Friendship never dies [Intrigue III - Terminé]

Friendship never dies

Caraïbe et Masha

Il n'y a pas à dire, j'étais bien contente de rentrer à Paris. Quelques mois, que je n'étais pas retourné à Londres, dans ma famille et cela ne m'avait pas spécialement manqué. J'aimais la vie dans la capitale anglaise, là n'était pas la question, mais en tant que dernière des Lancaster, ma mère attendait sans doute beaucoup trop de moi, à commencé par un mariage et des enfants. Et un bon mariage, pas avec le premier venu et selon ses critères, il devrait faire partit d'une bonne famille, être intelligent et être raffiné. Autant dire que c'était assez dur de trouver tout ça à la fois. Après, je pouvais aussi la comprendre, mais j'avais tellement à faire que de me trouver un petit-ami était bien la dernière chose que je souhaitais, surtout si je devais lui mentir en permanence. Cela faisait partit de l'héritage familial, mais autant dire que je n'en avais jamais voulu. Prouver à mon père que je pouvais être à la hauteur avait été l'un des buts de ma vie et maintenant que je faisais partit de ce groupe restreint, il n'était plus là pour le voir. Mais passer ces dix derniers jours auprès des miens m'avaient quand même fait le plus grand bien. De retour chez moi, j'avais rapidement déposé mes valises avant d'aller prendre une douche et faire un saut à la librairie. Je relève le courrier entre finalement. C'était si calme et silencieux ! Je soupire et ferme les yeux quelques secondes, profitant de ce moment avant de faire rapidement le tour, voir si tout était bien en ordre. Dix jours d'absence, il pouvait s'en passer des choses et on avait beau être à Montmartre, on n'était pas à l'abri de quoi que ce soit. Satisfaite, je retourne chez moi et regarde l'heure. Il n'était pas tard, la fin d'après-midi laissait doucement place au début de soirée. Noël était tout juste passé, mais la magie régnait encore. J'aimais beaucoup les fêtes de fin d'année. Prenant mon téléphone, je décide de joindre une amie. Caraïbe était bibliothécaire, c'est d'ailleurs comme ça que nous avions sympathisées. Ayant toutes les deux, un attrait particuliers pour les livres. Cela faisait un moment que je n'avais pas eu de ses nouvelles, mais c'était quelque chose à laquelle on s'habituait. Moi-même, je n'en donnais pas vraiment en fin de compte. Lui envoyant un message pour voir si elle était libre pour la soirée, je commence à défaire ma valise. Il ne fallut que quelques minutes avant que la réponse positive de cette dernière me parvienne et le rendez-vous fut fixé dans un bar au cœur du quartier latin où nous avions quelque peu nos habitudes quand on se retrouvait. Satisfaite, j'entreprends de mettre quelque chose de plus chaud et je répondis à l'appel de ma mère, qui voulait savoir si j'étais bien rentrée et me donner des consignes. De toute façon, elle savait que je ne les appliquerais pas, mais elle estimait qu'il était de son devoir de me dire ce que je devais faire. Les mères, toutes les mêmes visiblement... Je raccroche au bout de plusieurs minutes, arguant que j'avais rendez-vous avec une amie et que je ne voulais pas être en retard. Mettant le téléphone ensuite sur silencieux, j'étais certaine d'avoir la paix pour le reste de la soirée. Puis je quitte mon appartement pour prendre la direction du quartier latin pas très loin. Il faisait assez froid en cette fin décembre et j'enfonce mes mains dans mes poches et avance vite pour ne pas avoir à attraper froid. Une fois au bon endroit, je vois que je suis la première, mais j'entre et pars m'installer près de la fenêtre. Comme ça, je la verrai bien si jamais elle arrive. Je n'eus pas a attendre longtemps avant de l'apercevoir et je lui fis un signe de la main pour lui indiquer ou je me trouvais. Un sourire aux lèvres, je la prends brièvement dans mes bras pour la saluer. " Je suis contente de te voir !"Je m'assois de nouveau et pose les yeux sur elle, toujours avec un sourire sur le coin des lèvres. " Comment tu va depuis le temps ?" Cela faisait bien deux mois voir plus qu'on ne s'était pas vu et au moins autant de temps qu'on n'avait pas échangé de nouvelles via sms. Enfin, on allait sans doute avoir des choses à se raconter pour le coup !

copyright Bloody Storm

« Il pleut des cordes sur le génie
De la place de la Bastille
Boire du thé tout l'après-midi
De ces dimanches de camomille
Il pleut des cordes sur le génie
Qui aurait cru que si peu d'eau
Ferait fuir les gens de Paris
Laissant l'ange trop seul et trop haut
A l'horizon de nos fenêtres
Plus rien ne bouge, plus rien ne vit
Comme Paris semble disparaître
Dilué dans de l'eau de pluie »

Une tasse de thé rouge fumante dans les mains, Caraïbe, vêtue d’un pantalon de jogging noir et d’un pull à col roulé blanc, écoutait, d’une oreille distraite, un film qu’elle avait mis sur sa télé pour avoir un fond sonore, « Les chansons d’amour » tout en regardant par la fenêtre.

« Mais non ». Murmura-t-elle en replaçant une mèche de cheveux derrière une oreille, « la pluie ne fait pas fuir les habitants de Paris. Ils s’accrochent à leurs parapluies, font attention à ne pas glisser, et se pressent pour se mettre à l’abri ». Avec un soupir, incapable de se concentrer sur ce film qu’elle aimait pourtant, elle éteignit la télévision, coupant le sifflet à Chiara Mastroianni. Elle tournait comme un lion en cage dans son appartement, incapable de se concentrer sur la moindre activité : elle essayait de regarder la télévision mais des fourmis la poussaient à se relever toutes les deux minutes ; elle essayait de lire elle s’apercevait au bout d’un moment que si ses yeux suivaient les lignes écrites et que ses mains tournaient les pages machinalement son cerveau, lui, était incapable de suivre l’histoire. Et pourtant ce qu’elle pouvait aimer « Le Seigneur des Anneaux » ! C’était à cause de cette pluie qui n’avait eu de cesse de tomber sur la capitale depuis le petit matin. Elle qui dormait la fenêtre ouverte toutes les nuits l’avait sentie, au réveil, avant même d’ouvrir les yeux.

Fin décembre… Les jours semblaient filer à vive allure pour les rapprocher, déjà, de Noël. Comme tous les ans sa mère était revenue de Barcelone pour passer les fêtes avec eux et si tous faisaient de grands efforts Caraïbe, elle, se sentait, comme tous les ans, déphasée et tout ce qui autrefois l’émerveillait : sapin, décorations, chants de Noël etc. aujourd’hui lui donnait du vague à l’âme. Quelle mascarade, à ses yeux, ces réunions de famille où le champagne coulait à flots accompagnant rires et sourires qui lui semblaient sur-joués. Bien des années après sa mort, alors que plus rien que ses os reposaient dans son cercueil au sein du caveau familial, l’absence de son père continuait à se faire cruellement sentir. Sa mère allait profiter du déjeuner traditionnel du 25 décembre pour remettre, ENCORE, sur le tapis le sujet de son célibat, inquiétant pour cette dernière mais indispensable pour Caraïbe. Comment expliquer à sa mère qu’elle ne voulait pas partager sa vie avec quelqu’un ? Qu’elle ne voulait pas s’attacher à qui que ce soit de façon amoureuse ? Sa mère ne pouvait pas comprendre…

Repoussant ces idées avec un soupir Caraïbe se fit couler un bon bain : bien moussant et bien chaud avec son livre. Dans l’idéal elle aurait voulu prendre de l’exercice. Quand elle travaillait, et que le temps le lui permettait, elle marchait près de 12km par jours, son domicile se trouvant quelque peu éloigné de la bibliothèque Mazarine. Elle aimait ça et ne prenait la voiture que lorsque le temps était trop mauvais. Elle détestait conduire dans cette grande ville cela la stressait et mettait ses nefs à rude épreuve mais les transports en communs…hé bien ils étaient en communs, justement… Mais ce jour…

C’est finalement dans l’eau parfumée à la violette qu’elle parvint à se concentrer sur sa lecture et alors que Gandalf sauvait Faramir des flammes que lui réservait son père Denethor, le pensant mort alors qu’il n’était que blessé, son téléphona sonna. La mélodie personnalisée (La Danse de la fée Dragée du ballet Casse-Noisette de Piotr Tchaïkovski) lui s’éleva lui indiqua alors qu’elle avait reçu un message de Masha. Hésitant entre joie et exaspération elle abandonna son livre pour prendre son téléphone. Un rendez-vous. Quelle bonne idée ! Elle lui envoya une réponse affirmative et termina de se laver avant de se préparer. Un jean noir, un pull de la même couleur en laine avec un joli décolleté en V, une queue de cheval hâtive, des bottes et sa veste en similicuir préférée ; la bleu ciel ; et après un baiser à ses chats : Hadès et Ursula (certains de ses personnages préférés dans l’univers Disney) elle pris son parapluie et descendit en bas de l’immeuble où, devant la porte, l’attendait le taxi qu’elle avait commandé tantôt, quand elle avait pris la décision de se rendre au rendez-vous de son amie.

Une fois assise en face de son amie elle retira sa veste qu’elle posa à ses côtés avec le sac à mains qu’elle avait failli oublier de prendre avant de partir, et la regarda avec un sourire, un peu las, un peu désabusé. Ce qui était bien avec Masha c’est qu’il n’y avait nul besoin de faux-semblants.

« Ça va même si cette période de l’année me tape sur le système… J’aime toujours autant les décorations mais tout le tralala qui va avec… cette joie et cet amour ostentatoires… »
Le serveur vint leur demander ce qu’elle désirait et Caraïbe commanda une sangria et des tapas. De par ce temps, oui oui oui ! Mais elle avait faim.

« Noël approche trop vite à mon goût... Je voudrais figer le temps pour que le 25 décembre n'arrive jamais... Ou alors l'accélérer pour qu'il disparaisse le plus vite possible... Les réunions de famille me font toujours ressentir encore plus cruellement l’absence de mon père. Surtout quand ma mère me bassine pour que je me marie et que je fasse d’elle une grand-mère. »
Si elle avait révélé à Masha que son père était décédé elle n’avait néanmoins jamais expliqué à son amie les circonstances exactes de cette disparition. Elle répugnait à en parler…

« Et toi alors ce séjour dans ta famille ? » Elles avaient, leurs mères, ce point commun de vouloir les marier. Par chance elles ne se connaissaient pas sinon elles auraient pu fonder une agence matrimoniale. Cette idée la fit pouffer de rire et il fallut qu’elle partage cette image avec Masha. Si Disney lui avait offert une belle interprétation des enfers, celle qui venait de lui traverser l’esprit lui parut plus vraisemblable.

