Tu hors de ma vue [Intrigue I - Terminé]

Feat Alexandre Durand.

Tu hors de ma vue, 19 décembre 2020

Il allait me détester. Oh oui, il allait me détester mais franchement c’était trop drôle pour que je m’en passe. Je me regardais une dernière fois dans le miroir de la salle de bain. J’avais enfilé une perruque, rendant mes cheveux blonds très long. J’avais enfilé un ensemble jogging rose et des énormes lunettes teintée rose pale-orangé étaient posés sur mon visage. Un selfi devant le miroir que je postais sur les réseaux sociaux #donovansmith #blague #joke #monfrere #mybrotheret sortais de la pièce. Je marchais dans la suite de l’hôtel sans faire le bruit tout en filmant en direct #livepourmesfans, faisant signe à mes internautes de ne pas faire de bruit. Il était encore très tôt en France et le soleil n’était même pas encore levé mais de l’autre côté de l’océan, mes fans s’affolaient, en envoyant des tonnes d’émojis. Ce que je faisais, je l’avais programmé, mais pas annoncé. Pour eux, c’était la surprise et le nombre de personnes me regardant ne faisant qu’augmenter de seconde en seconde. Créer le buzz pour garder ma célébrité intacte.

Je fis le tour du lieu #hotelhilton #eiffeltowerview #vuetoureiffel #paris pour montrer le cadeau qu’il m’avait fait, contre un live dans l’une de leur chambre. La suite était superbe, je devais bien le reconnaitre. Elle était spacieuse, comportait plusieurs chambres accessibles via un petit salon où se réunir. Il y avait une salle de bain par chambre comportant chacune une baignoire sur pied, un jacuzzi et une double à l’italienne. Un balcon faisait le tour de la suite et il avait ajouté un coin cuisine assez luxueux dans lequel je me rendais. Je sortais une culière, de la pate à tartiner #nutella que j’étalais sur le caleçon blanc que j’avais caché plus tôt dans l’un des tiroir #caleçondepapie #underpantsgrandpa #caleçondAlex #underpantsAlex. Bon en vrai, il n’appartenait pas à mon frère mais ça, mes fans n’étaient pas obligés de le savoir. Je leur montré le résultat #dégeu #dirty non sans un grand sourire. Encore une fois je leur signe de se taire et je gagnais le salon adjacent à chaque chambre. Je sortais une enceinte portative #JBL puis enclenchais une musique que je ne mettais pas forte #whatisthissong? #quelleestcettechanson. Les premières paroles que je chantais par-dessus la voix de #Wejdene Alors comme ça tu m'as trompé, t'as cru qu'j'allais pas capter? Et t'as changé d'parfum, d'numéro… Comme si par les keufs t'étais recherché ! Apparemment tu n'm'aimes pas, c'est une autre que t'aimes. Tu parles avec une Anissa. Mais moi j'm'appelle Donovan ! J’ouvre en grand la porte de la chambre dans laquelle dort mon frère en charmante compagnie d’un coup de pied #wakeup! #réveil. Je lui lance le caleçon à la figure tout en chantant très fort Tu prends tes caleçons sales (sales) et tu hors de ma vue (ma vue). Tu n'as pas de principes (principes). J'te jure sur ma vie (sur ma vie) ! Me tromper avec ma cousine mais t'as pas de valeurs. J'ai appelé mon grand frère et il vient t'à'l'heure Je fais mine d’être outrée alors qu’il émerge violement sans vraiment comprendre pourquoi il se retrouve avec du nutella sur le visage. Nous deux c'est terminé, eh eh Tu me cherches, mais je suis plus là, ah ah Et sur ce, je sors de la chambre aussi vite que je suis rentrée #jokedone #blagueok #Alexvametuer #alexwillkillme. Je lance un dernier baiser à mes fans qui m’envoient désormais un max de commentaires et d’émojis hilares avant de couper le live. Si avec ça, je ne fais pas un petit buzz. Et on ne pouvait pas dire que je ne n’avais pas eu ma petite vengeance sur mon frère qui m’avait lâché en fin de soirée pour serrer cette brune qui sortait un peu rapidement de sa chambre, pas tout à fait rhabiller. Elle évite mon regard alors que je lui souris à pleine dent, tout en lui faisant un grand signe de la main. Oups ?!

Je dormais du sommeil du juste, après m’être bien dépensé la veille. La fête avait battu son comble à tous points de vue, hier soir. Et pour une fois dans ma vie, je goûtais à un luxe et un confort qui m’étaient autrement étrangers. Bien sûr, je pourrais dire que je n’avais jamais manqué de rien chez les Parmentier, mais il y avait une profonde différence entre n’avoir manqué de rien, et avoir l’occasion de jouir de plaisirs réservés à une élite qui avait les moyens de se les offrir. Tout s’était bien passé, et si je savais l’Organisation quelque peu frileuse à l’idée que ses membres puissent se laisser corrompre par les avantages d’une existence souvent ingrate mais aventureuse, j’avais bien choisi de laisser redescendre un peu la pression sur mes épaules. La fille contre moi remue. Son corps nu et chaud frôle le mien et réveille mes sens, sans me tirer tout à fait de la torpeur qui m’étreignait… Je me sentais lessivé comme rarement auparavant. Pas à cause de la fille, dont j’avais oublié le nom. Mais pour la fête, pour le relâchement de toute cette pression. Avoir quitté un temps tout ce poids sur mes épaules m’avait épuisé, comme si toute la fatigue accumulée prélevait son dû maintenant que je l’y avais autorisée.

La porte s’ouvre à la volée et je sursaute. Entraîné depuis des années à réagir à toute éventualité avec une précision quasi militaire, bien que la première chose que Philippe m’avait apprise, c’était que je n’étais pas de taille à lutter seul, physiquement en tout cas, contre la plupart de nos ennemis. Ca reste un réflexe, une émanation de ma discipline de vie. Je bondis du lit en caleçon, alors que la fille glapit et qu’une voix mélodieuse et dans laquelle était instillé un rien de fiel, s’élevait dans une rengaine souvent moquée ces derniers mois. Mais à peine ai-je le temps de reconnaître ma sœur Orphée que je prends un caleçon remplit de non… Non, du Nutella. C’était bon. Bon ?

