comme si tu savais déjà. » Elle croisa les bras contre sa poitrine, pensive. « N’importe quel humain serait incapable de process les implications de mon existence. Mais toi tu n’es pas surprise. » Et à nouveau, le doute. Est-ce qu’elle était vraiment une humaine comme les autres ? « Qu’est-ce que tu caches ? » Lui demanda-t-elle alors ; non, exigea-t-elle de savoir. Sthéno était à nu, ses secrets littéralement visibles, et Celeste vibrait d’anxiété.




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MessageSujet: Re: Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé]   Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 25 Juin - 15:36

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Maintenant qu’elle voyait — qu’elle voyait vraiment — Celeste avait bien du mal à détourner le regard. Il y avait tellement de choses à observer, et elle voulait toucher ces étranges mains, caresser les ailes dorées et enfouir son visage dans ce nid de vipères. Si on lui avait dit un jour qu’elle se serait prise de passion et d’affection pour des serpents, elle aurait ri à gorge déployée, tant cela lui semblait, aujourd’hui encore, tout à fait étrange. Et pourtant… Elle voulait les caresser encore et encore, apprendre à les connaître, à les distinguer et même leur trouver des petits noms. Ah, c’était ridicule… Elle était ridicule, mais après tout, l’amour fait parfois perdre la tête.

Et c’est qu’elle ne tournait plus très rond, Celeste, et à bien des égards. S’amouracher d’une créature divine était un fait, tourner le dos à toute sa vie en était un autre, et l’italienne allait s’embarquer dans une tempête dont elle ne soupçonnait pas encore ni l’ampleur, ni les conséquences à venir. Alors, elle se détacha de son amante et lui tourna le dos. Elle fit face à cette fenêtre sans vue, aux vénitiennes couleur taupe qui barraient tout ; le dehors n’avait pas sa place en dedans, et il ne pouvait pas, surtout, être témoin de ce qui se jouait en dedans. « Je t’aime, tu sais ? » - voulut-elle préciser encore. « Je ne pensais pas, je ne cherchais vraiment pas à me caser, à m’attacher et encore moins à… » — elle rit, amère —   « On ne choisit pas ceux dont on tombe amoureux et mon dieu… C’est si vrai. » Elle parlait encore à sa fenêtre, serrant ses bras autour d’elle, elle qui se sentait alors si fragile et prête à être mise à nue. « Je voudrais que tu t’assois, cara mia. » — elle inspira longuement, fermant les eux et écoutant, derrière elle, son amante prendre place. « Ce que je vais te dire, c’est un peu comme toi, et ton secret, vois-tu… Il pourrait tout changer entre nous, même si je ne le veux pas. » Finalement, elle se retourna pour faire face à la créature, embrassant de ses yeux cette forme à laquelle elle devait indéniablement s’habituer. Elle prit place sur le rebord de son bureau, s’asseyant dessus sans faire tomber les dossiers qui s’y entassaient. Après une longue inspiration, elle se lança, le regard posé devant elle, sur le sol qui avait subi tant de fois ses talons. « Il y a plus de deux siècles, des gens ont décidé de libérer l’humanité de l’emprise religieuse. Les dieux, tous les dieux devaient y passer. C’est une organisation tentaculaire, parfaitement secrète et… Qui a des moyens, dirons-nous. On n’y entre pas n’importe comment, il faut être déjà entouré d’un membre de cette organisation, il paraît. Je dis bien « il paraît », parce qu’au fond, je ne le sais même pas… » — elle rit, triste et déjà défaitiste —   « Mes parents faisaient partie de cette organisation. J’ai grandi avec vous, avec la Mythologie Grecque, et depuis que je suis gamine, je sais, je suis persuadée que les dieux existent, qu’ils sont là… Mes parents m’ont inculqué les valeurs de ce groupe, mais c’est mon père, surtout, qui voulait faire de moi, je crois, un petit soldat. Ma mère… » — elle eut alors un sourire nostalgique et tendre —   « Ma mère, elle, elle me racontait juste des histoires, elle me parlait de vous, de vos aventures. » — Elle soupira alors, passant sa main dans ses cheveux avant d’aller se servir un verre d’eau. « Quand j’ai atteint l’âge et la maturité nécessaires, j’ai été mise au secret. Ah ! Je me souviens, c’était une fierté pour mes parents… Moi, je ne savais pas trop ce que je ressentais. J’étais heureuse, pour eux, mais pour moi ? Je ne savais pas, cara mia. J’étais déjà pourrie de l’intérieure, je savais déjà que je n’avais pas les mêmes aspirations qu’eux, que ceux qui veulent votre déclin, votre mort… Oui, parce que c’est ce qu’ils veulent, finalement : éradiquer l’existence divine quelle que soit son origine. Mais moi, tout ce que je voulais, c’était vous voir, vous trouver, vous rencontrer et vous adorer. » — elle pleurait alors, reposant son verre à moitié vide. — « Depuis toujours je sais que vous existez, depuis toujours, je suis persuadée que je dois vous retrouver, mais mon dieu… » — elle se rapprocha doucement de Pía, s’agenouillant devant elle. « Je ne veux pas ce qu’ils veulent. Tout ce que je voulais, moi, c’était de voir les idoles de mon enfance, les héros qui ont bercé ma jeunesse et ma solitude. » — Elle attrapa les lourdes mains de son amante entre les siennes. —   « Il faut que tu me croies… Je ne veux pas faire partie de cette Organisation, je serai prête à tourner le dos au monde entier pour vous, pour toi. Cette vie, je n’en veux pas, je n’en ai jamais vraiment voulu et puis… Et puis je t’ai rencontrée. J’ai eu des doutes, évidemment, j’ai fait des recherches, mais je n’ai jamais rien partagé avec eux, JAMAIS… Et puis il y a eu Perséphone, aussi, et puis… Et puis vous étiez là, si près de moi, si beaux, si… » — Elle se releva alors, retournant prendre son poste près de la fenêtre, et elle reprit d’un ton grave. —   « Mais si je vous ai découvert, d’autres le pourront également, et vous pourriez être en danger… Un dieu est mort, Pía, et j’ai peur pour vous. » Elle lui fit face, les yeux encore embués, la suppliant de la croire.

