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 Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]

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MessageSujet: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptyMer 29 Sep - 5:31

Marina & Caraïbe






Elle était assise à l’arrière d’une limousine, le regard caché derrière ses lunettes noires, regardant par la vitre. Ses cheveux étaient détachés, coiffés d’une voilette mais non lissés et si elle portait des lunettes alors que le temps était gris ce n’était pas pour dissimulé son maquillage qui avait coulé mais bel et bien parce qu’elle avait été incapable de pleurer. Son maquillage, léger et sombre, était, par conséquent, intact. Caraïbe revenait du cimetière du Père Lachaise où désormais reposeraient auprès de son père ses grands-parents ainsi que son jumeau Louis. Sa mère avait fait le déplacement depuis Barcelone pour les funérailles de sa belle-famille et de son fils et elle se tenait à ses côtés, ayant glissé sa main entre celles de sa fille. Elionor avait bien tenté de parler avec sa fille mais cette dernière s’était retranchée dans le mutisme la faisait renoncer à toute tentative de dialogue.

La limousine faisait route vers les Champs-Élysées où la famille de Rochebrune possédait une maison, là où, selon les dernières volontés de ses grands-parents, devait avoir lieu, comme dans les films ou séries américaines, une réception. Dans quel but ? Allez donc savoir mais la bibliothécaire devait faire acte de présence alors que cette mascarade lui était odieuse surtout qu’une foule immense s’était déplacée pour les obsèques. Caraïbe, qui répugnait à voir des étrangers pénétrer dans cette maison où elle avait passé une grande partie de ses journées (surtout après la mort de son père) avait fait fermer les pièces et demander aux domestiques, très chagrinés eux aussi par la perte de leurs maîtres, de surveiller les escaliers. Hors de question que qui que ce soit s’aventure dans les chambres. Elle-même avait été incapable de monter.

Lorsque la limousine s’arrêta devant le Manoir de Rochebrune, Caraïbe resta un moment à regarder la porte de la maison et la cour grouillant de personnalités diverses, et de journalistes (charognards sans la moindre once de respect ou de pudeur !), serrant plus fort la main de sa mère. «Mama, no hi vull anar… » Finit-elle par dire, enfin. « Ja ho sé carinyu meu, ja ho sé… » « Vine amb mi, t’ho suplico.” “Caraïbe, no em demanis aixo, si us plau…Seria com tornar a viure els funerals del teu pare, no em sento capaç.” “Jo tampoc, mama. Jo tampoc… Quisiera despertar de esta pesadilla para descubrir que Louis, Abuelita y Abuelito siguen vivos… ¿Cómo se supone que puedo vivir sin ellos? Es como si una parte de mi ser hubiese muerto con mi gemelo…No puedo… Mama por favor. Quedate conmigo.” “Ho fares molt bé angelet meu.” Nit, pour lui donner son second prénom, prit sa fille entre ses bras et la serra fort contre son cœur. Caraïbe, voyant que rien ne servait d’insister et que sa mère ne viendrait pas avec elle ouvrit la portière et sortie de la limousine, se retournant pour la regarder s’éloigner. Direction l’aéroport. Sa mère repartait déjà pour Barcelone, la laissant toute seule… Seule entourée d’étrangers… Que ne pouvait-elle prendre la fuite !

Prenant une grande inspiration Caraïbe pénétra dans la demeure de ses grands-parents, désormais la sienne même si elle ne se voyait ni y vivre ni la vendre… Elle regarda autour d’elle avec la sensation d’étouffer, de manquer d’air car tous les regards se portèrent, une fois encore, sur elle et elle dû retirer ses lunettes avec l’impression que tous la jugeaient parce qu’elle n’avait pas versé une larme, comme si elle était insensible à la mort de son frère jumeau et de ses grands-parents alors, qu’en fait, elle était encore sous le choc.  On vint la saluer, encore, lui présenter des condoléances, encore !, et on la prit en photo tout en lui demandant ce qu’elle ressentait à présent qu’elle était à la tête de la fortune des de Rochebrune. Elle faillit dire à l’indélicat que sa mère était encore en vie mais… cette dernière avait déjà en propre l’héritage de son défunt mari ce qui fait que…techniquement… raah et puis zut ! Comme si Caraïbe avait envie de penser à cela en ce moment. Elle le fusilla du regard sans rien dire et s’éloigna. Elle croisa de vieux amis de ses grands-parents. Et au buffet, où elle était allée pour chercher un verre (un alcool fort de préférence) elle donna un coup d’épaule, sans le vouloir, à une jeune femme brune qu’elle ne connaissait que de vue. Cette dernière accompagnait un des plus vieux amis de son grand-père. De fait elle était toujours avec lui dès que les de Rochebrune organisaient un dîner ou une réception mais Caraïbe (qui se défilait dès que possible) ne lui avait jamais adressé la parole. Elle sentit une immense colère envahir son corps. Comment osait-il emmener aux funérailles des membres de sa famille la call-girl avec qui il s’affichait depuis des mois ? Qu’il se tape une pute ne dérangeait pas Caraïbe, elle considérait que tant que la femme était consentante chacun était libre de vivre sa sexualité comme bon lui semblait, mais elle n’avait rien à faire ici. RIEN ! Les excuses qu’elle avait commencé à formuler moururent sur ses lèvres et c’est en chuchotant, les dents serrés, le regard mauvais et les sourcils froncés qu’elle s’adressèrent à la jeune femme. « Qu’est-ce que vous venez faire ici en ce jour ? Une prostituée pour les obsèques de mon frère et de mes grands-parents ? Vous n’avez donc aucune pudeur, aucune décence, aucun respect pour la mémoire des morts ? Sortez d’ici immédiatement ! »




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Caraïbe de Rochebrune
Caraïbe de Rochebrune
Attention avec Carambar, tu pourrais t'y casser une dent!
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Groupe : Humain
Métier : Bibliothécaire
Age : 31 ans
Caractère : Hypersensible émotionnelle elle ressent toutes ses émotions de façon intense, sans juste milieu. Colérique, angoissée, stressée, souvent hystérique. S’énerve aussi facilement qu’elle se calme. Sait demander pardon. Dormeuse, rêveuse, distraite, maladroite. Adore cuisiner (et compense pas mal de trucs grâce à la nourriture). Empathique (trop). Adore les animaux. Distante ou collante, parfois obsessionnelle. Se lasse très vite des personnes qu’elle fréquente (sauf exceptions) et peut disparaître sans un mot. Gentille, généreuse, timide. Manque de confiance en elle. N’assume pas (toujours) ses envies et désirs et se ment à elle-même avec un incroyable talent alors que la plupart du temps elle est foncièrement franche et honnête. Compliqué. Bref une fille quoi (comme dirait Charles !)
J'évolue à : Paris
Warning : langage cru &/ou Violence physique &/ou Sexe &/ou violences sexuelles (mais oh faut se mettre d'accord avant hein!)
Célébrité : Emmy Rossum
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MessageSujet: Re: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 1 Oct - 20:45

- Jean-Marie, pas ici, par là. Ils ont bien dit que les toilettes étaient à droite… Arrêtez de faire croire que vous n’êtes pas dur d’oreille et de foncer à l’aveugle, les gens s’imaginent que vous êtes gâteux et c’est encore pire !

Ce jour ce n’était pas l’enterrement d’un de ses ami qui allait me faire penser le contraire, mais Jean-Marie était un outil rouillé, un engin défectueux. Quand il était né Daladier était encore au pouvoir, et je commençais à me dire qu’à ce rythme je devrais bientôt lui mettre le bavoir et lui tenir la cuillère. Quelle horreur. Je lui aurais été reconnaissant ce jour, s’il avait trébuché dans la tombe de son ami et était resté avec lui.  

Fort heureusement j’aimais Paris. Je m’y rendais plusieurs fois par année, et cette ville avait toujours une beauté sobre, quelque chose de doux et de grave qui touchait quelque part dans ma sensibilité. Là où Nice, Marseille, toutes ces villes méditerranéennes me rappelaient trop mes diverses résidences de Grèce, côtières et chaudes, je n’étais pas déçue que cette fois car mes quelques jours de congé avec le fossile me ramènent dans un coin plus appréciable. Malheureusement, il était venu accompagner toute une compagnie de celtillons de tout âge, pratiquant leur langue latine hybride jusque sur les Champs Élysées. Le monsieur de Rochebrune ne manquait pas d’amis et il s’était bien acclimaté, à l’évidence.  

