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 Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé]

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MessageSujet: Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé]   Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé] EmptyMer 21 Juil - 10:44



Rise and Shine
Alexandre Durand & Caraïbe de Rochebrune

Bibliothèque, Faubourgs Saint Germain, Paris, 03 janvier 2020
Bon, pas de nouvelles de Donovan. Et bien ce n’était pas grave, en réalité. Puisque ça pouvait simplement vouloir dire que j’avais donc quelques heures de plus avant mon vol en fin de journée pour la Turquie. Quelques heures pour quoi, au juste ? Difficile à dire, parce que dans un laps de temps aussi court, je pouvais vouloir faire pas mal de choses différentes, mais j’étais aussi contraint dans mes idées à ce qu’elles soient toutes courtes. Le chantier ne m’attendrait pas, pas plus que mon vieux professeur allemand qui ne manquerait pas de me vanner en plus de pourrir ma notation du semestre à venir. Inutile de commencer sur des chapeaux de roues, du coup…


Alors, je tournais en rond. A avoir trop d’opportunités, je ne savais plus quoi choisir, et j’avais du mal à me projeter avec le départ qui approchait.


En plus il y avait eu cette fille, la veille…


Compliqué. Mais douché, rasé de frais, affaires prêtes, je ne pouvais pas dire que j’avais lambiné malgré les circonstances. Un peu par dépit, je rajoutais deux trois affaires dans ma valise après en avoir retiré quelques autres. Et je décidais de faire un crochet avec mes bagages par la bibliothèque pas trop loin de mes salles de cours annexes, dans les quartiers étudiants. J’avais du temps à tuer et depuis qu’on m’avait attribué une nouvelle mission quelques jours plus tôt, j’avais vraiment toutes les peines du monde à me projeter et à collecter des informations… Alors me replonger dans quelques livres serait sans doute une bonne idée.


Déjà, pouvoir trier les divinités qui sont capables de changer de formes, et plus spécifiquement celles qui le font en félins, ça pouvait s’avérer efficace pour faire un premier tri et me donner des pistes pour un peu mieux identifier ce que je chercherais à voir sur les images de vidéosurveillance. Un peu transi de froid par la pluie qui me baignait littéralement les vêtements, j’entrais dans le grand bâtiment, et allais directement au rayon des ouvrages sur la religion. Forcément, toutes les références au Dieu Unique étaient bien présentes, en nombre, mais plus on allait loin dans le passé et plus on trouvait d’ouvrages sur autre chose. Je voyais finalement passer quelqu’un de la bibliothèque et je prenais quelques livres sous le bras pour l’alpaguer en traînant ma valise et mon bagage à main passé sur la traîne de la valise.



| Mademoiselle ? Mademoiselle s’il vous plaît ! |


Je la rattrapais finalement d’un pas vif, avant de m’excuser d’un regard un peu contrit.


| Excusez moi, j’ai besoin d’aide. Est-ce que je peux vous déranger un petit moment ? J’ai la carte d’abonné et je suis assez pressé aujourd’hui, je n’ai pas le temps de fouiller vos énormes rayonnages jusqu’à ce soir j’ai un avion dans quelques heures… |

(c) DΛNDELION
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MessageSujet: Re: Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé]   Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 30 Juil - 7:16

Alexandre & Caraïbe





Mesdames et messieurs nous vous informons que nous traversons actuellement une zone de fortes turbulences. Panique à bord : Caraïbe de Rochebrune a perdu son smartphone ! Elle avait retourné tout son appartement éparpillant ses affaires aux quatre coins de sorte qu’on aurait dit qu’une tornade s’était égarée parmi sa garde-robe sans pouvoir remettre la main dessus. Les coussins de son canapé avaient valsés dans le salon, elle avait renversé son sac à main sur le tapis de l’entrée, sorti le linge sale du panier : en vain ! Le maudit smartphone était totalement introuvable et notre bibliothécaire préférée, elle, était au bord de la crise de nerfs et jurait en catalan des choses que la décence nous a défendu de nommer ici. Et ce n’est que lorsque son regard bleu se posa sur son téléphone fixe qu’elle eut une révélation : elle avait un téléphone fixe ! Et, MIRACLE !, connaissait son 07 par cœur. (Hé oui de nos jours où tout est enregistré, sauvegardé qui prend encore la peine d’apprendre le moindre numéro de téléphone ? Pas Caraïbe ! Sauf le sien ! Plus pratique quand on drague, hein ? ) Elle se saisit donc du combiné, composa son numéro de portable et tendit l’oreille. Mais cette fichue sonnerie n’allait donc pas retentir ? On ne peut pas dire, pourtant, que le refrain de « The last night » de Skillet puisse passer inaperçu hein ? Et pourtant ! RIEN ! Elle n’entendit absolument rien dans son appartement. ANGOISSE absolue ! Ça y’est…On le lui avait volé, c’était sûr et certain. « Allô ? » Une voix au bout du fil vint faire sursauter la jeune demoiselle qui ne s’attendait ABSOLUMENT PAS à ce que quelqu’un lui réponde. « Allô ? » Répéta la voix d’un ton légèrement agacé. « Oui, bonjour, excusez-moi. Je suis la propriétaire du téléphone portable auquel vous venez de répondre. Auriez-vous l’amabilité de me dire où nous pourrions nous retrouver pour que je puisse le récupérer, s’il vous plaît ? » Son imagination, déjà, s’était mise en route et elle entendit presque l’homme lui répondre qu’elle pouvait toujours courir pour le revoir, qu’il allait le réinitialiser et le revendre. Un portable tout neuf en plus…Cette malchance ! Mais non ! « Je suis à la bibliothèque Mazarine, j’ai trouvé votre téléphone sous une étagère, par terre. Votre sonnerie aurait réveillé un mort… » Elle rigola, soulagée. S’il ne comptait pas le lui rendre il n’aurait jamais donné autant de détails. « Vous connaissez cette bibliothèque ? » D’accord…Donc le mec c’était pas Enstein pour ne pas penser que si elle avait paumé son smartphone à cet endroit c’est parce qu’elle connaissait bel et bien cette bibliothèque… Elle leva les yeux au ciel et, passant une main dans ses cheveux, lui répondit qu’effectivement elle connaissait la bibliothèque vu que c’était un petit peu là qu’elle travaillait…Enfin elle ne dit pas le « un petit peu » mais le pensa très fort !

« Je peux être là dans une dizaine de minutes, sauf embouteillages. » Dit-elle d’un ton nerveux. « Serez-vous encore là que je puisse récupérer mon téléphone ? » Demanda-t-elle, toujours anxieuse. Rendez-vous fut donc pris à l’accueil. Elle se changea à la vitesse de l’éclair et délaissa son jogging pour un jean noir et passa sur son soutien-gorge un pull en laine bleu avec un décolleté en V. Elle fourra ses affaires pêle-mêle dans son sac à main, se saisit de ses clefs et chercha son téléphone portable… Machinalement. « Mais pauvre gourdasse, tu vas le chercher là ton tel, tu peux pas partir avec hein ! » Nouveau miracle elle put faire le trajet depuis chez elle sans encombre tout en manquant de renverser un piéton. Un peu perdue dans ses pensées elle ne l’avait pas vu alors qu’il traversait sur le passage clouté et, mauvaise foi catalane oblige (oui oui les catalans sont de très mauvaise foi) elle osa l’insulter. « Tu peux pas regarder avant de traverser, hé, cabrón ?! Et la priorité alors ? » Mais elle était de son côté très chère demoiselle. De son côté à lui !

