Rendez-vous divin (Maël et Caraïbe)

Maël & Caraïbe

Rendez-vous divin

Tout un tas de pensées incohérentes se mélangeaient dans la tête de Caraïbe quand elle revint chez elle ce jour-là. Sa collègue s’était précipitée vers elle en la voyant ressortir des toilettes avec Maël à qui elle avait décoché un regard noir. La tenue de Caraïbe était chiffonnée mais la bonne dame, qui devait avoir la cinquantaine, au lieu de s’imaginer que sa timide collège avait pu se laisser aller à une petite baise avec un inconnu, pensa que, peut-être, ce mastodonte à la tête peu engageante avait fait du mal à la petite. Elle la prit par les épaules pour la mener vers le bureau en lui demandant à l’oreille si tout allait bien. Notre jeune catalane lui expliqua l’incident dont elle avait été victime, exagérant les difficultés qu’avait eu « le secourable inconnu » pour l’aider et annonçant qu’elle devait prévenir la maintenance. «Tu es sûre que tout va bien ? » « Oui, bien sûr. J’ai juste très froid… Monsieur a été assez aimable pour surveiller la porte afin que personne ne rentre pendant que j’essayais de me réchauffer au sèche-mains mais je suis frigorifiée. » « Rentre chez toi ma petite, fais-toi couler un bon bain chaud et prépares-toi un bon thé. Mais tu es sûr que…enfin… Caraïbe tu es belle comme un cœur mais naïve comme une enfant de 10 ans. » L’intéressée avait froncé les sourcils avec une moue boudeuse. « Il n’a pas abusé de toi, tu es sûre ? Un homme et une femme dans des toilettes seuls… Une femme fragile en plus… Il ne t’a rien fait ? » Caraïbe avait sourie, amusée non pas de la question mais de la réponse qu’elle s’apprêtait à donner. « Le parfait gentleman. Ne vous inquiétez pas pour moi, son comportement a été parfait. Il a été très gentil. Merci infiniment de votre sollicitude, Pétunia. » Elle récupéra sa veste, remis ses ballerines aux pieds (car oui mademoiselle marchait sur le parquet de la bibliothèque pieds nus !) et après avoir à nouveau remercie Pétunia et échanger un regard avec Maël, elle était partie, direction son petit chez elle.

Une fois dans son appartement elle fut littéralement incapable de tenir en place. Elle se sécha les cheveux et utilisa l’appareil sur son corps (Vous aviez pas encore remarqué que la demoiselle était un brin spéciale ?) qu’elle avait dénudé et après avoir hésité un instant elle s’habilla, passa un débardeur, un pantalon de jogging avec sa veste assortie) et sortie à nouveau sous le regard réprobateur d’Ursula et Hadès qui auraient bien voulu des câlins. Elle avait mis ses écouteurs et sur sa playlist écoutait Johnny Hallyday à s’en faire mal aux oreilles. (Pour cause de volume trop fort hein ? Pas parce que Johnny chantait mal ce qui n’est évidemment pas le cas ! Vive Johnny Hallyday nameo !) Une fois dans la rue elle commença à courir sans faire attention à l’endroit où elle allait, les rues par lesquelles elle passait, manquant plusieurs fois de renverser quelqu’un.

Elle ne rentra chez elle qu’au coucher du soleil, peinant à respirer, avec un point de côté et la gorge plus sèche que le désert du Sahara. Elle se débarrassa de ses chaussures et chaussettes à l’entrée puis alla dans la cuisine prendre une bouteille d’eau. Qu’elle but, presque en une traite. Elle se sentait plus calme, maintenant. Sa psy avait eu raison de lui conseiller de partir courir quand elle se sentait sur le point de perdre le contrôle de ses émotions. Faire du sport lui permettait de se canaliser. Étonnant sachant que tout au long de sa scolarité elle avait séché les cours de sport sauf quand il s’agissait de tennis. Et notre petite rebelle trouvait toujours une remarque à faire au prof quant à ce sport, le seul, qu’elle pratiquait depuis l’enfance avec un talent tout particulier. Le dernier s’en était arraché les cheveux mais il l’avait cherché lui aussi… Sérieusement, comment peut-on avoir la prétention d’enseigner le tennis et de déclarer qu’en DOUBLE les balles dans le couloir sont DEHORS ?! Peu importe, ne nous éloignons pas trop de notre sujet.

C’est donc détendue que Caraïbe entra dans sa baignoire pour faire couler de l’eau brûlante sur son corps endolori. Elle y resta longtemps, à se laver et à réfléchir quant à ce qu’elle avait vu et entendu plus tôt dans la journée et ne fut tirée de ses pensées que lorsque l’eau, tiède, devint froide. Avec un cri la jeune femme tourna le robinet avant d’essorer ses cheveux, de les enrouler dans une serviette, de passer son peignoir et d’aller dans sa chambre. Assise devant sa coiffeuse et elle se regarda longtemps dans le miroir. Puis elle attrapa la carte de visite que lui avait donnée Maël, la faisant tourner et retourner dans ses mains. Devait-elle y aller ? L’infirme partie rationnelle de son cerveau (si si elle avait une TOUTE petite partie de son cerveau qui était rationnelle !) lui hurlait de ne pas y aller, de déchirer la carte en petits morceaux, de partir en vacances à Barcelone ou la Costa Brava, et de surtout surtout surtout ne plus le revoir ni y penser. Mais est-ce que Caraïbe était femme à être rationnelle ? Vous surprendrais-je si je vous dis que non ? Ah ! Je me disais aussi.

C’est donc en se séchant les cheveux que la demoiselle décida de se rendre chez lui. Curieusement notre athée convaincue était persuadé qu’il ne lui avait pas menti. Preuve était faite avec sa blessure qui avait guérie miraculeusement, non ? Un trucage ? Mouais…Dans quel but ? Non. Elle le savait au plus profond d’elle-même. Il n’avait pas menti… Et non, elle n’avait pas cette certitude parce que le monsieur l’avait baisée comme un dieu. (N’applaudissez pas le jeu de mots !... M’enfin c’était ironique ! Allez, j’attends ! On applaudit, hop !) Sans oublier de mettre des sous-vêtements, (Hé oui cette fois la culotte alla de pair avec le soutien-gorge. Vous voulez des détails, bande de petits pervers ? Vous allez être déçus, noirs tout simples. Pas de dentelle, de transparence ou de string…le basique du basique mais CONFORTABLES !), elle enfila un jean bleu clair et un pull en laine blanche sur un débardeur noir, les deux ayant un décolleté en V, ainsi qu’une veste en similicuir noire. Et après un câlin à ses chats râleurs (et ce malgré les gamelles pleines) Caraïbe ressorti de chez elle pour prendre sa voiture. Son petit palpitant lui battait à la chamade mais un peu d’appréhension…

Une fois garée devant chez Maël, un dieu putain un DIEU !, elle resta longtemps, à regarder l’habitation derrière son volant. Hésitante. Hé ouais ! Bah oui elle se demandait pas si elle allait pas tomber dans un quelconque traquenard…On sait jamais après tout ce que des ravisseurs pourraient faire pour du pognon… Hé ouais ! Faut pas oublier qu’elle était l’une des héritières d’une très riche famille… Un enlèvement contre rançon…

« Arrête ta foutue parano Caraïbe. Lève ton cul et sort de cette voiture ! » Inspirant un bon coup la jeune femme coupa le moteur, saisit son sac à mains et descendit de son véhicule pour se diriger d’un pas qui se voulait ferme vers la porte. Sa main se leva, hésita et elle manqua de faire demi-tour avant de finalement oser sonner… Pendant qu’elle attendait de voir s’il allait lui ouvrir elle se tordait les mains, jouait nerveusement avec une mèche de cheveux… Et la porte s’ouvrit.

Bordel ! Mais comment elle allait s’adresser à lui ? Elle allait dire quoi ? Elle n’avait rien prévu… Elle qui prévoyait TOUJOURS ce qu’elle devait dire quand elle devait…parler à quelqu’un… Elle n’eut pas le temps de réfléchir que déjà il ouvrait la porte. « Euh…Salut… Je… je te dérange ? Si c’est le cas je peux revenir un autre moment hein ? Il est un peu tard et… » Attendez ! Il ne lui avait justement pas dit qu’il l’attendrait ? Alors pourquoi dérangerait-elle ? Hein ? « Euh… Tu vas bien ? » Et dans sa tête elle se faisait un « facepalm » douloureux pour son front tellement elle était affligée d’être aussi… aussi Caraïbe !

:copyright: Chieuze

Problème de tuyauterie m'dame ?

@Caraïbe de Rochebrune & Maël Eschene

Domaine d'Esus - descriptif -:

De retour chez moi j'avais pris foutu mes fringues au sale et avais pris une douche bienvenue. Garder la bite qui colle n'était jamais très agréable aussi une fois propre je me servis un petit rhum caramélisé et allait me détendre un peu dans une partie de mon loft qui avait pour fonction d'être la pièce à vivre genre salon donnant sur une cuisine ouverte. Posé dans mon fauteuil, j'attrapai l'une de mes guitares - l'acoustique - et commençai à en faire vibrer les cordes. Je ne jouais rien de précis, laissant mes doigts évoluer sans intention. En cet instant précis je ne pensais à rien d'autre.

Je comptais attendre tranquillement de voir si Caraïbe allait venir chez moi pour en apprendre davantage suite à ma petite révélation. Je passais un jean et un simple t-shirt noir avant d'aller faire un tour dans mon double atelier, à savoir le double hangar sur l'autre partie de ma propriété. Je rangeais un peu ma paperasse, puis me mis à travailler le bois avec un ciseau à bois et un maillet pour une taille précise. Ne voyant pas le temps passer, après quelques heures, je fus tiré de mes pensées par le son de la sonnette de mon portail. Je posai mes outils et me lavai les mains rapidement avant d'aller accueillir celui ou elle qui venait de signaler sa présence.

Hello, gorgeous. dis-je pour l'accueillir d'un sourire léger mais amusé.

Détends-toi Caraïbe, nul besoin de changer nos rapports tous récents. ajoutai-je pour qu'elle déstresse un peu et ne s'imagine pas me devoir une quelconque solennité. Viens.

Passant devant la boutique attenante au double hangar de mon atelier, je la guidais sur le chemin qui menait jusqu'à ma demeure, un peu plus loins sur ma propriété, dissimulée par de grandes haies. Cela ne pris pas plus de cinq minutes, aussi l'invitai-je à nouveau à me suivre en passant le pas de ma porte.

Tu veux boire quelque chose, alcoolisé ou non? lui proposai-je en l'invitant à présent à prendre place dans l'un des fauteuils ou canapés du salon.

Alors, dis-moi, tu as réussi à digérer cette découverte quant à l'existence du divin, qui va bien au-delà du dieu unique et sa progéniture? lui demandai-je en ouvrant la table basse pour qu'elle puisse avoir un aperçu de ce que j'avais immédiatement sous la main pour se désaltérer, et surtout qu'elle se détende un peu.

J'ai d'autres trucs dans le bar, si tu veux. précisai-je encore avant de me taire et d'attendre sa réaction.

Maël & Caraïbe

Rendez-vous divin

Notre petite franco-catalane suivit Maël en restant un peu en retrait. Elle était, allez savoir pourquoi, beaucoup moins intimidée quand il s’agissait de l’allumer dans les toilettes sur son lieu de travail qu’en cet instant précis sur sa propriété qu’elle regardait avec curiosité. Il ne lui était même pas venu à l’esprit qu’un dieu puisse avoir une quelconque activité… et encore moins un travail et désormais elle se demandait ce qu’il pouvait bien faire. Un dieu devant gagner sa vie comme un simple mortel… N’était-ce pas un peu bizarre ? Allons bon ! Voilà que mademoiselle s’étonnait qu’un dieu ait à gagner de l’argent… Non sérieusement ? Oh gamine réveille-toi tu viens d’apprendre que les dieux sont réels !