- Ne sois pas trop sévère avec moi aujourd’hui, nous devrons maintenir l’atmosphère la plus saine possible. Pense à la petite fille de mon défunt ami, à ce que cette triple perte représente pour elle. Même à mon âge on perd rarement une telle fournée de proches en un coup ! ...
- J’ai vécu ça à plusieurs reprises, je peux comprendre. Enfin, correction, je peux m’adapter.
- Ce n’est pas parce que tu es avocate que tu dois cesser d’agir comme si tu étais humaine.
- C’est sûrement parce que je ne le suis pas. Enfin, avec toi tu trouves que je manque d’humanité ?
- J’ai parfois l’impression que j’ai une maman qui a l’âge d’être ma petite fille, ce qui est plutôt insolte…
- Je prendrai ça comme un oui.

Mes rapports avec Jean-Marie n’avaient jamais été trop hypocrites, et nos dialogues le prouvaient. Encore moins depuis qu’il évitait le viagra par souci d’éviter les complications cardiaques. À l’entendre ce sugar daddy appréciait de plus en plus ma présence pour contrer sa peur de la solitude et l’oubli (avec son nombre d’amis inutiles cela ne manquait pas de culot !), mais j’avais surtout l’intuition que c’était de vivre continuellement au milieu d’une assemblée de dinosaures qui l’effrayait, il avait besoin de jeunesse pour ne pas se sentir étouffer dans un linceul. Pauvre JM. Il avait choisit le pire des choix possible niveau jeunesse, même si l’illusion fonctionnait parfaitement.

Avec tout ça, j’avais très envie d’une assiette. Sous prétexte d’en chercher une à l’ancêtre, je regardais bien tout ce qui était disponible, salivant intérieurement à ce que je ramènerai après. Un cuisinier avait préparé un énorme… couscous, et il me tardait de lui demander une pleine assiette. C’est quand je ramenais à mon ami son assiette, que soudainement, je me retrouvai entre quatre yeux avec la petite fille.

Mademoiselle Rochebrune. On racontait que celle-là était une espagnole pure, née là bas, et son caractère le démontrait bien. Je connaissais trop de personnes, trop de noms multiples dans mes agendas et mes souvenirs, alors je n’étais pas certaine d’avoir retenu le prénom – une île, était-ce Minorque ? Les Canaris ? J’avais à peine eu le temps d’être surprise par son regard assassin, par son menton serré, qui annonçaient une réplique d’une violence froide. La suite dépassa toutes mes attentes.


- Une prostituée ?


J’avais été attaquée verbalement, insultée (en français d’ailleurs) et on voulait me jeter dehors. Tant de choses en si peu de temps c’était cocasse. Autant d’insultes était chose fort peu commune, aussi longtemps qu’on ai vécu, et si nous avions été seule à seule ne me serai pas privée de châtier l’insolente pour ça. Toutefois nous étions dans une réception respectable, et demain je serais déjà très loin de la franco-catalane. Un peu ébahie, mais pas trop impulsive de par mon grand âge, je répondis d’abord par un gloussement. J’avais oublié que je tenais mon assiette dans une main.

Mes yeux froids et précis de reptile, qui ne se fermaient jamais, scrutaient le regard bouillant de la petite humaine. Elle avait beau m’intimer de fuir, je me tenais bien fermement sur mes deux piquets. Je tâchais de ne pas oublier que physiquement, je donnais l’illusion d’être plus jeune que mon interlocutrice. Cela avait du faciliter sa bévue, autant que ma robe noire j’admets, un rien décolletée pour un jour d’enterrement (mes origines grecques, il fallait mieux égayer qu’attrister ces mornes rassemblement).

- Et pourquoi ne pas le demander à Jean-Marie immédiatement,puisqu’il m’a invité de son propre chef ? Un peu de sang-froid, je ne vais pas infecter le caveau de ta famille par ma seule présence.

Il m’aurait suffit de démentir. Mais j’avais été provoquée, et je trouvais plus amusant de faire durer le plaisir. Cette journée partie pour être ennuyeuse, avec un buffet pas assez vaste pour m’occuper, avait peut-être quelques minutes divertissantes à m’offrir.

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MessageSujet: Re: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptyMer 6 Oct - 4:53

Marina & Caraïbe






Soudainement ce fut comme si Louis s’était tenu à ses côtés pour lui prendre la main afin de la calmer. Comme il le faisait autrefois. On dit souvent que les jumeaux ont un langage bien à eux pour se comprendre et même s’il est vrai que Louis et Caraïbe avaient connu des tensions dans leur relation fraternelle le lien entre eux était tel que la plupart du temps ils se comprenaient sans se parler, juste en se regardant. La jeune espagnole baissa inconsciemment le regard vers sa main qui s’était serrée d’elle-même et ce fut comme si elle voyait celle de son frère l’entourant et l’illusion était si réaliste qu’elle sentait la poigne vigoureuse qui l’avait tant de fois réconfortée et calmée même dans ses pires colères.

Louis… L’esprit de Caraïbe vagabonda et la jeune femme devait offrir à la call-girl de Jean-Marie, ami intime de son grand-père, un spectacle assez perturbant. Louis était à côté d’elle et lui murmurait à l’oreille des propos sur la tenue indécente de la jeune femme qui dénotait clairement avec toutes les toilettes de deuils chics que portaient les assistants à la réception. « Imagine. » disait la voix chaude de Louis à son oreille. « Imagine le regard scandalisé de Bonne-Maman si elle pouvait voir depuis le Paradis où nous nous trouvons la tenue que porte cette fille. Elle la traiterait de gourgandine en chuchotant pour nous tout en nous faisant un clin d’œil en pinçant ses lèvres puis irait la saluer d’un air austère. Elle n’appréciait guère que Jean-Marie ne vienne à ses réceptions avec elle, te souviens-tu ? Grand-Père lui en aurait le regard pétillant et il ferait semblant de la reluquer pour attiser la jalousie de Bonne-Maman. » Inconsciente du spectacle étrange qu’elle offrait et ayant totalement oublié qu’elle était en train de parler à quelqu’un Caraïbe eut un sourire amusé tandis qu’elle répondait à son frère, heureusement en pensées seulement. «C’est comme si je pouvais entendre la voix de Grand-Père dire que Jean-Marie est un sacré veinard, comme de par hasard de façon à ce que Bonne-Maman l’entende et le fusille du regard avant de se rapprocher de lui. » « Exactement. Quant à moi je serais là, en train de faire un baisemain à cette délicieuse créature tout en lui demandant son prénom et je tenterai de lui faire du charme pour la souffler à ce vieux dégoûtant de Jean-Marie ! Imagine-le se gavant de petites pilules bleues pour la combler… »