J’étais furieux, oui ! Pour qui se prenait-elle ?! et téléphone en main, en plus ? Elle se montrait encore une fois totalement inconséquente ; moins on se faisait voir, plus on serait efficace. Mais elle ne pouvait pas s’empêcher de parader. La pâte à tartiner me colle sur la barbe mal rasée et j’enfile un pantalon à toute vitesse alors que la nana fuit sans demander son reste. Je peste, maugrée et jure dans ma barbe, avant de débouler dans le couloir, furieux.

| Mais bordel à quoi tu joues, Orphée ?! Et tu as fait quoi, là, avec ton téléphone ? |

Je lui prends des mains, le dévérouille comme je l’avais déjà vue faire, et regarde ses dernières actions. Et je blêmis.

| Tu fais chier, Phée ! T’as conscience qu’on scrute chacun de nos faits et gestes à la loupe ? Je suis pas célèbre, moi, et j’ai pas envie d’être la risée de ton fan club d’ados pré-pubères, moi ! |

Je savais qu’il était trop tard. Tous ces petits connards allaient pas tarder à tout sauvegarder, à twitter et retwitter… J’étais pas dans la panade.

| Pourquoi t’as fait ça ?! |

Feat Alexandre Durand.

Tu hors de ma vue, 19 décembre 2020

C’est l’histoire d’une jeune femme qui était super contente de passer une soirée avec son frère #jumeau #lovecoeurcoeur. Alors qu’elle allait lui proposer de rentrer pour se faire une #soiréepijama, ce dernier a décidé que a sœur n’était pas assez intéressante #grosvent #rembaletonpijama et donc a ramené une #faussebrune dans la chambre d’hôtel #sexe #baise #ohouivasyc’esttropbon. Et pendant ce temps là, la sœur n’avait qu’à faire sa soirée pyjama toute seule #rembalelespeignoirsassortis #remballetajoieàl’idéedefairetapremièresoiréepijama. lui dis-je un peu véhémente avant d’attraper l’un des coussins de la suite et lui lancer dessus. Bon en vrai, je ne le visais pas vraiment et il atterrit dans le foyer de la cheminé. Oui, une cheminée dans une suite d’hôtel. Il y avait même une piscine sur le toit, que j’avais fais privatiser du coup uniquement pour moi et dans laquelle j’avais barboté toute seule. Je m’étais vraiment fait une joie de passer la fin de soirée avec mon jumeau et faire ce que je n’avais jamais fait : une soirée pyjamas. C’est bête hein ? Bref #encolère #blasée #frèreindigne.

Je pouvais le planter là, mais on parlait de mon jumeau alors je me contentais de me laisser retomber sur le canapa #dramaqueen. Je posais mon bras sur mes yeux et lui dis On voit pas ton visage. Il est caché par un émoji. Tu crois vraiment que je ferais quoi que ce soit qui te mettrait en danger ? #soeurindigne J’étais sérieuse. Ok ok, je m’étais amusée à ses dépends mais c’était pas pour autant que je ferais quoi que ce soit pour lui nuire. J’avais beau me foutre de tout et de tout le monde, Alexandre était la seule exception à cette règle. Tu peux vérifier si tu ne me crois pas. Je fis un vague mouvement des épaules. Il n’était pas obligé de me croire sur parole après tout. Moi je lui faisais confiance mais il n’était pas moi : moins traumatisée, plus stable. Il avait eu de la chance, plus que moi et j’était contente, vraiment. Je savais que son éducation avait été stricte mais il était aimé. Moi non. #looserlikeme. Et puis tout le monde m’appelle Donovan. murmurais-je #commeuncheveudanslasoupe. Orphée n’existait pas. Orphée elle était morte depuis longtemps. Donovan, il ne restait que Donovan, la fake Donovan. Je me relevais d’un bond du canap’ #tropconfortable. Je me dirigeais vers le bar et après l’avoir examiné, je récupérais une bouteille de rhum dont j’avalais une lampée #ilesttoujours19hquelquepartdanslemonde. Bon c’est pas l’tout, mais j’ai des chansons à écrire. Je vais commander au #roomservicedemalade. Si tu veux quelque chose dis le moi, et je passerais aussi commande pour toi #amoilespancakes. Allez tu hors de ma vue. Les adultes ont du travail. J’avais retrouver ma bonne humeur, celle que j’affichais toujours. #lunatique. Me morfondre ne servait à rien #expérience. D'ailleurs, j'enlevais ma perruque pour venir lui lancer, cette fois-ci en visant.Cadeau. je suis sure qu'elle t'irait mieux qu'à moi #labombassedelafamillec'estmonfrangin

A peine commençais-je à m’énerver que Donovan se mit à m’accabler de reproches, tout en ponctuant ceux-ci de hashtags complètement débiles dans le genre qu’elle se donnait auprès de sa communauté de fans. Ca lui donnait l’air d’une gamine, elle faisait plus jeune qu’elle ne l’était et pire, ça lui donnait un petit air supérieur insupportable. Bien sûr, ma jumelle en rajoute des tonnes sur ce qu’il s’était vraiment passé et me reproche d’avoir préféré passer la soirée avec cette fille rencontrée au pied levé plutôt qu’avec elle. Bon. Mal de tête. J’avais peut être un peu forcé sur les cocktails et je pensais que Donovan faisait un peu le même genre de son côté, non ? Bon, c’était visiblement pas le cas. My bad… Mais bon, c’était pas la peine d’en chier une pendule si ? Ce n’était pas comme si elle manquait de temps pour organiser d’autres soirées de ce genre. Je rattrape et bloque l’envoi de coussins dans ma direction, et j’essayais de tempérer un peu sa colère. Ma sœur se laisse retomber mollement sur le canapé, comme si elle était au bout de sa vie.

| Ca va ! J’étais content aussi ! C’est juste que… Ben c’est arrivé un peu comme ça, c’est tout. Ca arrive hein ! J’étais pas le seul à picoler, je crois. Tu m’en veux vraiment pour ça ? On s’en fera d’autres, des soirées pyjama. Allez, ce soir ? Je repars que demain. On a le temps. T’es entre deux tournées, t’as que ça à foutre. |

