Tout avait commencé par un message texte d’un numéro inconnu. Puis la conversation écrite s’était transformée en véritable roman de haine et d’insultes – particulièrement du côté de l’Égyptienne qui avait passé une mauvaise journée avant de se faire traiter de menteuse. Nom d’un chat ! Comment pouvait-on oser accuser son cœur d’or de porter le mensonge quand seule la charité et le bénévolat la comblaient en dehors de la gestion du meilleur refuge pour félins de toute la France ?
Trois semaines plus tard, une convocation au bureau de la justice avait lieu. Un monsieur dont elle oublia le nom d’emblée avait déposé une plainte à son encontre. Une enquête avait eu lieu, révélant que le téléphone de la déesse des chattes fut piraté par un virus informatique. Devant l’impossibilité de régler cette situation délicate sans actes concrets, le juge et les avocats décidèrent de faire une entente à l’amiable.
Certes le plaintif et l’accusée devaient absolument faire tout le chemin jusqu’au milieu de Paris pour signer des montagnes de paperasse. Djiem rouspétait déjà depuis une semaine en insultant Monsieur Pas-du-tout-là de son manque de savoir-vivre. Et, dans l’ombre, ses armées de chats cherchaient à venger leur maîtresse en martyrisant le coupable dès qu’il sortait de chez lui !
Le jour J, soit un mardi très pluvieux à une heure vraiment trop matinale, les rues du Faubourg semblaient même inhabitées avant l’heure du petit-déjeuner. Portant un grand chat savannah entre ses bras, la silhouette plantureuse de la déesse déambulait en talons vertigineux sur les pavés risqués des environs. Curieusement, à la suite de cet événement anodin pour la brune sulfureuse, elle perdait presque tous ses objets. Et ne les retrouvait plus du tout. Sans se soucier de ses nouvelles maladresses, connue pour sa tête en l’air légendaire autant que ses crises de colère et son ego surdimensionné, Bastet tomba dans l’autodérision.
Avant de traverser les portes du bureau de la justice, Djiem déposa son chat chéri et l’embrassa doucement avant de miauler à son encontre. Le félin déposa son postérieur parterre et toisa du regard tous les passants en menaçant de les griffer. Soit, Djiem arriva en retard. Sans trouver la volonté de s’excuser, lissant le cuir beige de sa tenue avant de s’asseoir et de parler hautainement avec son avocate qui ressemblait à une naine septuagénaire aux binocles rouges et barbouillée de traces de dents. Très sèche et froide, l’Égyptienne fixait le juge sans sourciller, tapant ses longs ongles sur la table comme si elle possédait des griffes acérées.
Le vieux juge et les deux avocats parlèrent en long, en large et en travers. Ce fut royalement ennuyeux, et cela prit deux heures très longues. Djiem ne cessait jamais de bouger, ne prenant jamais la peine de regarder le plaintif de l’autre côté de la table. Par le biais de la seule fenêtre disponible, un chat savannah jetait parfois un coup d’œil sur la réunion sans se faire repérer. L’Égyptienne ne bougeait pas d’un fil, caressant souvent le cuir sur ses cuisses en laissant profiler moult rayons dorés.
Presque aussi rayonnant que ses yeux dont les pupilles étaient clairement félines. L’or violent de son regard cherchait avec cupidité comment rattraper tout ce temps perdu dans son agenda très serré. Au final de leur longue et pénible conversation qui n’inclut pas une seule fois les gens concernés, le juge décida que le plaintif recevrait une compensation financière du propriétaire du virus informatique.
À plusieurs reprises, l’accusée eut un comportement malin et presque félin. À dire vrai, on aurait cru observer un chat jouer avec sa boule de laine. Djiem chassait régulièrement le bout à plumes du stylo violet de son avocate qui étouffait à chaque fois un petit rire gras. Les représentants de la justice cessèrent la rencontre, mais laissèrent des montagnes de documents à signer aux jeunes gens comme s’ils étaient des scribes. Exaspérée, Djiem les observa partir en relevant le sourcil. La haine grondait sourdement en elle, presque comme un ronronnement.
Donc, la clochette de son collier de cuir résonna soudainement, provoquant une sorte de réveil chez sa propriétaire dont la médaille ronde et dorée ne cessait jamais de renvoyer des figures de pyramides ou le nom Carpe D(j)iem d’un côté et Ubaste de l’autre. Prenant un stylo de son sac à main élégant, la brune roula des yeux avant de commencer à signer les documents en grondant délibérément. Les iris d’or se déposèrent enfin sur le type qui avait provoqué tout ce bordel :
« Nom d’un sarcophage! Vous avez vraiment une langue de vipère! Tout ce bordel est de votre faute! Le savez-vous!?! Aussi pire qu’un serpent! Je devrais vous la couper au lieu de vous coller un procès pour perte de temps. Ça fait trois heures! La routine de mes chatons est complètement ruinée! Vous méritez que je vous roule dans la litière! Pfff! »
La voix chantée, l’accent exotique et roulée, la déesse ne pouvait qu’en montrer toute l’étendue de ses origines bien distante de la France. Grâce au jour, grâce à Râ, Ubaste put demeurer endormie. Djiem cessa aussitôt de fixer Monsieur Pas-du-tout-là avant de tourner la deuxième page de ces piles monstrueuses…
Sujet: Re: Boilers Makers ✘ [Intrigue I - Terminé] Dim 9 Mai - 19:45
Devoir monter jusqu'à Paris, quelle angoisse. Point de charrette ou de carosse, non, il fallait prendre le train. Le TGV, plus exactement, Train à Grande Vitesse, pour être plus précis. Cet engin de malheur me rend aussi malade que les longs trajets dans les bateaux de jadis. Ils peuvent aller jusqu'à près de six cent kilomètres heures ! Si j'avais su qu'un jour, les prouesses humaines dépasseraient l'entendement...
Le Tout Puissant avait fait évolué l'homme mais Lucifer se terrait toujours quelque part, car malgré ça, l'homme, en lui-même, n'avait pas changé. Les mêmes désirs, les mêmes instincts, les mêmes erreurs. Le mal rendait l'œuvre de mon Seigneur si paradoxale.
D'ailleurs, ce voyage était dû à l'un d'eux, ou plutôt l'une d'elle. Djiem Djethetbast, qu'est-ce que c'était que ce nom ? Je n'étais pas du genre à chercher le conflit, mais il y avait bientôt près de six mois que je recevais ce que l'on appelait des "spams" sur le cellulaire que je peinais déjà à utiliser... Alors autant dire que faire exploser cet outil technologique m'avait rendu assez aigri pour que je finisse par saisir la justice. Au moins, peut-être que là, cette fameuse Djimachin retiendrait !
J'arrivais donc au tribunal. Mon avocat et moi étions envoyé au bureau du procureur chargé du dossier. Après avoir patiemment attendu sur les bancs, nous étions conviés dans le bureau, avec l'avocat de l'accusée... Qui n'était pas là.
"Votre cliente se fiche du monde !"
L'avocat s'excuse et j'hausse les épaules.
*****
Que de paroles ! Des paroles, des paroles, des paroles pour finir par obtenir une compensation pécunière ? Mais je m'en fichais bien ! Je crois que mon avocat n'avait pas très bien compris le but de ma démarche. C'était que cet harcèlement cesse, pas de me remplir les poches sur le dos d'une femme, qui, semblait de toute façon bien s'en fiche !
Nous avons l'air tout aussi agacé quand nos regards se croisent. Juste après le départ du greffier, du procureur et de son assistante. Elle avait attendu qu'ils sortent, tandis que mon avocat me tendait le premier papier et que j'attrapais le stylo sur pied qui traînait sur le bureau pour commencer à déposer mon "autographe" partout où il était demandé, pour se mettre à m'agresser verbalement avec des termes qui me firent relever un sourcil.
"Si vous m'collez un procès, vous reperdrez 3 heures, ça serait un peu bête non ?"
Je lance un sourire narquois... Mais en vérité, je suis assez stressé... Depuis que j'ai déposé ma plainte, enfin, quelques jours après, probablement le temps qu'elle reçoive sa convocation ici, les chats s'étaient mis à m'attaquer. En groupe, seul. Les chatons même... Tout ce qui était félin m'étaient hostiles. Comme cette femme aux airs félins.
Il n'y a pas besoin de retourner ça en large et en travers !
Ces histoires de sarcophage, de litières et de chatons rendait tout ça plus clair. Elle ne pouvait être qu'une hérétique divine ! Une déesse ou prêtresse païenne. Un danger ! Mais en un autre sens, les quelques excuses qu'elle avait parfois envoyé pendant la période d'harcèlement laissaient suggérer qu'elle n'était peut-être elle même pas douée avec les inventions de ce siècle. Son avocat l'avait plus ou moins suggéré d'ailleurs. Il me semblait.