Quand elle eut récupéré son téléphone telle une mère anxieuse qui retrouve son enfant adoré après un mois de colonie de vacances Caraïbe, qui n’avait eu de cesse de remercier son sauveur qui finit par prendre la fuite légèrement (très) mal à l’aise, décida de rester dans le coin. En fait, elle avait prévu de passer de toutes façons car depuis les révélations faites par Maël (ou Esus, elle avait encore du mal à savoir comment elle devait le nommer) elle n’avait eu de cesse de penser à l’existence des dieux et elle se posait encore tout un tas de questions. Et, grande amatrice de mythologique gréco-romaine et égyptienne qu’elle était, cela lui avait aussi donné envie de relire les mythes et légendes s’y rapprochant. Avec, cette fois, un œil nouveau. D’autant plus que la soirée donnée par Samuel l’avait un peu plus plongée dans la perplexité… Mascarade ou intervention du pseudo dieu unique ? Elle aurait bien voulu voir son informateur divin pour lui poser carrément la question… Parce que si c’était bien dieu qui avait envoyé des anges pour parler à Samuel…Cela faisait de ce dernier…un ange, lui aussi ?!  Mais… Depuis quand les anges pouvaient avoir des relations sexuelles ? Et être aussi doués ?! Rassemblant ses souvenirs elle parvint à se remémorer les propos de l’un d’entre eux… « Lucifer »… Il avait bien dit « Lucifer ! » La pauvre espagnole faillit en tomber à la renverse. Bordel ! Il manquait plus que ça, qu’elle ait forniqué avec le diable ! Non mais non c’était pas possible. C’était simplement un jeu de Samuel pour se rendre intéressant et vendre son fichu bou…son bouquin ! Nah…Mais ceci dit il faudrait qu’elle rerereregarde cette vidéo tournant sur le net depuis…ON SAIT JAMAIS !

Elle prit, parmi les rayonnages, plusieurs volumes et au passage récupéra un livre qu’elle s’était toujours refusée à lire et ce malgré même les incessantes remontrances de sa croyante de famille : la putain de Sainte Bible. Ça s’empilait pas mal dans ses bras et elle avait du mal à voir où elle allait. Elle cherchait une table libre où s’étaler pour lire et prendre des notes, (heureusement elle avait pensé à prendre un cahier et un critérium !), plongée dans ses pensées et sa perplexité quand PATATRAS ! Catastrophe ! Les livres qu’elle tenait en équilibre dans ses bras finirent par terre. On l’avait un peu faite sursauter en l’alpaguant dans son dos. Elle ne l’avait ni entendu ni vu venir et la surprise qu’on lui parle, la tirant de ses pensées avait eu comme résultat qu’une fois encore Caraïbe de Rochebrune laisse libre cours à sa maladresse légendaire. Au moins cette fois elle n’aurait rien tâché, c’était pas si mal que ça hein ! Elle se baissa pour ramasser les bouquins et regarda le jeune homme qui semblait au moins aussi contrit qu’elle. Et elle s’excusa. ELLE S’EXCUSA ! Alors que c’était quand-même lui qui lui avait fait peur, hein ? « Je suis désolée, vous m’avez surprise, j’étais plongée dans mes pensées. » Tenant les livres elle se releva tant bien que mal et le regarda à nouveau. Mais hey mec ! T’as pas vu qu’elle est genre pas habillée DU TOUT pour bosser ? Elle est en REPOS ! Bon ceci dit il n’avait aucun moyen, le pauvre, de savoir qu’elle était en repos et faisait partie de ce genre de tordus qui allaient sur leur lieu de torture quotidienne quand ils étaient libre de ne pas s’y présenter… Et parce que malgré son caractère de merde et étrange Caraïbe cachait aussi une gentille fille au lieu de lui demander poliment de voir une de ses collègues en poste elle lui demanda en quoi elle pouvait l’aider exactement.   « Que cherchez-vous exactement ? » demanda-t-elle tandis qu’un de livres décida de tenter une nouvelle tentative de suicide et de se jeter à nouveau dans le vide. « Me cago en la ostia ! » Marmonna la jeune femme entre ses dents tout en se penchant dangereusement pour le récupérer… Parce que forcément trouver un endroit où poser ceux qu’elle tenait déjà dans la main était trop facile et évident…tellement évident que cela ne lui effleura même pas l’esprit ne serait-ce qu’une microseconde. Nah !




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Caraïbe de Rochebrune
Caraïbe de Rochebrune
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Caractère : Hypersensible émotionnelle elle ressent toutes ses émotions de façon intense, sans juste milieu. Colérique, angoissée, stressée, souvent hystérique. S’énerve aussi facilement qu’elle se calme. Sait demander pardon. Dormeuse, rêveuse, distraite, maladroite. Adore cuisiner (et compense pas mal de trucs grâce à la nourriture). Empathique (trop). Adore les animaux. Distante ou collante, parfois obsessionnelle. Se lasse très vite des personnes qu’elle fréquente (sauf exceptions) et peut disparaître sans un mot. Gentille, généreuse, timide. Manque de confiance en elle. N’assume pas (toujours) ses envies et désirs et se ment à elle-même avec un incroyable talent alors que la plupart du temps elle est foncièrement franche et honnête. Compliqué. Bref une fille quoi (comme dirait Charles !)
J'évolue à : Paris
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MessageSujet: Re: Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé]   Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé] EmptyLun 23 Aoû - 16:10



Rise and Shine
Alexandre Durand & Caraïbe de Rochebrune

Bibliothèque, Faubourgs Saint Germain, Paris, 03 janvier 2020
Tuer le temps était plus simple à dire qu’à faire dans certaines situations et la vérité, c’était que j’avais toujours eu le plus grand mal à décrocher de ce que je faisais, de tout ce qui pouvait me préoccuper. Quoi que je dise, quoi que je pense, j’avais toujours eu du mal à déconnecter. C’était dans ma nature, de nourrir de l’appréhension. Pour à peu près tout et n’importe quoi, en toutes circonstances. Depuis que j’avais vu ma mère se faire tuer sous mes yeux, en un sanglant message pour mon père divin de mes fesses. Je n’avais jamais pu oublier cette sensation que tout échappait à mon contrôle, à ma volonté. Comme un roman de l’horreur dont les pages défilent devant mes yeux sans que je ne sois à aucun moment capable de m’en détourner ou d’en stopper la lecture. Quand on avait fait l’expérimentation la plus totale et profonde d’une perte de contrôle aussi totale qu’irrémédiable, il était difficile de pouvoir un jour se sentir à nouveau en mesure de contrôler quelque chose dans son existence. Je passais donc sans arrêt dans ma tête tous les événements du jour et tout ce à quoi je pouvais me retrouver confronté…


J’avais au moins réussi l’exploit à ne pas me laisser tétaniser par la peur. Mais c’était aussi et surtout parce que j’avais un expédient pour contrôler mes peurs les plus secrètes ; me draper dans cette bonne vieille haine, dans ce sentiment qu’avec elle à mes côtés, tout m’était possible, accessible. Car en la nourrissant d’espoirs de vengeance, je savais étouffer le reste, toutes ces sensations si chaudes qu’elles n’en tenaient pas la distance contre cette haine. Je restais perdu dans mes pensées un bon moment. La bibliothèque, c’était l’endroit qui correspondait sans doute le mieux à mon humeur, quand j’étais dans des états pareils. Je n’étais pas forcément sombre, mais un peu maussade.


Je n’avais pas revu Orphée, aujourd’hui. Et après la soirée de la veille… Je commençais à nourrir des regrets. Mais il était absolument hors de question de faire le premier pas avec elle. Je me drapais dans ma haine, elle dans autre chose. Mais je ne m’embarrassais pas de regrets. Je n’étais personne, je n’avais pas la plus petite importance pour quiconque. Ressentir cette absence de lien social, je me rendais bien compte que c’était un avantage dans la perspective d’être un déicide, membre d’une organisation secrète. C’était bien plus facile de vivre en marge de la société, comme un observateur –et assassin potentiel- quand on n’avait pas tellement de relations sociales. Ca rendait tout plus simple. Les gens, des anonymes, étaient à la fois ce pourquoi nous nous battions, tout en étant quantité négligeable s’il y avait des victimes collatérales, physiques et psychologiques, du fait de nos actions.


Bon. Ceci étant dit, j’avais quand même quelques heures à tuer. Et il fallait alors que je le fasse correctement pour ne pas avoir l’impression de perdre mon temps.