La créature aurait peut-être des questions, elle aussi, et Celeste était prête à y répondre en toute honnêteté. « Alors… J’aimerais que rien ne change, vois-tu ? Je te veux, toi et tes cadavres dans ton salon, si tu veux bien de moi, de moi et des bagages que je me traine. » Elle tremblait et le froid n’y était pour rien. « Je veux que tu m’entendes, Pía : je pourrai mourir pour toi, tu comprends ? Pour toi, pour tes dieux… » Finalement elle prit place dans son fauteuil et c’était comme si elle venait de prendre vingt ans ; la fatigue, le poids du secret, tout semblait l’écraser, à présent. Et pourtant, elle aurait dû être soulagée, non ? « Il faudra que tu préviennes les tiens, quand il sera temps : les Déicides sont à leurs trousses, et ils peuvent vous tuer. » Attrapant son verre d’eau, elle le finit d’une traite, refusant de regarder celle qu’elle aimait mais qui allait peut-être prendre la fuite, ou pire encore, la statufier.


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MessageSujet: Re: Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé]   Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 9 Juil - 10:20

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Je t’aime, lui dit-elle encore, et ce nouvel aveu, cette insistance ne laissait rien présager de bon pour Sthéno. Elle craignait la trahison. Elle ne la craignait pas physiquement, car Celeste n’était qu’humaine et la Gorgone ne l’imaginait pas pouvoir prendre le dessus sur elle, sauf à avoir une arme permettant de tuer un immortel – et … La pensée la rendit silencieuse, les vipères se figeant en mouvement. Celeste lui disait de s’asseoir et Sthéno le fit sans réfléchir, s’installant dans le canapé à nouveau pour l’écouter. Elle récupéra son verre d’alcool dans le même mouvement, le portant à ses lèvres pour en boire une fine gorgée. Elle se promit de ne pas interrompre son amante avant qu’elle eût terminé de s’expliquer, car elle se connaissait bien et elle était prompte à la colère et à la sur-réaction. Et écouta elle fit, sans interrompre, sans bouger. Les vipères se mouvaient et crachaient par moment, car Sthéno n’était pour le moment pas capable de les en empêcher. Ce qui la gênait le plus, c’était que Celeste n’osait pas regarder Sthéno. Pas au début, en tous les cas.