Une fois qu’ils eurent passé le pas de la porte de chez lui, tandis qu’elle regardait avec de grands yeux autour d’elle, s’étant peut-être attendue à une demeure disons majestueuse, à la hauteur d’un DIEU, mais en fin de compte peut-être n’était-ce pas là quelque chose qui allait avec Maël. Pour le peu qu’elle connaissait de lui… Tiens que savait-elle de lui, d’ailleurs ? 1) qu’il n’avait pas hésité à lui porter secours 2) qu’il baisait comme un dieu (effectivement hein ?) 3) qu’il était un dieu et 4) qu’il ne semblait pas avoir l’air de se la péter pour autant par rapport à sa condition divine. Et c’est là qu’elle se reposa encore une fois une question qui lui était venue plus d’une fois en tête mais qu’elle n’osa pas reformuler. « Mais que pouvait-il donc avoir vu en elle de si spécial pour choisir de lui dévoiler la vérité à son propos ? Elle avait fait quoi de si étonnant si ce n’était de s’offrir à lui au bout de cinq minutes ? Incompréhensible ! » Comme n’importe quel homme un tant soit peu galant il lui proposa une boisson, alcoolisée ou non, après l’avoir laissée s’installer dans un canapé. « Je... » Elle hésita. D’un côté elle avait la gorge sèche et aurait bien voulu une bonne bière bien fraîche mais de l’autre… hé bien croyez-le ou non mais, et malgré leur précédent intimité, elle avait honte de demander quoi que ce soit. D’autant plus que vues les circonstances il valait peut-être mieux éviter l’alcool ! « Je veux bien un verre de jus de fruits si tu as ça… » Finit-elle par demander timidement. Quand il l’informa qu’il avait d’autres boissons dans le bar elle rigola doucement. « Serait-ce donc qu’un dieu est insensible à l’alcool ? » Demanda-t-elle légèrement détendue.

Elle passa une main dans ses cheveux, posa son sac à main à côté d’elle sur le canapé et le regarda pour enfin répondre à sa première question. « C’est assez déconcertant… on va dire ça comme ça ouais… J’ai tellement de questions qui se bousculent dans ma tête que j’ai l’impression que je vais perdre pieds… Je suis allée courir pendant des heures pour remettre un peu d’ordre dans mes idées et je suis pas sûre d’avoir tellement pu réussir… C’est… putain de merde quoi ! Les dieux existent ! Mais vous êtes combien ? Lesquels dieux ? Genre tu m’as dit le dieu unique mais… Quels sont les autres ? Les dieux indiens ? Égyptiens ? Gréco-romains… ? Le diable est-il vrai lui aussi ? Les archanges et tout… ? Je… Et… Mais…Comment vous êtes venus au monde ? QUI a créé le monde ? Qui est l’abruti congénital ayant créé des êtres aussi imparfaits que les humains ? Pourquoi vous les laissez se tuer entre eux ? Je… Pourquoi vous vous cachez ? Vous êtes des dieux ! On devrait pas être soumis devant vous ? Ouais non remarque c’est peut-être pas plus mal comme ça parce que le côté soumissions m’emballe pas plus que ça… » Silence et joues rouges. Baissant le regard Caraïbe murmura « Pardon. » quand elle se rendit compte qu’elle avait été un véritable moulin à paroles. Silencieuse ou trop bavarde notre chère demoiselle ne connaissait pas de juste milieu…Comme souvent et dans pleins d’autres domaines, d’ailleurs !

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Problème de tuyauterie m'dame ?

@Caraïbe de Rochebrune & Maël Eschene

Après sa requête pour une boisson non alcoolisée je me levai vers le frigo de mon bar sortir deux jus de fruit, pomme et raisin. Rien de fou mais les jus n'étaient pas ma spécialité. Je revins prendre place face à elle en déposant cela devant elle et répondis à sa première question plutôt amusante.

Insensible non, mais tout est question de quantité. dis-je en esquissant un sourire en me remémorant les nombreuses nuits d'ivresse partagées avec mes frères à une époque qui me semblaient bien lointaines. Une fois assis je lui portai toute mon attention et analysai l'ensemble de ses questions, et elles furent nombreuses.

Eh bien... lui dis-je en esquissant un sourire amusé.

En vérité c'est plutôt simple, et à l'opposé de ce qu'affirment l'ensemble des religions, officielles ou non. débutai-je avant de poursuivre mon exposé.

Les choses que l’on possède finissent par nous posséder. lui dis-je pour résumer mon propos avant de lui en expliquer les détails.

En l'occurence nous sommes apparus parce que l'Humanité nous a créé, en nous voyant comme étant à l'origine de leur existence et de tout ce qui lui ait arrivé. Et parce que l'Humanité nous perçoit ainsi depuis l'aube des temps, nous avons eu cette position d'êtres supérieurs. Je fis une brève pause le temps de boire un petit porto, bien léger mais j'avais envie de sucre.

Nous sommes des centaines, autant de reflets d'une même fonction à travers le spectre de l'ensemble de chaque culture. lui expliquai-je avant de poursuivre. Premier exemple, le diable et les archanges, tous ne sont que des sous-fifres du dieu unique. Le bâton et la carotte, ainsi il joue avec ses ouailles.

Il y a autant de panthéons, familles si vous préférez, que de cultures. J'appartiens pour ma part au panthéon celte, j'en suis le dieu de la guerre, du commerce et de la construction, Esus. La mythologie commune créée par l'Humanité fait que vous devez déjà avoir fait plusieurs parallèles ne serait-ce qu'à mon sujet. Arès, Mars, Skanda...

Nous n'avons pas vocation à diriger l'Humanité, bien que certains dieux s'amusent il est vrai à se jouer d'elles pour accroître leurs pouvoirs. L'Humanité est la source de notre puissance, et au fil du temps elle a sans le vouloir modifié le rapport de force entre panthéons. Exemple parfait aujourd'hui : tout un chacun peut le clamer sans être ultra lucide, la technologie est la nouvelle religion de l'Humanité. C'est ainsi que sont apparus les nouveaux dieux et leur panthéon dominant. lui dis-je encore pour finir d'exposer mon propos et l'éclairer à ce sujet.

L'Humanité n'est pas prête à nous voir pour ce que nous sommes, et de mon point de vue cela foutrait davantage le monde en l'air qu'autre chose. lui dis-je avant de préciser mes paroles. Une nouvelle guerre de religion à l'échelle planétaire, en dehors des extrémistes religieux déjà actifs et toxiques, ne serait pas une bonne chose. Nouvelle pause pour un nouveau verre avant de m'adresser une nouvelle fois à elle.

Arrête de t'excuser quand tu me dis ce que tu penses.dis-je en rigolant, trouvant cela mignon, comme s'il s'agissait d'une enfant.

Maël & Caraïbe

Rendez-vous divin

Quand on est un DIEU, excusez du peu, et que l’on décide de dévoiler sa véritable nature à un/e humain/e il faut savoir choisir avec soin la personne à qui l’on dit la vérité… Et voyez-vous très cher Maël il semblerait que l’élection de Caraïbe de Rochebrune ne fut guère très éclairée… Oh ? Vous doutez ? Attendez donc encore un petit peu, vous allez comprendre…

La demoiselle avait, de bien entendu, remercié son hôte pour lui avoir apporté non pas un mais deux jus de fruits et tandis qu’il lui expliquait que même les dieux n’étaient pas insensibles à l’effet de l’alcool, ce qui semblait quand même assez étrange à la jeune dame, elle porta son choix sur le jus de raisin. Dans son petit cerveau (légèrement dérangé ne nous voilons pas trop la face) elle fit un rapprochement (tiré par les cheveux !) entre son jus et le vin… un vin sans alcool, le jus de raisin… On vous l’avait dit que c’était tiré par les cheveux hein ?!Si elle craignait légèrement de lire une quelconque expression de contrariété sur le visage de Maël quant aux nombreuses questions qu’elle lui avait posé mais elle fut rassurée de voir qu’il souriait. Et qu’il répondait tout simplement. Mais malheureusement au lieu de lui apporter un peu plus de paix mentale cela ne fit qu’augmenter le nombre de questions qui tournaient dans sa tête. C’est que son cerveau (que nous avons déjà qualifié de dérangé ne l’oubliez pas !) ne s’arrêtait jamais, ne connaissait pas de moment de repos, il était toujours en action ce qui engendrait des tas de questions, elle se faisait des scènes dans sa tête et cela, en plus, lui provoquait des songes assez étranges et perturbants… Elle fronça les sourcils en reposant le jus qui l’avait désaltéré. « Je ne comprends toujours pas…Tu dis que vous êtes apparus parce que les humains ont cru en vous… Leur ferveur croyante vous a…sortis du néant ? Mais comment ? Comment êtes-vous apparus exactement ? Étiez-vous déjà… Je ne sais pas moi…des consciences ? Des esprits ? Ou bien étiez-vous des humains qui excellaient tellement dans un domaine que ces derniers vous ont inconsciemment associés à ces dieux en vous déifiant par la même occasion ? Je…Comment… Est-ce que le paradis et l’enfer existent ? Et si oui quelle version ? Ou selon sa croyance on finit dans un endroit ou dans l’autre ? »

Il lui avait dévoilé son nom véritable et si elle s’était attendue à apprendre qu’il était Bacchus dieu du vin, des vignes et surtout de l’extase il prononça le nom d’Esus. « Esus…Comme dans Astérix ? Mais… » Elle réfléchit quelques instants avant de terminer sa phrase. « Si je me souviens bien de mes lectures.. » (Et pour cela elle avait en règle générale beaucoup de mémoire) « Mais… Dans les panthéons égyptiens et grecs les dieux ont des relations familiales… Je… Toutatis…Taranis…Bellisama…Lug… ? Vous êtes frères et sœurs ? Mais genre de sang du coup ? Je… Mais comment ? Je… Et comment vous faites pour passer inaperçus tout au long des siècles ? Des millénaires ? Comment une personne qui ne vieillit pas…à moins que vous puissiez ? Vieillir je veux dire ? Choisir de subir le poids du temps jusqu’à un certain point ? » Elle s’arrêta soudainement, le regardant les yeux ronds et la bouche grande ouverte. « Ostia puta la madre que me parió ! » Jura-t-elle en espagnol ce qui pourrait avoir comme équivalent en français un bon « bordel de merde » (Bien que techniquement ce serait un « putain de merde la mère qui m’a mise au monde ») « Depuis le temps que t’es vivant…t’as du avoir des rejetons à la pelle… Et… » Elle fit une grimace. « Comment savoir si tu fais pas partie d’un de mes lointains, lointains très très lointains ancêtres ? J’ai peut-être baisé avec mon un million de fois arrière-grand-pépé… C’est… C’est… putain mais je pense à de ces conneries moi… » Gémit-elle en baissant la tête, coudes sur les genoux, se passant les mains sur le visage avant de les passer dans ses cheveux. « Comment vous faites, les divers dieux pour vous entendre si les diverses religions vous ont donné les mêmes attributs ? Vous travaillez main dans la main ou vous êtes aussi cons que les humains qui se déchirent parce que « ma religion c’est la meilleure, non c’est la mienne, bouh le seul vrai dieu c’est le mien » singea-t-elle avec une voix volontairement plus aigüe avant de redevenir sérieuse, sourcils froncés. « Une seconde…Atta une petite seconde…T’as dit quelque chose comme quoi les humains sont la source de votre puissance ? Mais ? Ça veut dire quoi au juste ? Que plus un dieu à des partisans plus puissant il sera ? Mais les dieux celtes vous êtes quasiment oubliés non ? On vous connait surtout grâce à Astérix et Obélix… » Elle ouvrit grand les yeux. « Merde… Donc en fait… Les athées comme moi…En ne croyant pas en vous vous… rendent impuissants ? Ou alors le simple fait de parler de vous à travers l’art, par exemple, est suffisant ? Et si on vous oublie totalement, que se passe-t-il? Vous disparaissez ? Vous…mourrez ? Ou vous devenez ou redevenez simples mortels ? » Elle reprit une gorgée de son jus de fruit et une fois encore s’excusa. Hé oui ! Une fois encore ! « Pardon je dois te saouler avec toutes mes questions mais… Autant j’ai jamais été croyante autant je trouve le sujet passionnant et intriguant… C’est marrant, j’ai jamais cru en dieu et je m’échappais toujours quand on allait à la messe, avec la complicité de mon père il est vrai, mais j’ai toujours été fascinée par les églises. Quand on allait dans une ville qu’on connaissait pas j’obligeais toujours mes parents à aller visiter l’église. Et mon frère Louis me haïssait pour cela. » Rigola-t-elle avant de rajouter plus pour elle que pour lui. « Oui bon ça c’est la petite histoire dont tout le monde se fout… » Marmonna-t-elle, les joues rouges, le regard baissé. Avant de le relever timidement et de le regarder. « Excu… » mais non. Elle ne termina pas, pas cette fois… Il lui avait bien dit qu’elle n’en avait pas besoin, n’est-ce pas ? Même si elle aurait au moins pu le faire parce que ses idées n’avaient aucun ordre et qu’elle allait d’une à l’autre sans aucune logique ! « T'as déjà été marié? T'as eu des gamins? Et si t'as des gamins ils sont divins ou bien... ? Ouais nan en fait je vais juste me taire et te laisser répondre parce qu'au stade où on en est tu vas devoir écrire un bouquin pour éclairer ma lanterne!» Acheva-t-elle avec un petit rire nerveux avant d'ENFIN fermer sa grande bouche!

