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 Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop

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MessageSujet: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptyMar 31 Aoû - 16:53

Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop.



Tuoni

Lars Olsen & Penelope Zervas


Aujourd’hui, seules les araignées tissaient dans la boutique. Et c’était inhabituel.

Penelope quittait rarement son atelier, mais hier, une cliente avait appelé pour prévenir qu’elle serait dans l’incapacité de venir récupérer sa commande à cause d’une mauvaise chute. Madame Daniel était âgée, et le fait que ladite commande soit un costume de dragon, prévu comme cadeau pour l’anniversaire de sa petite fille, avait touché le bon cœur de Penelope. Elle avait donc consenti, exceptionnellement, à apporter elle-même le vêtement à la vieille femme. Mais il était déjà trois heures de l’après-midi : Penelope aurait dû être de retour, en sécurité au milieu de ses rouleaux de tissus accrochés aux murs de bois sombre. Seulement, voilà. Mauvais calcul de sa part, Madame Daniel vivait à la rue Lhomond, impliquant un passage nécessaire par la place pavée du Panthéon. Et si, d’ordinaire, Penelope parvenait à la traverser sans autre désagrément, aujourd’hui n’était pas « d’ordinaire ».

Elle avait de bon matin apporté le costume à Madame Daniel. Nerveuse de quitter sa boutique, comme elle l’était souvent, ses pensées étaient alors toute dirigées vers l’interaction à venir, qu’elle espérait courte afin de pouvoir retourner à ses fils et aiguilles. Tout s’était bien passé. La dame était ravie, avait remercié Penelope, et cette dernière avait rapidement tourné les talons pour retourner dans son cocon. Il était alors huit heures trente du matin, et le café qu’elle s’était servi n’avait pas encore eu le temps d’agir. Par conséquent, le vaisseau était fatigué. Très fatigué même, puisque Penelope avait veillé cette nuit, grattant quelques heures à la nuit pour travailler sur La Réplique. Et peut-être à cause du sommeil en retard, ou peut-être à cause du bruit de cette voiture qui était passée un peu vite à côté de Penelope et l’avait surprise, mais la vue du Panthéon avait été la goutte d’eau.

Parfois, lorsqu’on tire un peu fort sur un fil de mauvaise qualité, il se brise comme de rien. Et même si elle n’était plus le pauvre écheveau emmêlé et confus, que la patiente Nyx avait pris soin de rétablir et rembobiner, Penelope n’était pas encore un fil très solide.

« Ne regarde pas les gens, Jérôme. C’est pas poli. »
« Mais j’ai pas entendu ce qu’elle a dit ! »
« Elle te parle pas à toi, avance plutôt. »


Debout devant les hautes barrières noires qui encerclent le Panthéon et empêchent l’afflux désordonné de touristes sur son parvis, Penelope se parle à elle-même. Ou plutôt, elle parle à ses souvenirs, sans se rendre compte que ceux-ci n’existent que pour elle. Avec agacement, elle tend à une interlocutrice depuis mille ans disparue le châle coloré qu’elle-même portait ce matin sur ses épaules, désignant l’une des petites franges qui le bordent.

« Qu’attends-tu pour couper, Atropos ? Prends ! C’est ton tour !

Dans les rares regards que lui portent les passantes et passants, il a de la pitié, et parfois un peu de crainte aussi. La folie, ça effraie. Quand bien-même, par une sombre ironie, celles et ceux qu’on dit fous sont le plus souvent victimes de celles et ceux que l’on dit ne pas l’être. Les enfants restent curieux. Mais, à l’instar du petit Jérôme qui presse à présent le pas dans une ruelle, plus loin, on leur apprend bien vite à détourner le regard.

Celle qui ne détourne pas le regard, c’est cette autre femme qui s’approche à présent de Penelope. Une femme toute grise : grise de la poussière de la rue dans laquelle elle a dormi, mais aussi de l’alcool qu’elle a bu pour se réchauffer d’avoir dormi là. Et grise dans son regard, fatigué de demander de l’aide.

« Hé. Viens, toi. Ça va aller. Viens, on va te mettre un peu hors du passage. »

Transportée plus tard dans le temps, bien que toujours plus tôt qu’aujourd’hui, Penelope saisit alors la femme grise par les épaules. Ses doigts s’enfoncent dans la peau fine, à travers le pull trop grand, gris lui-aussi. Elle plante son regard perdu dans celui de la femme. Elle a envie de lui dire de rester. De continuer de tisser avec elle et Clotho. Qu’elle l’aime et que sans elles deux elle n’est qu’un tiers de déesse, c’est-à-dire pas grand-chose. Mais le vaisseau est épuisé, le bruit de la ville est étourdissant et la peau de la femme grise sent fort la sueur et lui vrille encore davantage les sens. Lachésis ne parvient qu’à glapir un pauvre « Reste ! » en grec ancien, ce qui achève d’effrayer celle qu’elle croit être Atropos.

« Lâche-moi salope ! SALOPE ! LÂCHE-MOI ! »

La folie, ça fait peur même aux bonnes âmes.



Penelope Zervas
Penelope Zervas
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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptySam 4 Sep - 15:06

Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop.



Office tourisme Paris

Lars Olsen & Penelope Zervas


Il y avait eu peu de passage à la boutique où travaillait Lars. À dire vrai, pas une seule personne n’était passée, en dehors du facteur. D’habitude, Lars n’y prêtait que peu d’attention et il appréciait passer des journées calmes, sans personne pour l’ennuyer. Malgré ce que l’on pouvait s’imaginer, il y avait toujours beaucoup de travail. Entre la réception des nouveaux articles, les réparations mineures qu’il savait effectuer seul, les rendez-vous à prendre avec les professionnels de la restauration pour les affaires plus abîmées et les commandes à préparer pour les particuliers, il y avait la possibilité d’être occupé en continu, si on le souhaitait.

Mais, pour une raison qui lui était inconnue, aujourd’hui, il avait envie de se promener avant de rentrer chez lui. Sa jambe blessée ne lui faisait pas mal, mais comme il prévoyait une bonne marche, il préféra prendre sa canne. Cela faisait bientôt 15 ans qu’il avait perdu une partie de ses capacités avec sa jambe et il commençait à savoir lorsqu’il valait mieux ne pas forcer.

Sa balade n’avait pas spécialement de but ; il souhaitait juste se promener et voir la vie autour de lui. C’était sa manière à lui de se rappeler que le monde continuait de tourner, malgré ce qui lui était arrivé. Comme il n’était pas très social et qu’au contraire, il fuyait souvent les contacts avec autrui, il avait tendance à perdre le contact avec la réalité. Quand il s’en rendait compte, il sortait, allait écouter ce qui se disait et ce qui se passait.


Malheureusement pour lui, après une bonne marche, il arriva ce qu’il détestait le plus : des enfants le pointaient du doigt et rigolait en pointant sa canne. Il ne supportait pas ce genre de comportement et encore moins d’être considéré comme un handicapé. Il avait beau savoir que ce n’était pas rationnel, il haïssait cela. Aussi rapidement que son corps lui permettait et sans le moindre regard pour la marmaille, il fuit.


Quelques ruelles plus loin, alors qu’il ralentissait, il fut témoin d’une scène qui le laissa perplexe. Une femme criait sur une autre, et celle-ci qui semblait totalement perdue. En temps normal, il aurait continué son chemin. Après tout, cela ne le regardait pas du tout et ce qui arrivait aux autres lui était bien égale. Mais quelque chose l’intriguait, il n’arrivait pas à savoir quoi. Alors il s’avança vers elles, bien décidé à vouloir calmer le jeu.

« Est-ce que tout va bien Mesdames ? »


Il laissait une distance raisonnable entre lui et elles. Après tout, elles ne lui inspiraient pas une confiance énorme. Il se demandait même s’il devait les laisser tranquille car en y regardant de plus près, une d’entre elles semblait vivre dans la rue.



Lars Olsen
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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptyLun 6 Sep - 17:14

Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop.



Tuoni

Lars Olsen & Penelope Zervas


Atropos qui lui criait dessus et l’insultait, ces athéniens anonymes qui leur jetaient des regards en coin, et le Panthéon, énorme, qui surplombait le tout. Et puis, le tourbillon d’odeurs, de lumière crue et le bruit de la rue. Elle était totalement confuse, et c’est d’abord à peine qu’elle entendit la question qui lui était adressée.

