Toujours là l'un pour l'autre

Sujet: Toujours là l'un pour l'autre Sam 13 Aoû - 14:04

Toujours là l'un pour l'autre

L'ambiance était lourde et pesante, la déesse avait relâché une partie de la pression qui venait à la toucher directement, et quelques traces de larmes pouvaient encore se lire sur son visage pendant que dans une main, elle jouait avec un verre de vin. Ce n'était pas le premier de la soirée, et il était certain que cela ne serait pas le dernier non plus. Elle se sentait lasse et en même temps, elle était parfaitement consciente que cela n'était que le commencement d'une nouvelle aventure, d'une nouvelle ère. Rien n'avait jamais été simple au sein du panthéon celte, mais parfois on arrivait encore à trouver un lien, un attachement qui reliaient les différents membres les uns aux autres, et il se passait quelque chose de bien entre eux. C'était ainsi qu'elle l'avait en tout cas ressenti quand ils s'étaient tous retrouvés et qu'ils avaient pris la décision de s'unir pour pouvoir leur permettre de survivre, et peut-être d'envisager de vivre à nouveau un jour ou l'autre. Bien évidemment, elle doutait toujours de son efficacité en tant que Reine et les derniers événements ne faisaient que de le prouver. Peut-être que certaines personnes avaient finalement raison quand il avait été évoqué qu'on ne pouvait être dirigé par une entité qui n'était pas guerrière à la base, et si tout le monde était bien conscient d'un élément, c'est que Meduna n'avait jamais été créé dans cet état d'esprit, elle n'était pas là pour répondre à la force brute, d'autres comme Teutatès, Esus, ou encore Taranis avaient eu cette charge, et elle, celle de les unifier. Elle ne saurait dire si cela allait mieux ou non entre eux, mais dans un cas comme dans l'autre, dans la globalité pour le panthéon, il y avait énormément de travail encore à faire et il fallait bien avouer qu'elle ne savait pas par où commencer.

Seule chez elle, elle pouvait faire tomber le masque, car bien qu'elle avait affiché une peine réelle devant les autres pendant la réunion qui avait suivi la catastrophe des catacombes, elle avait également montré la détermination et avait essayé de garder son calme, pour pouvoir avoir l'esprit le plus clair possible et pouvoir réfléchir correctement à ce qui serait le mieux pour le panthéon et surtout pour faire face à tous ceux qui avaient décidé d'avoir leur peau et malheureusement, ils étaient plus nombreux qu'avant. Néanmoins, pour le moment ce n'était pas le plus important. Meduna avait été proche de Taranis, et même si cela faisait bon nombre de millénaires qu'ils ne formaient plus officiellement un couple, ils avaient continué à se côtoyer, à se tenir au courant de leurs pérégrinations à travers le monde, des vies qu'ils menaient à chaque nouvelle décennie ou presque. La déesse savait qu'elle pouvait compter sur lui si elle en avait besoin, et elle espérait sincèrement qu'il ressentait la même chose à son égard. Aujourd'hui, ils avaient tous subi une lourde perte avec la disparition de Sequena. Elle reviendrait sans doute, mais c'était un processus qui mettrait du temps, et cela portait sérieusement un coup au moral des troupes. Le lien qui existait depuis l'aube des temps entre Sequena et Taranis était d'une autre nature et elle voulait réellement pouvoir avoir une petite discussion en tête à tête avec ce dernier pour savoir comment il gérait tout ça et pour savoir ce qu'il comptait faire à présent. Elle avait besoin de lui, et le panthéon avait besoin de lui, elle ne voulait pas que la perte qui était la sienne vienne à l'éloigner des autres. Elle était la déesse de l'ivresse certes, mais elle était à ses yeux et avant toute autre chose, la déesse de l'unité et elle avait bien l'intention de renforcer les liens entre les uns et les autres. Meduna ne pouvait qu'espérer qu'il vienne au rendez-vous.

AVENGEDINCHAINS

Sujet: Re: Toujours là l'un pour l'autre Dim 4 Sep - 19:54

Juliette est morte. Selon les médecins, le piétinement de la foule et le gaz durant l’incendie ont eu raison d’elle. Mes tripes me disent que l’Unique est le véritable coupable. Il a causé cet incendie, j’en suis persuadé. Les symboles de son panthéon, disséminés ici et là pour marquer des esprits affolés, n’ont pas échappé à mon attention. J’ai bien croisé un Démon, mais je n’ai pas cru un instant lorsqu’il a soutenu que son « Père » ne ferait pas une telle chose. L’Unique n’a jamais été une divinité paternelle ou clémente, comme certains aiment le croire. Quel père pourrait créer les Enfers et y enfermer ceux qu’il aime ?

Lui et les siens allaient le payer, je le jure.