Une jeune femme, très jolie, semblait bosser pour la bibliothèque et elle lâcha tout ce qu’elle tenait entre ses mains quand je l’attrapais au passage, accrochant un contact visuel et verbal auquel elle ne s’attendait visiblement pas vue la catastrophe provoquée par mon empressement. Forcément, la jeune femme semblait un peu… Bon, mal à l’aise ? Ca me semblait être l’euphémisme du siècle, si je le formulais comme ça. De là où je me trouvais, elle semblait douce et gentille, un peu innocente. Ce n’était sans doute qu’une simple impression, qui ne se basait sur rien d’autre que ce que je voyais dans son air contrit et son regard gêné. Je l’aidais en la soulageant d’une partie de son fardeau ; ces livres pesaient lourd et elle s’était peut être fait mal en laissant tout tomber par terre.



| Non, non, mademoiselle, c’est moi qui m’excuse, vraiment. Je pensais que vous ne m’aviez peut être pas entendu et je suis désolé, c’est moi qui vous ai fait peur. Ce n’était pas du tout mon attention. |


Je regardais ses jambes, ses bras, à la recherche de contusions ou de signes de blessures éventuelles ; ça arrivait souvent assez bêtement ce genre de choses. Bon forcément, j’étais confus, et dans ce cas je me retrouvais l’air vraiment con, penaud, désireux de me rattraper pour ne pas provoquer quelque chose de plus grave encore. J’espérais pouvoir être assez clair dans ma demande, mais la formuler sans avoir l’air d’un parfait imbécile me paraissait toutefois assez compliqué, pour être honnête. C’est alors qu’elle se mit à jurer en espagnol. Là, elle avait l’air d’avoir un caractère bien plus trempé qu’attendu de prime abord, finalement. Et ça m’intimidait un rien, j’étais pris par surprise devant cette femme qui semblait assez haute en couleurs. Je la soulageais d’une partie de ses livres.


| Je peux vous aider pour me faire pardonner ? Hum. Et bien, pardon. |


Bon. Chasser la gêne pour se montrer un peu plus productif. Mission de taille, de toute évidence.


| Je recherche de la documentation sur les mythes et les légendes autour de la métamorphose humaine. Vous voyez, les dieux qu’on disait changeur de peaux ou ce genre de choses ? Ca me passionne, je suis archéologue vous savez. Enfin, étudiant. Mais je le serais bientôt. Je crois. J’espère. |


De ma main libre, je me grattais,en plein malaise, l’arrière du crâne, ce qui devait me donner un air particulièrement benêt.
(c) DΛNDELION


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MessageSujet: Re: Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé]   Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé] EmptyLun 20 Sep - 5:45

Alexandre & Caraïbe





Sa rencontre, plus que mouvementée (bel euphémisme) avec Maël lui donna la sensation qu’elle avait ouvert les yeux sur un monde dont elle ne connaissait rien, chamboulant absolument toutes ses convictions et croyances (ou plutôt son absence de croyances) lui apportant par la même la certitude que la petite-fille qu’elle n’avait jamais réellement cessé d’être au plus profond d’elle-même était devenue, enfin (et en même temps à 30 ans passés il était temps !) une adulte aussi aurait-elle pu croire que ses joues auraient ENFIN arrêté de se colorer à tout bout de champ telle une adolescente en proie aux premiers émois amoureux. Mais que nenni ! Elle sentit la caractéristique chaleur envahir ses joues, signal sans équivoque et preuve irréfutable, si besoin était, qu’elle avait ENCORE rougie ! Comme quoi, on peut apprendre une vérité sur le monde qui nous entoure sans pour autant changer complètement. Un peu comme une enfant découvrant par hasard que le Père Noël n’est qu’une jolie invention et qu’en réalité ce sont les parents qui déposent tout un tas de paquets cadeaux au pied du sapin… À moins que… Et si le Père Noël existait pour de bon ? Si la jolie fête (quoi que teintée d’un soupçon de commercialisme) que nous célébrons se basait sur une légende plus sordide ? Celle d’une créature démoniaque et maléfique (l’école Buffy Summers vous apprendra que tous les démons ne sont pas forcément maléfiques, ahem.) vêtue de rouge (du sang de ses victimes peut-être)  arborant l’apparence d’un gros et vieux bonhomme ayant l’air innofensif qui, une fois l’an, pour le 25 décembre pénètre dans des demeures ornée de cheminées, chemin qu’il emprunte pour entrer, et habitée par de jeunes enfants. Papa Noël ne viendrait pas pour déposer des cadeaux mais plutôt pour en emmener pour lui. Des organes de jeunes enfants pour se régénérer, peut-être. Un cœur par-ci, un rein par-là, des poumons par ici… Dans un coin de sa tête notre petite bibliothécaire préférée nota de faire des recherches à propos de meurtres d’enfants perpétrés le jour de Noël et ce depuis des années….

Oui oui, en effet ! Alors que le charmant jeune homme qui lui avait foutu une frousse d’enfer avec simplement six petits mots l’avait débarrassée d’une partie de son encombrant fardeau en lui présentant des excuses, excuses qu’elle avait entendues mais comme si le son venait de très loin, à peine un écho, l’esprit de Caraïbe s’était fait la malle dans son monde parallèle à elle et ses pensées avaient suivi un cheminement tout personnel et m’est avis qu’elle devait avoir un bon regard vitreux pendant ce temps-là. Pas flippant pour deux sous ! Le son de la voix du jeune homme, cependant, en lui parvenant, la ramena à la tangible réalité. La franco-catalano-espagnole revint à elle en jetant un regard qu’elle espéra, avec le recul, normal, aux livres qu’elle tenait, au jeune homme et aux bouquins qu’il avait pris pour lui rendre service. « Oh, merci à vous. C’est très gentil à vous. » S’empressa-t-elle de répondre d’une voix qui lui parut horriblement aigüe à ses oreilles. « Mais ce n’est pas la peine de vous excusez, vous savez ? » Elle eut un rire qui n’était moqueur qu’envers elle. « Ce n’est absolument pas de votre faute si je suis une épouvantable distraite qui était perdue dans ses pensées. » Elle lui fit un clin d’œil avec un sourire. MAIS ATTENTION ! Pas en mode séductrice, elle venait à peine de le rencontrer quand même ! (Comment ça ça ne l’avait pas dérangée par le passé ? Et alors ? Il est où le rapport ? Ah ?! Il n’y en a … pas encore ? MAIS ?! ENFIN !), mais juste avec gentillesse, pour qu’il ne se sente plus mal à l’aise. Oui, peut-être qu’un simple sourire aurait fait l’affaire mais voilà… On parle de Caraïbe !

Elle le guida non loin de là vers une table où ils purent poser leur charge, avec respect et délicatesse (hey amour des livres oblige !) et ce fut seulement à ce moment-là que le cerveau de Caraïbe sembla percuter quant aux propos du jeune inconnu. « Étudiant en archéologie ? Mais ça doit être fascinant ! Il y a une période historique que vous préférez ? Une spécialité ? Enfin je ne sais pas si on parle de spécialités en archéologie mais j’imagine que les connaissances pour faire des fouilles en Égypte ne doivent pas être forcément les mêmes que s’il fallait les faire en Grèce, par exemple. Ou bien si ? Je me suis toujours demandé, quand il n’y avait pas d’écrit pour confirmer leurs hypothèses comment les archéologues et les historiens pouvaient décréter que tel endroit dans des ruines dont les murs ne tiennent même plus debout puisse être le salon, telle autre pièce la salle à manger ect. Le processus pour reconstruire la vie de nos ancêtres doit être absolument passionnant mais terriblement complexe aussi… je… » Elle fit silence brusquement en croisant le regard du jeune homme et revint à la question qu’il lui avait posé tantôt, avec une petite toux forcée comme pour se donner constance. « Mythes et légendes sur la métamorphose humaine… Les dieux changeurs de peaux… » Elle resta pensive quelques minutes. Troublée. TRÈS troublée. C’est que voyez-vous quand on vient de découvrir que les divinités existent bel et bien et qu’on vient justement à la bibliothèque pour chercher des informations à leur sujet rencontrer quelqu’un qui vient vous demander des renseignements pile poil sur la même chose avouez que c’est…SUSPECT ! Limite si elle ne le regarda pas en fronçant des sourcils. Mais, de fait, elle le dévisagea bien un instant avant de lui répondre. C’est que le petit allait finir par croire qu’elle était zarbi ! Euh… En fait elle l’était, bizarre, de toute façon… C’est que ce genre de coïncidences innocentes elle n’y croyait guère. Plus maintenant. Mais elle fit un effort pour ne pas lui sembler plus bizarre qu’elle ne l’était naturellement, et croyez-moi l’effort fourni était énorme (et pas certain de porter ses fruits) !