« Est-ce que tout va bien Mesdames ? »

Et puis, elle s’accrocha à cette voix. Détournant son regard de la femme grise, qui profita de l’inattention pour se dégager de son étreinte en se frottant d’une main le haut du bras, Penelope observa l’homme qui se tenait, méfiant, à une distance respectueuse. Un visage anguleux, des yeux indéchiffrables, les cheveux gris : sans être très bonne juge du physique des mortels, il ne manquait pas d’élégance. Il restait là, comme triplement planté dans le sol, arrimé de ses deux pieds et de sa canne aux pavés de la place. Et c’est peut-être parce qu’il semblait si solidement planté qu’il devint pour Penelope, à cet instant, une ancre dans le tourbillon qui l’emportait.

Est-ce que tout allait bien ? Pas vraiment. Elle avait encore flanché. Elle se savait vulnérable et redoutait les moments où elle perdait la réalité de vue : si elle avait, jusqu’à présent, toujours su se reconnecter au temps présent, en serait-elle capable lors de la prochaine crise ? Et que se passerait-il si, un jour, elle perdait définitivement le fil ? Si elle se mettait à déambuler au hasard des rues de Paris, sautant au cou de toute personne ressemblant vaguement à une connaissance d’un temps passé ?

Elle n’aimait pas beaucoup l’idée de demander de l’aide à cet inconnu qui, de toute évidence, n’aimerait pas non-plus beaucoup lui en donner. Mais elle n’avait pas vraiment le choix. Au vu de son état de faiblesse et de l’endroit où elle se trouvait, elle risquait de perdre à nouveau la tête à tout moment. Dans sa confusion, une chose restait évidente : il fallait qu’elle quitte la place du Panthéon et qu’elle regagne sa boutique. Elle savait qu’une fois sur place elle ne risquerait plus rien, tant son atelier symbolisait pour elle le temps présent, l’après-Nyx. C’est donc d’un ton résolu qu’elle s’adressa à lui.

« Pas vraiment. J’ai dû avoir une absence et perdre un peu pied. Je suis désolée d’avance, car j’imagine qu’en posant cette question vous ne vouliez pas vous impliquer plus que nécessaire, mais j’ai besoin de votre aide. Je voudrais que vous me rameniez chez moi. C’est à dix minutes d’ici, à la rue des Carmes. »

Elle s’approcha un peu de lui, guettant un mouvement de recul de sa part. Elle avait parfaitement conscience que personne, elle-compris, n’aimait être ainsi pris à parti dans la rue. Elle misait sur le fait qu’elle avait l’air propre sur elle et qu’elle s’exprimait d’une voix posée pour ne pas faire fuir l’homme sur lequel elle comptait tant.

« Une fois là-bas, je ne vous retiendrai pas et ne vous demanderai rien de plus. »

S’il tenait en main une canne, en ce moment-précis, c’est elle qui avait besoin de lui pour avancer.

« Ou, bien, et seulement si vous le voulez, je vous offrirai une tasse de café. ».



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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptyVen 17 Sep - 23:03

Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop.



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Son intervention semblait avoir eu l’effet escompté ; la confrontation entre les deux femmes s’était arrêtée dès l’instant où il avait parlé. Celle qui était habillée avec plus de classe que l’autre le dévisageait et, au fur et à mesure, semblait se calmer. Enfin, il n’était sûr de rien. Lars n’avait jamais été très doué pour lire les autres gens. C’était probablement la raison pour laquelle il avait toujours eu de la peine à se lier aux autres ; il ne comprenait jamais très bien ce qui se dégageait d’un regard ou d’un geste dès qu’ils étaient un peu subtil. Il s’arrêtait à ce qu’on lui disait et c’était suffisant pour lui, ce qui n’était malheureusement pas vrai pour beaucoup de personnes.

Lorsque cette femme parla, son ton était résolu, ce qui surprit presque Lars. Elle lui expliqua avec une franchise déconcertante qu’elle avait perdu un peu pied et qu’elle aurait besoin de son aie pour retourner chez elle.

Lars jeta un oeil furtif à sa canne. Cette femme devait vraiment être désespérée pour lui demander son aide. Aucune personne sensée ne lui demanderait ce genre de service. En toute franchise, il n’avait pas envie. Il se fichait bien de cette inconnue, de leur confrontation et du reste. Tout ce qu’il voulait, c’était rentrer chez lui et boire un bon café. Après tout, s’il y avait bien deux adjectifs pour le qualifier, c’était égoïste et indifférent. Autant dire, le genre de personne qui ne ferait pas dans l’humanitaire.

Alors qu’il réfléchissait à un moyen de décliner son offre, celle-ci s’approcha de lui. C’était fait avec tact, et il voyait bien qu’elle avait conscience de son infériorité dans la situation. D’une certaine manière, c’aurait presque pu l’amuser, si sa jambe n’avait pas commencé à lui faire mal. Il faut dire qu’il avait bien marché, cela n’avait rien d’étonnant. Il ne bougea donc pas, se contenant de tenir un peu plus fort sa canne.

Aucun doute, cette femme parlait bien. Et si elle avait avoué sa faiblesse auparavant, il se dégageait d’elle une certaine prestance qui la rendait plus intéressante. Elle insista sur le fait qu’elle ne le retiendrait pas plus ou alors que s’il le voulait, il pourrait avoir un café.

Oh, un café ?

Lars réfléchit quelques secondes, pesant le pour et le contre. Dix minutes de marche contre un café. Sinon, il était à environ quarante minutes de chez lui et avec sa jambe dans cet état, il en aurait probablement pour plus longtemps. C’était décidé, il avait trop envie de se poser et ce, même si cela voulait dire accompagnée une inconnue chez elle.

« C’est d’accord, je vous accompagne avec plaisir. »


Il plaça sur ses lèvres un sourire commercial de circonstance, lui indiquant qu’il acceptait sa requête. Il tendit son bras libre vers celle qui lui offrirait bientôt son café afin qu’elle puisse s’y tenir, comme on pouvait le faire à une autre époque. Quoi qu’il espérait vivement ne pas avoir à la tirer physiquement, il n’en serait probablement pas capable.

« Je vous laisse me guider, si vous le pouvez.
Ou dois-je chercher l’adresse sur internet ? »


Quelques secondes passèrent, puis il se dit qu’il serait peut-être judicieux de se présenter.

« Je m’appelle Lars Olsen, à qui ai-je l’honneur ?  »



Lars Olsen
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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptyLun 20 Sep - 11:24

Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop.



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Lars Olsen & Penelope Zervas


Il avait dit « avec plaisir », et Penelope en doutait un peu. Mais cette politesse lui tirait, il faut le dire, une sacrée épine du pied. Elle lui rendit son sourire comme elle le put, la fatigue la rendant sans doute moins convaincante qu’elle ne l’aurait souhaité. Elle fut particulièrement surprise lorsque, en parfait gentleman, il lui offrit son bras. Si elle-même était âgée de plusieurs millénaire, ce petit geste lui fit penser que cet homme tenait ses manières d’un autre siècle, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Elle glissa délicatement sa main dans l’arceau du bras, mais sans s’y suspendre pour autant. En ce moment, c’était plutôt son esprit qui avait besoin d’appui que ses jambes, et le contact avec la veste de son sauveur involontaire lui permettait de garder prise sur la réalité. Elle se concentrait donc sur les questions qu’il lui posait, et sur les mailles étroites de l’étoffe contre sa paume. Tissu de très bonne qualité, pas encore usé par les frottements du temps. Du lin peut-être ? Il lui demanda si elle était capable de le guider jusqu’à chez elle. Cette question lui révéla qu’elle n’était pas sortie d’affaire, car la première réponse qu’elle eut envie de lui donner fut l’adresse de la demeure qu’elle occupait autrefois à Athènes. Elle dut se faire violence pour se rappeler de son atelier, et pour répondre ensuite de manière audible :

« -C’est à la rue des Carmes, au numéro 21. Nous y serons très vite. »

Elle désigna de sa main libre l’endroit où il fallait à présent se diriger, pendant que l’homme se présentait sous le nom de Lars Olsen. Elle fut surprise qu’il lui donne également son nom de famille. Mais cela l’arrangeait, car elle préférait appeler les gens par leurs noms de famille, et elle ne tutoyait quelqu’un que si la personne le lui avait expressément demandé. Habitude prise à la boutique sans doute, où elle donnait du « Monsieur-Madame » à ses client-e-s, souvent âgé-e-s, que cette marque de respect pouvait mettre en confiance. C’est donc sur le même mode qu’elle lui répondit :