« halloween »

Friendship never dies

Caraïbe et Masha

J'avais besoin de voir un visage amical après mon séjour à Londres. J'aimais ma mère, vraiment, mais elle avait le don d'être exaspérante par moments, surtout quand elle avait une idée en tête. Son besoin, de me trouver un mari et de me voir fonder une famille n'allait pas du tout avec la vie que je menais et elle le savait parfaitement. Par moments, je sentais des élans d'inquiétudes, parce que j'étais sa fille unique, mais elle n'en restait pas moins étouffante, mais c'était ma mère, alors... J'avais perdu mon père il y a cinq ans et j'ai dû prendre sa place, si je la perdais, je ne sais pas trop ce que je deviendrais. Elle était tout ce qui me restait comme famille avec le cousin Louis. Je soupire et décide de ne plus y penser. Noël arrivait a grand pas et elle voulait que je revienne une fois de plus sur Londres pour être avec elle, mais je lui avais dit que je ne pouvais pas. La librairie n'allait pas tourner toute seule non plus et j'avais d'autres plans pour ce soir-là. Quelque chose de bien plus amusant, je n'en doutais pas. Je n'avais aucunement envie de me retrouver coincée avec ma mère pendant un repas avec ses amies et entendre dire que c'était malheureux qu'à mon âge, je sois seule et que je finirais vieille fille. Si c'était pour ne pas finir comme elles, je signais bien volontiers... Enfin, j'avais quand même des doutes quant à ma durée de vie dans les années à venir... Je sors de mes pensées quand je la vois arrivée vers moi. Seigneur que ça faisait du bien ! Elle s'installe et j'eus un sourire aux lèvres. J'avais longtemps cru que je ne pouvais pas avoir d'amis avec la vie que je menais, mais je m'étais trompé. Certes, il y avait Celeste, mais cette dernière était occupée je ne sais où ces derniers temps et il y avait Caraïbe. Pas de faux-semblant, pas de chichi et c'était parfait ! Je l'écoute et je soupire légèrement. J'aimais bien l'ambiance de la fête, mais parfois, c'était trop aussi. Le serveur arrive et je commande un verre de vin et une planche de charcuterie et elle passe commande à son tour et quand il repart, la discussion reprend. Je savais pour son père et je savais que ça pouvait parfois être compliqué. Je n'avais jamais demandé les circonstances de sa mort parce que c'était toujours délicat. Je n'avais jamais expliqué non plus pour mon père. La version officielle était un accident, mais je savais que ce n'était pas le cas, que la lutte qu'il menait et que j'avais repris après son décès l'avait conduit à sa mort. " L'absence de ceux qu'on aime est parfois compliqué à gérer... Oh tu sais, je crois que c'est le cas de toutes les mères, la mienne est pareille. Il faut continué la lignée tout ça..." Ah la noblesse... Quel beau monde. Enfin, je n'étais pas spécialement à plaindre non plus comparé à d'autres. Tout n'était pas rose, mais j'avais quand même eu ce qu'il me fallait pour m'assurer une vie à l'abri du besoin et une certaine renommée dans le monde ce qui me facilitait les choses, je ne vais pas m'en cacher. " Londres m'avait manqué... Ma mère un peu moins." J'eus un léger rire lorsque le serveur vient poser nos boissons. Je prends mon verre et après avoir levé mon verre vers elle, j'en bois une gorgée avant de reprendre. " Toujours aussi exaspérante, mais on ne la changera plus à cet âge, c'est trop tard. Elle voulait que je reste avec elle pour les fêtes, mais j'ai d'autres projets bien plus intéressants." Je joue quelques instants avec mon verre et me redresse légèrement, ayant eu une idée. " D'ailleurs, si tu veux échapper aux traditionnelles fêtes de noël avec ta famille, mon cousin organise une réception. Enfin, une soirée. Je sais pas si tu le connais, Louis Tessier, ça te dit quelque chose ? Visiblement on peut venir accompagné, si ça te tente de m'accompagné, ça sera avec plaisir !" Louis était un cousin éloigné, mais dans les faits, ce n'était pas si grave, les Tessier et les Lancaster étaient liés depuis des générations alors même s'il y avait une certaine différence d'âge, se présenter comme cousins était généralement plus pratique. Normalement, ma mère ne sera pas présente, à moins que l'une de ses amies l'invite, mais je savais que si je pouvais éviter de l'avoir dans les pattes, ça m'arrangerait et je n'étais pas certaine que Louis apprécierait de la voir. Enfin, la question ne se posait pas vraiment. Par contre ma proposition pour mon amie était sérieuse. Passé, la soirée chez mon cousin avec elle serait franchement génial. Et puis on avait bien besoin de se changer les idées et c'était un bon plan, connaissant Louis, j'étais certaine qu'on n'allait pas s'ennuyer !

copyright Bloody Storm

Le serveur déposa sur la table ce qu’elles avaient commandées tout en regardant Caraïbe de façon un peu étrange. Était-ce parce qu’il venait de tomber irrémédiablement et désespérément fou amoureux de sa beauté dévastatrice ? Parce qu’elle avait commandé une sangria bien fraîche fin décembre, donc aux prémices de l’hiver, ou parce qu’il faisait partie de ces rétrogrades à l’esprit étriqué pour qui une femme ne devait consumer de l’alcool ? De toute façon son regard glissa sur Caraïbe tel la pluie sur les plumes d’un canard. Il aurait fallu qu’il fut existant à son regard, consistant en quelques sortes, et non pas un vague fantôme. Si Masha lui avait demandé ce qu’elle pensait du serveur elle aurait même été incapable de dire s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme. Cependant elle remercia poliment, avec même un petit sourire pour lui, avant de lever son verre à hauteur de visage comme l’avait fait Masha. « À nos retrouvailles ! » Elle prit une gorgée de sa boisson et réprima une grimace. Oh certes, elle était agréable à boire, elle ne pouvait le nier, mais il lui manquait un petit quelque chose pour en faire une vraie sangria espagnole ! Quelle déception !

Caraïbe éclata de ce rire si peu discret qui est le sien quand Masha parla de sa mère parce que sa façon de le faire lui faisait penser à la sienne, de génitrice, bien qu’elle devait admette qu’elle avait plutôt de la chance de ce côté. Oh, certes, Elionor pouvait se montrer particulièrement agaçante quand elle essayait de convaincre sa fille de marier et de faire des enfants mais elle la laissait quand même libre ! La mère de Masha… « Si jamais nos mères devaient se rencontrer un jour… Et qu’elles sympathisent… Tu imagines ? Elles monteraient leur propre agence matrimoniale pour nous trouver un époux digne de ce nom… » Voilà l’idée qui l’avait fait rire et, le pire, c’est que ce n’était pas la première fois qu’elle y pensait et en parlait, un peu comme si de le dire à haute voix, souvent, permettait d’exorciser et d’empêcher que le drame n’arrive… Chacun ses petites superstitions, non ?

Caraïbe était en train de déguster un tapas que l’on aurait pu croire venu tout droit de son pays natal quand Masha lui proposa de se rendre à une soirée de Noël organisé par son cousin et elle manqua de s’étouffer sous l’effet de la surprise. Elle toussa dans sa serviette à en cracher ses poumons, se tapa sur la poitrine et enfin but une grande gorgée de sa sangria pour faire passer le tout. Quand elle regarda son amie elle avait des larmes dans les yeux. « Mais qu’est-ce que tu veux que j’aille faire à la réception d’un parfait inconnu ? » L’idée la PANIQUAIT littéralement ! Elle avait déjà bien assez de mal comme ça à faire bonne figure lors des réceptions officielles de sa propre famille, quand elle n’arrivait pas à y échapper (c’est-à-dire plus souvent qu’elle ne l’aurait bien voulu) alors aller chez quelqu’un qu’elle ne connaissait pas entourée d’étrangers ? Et puis quoi encore ? Elle allait être mal à l’aise, faire LA bourde, mettre les pieds dans le plat… en gros animer la soirée quoi ! Mais non, non, non, non hors de question !
Elle faisait non de la tête, d’ailleurs, quand son regard croisa celui de Masha. Elle tenta tant bien que mal de résister, de tenir fermement sa position mais finalement, avec un profond soupir (bien exagéré) cela va sans dire, elle accepta. « Bon…D’accord, d’accord ! Arrête de me regarder comme ça ! Je viendrais… Mais je te préviens y’a intérêt à y avoir de l’alcool… Enfin non…peut-être pas… Non mais sans rire Masha, tu te rends bien compte que tu prends un risque ? Tu me connais, les relations sociales et moi ça fait deux, je vais te mettre dans l’embarras… Et… Ohoh… Il va falloir que sortir le grand jeu, hein ? » La jeune franco-catalane devint blême et termina sa boisson d’un trait. Elle leva la main, les joues un peu rougies par l’alcool et commanda à boire, à nouveau. « Une vodka black, ou non, deux plutôt ! » Là, le regard du serveur se fit carrément méprisant mais il fut bien forcé d’apporter la nouvelle commande et il regarda en secouant légèrement la tête la jolie brune boire cul sec un des deux verres qu’il venait de déposer sur la table. En même temps, des portions pour Hobbits hein… « Mais…dis-moi… Ce cousin… Ta mère elle n’a pas essayé de te caser avec ? Par le plus grand des hasards ? » Mais quelle idée ! « Et y’aura qui d’abord à ta réception ? » Autrement dit : Il y aura-t-il AU MOINS un mec ou une nana potable avec qui finir la soirée ? Ohoh… « Euh… S’il te plaît… Dis-moi que l’avocat Samuel Eden ne sera PAS présent… PITIÉ ! »

« halloween »

Friendship never dies

Caraïbe et Masha

J'avais remarqué l'air du serveur quand il était venu poser notre commande sur notre table. Une commande assez... Atypique sans doute, mais qu'importe ! Certes, le vin rouge va sans doute mieux avec de la charcuterie, mais j'ai toujours préféré le blanc. Quant à Caraibe, ma foi, ses origines espagnoles, on n'y peut rien... qu'importe, nous avions mieux à faire que de nous occuper de lui dans l'immédiat. Après, peut-être qu'il avait eu le coup de foudre pour elle, qui sait, ce n'est pas si impossible que ça, mais vu que mon amie n'avait un peu rien à faire, j'ai bien peur que si c'est le cas, c'est à sens unique... Je reporte mon attention sur elle pour trinquer et ne pus m'empêcher de sourire en voyant son air après la première gorgée de sa boisson. Et la discussion qui s'en suit fut ponctuée d'éclats de rire. Ma mère est une blague à elle toute seule ! Entre son obsession de me voir marier et avoir des enfants et en même temps, celle de ne pas être mariée à n'importe qui parce que l'honneur familial était en jeu, c'est parfois difficile de la suivre. Sans parler de son caractère et de ses manies ! J'en avais longuement parlé avec elle et plus d'une fois ! J'eus des yeux ronds comme des soucoupes à ses dires avant de poser mon verre sur la table et pouffer de rire comme pas permit. Il me fallut quelques secondes avant de reprendre un peu de contenance. " L'horreur ! Tu peux être sûre que tous les hommes de noble lignage entre trente et quarante ans seraient des candidats potentiels..." L'idée était aussi drôle que terrifiante en réalité ! Parce que nos deux mères se ressemblaient sur bien des points. Et c'est sans doute une bonne chose qu'elles ne se soient jamais rencontrées auparavant ! Il nous fallut quelques minutes pour nous remettre de cette idée ! Mais quitte à être sur le sujet de famille, je lui propose de se joindre à moi pour la soirée de Noël organisée par mon cousin. Louis me sauvait d'une soirée ennuyante en tout cas et je savais qu'on allait bien s'amuser ! Je m'étais toujours bien entendu avec lui, mais depuis qu'il avait sa crise de la quarantaine, c'était encore pire ! On rigolait bien tous les deux, ce qui n'était pas souvent au goût de ma mère qui voudrait que je me tienne mieux en société sans doute. Je suis surprise de sa réaction quand elle manque de s'étouffer. Puis j'eus un léger sourire aux lèvres quand elle me demanda ce qu'elle pourrait bien y faire. "T'amuser ?" Et je la regarde avec un air presque de cocker pour la persuader de venir avec moi. Elle finit par craquer au bout de quelques secondes et j'eus un sourire victorieux sur les lèvres. Et je lève légèrement les yeux au ciel et secoue la tête. " C'est bien pour ça que je te propose de venir avec moi, parce que je te connais et qu'on va passer une soirée géniale ! Pas besoin d'en faire des tonnes non plus, je suis certaine que vous allez bien vous entendre !" Alors oui, il faudra être bien habillé, c'était une certitude, mais pour le reste, elle n'avait pas à s'inquiéter ! " Ne t'en fais pas, il y aura de l'alcool, on sait organisé des fêtes dignes de ce nom dans la famille mine de rien..." Pas toujours et encore moins si c'était Elisabeth Lancaster qui les organisait, mais dans l'ensemble du côté Tessier c'était plus festif. Et j'eus un fou rire quand elle me demanda si ma mère avait essayé de nous marier. " Non et j'en remercie Dieu pour ça ! De toute façon, quand j'ai été en âge de pouvoir avoir des prétendants, il était déjà marié. Et puis je l'apprécie bien que trop pour vouloir être à son bras autrement qu'en étant sa cousine !" Une idée saugrenue, vraiment ! Je reprends mon verre et en bois une gorgée et cette fois ce fut à mon tour de m'étrangler à moitié. Samuel Eden était un homme que je ne portais pas spécialement dans mon coeur. À cause de lui j'avais failli perdre ma librairie, ce qui aurait été problématique sur plusieurs points. Sans compter qu'au cours d'un dîner qui avait été agréable, j'avais refusé tout ce qu'il sous-entendait. Tant mieux d'ailleurs. " J'espère pas, sinon je vais commettre un meurtre je crois... Tu savais que j'avais failli perdre la librairie à cause de l'un de ses clients ? Il ne m'inspire pas confiance..." Puis je l'observe quelques secondes et reprends. " Mais tu le connais d'où toi ?" Je suis curieuse pour le coup. Je repose mon verre et mange une tranche de saucisson et regarde vers l'extérieur. " Il a un truc... Je sais pas comment expliquer... Je m'en méfie et tu devrais en faire autant. Il a l'habitude d'avoir ce qu'il veut avec son physique certes agréable a regarder mais..." Il était tenace ce sentiment, vraiment. " Il t'a fait des avances ?" Caraïbe était une jolie femme, ça ne serait pas franchement étonnant non plus, mais je ne voulais pas qu'elle souffre à cause d'un homme comme lui qui enchaînait les conquêtes comme on enfile un collier de perles. Elle méritait bien mieux.