La Gorgone restait de marbre, les yeux fixés sur son amante, prenant note de tous ses tics, de sa nervosité, de ses tremblements et de ses larmes. La voir pleurer lui fit froncer les sourcils et lorsqu’elle s’agenouilla devant elle, Sthéno dut se faire violence pour ne pas tendre les mains vers elle pour la consoler. Elle s’était promis de ne pas l’interrompre, et donc elle resta figée dans le canapé, ne bougeant que pour porter son verre à ses lèvres de temps en temps. Elle sentait à peine l’alcool mais le geste était habituel, et il lui permettait de rester ancrée dans la pièce. Enfin, Celeste avait fini, et elle était assise dans son fauteuil, vidant un verre d’eau sans la regarder. C’était ce qui la vexait le plus, finalement, qu’elle n’osât pas la regarder. Ca, et la pensée qui ne voulait pas quitter sa tête, que les vipères murmuraient furieusement à son oreille, et qui allait définitivement vivre dans une partie de son cerveau pendant un moment. Ses yeux flashèrent et elle se força à poser le verre avant de le casser. Elle se releva, faisant un pas vers son amante. Ses ailes étaient aussi étendues que la pièce le permettait, la rendant plus imposante. « Tu es en train de me dire qu’il y a un groupe d’humains qui ont décidé de tuer des dieux, c’est ça ? Dont tu fais partie. Comment est-ce qu’ils ont choisi Odin ? Qui est le prochain sur la liste ? »

Elle fit quelques pas, se tourna et quelques pas dans l’autre direction. Elle revint finalement vers Celeste, les ailes à présent rangées dans son dos. Elle s’agenouilla à son tour devant son amante, posant ses mains sur ses genoux et cherchant à capter son regard. « Est-ce qu’ils peuvent tuer Athéna ? » La pensée franchit enfin ses lèvres, et avait le regard un peu fou. Les vipères étaient également agitées, les crocs à l’air et légèrement humides de venin. « Si on les pousse dans la bonne direction, ils pourraient tuer Athéna ? » L’idée la ferait presque jubiler. Ils avaient réussi à tuer Odin, un roi de dieux, ils pouvaient bien réussir à tuer une pauvre déesse de la guerre. Mais si ils pouvaient tuer des dieux, c’était bien qu’ils avaient réussi à trouver des artefacts les y aidant. Et c’était tout aussi intéressant. « Avec quoi est-ce qu’ils ont tué Odin ? Tu le sais ? » Elle se releva, les yeux perdus sur la pièce, sans même écouter la réponse. Elle n’était plus vraiment avec Celeste, perdue dans le début des méandres de son obsession. Elle agrippait ses avants-bras avec ses mains, le métal crissant désagréablement à l’oreille. « Est-ce qu’ils ont l’Egide ? » Ce n’était qu’un murmure, lâché sans même s’en apercevoir.




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MessageSujet: Re: Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé]   Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 23 Juil - 16:33

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La conservatrice avait acquiescé aux premières questions et regardait à présent son amante faire les cents pas, absorbant, très certainement, toutes les informations qu’on venait de lui jeter dessus. « Pourquoi Odin… ? Je ne sais pas ; par facilité, parce qu’ils étaient sûrs de son identité et qu’il était à portée de main, j’imagine. », murmura-t-elle, sceptique. « Pour le prochain… Hm. » Elle se retint un instant, réfléchissant à ses prochains mots ; elle venait de lui dévoiler le plus gros, alors un peu plus ou une peu moins, après tout… « Ton panthéon n’est pas encore ciblé, pas tout à fait. Nous avons identifié d’autres potentielles cibles, mais vous n’en faites pas partie, pas encore. » Et, dire que Celeste avait été angoissée aurait été un bel euphémisme, mais cette tension s’arracha à elle avec une violence à laquelle elle n’était pas prête : Pía s’était agenouillée devant elle, comme s’il ne lui avait fallu qu’une poignée de secondes pour assimiler et accepter ce que Celeste venait de lui confier. La blonde, d’ailleurs, fronça les sourcils, presque vexée, courroucée de s’être mise dans un état de stress insupportable alors que finalement, finalement… Ah. « Tuer… Tuer Athéna. » — elle eut alors un rire amer — « Bien sûr, que tu allais me poser cette question. », dit-elle en lui caressant le visage, doucement, alors que le sien se fendit d’un sourire triste. « Je pense qu’avec les bonnes armes, oui, nous pourrions être en mesure de la supprimer, mais… » — Celeste prit un temps de pause, relevant le visage de son amante vers elle pour la regarder, sombre et solennelle — « La tuer ne ramènera pas ta sœur, tu le sais… Et si je t’ai dit tout ça, cara mia, c’est que je ne veux pas tuer les dieux, ni elle, ni personne d’autre… », dit-elle finalement. Elle avait peur de voir sa colère fuser, elle avait peur de la vexer, de la froisser, mais étrangement, elle n’avait pas peur de se faire figer.