Et curieusement Caraïbe éclata de rire en pleine réception, en plein milieu de tous ces gens de noir vêtus arborant une mine de circonstance tout en prenant bien soin de se montrer comme de par inadvertance face à l’objectif des paparazzis. Finalement, cette étrangère à la famille devait être la moins hypocrite du lot. Même si, Caraïbe le savait pertinemment, il y avait de véritables amis des défunts qui étaient accablés par le chagrin. Dont Jean-Marie…  Il serait utopique de croire que la brune en face d’elle fut la seule à l’entendre car le rire de Caraïbe était de ceux qui portaient loin, de ceux que l’on ne pouvait qu’entendre et ce de loin. « Escandoloso » (scandaleux) comme disent les espagnols. On la regarda l’air choqué, on la prit en photo (elle ferait la une dès le lendemain comme héritière joyeuse et vénale), on murmura mais la jeune femme n’en eut rien à faire. Pour la simple et bonne raison que notre endeuillée amie eut toutes les peines du monde à contrôler son fou-rire qui lui monter les larmes aux yeux. Inspirant profondément elle tenta tant bien que mal de se contrôler et parvint petit à petit à se calmer. Elle regarda alors autour d’elle mais dès qu’elle le fit tous se mirent à parler entre eux, dévorant les petits fours préparés par le cuisinier et buvant la boisson qu’ils prenaient pour du champagne, provenant tout droit de la cave de Rochebrune, comme si c’était de l’eau minérale. Mais Caraïbe s’en moquait. Elle leur avait fait servir non point du champagne mais du Cava, sorte de copie catalane du champagne mais de piètre qualité et qui eut trouvé un meilleur usage comme déboucheur de canalisations plutôt qu’en boisson raffinée. C’était le cadeau qu’avait fait à son père un de ses amis mal intentionné comme il le disait en riant. Et que son grand-père avait gardé depuis tout ce temps… Se rappelant soudainement qu’avant cet éclat des plus bizarre elle était en pleine conversation avec l’accompagnante de Jean-Marie (oui conversation tout ce qu’il y a de plus cordiale, bien évidemment !) Caraïbe devint rouge pivoine et manqua de s’excuser. Mais…Et puis quoi encore ? Sa fierté espagnole, pour une fois qu’elle se réveillait celle-là, l’empêcha d’en rien faire et c’est avec un air sérieux, comme si de rien n’était, que la jeune femme reprit la parole. « Soit. Vous accompagnez Jean-Marie en ce jour de deuil. Bonne-Maman eut grandement désapprouvé votre présence mais passons. Mais les circonstances exigeaient au moins une tenue moins provocatrice, madame. Vous êtes à des funérailles, vous en déplaise et la coutume en France veut que l’on se vêtît avec décence en signe de respect aussi bien pour les défunts que pour la famille. Ma grand-mère, que Dieu ait son âme, aurait détesté votre robe tandis que mon grand-père et mon frère, puissent-ils à jamais reposer en paix, auraient admiré vos courbes avec plaisir. » D’accord Caraïbe mais où veux-tu en venir avec ce discours ? La jeune femme elle-même n’en savait rien. Elle s’interrompit là, tout simplement et fit signe à un des employés de la maison de leur apporter deux coupes. Sauf que dans les deux coupes qu’elle prit sur le plateau il y avait non pas ce tord-boyau qui faisait, allez savoir pourquoi, la fierté des catalans, mais un bon champagne français ! Elle prit celle que tenait la brune entre ses mains pour lui donner la nouvelle coupe. «Je connais votre douteuse profession… Mais je ne sais comment vous vous nommer. Quel est donc le prénom de celle qui fait les gorges-chaudes du Tout Paris par sa présence auprès de Jean-Marie ? Le mien est Caraïbe mais j’imagine qu’il ne doit être guère nécessaire de vous en informer. » Hey après tout elle était chez elle là !

On les regardait encore mais les vautours habituels profitant des enterrements pour tenter d’asseoir leur influence sur la personne endeuillée et manipulable n’osaient venir les interrompre. Ce qui offrait à notre amie un répit bienvenu. Et tandis qu’elle posait sa question c’était comme si elle pouvait voir son frère, souriant et l’approuvant au-dessus de l’épaule de son interlocutrice qu’elle n’osait regarder dans les yeux. Cette dernière la mettait un peu mal à l’aise…



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MessageSujet: Re: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptyDim 10 Oct - 1:16

Quand j’avais monté d’un cran l’échange, je m’étais (presque) attendue à ce que la dame indignée renchérisse. Mais cette espagnole réagit aux antipodes de la réponse logique, chose qu’on ne pouvait guère attendre que de ces ridicules quidams de l’engeance espagnole. Je l’envoyais promener ? Champagne, très bien restez ! Si ce n’était pas son sang ibère, je l’aurais volontiers comparé à une cousine peu discrète de Machiaval : gardez vos ennemis près de vous, remplissez leur coupe pour mieux les surveiller.

Ma première réponse se résuma à un sourire satisfait. Je ne voulais pas interrompre la nouvelle maîtresse des lieux trop vite, et faisais alors mine de l’écouter. Comme dans une plaidoirie, j’attendais que vienne mon tour derrière mon bureau (invisible) en observant sagement celle qui parlait. La remarque sur mes courbes manqua de me faire rire, moi souvent impassible : avec une simple robe, j’avais jeté un pavé dans la mare.


- Je peux m’absenter un peu pour sortir une robe plus sobre de mes affaires, si tes yeux souffrent trop pour ta grand-mère. Il suffisait de demander.


Tous ces regards autour de nous, ces photographes même… J’étais comme un serpent craignant le soleil et le bruit, j’avais déjà envie de fuir cette foule et les projecteurs. Je retenais une moue de dégoût, pendant que, à ma grande satisfaction, le regard seul de mon interlocutrice semblait refroidir les ardeurs des vautours photographes. Puis nos regards se croisèrent à nouveau entre nos coupes moussantes. C’était le moment enfin, de lui donner la petite réponse intéressante. Je m’y attelais avec un grand sourire :


- Et bien pour te répondre, je m’appelle Marina. Je pratique la plus douteuse des professions, comme tu dis. Je suis avocate pour de grandes firmes. L’alliée du diable en somme.


Je la laissais savourer son erreur. Alors, j’avais passé pour une escort girl, parce que je traînais au bras d’un papy ? Je n’avais pas une connaissance très précise de son métier et de son évolution, même après des millénaires, mais il me semblait que seules les rémunérations sexuelles étaient payées. Pourquoi aurais-je donc traîne avec ce seul papy si ? Ma seule espérance était de recevoir une part de son héritage à sa mort (et il fallait bien lui cacher au passage que j’étais peut-être aussi riche que lui), et si cela ne devait pas arriver j’aurais au moins grappillé quelques bijoux, robes luxueuses et vacances au frais de la princesse. Contente de moi, je vidai la coupe, comme s’il s’était agit d’eau gazeuse. Les vins mousseux, arrivé tardivement, n’avaient jamais eu ma préférence.

Fallait il en rajouter ? J’étais bien censée me faire discrète dans cette fête. Mais j’étais amusée par cet échange que je n’attendais pas. La quasi-immortelle, lassée par beaucoup de répétition, prenait ce qu’elle pouvait pour se distraire un peu – et c’était parfois une erreur, infraction imprudente à mon code de conduite. J’étais venu pour déposer mon assiette, c’était vrai, j’avais oublié que je gardais celle-ci sous un de mes bras… J’avais besoin de manger, c’était un besoin immuable, infini, j’avais besoin d’amener mon assiette au buffet, très impatiente de goûter de ce couscous. Après avoir amené son repas à Jean-Marie, je filai en vitesse du côté du buffet, en recroisant au passage notre amie espagnole, enfin catalane.


- J’ai cru entendre que tu n’étais pas mariée d’ailleurs. À ton âge, une aussi jolie dame, c’est pour le moins curieux. Je suppose que tu ne manques pas de prétendants avec qui batifoler.


Histoire de lui rappeler un tout petit peu, très modestement, que sa pruderie était pour la moins suspecte. Des mauvaises langues diraient que c’était parce que je pratiquais beaucoup ces choses, que me croyais capable de deviner des éléments de la sexualité de mes interlocuteurs. Et celle-là, j’aurais parié cher que ses appétits sexuels étaient plutôt… imposants.

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MessageSujet: Re: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 15 Oct - 0:59

Marina & Caraïbe






Ses yeux ne souffraient pas de voir d’alléchantes courbes mise en valeur dans une robe trop moulante, trop courte et trop décolleté, au contraire, elle trouvait la petite catin de Jean-Marie très affriolante. Ce qui expliquait, d’ailleurs, que ce vieux dégoûtant trouve plaisir à sa compagnie, qu’elle soit affriolante. Comme de bien entendu la jeune femme, qui se présenta sous le prénom de Marina, se défendit d’être une prostituée et raconta à Caraïbe qu’elle était avocate. «Il y a-t-il seulement une quelconque différente entre ces deux métiers ? » Demanda-t-elle en haussant un sourcil, en plaisantant. « Toutes mes excuses, je me suis fourvoyée. Mais à ma décharge vos tenus vestimentaires ne plaident pas pour vous et puis…Enfin tout le monde vous prend pour la call-girl de Jean-Marie… » S’excusa Caraïbe quand elle finit par comprendre que la jeune femme était sincère et qu’effectivement elle n’exerçait pas le plus vieux métier du monde.