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Problème de tuyauterie m'dame ?

@Caraïbe de Rochebrune & Maël Eschene

Heureusement que j'avais de quoi boire sous la main parce que pour le coup elle en avait vraiment une chiée des questions. Mais il était impossible de lui en vouloir, et ne pas lui répondre pourrait créer plus de problèmes qu'autre chose. Il était donc dans mon intérêt de lui accorder autant de temps que nécessaire, si elle devait devenir une croyante il fallait que ce soit par choix et non par tromperie, par souci d'efficacité.

Alors, reprenons mais d'abord laisse-moi m'hydrater. lui dis-je en lui offrant un rire amusé mais bienveillant. Pour le coup je mis de côté mon registre de language habituel qui serait hors de propos ici-même.

Des consciences, c'est ce qui se rapprocherait le plus de ce que l'Humanité peut appréhender de notre nature lorsque nous sommes dans l'ether. Dans cet état, nous patientons jusqu'à ce qu'une âme se libère, la plupart parmi nos fidèles les plus fervents. Car parmi eux certains sont sincèrement prêts à s'offrir à nous. lui expliqua-je, conscient de ce que cela pourrait faire apparaître dans son esprit. Ou notre choix peut se porter sur quelqu'un tout juste sur le point de mourir, cela dépend de l'instant et aussi de la divinité. ajoutai-je avant de passer au point suivant.

Lymbe, Paradis et Enfer, Ether, Avallon... Un seul endroit, plusieurs noms, cela dépend des croyants de chaque panthéon. Un même lieu modelé selon leur vision qui leur est propre, où divins et humains se côtoient. Cependant à part de rares humains, seuls les divinités peuvent en repartir. expliquai-je brièvement, sachant qu'elle pourrait y revenir ensuite.

Entre autre oui. ajoutai-je en riant, peu m'importait au final d'où était reconnu mon nom tant qu'il l'était.

En quelques sortes oui, nos vies sont modelées par vos croyances. Et donc notre histoire familiale aussi, quelque soit le panthéon. Considérez le corps humain comme un véhicule pour les divins. Donc ce qui nous lie n'est pas le lien du sang selon votre vision des choses, mais des liens forts oui. Son échelle était différente de la nôtre, et c'est pourquoi en l'état elle avait du mal à appréhender mes paroles à leur juste valeur. Rien d'étonnant en soit, comme la différence d'échelle entre une puce et un humain.

Il est probable que j'ai eu une progéniture, mais elle n'a toujours été qu'humaine. Car les rares cas de filiation divine ne dépendait une nouvelle fois que de la foi humaine. Donc il n'est pas impossible que nous soyons de la même famille bien que grandement improbable, à moi que tu n'aies des origines celtes? lui demandai-je pour la taquiner en affichant un sourire taquin.

Il est très facile de passer inaperçu au sein de l'Humanité, tant que l'on ne déclenche aucun "miracle" devant trop de témoins. Un petit groupe peut devenir croyant, un trop grand complotiste ou extrémiste. précisai-je pour présenter mon avis sur la question.

Comme je te l'ai dit, nous sommes tels que l'Humanité nous a imaginé, c'est donc nous qui sommes à son image. Avec ses qualités et ses travers. lui répondis-je en voulant compléter mon propos. Nous avons nous aussi connus la guerre, que ce soit au nom de nos fidèles ou pour étendre notre influence, ou tout simplement survivre.

Il y a un autre aspect de notre origine que tu dois comprendre pour appréhender réellement ce que nous faisons. Lorsque l'Humanité nous attribue une fonction, nous ne pouvons aller à son encontre sinon nous finissons par disparaître purement et simplement.

Tes questions sont très intéressantes. dis-je en souriant avant de poursuivre à nouveau. La foi peut prendre différentes formes, et en effet l'art peut être un moyen de nous attribuer de la puissance, quand bien même son auteur est athée. Le fait de nous peindre est déjà en soit nous accorder une nature, une fonction et une place. Je fis une brève pause pour boire un verre avant de reprendre.

Un dieu disparait sans retour possible avec la mort de son dernier croyant. Il n'y a pas de changement de statut dieu/humain, ou l'inverse. lui exposai-je brièvement avant d'écouter son anecdote familiale.

Je te raconte ma vie depuis tout à l'heure donc écouter la tienne ne me dérange pas le moins du monde. dis-je en laissant échapper un nouveau rire.

Jamais marié, et si j'ai eu des gamins je n'en ai pas été informé. La contraception n'est véritablement efficace que depuis peu à l'échelle de temps divine. Mais si tu veux écrire un bouquin, n'oublies pas de citer mon nom ça me permettra peut-être de faire mes lacets sans les mains si on a suffisamment de lecteurs. ajoutai-je encore une fois en riant.

Maël & Caraïbe

Rendez-vous divin

C’était un dieu et pourtant, soudainement, Caraïbe se sentit envahie d’une immense tristesse pour lui et mourrait d’envie de se lever pour le prendre dans ses bras, simplement cela, le prendre dans ses bras. Il existait depuis tellement, tellement de siècles, il avait vu tellement de civilisations naître et disparaître, des humains vivre, vieillir et mourir et lui…lui il était toujours là. Et il devait se sentir terriblement seul en fait… Elle le regarda sans rien dire et pour pouvoir porter attention à ses réponses elle devait faire un véritable de concentration, son esprit divaguait sans cesse sur ce qu’elle imaginait être les sentiments de Ma…euh Esus et non seulement elle imaginait qu’il devait se sentir terriblement seul mais en plus elle s’en attristait… En clair elle compatissait pour un ressenti qu’il n’avait JAMAIS exprimé… Elle fronça les sourcils semblant soudain capter une information importante qu’il venait de lui donner. « Espera, espera, espera… Est-ce que tu es en train de me dire que…. Attends, attends… J’ai bien compris ce que tu viens de dire ? Vous… Enfin… Ce corps n’est pas le tien ? De base ? C’est…Il appartenait à quelqu’un et toi…ton âme je dirais…elle…elle a pris possession…d’un cadavre ? » Elle n’avait pas tellement l’esprit étriqué, enfin pas plus qu’une autre personne mais cette information était peut-être un peu difficile à digérer… Choquée…Oui, voilà, elle était choquée. Attendez, elle avait eu des rapports sexuels, quelques heures auparavant, avec un CADAVRE AMBULANT ! Vous réalisez ? Cadavre, cadavre…peut-être que le mot était un poil trop fort, après tout il lui avait bien prouvé avoir la vigueur d’un bon vivant hein… « Donc votre conscience prend le corps de quelqu’un…Attends…t’as bien prêts à s’offrir à vous ? Tu veux dire que y’a des croyants, mais est-ce encore de nos jours ?, qui pour vous faire…plaisir, pour vous servir, donneraient leur…corps ? Mais… du coup… Quoi ? Genre un sacrifice où ils meurent et vous prenez leur place ? C’est… woh. » Perturbant. C’était perturbant pour une pauvre petite humaine comme elle.
Le jus de raisin, lui aussi, fut sacrifié sur l’autel de sa soif et de boire, lentement, lui permettait de tenter de mettre un semblant d’ordre dans ses pensées. Oui, seulement tenter parce que c’était un vrai chaos là-dedans pire qu’à l’accoutumée. Et elle tenta de savoir très sérieusement si elle avait des ancêtres celtes mais comme notre petite bibliothécaire n’avait pas tout son arbre généalogique en tête (Une passion de son grand-père paternel, ça, la généalogie…) elle fut incapable de répondre à cette question qu’elle laissa donc en suspens. Pour le moment. Il n’était pas exclu qu’elle irait consulter les archives de sa famille. Avec un peu de chance elle pourrait trouver des ancêtres remontant assez loin pour savoir si Maël…Enfin Esus, pouvait être… Mais au fond…Est-ce qu’elle voulait VRAIMENT avoir la certitude qu’il pouvait être un de ses ancêtres ? N’est-ce pas un peu glauque que de découvrir qu’on a baisé avec un de ses aïeux ? Oui bon il est vrai que peu de personnes pourraient se vanter de ceci (ce qui n’est pas vraiment sujet de vantardise mais passons…) et de fait il n’y avait AUCUN lien du sang entre Maël et Caraïbe mais… enfin ça restait quand même perturbant de se dire que l’âme était plus ancienne que… que presque tout et qu’il avait pu habituer un corps de Rochebrune (et pas forcément de Rochebrune d’ailleurs…)

Elle eut une petite mimique dubitative quand il lui déclara que ses questions étaient très intéressantes… Se moquait-il d’elle ? Tiens, il semblait que non. Et pourtant qu’est-ce qu’elle pouvait se sentir stupide et presque elle s’en voulait de poser de telles questions… « Tu as souvent dévoilé ta nature divine à des humains ? Pour peu que tu tombes sur un crétin qui voudrait mettre à profit tes pouvoirs pour t’exhiber comme un monstre de foire et faire du pognon sur ton dos…Quelle saloperie de création d’ailleurs, que le fric ! On se demande qui a eu l’idée de l’inventer… Je reviens au sujet de la famille… Pardon je pose mes questions en pagaille mais mon cerveau manque clairement d’ordre et de structure là…Euh non attend… tout le temps en fait ! » Elle éclata de rire. « Si j’ai bien compris, ce sont les croyances humaines qui forgent vos lien familiaux…Donc mettons qu’un groupe de gens important se mette à croire dur comme fer que tu es le fils du Diable et de… Tiens de Taranis vu que tu es celte…Tu te retrouverais affilié à eux même si avant qu’ils n’y croient tu ne l’étais pas ? Oui bon il y a aussi le léger détail du fait que ce soient deux entités masculines et… » Elle s’arrêta net et le regarda les yeux ronds. « Tu ne vas quand même pas me dire qu’en fait le diable est une créature féminine ? » Elle se frappa le front en fermant les yeux. « Mais non, bien sûr que non… Depuis plus de 2000 ans les Hommes voient le Diable sous une image masculine pas conséquent ce doit être un mâle… Pauvre crétine… »

Se reculant dans le canapé elle croisa les jambes et les bras, pensive. De nouveau silencieuse, sourcils froncés. « Mais alors… » Finit-elle pas dire. « Qui a créé l’univers ? D’où vient la vie ? Je veux dire…Tout ça doit bien avoir un début, non ? Ou alors mon cerveau d’humaine n’est pas assez développé et ne peut pas comprendre qu’en fait la nuit des temps est une utopie et aussi bien que le cosmos n’a a priori ni début ni fin alors le Temps non plus ? » Incapable de tenir en place plus longtemps elle se leva se promena un peu dans la pièce la tête bourdonnante. Elle regarda un instant à travers une fenêtre mais fut incapable de voir quoi que ce soit, elle était trop perdue dans les abîmes de son petit cerveau et son silence dura longtemps, comme si elle avait une absence. Et finalement, presque comme si de rien n’était, elle se retourna vers lui, l’air vulnérable, restant un peu à distance mais pas peur de lui, attention !, simplement parce qu’elle était comme ça…entreprenante un moment, timide l’instant suivant, et encore une fois l’interrogea. Cette fois-ci sur ce qui lui tenait à cœur. « Est-ce que l’on ne se sent pas terriblement seul quand on vit aussi longtemps que toi et que l’on voit mourir les autres personnes autour de soi ? Est-ce pour cela que tu n’as jamais été marié ? Est-ce que tu as déjà été amoureux ? Je… Je dois sûrement me faire des idées pardons mais… Je t’imagine profondément seul, las de l’être et secrètement triste, comme vide… » Elle termina sa phrase en un murmure, un peu craintive d’être allée trop loin dans l’indiscrétion et.. Et ce devait être la première fois qu’elle osait dire à quelqu’un qu’elle se mettait à sa place pour imaginer ce qu’il pouvait ressentir et qu’elle y compatissait. Elle avait horreur de dévoiler cet aspect de sa personne d’habitude mais Esus n’était pas comme les autres. Littéralement.

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Problème de tuyauterie m'dame ?