« -Enchantée Monsieur Olsen. Je m’appelle Penelope Zervas, et c’est pour cela que l’endroit où nous nous rendons s’appelle, sans grande originalité, « Chez Penelope ». » plaisanta-t-elle mollement. « Il s’agit de mon atelier de couture, au-dessus duquel se trouve mon appartement. »

Elle réfléchit un instant. Que pouvait-elle bien dire à un parfait inconnu qu’elle venait de forcer à lui porter secours ? Elle n’aimait pas beaucoup les petites conversations vides de sens, peut-être parce qu’elle en avait perdu l’habitude à force de travailler en silence sur ses différents ouvrages. Alors qu’ils avançaient tous deux dans un mutisme respectueux et un peu gêné, elle se mit à penser qu’ils avaient ainsi fière allure : lui, physiquement fragile, avec sa canne sur laquelle il prenait appui, et elle, brumeuse, avec sa pensée qu’elle peinait à garder dans le présent. Elle rit doucement. Ils ressemblaient à un pissenlit, dont la tige creuse se brise lorsqu’elle était trop fortement enserrée et dont les graines s’éparpillent au moindre souffle de vent. L’image continua à la faire sourire pendant les quelques minutes que durèrent le trajet. Heureusement, les graines ne s’envolèrent pas, la tige ne se fendit pas non plus, et elle poussa un discret soupir de soulagement en ouvrant enfin la porte en bois sombre de l’atelier.

« -Nous sommes arrivés, merci infiniment. À mon tour maintenant de tenir ma promesse et de vous offrir ce café. Vous pouvez vous installer juste ici, dit-elle en désignant le canapé vert émeraude, à droite de la porte d’entrée. J’ai des tasses dans l’arrière-boutique : je reviens tout de suite » ajouta-t-elle en allumant les lumières de la salle et en vérifiant que le panneau d’entrée indiquait bien « fermé ». « Quelle taille, le café ? »

Elle acquiesça à la réponse de Monsieur Olsen et se dirigea au fond de la pièce, vers la porte qui menait à l’arrière-boutique. Elle se félicita à cet instant d’avoir, en plus de cette porte, installé un lourd rideau en jacquard pour masquer l’espace, car elle aurait été bien en peine d’expliquer à son invité l’énorme métier à tisser antique qui occupait la moitié de cette pièce où elle seule se rendait. Posant la cafetière italienne sur la plaque portative qu’elle gardait là, entre deux rouleaux de tissus, elle repensa au pétrin duquel ce Lars Olsen l’avait tirée et se dit que sa politesse distante, son absence de pitié à son égard, son regard qui ne lui rappelait personne de son passé, tout ceci l’aidait peut-être à garder les pieds sur terre. Elle lui était un peu reconnaissante, mais escomptait bien annuler sa dette avec ce café fumant, qu’elle savait délicieux pour en boire elle-même trois fois par jour lorsqu’elle était raisonnable. Sur une étagère, elle attrapa distraitement pour elle une porcelaine vieillotte ornée de coccinelles et de trèfles, et pour lui une tasse, au mieux fantaisiste, au pire franchement immonde, dont la hanse était une dodue chenille machaon.

Revenant alors dans la boutique, après cinq minutes de préparation, elle lui tendit le café, qu’elle avait aromatisé en plaçant une graine de cardamome dans le marc de la cafetière. Un goût chaleureux, mais discret.

« -Et voici pour vous. »

Puis, elle se dirigea vers la chaise derrière son bureau, à la gauche de l’entrée, afin de laisser à son invité un peu d’espace personnel sur le canapé.

« -Merci encore pour m’avoir ramenée à bon port, Monsieur Olsen. J’imagine que tout ceci vous paraît un peu étrange en ce moment, mais ce que je peux vous assurer, c’est que vous m’avez sortie d’une situation délicate. »

Elle marqua un temps, guettant sa réaction.

« -Peut-être que je vous dois quelques explications ? Ou est-ce que je vous laisse profiter de votre café en silence ? »



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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptyMar 5 Oct - 14:12

Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop.


Lars Olsen & Penelope Zervas


L’inconnue semblait ne pas être dupée par son jeu d’acteur. Grand bien lui fasse ! En cet instant, il  n’avait pas particulièrement envie de faire semblant de s’intéresser à elle plus que nécessaire. Ce qu’il voulait, c’était se reposer et boire son café. Il avait peu d’espoir quant à la qualité du breuvage qu’il recevrait, mais peu importe.

La femme plaça sa main auprès du bras qu’il lui avait offert. Il fut rassuré de constater qu’elle savait ce qu’il fallait faire. Cela avait beau lui sembler étrange, il se rappelait d’une fois où avait fait la même chose et la personne en face de lui l’avait simplement regardé d’un air incrédule, sans avoir la moindre idée de quoi faire. Était-il si vieux que ça ? Fort heureusement, elle ne s’appuya pas sur lui, ce qui le rassura et lui permit de rester aussi digne que possible. Elle lui indiqua son adresse après un court silence. Se rappelait-elle vraiment de son adresse ? Il l’espérait en tout cas.

Lorsqu’elle se présenta à lui, il se dit qu’au final, cette rencontre n’était pas si désagréable que cela. Après tout, elle était polie, parlait bien et, plus important encore, il se dégageait d’elle un manque de confiance qui plaçait Lars en maître de la situation. Son attitude était peut-être dû uniquement à cette situation particulière, mais cela plaisait à Lars. Bien souvent, on le regardait avec pitié, que ce soit à cause de sa canne, d’une douleur qu’il n’arrivait pas à cacher ou encore lorsqu’on lui posait une question personnel et qu’il répondait sèchement ; rien ne pouvait être plus désagréable pour lui que ces gens qui osaient se sentir supérieur à lui, car eux, ils étaient en bonne santé, avaient des amis, une famille. Il restait toujours fier et sûr de lui, mais cela n’était pas suffisant pour que ces personnes cessent d’exister et de l’importuner. Alors pour une fois, il se sentait grand et fort, là pour une personne inférieur à lui.

Perdu dans son petit moment de bonheur fugace, il ne vit pas le trajet passé malgré les douleurs continues qu’il avait dans la jambe. Il n’avait pas conscience de la gêne de Mme Zervas ; pour peu, il aurait presque oublié qu’il marchait avec elle. Seul un petit rire de sa part lui rappela son existence. Il espérait qu’elle n’était pas en train de perdre pied. Heureusement, ce ne fut pas le cas et elle ouvrit la porte de son atelier avec un soulagement apparent.

Elle ne perdit pas de temps avant de lui proposer son café. Ce qui lui allait très bien, il faut dire. Il n’attendit pas et s’assit dès qu’elle le lui eut proposé. Ses mouvements étaient à la fois rapide et lent. D’une part car il voulait vraiment se reposer et d’une autre, car il avait vraiment très mal. Il fit attention à ne pas trop attirer l’attention sur sa jambe, mais il n’était pas très convaincu de lui-même : Il devait étendre sa jambe blessée pour qu’il puisse récupéré et c’était tout sauf une position très naturelle. En dehors de cela, il était évidemment bien assit, il ne se permettrait jamais de s’avachir sur le canapé de quelqu’un d’autre.

« J’en prendrais volontiers un long, s’il vous plaît. Avec du sucre et du lait, si cela est possible. »

Lars n’aimait pas le café noir et quoi qu’on puisse en dire, cela ne changerait pas ses goûts. Il savait que c’était vu par beaucoup de personne comme un affront aux arômes si subtile et amer, mais que pouvait-il y faire ? Il n’allait pas se rabaisser au point de mentir sur ses réels préférences.

Dès qu’elle s’absenta pour aller préparer le breuvage, il s’arrêta un moment sur la pièce dans laquelle il était. C’était beau, très beau même. L’atmosphère qui se dégageait de cet endroit lui plaisait beaucoup. Cela n’avait rien d’étonnant quand on y réfléchissait ; cette boutique et la sienne se ressemblait assez dans le choix des couleurs et des lumières. Au loin, il voyait des tissus qui semblait très beau. S’il n’avait pas beaucoup de connaissance en la matière, Lars avait toujours apprécier les belles choses et les habits en font parti. Il se demandait s’il ne reviendrait pas à l’occasion pour s’offrir quelques nouveaux habits lorsque la couturière revint enfin avec le café.

