Paris plie mais ne rompt pas

Ce début d’année n’a pas été tendre avec la fille de la Nuit. Entre l’agression avortée le soir de nouvel an dans les ruelles sordides de Paris, la folie meurtrière aux Halles ou encore un rite d’initiation particulièrement dérangeant dans une forêt polonaise – alors qu’elle ne rencontrait jamais le moindre souci durant ces nuits-là –, ses nerfs étaient à vif. Elle aurait bien voulu prendre un congé de sa fonction de Gourou de la Communauté, mais son père avait objecté avec véhémence. Ses arguments étaient, au grand dam de la fausse blondinette, des plus légitimes. D’une part, la secte était un refuge pour ceux ayant été victime de violence, et d’autre part, elle ne risquait pas de s’agrandir si elle se repliait au premier obstacle. Il fallait « tenir le cap ».

Alors, elle s’était pliée à l’exigence paternelle, et avait continué à tenir son rôle. Les soirées pouvaient s’éterniser bien vite – surtout lorsqu’il est question de chanter les louanges de la Nuit même – et il n’était jamais rare qu’elle ne trouve plus aucun taxi, métro ou Uber certaines soirées – la condamnant à une nuit dans l’hôtel le plus proche, sur le canapé d’un ami ou au bar d’une quelconque boite de nuit. Ce soir ne faisait pas exception. La cérémonie avait été menée convenablement, et elle était prête à partir en temps et en heure pour s’enfoncer dans le chaleureux et protecteur cocon de son appartement bordélique. Cependant, on la retient, pour une soirée improvisée. Elle ronge son frein, reste et patiente jusqu’à trouver une opportunité pour s’éclipser. Elle ne tarde pas à la trouver, ou plutôt à l’inventer.

Aussitôt qu’elle fut hors de vue de ses fidèles, qu’elle court avec toutes ses forces pour choper le dernier métro de la soirée. Elle y arrive, les joues rougies et le souffle bien court et haché. Et elle le regrette presqu’aussitôt. A peine avait-elle mis pied au quai, elle avait senti le souffle fétide du danger et le regard dangereux et intense de prédateurs invisibles. Elle cherche son téléphone, prête à composer un numéro d’urgence. Elle peste aussitôt : pas de batterie ! Enervée, et nerveuse – un état assez exceptionnel, au vu du calme olympien dont elle peut faire preuve d’ordinaire –, elle ne voit pas où elle va et rate sa ruelle et s’engage dans la mauvaise, débouchant sur un cul de sac.

Lorsqu’elle se retourne, elle voit trois silhouettes des plus solides – dont l’un qui avait un regard assez particulier. Tentant de dissimuler autant que possible cette peur qui la prenait aux tripes, elle élève la voix. Le ton était assuré, et à peine tremblant. C’est qu’elle était bonne comédienne.

- Bonsoir messieurs. Est-ce que je peux vous aider ? demanda-t-elle, essayant vainement d’inverser les rôles. En parallèle, elle réfléchit. Qu’avait-elle dans son sac de « dangereux » ou de « défensif » ? Peut-être son tazer, mais elle hésitait. Et surtout, fallait réussir à mettre la main dessus. Non loin, seulement audible par elle, les ténèbres l’appellent et lui susurrent à son âme. « Va dans ce coin d’ombre. Viens, viens, petite fille de la Nuit ». Elle est bien tentée de s’y engouffrer.



A vous ! @Aspasie Mancini & @Nailea Flores

Les événements qui s’ensuivent la surprennent et l’étonnent.

Une femme s’approche, à peine effrayée. Depuis quand est-ce que cette Humanité choyée et gâtée prenait-elle un quelconque risque ? Cet excès de zèle étonnait considérablement, et toujours, Oyrania. Entre sauver sa peau, ou celle d’une parfaite inconnue, son choix coulait de source !

Peu de temps à peu près, si ce n’est pas en même temps, une autre inconnue apparaît dans un costume digne d’une BD de super-héroïne. Par contre, l’Humaine serait incapable de dire comment elle avait apparu ! Elle n’était clairement pas là, il y a quelques secondes, et elle n’était pas venue à pied.

