Dieu sera sans pitié pour les impitoyables [Intrigue II - Terminé]

LA VERITE ICI:

PNJ Amelia, par Marina Theotokis

Amelia

- Normal ? Notre maison n’est pas normale, elle est au dessus de ce qui est normal ! N’insultez pas le meilleur établissement au monde !


Ce client était trop malin, il reniflait bien le louche – et il devait y en avoir d’autres. Amelia se contentait d’arquer les sourcils en le regardant fixement, mais monsieur Elliot eu peut-être la vague impression de voir dans ses yeux marrons brûler une petite flamme assassine, mécontente. Même sa voix, câline, paraissait mystérieusement fusiller le jeune "homme" :


" Ah, je lui dirais donc que vous n’êtes pas d’accord, j’espère qu’elle ne sera pas trop en colère. Bon appétit "

Ainsi s’acheva l'entretien de Amelia avec l’acteur pimpant.


Les choses se déroulaient bien mieux avec les hommes matures, allez savoir pourquoi. Le père de famille avait cédé, donnant raison à David. Est-ce que les Français étaient devenus si portés sur l’adultère qu’ils correspondaient à des stéréotypes sur patte des anglo-saxons, des DSK, des Mérovingien de Matrix ? Petite précision, notre amie était… française : seigneur Tessier pu remarquer qu'elle n’avait aucun accent.


- Nous avons investi lourdement dans la promotion, en effet. C’est pour cette raison que nous tenons autant à ce que nos premiers clients nous accompagnent le plus longtemps possible !
Je ne suis pas la propriétaire, cet honneur revient à David. Vous le voyez, celui qui est… là-bas.


Comme promis il était posté à une autre table, faisant ce qui ressemblait à la cour à cette cliente (les autres devaient y voir un simple échange courtois). Encore un Français, des Français partout vous dit-on ! David s’était montré discret durant cette soirée, aussi discret que sa complice se faisait ostentatoire, ainsi la méprise n’était-elle pas surprenante. Amelia lâcha un clin d’oeil à Louis.


" Je ne suis « que » la co-gérante, mais comme je n’ai pas fourni le capital financier, vous pouvez dire que je suis la… main droite de David. "


Le sourire de la dame s’élargit lorsque David l’interrogea sur le nom particulier du lieu. Après avoir croisé du regard toute la table, elle se pencha un peu plus vers son épaule, pour que l’oreille du sir capte parfaitement toute sa réponse :



- Et bien parce que voyez vous, certains spécimens de l’humanité s’imaginent toujours que rien n’est là par hasard. Même l’ouverture d’un restaurant serait le résultat du Destin.
Cela dit, les gens n’ont cure de parler de Destin quand c’est pour des petites choses. Il est employé pour parler de trajectoires funestes, puissantes, événementielles. La Main du Destin c’est forcément qu’on parle d’un grand évènement, du Destin qui vous happe…

Et la main de Amelia saisi celle de Louis, pendant que l’autre main se glissait sous son menton pour qu’il la regarde bien dans les yeux, sans se soucier des autres attablés. Là il pouvait sentir le pouvoir étrange qui dépassait par tous les pores de son corps enflammé.

«  Que Dieu pardonne nos errances. Que sa Grâce soit louée jusqu’au plus haut des cieux. Délivrez le monde terrestre de ses mauvais génies. »


Pendant ce temps-là, Elliot recevait la monnaie de sa pièce. Une ravissante serveuse blonde, Myra, était arrivée jusqu’à sa table. Bonne perdante, elle ne se montrait pas fâchée du râteau implicite. Mais elle n’était pas seule à agir ! Lylia, la serveuse à la chevelure d’ambre, venait dire de doux mots à un homme accompagné, un certain Von Reiner... alors que je lui avais ordonné de s'occuper d'Avci, l'ami de Elliot !


Au moment où David allait commencer son discours, trois Succubes lâchaient leur pouvoir séducteur sur trois personnages du restaurant. En fait une seule des deux suivantes d'Amelia s'était comportée loyalement, et encore le faisait-elle en détournant les ordres, selon ses caprices.