@Caraïbe de Rochebrune & Maël Eschene

Je savais que la question de l'enveloppe pourrait être une source d'incompréhension, après tout pour l'Humanité leur corps était leur propriété et à l'échelle de leur nombre sur leur planète, bien peu nous l'offraient de leur propre chef. Pour les autres, et bien la quantité de décès quotidiens étaient suffisamment abondantes pour ne pas avoir à galérer. La seule contrainte était plutôt d'en trouver une de qualité suffisante.

Les divinités n'ont jamais eu de corps propre. Si l'on y regarde, chaque croyant nous attribue un visage qui lui est propre en fonction de son histoire personnelle. C'est pourquoi à l'origine nous sommes plutôt une idée qu'autre chose. dis-je d'abord avant de poursuivre mon explication. Donc lorsque notre enveloppe est détruite, nous retournons à l'Ether, ou tout autre nom donné par les différents croyants. Et alors nous attendons que nous apparaissent les enveloppes prêtes à nous accueillir, à savoir ceux qui sont à l'article de la mort. A ce moment-là, les âmes de nos croyants nous sont plus... visibles.

Je finis mon verre et le déposai devant moi tout en observant, à nouveau, Caraïbe. Pourquoi elle? Cela n'était pas tant basé sur des critères tangibles, ce n'était pas pour sa souplesse ou sa fougue. Mais elle dégageait quelque chose de particulier, que je n'arrivais pas à décrire par des mots. Elle mit néanmoins fin à mes pensées avec son nouveau flot de questions amusantes.

Tu as de sacrées idées. lui dis-je en riant. Croire en une nouvelle chose est plus facile que de modifier une croyance. Il vous serait plus probable d'imaginer une nouvelle divinité issue de l'amour de Taranis et du diable que d'un coup croire que j'en suis désormais la progéniture.

Il fallait lui reconnaître qu'elle faisait preuve d'une imagination débordante et que son trouble au sujet du monde divin était de taille. Mais je pouvais comprendre que ce changement d'échelle de compréhension pouvait lui être difficile et nécessitant un éclaircissement.

Avant tout cela, croyants ou non, vous avez tous une idée pour cela, qu'elle soit philosophique, religieuse ou scientifique. Pour ma part je n'en ai aucune idée, et cela ne m'importe que peu en fait. A quoi bon s'attarder sur le passé si je n'en connais pas encore l'explication. Seul mon avenir m'importe. lui expliquai-je en résumant ma position à ce sujet, je n'avais pas envie pour le moment de m'étendre plus que cela à ce propos.

On ne se sent seul que lorsque cela nous pèse. Pour ma part la solitude n'a jamais été une souffrance. A mon échelle ou à la tienne, ainsi est la vie : certains vivent, d'autres meurent. Nous sommes tous figurants dans la vie d'un autre. J'ai déjà aimé, rarement, et pas récemment mais l'Amour n'est pas une quête pour moi. lui dis-je avant d'afficher un sourire sincère pour ses derniers mots.

Ton empathie me touche Caraïbe, cependant tu te trompes. La solitude ne m'est nullement douloureuse, je l'apprécie. Pour autant je ne fuis pas à tout prix la multitude ou les contacts avec autrui. lui dis-je en souriant pour essayer de la rassurer sur ses craintes.

Maël & Caraïbe

Rendez-vous divin

Elle se passa une main dans les cheveux, embarrassée. « Oh...Je…Je… Bah tu sais je voulais juste…enfin…trouver un exemple grotesque pour… juste pour connaître un peu les limites... » Typique d’elle ça. Trouver un exemple grotesque…Il aurait peut-être été plus simple de tout simplement lui demander quelles étaient les limites de l’influence de la croyance humaine sur les dieux qu’elle s’était elle-même façonnée mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, hein ? Elle s’éloigna à nouveau de la fenêtre pour revenir près du canapé et parce que l’un des lacets de ses tennis était défait et qu’elle marcha dessus elle trébucha et faillit tomber par terre. Maladroite ! Elle regarda brièvement Esus en rougissant avant de se rasseoir fissa sur le canapé. Elle s’imaginait qu’un dieu devait difficilement être maladroit… Contrairement à elle pauvre petite humaine insignifiante. Elle fut légèrement déçu qu’il ne puisse pas lui apporter de réponse concrète quant à la création de la vie, de l’univers et tout et tout et tout mais cela importait peu puisque de toute façon cette préoccupation ne resterait pas bien longtemps dans sa petite tête emplie de tramontane.

Elle baissa la tête et son regard, bien que posé sur le sol se perdit dans le vague. « Je m’en réjouis pour toi, sincèrement. La solitude est une bien pesante compagne quand on ne la désire pas et l’âme se meurt à petit feu à son contact… » Elle se frotta les bras de ses mains avant de secouer brièvement la tête, comme pour se sortir de ses pensées. « Donc tu dis penser à l’avenir… Mais… Qu’est-ce qui peut bien motiver un dieu à vivre ? Enfin je veux dire…après avoir vécu tout ce temps, est-ce que l’on ne se lasse pas de l’existence ? Et je me demandais…Si les humains vous ont créés plus ou moins à leur image et sachant que pour des questions de religions ils se font la guerre…quelles sont vos relations entre panthéons ? Est-ce que comme les humains vous vous faites de bêtes guéguerres ou bien est-ce que vous avez l’intelligence de régler vos conflits autrement ? D’ailleurs si des dieux devaient se battre ce serait à quel propos ? Vous êtes immortels enfin tant qu’on croit en vous, vous avez des pouvoirs et tout… ce serait quand même pas de stupides questions de coucheries ? Huum…Nah je pense pas… Ce serait trop…humainement débile… Tiens et t’as quoi comme pouvoirs à part une guérison miraculeuse ? » Elle se mordit les lèvres. « Euh…si je pose trop de questions ou que je deviens indiscrète tu me le dis hein ? » Avait-elle vraiment besoin de dire à Maël d’être sincère avec elle le cas échéant ? Oh non certes pas. Mais elle aurait été mortifiée de le déranger, vexer ou autre… Nerveuse, notre petite bibliothécaire se saisit du second jus de fruit, en but une gorgée parce que mine de rien causer autant ça asséchait le gosier et quand elle voulut le reposer sur la table le renversa. « Oh merde…Je suis désolée…Pardon, pardon, pardon ! » S’excusa-t-elle tout en se relevant, et le redressant. « Euh…t’as quelque chose pour que je puisse essuyer ? » La gourde dans toute sa splendeur !

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@Caraïbe de Rochebrune & Maël Eschene

Devant son air embarrassé j'affichais un fin sourire amusé. Décidément la culpabilité et la gêne semblaient la saisir dès lors qu'on réagissait à ses paroles en la contredisant. C'était plutôt mignon, presque infantile, mais je ne doutais pas que son caractère pourrait la faire grandir un jour ou l'autre sur ce point. Néanmoins j'estimais qu'il était peut-être encore un peu trop tôt pour cela.

Ce constat sur la solitude, semble très... vécue. lui dis-je avant de poursuivre par une question directe. Ton âme est-elle en train de mourir à petit feu? ajoutai-je avant de me taire, attentif à sa tirade qui suivait. Elle avait un regard trop humain, trop... innocent et trop naïf. "Guéguerres". Il ne s'agissait pas de bagarres entre gamins, enfin peut-être n'étaient-ce là que les paroles d'une vieille relique aveuglée par les histoires du passé.

Il y a une chose que tu dois comprendre. Nous ne sommes pas dotés d'une sagesse extraordinaire qui surpasserait celle de l'Humanité. Nous avons aussi nos différents, et nos méthodes pour y remédier, aussi bêtes soient-elles. lui dis-je d'abord d'un ton neutre, bien que cela pourrait lui paraître paternaliste. Il ne faut surtout pas que tu nous vois comme une solution ou un remède aux maux qui troublent ce monde. L'Humanité nous a créé en nous idéalisant, mais nous ne sommes qu'un visage, une image sur vos questions. Pas les réponses.

Il s'agissait là d'un tableau bien sombre au regard de ses espoirs que je croyais déceler dans ses paroles. Mais il était important à mes yeux qu'elle abandonne bien vite ses croyances erronées à notre sujet. Les Divinités étaient supérieures aux humains à bien des égards, cependant il en était d'autres où nous étions bien plus égaux que ce que la majorité voulait croire.

Quant à mes pouvoirs, à ce jour j'en ai deux. L'un qui permet de formaliser un accord entre plusieurs personnes, avec pour conséquence pour celui-ci qui enfreint ce contrat d'en payer le prix. Jusqu'à sa vie en fonction de l'engagement. Le second lui me permet de me renforcer au combat. lui expliquai-je brièvement, avant qu'elle ne m'offre une nouvelle surprise face à laquelle je me mis à rire avant de me lever.

Ce n'est que du jus, rien de grave ne t'inquiètes pas. la rassurai-je en ouvrant le bar pour sortir deux torchons et un paquet de lingettes désinfectantes.

Si je peux me permettre un conseil, d'un vieux à une jeunette. débutai-je tout en nettoyant. Ne sois jamais gênée d'être toi-même, et ne t'excuses que lorsque c'est important, sinon tes excuses n'auront aucune valeur. dis-je pour conclure, tel un vieil ermite sénile.

Maël & Caraïbe

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Elle se passa une main nerveuse dans les cheveux. «C’est comme si l’être humain avait été créé pour ne pas aimer vivre seul, comme s’il était vraiment destiné à rencontrer la personne qui pourrait le compléter pour qu’ils vivent à deux et se sentent complets… Je… » Elle soupira en baissant les yeux. « J’ai ma famille et je les aime, j’ai des amis aussi…parfois…mais oui… Je me sens parfois horriblement seule… C’est comme si je n’étais pas capable de nouer de véritable lien avec quelqu’un, comme si une mauvaise fée s’était penchée sur mon berceau pour me maudire et m’isoler des autres personnes… » Elle ne s’était pas vraiment attendue, en se rendant chez Maël ce soir-là, à parler d’elle et de ce qu’elle ressentait, surtout qu’elle lui faisait là des confidences qu’elle n’avait jamais faites à personne, pas même sa thérapeute. « Ça me fait peur aussi… de me lier à quelqu’un tu sais… Je…Je suis un peu bizarre comme fille, je suis pas très stable, je fais souvent des bêtises que je regrette mais le mal est fait… et parfois c’est compliqué de se faire pardonner même lorsque la repentance est sincère alors… alors autant ne pas imposer ça à quelqu’un… » Finit-elle en baissant le ton… Honteuse, subitement, de s’être laissée à de telles confidences insignifiantes face à un DIEU !

«Tu parles presque comme un de mes anciens professeurs, il enseignait le grec et le latin, lorsqu’on a abordé la partie mythologie greco-romaine. D’après lui les mythes ont été imaginés pour répondre aux questions que se posait l’Humanité à cette époque… C’est un peu raté ceci dit… J’ai plutôt l’impression que votre apparition apporte plus de questions encore… » Soudainement elle éclata de rire. « Dis…Tu crois que ce serait possible que je devienne une déesse si j’arrive à convaincre les gens de croire que j’en suis une ? Un peu comme le gourou d’une secte ? » Quand son rire se calma, car elle partait vite dans les fous rires et souvent la plupart de ses interlocuteurs ne trouvaient pas qu’il y ait matière à rire de cette façon, elle s’empressa de lui dire que c’était une plaisanterie. « Je suis pas sûre que la vie d’une divinité vaille le coup en vrai… »

Gênée que ce soit le dieu Esus qui nettoie les dégâts qu’elle avait causés, petit moucheron incapable !, elle s’empressa de le rejoindre pour saisir un torchon et l’aider. «En fait…Je suis déjà une déesse… » Dit-elle d’un ton exaspéré, contre elle-même, « la déesse de la maladresse ! » Plaisanta-t-elle, à moitié. Elle rigola à nouveau, légèrement détendue par Maël. « Le vieux sage est plutôt bien conservé et endurant. » Lui dit-elle avec un clin d’œil faisant référence, clairement dans sa petite tête, à leur rencontre… inhabituelle, dirons-nous. À nouveau un peu nerveuse (non mais faut pas croire c’était vraiment quelque chose de naturelle chez elle !) elle se gratta le poignet, sans même s’en rendre compte. « Je… Ouais… J’ai cette mauvaise habitude de m’excuser…Et de me justifier aussi…C’est comme si j’étais pas foutue d’être moi… Après on m’a souvent dit que j’avais un cerveau compliqué à suivre et… » Elle fronça les sourcils et changea de sujet. « Et ça consiste en quoi ton pouvoir de te renforcer au combat ? C’est limité dans le temps ou bien… ? Et si…mettons que votre existence éclate au grand-jour…Tu sais comme dans le dernier épisode de la saison 3 de Charmed, avant que Prue ne meurt…Les sœurs Halliwell ont été filmées en train de combattre un démon…Donc mettons qu’il vous arrive la même chose…Vous auriez de nouveaux croyants…Et ça pourrait te faire avoir plus de pouvoirs ? Des nouveaux ? Ou des anciens endormis ? Un peu comme dans Spyro où il acquiert de nouvelles capacités grâce aux habitants des mondes qu’il aide, et ce jeun après jeu alors que bon… enfin bref je m’égare… »

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Décidément elle en avait un paquet de questions existentielles, à l'image de ses semblables en fait. L'Homme de tout temps à chercher à comprendre son existence. Pourquoi ? Comment ? Je pouvais concevoir que certains soient en quête de leur origine, en revanche j'avais plus de mal à comprendre pourquoi cela pouvait si souvent les mettre dans un mal être réel. Pour ma part j'ignorais comment nous étions apparus, je veux dire au-delà de l'Ether et tout le folklore, mais cela ne m'avait jamais posé de souci. Peu m'importait d'où je venais, seul m'a toujours importé mon présent et mon avenir, et celui de mon peuple au passage.