Se relevant finalement de son fauteuil — et nettement plus sereine qu’au début de cette entrevue — elle prit Pía dans ses bras, embrassant son cou, caressant ses vipères sans retenue. « Pour ce qui est de l’Egide, non, ils ne l’ont pas. Mais si tu le souhaites… » — elle prit son visage entre ses mains et la fixa intensément — « Je te promets d’essayer de le trouver, avec toi, d’accord ? J’utiliserai le réseau des déicides autant que je le pourrai, aussi longtemps que je le pourrai, pour t’aider à retrouver la tête de Méduse, hm. » C’était une promesse qu’elle n’avait pas prononcé à la légère ; Celeste aimait indéniablement Pía au point où elle serait prête à retourner les 7 continents pour retrouver ce satané bouclier, quitte à y laisser sa peau. Et, si c’était le seul moyen, le seul levier qui lui permettait d’empêcher Pía de tuer Athéna, c’était un marché, somme toute, assez équitable… Dans les bras de sa gorgone, Celeste se sentait invincible, et maintenant que plus aucun secret ne les entravait, elle se sentait beaucoup, beaucoup plus légère.


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MessageSujet: Re: Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé]   Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 30 Juil - 11:51

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Le panthéon gréco-romain n’était pas encore visé, lui assurait Celeste, comme si l’idée angoissait Sthéno. La Gorgone n’avait pas peur de la mort, pas plus qu’elle avait peur de voir l’un de ses dieux mourir, à la seule exception de Nyx. Les autres pouvaient bien être laissés à leur sort, elle n’en avait rien à faire. Les humains ne pouvaient pas s’empêcher d’agir bêtement, cette situation n’était qu’une application de plus de la règle. Elle ne s’attendait pas à ce que Celeste sautât sur le train avec elle dans sa quête meurtrière mais elle ne s’attendait pas non plus à lire autant de tristesse sur son visage, de déception. Celeste caressait son visage et la Gorgone se recula juste en dehors de sa portée, les sourcils froncés. Les mots qui allaient être prononcés ne lui plairaient pas, elle pouvait le sentir, et les vipères s’agitaient déjà autant que leur maîtresse. « Tu crois que je ne le sais pas ? » Murmura-t-elle en retour, la voix froide. Rien ne pourrait ramener sa sœur, c’était bien trop tard. « Mais je garde mes promesses. » Et elle avait promis de voir Athéna morte, d’une façon ou d’une autre. Que Celeste acceptât de participer à cette entreprise était un tout autre problème. « Je ne te demanderai pas de tuer qui que ce soit. » Lui annonça finalement Sthéno, les sourcils froncés. Son amante était humaine, après tout, et leur compas moral était à des années lumières l’une de l’autre.

Celeste l’enlaça et la Gorgone se laissa faire mollement. Son cerveau était toujours braqué sur l’Egide, sur l’univers de possibilités qui venait de s’ouvrir. Mais ils ne l’avaient pas et l’espoir mourut comme des centaines de fois auparavant dans le cœur de Sthéno. Elle fixa Celeste dans la voir, les vipères tout aussi peu animées. Jusqu’à la promesse, énoncée avec si peu de tact que certains divins en auraient été fiers. Les serpents s’éveillèrent soudainement, crachèrent et dévoilèrent leurs crocs à la déicide, claquant leur mâchoire dans l’air entre elles. Menaçantes mais pas agressives, pas pour le moment. « Ne parle pas de ma sœur de cette façon. » Prévint Sthéno, l’avertissement sèchement délivré. Méduse était un sujet trop sensible, une plaie béante et gangrenée, qui n’était pas ou peu abordé par les connaissances proches de Sthéno. Pas sans conséquences, en tous les cas. « Non. » Répondit-elle finalement à Celeste, se détachant un peu d’elle. Les vipères n’étaient plus menaçantes mais elles étaient encore agitées, comme toujours lorsque le sujet se rapprochait de Méduse. « S’ils n’ont pas l’Egide dans leur collimateur, alors ce n’est pas la peine de les inspirer. Je n’ai pas besoin de concurrence, et nous n’avons certainement pas besoin qu’ils mettent la main dessus. »