copyright Bloody Storm

Elle avait ri aux éclats rien qu’à l’idée de leurs deux mères, assises bien droite sur leurs trônes tandis que paradaient devant elles divers prétendants dans leurs plus beaux habits. Elles les observaient par-dessus leurs paires de lunettes (car oui, dans son imagination, elles en étaient pourvues) tout en lisant avec attention divers documents qu’ils avaient réunis à leur attention. Notamment un relevé de compte extrêmement précis. Bien que cela fut légèrement insultant pour sa mère puisque cette dernière n’avait jamais considéré que l’argent puisse être un critère suffisant pour se marier. N’avait-elle pas fait elle-même un mariage d’amour (et de passion) et non pas pécuniaire ?

À peine avait-elle accepté d’accompagner Masha à la soirée qu’allait organiser son cousin qu’elle se retrouvait à inventer dans sa tête diverses excuses plus extravagantes les unes que les autres pour pouvoir se défiler mais au fond elle savait parfaitement qu’elle ne pourrait faire cela à son amie qui avait l’air de véritablement tenir à sa présence. Courage Caraïbe ! De l’alcool, de la bonne chère et espérons-le, des rires…Cela devrait bien se passer. Ou pas… Elle fit une grimace, l’air faussement accusatrice. « Avoue plutôt que tu m’invites parce que je suis la maladroite de service aux dépens de qui tu vas pouvoir rire, hein ?! Avoue donc ! » Bien évidemment il s’agissait là d’un échantillon de son sens de l’humour qui faisait pincer des lèvres sa grand-mère qui le qualifiait de « particulier » quand Louis, son jumeau (quel hasard quand-même que le cousin de son amie porte le même prénom que celui de son frère), utilisait plutôt le terme de « lamentable » avec un petit sourire en coin, légèrement moqueur. « Je serais presque tentée de te parier que je serai capable de me prendre les talons dans ma robe et de m’étaler devant tout le monde… Un chroniqueur mondain dans le coin et ma grand-mère ne se relèverait jamais de cet affront porté à la renommée de sa famille… » Ce qui amena la jeune femme à rigoler encore plus. Les joues légèrement teintées de rouge dû à l’alcool qu’elle consommait. « Épouser son cousin…Ce serait quand même bizarre non ? Limite glauque… Enfin je dis ça mais deux de mes oncles préférés, enfin je dis oncles mais en réalité grands oncles vu que ce sont les frères de ma grand-mère paternelle, ont épousé deux femmes qui sont sœurs et elles étaient leur cousines… Plus d’un demi-siècle ensemble et toujours amoureux… Et tu vois ça m’a jamais semblé autrement que normal… Bizarre… »

Caraïbe observa son amie à la dérobée quand elle prononça le nom de Samuel Eden. Elle mangeait un tapas particulièrement bien réussi et sembla n’accorder à la personne évoquée qu’un intérêt plus que limité mais en fait son cœur s’était (légèrement faut pas pousser non plus !) accéléré en pensant à l’avocat. Elle regretta un court instant de l’avoir évoqué mais elle craignait de le rencontrer lors de cette soirée (ou peut-être craignait-elle surtout de ne PAS l’y croiser… allez savoir !) et redoutait plus que tout que Masha ne puisse entendre les battements de son corps. Ce qui était totalement impossible, de toute façon.

Elle ne put se retenir de pouffer à la réaction virulente de son amie qu’elle regarda par la suite avec de grands yeux ronds. « Non…Attends… Tu veux rire ? T’as failli perdre ta… ? Mais quel enfoiré de salopard de cabrón de mierda ! Quin idiota mare meva… » S’exclama-t-elle indignée, passant sans même s’en rendre compte du français à l’espagnol et au catalan avant de reprendre dans la langue de Molière comme si de rien n’était. « Je le connais car il a évité à ma famille un énorme scandale qui lui aurait coûté argent et réputation mais à dire vrai je n’ai pas les détails de l’affaire. Je sais juste que pour remporter l’affaire il a du faire deux-trois choses assez louches… Ma famille a considéré plus sage de ne surtout pas m’en mêler mais j’ai quand même dû faire sa connaissance, être présente à la maison quand il venait… Et… Figures-toi que… ma grand-mère s’est éprise de lui. Je t’arrête de suite pas dans le sens « la cougar qui veut se faire un petit jeunot » mais plutôt dans celui où elle pense qu’il ferait un mari idéal pour sa petite-fille et que marier nos deux noms de famille ne pourrait qu’ajouter à l’éclat de la famille… » Elle leva les yeux au ciel. « Non mais je te jure ! Elle ne jure plus que par lui et m’encourage vivement à lui être la plus agréable possible… Alors oui Grand-Maman, Samuel Eden est un homme séduisant à tes yeux, il réussit bien dans son domaine et il est riche à millions, mais nan quoi… » Ses joues cependant virèrent à un rouge écarlate. Ce qu’elle n’avouait pas à son amie, et ce qu’elle n’était certainement pas encore prête à s’avouer à elle-même, c’était qu’il lui plaisait de façon démonique cette espèce de chacal ! Mais d’une façon…physique, animal… «Hé bien…en fait…oui, il m’a bien fait des avances... Mais je crois que c’est plus par habitude que par désir… Il est tellement habitué à jouer de ses charmes et enchaîné les conquêtes qu’il le fait de façon inconsciente… J’aimerai juste qu’il ne le fasse pas devant Bonne-Maman ou elle ferait publier les bans dans la minute… » Elle hésita un bref instant tout en prenant une gorgée de sa boisson et en s’essuyant les lèvres avec une serviette en papier. Il y avait dans sa vie un secret, à part la façon dont son père était décédé (et que Masha aurait pu découvrir, de toute façon, si elle avait fait des recherches sur le dieu Internet), dont elle ne s’était jamais ouverte à personne si ce n’était son journal intime… Depuis des années maintenant elle nourrissait un tendre sentiment pour un homme un peu plus âgé qu’elle….Elle avait honte…Parce qu’il s’agissait surtout d’une véritable obsession… Enfin peu importe. Elle décida de ne pas en parler.

« Mais…Ça ne t’a jamais tenté ? Pas même un instant ? Je veux dire de fonder ton propre foyer ? Attention, je ne vais me mettre à parler comme ta mère ou la mienne hein ? Juste que… Bah je me demande… même moi parfois l’idée m’effleure… souvent après une bonne dizaine de verres bien remplis… Un enfant…Un petit bout de toi… Pas forcément de garder le père parce que bon…la plupart des mecs une fois que le gâteau est au four ils servent plus à grand-chose… » Elle se tapa le front de sa main droite. « Bordel… Voilà que je me met à parler comme la tante Zélie… La honte de la famille… On la tient à l’écart, rends-toi compte ! Moi perso je l’adore et je la vois souvent mais imagine : elle a 82 ans, jamais mariée et elle a fait un bébé toute seule ! Elle me fait trop rire je te jure. « Tu vois ma petite Caraïbe, quand j’ai eu 20 ans je me suis faite engrosser, hors mariage. Je ne me souviens même plus à quoi il ressemblait…Un pénis…la pire expérience de toute ma vie mais il fallait en passer par-là pour avoir un enfant… Tu vois les hommes une fois qu’ils ont fait don de leur semence ils servent plus à rien ! Ils se posent en chef, exigent, encombrent, se saoulent et font du bruit et des saletés… Non merci. Si tu veux un enfant, fais comme moi ! » Tu vois la tata Zélie c’est un personnage. Ma grand-mère fait une jaunisse si on ose parler d’elle parce qu’en plus… elle est lesbienne. Elle a eu un fils qu’elle a élevé avec ses divers maîtresses…Le mouton noir j’te dis ! » Ah. L’alcool commençait à faire son effet. Elle blablatait et blablatait en souriant. Ou alors peut-être que, petite maline rusée, ne cherchait-elle qu’à noyer Masha sous un torrent de paroles pour faire oublier très vite le sujet « Samuel Eden ». Allez savoir...