Bon, ce n’était peut être pas très joliment dit mais l’essentiel était là. Je n’étais pas contre. Et bon, ok, je n’avais sans doute pas été super délicat mais quand même. Je n’étais pas un monstre, si ? Bon, elle continue, et ses explications achèvent de me convaincre qu’elle m’avait gentiment puni pour mon indélicatesse. Enfin gentiment… Un filtre, ça saute quand on sait s’y prendre. Ce n’est qu’un artifice d’application. Ca aurait pu être pire, mais il fallait quand même rester prudent. Parce que les gens comme nous, faisant partie de l’Organisation, étaient plutôt du genre à vite disparaître si leur couverture civile était mise à mal.

| Tu sais quand même que ton téléphone et le réseau qui le diffuse garde trace de la vidéo sans l’émoji ? Tu dois apprendre à faire plus attention, Phée, et pas que pour moi. Mais pour toi aussi. Ta position est un avantage mais tu peux pas trop miser sur la sécurité qu’elle te procure… Tu vas forcément en rencontrer, tu comprends ? Et ils attendront quelque chose de quelqu’un comme toi. |

Je parlais des dieux, évidemment, des connards semblables à notre père. Elle l’aurait compris. Même si elle jouait à la petite connasse imbue de sa personne, Donovan était du genre à vite saisir les choses. Je ne rebondissais pas quand elle rappelait la façon dont tout le monde l’appelait. Franchement, je devais bien avouer que ça m’indifférait plutôt. Jje souris à ses paroles suivantes.

| Mais je fais quoi, moi, du coup ? Tu as fait peur à ma meuf… |

Je la taquinais, enfilant sa perruque et venant m’asseoir sur un fauteuil en face d’elle.

| Je peux t’aider à quelque chose en mangeant du homard ? |

Feat Alexandre Durand.

Tu hors de ma vue, 19 décembre 2020

J’étais #déçue. Je comprenais mon frère hein, mais j’étais déçue quand même qu’il préfère s’amuser avec d’autres personnes que moi #possessivité. Si je l’avais invité c’était pour qu’il puisse souffler alors pouvais-je lui en vouloir ? Bon ok, qu’un peu alors. Et puis bon, il en faisait tout un #fromage mais c’était juste une blague que je lui avais fait. Il n’y avait pas mort d’homme non plus. Il me proposait de se faire une soirée ce soir et je relevais la tête aussitôt. Vraiment? Vrai de vrai? J’étais à la fois surprise, heureuse et excitée. Surprise parce que franchement, je n’étais pas la personne la plus agréable du monde quand on me connaissait bien. Et Alexandre me connaissait bien. Il savait que l’image de #starlettevulnérable n’était qu’un écran de fumée. Si je n’avais pas relevé son « tu n’as que ça à foutre », c’était parce que j’étais trop #contente. Parce que sinon je lui aurais foutu mon poing dans la tronche #violence. Je ne faisais pas rien entre deux tournées. Je bossais sur mes albums, sur ma pub, sur mes chansons et en studio. Et je devais m’entrainer #tueusededieux. Donc non, je ne faisais pas rien, même si c’était moi qui imposais le rythme.

Je me laissais retomber sur le canapé #dramaqueen à sa remarque qui n’était pas fausse. Mais il s’en faisait pour rien sur un point insta a trop à perdre. Je suis blindée d’avocats, n’oublies pas. Et pour le reste, bah t’as pas à t’en faire pour moi. Je suis plus solide que tu ne le penses #lavieestunepute Je pensais tout ce que je venais de lui dire. Et je n’étais pas en sucre. Je n’avais pas attendu de le retrouver pour prendre de soin. J’étais une grande fille et ‘j’avais appris très jeune que la vie c’est de la merde et que si tu veux en sortir, tu dois te battre, et ne pas hésiter à user de toutes les armes que la nature nous donne.

Je ris quand il me demande ce qu’il peut faire, avant d’enfiler ma perruque. Ouais, elle lui va super bien #monfrèreestVRAIMENTunebonnasse. J’hésite un instant à le laisser m’aider. Non pas pour la #propiétéintellectuelle mais parce que la musique, et bien, ça à toujours été mon exutoire, mon jardin secret et privé. Je gagne un peu de temps en appelant le #roomservicedemalade et passer commande autant de chose à manger qu’à boire. En raccrochant, je finis par dire à mon frère Hmm. Il y a toujours une part de moi dans mes chansons, en mode confessions intimes, Mel assis-toi faut que je te parle, quand j’écris. J’ai une chanson que j’ai depuis un bon moment et je pense que je pourrais la sortir si j’arrive à la finir, maintenant que ma carrière est lancée et stable. Attends. Tiens Je lui tendais le carnet que je regardais juste avant. Les pages étaient griffonnées, les mots barrés et remplacés, parfois plusieurs fois, avant d’être entourés quand je les retenais. C’est… Anarchique mais tu pourras suivre quand même plus facilement Je me levais du #canaptoutconfort d’un bond et me dirigeais vers l’estrade sur laquelle ornait quatre de mes guitares - mes fétiches -. J’hésitais avant de prendre la première que je m’étais achetée pour la brancher sur l’#amphi. Je vérifiais que mes cordes étaient bien accordées, en les testant plusieurs fois une par une. Une fois sûre qu’elle me convenait, je la reposais pour baisser le son des amplis au minimum : assez pour qu’Alex entende le #rythme et l’instrument mais sans couvrir ma voix pour autant. S’il ne m’entendait pas, il ne pourrait pas me donner son #avis. Je replaçais mes cheveux, légèrement stressée de chanter devant lui. Je réalisais que c’était vraiment la #premièrefois que je le faisais juste pour lui. Et cette chanson, elle était… Spéciale. Je lui fis un signe de tête Je l’ai quasiment fini mais je dois encore travailler la partie râpée, qui n’est pas entière et que je ne chante pas assez vite. Du coup, je vais chanter des lalas. Je pris une inspiration, fermée les yeux pour mieux voir les paroles défiler. Je connaissais le début par cœur. Je l’avais vraiment beaucoup travaillé depuis toutes ses années. I'm a fucked up mess. Feeling angry and depressed. I make bad decisions. I make bad decisions. Mes doigts se déchainaient sur mes #cordes avant que ma voix ne s’élève à nouveau dans la pièce, dans un rythme effreiné Oops I did drugs. Again last night. My younger self. Would be mortified. 'Cause Captain Planet. Told me to say no. Oh what happened?. When did I grow into a. Fucked up mess. Feeling angry and depressed. I make bad decisions. I make bad decisions. I'm in so much debt. So I'm getting off my head. I make bad decisions. I make bad decisions Nouvelle interlude pour reprendre mon souffle et mettre à l’honneur mon instrument de musique Shit, why did I Get drunk again? And get it on Yeah, with all my friends? Got with my best friend... And his roommate too... And his roommate's girlfriend... Hey head, what's wrong with you? I'm a fucked up mess Feeling angry and depressed I make bad decisions I make bad decisions I'm in so much debt So I'm getting off my head I make bad decisions I make bad decisions. Nouvel #interlude avant la partie rapée que je n’avais pas entièrement. OK, now please don't think I'm trying to glamorise all of the shit.. Lalalalala … Je chantais des lalala à la place des paroles que je devais completer, avant de finir par la dernière phrase que j’avais These are my confessions Someday I'll learn my lesson These bad decisions haunt me... But they make good stories Puis je reprenais le refrain I'm a fucked up mess Feeling angry and depressed I make bad decisions I make bad decisions. Je stoppais brutalement la musique pour lui dire, en posant ma guitare A la fin, je le chanterai quatre fois au total, et en studio je rajouterai ma voix dessus en vocalise. J’étais passionnée. Vraiment. Quand je parlais de musique, j’étais la plus sérieuse du monde. C’était bien d’ailleurs l’une des rares occasions où je l’étais.