Sequana a été tuée, également. Selon les autorités, les Catacombes auraient été inondés en raison d’un souci technique. Les miens m’ont expliqué que les Nordiques ont attaqué le Palais de la Déesse, dans le but de décrédibiliser les Celtes ou encore leur causer un tort. Lors de l’inondation, des choix se sont imposés entre Meduna, Teutatès, Esus, Epona et la Maîtresse des lieux. En somme, cette dernière est morte en raison de notre impuissance …

Thor, Loki et leurs siens allaient aussi le payer.
Je le promets, également.

- Meduna, interpellais-je la brunette.

Mon ton est bien différent d’ordinaire. Nullement mielleux ou charmeur, mon impatience est palpable. Le calme était révolu, la Tempête était là. Ayant amené un pack de bière chez la Reine des Celtes, je décapsule déjà une bouteille et l'entame. Je sais déjà que je me contenterai de celle-ci uniquement. Ce soir et tous ceux à venir, je souhaite garder les esprits au clair. Nous avions une vengeance à orchestrer, et ce n’est pas en étant soul que j’y arriverai !

Je ne raterai plus la moindre occasion pour mettre la main sur nos ennemis. Les fourrures des enfants de Loki allaient me réchauffer en hiver, les ailes des Anges ou les cornes des Démons de l’Unique allaient me servir tantôt comme oreillers, tantôt comme coupe ! Enfin, Marie Laveau allait payer pour nous avoir vendu aussi aisément …

- Tu ne devrais plus te balader seule. Des hommes, ou d'autres créatures fidèles de notre panthéon devraient t'accompagner, et te protéger. Ces chiens de Nordiques savent qui nous sommes ...

Sujet: Re: Toujours là l'un pour l'autre Dim 11 Sep - 9:48

@Louis Tessier & Morgane Moore

Toujours là l'un pour l'autre

Taranis traversait une période douloureuse et Meduna se sentait bien pitoyable face à la détresse qu'elle ressentait vers celui pour qui elle avait toujours eu une affection toute particulière. Il fallait dire pour sa défense qu'il avait clairement joué de malchance ces derniers temps. Puni par Sequena pour un grief dont la Reine des Celtes n'avait pas eu le temps de discuter avec la maîtresse des lieux, il n'avait pas pu être présent lorsque les Nordiques les avaient piégé, avec de nombreux autres personnes de différents panthéons présents. La Déesse, maîtresse de la Seine depuis plusieurs millénaires, s'était de ce fait retrouver noyer dans les catacombes qui avaient été si longtemps la demeure qui l'avait protégé, par les flots même qu'elle représentait. Certes, dans cette situation, la mort n'était qu'éphémère mais elle laissait très largement un goût amer pour tous les autres membres de panthéon, pour Teutatès, leur père à tous, pour Esus qui avait aidé à refermer cette porte, pour Meduna qui n'avait pas su protéger l'une des leurs, pour Taranis qui était intimement lié à elle, que ce soit dans le passé ou dans le présent. Elle reviendrait, mais cela prendrait du temps et ils vivaient une époque compliquée.

Cependant, il avait aussi souffert de la perte de son épouse mortelle, de la mère des enfants du corps dont il avait pris possession et cela rajoutait une autre peine, une autre douleur, un autre deuil à faire sur tout le reste. Cela faisait beaucoup d'un coup, même pour un Dieu et c'est pourquoi, elle désirait le voir en tête à tête et qu'ils puissent discuter un peu de ce qu'il comptait faire, car elle sentait la colère qui brûlait en lui et elle n'avait même pas besoin des pouvoirs de Teutatès pour confirmer cela. Elle le fit donc entrer chez elle, le remercia rapidement pour les bières et elle le vit alors prendre place tout en ouvrant une bouteille et boire. Elle fit quelques pas pour le rejoindre et se mettre devant lui, sans pour autant s'asseoir. « Je ne vais pas commencer à me cacher éternellement … Je ne vais pas les laisser gagner aussi facilement et finir par vivre dans la peur, il en est hors de question. Et si je me dote d'un personnel pour parer à ma sécurité, cela ne va clairement pas être discret au travail. Je saurai me défendre, ne t'inquiète pas pour moi. Par contre, c'est toi qui m'inquiète, j'ai peur que la colère ou le désir de vengeance ne t'aveugle et que tu te précipites vers le danger. » Elle soupira, s'accroupissant, elle prit sa main dans la sienne et la serra tendrement. « Je ne supporterai pas de te perdre s'il t'arrivait malheur ! »

AVENGEDINCHAINS

Un regard froid et dur se braque sur Meduna. Elle est peut-être ma Reine, mais elle n’est pas pour autant la Maîtresse de ma Destinée – ou encore celle qui m’a conçu. Je suis la Foudre. Je tonne, je gronde et je frappe nos ennemis. Je ne me lamente pas. Et c’est bien mon principal défaut auprès de ces dames. Je peux prêter une épaule pour leur tête et une oreille pour leurs plaintes, mais je ne leur offre rien de similaires en contrepartie. Je ne suis pas une divinité capable d’une profonde empathie – comme Teutatès –, ou apte à saisir toutes les relations complexes entre humains ou divinités – comme Esus. A l’image d’un éclair, j’arrive, je sublime, je surprends et je disparais aussitôt. Et si je souhaite pleurer, ou m’attrister, je le fais dans le plus noir de la nuit, à l’abri des regards même.