"Désolé, avec votre accent à couper au couteau, je n'comprends rien. Qu'est-ce que c'est que ces histoires de litières ?"
Je vois qu'elle relève la tête de la paperasse donc j'élargis encore mon sourire, me donnant un air davantage mesquin. Je dois avouer que ça m'surprend, que ce soit une mécréante que l'Omniscient ait mis sur ma route pour quelque chose d'au départ futile.
Je devais chercher le message. Comprendre pourquoi. Je continue de signer machinalement les papiers les uns après les autres jusqu'à terminer et que le représentant de ma défense ne les place dans sa pochette et je me relevais avant elle de ces sièges peu confortable.
"J'ai votre nom et votre numéro, c'est moi qui reporterait plainte si jamais vous vous avisez encore à m'envoyer un seul message. Ah, ça, où je viendrais vous trouver. Le Seigneur me montrera la voie. Odieuse diablesse que vous êtes !"
Je la toise de haut. Quelque chose en moi m'a poussé à montrer ma rigidité sur certains détails. Comme le fait de me menacer alors même que son existence n'a pas lieu d'être. Peut-être qu'elle le comprendra, ou pas.
Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde... L'Evangile selon Saint-Jean. S'il m'était venu en tête, le message était peut-être ici. Mes frères... C'était la communauté monothéiste et le diable, rôdant et rugissant, c'était ce lion... Ou cette lionne.
"*Crux sacra sit mihi lux Non draco sit mihi dux Vade retro satana Numquam suade mihi vana Sunt mala quae libas Ipse venena bibas*" Récitais-je entre mes lèvres, en plissant mes yeux et en soutenant son regard.
Spoiler:
"Puisse la Sainte Croix être ma lumière Fasse que le dragon ne soit pas mon guide Arrière, Satan Ne me tente jamais avec des choses futiles Ce que tu m'offres est mal Bois toi-même le poison" (d'après wikipédia )
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Sujet: Re: Boilers Makers ✘ [Intrigue I - Terminé] Dim 9 Mai - 21:37
« I was looking for some kind of saviour Someone still counting on My worst behaviour Knew there would be trouble With devil eyes and magic hands
À plusieurs reprises, les vagues sablonneuses du regard de l’Égyptienne devinrent ensanglantées. Des filaments meurtriers, assassins. Incapable de maîtriser son alter-ego, Djiem commençait à lutter pour calmer la lionne en elle. Les paroles du vicaire n’aidèrent guère : les remarques de Bastet non plus. L’humain, s’il en était un, semblait lire en elle comme dans un livre ouvert. Il répondait avec verve, ne se gênant pas de montrer son agacement et de proférer des menaces. L’avocate de la féline déposa une main sur son avant-bras dont elle sentit les frémissements. Sous la table, la dame rejeta son dos vers l’arrière en croisant ses jambes.
Son bras soumis à la table cassa le stylo en deux, écoutant avec distance les mots du mortel. Quelque chose grondait en l’air, et c’était probablement les mots que l’Égyptienne étouffait dans sa gorge. Dont les grondements percèrent les lieux. Le sourire du disciple du dieu monothéiste récitait des inepties, des prières, d’autres jugements gratuits. Certes ses derniers mots en langue française suffirent à faire dérailler Djiem de son vœu de justice et de charité.
« Diablesse? Vraiment? En quelle année sommes-nous ? Devez-vous prier devant tout le monde et vous ridiculiser de la sorte ? Je vous tiens en pitié. Votre Seigneur devrait vous montrer la voie vers les toilettes. »
Djiem se racla la gorge, avant de laisser ses doigts pianoter sur la table. Le stylo à l’encre bleu royale coulait à flot sur les papiers, tandis que la féline se relevait à la suite du vicaire pour interrompre cette matinée ridicule. Le souvenir cuisant de son sourire la frappa de nouveau. Avant de sentir Ubaste la pousser plus loin dans ses provocations : seule la violence serait la solution. Toutefois, les avocats commencèrent à sentir la tension monter entre le plaintif et l’accusée. Ils se dérobèrent de la vue de cette scène étrange, allant avertir la sécurité.
C’est alors que Djiem traversa la pièce, avant de venir baisser son collier de cuir épais et rigide d’un noir d’encre. La cicatrice béante, mortifiée de chairs lacérés par la pendaison suffit à montrer un pan de sa personne qu’elle ne cherchait jamais à dévoiler. Ses doigts se retirèrent, vernis d’ongles longs et épais d’un rouge carnassier.
« Continuez vos prières. Je vous en prie. Vos représentants brûlaient vives de pauvres vierges innocentes après les avoir violées et torturées. Vous les jetiez vivantes dans la mer, vous les découpiez, vous les arrachiez de leurs familles…Avec pour seule preuve une plainte idiote, sans preuves et sans faits. Dois-je continuer?»
Au seuil de ses paroles, aussi profondes qu’un murmure sensuel dont l’écho possédait clairement des tournures félines. Isacraeva, sa seule et unique maîtresse, fut brûlée vive au bûcher par l’hérésie du christianisme vis-à-vis des sorcières. Djiem, quant à elle, connut un sort presque aussi cruel. Les vagues de sang déferlaient dans son œil droit, tandis que la lumière dorée de ses iris devenait de plus en plus claire et corrosive.
« Notre quiproquo part d’un malentendu. Certes je dois avouer que je suis ravie de pourrir votre journée. Je vous souhaite de mourir dans d’atroces souffrances. »
Ces paroles furent enchevêtrées d’une gifle prestigieuse, qui vint sans crier gare. Les agents de sécurité arrivèrent, venant aussitôt s’interposer entre le duo éclectique. Certes le premier entraîna la déesse des chats à l’extérieur du bâtiment, tout en laissant son collègue faire pareil avec le vicaire. Presque poussés dans la rue, sans prendre leurs dépositions et créer d’autres ennuis, Djiem tentait tant bien que mal de se dégager de l’emprise visqueuse de ces mortels. Les agents de sécurité s’esquivèrent pour retourner à leurs fonctions.
Puis, la déesse s’apprêtait à se diriger vers le Saint de nouveau dans l’intention de lui faire du mal. Mais, elle se révisa à la dernière seconde. Ses talons vertigineux traversèrent les dalles, avant que l’Égyptienne ne se penche vers ses chaussures en plein milieu de la voie passante pour en saisir les talons aiguilles. Par la suite, elle les jeta à la tête de son plaintif en compagnie d’injures grasses dans sa langue natale. L’instant suivant, le conducteur d’un petit camion était passionné par une vidéo pornographique visualisée sur son téléphone intelligent. Djiem balançait toujours des insultes fortes et larges à son nouvel ennemi, avant de remarquer le véhicule - ironie ultime du Dieu Soleil ou du Dieu Unique?
L’impact tant attendu n’eut pas lieu, car le véhicule roula tout simplement sur la silhouette de Djiem Djethetbast. À la suite de l’accident sans conséquences ou victime, seules les fringues osées de la déesse demeurait au milieu des pavés. La prédatrice était finalement réveillée. Et une petite boule au milieu de celles-ci. Bientôt, la petite forme bondit de son refuge dans un miaulement grinçant. La silhouette miniature d’un chaton au crin d’ébène et au regard de sang percuta les rues. Le chaton bondit comme une ombre pour aller mordre la jambe du vicaire, et c’était impossible de l’en écarter. Ses petites griffes furieuses tentaient par tous les moyens d’obtenir réparation ou vengeance en lacérant la jambe de son pantalon.
Sujet: Re: Boilers Makers ✘ [Intrigue I - Terminé] Lun 24 Mai - 18:24
Elle est aussi bizarre qu'agaçante... Grand Dieu, qu'ai-je fait pour mériter cela ? En tout cas, les menaces sont posées, même si curieusement, vu qu'elle a l'air de prendre la mouche d'une façon curieuse mais totalement flippante dans le contexte, je fais moins le fier après avoir réciter ma supplique en latin au Créateur.
Certes, elle continuait sur le chemin sur lequel elle m'avait mise en réplique à la définition de créature de Satan dont je l'avais affublé. A m'faire frissonner les poils des bras et frémir de l'échine. Alors, certes, j'étais vêtu de ma soutane pour cet entretien mais c'est bien parce que j'avais escompté que les choses se soient réglés plus vite. C'est donc à mon grand dam si je n'étais pas dans un train qui repartait vers le Sud.
Elle me rappelait les heures sombres de ma confession. Je pouvais difficilement la contredire, bien que n'y ayant jamais participé, même au court de ma première vie où tuer pour le Dieu Unique était plus que banal. Tuer en raison du Dieu Unique était même une excuse pour justifier ses crimes.