Lorsqu’il posa son regard sur la tasse, il ne sut pas s’il devait être offusqué ou rire. Cette tasse était de loin la plus immonde qu’il ait vue depuis bien longtemps. Mais comme ça jambe lui faisait mal et qu’il avait terriblement envie de boire son café, il se contenta de remercier Mme Zervas avec un petit sourire. Il n’avait vraiment pas envie qu’elle le mette dehors tout de suite. Si la tasse était décevante, son contenu ne l’était certainement pas. Le café était délicieux, avec un petit arrière-goût qu’il n’arrivait pas à identifier.

« Ce café est délicieux, je vous en remercie.»

Cette fois-ci, il était réellement sincère. Il en appréciait chaque gorgée et l’odeur était si agréable qu’il gardait la tasse proche de lui afin d’en profiter. La couturière revint sur sa mésaventure, le remerciant de l’avoir ramener jusqu’à chez elle. Selon ses dires, il l’aurait sorti d’une situation délicate. Lars fronça un sourcil. Il voulait bien croire que son aide avait été appréciée, mais il n’avait pas le sentiment d’avoir fait grand chose. Lorsqu’elle lui demanda s’il voulait en savoir plus ou s’il préférait boire dans le silence, il apprécia une fois de plus sa politesse. Décidément, une compagnie bien plus agréable qu’il aurait pu le croire.

« Si vous souhaitez m’en dire plus, ce serait avec plaisir. Sachez cependant que je n’en ai pas besoin. Ce que je veux dire, c’est que je n’ai aucun jugement par rapport à ce qu’il s’est passé. Vous n’avez donc rien à me prouver, rien à réparer. »

Et c’était la stricte vérité. S’il y avait un avantage à son égoïsme, c’est qu’il se contentait à lui-même et ce, dans toutes les situations. Il ne cherchait pas à comprendre les autres personnes et par la même occasion, leurs actions leurs appartenaient ; il se fichait bien de tout cela. Il ne jugeait pas les autres, pour autant que leurs actions ne le concerne pas lui directement.



Lars Olsen
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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptyJeu 14 Oct - 23:16

Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop.



Tuoni

Lars Olsen & Penelope Zervas


Elle avait traversé tant d’années, tant de cultures et de conventions sociales différentes, qu’elle n’était plus toujours certaine de ce qui était, ou non, considéré comme étrange par ses interlocuteur-trice-s. Et à vrai-dire, Penelope ne faisait pas grand cas d’avoir l’air en décalage dans ses interactions. Si elle entretenait peu de relations, n’accordant que difficilement sa confiance et se satisfaisant la plupart du temps de sa propre compagnie, la couturière ne se souciait plus tellement de ce qu’on pouvait bien penser d’elle. Elle posait un regard suffisamment dur sur sa personne pour ne pas y ajouter d’opinions postulées.

Ou du moins, c’est ce qu’elle croyait. Car la remarque détachée de Monsieur Olsen lui vint doit au cœur. « Aucun jugement ». Alors même qu’elle s’estimait la honte de son Panthéon, un tiers de déesse, incapable de maintenir sa propre conscience dans le présent. « Rien à prouver ». Et ce, même si elle tentait, de son propre chef, de rendre chaque jour celle qui l’avait créée fière d’être sa Mère, ne serait-ce que pour lui prouver que ses efforts n’avaient pas été vains. « Rien à réparer ». Cette petite phrase en particulier avait fait mal. Si seulement il savait. Elle avait bien quelque chose à réparer. Un lien jadis rompu, entre trois sœurs que rien n’aurait dû séparer. Sans le savoir, cet homme qui tentait de rétablir une polie distance entre eux deux venait précisément de prononcer les mots dont Penelope avait le plus besoin, en plus de ceux qu’elle aurait le moins imaginer entendre.

Mais ce n’était pas le moment de flancher. Elle s’était suffisamment donnée en spectacle pour aujourd’hui. Elle fixa donc un instant le brun sombre de son café fumant, le temps de se refaire une contenance. Quand elle leva les yeux, ce fut pour reprendre d’une voix égale :

« Si le silence n’est pas désagréable, une histoire avec une tasse de café, c’est souvent une bonne association. »

Que lui dire ? Quelle était la limite à ne pas franchir ? Un dieu était mort, et elle ne savait ni de quelle main, ni pourquoi. Les déesses et dieux devaient-ils toutes et tous se cacher désormais ? Et la sécurité était-elle préférable à la mort inévitable des croyances pour leurs anciens panthéons, voués un jour à disparaître s’ils ne faisaient rien pour empêcher cette lente sclérose ? Penelope s’était longtemps cachée. Cachée dans son temple, pour filer en témoin invisible la vie des fidèles. Cachée avec ses sœurs, se contentant de leur compagnie. Cachée chez Nyx, pour que personne d’autre ne la voit dans son état de délabrement. Et puis, cachée dans cette boutique, car elle avait peur de faillir à nouveau. Et puis quoi ? Rien. Juste la mort d’un dieu. Alors elle décida qu’elle donnerait à Monsieur Olsen toutes les réponses que ses questions appelleraient, et ce même si la vérité paraissait plus folle que le mensonge.

« Je vous ai dit que j’avais perdu pied. C’est une manière un peu courte de présenter les choses. À vrai dire, mon pied va bien. C’est la tête, que je perds. Il s’agit d’un risque avec lequel je vis depuis…quelques temps : trop de stimuli me rappelant ma vie d’avant Paris ont tendance à me ramener à cette époque. Je suis alors bien en peine de faire la différence, ce qui me met dans de désagréables situations de vulnérabilité, comme celle dans laquelle vous m’avez retrouvée, tout à l’heure, sur cette place. »

Se dirigeant vers les rouleaux de tissus du fond de la boutique, elle croisa les bras et rentra imperceptiblement la tête dans les épaules, comme si ces explications lui donnaient soudainement froid.

« Cela faisait longtemps que ça ne m’était plus arrivé. Il y a quelques années, j’ai vécu pendant presque un mois entier dans ma tête, et dans ce passé que je croyais être aujourd’hui. On peut croire que c’était un refuge, mais c’était loin d’être le cas. Quand les gens que je crois être ceux que j’ai connu ne réagissent pas comme ils le devraient, c’est terrifiant en réalité. »

Distraitement, elle passa l’index sur le motif d’une toile cirée.

« Et revenir au présent n’est pas mieux. Je ne faisais qu’attendre et craindre le moment où je flancherai à nouveau. »

Elle s’adossa légèrement au mur, ses omoplates contre un confortable coton épais. Souriant, elle plaisanta doucement :

« Au moins, ça a le mérite d’être une histoire originale, ne trouvez-vous pas ? »



Penelope Zervas
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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptySam 6 Nov - 10:23

Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop.


Lars Olsen & Penelope Zervas


Aussi étrange que cela puisse paraître, Lars n’avait jamais été doué pour comprendre le langage corporel des gens. C’est pourquoi, il ne remarqua rien d’anormal, lorsqu’il parla à Madame Zervas. Ce qu’il lui dit ne lui semblait pas être hors du commun, ni spécialement gentil d’ailleurs. Un autre que lui aurait pu craindre d’avoir blessé son interlocuteur. Mais pas lui ; il n’était même pas conscient que ces mots puissent être particulièrement durs. À dire vrai, rares sont les personnes qui apprécient qu’on leur disent que leurs actions n’ont aucun impact sur les autres, et ce, même dans ce genre de situations embarrassantes. La raison ? Personne n’a réellement envie d’être invisible. Ne rien provoquer chez l’autre, cela revient presque à cesser d’exister. Car, qu’est-ce que la vie, si ce n’est une suite d’actions provoquant des réactions.

Lars hocha silencieusement à la réflexion de son hôte. Ici, dans cette boutique et en cet instant, il se sentait étrangement bien. Peut-être était-ce le mélange de fatigue et de douleur mêlée à la douceur du café, tout est-il qu’il avait envie de l’écouter. Il ferma les yeux quelques secondes, s’affaissant un petit peu plus qu’il n’aurait osé le faire en temps normal. Lorsqu’il regarda à nouveau son improbable compagne du jour, il était aussi attentif qu’il pouvait l’être, prêt à écouter tout ce qu’elle pourrait lui dire.

« Je vous ai dit que j’avais perdu pied. C’est une manière un peu courte de présenter les choses. À vrai dire, mon pied va bien. C’est la tête, que je perds… »

Lars ne put s’empêcher de sourire à sa réflexion. Il n’était pas particulièrement sensible à l’humour, mais sur le coup, elle l’avait eu par surprise. Si bien qu’il ne s’attarda pas particulièrement sur le triste sens de cette déclaration, attendant la suite des événements.