La jeune bibliothécaire, cependant, observa avec indignation, Marina, car elle s’était présentée sous ce patronyme, boire le champagne qu’elle leur avait fait servir comme s’il s’était s’agit d’un vulgaire verre d’eau. Non mais franchement… DU CHAMPAGNE ! Mais ça se déguste espèce de béotienne ! Mais elle ne fit aucune remarque, se contentant de prendre une gorgée, laissant les bulles de la boisson chatouiller son palais et sa langue avant de lentement la faire couler dans sa gorge. Le Champagne…la meilleure boisson inventée par l’Homme. Et la jeune femme la quitta sans rajouter le moindre mot avant d’aller apporter à manger à Jean-Marie. Mais quelle pouvait bien être leur relation du coup ? De l’amour ? Mais il était marié Jean-Marie aux dernières nouvelles ! Cependant elle revint, alors que Caraïbe regardait en fronçant les sourcils l’impardonnable impair commis par la cuisine. Du couscous… DU COUSCOUS ?! Aux funérailles de sa famille ? Mais Bonne-Maman devrait s’en retourner dans sa tombe bon sang !

Caraïbe fronça les sourcils. « Je ne vois pas en quoi c’est curieux que je ne sois pas encore mariée… Parce que l’es peut-être ? Tu es déjà une bonne épouse et mère de famille ayant 3 gosses, le mari idéal et le toutou gardien de la maison familiale ? » La question du mariage. Question ÉPINEUSE s’il en est avec Caraïbe… Elle avait déjà bien assez de sa mère (maintenant que sa grand-mère n’était plus là…) pour la harceler à ce sujet, tentant de la caser à n’importe quel prix… « Et je peux parfaitement batifoler avec qui je veux comme je veux quand je veux sans avoir besoin d’être mariée. Non mais oh on est au 21ème siècle cocotte, faudrait voir à se réveiller hein ? Il est finit le temps archaïque où le patriarcat était si dominant que la femme n’était libre de rien si ce n’est pondre des chiards et servir de vide-couilles à ces messieurs sans avoir même le droit de prendre son pied sous prétexte que des connards frustrés avaient décréter que l’orgasme était œuvre du diable hein ? » Caraïbe, qui s’excuse s’accuse hein ?! Mais non en fait elle était piquée par cette réflexion stupide et rétrograde de cette pimbêche ! « Est-ce que je te demande si tu t’envoies en l’air avec Jean-Marie pour le plaisir puisque tu m’as dit que tu n’étais pas sa catin professionnelle ? Non. Et tu sais pourquoi ? Parce que je m’en tamponne le coquillard alors ne viens pas me chercher sur ma vie privée. Mes grands-parents que j’aime de tout mon cœur, puissent-ils reposer en paix, n’ont jamais eu droit de regard alors ce n’est pas une inconnue aussi canon et désirable soit-elle qui pourra le faire, est-ce bien clair ? » Si les yeux de notre demie-espagnole avaient pu jeter des éclairs alors Marina, qu’elle s’était mise à tutoyer sans s’en rendre compte comme celui lui arrivait souvent, aurait été foudroyée nette sur place et on aurait ainsi pu célébrer les obsèques d’une troisième personne. Elle se retint de justesse de ne pas lui balancer son verre à la figure ou de prendre son assiette pour la briser sur sa tête. De toute façon c’était de la vaisselle bon marché qu’elle détestait. Elle n’aurait pas sorti la vieille porcelaine familiale pour tous ces vautours affamés.

Le majordome vint la voir pour lui demander si tout allait bien, ce à quoi Caraïbe répondit par l’affirmative avant de retourner dans l’entrée. Elle prit son sac à main, en sortit quelque chose qu’elle n’avait plus touché depuis des années : à savoir un paquet de cigarettes et sortie en catimini dans la cour de la maison. Bonne-Maman n’aurait jamais admis que qui que ce soit fume à l’intérieur de chez elle et même si désormais la demeure était celle de Caraïbe la jeune femme se plia à cette règle.

Il pleuvait dehors. Caraïbe alluma sa cigarette à l’abri de l’eau qui tombait du ciel puis elle s’avança et marcha sous les gouttes sans se soucier de finir trempée. Elle inspira profondément, sentant la nicotine envahir son corps, la détendant. Elle fit les 100 pas en fumant, tout en se calmant. Derrière elle, elle entendit le bruit d’une porte que l’on ouvrait et que l’on refermait. Elle soupira en fermant brièvement les yeux. Putain mais c’était pas possible de rester cinq minutes seule et tranquille ?!



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Caraïbe de Rochebrune
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Caractère : Hypersensible émotionnelle elle ressent toutes ses émotions de façon intense, sans juste milieu. Colérique, angoissée, stressée, souvent hystérique. S’énerve aussi facilement qu’elle se calme. Sait demander pardon. Dormeuse, rêveuse, distraite, maladroite. Adore cuisiner (et compense pas mal de trucs grâce à la nourriture). Empathique (trop). Adore les animaux. Distante ou collante, parfois obsessionnelle. Se lasse très vite des personnes qu’elle fréquente (sauf exceptions) et peut disparaître sans un mot. Gentille, généreuse, timide. Manque de confiance en elle. N’assume pas (toujours) ses envies et désirs et se ment à elle-même avec un incroyable talent alors que la plupart du temps elle est foncièrement franche et honnête. Compliqué. Bref une fille quoi (comme dirait Charles !)
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MessageSujet: Re: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptyDim 17 Oct - 10:20

Les humains étaient fascinants. Saturés de rumeurs sans fondement, ils ne cessaient d’en créer des fausses. Et j’étais donc une prostituée. Ces êtres sans poésie et sans autre prisme que celui de la consommation facile et du profit financier ne songeaient même plus en voyant une inconnue au bras d’un homme marié que celle-ci puisse être sa maîtresse, la notion des maîtresses s’était diluée dans ce monde sans raffinement et sans patience. Si j’avais été une prostituée je n’aurais pas pris autant de temps pour discuter avec ce vieil idiot de Jean-Marie. Mais j’étais une avocate alors j’en avais assez dans la caboche pour parler souvent d’affaires et d’argent, n’est-ce pas ? J’avais un pied dans le cercle de personnages avec de grandes responsabilités et des myriades d’employés à leur service, des décisionnaires desquels dépendaient les forces vives des nations et de l’esprit d’entreprendre, n’est-ce pas, des créateurs d’emplois méprisés par les foules gauchistes voyez-vous, n’est-ce pas ? IL FALLAIT NETTOYER CES REPAIRES DE CARCAJOUS, DE GIBBONS, SE SALTIMBANQUES… !!

Cet amant était un personnage qui donnait presque le tournis, même à une créature millénaire. Ses propos séniles concernant la jeunesse, l’état du monde et j’en passe auraient fait passer Socrate pour un éphèbe de gymnase. Ils étaient souvent semblables, ces descendants des Celtes, grognons, maugréants, des râleurs comme ils le déclaraient eux-même : promis, plus d’amant français pour au moins quelques siècles. Cette fausse castillane de Caraïbe était décidément de sang celte, quoique son pays natal lui ai fait croire, et cela se remarquait notoirement à sa… mauvaise humeur.


- Du calme chérie, tu es en train de t’enliser exactement où il fallait. Plus tu dénonces mon soit-disant conservatisme et plus tes propos sur les prostituées indésirables et les robes incorrectes deviennent contradictoires et amusants.


Je souriais finement, l’air détendue et comme pacifiste (ce qui ne faisait que rajouter à mon attitude ironique). Il n’y avait pas grand-chose d’autre, mon tempérament posé ne facilitait pas la lecture qu’on avait de moi. Mais la demoiselle Rochebrune parti dehors comme pour m’empêcher de répliquer davantage à sa tirade surexcitée. Sa dernière tirade tenait une sacrée couche. Elle en était à me complimenter entre parenthèses d’une façon très… masculine. Canon, je ne raffolais pas particulièrement de ce terme, il m’évoquait immédiatement une explosion, une fusée, quelque chose de sexuel. Dire qu’on parlait des greco-romains comme des décadents et des déments sexuels : cette époque ne savait pas se regarder ! Je ne couchais pas avec des femmes sous prétextes qu’elles étaient canon, moi.