- Il n’est pas question de vivre dans la peur, mais d’être prête à leur faire face. Ils ont des moyens que nous n’avons pas, aujourd’hui, expliquais-je aussi calmement que mon tempérament me le permet. J’ai la terrible sensation que tu as oublié qui je suis, Meduna. Comme beaucoup, tu penses que je vais agir stupidement et bêtement, en me jetant dans la gueule du loup.

Mon ton est tranchant, rappel furieux d’une époque où j’avais des légions à mes ordres et où nous allions d’une conquête à une autre.

- Avant que tu ne deviennes notre seule et unique Reine, tu as été mon égale. Souviens-toi comment je me vengeais de nos ennemis. Je planifie, seul ou avec mes frères. Je préviens, en grondant si besoin. Et Je frappe, sans pitié et d’un coup. Telle est ma nature. Cependant, je ne peux plus attendre qu’Esus et d’autres parlementent avec d’autres panthéons, que Teutatès et sa Morrigan convainquent un Panthéon de se réunir sous ton égide. Non, cette attente va à l’encontre de cette même nature, Meduna.

Comprend-t-elle où je veux en venir ?

- J’ai l’obligation d’agir, car j’ai cette certitude que nous perdons.

Telle est la difficulté d’une divinité : elle ne possède pas son libre arbitre. Elle obéit à ses pulsions premières, celles que ses fidèles ont insufflé en premier lieu. Si j’ai la certitude que nous sommes en danger, j’ai ce besoin de me confronter à l’ennemi avant qu’il n’approche de la tribu – ou du moins, le prévenir et l’effrayer. Et c’est bien là toute la difficulté – et le travail que je fais : chercher un moyen de créer la panique dans les rangs nordiques, voire des monothéistes. Aussi influents soient les premiers, et puissants soient les seconds, ils doivent avoir leurs propres faiblesses. Il suffit de l’exploiter.

- Je dois les faire trembler, avant notre arrivée.

Ma voix a perdu de son assurance, devenant presqu’implorant. A nouveau, je lui donne la preuve la plus simple de la raison de mon action : je suis une divinité, et non un humain. J’ai un devoir, et je dois m’y plier. Autrement, c’est une souffrance pure et dure – pire que toutes les tortures et morts violentes que j’ai eu à endurer par le passé.

@Louis Tessier & Morgane Moore

Toujours là l'un pour l'autre

Meduna se doutait que la discussion avec Taranis ne serait pas de tout repos. Elle avait même pensé pendant un long moment que ce serait bien pire que ce qu'il était en train de lui montrer. Quand la Déesse avait assisté à la disparition de Sequana, elle avait certes pleuré la disparition temporaire de sa sœur mais elle avait immédiatement pensé aux conséquences que cela pourrait avoir sur le moral de Taranis et elle devait sincèrement remercier Esus d'avoir été celui qui avait pris la décision de le prévenir, plutôt qu'elle soit obligée de le faire, même si pour lui, elle aurait fait beaucoup de choses, à n'en pas douter. Elle voulait lui apporter son soutien, et pas seulement en tant que reine, mais bien parce qu'elle était avant tout son amie et qu'elle tenait sincèrement à lui, même s'il n'était pas en mesure de le comprendre pour le moment. Le regard dur et froid qu'il posait sur elle, la touchait plus qu'elle n'osait le montrer à la divinité du tonnerre. Ils avaient toujours été proches et elle avait véritablement espéré qu'elle pourrait être une source de réconfort pour lui et non pas un point supplémentaire de crispation. Elle avait loupé son coup, mais même s'il était clairement décidé, elle l'était toute autant, sinon c'était bien mal connaître la déesse de l'unité, elle n'avait pas tenu toutes ses années en étant d'une gentillesse étouffante, bien au contraire.