« Il s’agit d’un risque avec lequel je vis depuis…quelques temps : trop de stimuli me rappelant ma vie d’avant Paris ont tendance à me ramener à cette époque. Je suis alors bien en peine de faire la différence, ce qui me met dans de désagréables situations de vulnérabilité, comme celle dans laquelle vous m’avez retrouvée, tout à l’heure, sur cette place. »

Pour le coup, la suite ne le fit pas rire. Le fait qu’elle mentionne sa « vie d’avant » lui rappela forcément qu’il en avait également une, qu’il s’efforçait d’effacer. À l’écouter, il commença par se demander s’il finirait dans la même situation qu’elle, à force de faire tout pour nier son passé. Ce qui l’effrayait le plus, c’est que plus le temps passait, et moins il s'en rappelait. Et même si c’était ce qu’il espérait et voulait, cela le mettait en même temps dans un état de détresse qu’il ne comprenait pas.

Un psychiatre ! Voilà ce qu’il aurait fallu à Lars. Mais, n’en déplaise aux lect·eurs·rices·x censé·e·x·s, Lars faisaient partie de cette vieille génération qui se pensait au dessus de ce genre de chose.

Mais, après quelques secondes de réflexion, il mit le doigt sur la partie étrange de cette déclaration. Ou, disons, sur l’ensemble qui ne collait pas trop.

« À cette époque ...? »

S’il n’y avait eu que cela, il n’aurait peut-être pas réagit. Mais, lorsqu’il l’avait trouvé, c’était tout proche du Panthéon. Avait-elle vécu en Grèce ? Elle lui dit également qu’elle avait déjà passé un mois entier dans sa tête. Lars était sceptique. Était-ce réellement possible ? Il n’avait que peut de connaissance en psychologie. Il haussa les épaules, elle ne semblait pas être en train de lui mentir, mais il savait qu’il était mauvais juge et que plus d’une fois, on lui avait fait croire des choses fausses.

Lorsqu’elle eu fini, Lars ne savait pas trop quoi dire. Il était un peu embêté. Il n’avait pas l’habitude de ce genre de situation et il se sentait… peiné ? Peut-être que c’était ça le mot qu’il cherchait. Il n’était pas sûr, peut-être aussi était-ce uniquement dû à son pied. Mais il avait un peu mal au coeur quand il la regardait. Ce n’était pas dans ses habitudes. Vraiment, il espérait qu’il ne deviendrait pas comme elle. Il savait qu’il était loin d’être parfait, mais s’il pouvait éviter la démence, ce serait une bonne chose.

« Que vous est-il arrivé ? »

La question sortit sans même qu’il ne s’en rende compte. Il fut tellement surpris qu’il en fronça les sourcils. Depuis quand parlait-t-il aussi librement, sans réfléchir ? Et puis, était-ce vraiment important d’en savoir plus ? Une petite voix lui souffla qu’il voulait en savoir plus afin de jauger s’il avait des chances de finir comme elle. Peut-être que son histoire était bien différente et qu’en la connaissant, il serait rassuré. Si, bien évidemment, cette inconnue se sentait l’envie de se livrer à lui, homme si peu sympathique et souriant.





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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptyLun 15 Nov - 16:01

Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop.



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« À cette époque ...? Que vous est-il arrivé ? »

Évidemment qu’il allait poser des questions. Soit on en dit trop, soit on n’en dit pas assez. Mais cet entre-deux où vient se nicher le sous-entendu est insupportable et pompeux : il force l’interlocuteur à renchérir, à demander des explications, exactement celles qu’on veut précisément lui donner. Et Penelope ne veut pas être à l’origine d’une joute verbale manipulatoire avec Monsieur Olsen. La mise-en-scène, le drame, ce n’est tout simplement pas son truc. Et puis, il y a à peine quelques secondes qu’elle s’est promis de répondre à toutes les questions qu’il lui poserait. Il n’est pas temps de se débiner ou de faire des effets de manche.

« J’ai vécu en Grèce, pendant très, très longtemps. J’y suis née et y suis encore liée aujourd’hui. Un peu plus que je ne le souhaiterais visiblement, puisque j’ai tendance à y…retourner lors de mes délires, comme vous avez pu le constater. C’est donc à cette période de ma vie que je faisais référence quand je vous ai dit ‘cette époque’. »

Et puis, avec un sourire désolé :

« Je me suis un peu emportée avec mon histoire. Excusez-moi, elle n’est effectivement pas très claire. »

Elle voit que Lars Olsen s’est installé dans le canapé qu’elle réserve d’ordinaire à sa clientèle, et cela lui fait plaisir qu’il puisse profiter d’un peu de repos. Le café entre les mains, il ne semble pas sur le point de s’enfuir, ce à quoi elle s’attendait à vrai dire. Toujours appuyée contre ses rouleaux de tissu, étonnamment confortables, elle reprend, sincèrement embarrassée quant au bout par lequel commencer :

« Ce qui m’est arrivé ? Eh bien…c’est…difficile à expliquer sans un peu de contexte. »

Elle fait tourner le café dans sa tasse, le regard rivé sur le liquide qui forme un petit tourbillon opaque.

« Je vivais à l’époque avec mes deux sœurs. Nous avons toujours été toutes les trois, à tel point que nous étions indissociables. Nous travaillions ensemble chaque jour, et nous étions reconnues pour cela par notre entourage. Et même si quelque chose devait nous séparer, le destin nous ramenait, au fil de nos vies, les unes vers les autres. Mais, un jour, je suis partie et je ne les ai jamais retrouvées. »

Le tourbillon continue au fond de la tasse, remontant un peu plus le long des bords à chaque mouvement angoissé de la Moire.

« J’imagine bien que c’est une chose difficile à se figurer, vraiment. Mais je vous promets que le choc a été immense. Pendant des mois, je n’ai été bonne qu’à ramasser à la petite cuillère. Je pense que c’est à partir de là que j’ai commencé à perdre la tête. À trop vouloir les revoir, mais sachant que c’était impossible, je passais de longues heures à me les remémorer, à repasser dans ma tête chaque instant de notre routine. Peut-être qu’à un moment, je n’ai plus trop su faire la différence. »

Elle lève les yeux pour ne pas pleurer, juste une seconde, continuant à faire tournoyer le café. Le mouvement l’apaise un peu.

« J’ai passé quelques temps chez ma Mère, qui a su me remettre sur les rails. Mais la mémoire est une chose étrange, et la mienne est un peu cassée depuis je crois. »

Un geste un peu plus violent vient ponctuer cette dernière phrase, et le café dépasse alors la bordure de la tasse pour s’écraser sur le parquet de bois sombre.

« Oh ! Mmm- Flûte ! »

Elle s’essuie la main sur sa manche, pose sa tasse désormais presque vide sur un meuble, et entreprend d’essuyer rapidement les dégâts à l’aide d’un coupon de tissu qui, de toute manière, ne se serait jamais vendu.

« Et vous, Monsieur Olsen, vous avez de la famille ? »



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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptyDim 5 Déc - 20:56

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Lars Olsen & Penelope Zervas


Ainsi, elle était née et avait vécu en Grèce. Lars fut surpris quand elle lui dit que ce fut pendant une très longue période, parce que son français lui semblait assez proche de la perfection. Après, n’étant lui-même pas un natif, peut-être qu’il n’avait pas une assez bonne oreille pour remarquer son accent.

En toute franchise, il avait un peu de peine à comprendre ce qu’elle entendait lorsqu’elle disait qu’elle y était encore liée. Il n’était pourtant pas bête, mais c’était trop obscure pour lui. Et puis, sa manière de parler de ses délires, cela le mettait un peu mal à l’aise. Probablement parce qu’il n’avait pas l’habitude de parler d’un sujet si intime avec quelqu’un et également parce que lui-même fuyait ses démons intérieurs.

Peut-être n’avait-il pas été aussi discret qu’il le croyait car elle lui fit un petit sourire en s’excusant de ne pas être très claire.

Lars, prit au dépourvu, se contenta d’hocher la tête. Il fit de son mieux pour ne rien laisser paraître d’autre. Après tout, il n’avait pas particulièrement envie qu’elle se sente plus mal que ça. Il n’en voyait pas l’intérêt.

Quand il lui demanda ce qui lui était arrivé, elle ne sembla pas apprécier la question. Ce qui semble assez normal, après tout, qui aime parler des mauvaises périodes de sa vie ?