Bas les masques ! Mais lisez le spoiler après mon post :

David, Nephilim par Alexandre Durand

David

La tensions montait doucement. Je le sentais dans l’air. Et la cliente, brune, classieuse, avenante, se montrait toujours indécise. J’embrassais la grande salle du regard, et me rendais compte qu’enfin, Amélia et ses séides étaient entrés en action. Il n’en fallait pas plus. C’était le moment, avant que tous ne se rendent compte pour de bon qu’il se tramait quelque chose. Je m’avançais vers la position surélevée du bar, de sorte à embrasser toute la pièce de ma position et de pouvoir être vu de tous. On regard se posait de nouveau sur la brune à qui j’avais fait porter du champagne.


Une divine. Je le sentais bien.


Une tentatrice, comme tous les vieilles divinités païennes.


Large sourire à la foule. Voix chaude, joviale. Aucun stress ni aucune autre émotion parasite. Regard pour les serveurs, en plein ballets de plats et d’ustensiles, insensibles à ma prise de parole et concentrés sur leur travail. Sourire en coin.


| Bonsoir. Bonsoir à toutes et à tous. Bienvenue à la Main du Destin. Je suis content et honoré de tous vous trouver ici. Hommes, femmes, enfants… Et les autres. |


Murmures dans la salle. Je baisse le regard un court instant, secouant doucement la tête.


| Je suis ravi que nos invitations vous soient parvenues, que notre devanture et notre exposition vous ai réunis ici, avec nous. Alors, pourquoi est-ce que je prends la parole ? Pour remercier d’innocents clients et vous souhaiter une bonne soirée ? Oui, il y a un peu de ça… Sauf que personne ici n’est innocent. |


La voix claire porte plus loin, alors que les serveurs, débarrassés de leurs fardeaux, prennent position près des sorties et des portes déjà verrouillées.


| Les humains parmi vous tomberont des nues. Parce qu’ils ont arrêté de croire depuis longtemps, pour la plupart. Parce qu’ils ne croient qu’à dessein, parce qu’ils font semblant, pour obtenir avantages et reconnaissance. Tous ont oublié les véritables vertus de la Foi pure et sincère. Et puis… Et puis il y a les autres. Divins du passé, encore là, avec nous. Leurs serviteurs immortels qui jappent dans leurs pieds sans cesse. Qui se repaissent des vices des Hommes, et qui les exaltent sans cesse. Qui corrompent les vrais fidèles, et détournent les fils de l’Unique de Sa Vérité. |


Je joignais presque les mains, les doigts se tapotant comme si j’étais face à un dilemme.


| J’aurais aimé en finir avec ces idôles païennes décaties sans vous mêler, mes frères et mes sœurs, à toute cette histoire. Mais c’était malheureusement impossible. Le Renard n’entre pas dans un poulailler sans gibier pour l’appâter. A ceux-là, aux moins corrompus de tous, je dis ne craignez pas la Mort, car notre Père tout Puissant vous accueillera en son royaume. Priez sa miséricorde. Je suis désolé. |


Regard vers mes hommes, qui s’avancent, dégainant de sous leurs vêtements les lames d’acier pour la mise à mort.


| Tuez-les tous ! Dieu reconnaîtra les Siens ! |


En un mot, pas de pitié. Les infidèles et les païens mourront, au milieu des vertueux sacrifiés. L’Unique fera le tri en son paradis. Je tire ma propre lame de sous ma ceinture, longue dague de trente centimètres d’acier filigrané d’argent, béni par le Saint Siège. J’attaque le barbu près de l’entrée en visant le cou, pointe vers le bas.


Le carnage commence.

Caïn, le Maudit, le Premier Meurtrier de l’Histoire, le tueur du bon et doux Abel, était tout bonnement immobilisé, incapable de réagir à l’environnement. Cet excès de sons, de lumières et d’odeurs avaient tout bonnement saturé ses sens jusqu’à un point de non-retour. Les insultes en turc du type qui veut fumer se confondent avec les belles paroles de la voisine d’Elliott. Il entend à peine le discours de David. Lorsqu’un sphinx s’attaque à lui, aléatoirement, il tombe stupidement et se blesse tout bonnement – et méchamment. Kayn ne réagit guère davantage, encore perdu dans un sacré brouillard.