Je me souvenais d'une partie de mon ancienne vie, tandis que j'apportais la bonne parole dans un village du Sud de l'Andalousie de l'époque. Des fidèles du Dieu Unique, aux pratiques différentes. Des frères pillant, massacrant et violant avant de faire disparaître ce village qui a l'heure actuelle n'est plus que pâturages séparés en divers propriétaires... Enfin, elle a réussi à m'énerver avec cette horrible accusation. A l'époque, l'Eglise justifiait ou ignorait ces fançons de christianniser les terres païennes.
"Si vous continuez à diffamer la Sainte Eglise Catholique, je vous jure que je ferais remonter ça jusqu'au Vatican et c'est le Pape lui-même qui portera plainte contre vous cette fois ! Il suffit !"
Je pense que nous bouillonnons tout les deux. Si ça n'tenait qu'à moi, je quitterais cette chaise et je m'en irai prendre mon train ! Concernant la dame aux origines étrangères, à l'accent que je n'avais entendu nul part ailleurs, elle, je pense qu'elle veut me sauter à la gorge. C'est ce que j'ai l'impression de capter dans son regard. Mais je ne frappe pas les femmes. Je ne frappe pas tout court. Je préfère donc faire tout ce qu'il faut pour ne plus croiser ses billes.
D'ailleurs, je n'm'étais pas fait de films, ni une, ni deux, après avoir pris le temps de me souhaiter de décéder de la pire des manières... Sans savoir que j'avais déjà pratiqué une fois et que je ne recommandais cela à personne... La quarantenaire m'envoya une pétale à cinq doigt en pleine joue.
Sur le coup, je sens ma joue rougir, puis l'autre. La gifle et cette étrange sensation d'être démuni pour y répondre... Quand je reprends mes esprits, j'suis soulevé par deux types et on nous reconduit, elle et moi jusqu'aux abords du tribunal.
Bah ça alors...
Je me masse la joue et j'emprunte déjà les rues de Paris, dans la mauvaise direction mais je suis complètement ailleurs. En un instant, elle a complètement fait gelé ma cervelle. Je n'avais même pas remarqué qu'elle me suivait. Je crois. Mais le talon aiguillle qui avait frolé mon oreille avant de tomber devant moi m'avaient fait sursauté et faire volte-face.
Seigneur ! Pourquoi ?
Je reprends ma contenance. Je la toise et ramasse la chaussure, la plaçant sous mon bras. Je soupire quand elle baragouine dans une langue qui ressemblent étrangement à une langue morte. Je ne note même pas ce qu'elle s'amuse à crier, je reporte mes yeux las sur elle, puis je regarde ce camion qui arrive à vive allure...
"ATTEN..."
Je place machinalement mes paumes sur mes globes pour éviter d'assister au carnage. Le coup de klaxon semble encore bourdonner dans mes tympans quand j'ose enfin retirer mes mains de mon visage.
Je regarde la route... Rien. Puis, je ressens quelques fourmis au niveau de mes chevilles et y trouve un chaton enlacé autour de mon bas de robe...
Je comprends évidemment l'identité de ce chat et pourquoi aucun corps en bouillis ne colore l'asphalte. Je n'm'étais pas trompé en pensant que ces histoires de litières... Et bien, elle était bizarre cette histoire ! Mais étrangement compréhensible vu la situation actuelle.
"J'avais raison. Vous êtes complètement folle..."
Une folle idole païenne. Un monstre à mes yeux. Mais un monstre curieusement adorable. Oui. Parce qu'elle avait la force de sa taille sous cette forme et que je ne pouvais pas ne pas en rire. Du moins à en sourire. Je crois que les jeunes animaux font le même effet à bien des hommes et femmes. Même si je suis une créature de Dieu, je n'fais pas exception. Je ramasse donc cette minuscule version de la grande brune qui me mort et me griffe avec hargne mais sans réussir à réellement me faire de mal.
"Non mais dîtes donc, vous pouvez pas vous calmer ! Si encore vous étiez un vrai chaton mais là..."
Je peux parler sans crainte maintenant que nous avons quitté nos avocats de toute manière.
"Si vous pouvez changer de forme à foison, vous seriez bien aimable de redevenir vous même ou je vais vous déposer dans un dispensaire, parole de vicaire !"
Machinalement, je me mets à gratouiller le ventre de ce faux petit être avant de me raviser. Elle me mord les doigts encore plus agressivement sans pourtant les faire saigner. Ses petites canines ne font que pincer il faut dire.
"Assez vite s'il vous plaît..."
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Sujet: Re: Boilers Makers ✘ [Intrigue I - Terminé] Lun 31 Mai - 9:25
« I was looking for some kind of saviour Someone still counting on My worst behaviour Knew there would be trouble With devil eyes and magic hands
À plusieurs occasions, Ubaste disparaissait de son propre refuge. Elle ne répondait ni à ses appels ni à ses messages textes. Rien ne justifiait ses disparitions récurrentes. Au travers des siècles, la déesse égyptienne s’était davantage dissimulée sous ses formes animales qu’humaines. Elle refusait cette autre enveloppe charnelle : ses attraits humains lui déplaisaient tant. Et, parfois, l’enveloppe féline et domestique de la déesse renaissait, recommençait tout. Comme en ce moment. Entre l’étreinte du métal du camion et le souvenir d’Isacrevea, sa seule et unique maîtresse, son âme féline retombait dans ses débuts. Le collier en cuir beaucoup trop grand pour le chaton dansait autour de sa taille, tandis que ses débattements le firent tomber sur la toge du vicaire.
Dont le regard la fuyait amèrement plus tôt, dont la gifle ne l’avait guère ébranlé. Il répondait encore à ses insultes et tenait toujours un talon haut de Djiem sous son bras. Éprise du bas de sa toge, Ubaste ronronnait à tort et à travers des miaulements indignés – purement méchants. Monsieur Padua la prit dans ses mains, lui parlant de nouveau. Toutefois, le petit chaton ne l’écouta pas. Pour seule réponse, il obtint ces onomatopées félines :
« MMMRRRRAAOOOUUUWWWWW! MEOW! MEOW! MEOW! »
Scandalisée par les gratouilles sur son ventre et le terme de folle – pire mot pour faire sortir de ses gonds la déesse féline, Djiem mordit l’index du vicaire sans ménagement. Sa petite queue frappait ses paumes, tandis que ses griffes cherchaient à griffer sa peau. Seulement, étant donné la taille ridicule du chaton, Djiem ne parvenait qu’à le chatouiller ou baver sur lui. Des billes dorées d’une fureur incommensurable, le chaton bondit sur l’épaule du Saint dans un ronronnement dangereux et imprévisible. Djiem tenta de mordre mortellement son nouvel ennemi des chats. Ses canines désiraient rompre son cou telle une lionne : ses griffes décharner son enveloppe mortelle sans merci.
Même si le vicaire exigeait qu’elle retrouve sa forme mortelle, le chaton continua ses caprices sur sa gorge. Seulement, à défaut de lui faire du mal, ses crocs chatouillaient davantage qu’ils ne blessaient ou pinçaient. Devant la défaite de ses offenses, la fille de Râ décida de reporter la mise à mort d’Antonio Padua à une date ultérieure. Les paupières frustrées du chaton laissèrent ses pupilles en amande briller d’obscurité sur les plaines dorées et sablonneuses de ses iris étoilés de merveilles.
Le petit félidé passa ses moustaches fines et ses tempes contre la gorge du vicaire. À tort, beaucoup de mortels croyaient que ce geste était une marque d’affection. Faux. C’était une façon de marquer leur territoire. Djiem descendit en quelques bonds de la toge immense du mortel avant de joindre le trottoir. En dépit des exigences du mortel, Djiem semblait ne plus comprendre ses mots.
Enfin, elle semblait juste en colère et irritable. Le chaton miaulait encore, mais…semblait de plus en plus affamé ? Étrangement, ses gestes ne révélaient plus qu’un comportement animal. La mortelle semblait évaporée de cette enveloppe temporairement. Un piéton, de sexe mâle sans aucune surprise, très pressé passa au pas de course, et manqua d’écraser le petit chaton entre ses pieds.
Cela n’empêcha guère le piéton de frapper le chaton avec maladresse. Se rendant à peine compte du petit être sur sa chaussure, l’homme d’affaires continua son chemin avant de jeter un minuscule coup d’œil à la boule de poil noire en plein vol plané. Plaquée contre l’asphalte de la rue un peu plus loin, Djiem ne bougeait plus du tout. Certes une respiration faible et douce continuait de soulever le thorax du petit animal. Elle semblait complètement dans les vapes, autant au niveau humain que félin.