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Friendship never dies

Caraïbe et Masha

L'idée de voir nos mères respectives ensemble en train de nous trouver un mari était à la fois terriblement drôle et vraiment terrifiante. Vraiment parce que s'il y avait bien une chose que je souhaitais par-dessus tout, c'était d'éviter au maximum qu'elle se mêle de ma vie, j'avais déjà suffisamment de mal comme ça. Et puis au vu de l'échec de ma dernière relation, je ne voulais pas remettre ça pour le moment. Mais en parler avec Caraibe avait quelque chose d'amusant, étant donné que nous nous comprenions sur ce point. On pouvait ainsi tourner la situation au ridicule, bien que je me doute qu'on ferait certainement moins les malignes si un jour cette idée leur passait par la tête ! Espérons donc que non et que ça restera au stade de blague entre nous et rien de plus. Sinon, bonjour le cauchemar. Mais on délaisse ce sujet pour parler de quelque chose qui a mes yeux était tout de suite plus réjouissant. Je l'invitais à passer une soirée de noël amusante et complètement différente de ce qu'on pourrait avoir si on reste dans nos familles respectives. Quoi que je restais un peu en famille du coup, vu que c'était mon cousin. Elle semblait un peu réticente, bien qu'elle n'y oppose pas une grande résistance et elle essaye de trouver des excuses qui me font sourire et lever les yeux au ciel en même temps. " Cesses donc de te trouver des excuses, je ne veux pas les entendre ! Je passerais te chercher vers 19h30 20h. Et s'il faut que je t'y traîne, je le ferais." Puis je pouffe de rire à l'idée que des photos compromettantes soient prises et je hausse les épaules comme si ce n'était pas grave. Dans la vie de tous les jours, je suis juste une libraire comme tant d'autres, doublée d'une deicide impliquée et je ne fais rien d'autre de mon temps. Je vois des amis de temps en temps, je voyage pas mal, je vois ma famille et c'est tout. Je suis aussi cette fille d'une bonne famille anglaise qui n'est toujours pas mariée. Mais je savais aussi m'amuser, être quelqu'un d'autre que celle que j'étais en temps normal. Il m'arrivait parfois de ne plus vraiment savoir qui j'étais et c'était troublant. Je reprends avec un sourire amusé et le regard posé sur le serveur. " Je ne crois pas que Louis autorisera les paparazzis à cette soirée, donc tu n'as rien à craindre, c'est promis." De toute façon, j'avais gagné la partie, on le savait toutes les deux. Puis j'eus un signe négatif de la tête, non, il n'a jamais été question de mariage entre Louis et moi, dans un sens tant mieux. Après, on n'était pas non plus cousin germain, mais c'est bien connu de toutes façons que ma famille et la sienne faisaient des alliances et des mariages entre elles depuis des siècles. Toutes les grandes lignées sont cousines de toute manière. J'écoute son histoire à propos de deux de ses oncles et hoche de nouveau la tête. " Les Tessier et les Lancaster ont fait plusieurs alliances par le passé. Et ce n'est pas non plus mon cousin germain, mais il est celui avec lequel je m'entends le mieux. En soit, toutes les grandes lignées ont un lien les unes avec les autres tu sais. Je crois que si un jour je devais épousé un cousin tellement éloigné qu'on aurait pas grand-chose en commun, j'accepterais. Enfin la question ne se pose pas de toute façon." Et j'espère que je pourrais quand même choisir la personne avec qui je finirais ma vie, même si de ce côté, c'est actuellement le désert. Il faut dire que je ne me laisse peu de temps pour ça. Et on en vient à parler de Samuel Eden et sa réaction quand elle apprend le tour qu'il a failli me jouer me fit soupirer. J'ai eu peur, vraiment, parce qu'il n'aurait pas hésité. " Ta grand-mère a l'air d'être un sacré personnage aussi..." Éviter des ennuis aux puissants en faisant quelques magouilles, ça lui ressemblait bien en effet. Après, on ne pouvait pas nier qu'il avait du charme et qu'il savait être plus intéressant qu'il ne le montrât, mais mon instinct me hurlait de ne pas me laisser avoir par son jeu. Je soupire et fronce légèrement les sourcils quand elle me confirme qu'il lui a fait des avances. Et ça me contrarie parce que Caraibe est l'une de mes amies les plus proches et que je ne voudrais pas qu'elle souffre à cause d'un homme comme lui. " Ouais, je confirme, c'est un charmeur dans l'âme... Mais fais attention d'accord ? Je ne le sens vraiment pas ce type, tu vaux mieux que ça, alors ne te laisse pas avoir par lui, d'accord ?" Après, elle était libre de faire ce qu'elle voulait, mais il était de mon devoir en tant qu'amie de lui dire de faire attention. Je reprends une tranche de charcuterie et une gorgée de vin avec laquelle je manque de m'étrangler quand elle reprend la parole. Pas que l'idée ne me sois jamais venue à l'esprit, bien au contraire. Je repose mon verre et garde le silence pendant qu'elle expliquait la vie de sa tante Zélie qui était mise à l'écart pour avoir eu un enfant hors mariage - ce qui dans notre milieu social était pire que tout ou presque - et qu'en plus, elle n'était pas attirée par les hommes, mais bien par la gente féminine. " J'y pense oui, en vérité, j'aimerais beaucoup avoir un enfant, un foyer et une famille, fonder ma propre famille avec un homme que j'aurais choisi. Mais c'est plus compliqué en réalité il faut croire..." Je joue avec mon verre distraitement avant de soupirer légèrement et reprendre une tranche de saucisson aux noix. " Ta tante force l'admiration en vérité ! Dans ma famille, c'est moi le mouton noir . Rends-toi compte, j'ai trente-cinq ans et je ne suis toujours pas mariée ni mère de famille... Je crois même que ma mère se demande si je n'ai pas une attirance pour les filles par moments... Quoi qu'il en soit..." Je repose les yeux sur elle et l'observe quelques secondes avec un sourire amusé sur les lèvres. " Je ne pense vraiment pas que Samuel Eden ferait un bon géniteur, imagine, tu as un fils qui est exactement comme lui ? Tu serais folle... Oublie cette idée." Parce que je n'étais pas sotte, ce n'était pas si anodin qu'on parle de l'avocat et qu'ensuite, on parle d'enfant. Non, elle méritait clairement, mieux que cet avocat arrogant et bien trop sûr de lui. Même s'il était loin d'être dénué de charme, sa personnalité gâchait un peu tout le reste.

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Les joues de Caraïbe se tintèrent d’une magnifique couleur rouge vive alors qu’elle manqua de s’étrangler avec sa boisson qu’elle faillit recracher à la figure de Masha. Prise d’une violente quinté de toux elle se tapa la poitrine et dû lutter plusieurs secondes pour pouvoir reprendre une bouffée d’oxygène. « Mais t’es complètement malade ma parole ! » s’exclama-t-elle finalement, avant de tousser à nouveau. « Je… Moi…Samuel Eden…Mais… mais enfin ! Tu…Moi… mais…TU ME VOIS EN TRAIN DE BAISER AVEC LUI ?! » S’écria-t-elle sans s’en apercevoir immédiatement. Ce fut le silence de mort qui suivit ses mots qui lui fit comprendre qu’elle avait, une fois n’est pas coutume, commis un impair. Elle rougit encore une fois et baissa la tête vers la table pour prendre un nouveau tapas. Elle jeta un coup d’œil à la foule présente qui, après l’avoir dévisagée, finit par se détourner d’elle pour reprendre le cours de leur conversation.
Caraïbe fusillait Masha du regard. Comment pouvait-elle ne serait-ce qu’un quart de seconde s’imaginer qu’ELLE, Caraïbe de Rochebrune Pernía pourrait envisager, non seulement d’avoir des rapports intimes avec cet homme qu’elle honni, mais en plus, mettre sur Terre SON REJETON ?! Mais elle délirait complet la pauvre fille. Elle releva un sourcil en la regardant d’un air furieux. « Dis donc toi… Si tu mêles les compliments aux avertissements à son propos ce ne serait pas parce que tu en pinces secrètement pour lui ? Et que tu cherches à éloigner les potentielles rivales ? » Bien évidemment elle avait dit ceci sur le ton de la plaisanterie mais au fin fond d’elle-même, et c’était bien enfoui en profondeur et elle n’en était même pas consciente, la réponse l’intéressait et elle espérait que son amie n’avait pas de vu sur ce misérable avocat de malheur. « Non mais sans déconner…ce mec c’est le diable ! » Marmonna-t-elle entre ses dents tout en jouant avec son verre. « Si je devais avoir l’enfant de quelqu’un… » Elle laissa sa phrase en suspend avant de reprendre « …ce ne serait sûrement pas avec lui ! » Un certain policier venait de lui travers l’esprit… Mais de lui non plus elle n’avait pas, par pudeur, parlé à Masha. Avoir un enfant de Lui ça aurait pu être…tentant. Elle eut un frémissement qu’elle noya dans ce qu’il restait de sa sangria. Ce que ça pouvait être compliqué que d’être elle parfois… Elle ne voulait pas se l’avouer mais elle était attirée par un homme qu’elle exécrait tout en étant amoureuse d’un mec qu’elle ne voyait plus depuis longtemps et qui l’obsédait quand même. Qui disait, déjà, que la vie était un long fleuve tranquille ?
Alors qu’elles n’avaient rien demandé le serveur revint avec une nouvelle sangria qu’il déposa devant Caraïbe, et un nouveau verre aussi pour Masha. Sous son verre notre jeune franco-catalane trouva une serviette pliée. Intriguée, fronçant les sourcils, elle la déplia, écarquilla les yeux, rougie, et tendit ladite serviette à Masha en se retenant de rire.
« Votre rire joyeux et non-affecté est une ode à la joie. Je donnerai tout pour en être la source et l’unique auditeur. » S’ensuivait un numéro de téléphone. Caraïbe, elle, pouffait tout en se cachait la bouche d’une main.

« halloween »

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Caraïbe et Masha

Elle semble s'offusquer de l'idée que j'avais avancée. Elle manqua presque de s'étouffer ou de cracher sa sangria par le nez et clame son désaccord. Ce qui... Jeta un léger froid dans la salle et les gens se retournaient vers nous, mais cela me fit sourire. La situation était sous contrôle et on était bien loin de s'engueuler. Au contraire en fait, mais j'espérais sincèrement que cette idée ne lui a jamais traversé l'esprit, quand bien même Samuel Eden était un homme séduisant, mais il faut appeler un chat un chat et malgré tout il ne m'inspirait pas confiance. " Si je pouvais éviter de l'imaginer ça m'irait aussi bien très franchement..." Non ce n'était pas du tout dans mes habitudes d'imaginer mes amies en train de passer du bon temps au lit. Je soupire et reprends. " En soit que tu couche avec, c'est ton problème, mais ne t'attends pas à avoir l'exclusivité." Parce qu'un homme comme lui avait l'habitude d'avoir ce qu'il voulait et il ne se gênerait certainement pas pour continuer de la sorte et je ne voulais pas qu'elle en souffre au final. Puis j'eus un éclat de rire et la regarde en secouant la tête. " Absolument pas, ce n'est clairement pas mon genre d'homme. Je te mets seulement en garde parce que je suis ton amie, mais après tu es une grande fille Caraibe, tu es libre de faire ce que tu veux !" Je ne savais pas quel était mon type d'homme concrètement mais ça n'avait pas d'importance, de toute façon la plupart du temps, j'étais obligé de mentir sur mes réelles activités et ça finissait par nuire à toute relation stable et saine, alors je faisais l'impasse sur les hommes et toute relation sentimentale. C'était bien mieux ainsi, plus simple. Même si parfois c'était assez dur et que les années passaient à une vitesse folle. J'eus un léger rictus quand elle avança que c'était le Diable. Parfois, on pouvait se poser la question en effet. Peut-être que je devrais me poser la question en fait, parce que s'il était réellement un dieu ou une quelconque entité Non pas Samuel Eden ! C'était juste un type un peu plus arrogant que la moyenne et incroyablement chanceux qui plus est... Peut-être pas autant que ça, je ne sais pas. C'est un peu embrouillé dans ma tête et je décide de ne pas y penser pour le moment afin de profiter de l'instant avec elle. Même si visiblement elle m'en veut d'avoir suggéré qu'elle pourrait avoir un enfant de lui. Ce qui est étonnant c'est qu'il n'en est pas, vu le nombre de femmes à qui il fait du charme. " Qui tu veux mais pas lui par pitié ! Remarque je suis sûr que ça sera un beau petit garçon ou à contrario une splendide petite fille... J'espère être la marraine si c'est le cas." Et alors qu'on n'avait rien demandé, le serveur nous amena une autre tournée. Je reste surprise mais visiblement ce n'était pas fini. La jeune femme déplia une serviette et en lut le contenu et elle passa de la surprise aux joues rouge comme des pivoines, avant de me tendre la serviette en se retenant de rire. Et lorsque je pose les yeux sur les quelques lignes je me pince les lèvres et me mord l'intérieur des joues pour ne pas me mettre à rire moi aussi. " Je..." Je commence à pouffer de rire et vois le numéro de téléphone juste en dessous et ça finit de m'achever. Je sens mes épaules trembler mais je fais un effort pour ne pas avoir à rire trop fort. Il ne faudrait pas froisser cet inconnu qui semble être tombé sous le charme de mon amie. Mais c'était trop pour nous. N'importe qui aurait pu trouver ça romantique sans doute, mais nous, ça nous faisait rire, mais il faut dire qu'on ne s'y attendait pas du tout en réalité. " Je... Tu les attires ma parole..." J'en pleurais presque de rire, mais au moins ça faisait travailler les abdos cette histoire, pas que j'en avais spécialement besoin non plus, mais une bonne crise de fou rire, ça fait toujours du bien. " Je ne sais pas qui peut être cet admirateur secret, mais il ne faudrait pas lui laisser de faux-espoirs." Je relève brièvement les yeux sur la salle et eus un léger rire, parce que c'était quand même dur de se contrôler. " Je suis presque certaine que c'est le serveur." Pourquoi pas ?