« Je suis prête à leur faire face, ne crois pas cela. Mais pour autant, je suis consciente que je n'ai aucune arme avec moi. Tu es le Dieu du Tonnerre, Esus celui de la guerre, et moi je suis quoi ? Même sans peur, même avec mon courage, je suis complètement inutile, j'ai été complètement inutile dans ses catacombes et cela me rend folle. Vous avez choisi la pire personne comme Reine. » Elle soupira longuement, elle croisa les bras sur sa poitrine et plongea à nouveau son regard dans le sien. « Je n'ai pas du tout dans l'idée que tu vas agir de façon stupide et inconsidéré, je dis juste que tu ne devrais pas le faire seul, voilà. » Elle était en colère aussi à présent, mais elle continuait néanmoins à faire en sorte que son ton reste aussi calme que possible, sinon ils allaient droit vers un discours de sourds et cela ne serait pas bénéfique pour l'un comme pour l'autre. « Je suis toujours ton égal actuellement, ce n'est qu'un titre, un titre qui ne représente pas grand chose au final. Je ne suis pas une véritable fédératrice. » Elle soupira longuement, finissant par s'asseoir à nouveau et elle se mordit la lèvre. « Alors que le tonnerre gronde, qu'il frappe de toutes ses forces et qu'il fasse le maximum de dégâts. Teutatès n'est plus que l'ombre de lui-même, Esus, si je le lui demande pourra te venir en soutien si tu désires passer à l'action, il le désire tout autant je crois. » Elle resta silencieuse jusqu'à ce qu'il vienne à perdre de sa superbe, que ses paroles finissent par se perdre et qu'elle entrevoit la feuillure dans son armure. Elle se leva alors, et elle vint le prendre dans ses bras. Elle se doutait qu'il la repousserait sûrement mais ce n'était pas grave pour autant, au moins elle aura tenté un geste dans sa direction.

AVENGEDINCHAINS

Je soupire lorsque j’entends les propos de notre Reine. Pourquoi a-t-elle une estime aussi ridicule de sa personne, ou de son essence ? Comment peut-elle afficher une telle détermination en acceptant le titre de Reine, puis dévoiler autant d’incertitudes et de dénigrement ? Ou est cette force de caractère propre aux femmes de notre panthéon ? Quelle est cette faiblesse ? Je ne dis rien, prenant autant que possible sur moi. Je reviens à mes jeunes années, auprès de mes frères. Avions-nous autant douté ? Oui et à de nombreuses reprises. Par contre, nous avons vite appris que ces questions et critiques peuvent vite devenir des poisons pour nos esprits respectifs.

- Le doute est permis, dans une telle position. Mais il ne doit pas obscurcir ton jugement. Si tu t’es sentie inutile, alors trouve un moyen d’y pallier. Ou quelque chose, ou quelqu’un qui puisse te compléter, soufflais-je, ne la repoussant pas. Je la maintiens contre moi. Il n’est pas toujours question de force, mais d’unité, d’entente, d’alliance, de jugement. Teutatès juge l’âme des hommes et des femmes, Esus les lie entre elles à travers des pactes et moi, je les brise et je les effraie. Nous nous complétons. Et aujourd’hui, tu es la seule à pouvoir nous unir, à sortir le Dieu-Père de ses ombres, à offrir des opportunités à la Guerre ou à apporter un semblant de bon sens à la Foudre.

Je l’écarte enfin, et plante mon regard dans le sien. Il est dur, sérieux et surtout sévère.

- Et cesse de dire que tu es mon égale. Tu es notre Reine. Ta voix est, dorénavant, Loi. Si tu refuses, alors tu vas causer plus de mal que de bien. Teutatès a bien souligné notre fonctionnement, contrairement à d’autres panthéons : nous avons besoin d’un leader, d’un guide, d’un chef. Et tu as accepté d’endosser ce rôle, lui rappelais-je.

Nos premiers fidèles nous ont insufflé ce besoin inhérent d’avoir un chef – ou une triade. Nous ne pouvons pas agir à notre guise. La situation actuelle est une preuve : en refusant de nous reformer, et d’être uni, mes frères et moi avons affaibli le panthéon – pire l’avons laissé dépérir années après années. Nous ne pouvons pas nous permettre de refaire ces erreurs. C’est pour cette raison même que j’ai accepté de reconnaitre cette brunette comme notre nouvelle Reine.

Je n’ai pas accepté de te reconnaitre comme Reine uniquement par amitié, ou pour ces amours éphémères que nous partageons quand la solitude nous pèse. Je t’ai soutenu pour ton courage et pour ta force de caractère. Et tu as tout le charisme d’un leader, Meduna : les futurs fidèles te suivront par amour, par admiration, par respect.

Malgré moi, je ne peux pas m’empêcher de glisser une main sur sa hanche, l’approcher vers moi et lui glisser les derniers mots à son oreille. Alors, pour quelques secondes, je m’octroie un regard chaleureux. Chaleur qui disparait presqu’aussitôt pour la glace et la fureur. Le désir de me venger contre ces chiens est plus puissant que tous les autres.

- Je n’irais pas seul, si tels sont tes ordres. Mais si personne ne me suit, je n’aurais pas d’autre choix, Meduna.

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