Le passé est un frein pour celui qui ne vit pas le présent, et éloigne tout avenir. lui dis-je d'abord avant de poursuivre après elle. Nulle fée ou divinité ne t'isole, je le sentirai probablement si c'était le cas. dis-je en lui répondant au premier degré avec un fin sourire, estimant qu'il était possible qu'elle précise ensuite qu'il ne s'agissait que d'une blague, au cas où je ne l'aurais pas compris.

Je crois avoir perçu cela en effet, que la peur te pèse dans de nombreux aspects de ta vie. Pour autant cela ne t'as pas empêché de me sauter dessus à ton travail. dis-je en affichant un nouveau sourire, plein de sous-entendus qu'elle capterait sans souci.

La peur a son utilité car elle limite le fait de se jeter tête baissée sans réflexion dans l'adversité. Cependant elle ne doit pas t'aveugler ou te pétrifier, garde la tête haute et fais-toi confiance. lui lançai-je d'un ton assuré mais presque doux.

Ouaip, ça fait souvent cet effet lorsqu'une relique se met à parler. dis-je en riant avant qu'elle ne me pose une nouvelle question.

C'est extrêmement rare, qu'un humain soit déifié, mais pas impossible. Cependant cela nécessite de nombreux éléments, dont des hauts-faits reconnus d'au moins tout un peuple. Et c'est bien plus que de simplement diriger une secte. ajoutai-je en souriant, puis en riant lorsqu'elle se dénigra à nouveau.

La déesse de la maladresse sait comment s'y prendre, ça aide peut-être aussi. dis-je après elle lorsqu'elle fit à son tour un sous-entendu lié à notre rencontre.

Alors, dans l'ordre. dis-je en lui faisant un clin d'oeil. Un cerveau compliqué à suivre est une bonne chose, car cela signifie que tes ennemis auront du mal à anticiper tes actions. Et ce n'est pas un atout négligeable. lui expliquai-je, bien décidé à ne pas la laisser esquiver ce sujet.

Quant à mes pouvoirs, celui de renforcement est lié au sang. Plus je saigne mes ennemis, plus j'en suis renforcé et ce pendant un certain laps de temps. Cela m'a bien servi lors de grandes batailles contre Rome. évoquai-je sans plus de détails en l'instant.

Et enfin au sujet d'une éventuelle révélation... Ce n'est pas simple. Car déjà la majorité des humains n'y croiraient pas réellement, n'y voyant là que fiction et simulacre. Ceci aurait probablement pour effet de renforcer ces nouveaux dieux de l'Humanité. Ceux-là même qui la nourrissent de leurs images, de leurs solicitations immatérielles. Quant à l'infime partie de ceux parmi les tiens qui y trouveraient vérité et conviction, ceux-là oui pourraient nous donner un peu plus en puissance, mais il en faudrait pas mal pour retrouver en puissance et recouvrer d'antiques pouvoirs. ajoutai-je enfin pour clore mes explications.

Quoi qu'il en soit, si un jour tu souhaites découvrir un peu plus cet aspect du monde dissimulé aux yeux de la plupart, je pourrais te montrer.

Maël & Caraïbe

Rendez-vous divin

Elle ne pouvait pas lui expliquer, parce qu’elle n’avait pas les mots, que ce n’était pas de s’offrir physiquement et sexuellement à des inconnus de passage qui lui faisait peur sinon de mettre à nu son âme ? Qu’est-ce donc qu’un corps si ce n’est qu’un amas de chaire en constante évolution vers le vieillissement et la putréfaction ? Il ne la définissait pas en tant qu’être, ce n’était qu’une apparence qui prenait inexorablement le lent chemin de la déchéance tandis que son cœur renfermait sa personnalité, son être et ouvrir sa conscience aux autres, confier ses secrets, ses plus profondes peurs et son étrangeté… ÇA c’était se donner véritablement, intimement… et c’était ça LA peur, la vraie. Donner à quelqu’un le pouvoir de tenir métaphoriquement parlant son cœur entre ses mains et la possibilité de le broyer, de la détruire…

Elle haussa un sourcil avec un petit sourire amusé. « Ah ? Parce que tu n’en es pas une ? De relique ? » Et de rajouter avec un petit air coquin qui disparut très vite de son visage parce qu’elle n’était pas venue pour la bagatelle « Encore très vive pour son âge. » Puis elle reprit un air sérieux. « Ces nouveaux dieux...Pardon ça reste encore trop flou et… oui bon bon je sais, je sais, je suis pas obligée de m’excuser tout le temps… Donc. Quand une nouvelle divinité s’incarne… Elle reste la personne qu’elle était auparavant, comme si Bill Gates devenait l’incarnation de l’Informatique ? Ou alors c’est un nouvel être venu de…comment tu disais ? De l’Éther ? N’ayant strictement rien à voir ? »
Caraïbe se releva pour recommencer à arpenter la pièce, regardant autour d’elle sans vraiment le faire. Son petit cerveau d’être humain tentait d’imaginer Maël à la glorieuse époque des guerres contre Rome. Glorieuse, vraiment ? Barbares, sanglantes et cruelles oui ! Mais étrangement il y avait un petit côté… excitant à imaginer ce dieu luttant pour sa vie. Ou plutôt pour la vie de son corps… « Vous souffrez ? Je veux dire quand vous quittez le corps que vous occupez ? C’est douloureux ? Ou n’avez plus conscience de rien jusqu’à retrouver un autre corps ? »Elle eut un soupir désabusé. « L’humanité… Quel fichu nid de serpents venimeux… Vous avez jamais eu envie de faire une espèce de déluge universel pour en exterminer une bonne partie et repartir peut-être sur de bonnes bases ? Quoi que… Je me dis qu’il y a un vice de fabrication et que l’univers se porterait bien mieux sans nous… Enfin bref ! » Elle se secoua comme un chien s’ébrouant au réveil afin de chasser ce genre d’idées de sa petite tête brune.

Nouveau froncement de sourcils. Un pas vers le dieu. Un pas en arrière et un nouveau pas en avant. « Me montrer ? Comment ? Quoi exactement ? Quand ? Où ?» La mitraillette des questions en action ! « Je me demande… Il était comment ton corps originel ? Ton caractère a évolué au fil des siècles ou tu es resté une grosse brute sanguinaire ? » Un petit clin d’œil comme pour lui dire « Sans offense, je te taquine. »

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En fait d'être la déification de la maladresse et de l'absence de confiance en soi, elle pourrait tout aussi devenir celle de la curiosité et du questionnement. Cette idée me fit sourire un instant tandis que je l'écoutais sans l'interrompre.

On fait ce qu'il faut pour rester en forme oui. dis-je en riant avant de répondre au reste de ses paroles, plutôt intéressantes en définitive.

En général oui, mais quelques rares divinités se sont lassées et on finit par ne plus accomplir leur devoir sacré. Au point de finir peu à peu par tomber dans l'oubli et disparaître de la mémoire de l'Humanité, et donc ne plus exister. lui expliquai-je avant de la corriger sur le point suivant.

Une nouvelle divinité prend d'abord pied dans l'Ether, avant de s'incarner ensuite dans une enveloppe humaine. Ce n'est pas un humain qui devient un Dieu. dis-je en restant simple dans mes explications. Il ne resterait de Bill Gates que son enveloppe, mais la conscience en lui serait celle d'un Dieu et non de l'humain qui y siégeait jusque-là. Comme un changement de propriété.

Aucun doute que cela allait à nouveau titiller sa conception humaine des choses, et l'amener à me fournir une nouvelle vague de questions.

Nous ressentons la douleur de mourir, mais une fois hors de l'enveloppe non. Notre conscience entre alors dans un autre... état de conscience, je dirais. Peut-être que les humains qui vivent des expériences de mort imminente en ont un léger aperçu. Je ne saurai te le dire. dis-je brièvement avant de rire à nouveau à sa dernière question.

Le Dieu unique l'a fait si l'on en croit une partie de l'Humanité. Mais en vérité il serait plus intéressant de les convertir que de les tuer tous. Ce serait plus amusant. dis-je sans vraiment y prêter attention. La Science ne dit-elle pas que l'ombre et la lumière forment un tout? Tout comme la matière et l'anti matière? Sans opposition, nulle énergie. Et donc aucun univers. ajoutai-je encore.

Je ne l'ai pas gardé en mémoire à vrai dire. Depuis le temps et le nombre d'incarnations, je ne m'en souviens pas. Mais celle-ci semblait te convenir non? lui demandai-je sans vraiment en attendre une réponse. Quant à mon caractère... Et bien à en croire certains, il semble plutôt constant au fil du temps, même si j'adapte ma vision des choses à l'époque et que j'évolue peu à peu. Mais si besoin je peu facilement laisser libre de s'exprimer la brute sanguinaire.

Après un nouveau sourire, je réfléchis un instant avant de satisfaire, ou attiser davantage encore, sa curiosité.

Je pourrai t'emmener rencontrer quelques personnes, te montrer l'utilisation de mes capacités particulières. Ouvrir ton esprit aux signes qui sont pourtant sous vos yeux. Mais pour cela il te faudrait accepter d'amener ta vision des choses à muer peu à peu, la déconstruire. Mais cela pourrait avoir un prix, la perte de ton innocence. Cette innocence qui t'aveuglait jusque-là. Cependant ce n'est pas à moi de faire ce choix pour toi.

Maël & Caraïbe

Rendez-vous divin

L’excitation de la découverte se mua en une certaine tristesse chez la jeune femme. Non pas qu’elle rêva de devenir une déesse, c’était bien là une chose qu’elle n’avait jamais désiré pas même dans ses songes les plus abracadabrantesques, et soyez certains qu’elle en avait fait des tonnes, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il était bien triste qu’un humain ayant passé de nombreuses années dans un corps en soit chassé par une nouvelle entité. Que devenaient alors ses souvenirs ? Sa vie ? Son passé ? Tout était donc balayé en un instant comme sous une rafale de tramontane ? Si elle ne se méprenait pas ce processus n’était possible que lorsqu’un humain décédait. Mais même ainsi elle trouvait cela d’une profonde tristesse, allez comprendre…

« Est-ce que cela peut arriver qu’un dieu se réincarne dans le corps d’un enfant ? » demanda-t-elle d’une petite voix, sourcils froncés en craignant d’entendre une réponse affirmative. C’est que l’innocence d’un enfant, sa pureté, étaient à ses yeux, comme pour de nombreuses autres personnes de par le monde, chose sacrée. Même pour une athée… Il y aurait néanmoins, à son sens, eu un léger petit effet comique à cet état de choses : un dieu traité comme un enfant. Une mentalité d’adulte dans un corps soumis à l’autorité parentale… Ou alors est-ce que si cela se passait l’âme de la divinité, afin de s’adapter à la situation, régressait elle aussi à un stade de mentalité de gamin ? Le cerveau de la jeune femme semblait un peu en ébullition, dès que Maël répondait à une question une autre naissait dans son esprit.