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TU HORS DE MA VUE

Alexandre Durand & Donovan Smith

Hotel sur les Champs Elysées, Paris, Décembre 2020

Elle n’était pas si facile à gérer, Orphée. C’était même plutôt tout l’inverse. Elle était jeune et inexpérimentée, mais elle avait quand même ses petites habitudes. Notamment celle de compter sur tout son petit monde pour agir en conséquence de ses propres inclinaisons. Elle avait aussi ce côté très… Jeune fille ? Elle n’était pas forcément capricieuse, en soi. En tout cas pas forcément sur tout. Elle était plutôt en manque d’affection, d’attention véritable. Elle le ressentait concrètement comme ça, de son côté, et ne se voilait pas la face. Ma sœur n’avait pas bénéficié d’une famille aimante, en tout cas plus depuis qu’elle était capable de se le rappeler. Ca l’impactait dans tous les aspects de sa vie… Et forcément, je me sentais un peu honteux de la tournure qu’avait pris la situation. Parce que ça signifiait que la jeune femme avait eu beaucoup d’attentes sur notre soirée ensemble et bon, j’avais un peu traité celle-ci avec une désinvolture qui ne me faisait pas vraiment honneur… Et qui allait à contre-courant de ce que je souhaitais avec ma sœur. Orphée n’avait pas demandé à être comme ça. Et c’était mon rôle que de la soutenir. J’acquiesce donc d’un signe de tête, à sa demande de confirmation.

| Oui, vrai de vrai. Je te dois bien ça, je crois ? Si tu me retrouves le nom ou le numéro de la brune qui s’est fait la malle… |

Je persiflais, l’air taquin et mutin, bien décidé à plaisanter un rien aux dépends de ma sœur. Quoiqu’il en soit, elle se languit dans le canapé comme le ferait un chat vexé d’apprendre une mauvaise nouvelle. Bien sûr, elle défend les outils qu’elle utilise au quotidien pour asseoir sa renommée, pour défendre ses positions et continuer de faire la belle. Mais au fond, ça m’indifférait plutôt. Je n’étais pas du genre à aller sur les mêmes réseaux sociaux, que je n’utilisais que très peu pour entretenir la façade bien lisse que j’avais construite pour ce bon vieil Alexandre Durand, étudiant et futur Docteur en muséographie… Je secoue la tête, vaguement amusé par le pendant trash de sa mignonnerie habituelle.

| Ouais, peut être. Ca demanderait des preuves, tiens. |

Je savais qu’elle était solide. Mais son épaisse armure, sa carapace, était aussi du genre à masquer de profondes faiblesses. Bon pour le reste… Blindée en avocats, je pouvais bien le croire. Il n’y avait sans doute pas à chier, celui qui voulait l’emmerder allait au-devant d’un sacré nid à emmerdes. Bon, du coup, ma sœur s’amuse clairement de ma proposition et j’aime l’entendre rire ; elle me rappelle un rien la petite fille qu’elle était jadis, et le gamin heureux qui lui servait de jumeaux. Bon, du coup, Orphée commande un quelque chose pour manger sur le pouce pendant qu’on commence à regarder à sa méthode. Elle va vite, Orphée, et j’ai déjà un cahier en mains tout en s’excusant du côté fort anarchique de son travail. Je ne lui en veux pas, pas du tout, je m’intéresser à ce qu’elle fait et je ne fais clairement pas semblant.

| Putain mais c’est même carrément le bordel, dans ta tête ! Et moi qui pensais que les petits génies créatifs que vous étiez étaient du genre à simplement coucher sur le papier vos idées, tout balancer si ça n’allait pas, mais écrire de jolis mots et tout le reste. Y’a pas de petits fleurs et d’autres enluminures du genre, sur tes gribouillis ? je suis déçu ! |

Bon, je poussais le bouchon un peu loin mais c’était volontaire. Je voulais la tancer, la bousculer en lui faisant un peu oublier ce que j’avais provoquer comme petite crise au réveil… N’empêche qu’avec tout ça j’aurais bien pris une douche. Je suis sûr que je sentais encore le parfum de cette fille, de la nuit passé. Orphée n’en a visiblement rien à foutre, de mon hygiène corporelle, et elle ne me laissait le temps de rien qu’elle était en train de jouer, déjà. J’enregistrais tout ce qu’elle me disait, avant de commencer les accords et de chanter à un rythme carrément soutenu. C’était très beau, très entraînant aussi. Mais putain de merde, c’était à se cogner la tête contre un mur, aussi, surtout quand j’entendais ma sœur chanter ces mots-là. Elle y allait franchement, blondie, sur ses cordes. Avec un rien de rage, d’emportement. Elle y va en donnant clairement d’elle-même dans ces mots pleins de colère, de rancœur, de tout ce qu’elle ressentait. Je souris quand même quand elle lâche des « lalalala » pour meubler, et elle était à fond dedans, même quand Orphée eut finalement terminé. Je fis la moue.

| Putain de merde, c’est aussi génial que dépressif… |

Bon, j’avais pas forcément grand-chose à dire sur le rythme.

| Bon et bien, euh… C’est super. C’est vif et entraînant. Ca aura du succès, t’y mets tes tripes, hein ? | Je continuais d’hésiter, me grattant l’arrière de la tête. | Tu veux parler un peu de ce qui t’a inspiré cette chanson ? T’y mets trop de toi pour que je trouve ça totalement rassurant, soeurette. |

Je souriais largement, comme pour l’embêter, mais j’étais réellement inquiet, comme à chaque fois que ses démons intérieurs ressortaient…

(c) DΛNDELION

Feat Alexandre Durand.