- Le bureau du boss. Il faut que tu te barricades là-bas, souffle-t-il à Elliot, s’il était encore à côté.

Pour sa part, il cherche désespérément à mettre la main à ses poches où se trouvent quelques petits écouteurs avec une option plus ou moins anti-bruit. Il en avait grandement besoin pour tout bonnement atténuer cette nouvelle montée dans le volume. Les cris, plus aigus les uns des autres, étaient tout bonnement insupportables. Il sentait bien qu’il allait perdre les pédales, qu’il n’allait plus pouvoir distinguer l’alliés de l’ennemis … Et c’était mauvais ! Très mauvais ! Il était venu avec des ordres clairs ! S’il osait aller à l’encontre des souhaits du Dieu Unique, il allait en payer le prix fort, encore ! Il était hors de question !

Il ne trouve rien et en prime, voilà qu’on l’attaque encore. Enervé, définitivement, il se relève, prêt à faire face à l’adversaire. Il concentre son pouvoir, prêt à attaquer le premier connard qui tente encore de toucher à un seul de ses cheveux. C’était sans compter sur la ruée d’humains, vers les portes. Contre gré, le Maudit est entraîné par cette vague, collé aux portes closes même. Il suffoquait, et il étouffait.

« Bande de cons ! » pensa-t-il aussitôt. Parmi cette foule, il cherche ces trois cibles, mais il peine. Il se demandait s’il n’allait pas « crever » parmi ce troupeau de moutons qui s’étaient agglutinés, prêt à être sacrifié pour la gloire du Dieu Unique. Ces générations avaient oublié comment survivre en temps de guerre : elle ne savait plus que fuir massivement, au lieu de faire un front commun … Il espérait, pour ses lointains descendants, qu’ils allaient retrouver leur fibre de guerriers assez vite car tous les Dieux, les Anciens comme les Nouveaux, avaient soif de sang …

En tout cas, plusieurs corps furieux et paniqués prenaient à peine garde à leurs jambes et poings. Voilà qu'il était écrasé et brisé contre des portes toujours et désespérément closes.

Spoiler:

« La salope » fut la seule et unique pensée de Taranis à l’égard de la demoiselle qui avait changement drastiquement d’attitude, passant de la discrète et audacieuse séductrice à la vulgaire et gênante demoiselle. Malheureusement, hormis un regard noir, il n’eut guère le temps d’offrir plus : sa famille commençait déjà à se lever, à mettre ses vestes, gardant leurs lèvres closes mais laissant voir une colère sans limite dans le fond de leurs prunelles. La nuit a été gâchée. Lorsque le blond fait son propre chemin dans le restaurant, à la suite des « siens », il lance à peine un regard à Masha, à Esus ou à Ceridwen.

Cependant, très vite, la Foudre se rend compte que des éléments ne collent pas à ce décors. Comme lui, d’autres hommes se voyaient subitement accostés et charmés par de jolies demoiselles, l’une arrivant même à traîner un client quelque part - sûrement les toilettes. Non loin, un homme fait un scandale avec une vigile postée devant la porte. Entre la clope en main et le langage corporel, il est aisé de deviner qu’on empêche le client à quitter l’établissement. Ses soupçons se confirmèrent quand, à son tour, il est empêché par un autre vigile. Le Divin n’insiste pas, cherchant déjà son épouse du regard. Elle avait toujours su faire preuve de sang-froid, une qualité nécessaire au sein d’une famille aussi caractérielle et dysfonctionnelle.

- Quelque chose ne va pas , lui murmure-t-il à l’oreille. Si jamais la situation dérape, tu appelles les flics en racontant un quelconque mensonge, comme une attaque terroriste ou que sais-je.
- Qu’est-ce …
- Prépare le numéro.

L’épouse Tessier ne répond pas, saisissant déjà son téléphone pour trouver le numéro d’urgence. Il était affiché sur l’écran, et le doigt de la dame non loin de l’option « appeler » lorsque le discours du propriétaire du restaurant débute. Taranis ferme les yeux, un court instant, pour activer son premier le plus primaire, et le plus utile, sur un champ de bataille. En un instant, il saisit chaque élément et chaque mouvement qui composent son environnement. Avant même que David ne donne ses ordres, le Celte avait vu ses sbires commençaient à dégainer leurs lames.