Sujet: Re: Boilers Makers ✘ [Intrigue I - Terminé] Jeu 3 Juin - 11:55
J'avais l'air fin avec ce faux chaton entre les mains. Enfin, cette chatonne qui n'en était pas une, ou la moitié d'une ? Qu'en savais-je ? Je n'avais fait que comprendre qu'elle avait fait preuve de sorcellerie pour se changer ainsi. Car pour moi, tout ces Dieux ou Créatures païennes n'existaient que parce que des hommes avaient cru en eux un temps. Mais leur temps étaient révolus...
Seulement, que devais-je faire ? Abandonner celle-ci dans une poubelle après la frayeur qu'elle m'avait faite ? Si j'avais eu peur, même en sentant sa véritable nature, de la voir ainsi perturber par un camion, c'était bien parce que j'avais du coeur et que j'avais, malgré mes convictions, m'empêchaient de profiter de cette forme fragile dans laquelle elle était pour lui faire du mal ou la tuer.
Elle se débat de plus en plus néanmoins, je sens encore l'âme de cette folle en ce petit animal mignon de par ces agressions qui ne peuvent que me prêter à sourire, je pousse tout de même un petit cri de surprise lorsqu'elle finit par planter l'un de ses crocs sur une partie de ma peau plus fine.
"Vous êtes vraiment très atteinte pour une soit-distante déesse ou je n'sais c'que vous êtes." Dans tout les cas, les créatures des autres panthéons valaient autant que des démons. Pire même, il représentait chacun un Antéchrist en soit. "Bon écoutez, j'vais ramasser vos fringues là, j'les planque quelque part pour quand vous aurez fini de vous amuser et vous vous débrouillez mais vous m'lâchez."
Je m'apprête à aller récupérer le tas de fringues qui traîne là où la belle brune avait disparue lorsqu'un homme ivre passe dans cette rue, je le vois à sa démarche, tellement ivre qu'il ricane en me voyant parler avec la boule de poils. Je n'prends donc pas garde jusqu'à ce que ce gros cinglé envoie valser le petit être d'un mauvais coup.
"Mais... Mais... Mais..." J'en perds mes mots tant j'suis exaspéré et choqué par ce comportement. "Mais vous êtes un margoulin ! Que dis-je, un imbécile heureux !"
Pour simple réponse, je me reçois un "Ta gueule mon père" et il disparaît. Je suis cloîtré... Non, enterré sur place, mes jambes ne suivent plus les commandements de mon cerveau. Je suis interdit, la bouche ouverte et dès qu'il disparaît, je regarde le petit félin. J'espère qu'elle reprenne forme, ou qu'elle se remette à me sauter dessus. Mais rien.
Je finis par aller ramasser l'animal et j'suis pris d'empathie... Même en sachant qu'elle n'est pas un vrai chat.
"Je n'sais pas comment vous fonctionnez, mais j'ai besoin de savoir si vous allez bien. Je vais devoir vous conduire dans un dispensaire ou un vétérinaire mais je n'sais même pas si je risque de me retrouver tout à coup avec votre vrai forme sur les genoux dans une salle d'attente..."
J'espère un signe, même félin qui m'indiquerait ce que je dois faire pour l'aider...
Sacrebleu... Ce n'est pas mon jour.
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Sujet: Re: Boilers Makers ✘ [Intrigue I - Terminé] Ven 4 Juin - 8:37
« I was looking for some kind of saviour Someone still counting on My worst behaviour Knew there would be trouble With devil eyes and magic hands
Les cieux, si radieux, devinrent orageux. Des nuages s’accumulèrent en moins d’un quart d’heure, laissant une petite bruine retentir sur les pavés de Paris. Malgré la colère du vicaire à l’égard du petit félidé, la douceur de sa vengeance ne s’éteignait jamais. Déçue de ses échecs répétés sous cette forme contraignante et humiliante, Ubaste poursuivit ses malices. Avant de s’éteindre complètement sous un choc inattendu, sous l’inattention de la race humaine envers la race féline.
Même le serviteur de Dieu en prit pitié, de la païenne à ses yeux. Leur quiproquo les avait plongés dans une querelle belliqueuse : la religion de chacun semblait aveugler la justesse de leurs jugements. Leurs préjugés prenaient le dessus, laissant le marasme de la nature rebelle de la lionne cruelle reprendre les rênes de l’enveloppe charnelle de la déesse. Entre les mains du vicaire, le chaton demeurait sur le côté, son collier de cuir tombant de son corps finalement. La cicatrice à son cou, géante et béante, révélatrice d’une douleur incurable, révélait au travers de sa robe noire et soyeuse la faiblesse de sa respiration. Ses pattes tremblaient, sa queue balayait la chair sans comprendre ce qui se passait.
Djiem ne comprenait plus rien. Les événements s’effaçaient de sa mémoire au fil du tempérament violent d’Ubaste qui reprenait le dessus. Ses pupilles frémirent, révélant à l’occasion un œil doré et un œil hémoglobine. Puis elle cessa de bouger comme si elle était prisonnière de sa propre enveloppe charnelle. Témoin silencieux de la scène : le compagnon de Bastet se révéla enfin. Un chat Savannah très grand, semblant presque sauvage, s’imposa aux pieds du vicaire. Le félin observa les biens de sa déesse entre les mains de l’inconnu, déposant ses yeux bleus cyan dans les siens. Puis, sans un seul son, le félin cessa de tourner autour du Saint. Le chemin s’amorçait. La journée deviendrait davantage troublée et troublante.
Toujours sur Paris, une demi-heure plus tard, le chat Savannah passa l’entrée d’un petit commerce : un refuge pour chats. La porte principale avait une entrée pour les chats – sans serrure, sans barrières. Il y passa avec une dignité des plus royales. Derrière le comptoir, deux bénévoles se lançaient des regards furibonds. La plus jeune, une asiatique au teint de pêche dans la vingtaine, portait des cheveux rose bonbon et un sarrau blanc.
Son interlocuteur, un beau brun au teint basané, tenait un agenda immense rempli d’enveloppes de dons de charité et de rendez-vous importants à toutes les heures. Les murs de l’endroit portaient plusieurs mentions d’honneur pour ce refuge, et d’autres certificats de charité et de bénévolat. On passait de l’orphelinat au centre de la violence conjugale, aux mères adolescentes jusqu’au enfants handicapés ou cancéreux.
« Yura…T’inquiète pas. Djiem va revenir. Tout va bien, tu t’en fais pour rien…Roh les femmes. J’vous dis, moi. » « Les chats tempêtent depuis une heure. Je suis certaine qu’un truc louche se passe…Et, tu sais, Djiem est schizophrène. Je ne veux pas revivre le même épisode que l’an passé. »
« Hey. Attends… »
Les jeunes remarquèrent enfin l’arrivée du vicaire. Le chaton ne bougeait toujours pas, mais le guide félin sauta sur le comptoir d’un bon gracieux avant de griffer le calepin sans ménagement. Le chat sembla même rouler des yeux sous l’ahurissement de Yura et Kalyeon. La nippone fut la plus réactive, invitant le nouvel arrivant d’un grand sourire avant d’entrevoir la tenue beige de la propriétaire du refuge entre les mains de l’homme de Dieu. Yura dépassa le comptoir, venant prendre délibérément les objets de sa maîtresse et le chaton toujours inconscient. Le chat Savannah, qui semblait toujours terroriser par sa nature royale et unique démontra soudainement de l’inquiétude à l’égard de Bastet. Yura intima à son collègue d’annuler tout en lui jetant le cellulaire de Djiem – avec la note sévère de ne pas aller sur des sites pornographiques, avant de lui rajouter d’une voix froide et sérieuse :
« Djiem est en vacances pour une durée indéterminée. Peu importe ce qu’il arrive, tu appelles Myisis. Monsieur, veuillez me suivre. Je vous en prie. J’ai besoin d’avoir un mot avec vous. »
« Génial la tenue, mon père. C’est vachement cool. »
La jeune vétérinaire siffla en passant le cadre de la porte. Et…un parc rempli de chats en liberté s’ouvrit à la vue. Il n’y avait aucune cage, aucune restriction. Les félins semblaient libres et heureux. Des portées de chatons avaient eu lieu récemment. Yura les zieuta avec tendresse avant d’ouvrir la seule porte à clé : son laboratoire. En contradiction avec la répulsion grandiose des félins envers le vicaire, cette fois-ci, ils semblèrent se réjouir de sa présence et même l’apprécier avec normalité. Déposant la robe de Djiem et le chaton sur la table d’observation.