Tu hors de ma vue, 19 décembre 2020

Je sautille en tapant des mains comme une #gamine mais je m’en fiche. Je ne cachais pas à Alexandre combien j’étais contente qu’il veuille vraiment passer du temps avec moi. J’étais du genre très sûre de moi #donovanestdanslaplace mais le concernant, j’sais pas, je perdais un peu de cette splendeur. Parce que c’était mon jumeau. Parce que je ne jouais aucun rôle avec lui #maseulefamille. Je pouvais mentir et faire semblant avec les autres mais avec lui ? Non, je ne pouvais pas m’y résoudre #remords #sincérité. Il était bien le seul avec qui j’agissais ainsi, le seul dont je recherchais réellement de l’affection #solitude. J’sais pas, j’avais besoin de savoir que, j’avais beau être un #monstre, il m’aimait quand même, et que finalement je n’étais peut-être pas si mauvaise que ça. Parce que lui, c’était un gars bien. Il faisait sans aucun doute la fierté de notre mère. #monfrèreestlemeilleur. Je peux la retrouver si tu veux avec mon réseau… Mais elle risque de balancer que tu es mon frère. Es-tu sur de le vouloir ? C’était une vraie question. Je pouvais lancer mes fans sur sa trace et on aurait rapidement son identité #alarecherchedelabrune. Mais cela voulait dire dévoiler Alexandre que j’avais toujours préservé. Personne ne savait à quoi il ressemblait, personne. Quand je le voyais, j’étais toujours #incognito. Moi qui courrais après la célébrité et qui diffusait tout ce que je faisais pour alimenter les réseaux et donc ma côte, je ne le faisais jamais quand je le voyais #jesuispasunemauvaisesoeur. Il voulait rester en dehors des radars et je respectais cela. Au moins, je savais que s’il était avec moi, c’était pour moi et pas pour profiter de ce que je possédais et avais à offrir #popularité #argent.

Je lance de nouveau un coussin sur mon #jumeau quand il demande des preuves de ma solidité. La voilà ta preuve #prendsadanstatronche. lui répondis-je sur le ton de l’humour. S’il savait. Oui s’il savait par quoi j’étais passée, il n’en douterait pas de ma force #laviec’estunechienne. Mais je lui épargnerais toujours les détails. Il n’avait pas besoin de savoir, et il ne valait mieux pas d’ailleurs. Je ne lui mentais pas non, mais il n’était pas question pour autant de lui mettre sous le nez toutes les merdes que je trainais #lavieestvraimentunechienne. Alex, il me donnait l’impression d’avoir le syndrome du héros. Il veut me « sauver » mais, je n’en ai pas besoin. Vraiment. J’en avais bavé mais j’étais devenue plus forte, et non une #loque. Il finirait par s’en rendre compte, il était intelligent, et parfois un peu trop lucide me concernant #monfrèren’estpasaveuglelui.

Si j’hésitais quelques instants, je finis par lui tendre mon carnet de notes #monjardinsecret. Il était très peu lisible, je le reconnaissais sans mal #raturesbonjour. Il n’y paraissait pas mais il était ordonné quand même. S’il y avait autant de rature c’était à cause de ça justement, de son organisation. Quand j’avais des idées pour une même chanson, je les écrivais sur une même page #fusiond’idées. Et forcément, cela s’empilait, jusqu’à ce que je la construise totalement. Et même encore là, j’arrivais à la modifier jusqu’à ce qu’elle me paraisse parfaite #parfaitementparfaitemême. Je pouvais lui sembler désinvolte mais je ne l’étais pas dans mon écriture et dans mes chansons. J’aimais ce que je faisais et j’en avais trop bavé pour ne pas me montrer #sérieuse et tout faire foirer. Parce qu’un simple faux pas pouvait tout me couter. Le monde du #business était rempli d’exemple dans ce genre et je n’en ferais pas partie #Donovanresteradanslaplacelesgars. Je lui tire à la langue quand il me confirme qu’en effet c’est, à ses yeux, le bazar. Oups, j’ai séché les cours de dessin, il faut croire. #écolebuissonnière Et pas que cela d’ailleurs. J’avais jamais aimé ça, les cours, et restais assise sur une #putainde chaise. J’avais besoin de bouger. D’ailleurs, je me levais pour lui faire un #showprivé, et lui chanter cette chanson sur laquelle j’étais en train de bosser justement. Me produire devant Alex était un peu #stressant parce qu’en deux ans, il n’était jamais venu à l’un de mes concerts ou l’une de mes prestations. C’était une première, mais j’avais vite laisser ce sentiment de côté #horsdemavue. Je ne faisais pas les choses à moitié #jamais, quand je chantais. J’y mettais tout ce que j’avais dans le bide, dans les tripes. J’entrais dans une sorte de #bulle où rien d’autres n’avaient d’importance. Concentrée, je jouais et chantais comme je l’aurais fait devant un public de #dixmilles personnes même si, j’attendais avec plus d’appréhension le retour qu’il me ferait #pression. Je ne m’attendais pas à sa réaction, qui a la fois me faisait plaisir et m’inquiétait. Je réfléchissais à toute vitesse #lesblondesontaussiuncerveau à ce qu’il exprimait. Hmm je n’avais pas pensé à ça, à ce genre de questions… Je sais, je vais me rendre dans les prochains jours dans des centres pour jeunes. #inspirationbonjour Je ne lui répondais pas non #éviction, escient. Et je savais qu’il saurait que j’ignore consciemment sa proposition. Je profitais que l’on frappe à la porte pour poser ma guitare, et m’écrier PETIT DEJ ! #j’ailescrocs. Je traversais comme une balle la pièce, et me retournais juste pour lui dire Au fait, tu devrais prendre une douche, tu pue même d’ici #monfrèreestuncrado.