- Armand, prépare et balance des Cocktail Molotov, par la fenêtre. MAINTENANT ! Diane, je te confie leur défense. Restez éloignés des portes !  

Ses ordres avaient été clairs. Il fallait mettre la priorité sur la sortie, que sur l’affrontement. L’ennemi avait crée un environnement à son avantage, et avait pris par surprise des alliés disparates, désorganisés et désunis. Nulle victoire ne pouvait être espérée dans une telle situation. Si leur salue tenait aux autorités humaines turques, qu’il en soit ainsi ! Tant qu’ils sortaient vivants de ce guet-apens, pour mieux taper.

D’ici là … Il lui restait une dernière tache à faire. Il grappille une bouteille d’alcools à un bar, il saisit une petite serviette, et il sort le briquet de sa poche. Et il assemble le tout, en se mettant carrément sur une table. Seulement après, il parle haut et fort, assez pour se faire entendre de ce vacarme.  

- David ! Amelia ! Et voilà la réponse de Taranis le Grand : Je pisse sur votre Dieu Unique, qui ne sait que se cacher derrière une bande d’angelots imberbes, de cornus difformes et de putains aux cons visités par tout Istanbul. Vous désirez connaitre un vrai Dieu, bourré de grâce et de talents ? Bah, venez alors ! Je vais vous faire tâter de mes poings !

Il allume enfin le petit mouchoir avec le briquet.

- Et voici un avant goût de votre Enfer ! . Il balance la bouteille bien haut, et bien loin, sur un mur. Le but n’est pas forcément d’attaquer, mais de surprendre ! Il ne manquerait plus qu’un type en flamme court à droite et à gauche en panique, en foutant davantage le bordel jusqu’à ce que les autorités arrivent.

Spoiler:

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David, Nephilim par Alexandre Durand

David

C’est le moment ou jamais. Celui de briller, ou de mourir. Ou plus certainement, et plus volontairement, un peu des deux. Je me rapprochais avec ma lame, prêt à envoyer quelques âmes impies vers notre Seigneur pour qu’il puisse les punir comme il se devait. Mais le gros balaise à qui je m’attaquais était vif. Et c’était vrai que pour parfaire l’embuscade nous avions évidemment dû fournir des couverts aux clients du restaurant… Couverts qui étaient visiblement retournés contre nous. Le type barbu -et bourru- qui se présente comme première cible parvient à parer ou bloquer mes coups, même si ce n’est que de justesse, et contre-attaquait vigoureusement, le petit fils de catin. Sa fourchette se planta dans mon bras, mais pas du tout de façon superficielle, c’était même tout le contraire ; les dents mordirent profondément dans le muscle et le sang se mit à couler et à maculer ma chemise, me faisant serrer les dents, alors que juste après, décoincée d’une torsion du poignet, son arme improvisée dardait dangereusement vers ma gorge. L’enfoiré était compétent. Cela suffirait-il ?


Je commençais à pisser le sang de partout et de toute évidence, les choses n’allaient pas franchement mieux pour mes sbires.


| Amelia ! Deus vult ! Tu veux vraiment vivre à jamais ? A l’attaque, l’Unique nous le commande ! |


Je n’allais pas lâcher. Jamais. J’étais ce que les humains appelaient un fanatique. Alentours, le chaos. Des clients, divins ou non, implorent notre pitié, ou comme le celte et sa famille, nous houspillent. Mes séides ne s’en sortent pas mieux…


Mais l’Unique veille sur les vertueux, et son Ange arrive pour nous aider. Il se manifeste toujours chez ses fidèles, il est toujours là pour nous. Il intervient, je sens sa présence divine, et le contact de ses mains referme un peu mes plaies… Et j’attaque derechef !