Lars l’écouta donc son histoire, avec attention et calme. Lorsqu’elle eu fini, il ne savait pas trop quoi dire ou quoi faire. Son histoire était… Décevante ? Il l’a regardait, et même si d’ordinaire il n’était pas doué pour comprendre ce que ressentait les autres, il voyait bien qu’elle était touchée. Lui qui n’avait jamais été attaché à des gens, n’arrivait pas à comprendre comment est-ce que cela pouvait détruire une vie à ce point-là. Cette pauvre Madame Zervas, l’appréciait-il ou éprouvait-il juste une sorte de pitié ? Lui qui n’était pas doué avec ses émotions  ne savait pas vraiment.

Heureusement, il n’eut pas à trouver quoi dire car elle fit tomber sa tasse sur le sol. Mais cette pause fut de courte durée, car en même temps qu’elle essuya la tâche avec un tissus bien trop beau pour cette utilisation, elle lui posa la question qu’il ne fallait pas. Lars se figea. Il ouvrit la bouche, la referma, puis une deuxième et une troisième fois. Il ne savait pas quoi dire et sentait la colère monter en lui, petit à petit. D’une part car il se sentait bête, à faire le poisson, devant cette personne qui avait été si transparente sur ses faiblesses. D’une autre, car cette question si simple en apparence le prenait littéralement aux tripes et que ce n’était pas normal d’être autant touché. Son mental le savait, mais son corps, à priori, n’avait pas reçu le mémo. Son ventre le tirait avec force, il se sentait faiblir et transpirer comme s’il avait commencé à faire un effort.

D’un coup, il se leva et il s’appuya sur sa canne avec force. Il avait mal, il voulait crier, partir, fuir cette situation. Mais, une fois n’est pas coutume, il tenta de se retenir. Ce n’était pas par charité, mais par peur. Sa situation faisait bien trop écho à ce qui venait d’être dit, quelques minutes auparavant.

Il ne voulait pas devenir fou. Il. Ne. Voulait. Pas. Jamais, il ne serait comme elle. Jamais. Respire. Tiens-toi droit. Il ne céderait pas à ses démons. Parle-lui, avec calme.

« Où sont les toilettes. »

Tu es agressif. Il tente de se reprendre. Respire et avance doucement. Un sourire peu convaincant ponctue sa phrase.

« S’il vous plaît. »

Lars avança sans attendre la réponse, il se dirigea vers ce qui ressemblait le plus à l'endroit où les toilettes pouvaient être. Il voulait respirer. Juste respirer. Attends. Tout ira mieux bientôt. Tu n’es pas comme elle. Jamais.




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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptyJeu 16 Déc - 11:29

Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop.



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Lars Olsen & Penelope Zervas


À peine relève-t-elle les yeux, le tissu imbibé de café tiède à la main, qu’elle voit son invité froncer les sourcils et comme chercher ses mots. L’idée n’était évidemment pas de le brusquer, plutôt de lui laisser l’occasion soit de parler un peu de lui, soit de s’inventer une vie temporairement, puisque de toute façon elle n’irait pas vérifier la véracité de son histoire. Pourtant, l’élégant Monsieur Olsen ne semble avoir saisi ni l’une ni l’autre de ces opportunités. Son visage ne trahit rien, du fait que la réponse n’est pas aussi évidente qu’elle ne pourrait l’être. Situation familiale actuellement troublée ? Un divorce peut-être ? Ou un décès récent ? Toujours est-il qu’en cet instant, Penelope sait qu’elle vient de mettre les pieds dans le plat.

Une Moire est au service du destin. Les trois tisseuses savent que chaque humain-e nait, affronte ses problèmes, puis meurt. Elles savent aussi que ce n’est pas à elles d’intervenir dans ce processus. Alors que son sauveur du jour affronte ses propres démons, Penelope, discrète, décide de lui laisser un instant de répit en feignant de s’intéresser à autre chose. Elle lui tourne donc le dos et se dirige vers la petite poubelle à tissu derrière son bureau de couture pour y jetter l’étoffe trempée. Écartant un bout de rideau de la fenêtre sur le mur en face du canapé, et toujours dos à Monsieur Olsen, elle jette un œil dehors. C’est un peu impoli, mais elle veut laisser à son invité la possibilité d’esquiver la question. Elle commente donc, d’un ton distrait :

Hmmm… Toujours pas de neige malgré que l’hiver est bien avancé. Bien que personnellement, je préfère ça. Et vous, qu’en pen…

Où sont les toilettes… S’il vous plaît.

La boutique de Penelope est petite, mais élégamment agencée. En emménageant, la couturière était tombée amoureuse de cette ancienne échoppe de cordonnier, en particulier parce que la surface commerciale pouvait être louée avec l’appartement du dessus. De fait, Penelope vivait juste au-dessus de Chez Penelope. Si elle-même préférait utiliser la salle de bain de son appartement, elle avait évidemment prévu pour ses client-e-s une petite pièce de toilettes. L’agencement avait été un peu compliqué, au vu de la surface à disposition, mais la porte qui donnait accès à ces toilettes se trouvait dans le fond de la boutique, du même côté que le canapé où était présentement assis Monsieur Olsen. Elle était un peu dissimulée par le paravent derrière lequel Penelope faisait essayer les vêtements aux client-e-s. À croire que la couturière n’aimait pas l’esthétique de ces portes, puisque celle de l’arrière-boutique était elle-aussi cachée par un lourd rideau.

Pour toutes ces raisons, et aussi peut-être parce qu’il l’avait vue sortir de l’ouverture menant à la pièce du fond, c’est malheureusement vers cette dernière qu’elle le voit se diriger précipitamment. Trop tard. Il l’atteint, alors qu’elle-même commence seulement à s’élancer, un bras en avant pour l’attraper et tenter de l’en empêcher. Non !, pense-t-elle. Il va voir. Il va voir le métier à tisser antique, qui n’a de toute évidence rien à faire là. Il va voir le plafond entièrement colonisé par les araignées, ses tisseuses protégées. Mais surtout…surtout, il va voir la Réplique, qu’elle n’a pas pris le temps de ranger avant de partir chez Madame Daniel tout à l’heure. Et ça, elle serait bien en peine de lui l’expliquer.

La Réplique, c’est ce projet fou qu’elle a commencé lors de sa rémission, il y a des années de cela. Lorsque Lachésis tisse les vies des fidèles de son Panthéon, elle se trouve alors dans une sorte de réalité parallèle, où temps et espace sont différents. Une réalité où le Tissage est alors accessible seulement à elle-même et à ses sœurs, tant qu’elles n’en décident pas autrement. Lorsqu’elle devait s’accrocher au moindre élément tangible pour ne pas se perdre dans ses souvenirs, Lachésis avait commencé à reproduire exactement les schémas du Tissage, à l’aide de véritables fils. En matérialisant un minuscule fragment de la divine trame, elle avait pu reprendre un peu contact avec la réalité tout en continuant à faire ce qu’elle savait faire de mieux : tisser. Cette manie à visée thérapeutique était devenue une habitude. Avec le temps, la Réplique avait grandi, devenant alors un large entremêlement, complexe et presque effrayant, colonisant le mur du fond de l’arrière-boutique. La première chose que Lars verrait donc, forcément, en ouvrant cette foutue porte qu’elle n’avait pas fermée à clef.

Elle s’immobilise, alors que la main de l’homme appuie sur la poignée, réfléchissant précipitamment à la manière dont elle pourrait expliquer tout cela. Et à vrai dire, elle n’en voit aucune.




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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptyDim 20 Fév - 14:41

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Lars ne vit pas l’inquiétude de son hôte, ni son mouvement pour l’empêcher d’entrer. Il était trop pressé, sûr de lui et mal pour voir autre chose que son mal être. Il ouvrit la porte avec autant de force qu’il en disposait en ce moment. Ce qui n’était pas grand chose, à dire vrai. Il espérait trouver un peu de répit, en s’éloignant de cette scène. Mais son soulagement fut d’une très courte durée car il se rendit très vite compte de son erreur.

Ce n’était pas des toilettes, loin de là. Son premier réflexe fut de vouloir refermer la porte et s’excuser. Il n’était clairement pas la personne la plus avenante, mais pour autant il attachait de l’importance à la politesse. Et ouvrir une porte chez quelqu’un sans son consentement n’était certainement pas un acte très poli. Mais, alors qu’il s’apprêtait à refermer, son regard ne put s’empêcher de se perdre dans la pièce et ce qu’il vit le surpris.