TU HORS DE MA VUE

Alexandre Durand & Donovan Smith

Hotel sur les Champs Elysées, Paris, Décembre 2020

Je me faisais du mouron pour ma sœur. Pas parce qu’elle était en danger directement, je ne pensais pas qu’il puisse y avoir urgence, mais parce que je savais que le mal qui la rongeait était bien plus ancien et bien plus profond. Dans tous les cas, je me sentais fatigué d’avance d’avoir ça à gérer en plus du reste. Mais par amour pour elle, et aussi, parce qu’elle était tout simplement tout ce qu’il me restait, je ne me sentais pas de la laisser comme ça, de l’abandonner à son triste sort. On ne pouvait pas dire que les choses soient fermement arrêtées, entre nous… Car après tout, nous avions été séparés tellement longtemps que je me devais bien de rattraper le temps perdu. Nous en étions aussi à nous apprivoiser. Littéralement, car rien de ce que nous avions pu faire depuis dix ans ne nous avait conduit à pouvoir nous comprendre. Un lien très fort continuait de nous unir. Ces conneries sur les jumeaux ? Je n’en savais rien. Je n’y avais pas cru, d’enfant jusqu’à aujourd’hui, car il était clair à mes yeux que j’avais survécu de notre séparation, et nos retrouvailles avaient achevé de me prouver que nous n’avions pas tant de choses en commun et que j’étais assez peu capable de saisir ce qu’elle avait en tête.

Je lui souris toutefois, quand Donovan me demande si elle devait retrouver mon amie de cette nuit bien que cela ne se produise à mes risques et périls…

| Lâche l’affaire. C’est pas grave, c’est pas comme si j’allais me marier avec. Mais elle était gentille… |

Je lâchais, un peu déçu par la tournure des choses. Avant de redresser le regard vers ma sœur d’un léger sourire équivoque.

| Dommage quand même, à l’horizontale, c’était une perle. |

Mais voilà qu’elle me re-balance un coussin. Peut-être mérité, celui-là, allez savoir. Je le rattrape de justesse et je ris doucement à mon tour. Je me doutais toutefois qu’elle était plus costaude qu’il n’y paraissait. Essentiellement parce que la célébrité et tous les obstacles qu’elle avait été amenée à franchir étaient du genre à l’endurcir, à lui tanner le cuir jusqu’à ce qu’il soit dur comme l’acier. Elle était épaisse, Donovan. Et si elle pouvait sur certains sujets se montrer d’une sensibilité à fleur de peau, elle était plutôt du genre dure et cassante que le contraire.

Bon, si on était là, c’était quand même pour essayer de passer un (bon) moment ensemble, alors je mettais du mien. Ce n’était pas trop compliqué en soi compte tenu du fait que j’avais toujours beaucoup aimé cet art sans pour autant rien y comprendre ; j’étais du genre à chanter faux, à jouer faux, bref, il ne fallait rien me confier. Je lève les yeux au ciel.

| Mais arrête de parler en hashtags putain, Orphée ! |

Je l’implorais presque, tant la manie était insupportable. Ca la rendait d’apparence encore plus casse-couilles que ne l’était sa réputation, et ce n’était pas peu dire. Forcément, mes compliments semblent lui glisser dessus… Mais j’essayais de la toucher, quand même, à un endroit inaccessible aux autres. Parce que c’était mon rôle, parce que si je ne savais pas concrètement ce qui l’habitait, je la connaissais quand même assez pour savoir qu’elle n’était ni heureuse, ni accomplie. Elle change plusieurs fois de sujets, la soeurette, jusqu’à se jeter droit sur le plateau monté par le room service. Ca sentait délicieusement bon, tout ça. Et à cette heure-ci, c’était plus un brunch qu’un petit dej, et j’étais content de voir qu’il y avait tout ce que j’avais demandé. Même si je n’avais jamais manqué de rien, je n’avais jamais pu goûter au luxe d’une vie fastueuse, et l’archéologie pas plus que la vie de déicide ne m’inclinaient vers une telle réussite sociale. Je me lève à mon tour, me tape les mains et les frotte d’impatience et de contentement en regardant tous les mets proposés, soulevant les couvercles un à un.

| Je ne pue pas, je sens la dame… La dame contente, en plus. |

Je tire d’un plateau une sorte de cheeseburger mais de grande classe, laissant le homard pour après.

| Tu peux me répondre, Orphée ? Sérieusement, je veux dire. Sinon ce genre de moment passé ensemble… On n’en tire pas le maxi, tu vois ? |

(c) DΛNDELION

Feat Alexandre Durand.