A nouveau, l’étrange phénomène se produit : l’inconnue masquée disparaît pour réapparaitre un peu plus loin. Sans voix, stupéfaite, la fausse blondinette observe. Un court instant, elle s’interrogeait sincèrement sur sa santé mentale. Les visions fantasmagoriques et impensables s’étaient trop enchainées en moins d’un mois, pour qu’elle puisse justifier chacune par une théorie logique et raisonnable. Et puis, elle n’était pas assez importante pour pousser la folie jusqu’à imaginer une large théorie du complot contre sa personne.

Alors, une seule et unique question l’obsédait : que se passait-il ? Est-ce que le monde était-il devenu fou, éveillant des pouvoirs étrangers et bizarres chez quelques personnes sélectionnées pour leur destinée, leur génétique ou leurs qualités ? A contrario, le monde était tel qu’il était mais elle ne le voyait sous son vrai jour que maintenant ? Dans ce dernier cas, est-ce que cela voulait dire que ses parents lui avaient dit la vérité durant toutes ces années ?

- Mama Quila ? finit-elle par susurrer, se rappelant de quelques articles internet dans les méandres embrumés et chamboulés de sa mémoire.

Oyrania avait bien eu vent de cette figure protectrice, à travers les réseaux sociaux. On disait qu’elle défendait les demoiselles en détresse, dans les ruelles ténébreuses de Paris. Entre les témoignages véridiques, les faux témoignages et surtout les exagérations, le Gourou avait considéré que c’était qu’un simple et gros canular. Ce soir, elle se rendait compte que, peut-être, elle s’était trompée.

- Hey ! Vous voyez, tout ça ? Vous, là, Vous !

Cette dernière question était posée à cette seconde inconnue. La mortelle voulait savoir si le monde voyait la même chose qu’elle. Si non, alors c’était la preuve indéniable qu’elle perdait officiellement la tête, et qu’elle devait sérieusement envisager une consultation psychiatrique.

Citation :

Hors sujet :
- Lancement des trois dés (Scores : 55, 44, 25), les trois agresseurs restent.
- Oyrania n'en croit pas ses yeux, vis-à-vis des prouesses de Mama Quila.
- Pensant qu'Athéna est une humaine, Oyrania l'interpelle de loin pour savoir si elle voit la même chose.
- Oyrania pense qu'elle perd sérieusement la tête 8D

Comment et pourquoi se retrouvait-elle ici ? Encore une soirée, une autre longue soirée où elle avait participé, pour se changer les idées, parce que l'ivresse était l'une des seules choses qui parvenait encore à la rendre un peu vivante. Le feu des projecteurs était une façon d'avoir une dose d'adrénaline suffisante pour quelques heures, mais au fond d'elle-même, elle avait toujours cette crainte qu'un jour, elle allait finir par perdre, par tout perdre et qu'elle pourrait disparaître sans que personne ne vienne à se rendre compte de cela. Meduna était un nom connu, il y a deux millénaires, mais elle n'était clairement pas la déesse la plus importante de son panthéon et bien souvent elle se questionnait sur les moyens qu'elle avait dû employée pour pouvoir tenir jusqu'à aujourd'hui. Alors, quand elle venait à trouver que la danse au Crazy Horse n'était pas suffisant à son équilibre, elle parcourait les meilleurs endroits de la ville pour pouvoir continuer la fête et tenter d'oublier un peu, les tensions et les idées noires qui polluaient son esprit. Elle ne savait pas quelle heure il était, elle avait fini par quitter la fête, avait retiré ses talons hauts qui martyrisaient ses pieds et elle avait pris la décision de rentrer jusqu'à chez elle en passant par les beaux quartiers de Paris. Étant une déesse, elle n'était pas véritablement inquiète pour elle, bien que Paris restait dangereux pour elle malgré tout, elle n'en restait pas moins une jeune femme qui se baladait en pleine nuit dans les rues d'une ville et il pouvait se passer quoi que ce soit malheureusement.