La jeune femme regarda les ouvrages qu’ils avaient déposé sur la table, en pris un dans chaque main pour en lire les titres avec attention.  « C’est un vaste sujet. Dans quelle mythologie exactement ? Dans la Greco-romaine l’exemple le plus connu est celui de Zeus qui utilisa des subterfuges et autres supercheries assez étranges pour séduire de simples mortelles, dans la mythologie celte on peut penser à Loki et son changement encore plus bizarre en jument… » La jeune femme, tout en parlant, comme si elle le faisait pour elle et non plus pour son interlocuteur, avait commencé à empiler quelques ouvrages. « C’est assez amusant. » lui dit-elle en se tournant à nouveau vers lui avec un petit sourire. « Je suis justement en train de faire des recherches sur les dieux et autres créatures fantastiques, sauf que je ne suis pas archéologue en herbe moi. Oui ça semble évident vu que, comme vous le savez, je travaille ici. » Elle rigola de façon un peu gênée. « Ce sont juste des recherches pour le plaisir… Je… Je sais pas si vous connaissez les forums rpg mais je me dis que j’aimerais bien en créer un sur le thème de la mythologie, sujet fascinant s’il en est mais je crains que mes souvenirs ne soient plus aussi précis que par le passé et… » Elle s’interrompit brusquement tout en posant sa main sur sa bouche. « Caraïbe tu parles beaucoup trop et tes explications n’intéressent pas monsieur… Pardon, je suis trop bavarde. » Si elle avait pu se métamorphoser en emoji à ce moment précis elle aurait été un rond jaune avec un sourire embarrassé et une énorme goutte d’eau coulant sur son front.


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MessageSujet: Re: Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé]   Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 24 Sep - 18:12



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Alexandre Durand & Caraïbe de Rochebrune

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« Bientôt plus ». A l’échelle d’un étudiant, sans doute. Parce que pour beaucoup d’autres gens le « bientôt » n’avait absolument pas la même signification, pas même un peu. Mon échelle de temps était à la fois lointaine et très court-termiste. Lointaine parce que je ne serais pas diplômé tout de suite ; mais court-termiste car au regard de ce que j’avais déjà purgé comme temps d’étude, ce qu’il me restait à accomplir était somme toute assez négligeable. Dans tous les cas, on ne pouvait pas dire que je me trouve être spécialement impatient d’en finir. Exercer ma mission de déicide à côté du reste de la construction d’une vie de jeune adulte, actif qui plus est, serait sans doute un équilibre compliqué et je serais assez frustré de voir quelques missions me passer sous le nez compte tenu de l’intérêt que je voyais déjà à la première mission que l’on m’avait officiellement assignée.


J’ai besoin d’aide, cela dit, pour avancer sur cette primo-incursion dans le monde des grands et celui des actions concrètes au service de mon institution. La jeune femme en face de moi semblait assez maladroite et ça répondait plutôt à l’archétype de la jeune bibliothécaire habile en matière de culture et de savoir, voir dans un débat, mais qui était moins à l’aise physiquement. Dans tous les cas, elle semblait assez avenante, avec juste ce qu’il fallait d’étourderie pour que ce soit assez mignon et pas trop redondant ni agaçant. Alors, je l’aidais bien volontiers, d’autant que l’utile qui était de me mettre dans ses bonnes grâces pour profiter de son savoir et de ses ressources pouvait s’allier à l’agréable de voir une jolie fille sourire. Bon après ce qu’on venait de vivre ces derniers jours au global… Ce serait sans doute quelque chose d’un peu trop impénitent que de chercher à nouveau à en profiter, mais le coup valait d’être tenté. Bon, elle avait quand même un drôle de regard, la minette. Comme si elle ressortait de soirée ou je ne sais pas, ‘lair absent, ailleurs, soit de celle qui avait fumé un pétard ou descendu un whisky pour se donner le courage d’affronter la journée, ou de celle qui pensait à quelque chose de bien plus important que ce qu’elle était concrétement en train de faire. Je me grattais l’arrière de la tête, répondant un rien gêné à sa franchise auto-destructrice.



| Oh ben si, quand même… Je vous ai fait peur. Si je ne vous avais pas prise par surprise, il n’y aurait pas eu d’incident… |


Et évidemment, on ne pouvait pas dire que j’avais fait exprès. Mais ça restait toujours la faute de l’importun, quelles que soient les circonstances. Je réagis mi figue mi raison à son sourire et à son clin d’œil. Est-ce qu’elle se montrait juste rassurante, voire complaisante, ou bien était-ce une tentative directe et frontale de drague ? Je me passais une main dans les cheveux, mais sans la moindre assurance. Quel genre de phénomène venais je de bousculer par mégarde ? Mais je la suivais quand même. Déjà parce que je suivais instinctivement les gens, en qui je nourrissais un minimum de confiance et une absence totale de méfiance. Ensuite parce que c’était plus fort encore avec les jolies filles. Enfin, parce que je me trouvais être dans une relation de nécessite avec elle, de besoin, et que forcément je n’aurais pas ce que j’étais venu chercher si je ne faisais pas l’effort d’aller à sa suite.


L’indication de mon activité éveille de l’intérêt en tout cas, chez la jolie brune. Elle parle vite, et beaucoup. Elle s’emballe, à tel point que son flot de paroles m’arrache un sourire et que je ne suis pas moqueur, mais un brin taquin, et que j’aime aussi quand ce que je fais suscite plus l’enthousiasme que l’ennui. Je pars même d’un petit rire ouvertement amusé, mais pas moqueur, quand la bibliothécaire se retrouve à passer outre le flot de ses pensées qui lui faisaient ouvrir la bouche plus vite encore, pour en revenir au sujet initial.



| Je suis spécialisé en Grèce Ancienne, mais comme ces gens ont jadis colonisé l’essentiel des rivages méditerranéens, ça me fait pas mal voyager. En ce moment, je conduis ma thèse auprès d’un spécialiste allemand des vestiges ioniens en asie mineure… Donc je passe pas mal de temps en Turquie. Il y a pire comme métier… Mais il y a plus concret et moins fastidieux aussi. En réalité, c’est un travail de longue haleine, qui semble bien chiant, puisque pour décréter l’utilité réelle de telle ou telle pièce c’est parfois le travail d’une vie. La majeure partie des gens ne comprend pas que l’on fasse autant d’efforts pour une connaissance qui n’avance pas vraiment le schmilblick. |


Je la dévisageais alors quand vint finalement le moment où elle répétait le thème de mes recherches et qu’elle semblait hésitante, empruntée. Est-ce qu’elle me prenait pour un personnage loufoque ? Et si c’était le cas… Et alors ? Le vieux Professeur Rudiger me soutenait souvent que le propre de l’archéologie, c’était de comprendre et de répondre au bizarre. Dans tous les cas… Ca me semblait vraiment de plus en plus chelou, ce regard qu’elle me lançait comme si je venais d’avouer que je participais à un sacrifice de vierges à la pleine lune, ou que j’aimais beaucoup les enfants avec une boule de sorbet à la framboise.


La drogue commençait à être une piste digne d’être étudiée.