Notre bi-furieuse était toutefois partie, disparaissant dehors. Je supposais que ce n’était pas pour pleurer sous la pluie mais pour fumer, comme la plupart des personnes de ce siècle (quelques décennies plus tôt personne ne se serait donné cette peine et la salle aurait ressemblé à un fumoir). Elle n’était à coup sûr pas une femme des siècles précédents, en effet.

Je pris mon temps pour finir mon couscous. Ce n’était pas ce qu’on était censé servir aux enterrements à ce qu’on racontait – encore une bêtise. Finalement notre candidate au cancer des poumons rentra, avec un splendide air boudeur. Celle là n’aurait jamais pu faire avocate songeais-je amusée. Elle aurait insulté toute la salle, le parti adverse, le président du tribunal, le greffier.
En cherchant autour de moi, je réalisais quelque chose d’étrange, d’essentiel… Il n’y avait pas de dessert ! Qui diable avait pu installer un buffet sans être clair les desserts, un enterrement était-il un prétexte pour priver les convives de quelque chose d’aussi capital ?
Tout en me déplaçant calmement, les yeux scrutant tout autour de moi, je fini par me retrouver non loin de la maîtresse des lieux. J’en profitai pour lui lâcher une petite phrase :


« Au fait ma chérie, tu ne serais pas une amie de Masha Lancaster ? »


Il y en avait des drôles de coïncidences dans ce monde. Très peu de temps avant que je ne rencontre cette femme, l’espionnage m’en avait appris de bonnes.

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MessageSujet: Re: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptyMer 20 Oct - 0:50

Marina & Caraïbe






C’est avec une lenteur calculée que Caraïbe rejeta dans l’air la fumée de sa cigarette, réduite en mégot, qu’elle laissa tomber au sol et qu’elle écrasa de son pied gauche. Elle ferma le poing, toujours lentement, le serrant si fort que ses jointures en devinrent blanches et c’est avec une extrême rapidité qu’elle envoya un direct du droit dans la figure de l’homme qui était venu l’importuner quand elle était sortie s’isoler sous la pluie pour fumer sa cigarette. Avec un sourire de satisfaction elle entendit craquer l’os du nez de ce goujat et vit perler des gouttes de sang entre les doigts de la main qu’il avait porté à son visage. Le malotru, avant de rentrer à l’intérieur afin que l’on le soigne, eut la délicate attention de traiter Caraïbe de « salope. » La jeune femme le regarda s’enfuir la queue entre les jambes avec un rictus moqueur.

Il est une règle tacite mais fondamental lorsque l’on assiste aux obsèques de trois membres proches de la famille d’une nouvelle et immensément riche (encore) jeune héritière célibataire : ne pas draguer l’endeuillée du jour ! Il se trouve, malheureusement pour lui, que l’homme, d’âge mûr qui plus est !, en plus de ne pas avoir suivi cette règle de savoir-vivre avait eu le mauvais goût de dire à Caraïbe que le décès simultanée de ses grands-parents et de son frère jumeau devait bien l’arranger puisqu’elle allait hériter seule de l’immense fortune des de Rochebrune et ce malgré les colossaux frais de succession. « En plus t’es une pouliche affriolante. Épouses-moi. Je prendrais soin de notre fortune et tu n’auras qu’une chose à faire : ouvrir tes cuisses et ta bouche ! » Ce fut après cette phrase ô combien poétique et flatteuse que notre amie espagnole lança son poing en pleine figure de ce pitoyable clown lubrique.

C’est furieuse qu’elle rentra tel un coup de vent dans sa demeure et, contrairement à ce qu’elle aurait pu croire, nul ne sembla lui accorder de l’attention et ce malgré l’homme qui faisait soigner son nez par une des domestiques de la maison qui regardait sa maîtresse l’air inquiet. Il faut dire que Martine était au service des Rochebrune depuis la plus tendre enfance de Caraïbe et lui portait de l’affection tout comme elle en avait eu pour le jumeau de cette dernière. Caraïbe, dégoulinante d’eau, passa au milieu de la foule qui lui accordait un curieux mais rapide coup d’œil, trempait le tapis sous ses pieds. Elle voulait monter dans sa chambre afin de se changer, bénie soit Bonne-Maman et son exigence qu’elle laisse des affaires ici, et… picoler. Elle en avait marre de toute cette foule et elle avait assez fait bonne figure pour le reste du millénaire. Cependant son chemin, alors qu’elle allait en direction du bar pour prendre, maîtresse des lieux, une ou deux bouteilles d’alcool, dont son champagne, croisa celui de Marina, la dame de compagnie de Jean-Marie qui lui posa une question qui la stoppa net ; à savoir si elle était amie avec Masha Lancaster. Masha. Masha qui n’avait malheureusement pu venir aux obsèques. Elle aurait bien eu besoin de son soutien en ce terrible jour… Masha… Elle regarda Marina les sourcils froncés, interloquée. Mais comment diable ?

Sans dire mot, Caraïbe attrapa la main de Marina et la força littéralement à la suivre, la faisant monter les escaliers menant aux étages de cette grande maison. Au deuxième étage la demoiselle marcha, toujours tirant derrière elle sa récente rencontre, d’un pas rapide jusqu’au bout de couloir où elle ouvrit la porte de sa chambre. Elle fit entrer Marina, ferma la porte derrière elles et après avoir bu une gorgée de son champagne, à même le goulot, tout en s’adossant contre la porte.

« Comment est-ce que tu connais Masha ? Et, surtout, comment diable peux-tu savoir qu’elle est de mes amies alors qu’elle n’a pas pu être présente, ici, aujourd’hui. Et ne viens pas me dire que c’est Jean-Marie qui t’en a parlé parce que ce dernier ne connaît pas Masha. Et pervers comme il est, il est absolument exclu que je lui présente jamais mon amie. Qui es-tu exactement à part une créature aux courbes alléchantes ? » Elle la regardait en fronçant les sourcils. Elle lui tendit la deuxième bouteille d’alcool au cas où elle aurait eu soif, se gardant égoïstement le champagne pour elle, et tandis qu’elle attendait une réponse à ses questions elle se dirigea vers son placard pour y chercher des vêtements, noirs. Elle était trempée jusqu’aux os et frigorifiée. Si elle ne se changeait pas dard-dard il y aurait une nouvelle de Rochebrune à mettre en terre.





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MessageSujet: Re: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptyDim 24 Oct - 17:22

Ma petite taquinerie avait fait mouche, il faut dire trop bien fait mouche. Caraïbe m’attrapa le poignet et me kidnappa littéralement. Je ne saurais expliquer comment je suivi cette mortelle prétentieuse sans commenter, peut-être ma tactique millénaire qui visait à tempérer et repousser l’instant du conflit. Quelle hypersensible, cette demoiselle ! Mais en effet, je venais sans m’y attendre de mettre les mains dans le fumier. Alors comme ça je n’étais pas censée la connaître ? Je ne sais quelles questions trottaient dans la tête de notre amie aragonaise, pour qu’elle se sente ainsi forcée d’imposer une interrogatoire entre quatre yeux… mais son imagination était sûrement très en dessous de la réalité.

Le coin de mes lèvres s’étira en un doux sourire. Je n’avais pas du tout l’air d’être en cage, pas une once de moi qui semblait perturbée. Ce sentiment aurait été celui d’un être qui risquait quelque chose, ce qui n’était pas mon cas. Non, ce qui m’amusait c’était cette remarque ambivalente, ce passage inexplicable de ma nature louche à des « courbes appétissantes » je cite. Pour faire une telle fixette même dans ces pires moments, cette pauvre femme avait de toute éventualité échoué à sortir de mon décolleté depuis qu’elle y était entrée du regard.


- Comment est-ce que je sais ? Chérie, crois-tu donc qu’il n’y a que toi pour connaître Masha ?


Je croyais notre interlocutrice plus innocente que cette parisienne avec qui j’avais fait connaissance encore bien récemment. Mais si elle s’avérait aussi méfiante que son amie (et désireuse d’éviter qu’on ne fasse le lien entre elles) j’allais étendre encore ma suspicion. Un coin dans mon intuition écartait Caraïbe des soupçons envisageables, elle n’avait pas l’air de posséder ce trait d’esprit singulier de Celeste et Masha – mais l’intuition peut aisément se faire tromper par les fausses apparences. Comme Caraïbe était liée à une l’une d’elle, je ne pouvais exclure la possibilité qu’elles partagent d’autres choses que leur amitié.
Les mains sur les hanches, j’élargissais tant mon sourire que la provocation était visible, aussi visible qu’un nez au milieu de la figure.