Elle n’avait pas voulu approfondir la question de peur de passer pour une idiote mais finalement, parce qu’elle savait qu’elle allait être obsédée par cela, elle se lança avec le sentiment qu’il avait déjà répondu à sa question. Mais elle voulait être sûre. Sûre de bien comprendre. « Quand vous prenez possession d’un corps tout son passé vous reste ignoré, alors ? Vous devez fuir pour repartir de zéro ? Ou la nature est-elle assez bien faite pour que le cerveau garde en fichier ce que fut la vie de l’occupant précédent comme un livre à dévorer ? Avec la possibilité de vivre la vie d’un autre pour s’adapter parmi les mortels ? »

C’est que lui vint brusquement l’idée que peut-être une essence divine avait pu prendre possession de son père après son enterrement, qu’il déambulerait quelque part, loin d’elle, avec peut-être en lui encore assez de mémoire pour que si un jour elle le croisait par hasard elle puisse se glisser une dernière fois dans ses bras et lui demander pardon. Espoir fou. Espoir qu’elle n’osa pas formuler à haute-voix.

Son état d’esprit s’égaya à nouveau à la petite allusion de Maël quant à leur joute physique dans les toilettes de la bibliothèque. Il était vrai qu’il était corporellement assez attrayant et doué avec cette enveloppe. Rendons à César ce qui appartient à César, voulez-vous ? Le regardant en faisant la moue elle fronça un sourcil. N’était-ce pas un peu trop tard pour lui donner le choix ? N’avait-il pas déjà pris de lui-même la décision d’ôter le voile devant ses yeux afin de lui dévoiler que le monde était bien éloigné de l’image qu’elle s’en était faite durant toutes ces années ?

« Je crois mon cher que je n’ai plus tellement mon mot à dire quant à mon changement de vision sur ce monde. Je le pensais pourri jusqu’aux tréfonds et tu m’as dévoilé qu’il était empli de mystères, et de merveilles même, peut-être. En tous cas d’une certaine façon j’en ai une devant mes yeux. Comme le chantais Jack Skellington dans « L’étrange Noël de Mr Jack » : «Ma vie vient de prendre un nouveau visage, il m’en faut toujours davantage, je veux tout voir, je veux tout savoir et je veux tout avoir ! Il faut que je sache, il faut que sache… » Et son visage s’illumina d’un nouveau sourire amusé. « Voyez-vous, ô très cher et divin Maël, vous vous trouvez face à une demoiselle bornée et entêtée comme jamais. Vous n’avez plus guère le choix désormais que de la guider dans ce nouveau monde pour elle. Sinon vous la retrouverez tous les jours devant votre porte, elle vous harcèlera sans vous laisser de répit. » Elle lui disait tout ceci sur le ton de l’humour et pourtant il y avait du vrai dans ses paroles : elle voulait tout connaître désormais de ce monde à part auquel appartenait son amant d’un moment. Elle fit une tête de clown pour terminer sa petite tirade. « Méfiez-vous la prochaine fois que vous coucherez avec une inconnue de ne point tomber sur une folle du genre de Caraïbe ! » Et éclata de rire avant de redevenir sérieuse. « Je suis vraiment intriguée, tu sais… Je ne sais pas vraiment où je mets les pieds mais je suis prête. Ou non… je ne le suis pas mais je crois que ce n’est pas vraiment le genre de choses auxquelles on peut réellement se préparer. C’est comme plonger d’une haute falaise : on regarde la mer en bas, on a peur et à la fois on est attiré et fasciné alors on prend une grande inspiration et on plonge. Et avec de la chance on découvre qu’on a adoré l’expérience et on la renouvelle. Donc j’inspire, je prends une profonde inspiration et je plonge à tes côtés. Alors à toi de me guider dans tes profondeurs maritimes... Où tu veux, quand tu veux !» acheva-t-elle avec un petit sourire sans arrière-pensées quant à cette phrase souvent utiliser à des fins plus…charnelles !

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Problème de tuyauterie m'dame ?

@Caraïbe de Rochebrune & Maël Eschene

Je n'ai pas souvenir que cela se soit déjà produit, mais je ne suis pas celui qui fait office de mémoire parmi les miens. lui dis-je sans chercher à lui mentir. Je n'avais aucun intérêt à lui apporter de fausses réponses ni à travestir la vérité. On ne pouvait ouvrir l'esprit de quelqu'un par le mensonge. Il fallait simplement lui offrir la vérité, et lui expliquer les présenter les choses factuellement.

Sa conscience demeure, comme un sous-locataire, mais elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. Comme un fichier caché sur un disque dur après une défragmentation. lui expliquai-je en cherchant les mots et les images les plus simples. Il n'était pas aisé de trouver les paroles pour décrire avec précision ce qu'était notre condition divine mais cela était nécessaire à mes yeux.

Tout est possible lorsque nous nous réincarnons, même si en dehors des âmes qui se signalent à nous comme disponibles lorsque nous sommes dans limbes, nous ne voyons que peu de choses. Cependant personnellement je suis toujours tombé sur des enveloppes sans attache ni famille. lui dis-je en me remémorant mes incarnations passées. Peut-être du fait que je suis plutôt solitaire, ou simplement un beauf au caractère de fermier. dis-je en riant avant de l'écouter à nouveau.

Tomber sur une nouvelle Caraïbe ne sera guère déplaisant si la rencontre se passe de la même manière... rétorquai-je en affichant un large sourire amusé.

Ah ouai? Tu as un cassé un autre robinet? dis-je encore avec un brin d'humour grivois avant de réagir plus sérieusement à ses paroles. Elle me signifiait son envie de découverte et d'exploration. Cela faisait un moment que je n'avais pas convertie un humain, lui ouvrant les yeux sur notre existence. Mais lorsque par le passé je l'avais fait, je n'avais pas toujours parlé des autres panthéons. Aujourd'hui c'était différent, je lui présent notre monde comme il était. J'étais curieux de voir quelle voie elle suivrait, si elle allait se tourner vers mon panthéon ou un autre.

Et bien soit. Repose-toi, sois attentive aux signes. Essaie de voir ce que tes pairs ne voient pas. Je reviendrai te voir prochainement et te ferai rencontrer quelqu'un. lui dis-je en pensant à quelques unes des divinités avec lesquelles j'étais encore en contact.

D'autres questions? lui demandai-je? J'ai tout mon temps.

Maël & Caraïbe

Rendez-vous divin

Elle ne se souvenait même plus de l’exact moment durant lequel elle avait repris position sur le canapé et c’est alors qu’elle se massait les tempes, les coudes appuyés sur ses cuisses qu’elle sembla percuter qu’elle était de nouveau assise. Ce qui la fit froncer des sourcils. Elle réfléchissait à toutes les informations que Maël, ange de patience ayant répondu à chacune de ses (très) nombreuses questions, lui avait proportionnées. Ce dieu était quand même stupéfiant aux yeux de notre petite humaine : il se qualifiait lui-même de solitaire, et semblait effectivement traverser sa très longue existence de cette façon mais il n’avait pas hésité à lui venir en aide quand elle avait eu ce petit problème de tuyauterie à la bibliothèque. Elle s’arrêta soudainement de masser ses temps et laissa retomber ses bras, fronçant les sourcils tout en le regardant.

-Dis-moi un truc… Quand je suis sortie des toilettes et que mon haut était transparent à cause de l’eau… T’es venu m’aider juste par esprit chevaleresque ou t’as eu envie de me sauter dès que tu m’as vue ?

Ne cherchez pas à comprendre pourquoi elle avait posé cette question à cet instant précis, ni même pourquoi elle lui avait soudainement traversé l’esprit ! Vous n’y arriveriez pas, d’autant plus que Caraïbe elle-même aurait été incapable de répondre à cette question… Peut-être parce qu’il avait fait une nouvelle allusion à leur rencontre encore plus surréaliste que d’apprendre l’existence des dieux. Franchement… Se faire un inconnu dans les toilettes inondées d’une bibliothèque alors qu’on vient à peine de le rencontrer après s’être montrée à lui dans un haut blanc transparent parce que mouillé ? Décidemment elle avait le don de se fourrer dans des situations incongrues… (De se fourrer et non pas de se faire fourrer, je vous vois venir avec vos jeux de mots à la mords-moi le nœud !)

La jeune femme n’avait pas vu le temps s’écouler mais un coup d’œil à sa montre lui avait prouvé que décidemment l’heure tournait. Il aurait été plus sage de partir de chez Maël pour aller se coucher, n’oublions pas qu’elle travaillait le lendemain hein ?, mais en fait une autre question lui était venue en tête et le problème c’est qu’avec tout ce qu’elle avait appris de la bouche de Maël elle ne savait plus si elle l’avait déjà posée et pire qu’elle avait bien pu être la réponse…

-Je me demandais… et je pense que je vais te poser mes ultimes questions, l’heure tourne et je commence à être affamée… Je t’en ai posé tellement en plus que je ne me souviens même plus si celle-ci fait partie du lot… Bref. Pourquoi est-ce que vous vous battez entre vous ? Je crois avoir compris que vous tirez votre puissance, et votre existence même, de la croyance des gens, qu’elle soit volontaire ou non d’ailleurs, mais ne seriez-vous pas plus à mène de reconquérir la croyance des humains si vous étiez unis plutôt qu’en étant montés les uns contre les autres ? Je veux dire… Il y a plus de 6 milliards d’êtres sur la planète, n’est-ce pas assez pour croire en vous tous ? J’imagine que de vous imaginer vivre en pleine harmonie doit être une véritable utopie hein ? C’est dommage… Mais…ohoh… Et il se passe quoi pour les humains qui admirent des mythologies différentes ? Regarde-moi, par exemple… J’ai toujours adoré la mythologie égyptienne et la gréco-romaine et voilà que j’ai couché avec un dieu celte… Ça veut dire que… Mettons que par le plus grand des hasards je connaissance d’autres divinités sans le savoir et que je les apprécie autant que je t’apprécie toi, je vais devoir faire un choix ? Et devenir l’ennemi de personnes qui étaient mes amies ?

Connaissant Caraïbe se retrouver dans une situation aussi problématique n’aurait rien de surprenant sinon de très banal. Elle avait un don cette petite pour se fourrer dans ce genre de problèmes ! Une vie tranquille et peinarde ? Pas pour elle !

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Problème de tuyauterie m'dame ?

@Caraïbe de Rochebrune & Maël Eschene

Avec quelques minutes de décalage, les deux mon capitaine. dis-je riant avant de lui en dire davantage sur mon propos. Je riais autant par l'incongruité de sa question, au milieu d'autres alors d'une tout autre thématique, que par le fait qu'elle ne s'en souciait que maintenant ou du moins ne m'en faisait part que présentement. J'étais en premier lieu intrigué, puis curieux. Et il est vrai que te voir ainsi m'a rapidement donné envie de coucher avec toi. ajoutai-je donc en choisissant avec soin mes mots, pour coller au plus près de ce que j'avais en tête. Néanmoins en prendrait-elle ombrage? Aucune idée et peu m'importait en définitive, j'étais ainsi et si cela ne lui convenait pas tant pis.

Cependant si tu avais exprimé ton refus, j'aurais simplement coupé l'eau, t'aurais prêté ma veste et aurais repris ma lecture. lui dis-je en esquissant un léger sourire. Je peux être un monstre parfois, mais je reste attaché au consentement lorsqu'il s'agit de cul. dis-je le plus sérieusement du monde.
Cela n'avait pas toujours été le cas à travers les époques il me fallait l'admettre, cette notion de consentement de la femme n'était que plutôt récente à l'échelle de temps divine mais je faisais à présent en sorte de m'y tenir. Ainsi je laissais oublié l'époque des champs de bataille et de leur lot de ce qui serait aujourd'hui désigné comme atrocité de la guerre. C'était une autre époque, plus violente et ou la notion de droits de l'individu était somme toute limitée. L'espace d'un instant je m'interrogeai tout de même quant à savoir si je m'abstiendrais de violer une ennemie, fut-elle divine ou non, si une nouvelle guerre sanglante éclatait entre les Celtes et un autre panthéon. La réponse était que non, imaginant que je la ferai souffrir mais sans y inclure une dimension sexuelle dans sa séance de torture. Gardant cette réflexion pour moi seul, je reportai mon attention sur Caraïbe.

S'il ne s'agit que de ça et que tu as d'autres questions, je peux te cuisiner un truc ou nous faire livrer. lui dis-je avant de l'écouter à nouveau.
Ne t'inquiètes pas de tes questions. lui dis-je d'abord en riant de cette inquiétude, encore.