La brune finit toutefois par se reprendre et elle parle de la mythologie, de ce que ça lui évoque. Mais aussi de forums « rpgs » et d’autres choses du genre. Je lui lâche un sourire en coin.



| Des forums de jeux de rôles ? Vous avez l’air d’avoir des goûts très particuliers, mademoiselle… Ca veut dire que genre quoi, vous jouez une déesse changeuse de forme ? L’idée que vous soyez en vrai je ne sais pas, moi… Aphrodite, ou Athéna, ça marche souvent sur les mecs ? |


J’étais vraiment intéressé par la réponse, et amusé en même temps. Pas moqueur, mais curieux d’un univers dont je ne saisissais qu’une seule chose ; jouer un rôle en public. Précisément ma vie, depuis déjà longtemps, et pour plus longtemps encore. Sauf si mon histoire s’arrêtait brutalement, évidemment.
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MessageSujet: Re: Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé]   Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé] EmptyJeu 30 Sep - 6:07

Alexandre & Caraïbe





Caraïbe faisait partie de ces individus étranges, parfois difficiles à cernes qui, ayant quitté trop vite le monde merveilleux de l’innocence avait grandi avant l’âge lui offrant ainsi une vision du monde différente à celle de la plupart des autres personnes. C’est ainsi que quand elle n’était pas pessimiste quant à la vie elle portait sur le monde un regard émerveillé et pouvait s’enthousiasmer comme une gamine quand elle acquérait  de nouvelles connaissances sur des sujets passionnants. Et justement le fait que le jeune homme qui lui avait fichu une frousse bleue (par pitié qu’il cesse de s’excuser et de parler inlassablement de cet incident car elle se sentait stupide d’être encore si maladroite telle une adolescente alors qu’elle avait la trentaine bon sang !) soit archéologue (ou étudiant mais qu’importe il en savait déjà sur le sujet bien plus qu’elle n’en saurait jamais) lui paraissait tout bonnement fascinant d’autant plus qu’il s’était spécialisé dans la Grèce Antique. « Mais ça doit être absolument passionnant que de voyager pour suivre leurs traces, comprendre grâce à des indices figés dans le temps la vie qu’ils menaient, les guerres qu’ils se livraient, leur façon de commercer entre autres choses et ce à des siècles de distance…  Il faut vraiment être un crétin fini pour ne pas comprendre l’importance de ce savoir… Comme si l’Histoire n’avait rien à nous apprendre, non mais franchement… Puis-je être indiscrète et vous demander comment vous est venue votre vocation de voyageur du temps ? »

Son flot de paroles sembla se tarir tandis qu’elle cherchait parmi les livres qu’elle avait pris en otages lesquels seraient les mieux adaptés à la demande du jeune homme. Et tandis qu’elle cherchait elle l’entendait lui répondre, lui décocha un regard, vit le sourire en coin qui vint illuminer quelque peu son visage lui donnant un air légèrement plus sympathique et moins renfrogné et elle en fit tomber le livre qu’elle tenait à la main (sur la table même cette fois-ci) alors qu’il lui…faisait un sous-entendu ? Genre comme si elle se servait des forums RPG pour… Pourquoi au juste ? Draguer ? Ou alors il insinuait qu’elle était de ce genre de folle se prenant pour des déesses ? Non mais de vraies folles hein ? Pas les vraies déesses existantes hein ?

Nooon…Bien sûr que non…Ses joues ne prirent pas une violente teinte rouge, voyons ! Où diable êtes-vous donc allé chercher une idée pareille, on se demande ! « Je…Je… A ver es que yo… » Elle se mit à bafouiller passant du français à l’espagnol, comme souvent d’ailleurs, sans s’en apercevoir. « Des goûts particuliers… Je sais pas si on peut dire ça… » Elle haussa les épaules en tentant de se reprendre tout en lui tendant trois ouvrages qu’elle avait trouvé. « Je… Le RPG est une forme d’évasion particulièrement plaisante je trouve… C’est stimulant d’écrire non pas seul mais en collaboration avec d’autres personnes qui peuvent être aux quatre coins du monde… D’échanger avec ces personnes permet aussi, enfin à mon avis, d’enrichir aussi son point de vue sur la façon de vivre à X ou Y endroit parce que forcément on ne parle pas QUE du RPG et puis ça peut créer des liens… Les amitiés virtuelles peuvent paraître fade mais elles ont du bon je trouve, on est plus libre d’être soit parce que justement il y a la distance…oui bon aussi on peut tomber sur des êtres menteurs et dangereux mais ce genre d’individus on peut les croiser n’importe où… Et puis surtout j’adore cet univers parce qu’on découvre des personnes qui écrivent merveilleusement bien et de les lire permet de s’évader d’une réalité parfois bien fade et morne et triste et… et bordel je dois être en train de t’ennuyer mon pauvre…Mais tais-toi donc Caraïbe ! » Acheva-t-elle avant de baisser la tête, faisant semblant de chercher quelque chose sur la table. Et fronçant les sourcils elle s’aperçut, avec retard, qu’elle était passée du vouvoiement au tutoiement sans crier gare. Foutues origines catalano-espagnoles ! Hé oui parce qu’en Espagne les hispanophones ont l’habitude de se tutoyer entre eux et le vouvoiement est assez rare !

Caraïbe, un peu inquiète de la réaction du blondinet lui lança un regard en coin tout en se mordant la lèvre inférieure. Si la plupart des gens se contre-foutent comme de leur première couche-culotte de l’opinion qu’ont les autres d’eux, Caraïbe malheureusement ressentait plutôt l’inverse et elle était toujours nerveuse, angoissée, mal à l’aise à l’idée qu’on puisse ne pas l’apprécier, la juger, la trouver trop-ci ou trop-ça et le pire de l’histoire c’est qu’elle savait pertinemment que le qualificatif de normale, décidemment, ne pourrais JAMAIS la décrire. Non mais c’était sûr, il allait s’enfuir en la traitant de barjot. ET COMMENT LUI EN VOULOIR HEIN !?

Et l’air de rien elle reporta le regard sur les livres tout en cherchant s’il y avait encore quelque chose qui pourrait intéresser le jeune homme… Mais non voyons ! Caraïbe de Rochebrune ne fut jamais une fille bizarre voyons… Juste un peu spéciale c’est tout…



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Caraïbe de Rochebrune
Caraïbe de Rochebrune
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Métier : Bibliothécaire
Age : 31 ans
Caractère : Hypersensible émotionnelle elle ressent toutes ses émotions de façon intense, sans juste milieu. Colérique, angoissée, stressée, souvent hystérique. S’énerve aussi facilement qu’elle se calme. Sait demander pardon. Dormeuse, rêveuse, distraite, maladroite. Adore cuisiner (et compense pas mal de trucs grâce à la nourriture). Empathique (trop). Adore les animaux. Distante ou collante, parfois obsessionnelle. Se lasse très vite des personnes qu’elle fréquente (sauf exceptions) et peut disparaître sans un mot. Gentille, généreuse, timide. Manque de confiance en elle. N’assume pas (toujours) ses envies et désirs et se ment à elle-même avec un incroyable talent alors que la plupart du temps elle est foncièrement franche et honnête. Compliqué. Bref une fille quoi (comme dirait Charles !)
J'évolue à : Paris
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MessageSujet: Re: Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé]   Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé] EmptyMer 6 Oct - 23:41



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Alexandre Durand & Caraïbe de Rochebrune

Bibliothèque, Faubourgs Saint Germain, Paris, 03 janvier 2020
Je plaisantais je plaisantais mais le malaise était bien réel. Pas par rapport à ses petits jeux, là. Evidemment que non, pas le moins du monde. Mais il n’en restait pas moins que je me disais que les dieux pouvaient vraiment être partout. Même dans cette jeune bibliothécaire, ou derrière un pseudo et un avatar sur internet. Je devais être prudent, dans tous les aspects de ma vie. Même maintenant. Même si la jeune femme en face de moi, pleine de vie et de maladresse, semblait être beaucoup de choses, mais pas divine stricto sensu. Ca ne voulait pas dire qu’elle était dévalorisée, à mes yeux. C’était même plutôt tout le contraire. Mais je me serinais de l’intérieur à propos de la prudence, qui devait me guider en toute chose. J’avais appris depuis un bon moment que chaque défaut de ma part pouvait signifier ma mort. Et plus que ça, la mort de collègues, que je pouvais estimer. Et que je pouvais apprécier, aussi.