« Je connais Masha parce que je connais sa meilleure amie, Celeste Giacovelli. Qui est la compagne de ma plus vieille amie. Alors par ricochet je te connais toi.»


C’était littéralement vrai. La taquinerie devenait une tension trop enivrante, ah ma pauvre petite Caraïbe. À ce stade j’étais tentée de lui tirer le nez ou les joues, tant ses colères inoffensives étaient mignonnes. Il me fallait toutefois me tenir tranquille, avec ou sans Jean-Marie dans les parages. Si je voulais manger de l’humain une fois tous les deux mois, c’était la condition élémentaire.

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MessageSujet: Re: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptyMer 10 Nov - 5:06

Marina & Caraïbe




Peut-être réagissait-elle de façon légèrement paranoïaque mais n’a-t-on pas droit de perdre pieds lorsqu’après avoir découvert que le monde était bien plus complexe et mystérieux que ce que l’on s’imaginait on doit affronter un triple deuil ? Pour Caraïbe, depuis la visite des policiers, c’était comme si elle était prise dans un tourbillon de tristesse infinie, de peur et de suspicion. Oubliée l’excitation qu’elle avait éprouvée auprès d’Esus. Après, bien évidemment, la surprise d’avoir découvert qu’elle s’était envoyée en l’air avec un DIEU ! Ça, elle ne s’en était toujours pas remise !  Sa réaction, aux vues de ces données, était-elle donc si étonnante que cela quant à la remarque de Marina sur Masha ? Bien sûr que non !

Attendant la réponse de Marina à sa question et tendue comme un arc, Caraïbe passa derrière le paravent se trouvant près du côté de sa commode à sous-vêtements et une fois à l’abri des regards indiscrets elle se hâta de laisser choir ses vêtements sur le plancher de sa chambre. Se saisissant d’une serviette elle sécha son corps trempé et frigorifié avant d’enfiler des sous-vêtements propres, un pantalon de jogging noir ainsi qu’un pull en laine de couleur assortie, avec un décolleté en V. Quand elle réapparut face à Marina elle se séchait les cheveux avec une serviette tout en la regardant, suspicieuse. C’est que notre chère amie, bien qu’humaine fragile et passablement tête en l’air doutant souvent de son intelligence, avait quelque fois des fulgurances de cette dernière. Ou alors ce n’était que sa vieille amie: la parano qui revenait lui faire un petit coucou. Comme si cette compagne de toujours l’avait un jour réellement abandonnée…

« Comment diable peux-tu savoir que Masha et moi sommes amies ? Qui es-tu exactement ? » L’interrogea-t-elle tout en s’asseyant devant l’ancienne coiffeuse trônant dans un coin. Si Caraïbe n’avait jamais été réellement coquette elle avait toujours adoré ce genre de meuble. Tout en regardant par miroir interposé elle entreprit de nettoyer son visage du maquillage sombre dont elle s’était ornée pour l’enterrement de sa famille. Mais la véritable question qu’elle ne posait pas avec sa bouche sinon avec ses yeux n’était pas sur l’identité de Marina sinon sur sa nature profonde. Ce que son regard demandait c’était « Qu’es-tu donc ? » Mais était-elle seulement prête à poser cette question ? Dans le meilleur des cas elle passait pour une folle, et ça elle avait franchement l’habitude alors un peu plus un peu moins au fond, que lui importait ? Mais dans le pire des cas…dans le pire des cas elle avait raison. Et était-elle vraiment prête à faire face ? Est-ce… Est-ce qu’elle pourrait survivre ? Après tout de ce qu’elle avait retenu de sa conversation avec Esus, et de sa propre expérience personnelle,  c’est que tous les êtres peuplant cette bonne vieille Terre n’étaient pas tous inoffensifs. Et elle, comme une idiote allait s’enfermer dans sa chambre loin de la foule et de son regard certes inquisiteur mais aussi protecteur ! Détournant son regard de la brune elle observa le coton, noirci, qu’elle jeta dans la corbeille à ses pieds. Elle prit ensuite une crème hydrante, en déposa une noix au creux de sa main droite qu’elle frotta contre la gauche avant de se les passer sur le visage.

« Pourquoi es-tu venue aux funérailles de mes proches ? Parce que Jean-Marie te l’a demandé ou bien as-tu une autre idée derrière la tête ? »






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MessageSujet: Re: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptyJeu 2 Déc - 11:49

Il n’y avait pas que moi qui réalisait qu’elle avait été trompé par son premier regard, et qu’en fin de compte elle faisait face à quelqu’un de louche. En fait, il se pouvait bien que j’avais bel et bien sous-estimée cette petite Caraïbe.  Il aurait suffi d’un « qu’es-tu » au lieu de « qui es tu », pour que j’en ai la certitude, mais notre princesse ne me rendit pas le service d’un tel lapsus.

Maintenant j’avais ces même soupçons. Les mêmes qu’avec Céleste. Les mêmes qu’avec Masha. Mais pour les avoir envers toutes ces personnes qu’un lien continu reliait, j’avais l’air de sombrer dans une sorte de facilité. N’était-ce pas moi qui devenait paranoique à force ? Plus les personnes se comportaient de façon suspecte, plus mes soupçons se banalisaient, et moins en fin de compte ils conservaient de cette intensité qui vous fixe dans votre croyance. Je ne savais plus que croire, si j’avais tout juste ou si j’avais tout faux. Peut-être que Celeste était innocente, peut-être même que Masha l’était, en dépit de tout ce qu’elle avait pu dire…

- «  Je suis Marina Theotokis, avocate internationale en affaires financières, pour simplifier. Je connais beaucoup de monde et les secrets des autres ça me connaît. C’est assez pour le speed dating ? »


Sûrement pas, connaissant cette personne au fur et à mesure. Elle n’avait aucun scrupule à se changer devant moi, me faire la leçon dans un endroit fermé isolé de tout le monde. Cette femme se croyait en parfaite maîtrise de son univers. Encore un comportement peu humain, qui m’amenait à prendre à tort certaines personnes pour des créatures. J’étais lasse de cette ambiguïté sans fin, et la catalane pu la voir un instant dans mes pupilles, cette lassitude.

Droite comme un i, bras croisés, faisant face à mon interlocutrice. Mon sourire était doux, mi-amusé mi-mélancolique. C’est une voix étrange que je pris, pleine d’empathie, le genre de ton câlin qu’on adresserait à un chaton ou un enfant de bas âge.

- « Parce que Jean-Marie me l’a demandé bien entendu. Mais qu’est-ce que le monde est petit, j’y ai vu l’amie de la dame Lancaster ! Je jurerais des fois qu’il est trop petit pour que ça ne soit un hasard. »

Mon sourire maintenant presque effacé, je marchais, alliant le mouvement du verbe à celui du pas, marchais autour de Caraïbe. Je n’étais pas un requin, ce n’était pas le message que je voulais faire passer, mais je tournais malgré tout, autour de la petite Caraïbe. Avec un verre de champagne ça aurait été parfait. Mais l’interrogatoire s’inversait.

« Et toi, ma petite. Qui es-tu donc ? N’as tu pas l’impression d’en savoir trop, de te poser trop de questions ? »

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MessageSujet: Re: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptyDim 12 Déc - 5:24

Marina & Caraïbe




Elle la regardait toujours à travers le miroir, tout en sentant les battements de son cœur s’accélérer mais dans ce nouveau rythme effréné il n’y avait place ni pour le désir ni pour la tension sexuelle sinon la peur qui grandissait. Peut-être que notre jeune amie sombrait doucement dans la paranoïa ou alors elle s’était enfermée seule avec une personne dangereuse. Est-ce que cela pouvait être réellement surprenant de la part de notre chère Caraïbe ? Hé non ! Se fourrer dans des situations abracadabrantesques était son pain quotidien, on commence à la connaître, hein ?