Lars aimait les beaux habits, ce n’était pas très surprenant quand on le regardait. Pour autant, ses connaissances en la matière était plutôt maigre. C’est pourquoi il n’était pas très sûr de savoir ce qu’était la grande installation au centre. Il aurait pensé à un métier à tisser, mais celui-ci semblait différent de l’idée qu’il s’en faisait. D’ailleurs, le tissus qui en sortait était tout sauf ordinaire. Il était grand, très grand. Et, Lars ne savait pas pourquoi, mais il y avait quelque chose d’étrange à propos de ce tissus. Il était fascinant et à la fois effrayant, comme s’il y avait quelque chose d’intangible.

Sans s’en rendre compte, Lars commença à s’approcher. Il avait oublié, l’espace d’un instant, qu’il ne se sentait pas bien. Il se sentait attiré et avait envie de voir de plus près cet étrange tissage. C’est alors qu’il vit du coin de l’oeil quelques mouvements étranges, il leva les yeux vers le plafond. Il fallut plusieurs secondes à son cerveau pour comprendre qu’il était bel et bien en train d’observer une colonie d’araignée.

La peur lui fit reprendre pied à la réalité, avant de le faire paniquer. Pourquoi y avait-il des araignées au plafond ? Il lâcha sa canne sous l’effet de la surprise et tomba alors qu’il tentait de rebrousser chemin. Il cria de toute ses forces :

DES… DES ARAIGNÉES ?!

Il reculait piteusement, espérant sortir de cette pièce le plus vite possible. Quel était cette endroit ? Il fallait sortir et faire partir Mme Zervas et ensuite, appeler un dé-araignée-tisateur.



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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptySam 16 Avr - 14:38

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Il fait mine d’entrer dans la pièce, mais ressort et tombe sitôt les araignées entraperçues, dans un cri bien compréhensible. Elle n’a pas le temps de le rattraper, et s’en veut un instant de tout ce que Monsieur Olsen vit en ce moment, lui qui n’avait vraiment rien demandé. Lachésis a conscience de l’effet que peut produire cette pièce, qui pue le surnaturel à plein nez. Doucement, et parce qu’il n’y a rien d’autre à faire, elle se glisse entre Lars et la poignée, qu’elle saisit pour refermer doucement la porte sur son secret.

« …Quelques-unes, oui. », dit-elle simplement, en glissant la clef dans la serrure, dans un cliquetis.

Les mains entre son dos et la porte qu’elle vient de refermer et contre laquelle elle s’appuie, elle ose à peine croiser le regard de Lars, au sol. Un petit temps s’écoule, avant qu’elle ne soupire et reprenne :

« Je…les aime bien. Disons juste cela pour le moment. Je vous en dirais volontiers davantage, mais j’imagine que cela fait beaucoup d’araignées au plafond pour vous en une seule journée. Je suis désolée, vraiment désolée pour ce que vous venez de voir. Peut-être que vous vous posez et poserez des questions, peut-être que vous voudrez juste oublier tout ça. Je respecterai votre besoin de rester, partir, ou même de revenir si un jour vous souhaitiez comprendre ce que vous venez de toucher du doigt, bien malgré vous. »

Et puis, la Déesse plonge tranquillement son regard millénaire dans celui de l’homme à ses pieds : « Est-ce que je peux au moins vous aider à vous relever ? », demande-t-elle en esquissant un mouvement pour lui tendre la main.



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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptySam 23 Juil - 13:31

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Lars encore sous le choc regarda son hôte refermer la porte avec un calme presque olympien. Il ne comprenait pas, n’avait-il pas été assez claire ? N’avait-elle pas entendu ce qu’il avait dit ? Alors qu’il allait se répéter, elle lui dit simplement que oui, il y en avait quelques-unes. Avait-il eu une hallucination, y en avait-il si peu que cela ? Il était sceptique, mais trop secoué pour relever son euphémisme.

Toujours assis par terre, il reprenait peu à peu sa respiration. Il l’observait fermer la porte à clef, elle semblait beaucoup trop calme à son goût. Mais, étrangement, il lui en était reconnaissant car cela l’aidait aussi à reprendre pied à la réalité. Elle n’osait pas trop le regarder, semblant réfléchir à ce qu’elle pourrait lui dire.

Quand elle sut quoi dire, il l’écouta s’expliquer, ou enfin, essayer de s’expliquer. Elle ne lui donnait pas beaucoup d'informations, mais il comprit qu’il y avait plus. Il apprécia sa voix posée et douce, le fait qu’elle lui donnait des propositions sans le pousser dans une direction précise. À cet instant, il se sentait trop vieux pour tout cela, ou peut-être au contraire, comme un enfant devant des choses qui le dépasseraient.

Qui était-elle vraiment ? Quelle était le secret qui se cachait derrière cette porte ?

Elle lui proposa de l’aide pour se relever. Il hésita un instant. Devait-il se relever seul, s’en aller le plus loin et le plus vite possible ? Ou, pour une fois, devait-il accepter la main qu’on lui tendait ? Tout ce qui venait de se passer le chamboulait beaucoup. Il ne se sentait plus tout à fait lui même, comme s’il avait assisté à quelque chose d’hors du commun.

Il regarda Madame Zervas et ne décela aucune méchanceté ni ruse dans son regard. Alors, il lui tendit la main. S’il elle n’était pas effrayée, qu’elle ne le mettait pas à la rue alors qu’il était entré là où il ne fallait pas, alors lui aussi souhaitait faire un effort. Il trouva presque drôle de se dire que quelques minutes plus tôt, c’était lui qui l’avait aidée.

Une fois debout, il la remercia et se dirigea vers le canapé. Il avait envie de la remercier pour le reste, pour sa parole rassurante, mais il ne savait pas comment faire. Il n’avait jamais vraiment été du genre à dire merci.

« Et donc… Vous avez… une passion pour les araignées ? »

Il ne savait pas trop où placer son regard, oscillant entre elle et la porte à présent fermée. Il espérait fortement qu’il n’y ait pas d’araignée ailleurs. Non pas qu’il soit arachnophobe, mais il avait eu sa dose pour quelques mois. Il ne savait pas si c’était une bonne idée de rester, mais il ne se voyait pas trop partir en l’état. Alors, autant faire la conversation.

« Si j’ose, je reprendrais bien un café, s’il vous plaît. »

Tendu comme il était, ce n’était peut-être pas la meilleure des idées, mais au moins, cela le réconforterait un peu.




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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptyLun 8 Aoû - 14:38

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Les humains sont impressionnants d’adaptativité, se dit Lachésis. Lachésis s’y connait, en mortels, pour les avoir observés et avoir noué leurs destinées des millénaires durant. Mais leur rapidité, leur muabilité en fait, cela la fascinera toujours. Elle-même est figée dans le temps, rattachée au mythe qui l’a fait naître. Elle connait quelques variations en fonction des époques, bien sûr, mais…elle reste la même, au fond. Alors quand Monsieur Olsen passe de la plus pure terreur à l’incompréhension puis au calme en seulement quelques secondes, il faut bien dire que cela l’impressionne, et l’intrigue aussi un peu.

Son sauveur du jour accepte son aide pour se relever, ce qui fait naître un bref sourire de soulagement sur le visage de la cinquantenaire. Et dire qu’il y a quelques minutes à peine, c’était elle qui s’accrochait à son bras ! Il se dirige vers le canapé, et sans doute dans une tentative élégance de revenir à une discussion ordinaire, l’interroge sur son arachnophilie.

« Je ne sais pas si on peut parler de passion, dans la mesure où je ne les étudie ni ne m’y intéresse pas spécialement. Pour dire la vérité, j’aime ce qu’elles représentent. »

À sa demande, elle reprend la tasse à hanse chenille-machaon - qu’il semblait avoir tellement appréciée tantôt - et fait l’aller-retour jusqu’à la cafetière italienne de l’arrière-salle qui contient encore un peu du breuvage aromatisé à la cardamome. Cette fois-ci, elle ouvre puis referme à clef derrière elle. Long, avec du sucre et du lait. Elle a bonne mémoire. Trop parfois.

Tout en donnant à son invité sa tasse, un peu moins brûlante à présent, elle s’assoit à ses côtés sur le canapé, laissant entre eux deux une distance respectable pour ne pas l’envahir.