Dont forcément ma propre sœur, Orphée…


La bibliothécaire en tout cas semble être assez enthousiaste à l’idée du parcours que je lui évoque à gros traits, et visiblement son imagination s’emballe. Je souris de bon cœur à toute cette énergie qui émane d’elle et je ne peux pas passer à côté de la fièvre de ma propre passion, qui semble toujours si rébarbative aux gens et qui pourtant semblait l’intéressait elle. Je saisissais la balle au vol.



| Un crétin fini… Vous n’êtes pas tendre ! Je préfère me dire que c’est mon « truc », celui d’autres passionnés, et tant pis pour les autres ? On est toujours le pauvre type de quelqu’un d’autre… C’est ce que je crois, en tout cas ! |


Mais sa question, elle, me prit au dépourvu et je fronçais les sourcils en réfléchissant à la réponse que je pouvais lui donner. Voyageur du temps, tiens. Ca c’était original. Il n’y avait qu’un vieux professeur d’histoire antique qui nous avait affûblés de ce surnom-là, jadis. Je réfléchissais un bon moment, en fait, et je devais vite chasser l’ombre qui passait alors sur mon visage.


| Je pense que ça vient de mon père. Il voyageait beaucoup, et faisait toujours des récits merveilleux des peuples et cultures qu’il rencontrait, tout en parlant de ce qu’ils étaient, jadis. |


Ce père que j’étais vite venu à haïr, littéralement. Assez pour vouloir le tuer, lui et tous ses congénères, pour ce qu’ils avaient infligé en premier lieu à ma mère, mais aussi aux milliards d’humains qui nous avaient précédés au fil des millénaires. Nous n’étions pas leurs jouets, et pourtant ils nous traitaient toujours comme quantités négligeables.


Heureusement, la jeune femme m’offre une diversion bienvenue en rougissant comme une pivoine et baragouine une succession rapide de syllabes comme si elle perdait littéralement son latin. Quelque chose d’assez rigolo auquel assister, somme toute. Je me saisis des bouquins qu’elle tend avec un sourire poli, mais un rien goguenard. Un peu moqueur, mais plus taquin qu’autre chose. Je comprenais la forme d’évasion qu’elle évoquait. Je me mets à rire doucement quand la brunette finit par se commander elle-même



| Je, et bien… C’est moi le passionné, ou c’est vous ? Merci pour les livres, en tout cas, j’ai déjà pas mal de choses à voir je crois avec ceux-là… |


Bon, j’hésitais, me grattais la nuque. J’avais un peu faire le connard avec elle et sa passion pour ce genre de jeu vidéo dont je n’avais rien compris du principe, si ce n’était qu’il permettait à la jeune femme, visiblement, de s’évader un peu.


| Vous savez, euh… Si vous voulez parler ou rencontrer des gens, les bars, c’est pas mal aussi. Je vais pas tarder à partir pour la Turquie, là, pour quelques semaines. Mais si vous voulez qu’on aille boire quelque chose à mon retour… Je préfère la bière. Mais un café, c’est pas si mal aussi. Et je peux vous promettre de n’être ni menteur, ni dangereux ! |


Si.
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MessageSujet: Re: Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé]   Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé] EmptyMer 13 Oct - 21:29

Alexandre & Caraïbe





« Oh ! Mais je sais être tendre quand les circonstances s’y prêtent. » Répondit-elle avec un petit sourire amusé sans même se rendre compte que sa phrase était porteuse d’un sous-entendu et que le jeune homme avec qui elle conversait aurait pu la mal interpréter. « Seulement je trouve révoltant que l’on puisse juger les gens sur ce qui les passionne dans la vie… Je veux dire… Qu’est-ce que les autres peuvent bien en avoir à faire si les goûts des gens ne correspondent pas aux leurs ? Est-ce que l’on ne vit que pour avoir l’approbation d’une société qui, de toute façon, marche sur la tête depuis des lustres ? Et pourtant Caraïbe, tellement peu en phase avec la société qu’elle jugeait aussi durement, ressentait le besoin pathologique d’être appréciée de tout le monde, détestant de ne pas l’être tout en se moquant en son for intérieur de l’opinion des autres. Paradoxal, n’est-il pas ?

Quand il évoqua le souvenir de son père qui, en lui racontant ses voyages avait éveillé en lui sa vocation, Caraïbe repensa à son propre père qui lui avait fait découvrir le plaisir de la lecture quand il la lui faisait le soir pour l’endormir. Histoires qui se glissaient dans son subconscient lui procurant de beaux rêves. « Nous avons ce point commun d’avoir des vocations qui nous viennent de nos pères. » Lui dit-elle avec un sourire attendrie tout en se passant  une main dans les cheveux. « Le mien avait pour habitude de me lire des histoires, le soir pour m’endormir en général. Je ne m’endormais jamais avant que l’histoire ne soit terminée et je l’obligeais souvent à inventer la suite, ne me contentant pas de la sempiternelle fin « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » mais… » Elle eut un petit rire amusé « Il n’était pas tellement doué pour inventer des histoires, mon père. Par contre il avait une bibliothèque qui semblait à mes yeux aussi immense que celle qu’offre la Bête à Belle dans le dessin animé de Disney et quand je fus en âge de lire je profitais des moments d’inattention de mon père pour lui piquer des livres. J’adorais toucher les pages, l’odeur de vieux papier s’en dégageant, le contact des couvertures, surtout celles en cuir… Je les admirais avant de savoir les lire. Seulement quand j’ai enfin pu comprendre les mots je lisais des livres déconseillés à ma tranche d’âge. Jusqu’au jour où mon père me surpris à lui prendre un livre, je savais que c’était mal alors je les cachais pour lire en secret mais au lieu de me gronder il se contenta de me guider dans mes choix, évitant ceux comprenant des actes sexuels que je n’étais pas en âge de comprendre, forcément… Ma mère aurait préféré que je continue à lire la version censurée de la petite sirène ou de Blanche-Neige ce qui a créé beaucoup de disputes entre eux et… » Elle s’interrompit et fronçât des sourcils. « Je suis encore en train de m’emballer, n’est-ce pas ? »  Ne s’était-elle pas dit après sa petite aventure avec Esus qu’elle allait essayer d’être un peu plus méfiante envers les inconnus car ils pouvaient cacher quelques secrets aussi surprenant que celui que lui avait révélé ledit Esus à savoir l’existence des dieux ?! Comme quoi… Elle s’était ouverte devant un joli minois étranger comme s’il s’était s’agit d’une connaissance de longue date… LOGIQUE ! Mais il semblait assez…gentil et ne pas s’agacer quand elle s’emballait et parlait trop. Un bon point.

Mais…Attendez une petite minute… Il…Il était en train de lui fixer un rencard ou… ? Sa façon de faire était assez mignonne mais elle prit Caraïbe totalement au dépourvu. Elle ne s’était pas du tout, mais alors pas du tout, attendu à ça. Il réussit à lui arracher un petit rire avec sa promesse de n’être ni menteur ni  dangereux…. La bibliothécaire devint un peu rouge aux joues et se passa une main dans les cheveux. «Je préfère la bière moi aussi… Je serais ravie de vous revoir à votre retour mais… Je ne sais même pas comment vous vous appelez… Qui devrais-je demander ? Le mignon petit blond ayant effrayé une bibliothécaire un peu trop dans la lune ? » Plaisanta-t-elle tout en se demandant si elle devait attendre qu’il lui demande son numéro, le lui passer d’office ou peut-être qu’avec un peu de chance il lui donnerait le sien de lui-même…



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MessageSujet: Re: Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé]   Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé] EmptySam 6 Nov - 15:32



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Alexandre Durand & Caraïbe de Rochebrune

Bibliothèque, Faubourgs Saint Germain, Paris, 03 janvier 2020
Je n’étais pas forcément venu dans ce genre de dispositions, au départ. Ce n’était pas quelque chose que je préméditais, comme les soirées précédentes, à vrai dire. J’étais du genre impulsif en la matière. Forcément, je gardais les crocs, et les sens en alerte. Je n’avais pas eu de copine depuis des lustres, du moins, pas de copine en dehors de partenaires éphémères qui se tiraient bien vite quand elles comprenaient que je n’étais jamais là ou presque, et que j’étais prêt à tout sauf à parler de moi et de ma vie. En général, les filles d’aujourd’hui, à part celles qui recherchaient simplement un coup d’un soir, attendaient bien plus d’un potentiel petit ami que ce que j’étais ordinairement prêt à offrir.