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« Non mais t’as fini oui, Masha ? Déjà de ne serait-ce que supposer que je puisse penser à vouloir coucher avec lui ? C’est aberrant ! Mais que tu me penses assez cruche pour 1) vouloir une quelconque exclusivité avec lui et 2) avoir un enfant de lui ?! Mais t’as trop bu ma parole, je vais te commander une eau gazeuse ouais ! » Samuel Eden en mari rangé et père de famille modèle…Non, décidemment l’image était risible. On serait venir dire à Caraïbe que Samuel avait payé ses études d’avocat en jouant les escorts là OUI elle y aurait cru, là OUI cela aurait été crédible mais le reste… Non… Oh, parfois, la nuit, son inconscient lui faisait rêver à une belle histoire d’amour, un mariage, un petit mari qui l’attendrait le soir à la maison avec le repas de prêt, qui la prendrait dans ses bras pour la déposer sur le lit et lui faire tendrement l’amour mais au réveil elle revenait à la réalité. Elle était parfaitement consciente qu’une histoire d’amour serait incompatible avec elle. Sa psy avait beau lui avoir dit que ce n’était pas le cas, Caraïbe, elle, avait parfaitement conscience que si elle se laissait aller à avoir des sentiments amoureux (Euh Caraïbe ? C’est un peu le cas le truc c’est que l’objet de ton désir n’est pas vraiment présent dans ta vie…) elle vivrait un véritable enfer et lui avec. (Curieusement elle ne s’imaginait jamais tombant amoureuse d’une femme…Allez savoir pourquoi !) Elle aurait été obsédée, jalouse, intrusive, curieuse, indiscrète, envahissante…Non. Une très mauvaise idée, même si tout cela, son hypersensibilité émotionnelle et sa peur de l’engagement (car oui elle avait peur de s’engager, en plus !) elle n’en avait jamais vraiment parlé à Masha. Elle s’était contentée de lui dire qu’elle aimait sa liberté et se contenter de relations épanouies e épanouissantes. (Hé oui messieurs les femmes peuvent coucher avec le nombre de partenaires qu’elles veulent, quand elles veulent, comme elles veulent et elles vous emmerdent profond ! Leur corps est à elles et pas à vous !)

Quand Masha lui déclara que si elle avait un enfant de Samuel alors elle espérait être la marraine… Mais… Caraïbe la regarda avec une tête ressemblant assez à un smiley mécontent. « Arrête, Masha, arrête. T’es pas drôle. Si Samuel Eden se reproduit un jour le marmot naîtra avec des cornes et une queue fourchue… »

Le serveur ne la lâchait pas du regard, ce qui la mettait mal à l’aise et commençait passablement à l’énerver. Son sang espagnol commençait à bouillir en elle et elle était à deux doigts de l’apostropher et de lui demander s’il voulait une photo. Ce qu’elle marmonna à Masha et rajouta « Je vais m’abstenir parce que chiche il dit oui… Je crois que t’as raison oui, et que c’est lui… Si on m’avait dit un jour que mon rire m’aurait valu un admirateur pas si secret ça et qui paye sa tournée…J’y aurais pas cru… » Dès qu’elle levait le regard elle interceptait le sien et baissant aussitôt les yeux qu’elle finit par cacher avec sa main tout en sentait ses joues devenir rouges. « Non mais franchement il va arrêter de me regarder comme ça, lui ? Non franchement ça m’énerve je vais finir par lui balancer mon verre à la tronche, je te jure… »

Respire Caraïbe, respire… Quand elle se sentit un peu plus calme elle rebaissa sa main, pris une gorgée et un tapas et regarda Masha droit dans les yeux. « Mais t’as jamais été amoureuse de personne ? Jamais, jamais ? T’as jamais ressenti les papillons dans le ventre, la respiration délicieusement douloureuse, le cœur qui s’accélère à son contact, rien qu’en le regardant ? Tu t’es jamais sentie enivrée d’une odeur ? Les pensées exclusivement tournées vers lui ? » Et, soudainement, Caraïbe fronça les sourcils et redevenir sérieuse. « Tu aimes les hommes au moins ? Tu ne me caches pas une orientation sexuelle féminine ? Pas à moi quand même ? Alors que je t’ai raconté certaines de mes aventures saphiques ? » Sans pour autant rentrer dans les détails bande de petits pervers. Mais elle n’avait jamais dissimulé à son amie sa bisexualité assumée. (À sa bonne-maman si, simplement pour avoir la paix, mais pas à son amie ! ) « Tu peux me le dire si c’est le cas, tu le sais, pas vrai ? Je ne te jugerai jamais pour ça, tu le sais bien. Pour d’autres choses, oui, mais pas pour ça ! » ajouta-t-elle avec un petit rire.

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Caraïbe et Masha

Je souris légèrement à sa remarque, mais même si je ne dis rien dans l'instant, le regard amusé que je pose sur elle et cet air taquin sur mon visage parlait pour moi. Oh je savais bien qu'elle ne serait pas assez bête pour penser qu'elle serait la seule, mais je priais surtout pour que si jamais ça arrive, il n'y ait pas de retomber ensuite. Mais je secoue légèrement la tête avant de reprendre. " J'ai fini oui, mais c'est si drôle de te voir dans un tel état que je serais tentée de recommencer plus tard..." Cela dit, même si c'était une grande fille, c'était aussi mon amie et je me devais de la mettre un peu en garde, après elle était libre de coucher avec qui elle voulait, ce n'était plus mon problème. Mais les imaginer ensemble ? Non c'était clairement au-dessus de mes forces actuellement, voire même au-dessus de mes forces tout court. Mais tant qu'elle continuait à être épanouie comme elle semblait l'être sur le moment, je ne pouvais pas en demander plus. Je l'admirais sans doute un peu pour ça aussi - sans le lui dire évidemment- parce que je me savais parfaitement incapable de coucher avec des inconnus ou juste des hommes rencontrés quelques heures plus tôt. Pas que j'étais coincée, mais de toute façon, je n'avais tout simplement pas le temps pour avoir une aventure quelle qu'elle soit. Ou même une relation suivie. J'avais déjà dû mentir à mon ex, je n'avais pas envie de recommencer à nouveau l'expérience. Reprenant une gorgée de mon vin, tout en ajoutant que si d'aventure il devait y avoir un enfant, je voulais être la marraine. Sa réaction me fit légèrement pouffer de rire et je me retiens de cracher le vin que j'avais en bouche sur la table. " C'est bon j'arrêtes, fais pas cette tête. Cela dit tu ne dois pas avoir tord sur ce point. Mais si Samuel Eden se conduit comme un parfait connard, je pense qu'il y a pire sur terre, donc soyons rassurées sur le fait qu'il y a peu de chance pourque je sois la marraine d'un petit diable." Mais la suite ne nous aida pas franchement à rester sérieuses. Je regarde la jeune femme et le serveur par la suite qui ne la lâcha pas du regard. Au moins, l'approche était quelque peu audacieuse, on ne pouvait pas le lui reprocher. Mais il était tombé sur un os avec Caraïbe, tout simplement. Mais je pouvais comprendre aussi que ça la mettait mal à l'aise que ce soit aussi insistant. " Ouais non n'y fais pas attention, même si ça va être particulièrement compliqué. Tu veux qu'on change de place ?" Mais lorsqu'elle reprend la parole, elle semble plus calme et plus sérieuse et sa question, je ne m'y attendais pas vraiment pour tout dire. Et j'eus un léger sourire, soupirant légèrement dans un premier temps. Si j'ai été amoureuse ? Oui, comme tout le monde au moins une fois. " Je l'ai été une fois, mais ça ne c'est pas très bien fini." Mais je ne pouvais pas lui en parler, tout simplement parce que les mensonges que j'avais sortis à mon ex étaient applicables avec elle. Je ne pouvais pas lui parler des Deicides, de cette quête et cette guerre contre les dieux. J'eus un sourire un peu triste sur les lèvres, certes, ma mère n'avait pas vraiment apprécié cette relation parce qu'il n'était pas de famille noble, mais je l'avais réellement aimé. Je me demandais ce qu'il devenait d'ailleurs, mais je sors bien vite de mes pensées quand j'entends sa seconde question. " Quoi ? Non, non, enfin je ne crois pas.." Bon il y avait bien eu un baiser échangé avec Web qui m'avait perturbée, mais à part ça, jamais et je n'ai jamais été spécialement été attirée par une femme, même si j'en trouvais certaines vraiment très belles. Mais j'eus un sourire en coin alors qu'elle me rappelle qu'elle m'avait raconté certaines de ses aventures. C'est vrai qu'elle ne m'avait jamais caché ce fait. " Je sais, je sais, enfin, il y a bien eu quelque chose l'autre jour..." Je reprends une gorgée de vin et une tranche de saucisson avant de reprendre. " Une femme m'a embrassée l'autre jour à la librairie et j'ai trouvé ça... Agréable ? Cela dit, ça ne change rien, mais ça m'a perturbée. Dans le bon sens hein ! Je crois." Je me perds un peu dans mes pensées pour le coup et mes émotions aussi. " Et toi ? Tu as déjà été amoureuse ?" On rêvait toute d'un mariage parfait, d'un mari aimant et dévoué quand on est petite, mais la réalité est souvent bien différente.

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Caraïbe haussa un sourcil en regardant Masha. « Pire ? PIRE ? Que Samuel Eden ? À part le diable en personne je ne vois pas vraiment quel mec pourrait être pire que lui… » Affirmait-elle, convaincue comme elle l’était à l’époque de le détester plus que quiconque au monde, à part de bien entendu le fils de péripatéticienne qui avait abattu son père. « Nan c’est bon… Ce «capullo » finira bien par regarder ailleurs quand il s’apercevra que je ne suis pas intéressée par lui…La bonne blague… Non mais t’as vu comme il a l’air JEUNE ? Franchement, il doit avoir quoi ? 18 ans ? 19 ans à tout casser ? Tu lui appuies sur le bout du nez il y a du lait qui en sort…Et il drague une trentenaire ? Mais… » Et elle éclata à nouveau de rire, essayant cette fois, tant bien que mal, de ne pas être aussi scandaleuse que la fois précédente.