« Je ne vous apprend rien, mais ce sont d’incroyables tisseuses. Elles ne font que cela de leur vie. Tisser, attendre, se nourrir, et tisser encore. Elles ont leur logique : la toile d’une araignée est une magnifique création. Elle accomplit son office de la meilleure manière qui soit. Mais il faudrait être une araignée pour comprendre la logique de leurs toiles, adaptées à l’espace, à l’insecte, mais aussi au vent, aux conditions météorologiques, et peut-être encore à d’autres choses qui nous sont, à nous, invisibles. Et là où je trouve que l’araignée est fascinante, c’est qu’elle-même n’a pas conscience de ce qu’elle entreprend. Elle tisse, voilà tout. C’est pour cela qu’elle existe, à tel point que son fil vient de ses propres entrailles. Il n’y a rien à comprendre. C’est comme ça, c’est tout. C’est son destin. »

Elle prend une gorgée de son propre café, s’adosse confortablement et, le regard sur le mur opposé, se décide à donner à Monsieur Olsen quelques miettes supplémentaires du puzzle. Il suffit de tourner autour du pot, après tout. Que risque-t-elle ?

« Monsieur Olsen, je ne suis pas couturière. C’est mon métier, ici, à Paris, en 2021. Mais en réalité, je suis une tisseuse. Pas une araignée, rassurez-vous ! Mais vous voyez ces étoffes, tout autour de vous ? La plupart, c’est moi qui les ai créées. Sur le métier à tisser que vous avez peut-être pu entrapercevoir, là-derrière. Je fais ça depuis toujours, et parfois je tisse d’autres filins. J’ai, ou plutôt j’avais, deux sœurs, qui elles-aussi m’aidaient dans cette tâche… Peut-être que vous voyez un peu mieux, maintenant, où je veux en venir ? »

Ces derniers mots font revenir le trou dans sa poitrine. Comme chaque fois qu’elle mentionne, même indirectement, Clotho et Atropos, le vide revient. Violent. Elle se tait, car ses pensées l’emmènent vers un passé qu’elle retient de toutes ses forces, et la pièce, de même que son voisin de canapé, semblent comme se brouiller autour d’elle, laissant à nouveau la place à ses fantômes adorés.



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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptyVen 26 Aoû - 8:08

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Lars ne savait pas trop quoi penser, ni trop quoi faire. Il était là, attendant d’en savoir un peu plus. Madame Zervas, quoi que plus calme que lui, ne semblait pas non plus être des plus à l’aise dans cette situation. Sa réponse, par rapport aux araignées, lui sembla un peu… évasive ? En même temps, il ne savait pas ce qu’il attendait comme réponse. Et compte tenu de la situation, il n’était pas convaincu qu’une autre réponse aurait pu être plus appropriée. Il essayait de ne pas trop y réfléchir, mais son cerveau ne pouvait s’empêcher de se dire que si cela avait été des animaux de compagnie exotique, elles n’auraient pas été si nombreuses et encore moins en liberté.

Perdu dans ses pensées, il eut plaisir à la voir revenir avec un nouveau café. Il n’attendit pas avant d’en boire, il avait besoin de réconfort. Et quoi de mieux qu’un café délicieux pour cela ? La température était parfaite. Cela l’apaisa, en tout cas un petit peu. Alors qu’elle s’était éloignée de lui, elle continua de lui parler des araignées. Même pour lui qui n’était pas très doué pour comprendre les gens, cela semblait évident qu’elle éprouvait à leur égare une grande affection. Peu à peu, cela l’aidait à reprendre pied, à se contenir. Après tout, il ne lui était rien arrivé et la porte était fermée, il pouvait peut-être se détendre.

Enfin, c’aurait été le cas, si son hôte n’avait pas continué en parlant d’elle. Il avait l’impression que son ton de voix était un peu différent, comme si elle lui disait quelque chose qu’elle n’était pas sûr de vouloir partager. Ses mots captivaient l’attention de Lars, et pour la première fois depuis leur rencontre, il la regarda vraiment.

Lars n’avait pas l’habitude de faire cela. Il vivait seul dans son monde depuis si longtemps qu’il ne prêtait que très rarement attention à son interlocuteur. Pour lui, les autres n’étaient pas intéressant, alors à quoi bon prendre le temps de les voir réellement. Il l’observait parler, il l’écoutait attentivement. Ce qu’elle lui disait n’avait pas beaucoup de sens, mais en même temps, elle-même semblait hors du temps. C’est ça, il ne l’avait pas remarqué plus tôt, mais à présent il se rendait compte qu’il aurait été incapable de lui donner un âge.  Quelque chose de spécial se dégageait d’elle, il ne savait pas dire quoi.

Alors qu’elle venait de finir de parler, un mot, ou plutôt un nom, sortit de sa bouche.

« Lachésis… »

Il l’avait presque chuchoté. Cela n’avait pas de sens, mais en même temps, cette situation était beaucoup trop étrange. En tant qu’amateur de mythologie, ce que Mme Zervas racontait lui avait fait pensé à elle. Il connaissait bien son histoire, il en avait même parlé avec Naxior, son ami.e sur le forum de mythologie qu’il fréquentait,  il y a quelques semaines. Une partie de lui se demanda si la femme en face de lui était atteinte d’une maladie mentale. De la schizophrénie, peut-être ? Il n’y connaissait pas grand chose, mais le fait qu’elle soit dans son monde, qu’elle ait des araignées au plafond et que sa vie s’inspire grandement d’une divinité, cela faisait beaucoup pour lui.

Pourtant, quelque chose ne collait pas avec une maladie. Elle avait cette présence si particulière, et quelque chose en elle lui inspirait confiance, à lui, le vieux con qui n’aimait jamais personne. Devait-il écouter son instinct, ou était-il en train de se faire berner ? Il prit une grande respiration, et il dit plus fort :

« Quand vous me dites tout ça, je pense à Lachésis. »

Il n’ajouta rien, parce qu’il ne savait pas ce qu’il aurait pu dire de plus de toute manière. Au pire, si elle ne connaissait pas, ce n’était pas bien grave. Il attendait, curieux de la suite des événements.




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MessageSujet: Re: Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop   Celui qui ne se souvenait pas assez et celle qui se souvenait trop EmptyDim 25 Sep - 11:15

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Ah. Il connaît son nom. C’est étrange, réalise-t-elle, d’être appelée ainsi par quelqu’un qui n’est pas de sa famille. A-t-elle eu raison de lui donner autant d’informations ? À vrai dire, en ce moment précis, cela lui semble seulement juste. Et puis, un fidèle de plus, pour son panthéon en déclin, c’est toujours cela de pris, non ?

« Vous connaissez le nom des Moires, je suis agréablement surprise par votre culture ! Peu de gens aujourd’hui sauraient les citer. Mais oui, c’est ça. C’est bien à Lachésis que je fais référence. »

Penelope s’abstient de tout contact visuel avec Monsieur Olsen. Pour réfléchir, bien sûr, mais aussi parce qu’elle est fatiguée du cours de cette journée. Il lui devient difficile d’être tout à fait claire dans ces moments. Dans sa tête, passé et présent s’entrechoquent joyeusement pour donner du sens à ce qu’elle vit, et si c’est souvent pour le mieux lorsqu’on est un humain normal, les choses se compliquent quand « passé » signifie plusieurs milliers d’années.

« Bon. J’avoue ne pas trop savoir où cette discussion peut mener. Vous prenez les choses avec un calme déconcertant. Vous avez vu en quelques heures de quoi perturber n’importe qui pour plusieurs années, et vous semblez à peine ébranlé. Vous…vous êtes croyant ? J’imagine que si vous l’êtes, c’est plus simple d’accepter l’existence des dieux et déesses. »

Ou alors, il la pensait juste folle et ne voulait pas la froisser. Ce qui expliquerait pourquoi il était encore là, malgré les araignées, sa crise passagère d’identité, son discours absurde. En vérité, c’était peut-être l’explication la plus évidente, ainsi que la plus arrangeante pour elle. Car Lachésis n’était toujours pas certaine de si elle voulait vraiment sortir de l’anonymat. La déesse prend alors le ton de la conversation, et, s’enfonçant un peu plus confortablement dans le canapé, elle interroge Lars :

« Mais je parle, je parle, et je ne vous pose aucune question. C’est très malpoli, excusez-moi. Dites-moi plutôt quelque chose sur vous. Vous semblez connaître Paris plutôt bien. Vous y vivez depuis longtemps ? Vous y travaillez, peut-être ? »



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