Tu hors de ma vue, 19 décembre 2020

Je lève les yeux au ciel avant de lui faire un doigt d’honneur #garce. En même temps, il l’a bien cherché. D’un il m’appelle encore et toujours Orphée et en plus il critique la manière dont je parle #hastag. Seulement, c’est moi ça maintenant. Ok ok, je pouvais faire un effort mais en avais-je envie ? #garceleretour. Non. Mais je ferais un effort. Parce que c’était Alexandre et bordel, il était mon #jumeau, ma dernière famille. Les autres pouvaient tous aller se faire mettre par #Appolon mais pas Alex. Alex, il était le seul qui comptait vraiment #danger. Il ne s’en rendait pas compte et tant mieux. Il n’avait pas besoin de savoir ce qui se cachait dans ma #têtedeblonde. Heureusement le petit dejeuner arrivait et je me précipitais dessus #j’ailescrocs. J’avais commandé tout ce que mon frangin avait voulu, sans lui préciser que c’était à mes frais #riche. Il n’aurait pas pris tant de choses sinon. Je commençais à le connaitre désormais. Il n’avait jamais essayé de profiter de mon #statutdestar ni même de mon #portfeuille. Pourtant, j’avais assez d’argent pour lui payer ce qu’il voulait #génidelalampe. Mais non, il ne demandait rien. J’avais très vite abandonné l’idée de lui payer des choses en dehors de son anniversaire et noël #monfrèren’estpasmatérialiste. Je lui indique qu’il a besoin d’une douche et lève les yeux au ciel quand il me répond #grosporc. Sérieusement ? Parce que si elle était si contente que ça, elle ne se serait pas barrée aussi vite sans ton numéro. Ok, ce n’était pas sympas mais c’était de bonne guerre non ? Et puis j’avais fait un effort pour garder mon #zéroaupieux pour moi hein. Je stoppe ma fourchette juste devant ma bouche à ses paroles suivantes, avant de la reposer. Finalement je n’avais #plusfaim. Je repoussais l’assiette avant de soupirer. Je me pinçais l’arrête du nez #sérieusement ? avant de soupirer une nouvelle fois. Je finis par le re regarder #enface et lui dire, le plus sincèrement du monde. Justement Alex. Justement. T’as pas envie de savoir. Tu veux pas juste, je sais pas, profiter sans te prendre la tête ? Est-ce que moi je te demande pourquoi tu n’as jamais cherché à prendre contact avec moi ? Pourquoi tu as attendu que je frappe à la porte de tes parents pour renouer avec moi ? Je lui ressemble trop Alex, alors tu ne me feras pas croire que tu ne m’avais pas reconnu, que tu ne savais pas qui j’étais. nouveau soupir. Je m’en fous tu sais ? Et je ne t’en veux pas non plus. Tu as ta vie, une vie géniale. Elle n’est pas parfaite c’est sûr, mais regardes toi ! Tu es heureux. Tu as des parents qui t’aiment, même s’ils sont durs avec toi. Tu as une famille, tu fais des études. Tu es brillant, équilibré, beau, intelligent, doué. Et c’est cool, je suis tellement contente pour toi. parfois j’étais jalouse de sa vie #mauvaisesoeur mais cela ne durait que quelques secondes. J’étais heureuse que le système ne l’avait pas détruit, et qu’il soit #équilibré. Maman serait très fière tu sais ? Ajoutais-je avant de me lever et de faire les #centspas dans la pièce. Je ne veux pas te mentir Alex. Je ne le ferais jamais. Mais crois-moi quand je te dis que tu ne veux pas savoir d’accord ? Non, il ne voulait pas savoir #lavieestunechienne. Je m’approchais et m’asseyais à côté pour le regarde droit dans les yeux #sérieux Qu’est-ce que cela t’apporterait de savoir si ce n’est te faire te sentir coupable pour rien ? Si ce n’est pour te faire du mal ? Je touchais sa joue. Fais-moi confiance Alex. Au moins sur ce point.

TU HORS DE MA VUE

Alexandre Durand & Donovan Smith

Hotel sur les Champs Elysées, Paris, Décembre 2020

Je me rendais bien compte que je prenais des risques, et que j’étais en train de mettre les deux pieds dans le plat avec Donovan… Mais je m’en fichais plutôt pas mal, je devais bien l’avouer. Parce qu’il y avait des sujets que nous nous devions mutuellement d’évoquer. Parce que c’était compliqué, avec notre passif à chacun, de pouvoir envisager des jours meilleurs sans d’abord remuer la merde que nous avions partagée dès la naissance. Bien sûr, ça voulait dire aussi que j’allais devoir essuyer sa tornade… Alors autant le faire le ventre plein et j’attaquais avec avidité la composition pour le moins éclectique de ce brunch, en croquant aussi bien une brochette de homard grillé que pour ensuite alterner avec un burger œuf/bacon bien toasté comme il fallait. Je mangeais un peu n’importe comment, parfois. Mais j’alternais avec une bouffe plus saine et je sautais régulièrement des repas. Entre ça et le fait de courir toujours à droite ou à gauche, je n’avais pas vraiment le temps de prendre des kilos superflus. Je prends un air faussement outré devant ses accusations.

| C’est parce que tu lui as fait peur, voilà tout. T’étonne pas si demain y’a des rumeurs sur les réseaux sociaux sur ta possessivité avec ton frère… |

Je n’en savais rien, à dire vrai, car je ne suivais pas grand-chose qui se disait sur internet pour ne pas donner des armes et de l’ascendant sur moi aux divinités qui se cachaient d’après les chefs déicides dans tous les recoins de chaque réseau. En tout cas, Orphée semble déjà soulée par mes questions. Et touchée, aussi. Je la sens un peu malmenée. Pas seulement soulée, non… Fragile. Et d’une fragilité qui ressortait plus encore. Ma sœur me dit que je ne peux pas savoir, que je ne veux pas. Et je sens que l’orage très vite ne tardera plus à se déchaîner. Et il me tombe dessus aussi sec, comme attendu.

Mais le sens derrière tout ça me prend comme une gifle, et me cueille à froid. Elle me renvoie dans les dents ce qu’elle considère comme un abandon. Je tremble, frappé comme la foudre. Je tremble comme une putain de feuille, bouche entrouverte.

Je suis furieux, putain. C’était tellement injuste, ce qu’elle me balançait, alors qu’elle se victimisait et qu’elle considérait que moi, j’avais tout. Elle ne semblait pas être de mauvaise foi, mais putain, ça me foutait en rogne. Et peut être plus encore qu’il y ai une chance qu’elle ai raison. Je repousse sa main, comme si elle me brûlait. Parce que ça aussi, c’était peut être un peu vrai.

| Je veux savoir, putain de merde, Orphée, et j’ai le droit de le savoir ! Tu crois quoi putain, que j’ai jamais essayé de te retrouver ? Que j’ai pas demandé ? Que j’ai pas prié comme un connard tous les soirs quand j’étais petit, avant de comprendre que c’était en priant que des enculés comme papa existaient ? |

J’inspire, ce qui fait gonfler tout le haut de mon corps comme si j’allais exploser, mais j’arrive à expirer doucement. Ne pas perdre le contrôle.

| Tu ne comprends pas que j’ai été éduqué depuis le tout début pour être… Je sais pas. Un agent dormant ? Un soldat ? Un futur terroriste ? On m’a promis monts et merveilles, dont te retrouver, pourvu que je sois un putain de bon petit chiot obéissant. Tu n’as aucune idée des merdes par lesquelles je suis passé. Tu crois que j’ai eu une vie normale, moi ? J’ai pas oublié ce qui était arrivé à maman, ça me bouffe depuis toujours ! Et tu sais ce qui est encore pire ? |

La haine dégouline de mes yeux.

| Lui qui se tire sans demander son reste, putain de merde ! Alors me parle pas de culpabilité, Orphée. Et arrête avec ce nom de scène, et tout ce bordel de pétasse prétentieuse. T’es déglinguée. Mais moi aussi. On est tous les deux dans la merde jusqu’au cou depuis le moment où maman a été trucidée pour qu’un connard se sente plus pisser contre papa. Je sais ce que c’est, Orphée. Parce que je vis depuis toujours la même putain de vie que toi. Dans ma tête, si ce n’est pas le même environnement. |

(c) DΛNDELION

Feat Alexandre Durand.