Elle regarda son amie pensivement. Elle avait du mal, à vrai dire et aussi étrange que cela puisse paraître, à l’imaginer sous l’emprise de la passion amoureuse. Et pourquoi pas ? Après tout Masha était gentille, rigolote et agréable à regarder n’importe quelle personne se gagnant son cœur serait heureuse avec elle. Caraïbe s’étrangla, manqua de recracher la gorgée qu’elle était en train de boire, toussa longuement et quand elle put enfin reprendre son souffle elle avait les larmes aux yeux. « Tu…Quoi ?! » S’exclama-t-elle tout en se tapant sur la poitrine. « Non mais attends on s’en fout que je sois amoureuse là… Va me falloir les détails ! C’était qui ? Comment elle t’a embrassée ? Pourquoi ? Comment tu l’as connue ? Tu la fréquentes ? Vous allez vous revoir ? T’as ressenti quoi au juste ? » Elle la regarda d’un air…légèrement goguenard. « Ben tiens que c’est agréable le baiser d’une femme…J’aurais déjà pu te le prouver depuis belle lurette, hein ? » Plaisanta-t-elle avec un clin d’œil. Oui, Masha était une femme encore jeune, belle et désirable, mais Caraïbe ne nourrissait pas ce genre de pulsions envers elle. C’était son AMIE ! Alors peut-être qu’avant elle ne noue des liens affectifs elle aurait pu la draguer parce qu’elle ne se refusait rien (hey l’avantage d’être libre hein ?) mais à partir du moment où c’était devenue son amie ? Oh non ! Ça aurait limite été comme embrasser (voir plus) sa sœur…yerk ! « ¡Vamos ! J’attends les détails de cette histoire ! »

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Caraïbe et Masha

J'eus un léger rire amusé à ses dires, c'est vrai que faire pire que Samuel Eden, il fallait avoir un sacré niveau ou être le Diable en personne. Ce qui n'avait franchement rien de rassurant. La seule chose qu'on pourrait lui accorder c'est qu'il était agréable à regarder. Pour le reste... Enfin, je n'étais en rien objective et je le savais parfaitement, mais on ne me demandait pas de l'être là tout de suite. Puis on parle de ce jeune soupirant qui semblait s'intéresser à mon amie et cela nous fit bien rire. Oh ! Caraïbe était une jolie femme, pas de doute là-dessus, mais elle avait raison il était quand même un peu jeune. " On peut toujours essayer pour voir, mais je crois qu'il va finir par se rendre compte que c'est pas la peine, en effet." Après, on ne pouvait pas non plus lui en vouloir d'essayer, mais malheureusement pour lui, il s'est heurté à un mur. Bon il n'était pas trop moche, mais définitivement trop jeune. Mais visiblement parlée de ma vie amoureuse ou du moins de l'absence de vie amoureuse semblait un peu plus l'intéresser. Je n'ai jamais vraiment cherché à me poser avec quelqu'un, certes, j'aimerais bien pouvoir fonder une famille, avoir des enfants, vivre une vie tranquille et heureuse, mais ce n'est pas franchement le chemin que j'ai emprunté il y a des années. A moins que ce soit comme ça que ça devait être depuis le départ. Toujours est-il qu'elle s'étrangle à moitié et je mets quelques secondes à réaliser que c'est à cause de ce que je venais de lui dire. Je crois ? Je ne sais pas trop. " Nan mais moi ça m'intéresse !" Mais vu qu'elle ne semblait pas franchement encline à en parler, je reprends une gorgée de mon verre écoutant ses questions sans y répondre franchement dans un premier temps. Je reste silencieuse et le regard un peu absent. C'est vrai que ce baiser avait été agréable, mais surprenant. Je n'avais jamais eu de telles pensées ni même jamais envisagé la chose avec une femme, mais au final... Pourquoi pas ? Je sors de mes pensées quand elle ajoute qu'elle aurait dû me le prouver depuis longtemps. Et j'eus un sourire un peu amusé sur les lèvres en secouant légèrement la tête. Il ne m'était jamais venu à l'idée d'embrasser Caraibe. Mais j'avais déjà dormi dans le même lit qu'une femme. Cela nous était arrivé avec Celeste après une soirée trop arrosée, mais il n'y avait jamais eu plus que le fait de dormir ensemble. " Je... Eh bien..." Je bois une autre gorgée de vin, me racle la gorge et me lance. " C'était une cliente, Lisbeth, c'était la première fois que je la voyais, mais elle était incroyablement belle. Et c'est elle qui a commencé et... C'était agréable et amusant, je crois ? Je ne sais pas..." J'avais du mal à mettre des mots sur ce que j'avais ressentie à ce moment précis. " Et le baiser était juste... Un simple baiser, ses lèvres sur les miennes, pas plus !" Pourtant je souris légèrement, fixant mon verre de vin quelques secondes, alors que je reprenais. " Je ne sais pas si on va se revoir, fin c'est une cliente, elle m'a laissé son numéro, mais je n'ose pas. Je ne sais pas, je crois que je ne saurais pas quoi dire ou faire... Déjà avec un homme, je suis assez timide, alors une femme... ?" Parce que même si je suis généralement sûre de moi, je le suis bien moins quand il s'agit de faire en sorte qu'une relation soit plus sérieuse. On ne dirait pas, mais c'est comme ça, c'est sans doute parce que je ne sais pas dire clairement ce que je ressens, mais c'est comme ça. Je soupire légèrement en regardant mon amie. " Tu crois que je devrais ?" Demander à une amie, une valeur sûre !

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Elle le savait que son amour pour ce policier était sans espoir et même qu’il n’était pas logique, mais est-ce que les élans du cœur connaissent la logique ou la cohérence ? Rien ne nourrissait ce sentiment et pourtant il était bel et bien présent et ce même alors que son cerveau lui disait qu’elle devait l’oublier et que son obsession n’avait rien de sain. « On en reparlera… Mais je vais pas te lâcher ma jolie. Je veux TOUT savoir ! » Pressa-t-elle son amie en se penchant sur la table. La bibliothécaire regarda Masha avec un sourire amusé tandis qu’elle l’écoutait lui raconter sa petite « aventure » avec sa cliente inconnue du prénom de Lizbeth. « Mais…Enfin ! Si tu as aimé rappelle-la ! Au pire ça te fera une expérience de plus si vous passez le cap et tu sauras clairement si le saphisme te branche ou pas. Au mieux tu connaîtras une nouvelle forme de plaisir et au mieux du mieux le top du top ma pote tu vivras peut-être une jolie histoire d’amour qui sait ? Oui, je sais, je sais, je m’emballe peut-être un peu beaucoup sur la fin mais on sait jamais ! Après tout t’as des couples qui tombent amoureux dès le premier regard et l’amour dure toujours ! » Ce disant elle eut une pensée pour ses parents qui, à quelques détails près, avaient connu une histoire d’amour de ce genre. « Mais oui ! Vas-y ! Fixe-lui un rencard ! Bon. C’est peut-être une tordue comme on peut voir dans « Esprits criminels » alors voyez-vous d’abord dans un lieu public genre restaurant ou bar… Ou envoie-lui un texto je sais pas, mais ouais ! Essaye ! »

Elle s’était carrément excitée mais encore plus que si ça avait été elle qui avait été draguée et embrassée par une belle inconnue. « Masha ne commence pas à te cacher derrière de faux arguments pour ne PAS introduire un peu d’excitation dans ta vie. Il faut pas te focaliser sur un faux problème : ne pas savoir quoi lui dire ? Mais Masha, parle-lui comme à une amie ! Comme à moi…Enfin non… Un peu moins qu’à moi quand même ! » Dit-elle en fronçant les sourcils. « Si tu me remplaces par elle je ferais de ta vie un enfer ! » Menaça-t-elle avant d’éclater de rire.

Elle recommença à manger, terminant son assiette avant de boire la dernière gorgée de boisson dans son verre. « Il s’appelle Charles Niemans, il est plus âgé que moi, il est policier et… je craque pour lui depuis des années en fait… J’aime pas tellement en parler parce que je suis consciente que c’est stupide, que ça ne mènera jamais à rien mais voilà…Quand je m’imagine posée avec un homme, c’est con hein ?, je n’imagine que lui. Enfin bref. Dans mon cas l’amour c’est une erreur monumentale ! » Caraïbe, sous le coup d’une impulsion, se pencha au-dessus de la table pour voler le téléphone portable de Masha. « Voyons voir… Ah la voilà ! Salut Lizbeth, c’est Masha. Ça te dirait qu’on se voit un de ces jours pour manger un morceau ensemble ? Ton baiser m’a beaucoup troublée. Me faire embrasser par une femme était nouveau pour moi. Je ne promets rien mais on peut dîner ensemble pour voir… Tu en penses quoi ? Bises, Masha. » Elle regarda Masha avec un sourire taquin. « J’envoie, ou pas ? » Le doigt au-dessus du bouton « envoyer », un peu trop près, risquant un accident si le doigt venait à déraper…

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Caraïbe et Masha

Je venais à peine de lui confié ce qui m'était arrivé qu'elle s'excite et j'eus un léger haussement de sourcils, surprise qu'elle soit... Contente à ce point pour moi ? Il est vrai que ce genre de chose ne m'arrivait que rarement et que je n'avais pas trop le temps ni même l'envie de succomber aux plaisirs de la chaire. Mais ce baiser, de la part de cette femme, je ne sais pas, ça ne m'avait pas déplu, bien au contraire, mais la question se posait maintenant, la rappeler ou pas. " Ne mets pas la charrue avant les boeufs Cara... Mais peut-être que..." Elle n'avait pas tort, même si je n'y pense pas, avoir quelqu'un à mes côtés me manquait. Avoir un partenaire, une épaule sur laquelle je pouvais m'appuyer si ça devenait trop dur. Je songe à mon ex et j'espère qu'il est heureux aujourd'hui, parce que malgré tout l'amour que je lui avais porté, je n'avais pas été capable de lui dire qui j'étais et ce que je faisais. " Peut-être qu'un peu de nouveauté me fera du bien, après tout, il ne faut pas mourir idiot et elle était vraiment très belle." J'eus un léger rire amusé quand elle reprit la parole et je repense à ce que j'avais ressenti quand je l'ai vue entrer dans la boutique. Il y avait eu quelque chose en elle qui m'avait attiré, sans que je ne sache exactement ce que c'était... Et si jusqu'à aujourd'hui j'étais presque certaine de n'aimer que les hommes, cela remettait tout en question. Parce que ce baiser m'avait troublé, plus qu'il ne l'aurait dû. J'eus une légère grimace quand elle me reprit et je laisse mon regard se poser quelques secondes vers l'extérieur, l'écoutant que d'une oreille, essayant de savoir ce que je voulais réellement. Est-ce que je voulais la revoir ? Est-ce que je voulais goûter à une nouvelle forme de plaisir ? Peut-être. J'aimais découvrir de nouvelles choses, mais force ai de constater que je n'étais pas bien douée avec les hommes et que je n'avais aucune idée de comment m'y prendre avec une femme. Elle était bien belle l'assurance que je laissais voir en temps normal tiens... Je sors de mes pensées quand j'entends un nom qui ne m'est pas inconnu et j'eus un léger sourire aux lèvres. J'avais fait sa rencontre quelques jours plus tôt à la librairie et nous avions eu un échange des plus agréables autour de vieux bouquins. Plutôt bel homme, cultivé avec de bonnes manières de ce que j'avais pu en voir, je comprenais donc pourquoi mon amie nourrissait des sentiments pour lui. Je repose les yeux sur elle et reprends. " Rien n'est impossible tu sais... Parfois des choses complètement folles arrivent et ce n'est jamais sans raisons." Et ça ne se limitait pas à l'amour. J'avais vu des choses dont elle ne soupçonnait même pas l'existence. J'avais un savoir accumulé depuis des années qui ferait pâlir d'envie pas mal d'historiens et autres théolologues de tous les horizons. Alors si de telles choses existaient, rien n'était impossible en amour, n'est-ce pas ? C'était quelque peu utopiste sans doute, mais on avait tous besoins de croire en quelque chose, de croire que le grand amour nous attend forcément quelque part sur cette terre tout en priant pour qu'il ne soit pas à l'autre bout du monde. " Hé mais... !" Elle s'était jetée sur mon téléphone où je rêve ? J'eus un léger rictus et tend la main. " Caraibe de Rochebrune ! Rends-moi mon télé.... Attends qu'est-ce que tu fais ?" Je me fige légèrement et prends mon verre de vin que je vide d'une traite et le repose tout en hochant la tête. " Envoies-le, sinon je crois que je ne le ferais jamais." Je fais signe au serveur pour avoir un autre verre et repose mon regard sur l'extérieur. Un léger sourire se dessine tout de même sur mes lèvres, j'étais contente d'en avoir parlé avec elle, sinon cette situation m'aurait trotté dans la tête pendant un long moment. Maintenant, advienne que pourra, elle avait raison, au mieux, je faisais la découverte d'une nouvelle expérience et au pire... Il n'y avait pas de pire en fait. " Et toi avec ce policier, tu es en contact ou quelque chose comme ça ? Comment tu l'a rencontré ?" Je lui dirais peut-être ensuite que j'ai moi aussi fait sa connaissance.