| Ah oui, tendre ? A quel point ? |


Je ne comptais pas lui laisser le moindre répit. Je ne pensais pas la laisser s’en tirer à si bon compte. Du moins, pas tant qu’elle me tendrait des perches pareilles. Je souris à ce qu’elle dit, s’emportant à demi pour défendre les gens de passion.


| Bah… Tout le monde juge tout le monde, et depuis la nuit des temps. On s’en fiche, au fond. Il suffit d’assumer ce qu’on fait, et tant pis pour les autres. |


Vision sans doute simpliste… Voire pire encore. Mais au fond qu’importe, non ? La jeune femme m’explique qu’elle aussi, elle se contentait surtout de suivre les traces de son père. Autant dire que c’était encore très commun de nos jours, malgré les querelles générationnelles, malgré tous les soucis que nous entretenions avec nos prédécesseurs. La jeune femme m’explique qu’elle est depuis toujours passionnée par les histoires, depuis qu’elle est enfant. Moi aussi, j’étais passionné, jadis. Mais ça avait vite changé, quand j’avais compris que les monstres des histoires étaient bien réels, et qu’il n’y avait que très peu de chances de passer au travers au cours de son existence. Je comprenais en tout cas son amour et son intérêt pour les ouvrages. Les belles bibliothèques, ça claque toujours. J’éclate de rire devant son lot monologue, avant de toucher son avant bras du bout des doigts comme pour la stopper, pour provoquer le retour rapide en arrière vers une information essentielle qui m’échappait quelque peu.


| Quoi ? Non mais vous déconnez, il y a des versions non censurées des disneys ? Ah ouais, les mythes ! Mais c’est si trash que ça ? Et vous, vous avez fourré votre nez dedans ? Ah, c’est trop fort, la tête qu’à dû faire votre mère quand elle a compris que vous ne pourriez plus jamais regarder Blanche-Neige de la même façon ! |


Je n’étais pas moqueur à proprement parler, mais ça ne m’empêchait pas de trouver l’anecdote particulièrement cocasse compte tenu de la situation. Je souris, alors, et lui file mon numéro en débouchant un stylo produit de ma poche intérieure, avant de lui griffonner sur un bout de papier ; je gardais souvent des enveloppes pliées en plusieurs fois dans mon portefeuille pour me noter des penses bêtes. Celui-là serait pour elle.


| Je devrais rentrer dans deux semaines. Je m’appelle Alexandre, mais vous pouvez m’appeler « mignon garçon », ça me va aussi. Et vous, « bibliothécaire mignonne » ? |

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MessageSujet: Re: Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé]   Stalking the big cat [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 19 Nov - 5:22

Alexandre & Caraïbe





Un jour viendra, malheureusement il semblerait que très lointain, où Caraïbe de Rochebrune apprendra toutes les subtilités de l’art de la conversation afin de ne plus laisser la moindre petite parole franchir le seuil de ses lèvres sans en avoir au préalable mesure toutes les interprétations possibles à leur donner afin d’éviter à nouveau de se mettre dans une position gênante. Un jour, peut-être… Mais trop tard. Alors qu’elle n’y avait vu aucune malice en lui disant qu’elle savoir se montrer tendre, le jeune homme avait, de bien entendu et comment lui en vouloir ?, interrogé Caraïbe afin de lui demander jusqu’à quel point elle savait l’être, tendre, et ce n’est qu’en entendant le ton qu’il avait utilisé pour poser la question qu’elle s’était rendu compte qu’effectivement il pouvait y avoir méprise. Le côté enfantin de sa personnalité reprit une fois le dessus alors qu’elle se passait nerveusement une main dans les cheveux tout en bredouillant nerveusement :

-Je…Enfin je ne voulais pas dire que… Il n’y avait pas de sous-entendu comme quoi…enfin vous voyez… Je pensais aux moments familiaux, aux câlins avec mes animaux, j’ai deux chats que j’adore, ou même pas forcément à de la tendresse physique c’était aussi une façon de dire que je peux être gentille et que… enfin je… j’essayais pas de tendre une perche comme vous draguez ou faire un sous-entendu sexuel pour… Elle s’interrompit, les joues une nouvelle fois en feu et fit semblant de le fusiller du regard. -Non mais dites-moi jeune homme ! Ne seriez-vous point un peu en train de me mettre dans l’embarras exprès pour me taquiner ?

De fait, ce petit intermède avec ce jeune homme ne lui était pas désagréable, au contraire. Ça apportait à sa vie un peu de piment et un véritable souffle de légèreté qui étaient bienvenus. Passée la peur elle avait commencé à le trouver sympathique, ce garçon, et elle n’avait pas véritablement envie que la conversation prenne fin. Et c’était assez rare pour la demoiselle parce que la plupart du temps elle était d’un premier contact assez désagréable, se montrant sous son meilleur jour que lorsqu’elle était en recherche d’un/e partenaire sexuel/le, ne se liant qu’avec difficulté avec les autres. L’humanité ce mystère ! Et dire la première connerie lui traversant l’esprit n’aidait pas vraiment, assujettie comme elle l’était à ses émotions…

Alors qu’elle avait l’impression de parler sans ne rien dire de bien passionnant, et elle avait ce fort sentiment même si elle était tout bonnement incapable de fermer son grand clapet à sornettes, elle eut la surprise de voir le jeune homme réagir comme s’il était véritablement intéressé par les anecdotes soporifiques de son enfance, ce qui eut pour effet de la faire sourire.

-Si me souvenirs sont exacts je devais avoir à peu près 8 ans le jour où j’ai découvert que Disney avait passablement édulcoré les contes dont il s’est inspiré pour vendre du rêve aux enfants… Et je dois dire que de découvrir que la Belle au bois dormant s’éveilla de son profond sommeil non pas par la magie d’un baiser d’amour donné par son prince par si charmant que cela mais par un de ses marmots né d’un des nombreux viols dont elle avait été victime…Bah ça fout quand même un choc. J’étais pas vraiment en âge de comprendre ce qu’est un viol, à 8 ans on ne connait pas vraiment grand-chose à  la sexualité, mais la façon dont c’était écrit laissait clairement entendre que c’était mal… Ça fout un coup quand même ! Il y a ensuite Cendrillon et Blanche-Neige qui, loin d’être aussi bonnes et douces que ce que l’on nous a fait croire se sont montrées au contraire revancharde et cruelles… Ceci dit elles avaient pas vraiment tort… Blanche-Neige c’était quand même sa propre mère qui voulait la tuer, excusez du peu ! Mais en fait, celle qui m’a le plus choqué c’est la véritable histoire de la petite sirène. Le prince, qui ne s’appelle même pas Éric en plus ! Trahison !, ne tombe pas sous son charme. Il rencontre une femme sur la plage après avoir été sauvé de la noyage par sa sirène et imagine que c’est elle sa sauveuse et à force de se rencontrer ils tombent amoureux et décident de se marier au grand dam de la sirène qui avait vendu sa voix à la sorcière des mers pour avoir des jambes. Enfin vendu sa voix… pas vraiment en fait…elle avait carrément tranché sa langue ! Mais le petit hic : si son prince en épousait une autre elle, elle devait mourir… Sauf si, après pacte fait par ses sœurs auprès de la sorcière (qui ne porte même pas le nom d’Ursula !) elle tue les jeunes mariés dans leur sommeil… Mais quand elle les voit endormis paisiblement l’un contre l’autre elle peut pas le faire… Elle choisit la mort. Et finalement son acte de bonté la fait rejoindre je ne sais plus quelles créatures célestes… Moi qui ai toujours adoré ce Disney tout en reprochant à Ariel de devenir humaine… Non mais quelle idée de devenir humaine quand on est sirène aussi ! Et une fois encore je parle beaucoup trop… Mais il ne faut pas me laisser faire enfin ! Sauf si vous êtes insomniaques et que vous voulez dormir.
Ou comment présenter ses excuses pour avoir la langue trop pendue à la sauce Caraïbe… Caraïbe qui regarda le jeune homme sortir un stylo de sa poche ainsi qu’un bout de papier et y griffonner dessus avec un petit sourire, résistant à grande peine de porter son pouce à sa bouche pour en mordre son ongle. Mauvaise manie ! Sa façon de se présenter l’amusa grandement, la faisant rigoler doucement. Et lui faisant aussi piquer un fard quand il la qualifia de mignonne. C’était…agréable.