Elle s’arrêta de bouger, les sourcils froncés alors qu’une pensée soudaine lui traversa l’esprit. L’Egide momentanément oublié, toujours surprise d’en être capable aujourd’hui, elle attrapa les mains de Celeste entre ses doigts métalliques. « Comment vas-tu partir ? Ils vont vouloir te tuer. » L’idée était presque paralysante. Sthéno était immortelle mais pas Celeste, certainement pas Celeste. Et elle était encore plus facilement mortelle aux mains de ceux qui étaient capables d’exécuter des dieux. « Il faut te cacher. Il faut que tu disparaisses. » Sthéno parlait toute seule à présent, ou presque. « Je vais prévenir Nyx. Elle a beaucoup plus de ressources que moi. »




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MessageSujet: Re: Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé]   Just don't lie to me ✥ Pìa [Intrigue II - Terminé] EmptyMar 16 Nov - 16:23

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Une chape de plomb s’était abattue sur Celeste et elle resta là, figée, scrutant avec une nouvelle étincelle dans ses yeux chaque mouvement des serpent agités de son amante. Bien sûr, ils avaient une personnalité, une conscience vissée à celle de Sthéno. Et, quand on parlait de Méduse, il lui sembla alors que la Gorgone et ses suivantes bouillaient d’une rage qui vibrait sous leur peau… Les serpents, eux, crachaient, piaillaient, tandis que leur maitresse contenait vaguement la haine qu’elle avait entretenue, intacte, jusqu’à aujourd’hui. Pour autant, Celeste ne fit rien, ne dit rien et se contenta de regarder les serpents, comme hypnotisée par leur danse ; pouvaient-ils la morde, l’empoisonner, s’attaquer aveuglément à elle si la colère de Sthéno les poussait à le faire ? Elle n’avait aucun doute là-dessus : ses vipères étaient, après tout, un prolongement d’elle-même, de ses ambitions et de ses émotions. Elle acquiesçait alors à tout ce que son amante pouvait bien dire, prenant note qu’elle avait bien compris et intégré l’idée que Celeste n’était prête à tuer personne, ni pour les déicides, ni pour la femme qu’elle aimait. Et qu’elle regardait encore, sous toutes les coutures…

Ce fut le contact froid des mains de Sthéno qui l’arrachèrent à sa rêverie — elle avait dans l’idée que d’autres personnes de son entourage étaient des dieux, et qu’elle devait aussi aller les voir… et le plus tôt serait le mieux — et la ramenèrent à une réalité qu’il lui fallait confronter : sa fuite, sa tête mise à prix, et une vie, sûrement, en cavale. Soupirant doucement, elle rit alors, cynique. « Je ne sais pas trop… j’ai parlé à un prêtre, il vient de la province et je pourrai me terrer là-bas pour un temps, je pense… mais je n’y ai pas plus réfléchi que cela. Tout est allé trop vite et il me fallait te dire la vérité, parce que les choses bougent, chez les déicides… Ils vont vraiment entrer en guerre, bientôt. » Celeste vit bien, pourtant, que son amante ne l’écoutait déjà plus… Elle réfléchissait à l’après — et c’était follement rassurant —, à des plans, et ses contacts et à Nyx, plus particulièrement… AH ! Il serait temps de confronter une nouvelle fois la modèle et de lui dire qu’elle savait… Que Celeste savait, parce que Sthéno le lui avait dit. Au fond, l’italienne était impatiente de revoir la déesse de la nuit, juste parce qu’elle l’avait découverte, et que maintenant, Nyx devait se faire à l’idée qu’une humaine connaissait son identité, et que cette humaine allait l’emmerder pour la voir triturer les étoiles. Pendant une fraction de seconde, Celeste n’avait plus peur et n’était plus rongée par l’angoisse, et elle le devait à sa Gorgone et à ce panthéon qu’elle allait découvrir et qu’elle allait aimer et idolâtrer plus que jamais. A présent, il lui fallait partir, sortir de son Louvre et aller voir celle qu'elle soupçonnait, sans l'ombre d'un doute, d'être Perséphone.

RP TERMINÉ



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