Sans un mot, Yura lava ses mains et commença à inspecter le petit félin. Derrière elle, il y avait plusieurs tables occupées par des chats sous traitements. Plusieurs portaient des signes modérés à grave de maltraitance. Yura découpa un petit bandage pour la patte miniature du chaton, avant de s’asseoir et de plonger la tête entre ses mains. Elle sépara l’Égyptienne de son collier en cuir, avant de l’appeler par tous les noms possibles : d’Ubaste, de Bastet à Djiem. Sans succès. Le chaton respirait, mais aucune tentative ne l’éveillait. Yura regarda le vicaire, visiblement mal à l’aise. Avant d’aller fermer la porte de son laboratoire d’un pas vif.
« Avez-vous récité des prières devant elle? Ou autre chose du genre? »
Un silence s’ensuivit, tandis que la vétérinaire soupira en essuyant des larmes aux commissures de ses yeux. Elle semblait très anxieuse par rapport à la situation – pire, un certain désespoir grandissait en son sein au fil des minutes.
« Je suis désolée. Vous devriez partir. Je vous remercie…de l’avoir ramenée. »
La jeune femme prit un mouchoir de poche, tenta de retrouver le calme avec peine et misère.
« C’est peut-être un monstre ou un démon pour vous… Et vous avez raison autant que vous avez tort. Tous les jours, elle...essaie de faire de son mieux pour aider les autres. Elle m’a montré la lumière quand je voulais la fin. C’est mon amie. L’an dernier, je l’ai emmenée à l’Église pour la messe de minuit… Et je l’ai retrouvée dans cet état quelques heures plus tard. Ça a duré huit mois. Je crois que son ancienne maîtresse était catholique…C’est plus une chatte qu’autre chose. Elle passait son temps à attendre sa maîtresse. Tous les jours. Ça me brisait le cœur de la voir comme ça. »
Yura se détourna, visiblement très occupée et se dirigea vers le parc à chats en liberté afin de retourner donner des soins aux petites bêtes. La porte du laboratoire se referma, pendant que le chaton commença à bouger inlassablement. Comme dans un mauvais rêve. Au bout d’un moment, elle ouvrit les yeux. Au même instant, le chat Savannah apparut par la trappe d’aération et bondit sur la table de Bastet. Il se crispa à la vue du vicaire, avant de prendre le chaton en bouche.
Puis le félin se sauva tel un éclair avec élégance. Yura aperçut le duo, avant de le laisser partir sans un seul mot. Au coin de la rue se trouvait une petite église, et le grand chat blond déposa la petite boule de poil noire sur ses marches. Avant de partir à la suite d’une révérence aussi brève que sincère. Enfin, Djiem, du haut de son douze centimètres, commença à miauler innocemment dans l’attente impossible de sa maîtresse. La tristesse dans le ton de ses appels n’en devenait que plus grande : l’absence de mots était le plus des cadeaux.
Sujet: Re: Boilers Makers ✘ [Intrigue I - Terminé] Lun 14 Juin - 14:10
Le signe dont j'avais besoin ne met pas longtemps à se dévoiler. Sauf que ce ne semble pas être mon Dieu qui me guide. Je me demande même si le chat qui vient de débarquer, à défaut d'être agressif, ne serait pas lui aussi une sorte d'hybrides métamorphosé lui aussi ? Qu'importait, le chaton emmitouflé dans les vêtements qu'elle portait sous sa forme humaine tremblote et je finis par repère une plaie. Qu'importait sur l'instant, ce qu'elle m'avait semblé être, à raison, ne m'avait pas empêché de tenter de l'avertir alors que je voyais déjà le poids lourd percuter sa silhouette.
Enfin, je laisse donc le félin me tournait autour non sans l'observer d'un regard noir mais méfiant, ne sachant si je devais lui parler ou si cette situation ne ferait que me faire questionner davantage sur ma santé mentale... L'Unique, le Tout-Puissant semblait avoir donné à cette version de moi une immunité aux maladies, mais l'avais-je aussi concernant celle qui se passait dans la tête... Comment disaient-ils maintenant... Psychologique ?
"Ouais, ça doit être ça."
J'monologue en regardant les deux petits êtres... J'me rends compte que j'ai l'air bien fin et finit par soupirer et... Suivre le chat qui semblait vouloir m'indiquer une direction. Laquelle ? Pourquoi ? Etais-je obligé de le suivre ? Diable non, mais une raison inconnue m'y poussait. Alors nous traversions Paris... Ah, Paris et ses habitants insupportables et arrogants... Ses allées crasseuses... Je commençais à me demander si l'on ne m'attirait pas dans un piège et, pris d'une certaine paranoïa, je ne me détends qu'en arrivant devant d'un dispensaire, ou ce qui semblait en être un, mais curieusement, je me relâche.
Est-ce une bonne idée ?
Le Seigneur me le dirait... J'entre, tout a l'air normal, un couple de jeunes gens anxieux et stressé derrière le comptoir, il ne remarque pas tout de suite ma présence et j'observe curieusement la jeune femme aux cheveux qui n'ont rien de naturel, légèrement outré, toujours, même si j'ai bien compris que c'était dans l'air du temps. De ce temps.
Ils finissent par me remarquer grâce à mon guide à quatre pattes. J’étais dérouté. Le petit monstre entre mes mains et complètement hébété par la situation, surtout en entendant la jeune asiatique proférait une menace à l'encontre de son collègue, concernant une nouvelle tare de ce siècle maudit, celui où les gens prennent plaisir à se filmer en train de procréer et d'autres à regarder... C'est peut-être parce que je sais que ce monde est fou que je me suis laissé entraîner dans cette petite folie.
Du coup quand elle m'alpague, je n'dis rien et me laisse entraîner, je roule à peine des yeux à la remarque du guichetier ? Secrétaire ? Je n'sais pas ce qu'il est mais je sens bien l'air moqueur avec lequel il s'amuse de mon accoutrement... Et de ma profession.
J'ai un sursaut et un mouvement de recul en entrant dans la pièce et en voyant le nombre de chats... Panique qui est dû à toutes ces attaques incessantes de ces dernières semaines mais cette fois, ils n'en font rien, tous ont l'air de s'attrister de l'état de celui que je tiens. De cette femme. Sous sa forme humaine, elle n'a fait que faire dix milles tours au sang portugais qui coulent dans mes veines... Mais ainsi, j'avouais que je perdais tout mes moyens et mes aprioris.
La porte se ferme dans un claquement qui me fait reprendre pied. La colorée n'est pas timide et m'assomme en une seule question. Je balbutie pour lui répondre et je déglutis en voyant la réaction qu'elle a à ma réponse.
"Je suis désolé jeune jouvencelle mais elle a commencé à parler de sarcophages et de litières devant moi, les cantiques m'ont échappé !" J'hausse les épaules mais affiche un air aussi grave que le sien. "Elle va mourir par ma faute ?"
Ca devrait normalement me faire plaisir. Tout du moins, ne pas m'attrister et pourtant, voilà que je me sentais de plus en plus responsable... De plus, les révélations que la jeune femme fait me glacent un peu le sang. Je n'ose pas poser davantage de question, je caresse machinalement le chat, sans m'en rendre compte.
"Je... Je n'sais même pas c'qu'elle est..." Tentais-je de protester. Si ce n'est que pour s'exprimer avec un tel accent qui ne semblait même pas exister à l'époque de ma première vie m'avait forcément murer vers cette hypothèse. Seulement, l'évocation d'une maîtresse chrétienne, du comportement bienveillant de la petite boule de poils sous l'apparence qu'elle avait au tribunal continuait de me retourner l'estomac d'une angoisse telle... "J'imagine..." Concédais-je en la laissant sortir, dans ses pensées.
J'reste planté un moment, comme un piquet, avant de revoir mon guide. Le chat m'approche, puis attrape la dénommée Djiem sans que je n'ose protester. Je ne comprends rien à ce qui se passe. Ils fuient tout deux et aucune phrase ne sort de ma bouche. Que puis-je faire, crier ? La petite a déjà l'air assez paniquée... Les suivre me semble donc la meilleure option, en passant par l'arrière pour les retrouver, partant comme un voleur malgré moi. Je me permets tout de même d'attraper un calepin et un stylo qui traîne pour expliquer la situation en abrégé... Et en portugais, dans la précipitation, le temps de m'en rendre compte et je suis déjà à la poursuite des chats.
Tant pis. Je crois qu'elle nous as vu, de toute façon.
*****
Rattraper les chats à chaque changement de rues n'avaient pas été une mince affaire, mais je suivais ce fameux guide, qui tenait Djiem entre ses dents, pour me retrouver devant un lieu familier, la maison du Dieu Unique. Une de ses maisons.