Surtout ne pas montrer sa peur. Ne.Pas.Montrer.Sa.Peur ! Tout en gardant l’apparence de la plus grande tranquillité, Caraïbe essayait tant bien que mal de calmer son palpitant. Elle garda longuement le silence tout en l’observant. Est-ce que cette femme d’apparence jeune pouvait être une créature divine ? Elle lui fit un sourire à travers la glace tout en haussant des épaules.

-Je ne dois pas représenter grand intérêt pour toi alors… Je n’ai aucun secret, je suis une personne des plus banales.

Des plus banales ayant appris que les dieux existaient parce qu’elle avait couché avec un d’entre eux dans des toilettes et riche à millions. OUAIS ! Des plus banales en effet… Notre banale amie se retourna vers sa nouvelle connaissance ses yeux désormais lançant des éclairs.

-Non mais je rêve ou t’es en train de me reprocher de poser des questions à une personne que je connaissais que de vue et qui se pointe peinarde CHEZ MOI ? Mais je pose les questions que je veux en ma demeure ! Et si t’es chez moi c’est bien que tu dois savoir qui je suis, sinon pourquoi accompagner Jean-Marie ? Ou tu fais partie de ces tordus qui prennent leur pied en voyant la souffrance des autres ? C’est ça le truc ? T’as le string en nage aux enterrements et tu te tapes ton mec, si t’es maquée, après avoir vu les gens dans la douleur en train de pleurer ? Tu prends des leçons pour quand t'auras des gosses? Les pauvres, je les plaindrais presque d'avoir une mère comme toi tiens...  

Ah ! Le sang hispanique s’exprimait en cet instant : la colère pour faire disparaître la peur. Ça marchait plutôt pas mal mais en soit Marina n’avait rien fait ou dit qui puisse motiver un tel éclat de la part de Caraïbe mais hey vous savez quoi ? Elle n’était pas foutu de se contrôler.

-Comment ça j’en sais trop ? À propos de quoi au juste ? Tu crois quoi ? Que je connais les archives secrètes du Vatican ?

Elle se calma et murmura rêveusement :

-Ça devrait être passionnant de pouvoir se plonger dans leurs archives d’ailleurs à ces faux-culs de première…







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Caractère : Hypersensible émotionnelle elle ressent toutes ses émotions de façon intense, sans juste milieu. Colérique, angoissée, stressée, souvent hystérique. S’énerve aussi facilement qu’elle se calme. Sait demander pardon. Dormeuse, rêveuse, distraite, maladroite. Adore cuisiner (et compense pas mal de trucs grâce à la nourriture). Empathique (trop). Adore les animaux. Distante ou collante, parfois obsessionnelle. Se lasse très vite des personnes qu’elle fréquente (sauf exceptions) et peut disparaître sans un mot. Gentille, généreuse, timide. Manque de confiance en elle. N’assume pas (toujours) ses envies et désirs et se ment à elle-même avec un incroyable talent alors que la plupart du temps elle est foncièrement franche et honnête. Compliqué. Bref une fille quoi (comme dirait Charles !)
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MessageSujet: Re: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptyMar 14 Déc - 1:19

La peur, n’échappe pas à des yeux de serpent. Les yeux ont un enflement particulier, les ligaments une tension particulière, le cou aussi se contracte et rétracte singulièrement. J’aurais du m’en réjouir, tout comme je m’étais réjouie de remarquer ça sur son amie, cette chère Masha – réjouie que ces humains voient toute leur arrogance vaine fondre et s’évaporer, ces grenouilles se prenant pour un bœuf se recroqueviller dans la petite place place qui leur était due.

Je l’écoutais donc, amusée, réciter tout son blabla. Je n’avais aucune intention malgré mes soupçons montants, de montrer la moindre hostilité. Comme ses amies louches, elle ne disposait d’aucun moyen de m’inquiéter, avec le peu qu’elle savait de moi et le peu d’outils dans ses mains. Bientôt d’ailleurs, Jean-Marie aurait fini son repas, il ferait son pipi et je le ramènerait, fin. C’est ce qui aurait du se passer, tranquillement. Et puis il y eu cette phrase. Une seule.

Une phrase, quelques secondes de pause, juste le temps qu’elle ai tout fini, durant lesquelles je restais figée, comme vitrifiée. Alors ma main saisit son cou, avec une poigne de fer. Et mes yeux, immobiles comme le métal, froids comme un poignard, la fixèrent comme si elle était déjà morte.

- « Prononce encore un mot sur mes enfants. Encore une insulte sur moi en tant que mère… Et je t’ouvre le ventre » 

J’aurais pu le faire. J’aurais pu le faire à l’instant même. En fait je l’aurais sans doute fait, si plusieurs personnes ne nous avaient pas vu monter jusqu’à une pièce isolée. S’ils m’avaient vu ressortir, même avec une Caraïbe qui avait complètement disparu de la pièce, dont il ne restait pas une chaussette, ce mystère de la chambre jaune en trop aurait pu être ma perte ; j’aurais du abandonner une partie de mes propriétés, me faire geler une partie de mes biens, abandonner de richissimes connaissances. Mon train de vie aurait souffert, et il était plus important que cette garce. La gravité de ces mots, cependant, le sentiment sacré qu’ils heurtaient, allait en haut de toutes les priorités. Il suffisait que je le veuille, pour que toute ma colère et mon offense se déchainent sur cette humaine en ne laissant que de la bouillie.
Deux secondes, ma main serra la dame en deuil sous la tête, assez fort pour qu’elle ai cru que je voulais lui briser les os. Lorsque je la relâchai, j’employais assez de force pour qu’elle tombe à genou.
Ma voix, de menaçante et glaciale, était passée moqueur et presque chaud. Elle semblait pourtant cacher un même puits insondable de violence enfouie.

- « Tu crois savoir ce que c’est le deuil avec la perte de tes quelques parents ? Tu ne connais rien au deuil. Tu es encore une enfant, à ce niveau. Et comme une enfant, si tu ne te reprends pas vite des adultes vont s’en charger pour toi »


Je soulevai une de mes manches, pour regarder ma montre. L’humaine n’avait pas plus d’importance qu’un chiffon.

- « Ah, bien entendu, tu peux en parler à ta chère anglaise, savoir comment je la connais. Garde bien en tête que les secrets, lorsqu’ils sont répétés, se démultiplient tellement vite qu’on les entend vite à cent lieues d’ici J’ai demandé à ta Masha de rester silencieuse. Fais en autant. »

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MessageSujet: Re: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptyMar 14 Déc - 6:20

Marina & Caraïbe




Elle était allée de toute évidence trop loin et le pire dans tout ça c’est qu’elle n’avait pas eu l’intention de réellement blesser son interlocutrice. Oh ! certes, elle était profondément agacée, en colère même et ses émotions partaient en tous les sens sans qu’elle ne les puisse maîtriser et donc sa langue marchait avec encore plus de vigueur que de coutume. Marina laissa éclater sa colère et s’en pris physiquement à Caraïbe lui pouvant par-là que si elle était très douée pour connaître les secrets des autres elle n’avait malheureusement aucun talent pour cacher les siens.

Quand elle se fut remise de la douleur, Caraïbe, qui était depuis longtemps maintenant entraînée par Hilde, son amie et mentor et qui devait, elle l’espérait du moins parce que la voir lui serait grand réconfort, se trouver en bas avec les autres convives (même si elle ne l’imaginait guère dans ce genre de réception macabre et sociale…), aurait pu répliquer, concentrer tout cet amalgame d’émotions pour péter la gueule de Marina mais elle avait perçu une faille en cette étrange femme. Son empathie, peut-être. Mais la faille était belle et bien présente et sans le vouloir elle s’était engouffrée dedans pour la blesser et même si Marina était une pétasse arrogante et bouffie d’importance qui lui cracha à la gueule que ses deuils n’étaient en rien comparable à ceux qu’elle avait elle-même vécu, comme s’ils n’étaient pas importants,  Caraïbe se sentie envahie par la culpabilité. Évidemment ce n’était pas ainsi que l’exotique étrangère avait présenté les choses mais ce fut la perception de l’espagnole. Qui ne lui en tint pas rigueur.

Elle se releva pour observer la jeune femme et, s’avançant vers elle, doucement, parla à voix basse pour lui dire trois mots qui, aussi surprenant que cela puisse paraître, étaient prononcé du fond du cœur, avec la plus authentique sincérité :

-Je suis désolée.