Le divin ne veut pas dire parfait, Caraïbe. L'Humain nous voit ainsi car ça légitime à ses yeux les actions divines qu'il ne comprend pas. Mais nous sommes à l'image de l'Humanité. Nous aussi pouvons être sujets à l'envie et l'orgueil. C'est humain que d'en vouloir plus que son voisin, de le jalouser. C'est donc divin d'avoir les mêmes travers. Certains parmi nous sont pacifistes, d'autres ne le sont que lorsqu'on les laisse tranquilles. Certains encore veulent assoir leurs pouvoirs sur les autres, humains ou divins, et dominer le monde. Pour ma part, tant que l'on ne vient pas me faire chier ou emmerder les miens, je reste à l'écart de leur concours de bite. lui exposai-je en faisant au plus simple, laissant éclater un ricanement.

Tu es libre de croire en ce que tu veux. lui dis-je d'abord pour tenter de la rassurer. Il y a une différence entre l'état de fait, et ce en quoi tu crois. Rien ne t'oblige à prendre parti pour l'un ou l'autre, mais je ne peux te garantir qu'un jour tu ne devras pas faire face à un choix. Mais l'existence est ainsi faite non? Nous faisons une série de choix et devons vivre avec leurs conséquences. dis-je encore un brin philosophe.

Maël & Caraïbe

Rendez-vous divin

Sa réponse fut un rire, tout simplement. Allait-elle prendre ombrage si, et même si ce fut de façon involontaire, ses atouts féminins avaient été mis en valeur de sorte à susciter en un mâle, à ses yeux agréables, le désir ? Que nenni et ce même si elle était emplie de défauts et de contradictions.

-Tiens, d’ailleurs… Qu’est-ce que tu lisais avant que je ne vienne t’interrompre ? Questionna notre jeune demoiselle avec un léger froncement de sourcils. Elle n’avait pas relevé les propos de Maël quant au consentement pour deux raisons précises. Non pas parce que l’on pourrait croire que pour une demoiselle de ce bon jeune XXIème siècle elle le considérait comme acquis (Hey ! Après tout il y a encore un nombre incalculable de misogynes, brutes, sauvages, barbares arriérés considérant que les femmes leurs sont inférieures, soumises et qu’ils ont le droit de les posséder comme et quand bon leur semble sans qu’elle n’ait leur mot à dire quant à l’emploi de leur corps ?) mais parce que déjà il avait été on ne peut plus clair à ce sujet avant qu’ils ne passent à l’acte mais aussi parce qu’elle était consciente que fut un temps où les représentants du sexe masculin considéraient comme normal de violer le sexe faible sous prétexte justement qu’il était faible et parce que cela jetait le déshonneur, aussi, sur un homme que de prendre sa femme. Ayant cela présent dans un coin de sa tête notre petite espagnole préférée se garda fort de faire une remarque parce qu’elle redoutait d’avoir un mot maladroit à l’encontre de Maël. Elle était consciente qu’en toute logique, parce que l’évolution de l’humanité était ce qu’elle était (et parce que le divin devait avoir suivi le même cours), il avait dut, jadis, penser et agir de cette façon. Si tel était le cas alors il avait suivi l’évolution et avait changé et tout en restant l’Esus de l’ancien temps il était aussi un nouvel être. Et non pas seulement charnellement. Pouvait-on vraiment lui tenir rigueur de ses actes passés, aussi terrible soient-ils ? Sujet épineux et Caraïbe n’avait aucune envie de s’y piquer. (Et peut-être que son raisonnement n’avait pas été aussi poussé et était resté plus primaire…)

Elle se releva du canapé pour s’approcher du dieu qui ne l’intimidait plus comme cela avait été cas plus tôt dans la soirée et, prise d’une impulsion qu’elle fut incapable de réfréner, alla lui plaquer un léger bisou sur une joue.

-Et que savez-vous donc cuisiner monsieur le dieu ? Du sanglier rôti à la broche avec de la bonne cervoise bien fraîche ? Plaisanta-t-elle en rigolant, avec une allusion à Astérix et Obélix plus qu’évidente. Et pas une seule seconde, en tant que grande fan connaissant les aventures des gaulois sur le bout des doigts, il lui serait venu à l’esprit qu’il puisse ne pas la saisir, ne pas comprendre de quoi elle parlait. Car, après tout, les gaulois ne mangeaient pas de sangliers ! Et ne buvaient pas de potion magique pour résister encore et toujours à l’envahisseur.

-Tu ne participes pas à ce concours parce que tu es sûr de gagner ? Demanda-t-elle avec un petit sourire légèrement (mais légèrement seulement) grivois. Oui ! Elle avait totalement, et intentionnellement pris la phrase au sens littéral. D’une parce que ça l’amusait intérieurement d’imaginer que DES DIEUX puissent se mesurer leurs sexes comme de vulgaires mâles humains primaires, mais aussi parce que…bah elle avait envie, tout simplement. Pourquoi est-ce qu’il n’y aurait que les mecs qui pourraient faire des sous-entendus ? Elle avait couché avec et avait été entièrement satisfaite par l’engin et la façon dont il l’utilisait. Et puis vous m’embêtez d’abord ! Je n’ai pas à justifier les propos de Caraïbe, hein ? Merci !

Cela faisait du bien aussi de quitter un peu les thèmes sérieux pour parler plus légèrement, de se lancer des boutades, de tenir des propos un rien salaces, comme des personnes normales alors qu’ils ne l’étaient ni l’un ni l’autre. Lui parce que c’était un dieu et elle…ben parce que c’était Caraïbe hein ?! Nul besoin d’en dire plus.
-Je vais te dire un truc con…Mais en fait ce qui m’éclaterait ce serait qu’il y ait une déesse de l’athéisme. Ce serait tellement absurde que ça me ferait mourir de rire. Un véritable oxymore…Je suis pas vraiment sûre qu’on puisse utiliser ce mot comme adjectif pour une personne… Mais c’est pas la question. Née de la croyance des gens en la non croyance justement…. Ah mais je serais tellement explosée de rire… Au fait ! Ça mange quoi un dieu ? De l’ambroisie auprès des prêtresses de l’île du plaisir ?

Encore une allusion à l’univers d’Astérix et Obélix mais avec une grossière erreur. Volontaire hein ? Mais bon…L’ambroisie était pour les dieux gréco-romains et donc les ennemis d’Esus… C’était peut-être pas très intelligent, non ? Même s’il n’en prendrait pas ombrage.

-T’sais quoi Maël ? Ou Esus… Ou Maël… J’t’aime bien !

Ok. La déclaration tombant comme un cheveu sur la soupe…. Ah non ! Non, non, non navrée mais non. Je ne serais pas foutue de vous expliquer le cheminement de son cerveau. Elle ne sait pas le faire, elle ! Alors c’est pas moi qui pourrais. Juste elle l’a pensé et…c’est sorti de sa bouche ! TOUT SIMPLEMENT !

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Problème de tuyauterie m'dame ?

@Caraïbe de Rochebrune & Maël Eschene

Le dernier Maxime Chattam. lui dis-je sans développer mon propos littéraire d'arquer un sourcil après qu'elle m'eut déposé un baiser sur la joue. En fait de me surprendre, ce fut surtout l'inattendue de la chose qui m'interpela sur l'instant bien que je ne m'en alarmai pas. Merde je suis découvert, tu as déjà compris qu'il n'y a pas besoin de péter un robinet pour attirer mon attention. dis-je en riant avant de répondre à sa question culinaire.

J'ai un gros pif et un gros bide comme Obélix? lui dis-je en fronçant les sourcils comme si j'étais vexé avant de rire à nouveau et de reprendre après quelques secondes. J'ai un beau morceau de viande qui marine depuis deux jours si ça te dit. débutai-je avec un sous-entendu qui pourtant était vrai. Et pour l'accompagnement, une petite poêlé de chanterelles ça devrait le faire.

Je pouvais tout aussi bien avoir la flemme de cuisiner et bouffer de la merde que prendre le temps de me faire un p'tit plat. Mais il fallait aussi dire que cuisiner était pas mal quand je ramenais une poule chez moi. Bon là ce n'était pas mon intention initiale mais si Caraïbe voulait remettre ça, je n'allais pas la repousser.

Plutôt parce qu'importe la taille de ma queue, je pense avoir appris à m'en servir depuis le temps. dis-je en riant à ma propre connerie avant qu'elle ne me fasse part d'une nouvelle lumineuse idée. Il me fallait admettre qu'elle avait un certain talent pour cela.

Ça mange de tout un Dieu. lui dis-je en fixant son regard. Quant à cette idée en effet ce serait drôle mais à ma connaissance il n'y a pas de telle divinité. ajoutai-je en prenant quelques secondes pour réfléchir à cette question et en admirant l'ironie de cette idée.

Ah ouai? dis-je surpris face à ses paroles. Ça fait longtemps que je n'ai pas eu une telle déclaration d'amour. dis-je encore en souriant, ne sachant pas trop ce qu'elle entendait par là.

Tu peux m'appeler Esus quand nous sommes seuls. ajoutai-je avant de planter mon regard dans le sien.

Maël & Caraïbe

Rendez-vous divin

Notre très chère amie Caraïbe dévisagea Esus d’un air surpris quand il lui annonça qu’il était affairé à lire le dernier Maxime Chattam quand elle vint troubler sa quiétude. Elle fronça un sourcil tandis qu’elle relevait l’autre.

-Tiens donc… Tu lis Maxime Chattam toi ? Marrant… J’aurais jamais cru ça de ta part… Je t’aurais plutôt imaginé à lire le Kâma-Sûtra… -Elle claqua des doigts avant de continuer. –Mais non, que je suis bête ! Tu le connais déjà par cœur ! Ajouta-t-elle avec un clin d’œil et un petit sourire.

La plaisanterie était évidente, attendue et peut-être même un peu éculée mais elle servit à Caraïbe pour ne point faire de commentaire quant à Maxime Chattam qui était un auteur, à cette époque, qu’elle n’appréciait pas. Elle avait bien essayé de lire « Les Arcanes du chaos » premier tome de la série « Le cycle de l’homme et de la vérité » mais elle n’avait accroché ni à l’intrigue ni au style de l’auteur. Aussi ne pouvait-elle échanger avec Esus sur son œuvre littéraire, bien qu’il faisait partie de sa liste des auteurs auxquels donner une autre chance. Car oui, Caraïbe avait une liste de ce genre parce qu’elle s’était rendu compte qu’avec le temps les goûts changent et évoluent aussi ne voulait-elle pas passer à côté de quelque chose ayant du potentiel. Bon par contre après il y en avait certains qu’elle ne pourrait jamais lire un peu comme Lévy ou Olivier Adam…

Il la fit à nouveau éclater de rire tandis qu’il lui demandait s’il avait quelque ressemblance avec Obélix, ce qui n’était manifestement pas le cas. Elle haussa les sourcils, toujours avec un petit sourire en coin en lui faisant remarquer qu’ils n’étaient, tous deux, certes point dépourvus d’un charme certain.

-Hummm…De la viande marinée…Voilà qui donne envie. J’accepte avec grand plaisir. Répondit-elle avec un grand sourire qui dissimulait sa profonde aversion pour tout ce qui s’apparentait de près ou de loin à des champignons (sauf, comme de par hasard, bien entendu, la truffe noire dont elle raffolait…) -Enfin à condition que ça ne te dérange vraiment pas hein ? J’ai pas envie de t’imposer ma présence si… - Dit-elle sans terminer sa phrase. « Si c’était une invitation par pure politesse » avait-elle faillit dire mais s’était retenue au dernier moment se disant que ça ne collait peut-être pas avec sa façon d’être. S’il avait pas voulu l’inviter à dîner il l’aurait tout simplement laissée partir hein ?!

Même si cela faisait un certain moment que les joues de Caraïbe n’avaient plus repris leur sempiternelle teinte rouge elle s’empourpra de nouveau alors qu’il parlait de déclaration d’amour. Il était évident qu’il allait être surpris par ses paroles, il faut dire qu’elles étaient venues de nulle part sans que rien ne le justifie vraiment sinon le fait qu’elle l’avait pensé parce qu’il avait su la mettre à son aise. (Et ce n’était pas seulement parce qu’il l’avait sautée à la bibliothèque, attention !) Et que pour notre jeune amie se sentir à l’aise avec quelqu’un était chose assez rare. Elle se sentait toujours déplacée, pas à sa place, comme si sa venue au monde avait été un malencontreux accident et qu’elle n’avait pas sa place dans cette réalité. Ni dans aucune d’ailleurs.