"Mais où est-ce que tu vas ! Reviens !" Criais-je à l'attention du Savannah prenant la poudre d'escampette. Je ramasse alors Djiem et la blottit de nouveau contre mon torse. "Vous êtes une sacrée plaie vous savez !" Concluais-je en soupirant et en frappant trois fois à la porte du lieu de culte. "Mais je n'vous abandonnerai pas."
Si cette espèce de furie avait pris en affection une de mes semblables, elle n'était pas si mauvaise que je le pensais. Rien ne me coûtait de tenter de lui sauver la vie, même si j'étais toujours complètement perdu dans la manière de le faire. La clinique était l'endroit idéal à mon humble avis, mais si je me retrouvais là, c'est que le Tout-Puissant l'avait également décidé.
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Sujet: Re: Boilers Makers ✘ [Intrigue I - Terminé] Dim 27 Juin - 9:15
« I was looking for some kind of saviour Someone still counting on My worst behaviour Knew there would be trouble With devil eyes and magic hands
« Jeune jouvencelle? Autant m’appeler la Sainte Vierge. Monsieur, n’êtes-vous pas accoutumé au présent!?! Laissez-moi vous nommer Moyen Jouvenceau jusqu’ici? Vous ne devez pas avoir beaucoup d’expérience à ce niveau. N’est-ce pas? Mourir par votre faute? Non. Elle est déjà en train de mourir de sa folie et de sa dépression, et ça personne n’y peut rien. »
Celle aux cheveux roses persévérait profondément au sein de sa quête de parvenir à de nouveaux aboutissements. De nouveaux horizons. Cet homme de la religion de Dieu devait dégager du territoire de Bastet – de son refuge. Pourtant, ni les répliques provocatrices de Yura ou son apparence éclectique ne suffirent. Le nouvel arrivant, possiblement fautif du nouvel état de la déité égyptienne, poursuivit sa conquête du refuge. Le dieu monothéiste avait déjà saccagé profondément la nature et l’héritage du panthéon égyptien. Yura plaqua ses poings sur ses hanches avant d’effectuer des soins auprès du chaton.
« C’est Bastet. Certains fantasment en pensant que les dieux existent sur tous les continents. Pures foutaises! Elle, c’est juste une nana qui protège les foyers car elle a perdu le sien. Ouais, elle fait des trucs bizarres. Je l’avoue! Mais, elle protège les foyers. Et les familles. Elle et ses chats bénis. C’est un truc bien, pas un bordel rempli de drogues et de trafic d’enfants! Même l’Église du coin a un chat pour la protection, car c’est un foyer! »
Vint les soins et la fugue. Sans conséquences, car les bénévoles du refuge connaissaient tous la liberté d’être des chats en ces lieux sacrés. Abandonnée au pied d’une église, Djiem miaulait sans arrêt dans l’espoir de retrouver sa maîtresse Isacrevea. Unique souci, cette dernière n’existait plus depuis des siècles. Certes ses os reposaient bel et bien dans la cave de cette église, dans la tombe d’une nonne… Le Vicaire saisit le petit félin de nouveau, déblatérant ses mots humains sans intérêt pour le petit félidé qui se contenta de tenter de griffer ses vêtements avant de bailler.
Blottie contre son gré contre lui, Djiem continua de donner des coups de pattes du côté droit. Avant de tenter de se relever et de sentir ses mains la saisir avec avantage de possessivité, de sécurité. Alors, le chaton se calma et plissa ses yeux en amande en toisant longuement le vicaire. Lorsque les coups retentirent sur la porte de l’église, la petite Djiem sursauta, tourna plusieurs fois sur elle-même et sauta contre l’humain qu’elle méprisait tant.
Tremblante, la boule de fourrure ébène ouvrit les yeux par prudence avant de se fondre davantage contre le vicaire. Les pattes du chaton commencèrent à se balader sur ses paumes, affichant son territoire avant de se coucher sans la moindre restriction. Les oreilles sautillèrent et la petite enveloppe divine miaula avec hantise et appréhension quand la porte ouvrit.
Soudain, un vieil homme à la barbe longue et grisâtre apparut dans une toge moderne, noire et sobre. Il avançait grâce à sa marchette avec difficulté. Ouvrant ses yeux sous les brosses qui lui servaient de sourcils, le curé sembla étonné d’apercevoir le chaton entre les mains du vicaire. Certes il semblait, lui aussi, reconnaître sans difficulté la déesse des chats et des foyers :
« Curé? Vicaire? Bénévole? C’est toujours un cadeau du Seigneur de voir de nouveaux visages. Quel étrange duo! Hum… Djiem, la tombe d’Isacrevea est bien entretenue. Tu n’as pas à t’inquiéter. J’allume toujours une bougie en espérant que le Seigneur lui accorde la paix. »
En dépit d’un accent d’Amérique du Nord, le vieillard semblait sympathique. C’était l’heur de petit déjeuner. Mais, cette église de quartier était toujours déserte. Les croyants se faisaient de plus en plus rares. En réaction à ses paroles, Djiem bondit sur l’épaule du vicaire et vint se cacher dans son cou. Elle miaula insolemment en réponse au mortel. Avant de laisser ses yeux dorés miroiter dans la pénombre et ses pattes caresser la chair afin de marquer son territoire.
« C’est curieux! Vous êtes son territoire…Oh! C’est une affaire de chats. Vous ne pourriez pas comprendre. Venez, venez, je vais vous emmener voir Isacrevea. »
Pourquoi Djiem protégeait une Église? Pfff. Il fallait être stupide pour se limiter à l’allégeance de l’homme. En danger, son foyer méritait la protection des chats comme tous les autres. Au travers des dernières années, Djiem avait maintes fois offert protection ou conseil ou réconfort au curé dont la solitude était crevante. Parfois, tenir une main équivalait plus que de des décennies de prières sans réponses. Refermant la porte en titubant sur ses jambes tremblantes, le curé emmena ses visiteurs au sous-sol pour y révéler des tombes diverses et des statues poussiéreuses.
Au bout de l’allée, la statue d’une jeune adolescente tenant ses mains en prière, en tenue de sœur et au visage d’une beauté renversante, se tenait à genoux. Étrangement, la statue semblait tenir un collier de chat. Une médaille noircie à moitié y résidait entre ses phalanges de pierre. Dès l’entrée en ces lieux étranges, Djiem devint inanimée. Le chaton cessa ses caprices, ses miaulements incessants. Avant de sa caler contre la gorge de l’homme de Dieu, laissant son souffle révéler ses pleurs silencieux.
Devant la figure féminine, le chaton sauta sur ses trois pattes au sol, visiblement mal en point. Être dans l’église semblait lui nuire, de même que des rayons dorés tournaient autour de sa petite enveloppe. Au bout de ses peines, Djiem vint appuyer les genoux de la statue en miaulant. Le vieux curé ne se pencha pas. Ses genoux plièrent et il prit siège sur le seul banc du corridor mortuaire.
« Tu!Tu!Tu! Madame, elle ne reviendra pas. Votre amie est au paradis! »
Un miaulement sec et capricieux suivit cette phrase.
« Ah…Votre maîtresse! Entendre ses prières ne signifie pas qu’elle est de retour! Surtout que nous récitons TOUS des prières pour Sa Sainteté. »
Le vieillard regarda soudain le jeune vicaire en balayant ses sourcils de ses doigts afin de dévoiler ses yeux d’un acajou aiguisé et vif.
« Désirez-vous adopter un chaton? Voyez-vous que le Seigneur pose des défis étranges sur votre route? N’ayez crainte. Soit elle cherche une figure de remplacement, soit sa santé mentale s’en va. »
Le curé remonta avec sa marchette et quelques soupirs. Djiem ne bougeait plus, ne quittant plus sa maîtresse des yeux. En dépit de la statue inerte, Djiem jouait devant elle. Elle miaulait dans l’espoir de la voir se mouvoir. Sans succès.
La jeune vétérinaire, si c'était bien ce qu'elle était, m'avait cloué le bec avec ses réponses. Elle était partie dans des élucubrations qui ne me parlait guère... Bastet, c'est le seul point sur lequel j'avais tiqué. Si mes souvenirs étaient bons, il s'agissait là d'une déesse du panthéon égyptien, rien que ça ? En tout cas, cela expliquait clairement les attaques de chats que j'avais subi ces derniers temps.
C'est avec cette ennemie du vrai et seul Dieu que je prenais tout de même le chemin d'une de ses maisons. Je me surprenais même à prendre soin de cette petite boule de poils durant le trajet, la rassurant du mieux que je le pouvais. Même malgré sa véritable nature, je n'me voyais pas faire du mal à la forme qu'elle avait prise et profiter de celle ci, qui la rendait si fragile.