-Enchantée de vous connaître, Alexandre. Je vous préviens, on pourrait peut-être passer au tutoiement ? Dans mes langues maternelles, et c’est le cas de le dire, le tutoiement est plus usuel que le vouvoiement, c’est de suite plus chaleureux…Donc je voulais dire je te préviens…c’est d’accord pour le « tu », hein ?, je porte un prénom assez peu courant… Je m’appelle Caraïbe...

Comment allait-il réagir ? Mystère et boule de gomme ! D’aussi loin qu’elle se souvienne elle n’avait encore jamais rencontré quiconque ne tiquant pas sur son prénom pour le moins original. C’était comme ça… Le pire étant qu’il apportait son lot de surnoms à la mords-moi le nœud tel que Carambar… Ce qui n’aurait pas vraiment du embêter une gourmande comme elle… Tandis qu’elle attendait elle écrivait son propre numéro dans son cahier, arrachant la feuille qui se déchira manquant de peu les chiffres qu’elle venait d’inscrire, plia du mieux qu’elle pu le morceau de papier et le tandis au jeune homme. Elle se souvenait d’avoir vu, dans un film ou une série, quelqu’un écrivant au feutre son numéro de téléphone au creux de la main d’un homme mais non seulement elle n’avait pas de feutre sous la main mais en plus ça aurait été un coup ce que le feutre s’efface… Idée séduisante à l’écran, débile dans la vraie vie !

-Et voilà jeune homme ! Vous avez mon numéro, j’attendrais un message ou un appel de votre part pour me prévenir de votre retour !

Alors non, elle n’avait pas oublié qu’elle lui avait proposé le tutoiement mais de le vouvoyer comme ça était comme un jeu pour elle… Quelque chose qu’elle faisait comme ça, sans calcul. En vrai elle avait envie de lui dire qu’elle avait la célèbre application pour smartphones permettant d’échanger des messages instantanément grâce à cette merveilleuse invention qu’est Internet mais elle n’osa pas parce que wow ça fait un peu meuf désespérée qui s’emballe et aussi parce que…baaah voilà quoi… Chaque chose en son temps. Façon s’il l’avait lui aussi, il la verrait bien en contact disponibles une fois son numéro enregistré donc s’il avait envie d’envoyer un coucou il le ferait et puis voilà…



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Caraïbe de Rochebrune
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J'évolue à : Paris
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Stalking the Big Cat
Alexandre Durand & Caraïbe de Rochebrune

Bibliothèque, Faubourgs Saint Germain, Paris, 03 janvier 2020
Je devais partir, le temps filait vite, et j’avais trop souvent connu des gens qui loupaient leur avion pour des causes assez inattendues. Discuter avec une charmante inconnue faisait évidemment partie de ces raisons-là. Bien évidemment, je ne pouvais pas couper court comme le dernier des malpropres ; ça ne se faisait tout simplement pas, et si j’avais filé rencard à la brunette c’était pas pour tout saloper derrière. Il n’en restait pas moins que je devais couper court pour la bonne cause. Mon père adoptif m’avait toujours parlé du « bon moment » avec les filles. Loin de faire de moi uniquement un déicide convaincu, il m’avait aussi beaucoup apporté, sur un plan plus personnel. Nous avions mis un long moment à développer une certaine connivence, mais elle était finalement bien réelle, et profonde. Il m’avait dit qu’avec les femmes comme en affaires, il fallait faire naître le besoin, laisser le prix monter un peu, avant de finalement y répondre. Il ne s’agissait pas de laisser en plan, mais juste de « laisser monter la mayonnaise », en quelque sorte.


Je prenais grand plaisir en tout cas, à la pousser dans ses retranchements, à la pousser à la faute. Comme si ses pieds ne quittaient jamais vraiment une ligne rouge invisible, et qu’il était possible de constamment l’empourprer alors qu’elle s’empêtrait de plus en plus dans des draps trop sales pour elle. Je ne nourrissais aucune mauvaise intention à son endroit, et je ne pouvais pas non plus dire que ça m’amusait plus de la voir se tordre dans tous les sens pour se sortir de là que ce qui pointait, je l’espérais réellement, dans les sous entendus de ses propos. Toutefois, je savais aussi que la frontière était bien mince entre taquinerie, drague, et harcèlement.



| Ah merde alors, c’est bien dommage. N’empêche que c’est vous qui l’avez dit, pas vrai ? Je sais ce que vous avez dit, voilà, il est trop tard pour revenir en arrière. |


Et prendre pour acquis toutes ces bêtises me convenait très bien aussi. Je me rendais compte aussi que cette jeune femme était très avenante. Déjà, parce qu’elle ne s’était pas du tout effarouchée de la façon dont je lui étais rentré dedans. Ensuite, parce qu’elle n’avait pas pris non plus le parti de s’offusquer ni de mes taquineries, ni de mes sous entendus grivois. Ensuite, elle était plutôt jolie, aussi. Relativement menue, très fine, je les aimais d’ordinaire un peu plus en chair. Mais elle avait un sacré sourire, et de grands yeux sombres dans lesquels il était facile de se plonger. Et il y avait quelque chose en elle, dans son tempérament, qui me faisait gronder le diaphragme. Je savais qu’en la poussant vers Disney et ce sujet-là, pour avoir un peu suivi ce qui se disait sur les réseaux sociaux, je ne serais sans doute pas déçu pour un sou de ce que j’entendrais. Forcément, je prends un air plus grave, pour en savoir un tout petit peu sur le sujet et aussi par prudence élémentaire ; je ne pouvais pas encore savoir à quel point la brunette pouvait prendre –ou non- les choses à cœur. J’attendais l’ouverture pour la saillie lancée à point nommé, sur le ton de la conversation.


| Si je voulais dormir, ce n’est pas avec vous que je passerais la nuit, c’est sûr. |


Bam, on pourrait me taxer d’arrogance, mais certainement pas de lenteur. Et je ne laissais pas le temps de réagir, avant de reprendre.


| Et puis, j’en retiens aussi votre attirance pour le pervers, le glauque, et le fait-divers horrible… |


De là à la traiter de perverse, il n’y avait qu’un pas, que je ne me décidais toutefois pas à franchir tout à fait. Pas la première rencontre. La seconde, peut être. J’avais envie d’une seconde, et j’en avais d’autant plus envie que je ne savais pas du tout de quoi demain serait fait. En m’attaquant à une divinité changeuse de forme, capable d’arracher des membres à des êtres humains, j’allais peut être abolir toute possibilité de pouvoir séduire une femme et passer du temps avec. Mais la perspective d’essayer, en tout cas, me convenait plutôt bien. Je note qu’elle parle plusieurs langues, et qu’elle s’appelle Caraïbe. Décidément, c’était trop fort. Je lui réponds, sourire de gamin jusqu’aux oreilles. Espiègle jusqu’au bout des ongles.


| Plus chaleureux, hein ? Et quand on s’appelle Caraïbe, c’est une spécialité, la chaleur ? Bon, c’est pas tout ça, mais je te dis à bientôt, alors. Et peut être que tu m’en diras plus sur les langues que tu parles, et que je t’en dirais plus sur les miennes aussi. |


Je lui fais un clin d’œil, avant de mettre mon livre dans mon sac, d’agiter mon téléphone en mode « on verra quand tu m’appelleras », et je me tire, après un dernier coup d’œil par-dessus mon épaule
(c) DΛNDELION

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