Et visiblement ce n'était pas sur elle que la menace était tombée, mais sur une jeune femme qui s'était retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Néanmoins, une autre femme, et surtout une autre déesse était déjà en place, déjà en action pour pouvoir venir en secours à la pauvre humaine qui se retrouvait en très mauvaise posture. Meduna n'était clairement pas une déesse mais ce n'était pas pour autant qu'elle ne pouvait rien faire, et autant dire que l'autre entité présente ne pourrait pas s'occuper des trois dégénérés qui étaient regroupés là. Elle délaissa ses chaussures hors de prix et elle se dépêcha alors de rejoindre la jeune femme. « Tout va bien pour vous ? » Elle serra son bras quelques instants avant de se tourner vers les hommes et de tenter de les toucher par son pouvoir d'ivresse sans succès. Magnifique, elle n'était même pas capable d'agir. Pour autant, elle se précipita vers l'être humain qu'elle frappa dans les côtes de toutes ses forces.

Résumé des actions : Morgane se rapproche des deux autres femmes, elle s'enquiert de la santé de la jeune humaine qui s'est retrouvée dans le guet apens, et elle essaie ensuite d'utiliser son pouvoir d'ivresse mais c'est un échec, elle frappe donc l'humain pour le détourner de Mama Quila.
Points de vie de l’humain : 10-1 = 8/10
Points de vie de la Manticore : : 10/10
Points de vie du Svaltalfa : : 10/10
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Points de Vie de Nailea : 12/12
Points de Vie de Oyrania : 10/10
Points de Vie de Aspasie : 12/12

Je ne me fais pas prier, lorsque ladite ouverture arrive. Celle-ci se manifeste sous les traits d’une nouvelle brunette, prête à prêter main forte. Il semble que le monde a bien changé, et les demoiselles savent quasiment toutes se défendre. Je ne sais pas ce que cela signifie pour moi – que je suis encore coincée à cette époque où les dames sont délicates et sans défense, ou si je suis tombée sur les exceptions qui confirment la règle.

- Oui, mais ce sont des malades. Faut partir, dis-je, le ton paniqué et tremblant.

Pour une raison assez obscure, voilà qu’un des assaillants tremble de peur et décide de prendre les jambes à son cou. Entre temps, il hurle quelques bêtises, soutenant que s’il peut se battre contre une déesse, il refuse contre deux. Est-ce un sociopathe qui considère que celles qui savent se défendre sont des divinités ? Rien n’est à exclure en ces temps troublés. A moins que, d’une certaine façon, il ne dise la vérité. Qui peut, sérieusement, se téléporter d’un point à un autre ? Car c’est bien ce que j’ai vu. Et non, je suis certaine que je ne suis pas folle, ni bourrée, ni sous l’effet de quelques drogues. Je connais très bien le premier – en long et en large, grâce à mes études en psychologie – et j’ai suffisamment bu et pris des petits cachets pour savoir quand je suis sous emprise et quand je suis sobre.

Et subitement, je crains d’avancer. Et si le fugueur m’attend au coin d’une ruelle ? J’ai plus de chance de survivre avec les deux Amazones que seule, qu’importe qu’on me dise de courir à une quelconque épicerie. Alors, je me décide à garder une bonne distance mais tout en restant dans leur ligne de mire. J’en profite pour me saisir de mon téléphone, et chercher à composer le numéro des flics. Et je peste. C’est vrai, je n’ai plus de batterie !

En désespoir de cause, je tente d’apporter ma pauvre aide. Je me saisis du premier objet sous la main, pour lâcher un petit cri de surprise. Il a fallu que je mette la main sur un petit nid de rat et l’un me mord sans la moindre pitié avant de fuir. Oh, oh, oh … est-ce que j’ai chopé, par hasard, un sacré microbe ? Si je ne crève pas dans un coin de rue, je vais peut-être finir à cause d’une maladie étrange.

Etrange  nuit, décidément.

Citation :

Hors sujet :
- Lancement des trois dés (Scores : 72, 19, 80), Svaltalfar se casse.
- Oyrania n'ose pas se rendre à l'épicerie, de peur que le fugueur ne l'attende quelque part. Elle reste à bonne distance.  
- Elle veut essayer d'aider mais elle met la main sur un gros rat qui la mord.