Et me fait blesser à nouveau, grognant, ma lame retournée contre moi. La bouche pleine de sang, j’offre un regard exorbité, fou, fanatique, à mon adversaire.


| Gagne aujourd’hui, sale païen, mais notre Seigneur accueillera bientôt vos âmes en son enfer ! |

Malheureusement pour la famille Tessier, Taranis n’était pas une divinité guerrière protectrice. Elle brisait ses ennemis, elle semait la panique parmi ses adversaires et elle se faisait entendre sur un champ de bataille mais jamais elle ne lançait un regard pour s’assurer que ses arrières étaient protégées. C’était le rôle de Teutatès que de protéger les siens, incluant tant les fidèles que les différentes divinités du Panthéon, tantôt en les défendant contre telle ou telle attaque, tantôt en rappelant à l’ordre des divinités celtiques impétueuses et indomptables.

Dès lors, lorsqu’une petite humaine lui dictait quoi faire, ou plutôt l’accuser d’aggraver la situation ou que son fils tentait de faire entendre raison à ce père devenu « fou » à ses yeux, il s’en moquait royalement. Ils n’étaient pas Teutatès, le Dieu Père de la Tribu, ni Esus, le Dieu de la Guerre, de la Construction et du Commercre, ni Meduna, la Déesse de l’Unité, ni Epona, la Déesse Mère. Dès lors, ils ne représentaient absolument « rien ».

Quelqu’un tente de l’attaquer, et le blesse que légèrement - une petite estafilade au bras droit (dégât mineur encaissé). Cette tentative ne passe pas inaperçue à la blondinette, qui ne perd pas une seule occasion pour se venger et pour faire payer cet individu d’avoir osé toucher à son père. Malheureusement, que valait sa force contre celle d’une créature ? Elle était nulle. Du coin de l’œil, le Celte voit l’attaque de sa fille se retourner contre elle-même, planter profondément par son adversaire avec ce couteau qu’elle brandissait il y a quelques secondes.

Il profite d’un effet de surprise pour se saisir de la bouteille et tenter de blesser son opposant. Il échoue, lui offrant à peine une petite blessure (Dé 64). Il tente encore, mais est surpris par la manœuvre adverse et est balancé à terre, et se ramasse un poing sur la gueule (Dé 6 initialement, mais relance de dé 35 => à enlever ce bonus du profil). Il profite que son adversaire soit chancelant par l’accumulation des blessures (deux blessures mineures = 1 blessure handicapante), pour ordonner à son fils de dégager sœur dans un lieu plus « calme ».

Il ne tarde pas à essayer de rejoindre Esus, pour partager son sentiment.

- Ce connard ailé remet sur pied les gens … sauf nous. Lui, encore un coup, et il est mort, dit-il en indiquant du menton un des types.  

Son regard tombe sur « David ». Il semblait être dans un sale état, comme l’un de ses sphinx. Il ne tarde pas à faire un calcul rapide : la « salope » encore indemne avec ses succubes, le connard et son sphinx en piteux état, un sphinx encore debout et enfin un Ange qui semble s’amuser à fermer les blessures des uns et des autres.

- Ils sont trop nombreux … et trop avantagés. Faut qu’on trouve un moyen de dégager, avec un maximum de gens.

Il toussote, car la fumée commence à s’épaissir.

Spoiler:

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David, Nephilim par Alexandre Durand

David

[i]L’affrontement ne se passe pas comme prévu. Partout, les séides de l’Unique attaquent derechef, et je ne peux qu’être fier de la détermination brute qu’affiche mon équipe, qui agit comme un véritable groupe de combat. Ca me rappelait assez l’expédition dont j’avais fait partie vers le Nouveau Monde, quelques siècles plus tôt, porté par la Foi et par la confiance brute dans nos qualités, dans tout ce que nous pouvions apporter au monde. Ce grand dessein pour lequel nous nous étions tant battus, auquel nous avions tant sacrifié… C’était tout ce à quoi j’aspirais, au fond. Mais j’avais fauté en cours de route. Et des siècles plus tard, je me retrouvais là, à ce même point de départ que celui de devoir faire mes preuves en toutes circonstances, comme si rien de ce que je pouvais dire ou faire ne changeait jamais rien aux choses.