copyright Bloody Storm

La légitime question de Masha rompit le sort de légèreté qui planait sur leur petite soirée entre filles. Le visage de Caraïbe se ferma soudainement, tel un livre dans un film d’horreur qui, brutalement, se referme sans que n’apparaisse aucune main pour l’y aider. C’est que notre bibliothécaire préférée n’avait jamais ouvert son cœur à son amie quant aux pires souvenirs de son existence. Et ce soir-là, avec de l’alcool lui réchauffant les veines et lui colorant les joues ainsi que l’estomac empli d’excellente nourriture, son esprit se vit troubler par le doute et l’envie de se confier sur quelque chose qu’elle taisait depuis tant d’années. Sans plus prononcer mot et sans plus non plus regarder Masha, Caraïbe, les yeux rivés sur le fond de son verre qu’elle venait de vider cul sec, réfléchissait. Ce n’était pas un secret honteux, juste quelque chose de douloureux qui restait en permanence dans un coin de sa tête même si consciemment elle n’y pensait peut-être tout le temps. Le manque de son père était présent à chaque instant de sa vie, la douleur de sa perte n’avait jamais déserté son cœur et rien ne pouvait le faire taire. Le silence de Caraïbe dura longtemps et elle resta tellement profondément plongée en elle-même que ce fut comme si le monde autour de leur table s’était effacé, le temps n’avait plus d’emprise sur elle et elle en vint à oublier où elle se trouvait.

« Mon père est mort abattu sous mes yeux. » finit-elle par déclarer brutalement sans pourtant relever le regard vers son ami. « C’était ma faute. J’ai entendu du bruit cette nuit-là, je crois que je venais d’éteindre après avoir longtemps veillé pour lire… Je ne sais plus… Je sais juste que je suis allée chercher mon père pour le prévenir. Il est descendu et je l’ai suivi alors qu’il m’avait ordonné de rester en haut. De réveiller ma mère et d’appeler la police… Je… Je le voyais encore avec le regard d’une petite-fille pour qui son père est l’homme le plus fort du monde, un héros contre qui personne ne peut rien… Selon les policiers le cambrioleur a paniqué et lui a tiré dessus par accident… Papa est mort sous mes yeux… » La voix de Caraïbe se brisa tandis que des larmes lui montaient aux yeux. Elle les chassa avec empressement, détestant pleurer devant qui que ce soit, comme un aveu de faiblesse. « Il avaient pris la fuite. Pendant des années le cas de mon père resta une affaire non-élucidée jusqu’à ce qu’Il apparaisse… Charles Niemans… Il a élucidé le crime et… et j’ai développé des sentiments pour lui… » Caraïbe haussa les épaules. Elle avait toujours le téléphone portable de Masha a portée de main. Le SMS était toujours non-envoyé. Ce n’était pas à elle de prendre ce genre de décision.

« On s’écrit de temps à autre…Enfin je lui écrit et il me répond avec beaucoup de gentillesse. » Elle eut un rire qui n’était teinté de joie sinon empli d’amère désillusion. Oh certes, elle l’aimait et souvent quand elle se donnait à d’autres hommes elle fermait les yeux pour imaginer qu’elle était entre ses draps et que c’était lui qu’elle accueillait entre ses cuisses mais elle était consciente que ce sentiment n’était qu’à sens-unique. Mais même à Masha elle ne pourrait avouer le côté obsessionnel de ses sentiments qui l’avait conduite à le suivre, le prendre en photos même… et à voir la femme qui, elle l’imaginait, partageait sa vie. Rien à voir avec elle, soit dit en passant. C’était une femme d’une grande beauté qui semblait plus équilibrée et sûre d’elle qu’elle ne le serait jamais. Une femme le méritant. Pas comme elle. Elle haussa les épaules. À nouveau. Et fit signe au serveur de lui apporter un nouveau verre. Elle fit glisser le téléphone de son amie entre elles sur la table.
« C’est ta vie, à toi de prendre ton destin en mains. Si tu veux la revoir, appuie sur le bouton. Sinon tu peux effacer le message. Ce n’est pas à moi d’agir pour toi… » Le charme était rompu et elle se sentait morose. Elle avait mis à nu son âme avec Masha comme rarement. Elle osa finalement croiser le regard de son amie, avec un petit sourire en coin, timide…

« halloween »

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Caraïbe et Masha

L'ambiance changea soudainement et j'eus le vif sentiment d'avoir posé la question qu'il ne fallait pas, la question bien trop personnelle, douloureuse sans doute si j'en croyais l'expression de son visage. Merde, j'avais été trop curieuse sur ce coup-là et toute la légèreté avait foutu le camp en quelques secondes. Je me mords l'intérieur de la joue, cherchant quelque chose à dire, mais rien ne me venait. J'adorais Caraibe, j'aimais être avec elle, mais il est vrai qu'il y a des sujets qu'on n'avait jamais pris le temps d'avoir et il a fallu que je mette les pieds dans le plat ce soir. Elle restait silencieuse et je commençais a être nerveuse, me demandant ce qu'elle allait bien pouvoir me répondre et si elle me disait ne pas vouloir en parler, je ne pourrais que la comprendre. Vu son air, je ne pouvais imaginer que le pire. Et lorsqu'elle reprit la parole, elle donna raison à cette pensée qui venait de me traverser. J'eus un léger soupire, mais compatissant sincèrement à sa peine, je savais ce que c'était de perdre un parent et ce n'était jamais facile, même si visiblement, les circonstances de la mort de son père n'étaient pas les mêmes. Et elle continue son récit et je fus prise d'un frisson, n'osant pas imaginé ce qu'elle avait pu subir en étant témoin de cette scène si horrible. Et je tends la main pour attraper la sienne et la serrai doucement, alors que sa voix se brise sous le coup de l'émotion. " Je suis désolée, je ne voulais pas... Je ne voulais pas réveiller de mauvais souvenirs..." Et elle savait que j'étais sincère à ce sujet. Puis elle avoua avoir développé des sentiments pour le policier qui avait résolu son affaire et j'eus un léger sourire sur les lèvres. Charles Niemans était un homme tout à fait charmant et il dégageait un certain charme et du charisme et je pouvais donc comprendre qu'il a fait un effet particulier sur la jeune femme qu'elle était alors. " Je suis soulager que l'affaire soit résolue, il n'y a rien de pire que l'ignorance quand ça concerne un proche." Je lâche la main de mon amie et bois une gorgée de vin avant de reprendre. " J'ai perdue mon père il y a cinq ans, de maladie. Ca été soudain et rapide et j'aurais tellement aimé qu'il soit fier de moi." J'aurais aimé qu'il puisse me voir devenir une Déicide, comme il l'aurait voulu, mais ça aurait été impossible de toute manière parce qu'il fallait qu'il meure pour que je le remplace. C'était comme ça, mais au-delà de ça, malgré l'enfance compliqué qu'il m'avait fait vivre, je l'aimais, parce que c'était mon père et qu'au fond de moi, je savais à l'époque qu'il faisait ça pour que je sois plus forte et de taille à affronter le monde qui était dangereux. " Je l'ai croisé ce policier, à la librairie. Nous avons eu une discussion intéressante autour de la littérature. C'est un homme charmant, je peux comprendre que tu sois tombée sous le charme." Mais il était bien plus qu'un policier pour elle, alors que pour moi, ce n'était qu'un client. Elle demande un nouveau verre et je termine le mien et en redemande un autre également. Je reprends mon téléphone quand elle me le tend et je regarde le message pendant plusieurs secondes avant de décider de l'envoyer. Après tout, comme elle l'avait dit un peu plus tôt, même s'il n'y avait pas de suite, je pourrais toujours passé un bon moment. Je me concentre de nouveau sur elle, posant l'appareil sur la table. " Je sais, mais tu as raison, si je ne tente pas, je ne saurais jamais. J'ai envoyé le message." Et elle lève enfin les yeux et je croise son regard. Toute la bonne humeur avait disparu, mais elle eut un sourire timide sur le coin des lèvres. " Je sais que ce n'es pas facile d'en parler, je te remercie de l'avoir fait. Cela restera entre nous, je te le promet." Et puis ça sert à ça aussi les amies, non ? D'être là pour écouter, pour épauler, consoler si besoin est.

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C’est avec un triste sourire que Caraïbe, après avoir libéré les siennes, attrapa les mains de Masha entre les siennes, les serrant avec douceur, les yeux brillants de larmes. La soirée avait pris une tournure à laquelle la jeune femme ne s’attendait pas mais elle n’en voulait pas à son amie.

-Tu ne peux pas réveiller ce qui ne dort jamais tu sais… Le souvenir de mon père m’accompagne à chaque minute de ma vie, la plaie n’a jamais cicatrisé et elle fait partie de moi. No te preocupes, Masha. Je suis soulagée de t’en avoir parlé. Tu es une de mes amitiés les plus durables, c’est bien que tu saches… Tu me comprends un peu mieux désormais…
Elle baissa le regard sur son verre, par l’enfer mais comment pouvait-il être déjà plus vide que la boite crânienne d’un footballeur ? C’est que ça aurait été le moment idéal, LÀ, pour boire de l’alcool et laisser le divin breuvage réchauffer son corps soudainement gelé jusqu’à la moelle des os…

-Je suis sincèrement désolée pour toi, Masha… À croire qu’une force mystérieuse, le Destin, a voulu que nous nous connaissions toi et moi qui avons des points communs comme la porte de nos pères, l’amour des livres, notre fuite perpétuelle devant le mariage…

Quand Masha lui déclara connaître Charles, Caraïbe la regarda les yeux ronds.

-Tu veux rire ? Tu…Tu…Tu le connais ? Wooh… Elle le regarda quelques secondes avant de rire doucement, quoi qu’avec encore une légère teinte de tristesse.

-Décidemment…le Destin ne fait pas les choses à moitié… Pour un peu tu vas finir par épouser mon frère… Tiens d’ailleurs ! Je pourrais te le présenter mon jumeau, si ça ne colle pas avec ta sirène… Louis, oui désolée, il porte le même prénom que ton cousin, est charmant lui aussi… Et non seulement il est beau gosse mais en plus il est d’une bonne famille et a un métier considéré comme prestigieux puisque chirurgien… Ta mère serait ENCHANTÉE ! Et il est encore célibataire… Il faut dire qu’il est très pris par son métier… Enfin ça c’est l’excuse mais je le connais le petit frère et il recherche le grand amour… Mais comment ai-je bien pu faire pour ne pas y penser avant ? Je suis sûre que vous vous entendriez à merveille lui et toi ! Et en plus mon petit Loulou parle ta langue maternelle ce dont j’ai toujours été incapable ! En vrai ce serait un super partit pour toi ! »

Et voilà que Caraïbe faisait comme sa mère et celle de Masha en jouant les entremetteuses… Elle pensait vraiment ce qu’elle disait et au fond d’elle-même se disait qu’avoir son amie comme belle-sœur serait un cadeau du ciel et que ses neveux et nièces, car Loulou désirait une grande famille, seraient d’une beauté et d’une intelligence redoutable… Peut-être aussi faisait-elle cela pour redonner à leur rendez-vous son ton de légèreté disparu… Se levant de sa banquette elle vient s’asseoir près de Masha et sans crier gare, elle qui était avare en câlin, la serra dans ses bras.
-Gracias por tu amistad… Murmura-t-elle à l’oreille de Masha.