-Je… Enfin…Je… -Bredouilla-t-elle en cherchant désespérément comment traduire avec des mots ce qu’elle ressentait pourtant de façon si claire. Elle passa une main nerveuse dans ses cheveux, les ébouriffants au passage. – Je…Comment dire… Tu vois… Je suis pas le genre hyper sociale qui se sent bien avec tout le monde je me sens toujours gauche et empruntée, stupide et inintéressante, le boulet qu’on se coltine et souvent parce qu’on a envie de la pécho mais tu vois toi…bah déjà tu m’as pécho d’emblée donc bon… mais j’veux dire… T’es sympa. Intéressant. Amusant. Direct. Patient. Tu réponds à mes questions sans m’donner l’impression de n’être qu’une pauvre cruche… Ouais je sais je m’emballe pour le coup mais voilà… Sans parler d’amour hein, j’t’aime bien. C’tout… T’inquiètes pas hein ? Je suis pas le genre de folle qui va te harceler, à la limite de l’érotomanie, parce que tu l’as baisée et qui va croire que vous allez vivre une grande histoire d’amour.

Euh…Attendez une seconde… Le but de sa tirade à mademoiselle «Je plaisante souvent mais suis pas foutu de me rendre compte quand les autres déconnent » ce n’était pas justement de le rassurer ? Avouez quand même que ses paroles lui donnaient l’air d’une pauvre folle complètement demeurée qui, au contraire de ses mots, s’adonnait au harcèlement… Une vraie pure stalkeuse…

-Mais… Au fait Esus… (Ah ! Là, le véritable nom du dieu vint tout naturellement entre ses lèvres !) - Vous êtes âgés de plusieurs millénaires, vous, les dieux… Donc votre guerre doit être aussi vieille que vous…Comment c’est possible qu’elle dure depuis si longtemps ? Et que les humains en soient collectivement inconscients ? Ou alors il y a eu un évènement qui a fait que si avant il y avait comme une sorte d’harmonie vous avez désormais décidés de vous exterminer ? .

Ah ! Les questions, dont elle pensait pourtant avoir fait le tour faisaient leur grand retour ! Mais quelle pipelette. N’allait-elle donc pas se taire ? Au moins pendant ce temps Esus ne parlait plus de son instrument du plaisir parce que notre petite espagnole se sentait émoustillée à son évocation. Hey ! Elle était humaine que diable ! Et lui un excellent amant, faut pas s’étonner !

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Problème de tuyauterie m'dame ?

@Caraïbe de Rochebrune & Maël Eschene

Quand on vit depuis aussi longtemps que moi, il faut savoir varier sinon on peut vite s'ennuyer. dis-je en rigolant avant de poursuivre. Et puis le Kâma-Sûtra, c'est quand même bien plus sympa à pratiquer qu'à lire, surtout avec toi. ajoutai-je en lui offrant un large sourire, sentant que l'ambiance s'échauffait peu à peu au fil de la conversation. Sa réaction suivante me fit rire de plus belle. Le simple fait d'avoir définit ses paroles comme une déclaration d'amour la faisait bégayer. Mignon...

Et bien me voilà rassuré en un sens, je devrais être tranquille pour une bonne partie de mon éternité alors. Mais du coup ça veut dire qu'on ne pratiquera plus à profit mes capacités de plombier? demandai-je en faisant une moue triste. Mais bon si jamais t'as besoin d'être rassurée, mon attitude ne change avec les gens, que j'ai envie ou non de baiser avec eux. Je suis comme je suis, et tant pis si cela déplait. dis-je encore mais cette fois-ci sans rire.

Il est des choses qui survivent à l'éternité. débutai-je. La Guerre en est une. Tout comme le Commerce et la Construction. ajoutai-je en évoquant mon devoir divin pour étayer mon propos. Les relations entre panthéons divins évoluent au fil du temps, comme c'est le cas pour l'Humanité depuis la nuit des temps. Paix, guerre, alliés, ennemis, statu quo. Ce ne sont que des états, et ceux-ci n'ont rien d'éternels. lui expliquai-je, sans pour autant entrer davantage dans les détails.

Quant à l'Humanité, et bien certains voient ce que d'autres ignorent, volontairement ou non. Nous essayons d'être discrets, certains plus que d'autres. Mais je pense que comme l'Humanité, le Divin n'est pas infaillible. dis-je tandis que je commençai à sentir mes sens s'éveiller tandis que je me levai pour l'inviter à me suivre dans mon loft vers la partie cuisine.

Ouvrant le frigo je sortis le plat qui contenait la marinade et la pièce de boeuf. Petit mélange basique : sauce soja sucrée, petits oignons, des épices, du citron. Avant de cuisiner la viande je voulais d'abord qu'elle se réchauffe à température ambiante. Pendant ce temps je sortis d'un placard des nouilles déshydratées nature et une casserole d'eau que je mis à bouillir.

Tu veux un verre en attendant, à moins que tu craignes de perdre le contrôle une fois pompette? dis-je en esquissant un sourire taquin.

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Maël & Caraïbe

Rendez-vous divin

« Femme qui rit est à moitié dans ton lit» devait être, assurément, le crédo de vie d’Esus. Par deux fois il fit rire notre chère Caraïbe en faisait allusion à leur fougueuse étreinte sexuelle. Bon. Si la petite moue qu’il fit en lui demandant, à sa façon humoristique, si elle ne comptait plus remettre le couvert avec lui, au lieu d’attendrir son petit cœur la fit éclater de rire. (D’accord, d’accord…Elle fut quand même un peu attendrie par cette petite bouille mais ça, il faut PAS le dire !) Cependant il ne lui laissa guère l’opportunité de répondre puisqu’il continuait à parler. Tel un vieux sage une nouvelle fois quoi qu’avec un vocable moins…enfin plus familier !

-Ça serait quand même très étonnant que tout au long de l’Histoire du monde, d’autant plus que t’as dit qu’il y avait de nouveaux dieux qui émergeaient selon les croyances de l’Humanité, que personne jamais n’ait jamais vu un dieu en action… Sinon faudrait que vous soyez encore plus discret que James Bond. Quoi que…Mauvais exemple vu qu’il opère toujours de façon si ostentatoire… Le mec il donne toujours son vrai nom et… -Silence soudain.

- Et encore une fois je m’égare et je diverge… - Elle regarda le dieu en fronçant un sourcil, l’air faussement sérieux.

-Et ne va pas me sortir un jeu de mot débile sur le « verge » du mot « diverge », hein ?

Elle le suivit jusqu’à la cuisine où elle le regarda sortir du frigo une magnifique pièce de bœuf appétissante au possible ainsi que la marinade. Miam ! C’est qu’il savait prendre soin de lui notre petit dieu !

Quand il lui proposa un verre Caraïbe s’approcha d’Esus avec un petit sourire. Elle lui toucha la main, remonta le long du bras, la caressant doucement avant de se coller contre lui et de l’embrasser tendrement.

-Comme si j’avais eu besoin d’alcool pour succomber à tes charmes. Répondit-elle tout en prenant une nouvelle fois possession de ses lèvres, passant ses bras autour de sa taille pour passer ses mains derrière lui et lui empoigner son fessier musclé.

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Rendez-vous divin

@Caraïbe de Rochebrune & Maël Eschene

A ses mots je me contentai de sourire en la regardant, savourant les courbes de sa silhouette. Elle commençait à anticiper mes blagues de merde, ce qui signifiait qu'elle éprouvait de l'empathie, faisant attention à certains de mes mécanismes. Cependant rien ne me garantissait que c'était là quelque chose de volontaire de sa part.

Voir un Dieu en action hein... dis-je pour seul réaction en souriant à nouveau. Tout dépend de ce que tu entends par là. Mais oui certains humains ont été au fait de notre existence, tout comme toi aujourd'hui pour la plupart, et d'autres plus croyants avec plus de ferveur. lui expliquai-je encore.

Le contact de sa main sur ma peau commença à éveiller quelques frissons sur mon échine. Et bien, peut-être allais-je ressortir ma tenue de plomber prochainement. Lorsque sa bouche pris la mienne je me laissai aller sans réagir plus que cela, hormis répondre à son baiser. Je patientai quelques instants avant de passer à mon tour mes mains d'abord sur ses hanches, puis ensuite sous son cul. Pour la soulever après et la déposer sur le plan de travail non loin du feu où chauffait la casserole de flotte.

Tu veux que je casse mon évier ou tu peux t'en passer? lui demandai-je en l'attrapant par le menton avant de l'embrasser à nouveau. Après ce baiser je jetai un oeil à la flotte, sans pour autant bouger de ma position, entre ses cuisses. Tu la manges comment ta viande? Saignante ou dégueulasse? demandai-je sans me montrer plus attentionné que cela.

Et sinon, après toutes ces révélations, que comptes-tu faire Caraibes? lui demandai-je, toujours près d'elle et mes mains à présent sur ses cuisses. La question n'était pas sexuelle car il y avait de grandes chances qu'on finisse à poil, et peut-être même avant que la viande ne soit cuite.

Là je l'interrogeais sur son future dans ce nouvel univers qui s'offrait à elle, je voulais essayer de voir ce qu'elle ferait de la quantité de réponses que je lui avais fourni. Allait-elle tenter de trouver d'autres pantheons, allait-elle devenir une croyante de notre panthéon, ou d'un autre? Elle pourrait en être une particulièrement intéressante mais je ne voulais pas l'influencer sur ce point et la laisser libre d'en faire ce qu'elle en voulait. Le libre arbitre, bien qu'illusion dans la plupart des situations, concernant sa foi éventuelle je préférais ne pas interférer.

Maël & Caraïbe

Rendez-vous divin

L’ambiance devenait caliente entre Esus et Caraïbe et, une fois passé le choc, l’idée de coucher, à nouveau, avec un dieu était assez excitante, surtout que la première fois avait été des plus jouissives… Elle rigola contre ses lèvres lorsqu’il la souleva pour la poser sur le plan de travail.

-Je crois que je vais pouvoir m’en passer pour cette fois, malgré ma déception de ne pas pouvoir te contempler le torse luisant.- Eut-elle le temps de répondre avant qu’il ne l’embrasse à nouveau après l’avoir attrapé par le menton. Quant à sa question quant à la cuisson de sa viande si la formulation la fit sourire elle le regarda l’air faussement outrée.
-Tout dieu que tu sois tu es prié de ne pas oublier que je suis à moitié française. Mon palais ayant été éduqué par de fins gastronomes je mange ma viande bleu. Pas saignante. Bleu !

Non mais oh ! Bon, d’accord…En Espagne ils mangeaient la viande bien cuite… Quoi qu’en fait le terme de bien cuite soit totalement mensonger puisque la cuisson n’était pas « bien » mais trop mais que diable ! Elle avait grandi en France, oh ! Même saignante lui paraissait être une infamie, un blasphème ! Un blasphème pour un dieu… Si on y pense c’est quand même assez paradoxal voir sarcastique…

Mais…Non mais sérieusement ? Ils étaient manifestement sur le point de s’envoyer en l’air et il lui demandait ce qu’elle comptait faire ? Au moins ses mains sur ses cuisses lui laissaient entendre qu’il avait bien l’intention de la sauter. Mais néanmoins poser cette question sérieuse juste avant de passer aux choses sérieuses…Quel manque d’à-propos !

C’est avec un profond soupir qu’elle baissa le regard sur ses mains, prenant la droite dans la sienne, la tournant paume vers le haut pour la caresser, d’un doigt.

-Je ne sais pas vraiment. –Répondit-elle sans pour autant lever les yeux vers lui. –Je crois que j’ai besoin d’un peu de temps pour penser à tout ce que tu m’as dit, de chercher plus d’informations aussi, voir l’impact des dieux au long de l’Histoire, la trace qu’ils ont laissés dans les arts, surtout la littérature d’ailleurs…À moins que monsieur, continua-t-elle avec un sourire amusé, ne veuille m’enrôler dans son armée pour combattre les ennuis et les impures à ses côtés ? Plaisanta-t-elle en le regardant à nouveau.
Elle leva la main d’Esus vers son visage, le posant sur sa joue en une douce caresse tout en fermant les yeux avant de le regarder à nouveau, droit dans les yeux, avant de prendre un de ses doigts dans la bouche. Elle l'attira contre elle pour l'embrasser à nouveau, passant une main dans ses cheveux avant de murmure contre ses lèvres.

-Mais là... J'ai très envie de toi.

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