Tu hors de ma vue, 19 décembre 2020

Oh putain de bordel.#houstononaunproblème. Heu pincez-moi ?! Non mais il était en train de péter un câble le frère ou… ?! A force de culbuter l’autre, sa tête avait heurté le mur et il s’était déglingué le cerveau ? Non parce que si c’était pas ça, il allait droit au-devant de problèmes #t’asintérêtàavoirunesacréraison. Je serrais les poings. Je me forçais à respirer calmement, et à ne pas monter sur mes putains de #grandschevaux. Il était en colère ? Mais pour qui est-ce que… Respire Dono. Inspire et expire. Ne dis pas ce qui te vient en tête #retienstalanguedepute. Alex. C’est Alex ton putain de #connard de frangin en face. Ne lui mets pas ton poing dans la tronche. Ne lui dit pas non plus d’aller se faire foutre… Ou du moins pas à voix haute. Car putain mais Alex ça te faire foutre et bien profond #vulgaritéassuméemaiscontenue. J’attendais. J’attendais sans parler, sans bouger qu’il ait fini. J’attendais qu’il ait fermé sa putain de #grandegueule. Mes ongles s’enfonçaient dans mes paumes, juste assez pour me faire mal, mais pas au point de blesser mes outils de travail. J’avais un show à faire bientôt, je ne pouvais pas être blessée, pas pour des conneries pareilles.

Une minute. Deux. Trois minutes de silence. Il avait enfin fini ? Bien. Je me levais. Mon visage était aussi inexpressif qu’une putain de statue en marbre #colèrefroide. Je récupérais mon carnet que je refermais avec soin. Je me retenais de tout balancer par terre d’un revers de main. Je ne lui ferais pas ce plaisir. Et je ne bousillerais pas ma réputation de starlette adorable pour des conneries pareilles #maréputationestimportante. Mais ce n’était pas l’envie qui m’en manquait. Doucement je lui dis, sans hausser le ton. Je suis folle de rage et je commence à en avoir ras le bol de tout ça ! #respire #inspire #expire. Tu ne sais pas ce que c’est Alexandre d’être tellement dans la merde que tu deviens toi-même cette merde. Je ne minimise pas ce par quoi tu es passé car ce n’est pas un putain de concours de celui qui a le plus souffert. Pourquoi ne voulait-il pas comprendre ? Pourquoi ne voulait-il pas comprendre que j’étais contente qu’il ait une nouvelle famille. Elle était pas parfaite ? Ok, mais aucune ne l’était. Maman ne l’était pas non plus et je parle pas de ce #connard de géniteur. Je marchais jusqu'à l'estrade, mettant de la distance entre lui et moi #respire. J'avais hésiter à aller dans ma chambre mais ce serait fuir et je ne fuyais plus depuis longtemps. J'affrontais les tempêtes. Je les essuyais. Qu'importe qu'elles soufflent. Je restais face à elles, sans ciller. Je suis une putain de montagne. Tu te rends compte que t'es en train de tout gâcher? Mon rêve ne serait pas complet sans toi mais si n’est pas capable d’accepter qui je suis désormais, pour reprendre tes mots, cette « pétasse prétentieuse », la sortie est par là. je lui désignais la putain de #porte du doigt.

TU HORS DE MA VUE

Alexandre Durand & Donovan Smith

Hotel sur les Champs Elysées, Paris, Décembre 2020

J’étais furieux, parce que j’avais toujours détesté les discours misérabilistes et emplis de noirceur égoïste. Comme si tomber sur une famille à peu près constituée normalement était forcément une chance, forcément facile ! J’avais été déraciné au moins autant qu’Orphée, et pourtant elle continuait de me considérer comme un espèce de nantis. Je n’aimais pas ça. C’était une façon de nier comment moi aussi j’avais pu en chier, et ça ne me plaisait pas. Pas même un seul instant. J’étais dur à mettre en pétard, en général. Le sport m’avait depuis longtemps donné les épaules pour tenir la ligne et rester droit dans mes bottes… Mais ça ce n’était vrai que pour le « en général ». Orphée gardait cet impact sur moi qui m’empêchait de me prémunir des montées en pression. Car elle, elle comptait. Quoi que j’en pense, quoi que j’en dise, elle était la seule à compter encore. Bien plus que ma famille adoptive, avec qui j’avais pourtant passé plus de temps qu’avec ma propre sœur, bien plus qu’avec mes vrais parents. Sans parler de ce couard de père divin qui s’était vite barré une fois ses œuvres accomplies.

Je ressentais bien sa propre colère, tout juste contenue dans son attitude fermée et réservée, tremblotante de fureur. Je me retrouvais dans une sale posture, à tout foutre en l’air alors que nous avions enfin la capacité, le temps, de faire avancer les choses. Le calme s’installe, mais il n’a rien d’apaisant. Ce n’est qu’une pause, avant que la tempête ne se déchaîne. Mais je ne regrette pas mes mots. Et elle, de toute évidence, ne regrette pas les siens. Je me fais acerbe, quand elle reprend un peu la mesure de ce qu’elle venait de me balancer sur le coin de la figure.

| C’est pas un concours, mais t’es là à porter ta douleur en bandoulière, comme si t’étais la seule à avoir ramé, la seule à être différente ? Moi aussi, j’ai bouffé de la merde pendant des années ! |

Je n’arrivais pas à me contenir, et la rancœur dépassait ma pensée alors qu’elle se victimisait, se démarquait de moi. Ca me blessait, quand je voyais et ressentais tant de proximité entre nous. Mais je devais me rendre à l’évidence ; notre lien était abîmé. Bien plus encore que je ne l’aurais cru de prime abord. Orphée sort les griffes alors. Et c’est moi qu’elle accuse d’avoir tout gâché, alors je la dévisage, en rage, alors qu’elle refuse de comprendre. Et se victimise encore.

Je prends mon blouson, et pars d’un pas furieux.

Bientôt, la réunion des Déicides. Bientôt le départ.

Je mets des heures à redescendre, furieux, toujours. Et je ne rappelle pas. Ce n’est pas à moi de m’excuser.

(c) DΛNDELION

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