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Caraïbe et Masha

Il y a des souvenirs plus douloureux que d'autres. Nous en avions tous, que nous portions tous les jours avec plus ou moins de difficultés. Ce n'était jamais simple et en parler non plus. Nous avions toutes les deux perdu un père, même si pour moi, c'était différent, je n'avais pas réellement eu de relation père-fille avec lui, c'était autre chose. Mais elle me prend les mains avec douceur et je les serre doucement en retour, un léger sourire sur les lèvres. Les confidences, ce n'était pas mon genre et pour elle non plus. Je la regarde et l'observe tout en sachant pertinemment que je lui cachais un pan gigantesque de ma vie, que toutes les fois où j'étais indisponible, que ces longues semaines sans donner de nouvelles cachaient bien autre chose. Mais je ne pouvais pas lui dire. J'en avais envie, bien sûr, mais elle ne devait pas savoir, je ne sais pas ce que mes collègues seraient capables de faire si une simple humaine, comme ils les appellent - savait pour cette mission sacrée. Non. Je devais me taire, mais pour combien de temps encore ? Je l'écoute, étant tout de même désolée d'avoir ouvert une nouvelle fois cette blessure. " Tu as eu de la chance de pouvoir avoir un père digne de ce nom tu sais." Le mien avait des défauts, mais je l'aimais tout de même, c'était mon père après tout. " Mais je suis contente de te connaître, je n'ai pas beaucoup d'amis dans ce monde et tu en fais également partie." J'avais appris a choyé mes relations, même si j'avais toujours un peu de mal par moment. Mais le dire n'était pas un mal et la situation s'y prêtait bien. Je ne croyais pas au destin, mais je savais que Dieu existait bel et bien en revanche et s'il s'amusait de la sorte avec le hasard - si tant est que s'en soit également - on n'était pas couché, mais il avait bien fait en ce qui concerne Caraibe. " Sans doute oui. Tu y crois toi au Destin ?" Simple question, mais j'étais curieuse de connaître la réponse. J'eus pourtant un sourire quand elle mentionne le mariage. Il est vrai que je n'étais pas prête de passer le cap, ne serais ce parce que je n'avais personne de stable dans ma vie depuis cinq ans environ. Cela ne me manquait pas plus que ça à vrai dire, je pouvais ainsi faire ce que je voulais sans avoir de comptes à rendre. Je hoche la tête affirmativement quand elle me demande si je connais réellement ce policier. Connaître est un bien grand mot, évidemment, mais il ne m'était pas totalement inconnu non plus, sans que je ne sache pourquoi. Et j'allais lui répondre quand elle reprend la parole et plaisante en me parlant de son frère. Sauf qu'elle semblait trouver l'idée assez bonne vue qu'elle semblait enthousiasmée par l'idée. Je la laisse parler, me contentant de sourire et de secouer la tête avec un léger rire. " Stop Caraibe ..!" Mais elle semblait continuer sur sa lancée et je ris de plus belle. Pauvre Louis, je ne le connaissais absolument pas, mais je n'étais pas un cadeau et ma mère encore moins. Je ne sais pas si j'avais envie d'infliger le fléau qu'était ma mère à qui que ce soit dans ce monde... " Je ne doute pas que ton frère soit un bon partit, vraiment, mais... Mais j'ai pas mal de choses à remettre en ordre dans ma vie avant de faire quoi que ce soit et de planifier quoi que ce soit." J'eus un nouveau rire avant de reprendre." Et puis sincèrement, tu veux vraiment lui infliger le fait d'avoir une belle-mère comme ma mère ?" Le pauvre, je le plaignais d'avance. Un air surpris sur le visage, je la vois se lever et venir s'asseoir à mes côtés et venir passer ses bras autour de moi. Je n'eus pas une seule seconde d'hésitation avant de venir l'enlacer à mon tour. " Merci d'être là et d'être toi Caraibe. Tu n'imagine pas à quel point ça me fait du bien." De pouvoir être juste moi dans ces moments-là. D'être juste une femme dans la trentaine qui n'a pas à se soucier du sort du monde, de l'existence des dieux et de ce que cela implique. Je reste comme ça pendant quelques secondes avant de lever les yeux et de voir le serveur nous regarder avec une mine un peu déconfite, ce qui me fait sourire de plus belle. " Ton admirateur ne semble pas apprécier ce qu'il a sous les yeux. Ou sans doute un peu trop, je n'arrive pas à savoir..." Ah les hommes...

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Certains secrets, lorsqu'ils sont révélés, peuvent séparer les gens alors que de révéler la vérité, parfois, rapproche les amitiés véridiques. Dans le cas de Masha et Caraïbe il était évident que de se confier cette vérité à propos de leurs pères avait renforcé leur amitié. D'autant plus que pour la bibliothécaire il était une chose évidente: tous les secrets ne doivent pas être dit. Elle avait cette qualité de ne pas vouloir absolument tout connaître des personnes à qui elle tenait parce que les secrets font parmi intégrale des gens et que d'avoir son jardin secret permet de se protéger. Ou de protéger les autres. C'est pour cela que jamais Caraïbe ne demandait à Masha où elle partait, ni avec qui, ni combien de temps, ni pour quoi faire. Elle se contentait de lui dire de la contacter quand elle serait de retour pour, comme ce soir-là, se faire une petite sortie entre amies. Et passer un bon moment.

-Le destin? Je sais pas…Parfois je me dis que oui, d'autres je me dis que non. Croire au destin c'est un peu comme croire en dieu et s'il est bien une chose que je tiens pour ramassis d'inepties et de conneries monumentales c'est bien toutes les conneries et autres merdes que racontent les tenanciers de ces putains de sectes à la con. Non mais sérieux? On aurait été créé par un être soit-disant supérieur et il laisserait sa création dans une telle merde? Il est content de son monde? Des meurtriers, des violeurs, des intolérants, des pédophiles, des zoophiles et autres merdes à vomir? J'ai un gros doute tu vois…

Elle se tut pour terminer son verre et son assiette. Elle était tellement peu croyante et anti-religion qu'elle s'emballait très vite sur ce genre de thèmes.

-Mais…Ta mère adorerait mon frère voyons! Non seulement c'est un excellent parti, comme tu l'as si bien fait remarqué, mais il vient d'une très ancienne et noble lignée qu'est celle des Rochebrune, oui bon y'a aussi le lignage un peu moins aristocrate du côté de ma mère mais on s'en fiche on parle des Rochebrune là, et en plus, en plus! Accentua-t-elle en levant le doigt, faisant semblant d'être bourrée, il porte un prénom on ne peut plus normal et conventionnel: Louis! Qui se trouve être celui de ton cousin…oui bon d'accord. Mais aussi celui de nombreux rois de France…dont beaucoup était malformés cause de consanguinité… mais le prénom reste beau. Et n'oublions pas Louis XIV…qui ne s'est jamais lavé de sa vie ou alors juste deux fois et qui est mort en se pourrissant de l'intérieur je crois…et euh je crois que je ne le vends plus tellement mon frangin…Bref. A toi de voir!

La jeune demoiselle fit signe au serveur, qui s'empressa de venir, afin de lui demander l'addition, puis elle reporta son attention sur Masha avec un regard qui lui disait quelque chose comme "je te déconseille de protester! Je paye et si t'es pas contente c'est pareil!" Après avoir payé l'addition elle posa une main sur les yeux de Masha.
-Ferme les yeux! J'ai une surprise pour toi!

Avec un sourire Caraïbe sorti deux cartons de couleur doré de son sac à main, les mis devant les yeux de Masha et lui demanda d'ouvrir les yeux.

-Surprise! Demain soir je t'emmène au concert de Sunny! Grâce aux relations de ma famille non seulement on a des places au premier rang mais en plus on pourra le rencontrer après le concert. T'en dis quoi?!

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Caraïbe et Masha

Avec tout ce qui se passait dans ma vie, j'appréciais doublement des moments comme celui-là. Difficile d'imaginer que la vie d'une libraire puisse être aussi mouvementée et pourtant. Mais c'était la vie qu'on m'avait imposée et que j'avais pourtant choisie. J'aurais pu épouser l'un des nombreux prétendants que ma mère m'aurait trouvé assez facilement et mener une vie banale et normale. Mais ce n'était pas ce que j'avais voulu, sachant de base que je méritais bien mieux que tout ça. Mentir, avoir des secrets n'étaient pas chose aisée, mais il le fallait bien. Et elle semblait le comprendre, contrairement à d'autres qui me demandaient où je disparaissais des jours parfois même des semaines quand il le fallait et je restais évasive, arguant des problèmes de famille. Mais pas avec Caraibe et c'était appréciable. La question que je lui pose la laisse perplexe un moment et j'écoute sa réponse, avec un léger sourire aux lèvres. Évidemment, je comprenais son point de vue, difficile à croire avec tous les problèmes qu'il y a sur Terre. Une ancienne légende disait que Dieu avait créé l'Homme à son image, mais difficile à croire quand on voit de quoi est constitué l'humanité à l'heure d'aujourd'hui. Mais heureusement, il y avait aussi de belles âmes et de bonnes personnes. " Je comprends ton point de vue tu sais, mais envisage une seule seconde que Dieu puisse réellement existé et qu'il soit dépité de voir sa Création être pervertie comme elle l'est actuellement, ne penses tu pas qu'il veuille régler le problème d'une manière ou d'une autre ? Parce que dans ma réalité du monde, Dieu existait forcément et il n'était pas le seul. C'était perturbant et dérangeant, mais j'étais curieuse d'avoir son avis sur la question. Mais le sujet change de nouveau pour parler de son frère et du fait que ma mère l'adorerait forcément. Je crois qu'elle est tellement désespérée de me voir mariée avec des enfants, qu'elle accepterait le premier homme que je lui présenterais. Je l'écoute avec un sourire aux lèvres et ris même légèrement quand elle mentionne mon cousin Louis. Effectivement, c'est un prénom parfaitement banal dans notre monde. Louis, Henri, William, Arthur, des grands noms, d'anciens rois et surtout signifiant généralement d'un bon lignage s'il est accompagné du bon nom de famille. Plus le temps passait et plus je me disais que si petit-ami officiel, il devait y avoir, il n'aurait rien à voir avec les familles nobles au sens large du terme. " D'accord écoute, je suis d'accord pour le voir si tu insiste tellement, mais je ne te promets rien. J'espère qu'il n'est pas comme cet ancêtre de nom et qu'il connaît l'existence du bain lui." Je souris amusée et elle savait que c'était plus une plaisanterie qu'autre chose. Après tout, ça ne me coûtait rien de rencontrer son frère. Elle fit signe au serveur et il amena la note et avant que je puisse prononcer le moindre mot elle s'en empara. Le regard qu'elle me jette est sans équivoque tout comme celui que je lui renvois qui signifie très clairement qu'elle abusait ! Puis elle m'annonce qu'elle a une surprise et me demande de fermer les yeux et pose sa main sur mon visage pour être sûre que je ne verrais rien, comme si j'étais une enfant ! Et je les ouvre de nouveau quelques secondes plus tard quand je vois devant mes yeux deux enveloppes dorées et je l'écoute et mes yeux s'agrandissent sous l'effet de la surprise. " Mais c'est génial !" J'aimais bien ce chanteur et c'était grâce à elle que j'avais découverte sa musique et ça m'avait bien plut. Et puis aller à un concert avec elle allait être amusant ! " On va passé une chouette soirée ! Je sais pas comment ta famille à fait, elle a le bras long, j'avais entendu dire à la radio qu'il n'y avait plus de place disponible !" On en avait parlé d'assister a l'un de ces concerts en plus, mais là, c'est vraiment mieux que ce que j'avais imaginé .

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