Je me bats contre les mécréants, les païens et les hérétiques, avec toute la rage de sa Sainte colère. On ne peut pas dire que je le fasse sans talent, mais en face ce sont quand même des dieux, et cela rend tout plus difficile.


Je pare un coup de mon adversaire et parviens à le dévier sur lui, ce qui le blesse légèrement. Mais à côté de nous, la femme que je charmais plus tôt, une sale païenne elle aussi, se prit littéralement pour une bête et m’attaqua à coups de crocs. Je les sens, aussi grands que des dagues, me pénétrer les chairs et racler mes côtes. Je lâche un hurlement de douleur, yeux humides de rage et de souffrance pure alors que je me vide de mon sang par décilitres entiers qui maculent mon costume et le sol en gros bouillons.


Je me sens mourir, très vite, comme si je ne pouvais pas résister à l’appel d’un sommeil irrépressible qui oblitérait tout.


Mais alors, je sens Sa Présence. Et je l’accueille en moi, me laisse baigner et border par sa lumière, pour un sommeil dont je ne me relèverais pas. Dieu reconnaîtra les siens, oui, c’est avec cette conviction, cette plénitude malgré la souffrance, maculé de mon propre sang, que j’embrasse le dernier acte de Foi de ma très longue existence.

Il était cassé, considérablement. Sa respiration était sifflante, sa bouche était plein de sang, sa vision était trouble et ses gestes étaient imprécis. Il sentait bien qu’il suffisait d’une dernière blessure, violente, pour que cette enveloppe cède et qu’il retourne dans les limbes. Il savait qu’il serait plus avisé de battre en retraite, et trouver un abri. Et pourtant, il voulait emboîter le pas de son frère pour aller frapper celle qu’il nommait si affectueusement « la salope ». Malheureusement, il peinait considérablement à bouger, réduit à l’état de spectateur.

Le premier échange entre Esus et Amelia se soldent par un match nul, arrachant un sourire amusé à Taranis.

- Soit tu t’es ramolli, mon frère, commença-t-il, en s’adressant au brun. Soit t’es bien tenace ! dit-il ensuite, à Amelia. Encore amoché comme un conSe marmonne-t-il.

Puis, soudainement, tout part en vrille. Une lumière les aveugle, et une onde puissance inonde le restaurant et ses clients malmenés. Le Celte n’avait pas besoin de poser son regard sur cette brume immatérielle et lumineuse pour comprendre qui s’était invité à cette petite fête improvisée et sanglante. L’Unique avait quitté ce perchoir sacré et invisible pour se révéler à tous et à toutes.

« Putain. Ils ont réussi leurs coups, ces connards » pense-t-il immédiatement, voyant déjà le regard ébahi des humains. Le Panthéon Monothéiste avait fait usage de la plus vieille méthode du monde pour s’imposer : la peur. Taranis comprend qu’il n’était plus nécessaire de se battre, qu’ils avaient échoué.

- Va prendre ta place sur les genoux de papa, mais saches que on n’en pas fini, dit-il en imposant une bonne distance entre lui et la créature de l’Unique. Il ne tarde pas à arriver au niveau de son frérot. L’un de nous doit dégager, au moins. Quitte à se jeter de cette putain de fenêtres. Est-ce que Ceridwen pourrait se transformer en gorille ou un truc du genre, pour au moins porter ta vieille carcasse ?

Taranis sentait que la situation tournait au vinaigre – et clairement à leur désavantage. Cependant, il se refusait que les trois Celtes présents crèvent, potentiellement, de la main de l’Unique. Sa vanité ne supporterait pas une seconde « défaite » et, surtout, il n’y avait nul intérêt que trois divinités d’un même Panthéon se retrouve dans les limbes … Ils étaient déjà bien désunis, qu’ils ne perdent pas en nombre non plus.

- Nous nous rencontrons enfin, l’Unique. Je me présente : Taranis, le Dieu de la Foudre. Et je te demande cordialement de baisser cette lumière, histoire qu’on voit si t’es vieux et barbu ou si t’es la copie d’un acteur, que tes petits minions aiment imaginer.

Il parle. Était-il entendu ? Il n’en savait rien, et il s’en fichait.

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