Et sans crier garde elle enroula ses bras autour de Marina pour la serrer contre elle, pour lui faire un câlin de réconfort.

Elle. Elle qui était en deuil. Elle qui venait d’enterrer non pas un ni même deux mais TROIS membre de sa famille dont son frère jumeau, son double, la moitié de son être, de son âme et de son cœur.

Elle n’était même pas consciente que la petite brune (oui oui petite, un vrai rase-motte) pouvait l’attaquer à nouveau et lui faire encore plus mal que ce qu’elle lui avait déjà fait. Et elle en aurait eu conscience qu’elle s’en serait foutu. C’est que Caraïbe toute impulsive qu’elle était après avoir blessé son interlocutrice se sentait coupable et s’en voulait au point non seulement de reconnaître mériter une punition mais aussi de la demander ! Comme si souffrir pouvait atténuer ses mots. Par contre, le petit laïus sur Masha…Elle l’ignora mais COMPLÈTEMENT ! Elle n’était focus que sur une chose : se faire pardonner et surtout, surtout, soulager Marina de sa douleur…

-Je suis vraiment désolée, Marina.

Avec prudence elle se recula un peu de la jeune femme et lui attrapa les mains pour les serrer dans les siennes tout en plantant son regard dans ses yeux. Il n’y avait plus de colère en elle, seulement un grand chagrin.

-Je ne voulais pas te faire de mal ou raviver quelque chose de douloureux en toi. Je… Peut-être que selon ton point de vue je ne sais pas ce que c’est que le deuil mais au contraire je sais très bien ce que l’on ressent à perdre quelqu’un… Je… Pas un être qu’on a porté bien sûr… Mais la souffrance…c’est la même sans vraiment l’être… Je n’avais pas l’intention de te blesser, je n’avais pas la moindre idée que…

Elle soupira tout en rompant le contact physique avec la jeune grecque et se passa les mains dans les cheveux, tirant légèrement dessus. Comme pour se punir en fait. Elle laissa retomber ses bras le long de son corps avec un soupir.

-Et une démonstration de mon inaptitude sociale brillante, une… Marmonna-t-elle avec sarcasme tout en se mordant une lèvre.

Et croyez-le ou non mais Caraïbe se rapprocha ENCORE une fois de Marina. Pour la reprendre dans ses bras. Oui, oui, à nouveau ! Et elle porta la main à sa nuque pour lui caresser les cheveux. CARAÏBE ! Celle qui aurait foutu son poing dans la gueule de la personne qui aurait osé avoir de telles familiarités avec elle sans la connaître. Suicidaire… Oui, peut-être sans doute un peu… L’idée de la mort ne lui faisait pas peur. Et on aurait presque pu croire qu’elle n’avait plus envie de vivre… Surtout quand elle déposa un baiser sur le front de Marina. Comme le faisait sa mère les nuits de cauchemars pour la rassurer.

Incohérente réaction ? Mais dans quelle foutue langue faut vous le dire ? Caraïbe est une putain d’incohérence sur pattes ! Grande gueule impulsive et explosive mais au grand cœur… Drôle de mélange, oui !




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MessageSujet: Re: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptySam 18 Déc - 0:55

J’étais littéralement interloquée. J’en avais vu des drôles de réactions, chez les humains, en quatre époques… Cette Caraïbe était encore une fois un sacré phénomène. Pas forcément dans le bon sens.

Si je me satisfis d’abord un chouïa de ses excuses, je fronçai les sourcils lorsque la trentenaire célibataire me colla dans ses bras. Elle était sérieuse ? Ce contact devenait presque malaisant, en en faisant trop elle m’empêchait de passer à autre chose, plutôt que m’y aider. Je me retrouvai debout comme une statue de cire, dans les bras d’une femme rencontré le jour même, ne sachant que dire sinon l’écouter. Et me demander si elle se fichait de moi, si elle était folle, ou si elle cherchait à s’approcher pour me plonger un couteau dans le flanc. Non non, j’en avais la quasi certitude, elle était sincère, les détails ne trompaient pas.

… Pardon ? Au baiser sur mon front je du me retenir pour ne pas lui casser la nuque sur place. Elle avait bien de la chance que des témoins nous aient vu un peu plus tôt, par impulsion, sans réfléchir trop loin, cela aurait pu m’arriver (lui arriver). Je la repoussai de mes bras, assez peu violemment pour qu’elle ne s’étale pas sur le dos.

- « C’est bon, ça va, j’ai compris »

J’étais maintenant là à croiser les bras, ne scrutant qu’à moitié mon émotive interlocutrice. Je n’avais pas besoin d’en rajouter beaucoup, j’étais une personne qui cherchait à viser juste, viser vite. J’eus la moitié d’un sourire ironique :

- « Tu es capable de t’excuser et chercher à consoler une personne qui te menaçait de mort quelques secondes et admettait avoir causé des ennuis sérieux à ton amie quelques secondes plus tôt. Dans une vie passée, tu étais peut-être Gandhi ou Mandela. »


Bientôt ma main se retrouvait à tapoter l’épaule de l’humaine. Je croyais que j’en avais assez appris pour l’heure, et elle aussi. J’étais plus que décidée, maintenant, à prévenir Sthéno de quelques détails, de toute cette ligne de gens louches qui convergeait depuis une seule et même personne : sa chère moitié.


- « Je crois que Jean-Marie va devenir fou, si je reste plus absente longtemps sans lui tenir son bavoir. Je vais redescendre, si tu me le permets. »


Vaste blague. Comme si j’étais du genre à me laisser commander par la première personne.

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MessageSujet: Re: Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé]   Après les funérailles, le quiproquo - Marina et Caraïbe [Intrigue II - Terminé] EmptyMer 29 Déc - 3:53

Marina & Caraïbe




Elle sortit de la chambre de Caraïbe sous le regard pensif de la jeune femme qui, une fois seule, se releva pour aller fermer la porte à double-tour avant de se coucher en boule dans son lit, tout en serrant une peluche contre elle.  Au fond, que diable pouvait lui importer ce que les convives en bas pourraient bien penser de son absence ? Elle était en deuil ! Elle avait le droit de craquer et de s’isoler…  De fait, elle ne craquait pas, incapable toujours de pleurer. Parce que son cerveau, en quelque sorte, refusait d’affronter la cruelle réalité il se focalisait sur autre chose. Et cet instant c’était sur cette fille étrange qui portait en elle une douleur qui trouvait écho en son cœur et son âme. Pourtant il y avait quelque chose qui perturbait Caraïbe. Elle la trouvait trop… TROP ! Sans savoir quoi exactement… Toujours est-il qu’elle cachait un secret et l’instinct de la jeune femme lui soufflait  « C’en est une ! Elle est comme Esus. » Ou alors peut-être était-elle juste parano ? Toujours est-il que la prochaine fois qu’elle verrait le dieu elle aurait deux-trois questions à lui demander genre « Comment on reconnaît un être divin quand on en croise un sans qu’il se dévoile à toi ? » Elle allait aussi devoir interroger ce foutu salopard de Jean-Marie afin d’en apprendre plus sur cette Marina…

Et Masha… Qu’avait-elle bien pu faire à Masha ? Caraïbe voulu aller chercher son téléphone portable pour écrire à son amie mais les forces lui manquèrent, d’autant plus qu’il était resté en bas, avec son sac à main, au vestiaire… Au diable ! Elle irait le chercher plus tard…Une fois qu’ils seraient tous partis.
Jean-Marie…Elle lui soutirerait aussi le numéro ou l’adresse de la brunette qui, non seulement ne l’effrayait pas assez pour qu’elle l’évite, mais qui l’intriguait… Et si elle avait fait du mal à Masha elle la tuerait ! Foi de Caraïbe !

Elle avait dû sombrer dans le sommeil car des coups à sa porte la réveillèrent en sursaut.

-Quoi ? Dit-elle d’un ton hargneux, le cœur battant après avoir manqué de faire un arrêt cardiaque.

-Mademoiselle. Dit une voix douce derrière la porte. –La réception est terminée. Désirez-vous que je vous porte un plateau-repas ?

-Non, merci. Je n’ai pas faim. Murmura la jeune femme avec un soupir de soulagement.

L’épreuve était terminée, pour le moment…


FIN




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