Le plus curieux était que cette fausse déesse me ramenait vers la voie du Seigneur. Il y avait une vraie dichotomie là dedans. Davantage lorsque l'un de mes confrères ouvrit les portes de ce lieu. Je sens la chatonne se renfrogner entre mes mains.
"Vicaire..." Et Créature de notre Seigneur, je suis peut-être l'un des saints qu'il prie sans le savoir mais à l'état civil, je suis... "Antonio Padua, de la paroisse de Sète, mon père."
Je fais fi de ses remarques quand à l'étrange duo que nous formons. Effectivement, je suis toujours moi-même surpris de m'être laissé porter dans toute cette histoire, de m'être laissé porter jusqu'ici. Je me retiens de poser une tonne de questions d'ailleurs. Qui est cette "Isacrevea" ? Je sens alors la chatonne me glisser dans le cou et j'écarquille grandement les yeux en écoutant la suite.
"Son territoire ?" Interrogeais-je ? Pour seule réponse, il m'indique que je ne comprendrais pas. Mais je n'y comprends déjà rien. Ce religieux prend soin d'une tombe, chrétienne, pour rassurer cette femme-féline ? Nous marchions sur la tête ! "Bien." Soupirais-je lorsqu'il proposa de m'amener au caveau.
J'obtiendrais sûrement bien plus de réponses comme ça, mon supérieur semblant peu ouvert à la parole, du moins, à des explications claires dans cette situation croquignolesque à souhait. En attendant, mon regard s'attardait sur l'architecture du lieu, ancien, une église plus proche de celle que je côtoyais lors de ma première vie.
Incroyable, ce bâtiment possède encore un escalier en colimaçon qui descend vers les sépultures d'importantes figures...
Cette fameuse Isacrevea devait être une figure importante en son temps pour être enterrée ici. Religieuse ou noble, j'en étais sûre. Mais en approchant de la statue indiquant la sépulture, mes pensées s'évanouissaient pour laisser place à une nouvelle inquiétude pour le chat qui s'agitait et se comportait étrangement, jusqu'à quitter l'endroit où il s'était niché pour continuer de geindre devant l'endroit où était enterrée... Sa maîtresse ?
J'observe et écoute le prêtre s'adressait à la femme métamorphosée, toujours abasourdi. Abasourdi certes, mais je comprends mieux où la jeune femme voulait en venir dans le refuge. C'était donc les versets que j'avais récité qui avait conduit à tout ce schmilblick ? Il semblait mais je fus interrompu dans ma réflexion par le regard du curé et sa demande...
"Adopter un chaton ?" Mais pourquoi faire ? Non, je ne souhaitais pas adopter de chaton et encore moins ce qui en était faussement un ! C'était bien d'elle qu'il parlait ? "Et je n'dois pas avoir de crainte, alors même que vous dîtes que sa santé mentale se dégrade ? Je suis d'accord avec vous, le Seigneur teste ma foi en ce jour, mais je doute que la mission qu'il m'ait confié soit de m'occuper d'une païenne."
D'ailleurs, je me demandais toujours pourquoi il était si bienveillant à son égard en connaissant sa réelle nature. Mais comme on le disait, les voies du Seigneur étaient impénétrables comme celle qu'il choisissait pour chacun de ses fidèles. Mais "moi", j'étais bien plus que ça, non ?
"Oserais-je vous confier un secret mon père ?" Après tout, celui-ci semble savoir les garder et n'avoir aucun jugement malveillant, à voir comme il s'affairait à satisfaire celle qu'on appelait Djiem. Ou Bastet. "Je suis Saint Antoine de Padoue. Lui-même ! Le Très-Haut m'a permi de ressusciter comme il l'a fait avec notre Seigneur Jésus-Christ." Commençais-je à confier. "Je n'sais toujours pas pourquoi, quelle est ma mission dans cette seconde vie, mais je n'pense pas qu'il m'ait fait revenir pour que j'offre l'asile à une païenne lycantrophe"
Mon regard ne put s'empêcher de se reposer sur elle, qui s'était faufilé jusqu'au visage de la statue et lui offrait quelques coups de langues entre deux miaulements plaintifs.
"Je suis désolé de vous avoir transformé malgré moi. Mais il faut que vous redeveniez vous même maintenant !" Tentais-je avant de me faire arrêter par le curé qui me signalait que ce n'était pas aussi facile. "Mais alors que dois-je faire ?"
J'avoue être en pleine hésitation... Tout ça est fou. Totalement fou. Siècle de malheur !
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Sujet: Re: Boilers Makers ✘ [Intrigue I - Terminé] Mar 24 Aoû - 9:39
« I was looking for some kind of saviour Someone still counting on My worst behaviour Knew there would be trouble With devil eyes and magic hands
Évidemment, le vieux curé tentait un brin d’humour dans cette matinée bouleversante. Ce vicaire adopter un petit chaton? Il semblait incapable de prendre une douche décemment! Pfff! Les jeunes étaient tous décevants. Le vieil homme se préparait à réquisitionner la petite boule de poil quand Monsieur Padua affirma être un Saint. Stupéfait, le curé gratta son menton barbu de sa main ratatinée. Pendant ce temps, la tête féline semblait immobile depuis la mention de sa métamorphose. Pire, elle semblait même observatrice – curieuse. Le visage sérieux du curé se plissa dans une moue désinvolte et infantile avant de s’exclamer d’un ton joyeux : « Je me disais aussi que vous jetiez une aura de Foi dévastatrice! Je sentais la force de vos prières dès votre arrivée! Saint-Antoine, je suis ravi de croiser votre route. »
Pendant ce temps, la paienne sous forme juvénile et féline continuait de fixer les hommes de Dieu avec distance, méfiance. Elle cessa ses jeux, posa son petit derrière sur le ciment et toisait durement les deux hommes immenses qui lui faisaient face. Le curé déposa son regard sur le chaton avant de promener ses yeux noisette sur l’image physique de ce Saint. La curiosité et la surprise l’envahissait entier devant autant de nouveauté…et de possibilités infinies!
Époussetant ses longs sourcils argentés, le curé se racla la gorge avant de déposer une main sur la statue de la douce Isacrevea. Un soupir le saisit quand une larme roula sur sa tempe. Aussitôt, le curé observa le faciès de la femme en préparant ses mots. Djiem se détourna de l’étrange duo, commençant à utiliser sa patte blessée afin de boiter un peu plus loin. Elle se coucha face au mur, blottie contre la pierre glaciale. « Je m’appelle Joseph-Istandre III. Sœur Isacrevea est mon ancêtre. Notre famille a subi la chasse aux sorcières à une autre époque. Au nom du Seigneur. Au nom de la Bible. Au nom de la suprématie du Dieu Unique. Saint-Antoine, ne doutez pas de ma foi à l’égard de Sa Sainteté. Certes je suis ouvert d’esprit depuis quelques années. Très ouvert… »
La chatonne dormait tranquillement, semblait snober cette discussion ennuyante de son quotidien trop royal pour ces instants ingrats concentrés sur le passé. Toutefois, ses oreilles pointues frémissaient et se rabattaient vers l’arrière à l’occasion. Des grondements sourds, menaçants la quittèrent bien malgré elle.
« Cette païenne lycantrophe m’a sauvé la vie l’an dernier. Des voyous profitaient de mon âge pour dépouiller mon portefeuille et me casser quelques os. Je ne sais pas ce qu’elle a fait. J’ai senti la frayeur puis la paix. Une chatte noire m’a suivi pendant deux jours puis c’était au tour d’un chat Savannah, Choupuffle. C’est mon compagnon depuis ce jour. C’est un chat normal. Seulement, il veille sur moi comme si j’étais son maître. »
Le curé semblait hésitant, le bébé chat de plus en plus malveillant et méchant :
« Comment ai-je su pour Djiem? C’est simple. Elle n’a jamais cessé de venir dans cette Église pour faire des dons, amener des bénévoles et me demander si elle pouvait aider un vieil homme solitaire comme moi. Puis, Djiem s’est métamorphosée pendant la Messe de Minuit dans le confessionnal en compagnie de sa vétérinaire. Je ne sais pas comment. Je l’ai reconnu aussitôt…
Bastet a veillé sur tous les descendants d’Isacrevea, bons comme mauvais. Elle a protégé notre foyer familial. C’est sa mission, c’est sa raison d’être. Vous êtes libre de votre pensée, Vicaire. Dans mon cas, je crois en la voie du Seigneur. Et je le remercie de m’avoir offert le cadeau de connaître mes origines, mon histoire. »
Le curé cessa de parler d’un ton triste, se relevant et se dirigeant vers les escaliers en marchant tranquillement afin de s’en aller. « Je vous taquinais, bien sûr. Vous pouvez laisser Djiem avec moi. Elle sera aux anges dans ce tombeau avec sa Maîtresse. Votre mission peut s'achever ici, et vous n'aurez rien appris. Ou vous pouvez dépasser votre zone de confort afin d'explorer les cadeaux que le Seigneur dépose dans votre vie. »
Une seconde pointe d’humour qui fit grimacer le vieillard qui remonta l’escalier en quelques minutes. Doucement, le chaton cria de manière aigue. Il se cala contre le mur, et commença à chasser agressivement le vicaire par le biais de ses petits cris incessants. Elle le narguait, le chassait, le repoussait dans les bras dorés de son Dieu Unique. La plaisanterie pouvait cesser : cette journée, cette rencontre de malheur pouvait enfin s’avorter.
Sujet: Re: Boilers Makers ✘ [Intrigue I - Terminé] Mer 8 Sep - 9:18
Ce vieux père mystérieux semblait à la fois enjoué et surpris par ma confidence... Mais il ne remets pas en doute un seul de mes mots. Sa surprise n'est pas de celle dont j'avais l'habitude lorsque je confiais mon secret. La première fois, ça avait été avec les parents de cette seconde vie. J'étais jeune et ils ne m'ont jamais pris au sérieux. Aujourd'hui encore, il pense que je n'suis qu'un trentenaire obsédé par la religion.
Ne sachant quoi répondre, j'observe la femme chat avoir un comportement étrange, ou plutôt continuer de l'avoir. C'est comme si elle réagissait à nos échanges. Mais à chaque phrase, chaque mot. Je n'sais toujours pas si je ressens du dégoût ou de l'affection pour la païenne. Pour le moment en tout cas, elle m'inspire la pitié. Chose assez désagréable au vu de ce qu'elle est.
"Très ouvert même..." Soufflais-je à demi mot. Je n'doute pas de sa foi. Je suis uniquement surpris par le fait qu'il a réellement l'esprit large. Je n'ai pas connu cette époque de chasse aux sorcières, j'en ai entendu parler, j'ai lu des livres à ce sujet. L'histoire avait donné tort à cette partie d'elle-même, de ce que j'en avais retenu. Ces chasses n'avaient rien à voir avec les croisades, qui elles, étaient un véritable combat contre les forces du mal. Les païens ! Je n'suis pas un grand fanatique des combats et des effusions de sang mais c'était un mal nécessaire pour étendre notre foi à travers le monde. "Hé bien... C'est incroyable ce pouvoir qu'elle a sur les chats..." Cela dit, une question me taraude. "Donc vous avez reçu l'aide de celle-ci et depuis, elle vous a laissé un de ses petits soldats pour veiller sur vous alors même que vous êtes un homme de Dieu, du Très-Haut, de l'Unique ?"
J'ai les sourcils qui se froncent de nouveau en l'entendant chouiner ou je n'sais quoi. En l'espace d'un instant et surtout... Encore ! Elle change de comportement comme de pelage... Façon de parler, bien entendu. Sinon, ce serait vraiment de la sorcellerie à ce niveau. Le genre de choses qui n'ont rien d'un miracle dans la maison de Dieu. D'ailleurs, ça m'fait repenser aux mots précédent, ces chasses. Dont celle de Salem, la plus connue me semble-t-il, ressemblait étrangement aux signes que nous, nous cherchions et que nous portions au crédit du Seigneur.
"Vous n'savez pas à quel point je le suis aussi." Même si mes origines étaient bien plus lointaines. Des siècles et des siècles écoulés avant que je n'renaisse dans la peau de l'un de mes descendants. Bien sûr, les souvenirs, certains, me font d'étranges sensations. Parfois, il m'arrive de me rappeler la douleur et l'agonie avant que je ne retourne auprès de notre créateur. De ressentir ce mal... "Où allez..."
"... vous ?" Il semble vouloir prendre congé après avoir plaidé la cause de cette fausse déesse. Mais avant, il ne manquait pas de m'offrir de nouveaux divers questionnement. Le diable n'entre pas dans les églises... Je crois. Alors, elle ne doit pas avoir si mauvais fond si Jésus-Christ ne la foudroie pas. Elle reste tout de même ce qu'elle est.
"Jésus, Marie, Joseph... Qu'est-ce que j'vais faire de vous ?!" Monologuais-je alors que nous nous retrouvions tout les deux. Cet homme m'offre un très grand dilemme mais je cherche ma mission depuis si longtemps. Je n'm'attendais pas à ce que ce soit celle-ci... L'était-ce d'ailleurs ? "Votre protégé doit avoir raison..." Soupirais-je en avançant lentement vers elle. Une main tendue pour éviter de brusquer cette petite boule de poil. "Vous savez que vos petits cris sont bien moins bruyants que le croassement d'une corneille."
J'suis décidé effectivement. Je prends ce "cadeau" dans l'espoir de satisfaire l'Eternel. Du moins, je tente, puisqu'elle ne semble pas prête à se laisser faire.
"Allons, ça suffit maintenant !" Sévis-je. "C'est vous qui m'avez amené ici, jusqu'à cet homme, jusqu'à ce tombeau ! Vous l'avez entendu non ? Laissez moi donc faire preuve de bonté ! Ca me coûte déjà bien assez."
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Sujet: Re: Boilers Makers ✘ [Intrigue I - Terminé] Mer 22 Sep - 9:20
« I was looking for some kind of saviour Someone still counting on My worst behaviour Knew there would be trouble With devil eyes and magic hands
Un dernier mille pour les partis concernés : l’Égypte et le Dieu Unique. La rivalité ne cesserait jamais de rayonner du soleil de Rê aux pardons de Dieu. Imperceptible, le chaton au poil d’ébène sembla prendre de l‘expansion pendant quelques secondes. La crinière à sa gorge et sur son crâne, au bout de sa petite queue et sur ses quatre pattes. Celle blessée repliée contre ses côtes, Djiem boitait en cherchant à s’enfuir de son futur maître.
Même s’il était un outil du Dieu Unique, et par conséquent une extension des âmes maléfiques ayant brûlées sa Maîtresse sans motif valable. Doucement, le chaton se réfugia contre la pierre d’Isacrevea dans l’espoir d’échapper à la Foi. Au Dieu Unique. Sans Succès. Le Vicaire put la prendre entre ses mains, sentir ses petites canines fragiles contre sa manche et ses pattes le pousser de tous les côtés. Puis Djiem parvint à escalader la tenue du Vicaire, longeant son avant-bras, son épaule et parvenant enfin à sa nuque. Les griffes miniatures du chaton s’y nichèrent.
Avant de lutter avec acharnement contre le nouveau maître, de cracher et de miauler en défaveur de son choix. Bientôt, la bagarre sans animosité fut avortée. Le chaton se lova contre la chair égratignée du mortel, le léchant de langue miniature et y déposant des caresses de sa petite tête noire. La lutte la mena à se soucier de l’être humain à sa portée. Même s’il était un serviteur du Dieu Unique, tels les descendants d’Isacrevea depuis bien des générations, Antonio Padua possédait un foyer comme tout le monde.
Dieu ou non. Messager des valeurs chrétiennes ou non. Vicaire ou non. Tout foyer familial méritait la protection d’une figure féline. Par elle-même, Bastet parvint à calmer Ubaste. Doucement, les deux félines s’accordèrent dans leur bestialité. La lionne déguisée en chaton gronda, montrant tout à coup plus d’affection que d’appréhension. Soudain, l’impensable se produisit. Sous le toit du Seigneur. Le prêtre s’en était allé, laissant la liberté à la fille de Rê d’épandre ses menaces.
Sur le vicaire, la féline miniature reprit forme humaine. Momentanément, la carcasse de quelques livres devint la silhouette flamboyante et nue de l’Égyptienne. Les bras aux alentours de ses épaules, le buste contre le sien, les pieds tremblants sur la pierre, l’enveloppe mortelle demeura sur le vicaire quelques secondes. Djiem ouvrit les yeux momentanément, murmura d’une voix vacillante : « Je suis désolée…Laissez-moi ici. Avec elle. Je veux la retrouver. Ne la laissez pas -»
Avant de retomber au sein de la métamorphose animale : le regard d’or auréolé d’un bronze incendiaire retomba dans les orbes du félin dont le sommeil s’était revitalisé. Une minute, elle pouvait le pousser. La suivante, elle gisait parterre sans bouger – grosse d’une vingtaine de centimètres. Sans prononcer un seul mot afin de compléter son avertissement. Le souffle lent, la patte repliée contre son poitrail, Djiem ne soupçonnait plus la suite des événements.