Midnight Richards, aka Nyx ❆ La Nuit personnifiée

J’étais plongée dans l’obscurité… Elle s’étendait, partout autour de moi, tourbillonnante, confuse, chaotique… Alors, pour connaître un peu de paix, je sui devenue cette obscurité. Je suis devenue la Nuit.

Mon frère et moi avons été les premiers à être tirés du chaos par les mortels. La Terre, qu’ils ont appelée Gaïa, était sous leurs pieds, mais Erebus et moi avons été nommés en premier, preuve manifeste que la peur prédomine sur tout dans les vies des mortels… Nous nommer était un moyen, pour eux, de nous rendre concrets. Ils se disaient que s’ils nous honoraient comme il se devait, nous les laisserions tranquilles, et ils pourraient vaquer à d’autres choses. Un nom était une laisse, quelque part… Les gens prient d’avantage la nuit que le jour, savez-vous ? Parce que la nuit fait ressortir leurs doutes, leurs angoisses… Entre autres choses. Les hommes ont toujours eu, à ma connaissance, un rapport compliqué avec moi. Certaines fois, ils donneraient tout pour que le jour ne pointe jamais, enlisés qu’ils peuvent être dans des bras ou d’autres… Certaines autres fois, ils ne souhaitent que le retour du jour. C’est sans doute la première chose qui m’a marquée, durant mes premières années d’existence, comment je pouvais être priée, tout bas, par un homme nanti d’une belle blonde dans les bras, de ne jamais partir, comme être maudite d’être venue par un autre en perdition. La conclusion que j’en tirai, c’est que les hommes sont opportunistes. L’histoire m’a donné un millier de fois… Que dis-je, des millions de fois raison.

Après mon frère et moi, d’autres concepts primordiaux ont été amenés à la vie. J’éprouvais assez peu de choses pour eux. Ils me semblaient tous terriblement vains, et j’avais l’impression que, comme nous avions été amenés les premiers dans ce monde, mon frère et moi serions les derniers à le quitter, qu’à la fin, il ne resterait que nous. Nous nous sommes réfugiés là-dedans, comme repliés sur nous-mêmes. Nous sommes jumeaux, indissociables. La Nuit ne peut aller sans les Ténèbres, les Ténèbres ne sont jamais autant chez elle que lorsque règne la Nuit. Le fossé nous séparant de nos frères et sœurs était colossal. Gaïa et Ouranos ont été plus que prodigues, même si nous ne sommes pas demeurés en reste de notre côté. Ensemble, nous avons donné naissance au Jour et à l’Ether, qui eux-mêmes engendrèrent la Mer, qui deviendra plus tard le royaume de Poséidon. Puis vinrent Charon, Epiphron, Eleos… Nous nous sommes faits discrets, j’étais peu envieuse de participer à l’agitation entraînée par les naissances de dieux, toujours plus nombreux… Et de la course à la domination qui ne pouvait que s’en suivre. Demeurer au Tartare était le choix qui s’imposait pour moi. Si j’aimais -et aime toujours- ma fille Hemera, le jour est son domaine, et je le lui laisse volontiers.

Seule, je suis devenue mère de la Mort, des mille Songes, de la Vengeance, de la Discorde, de la Lune, des Moires, des Hespérides, de la Colère… J’ai enfanté toutes les inquiétudes des mortels, qui m’ont fait là le plus beau des cadeaux. Mes enfants sont ma vie. J’ai tenté de les protéger de mon mieux contre la vanité des Olympiens, même si ma réussite n’a été que très mitigée. Mon fils, Hypnos, a, un jour, été pourchassé par Zeus lui-même. Il était hors de question que, tout roi de l’Olympe fut-il, je le laisse toucher à un seul des cheveux de mon fils. Ma fille, Eris, a, quant à elle, parfaitement démontré cette vanité de laquelle je vous parlais, en poussant les dieux à se déchirer pour un titre sans valeur… Entraînant dans leur querelle les mortels, qui furent des milliers à y perdre la vie. Amusant de constater comme ce ne sont pas les déités les plus sombres qui sont les plus meurtrières… Voyez-vous, nous autres, divins, avons le pouvoir de plier quelque peu les règles, mais pas de les édicter. Aussi, tout ce qui vit doit mourir, même nous, au final, qui ne sommes que des souvenirs…

Je n’ai jamais été très friande de la compagnie des olympiens, mais j’ai toujours été curieuse. Portée par la foi des romains, je me suis rendue, en même temps qu’eux, dans les Gaules, curieuse de rencontrer mon équivalent celte. J’ai été très surprise de constater qu’il n’en existait pas, mais le voyage n’aura pas été vain. Enfin, je l’ai pensé, sur le coup, avant d’être effroyablement déçue, et trahie.

Au cours de ce voyage, je me suis liée, sans doute plus que je ne l’aurai dû, à leur dieu de la guerre, Teutatès. J’ai apprécié discuter avec lui, ses mots me changeaient de ceux que je connaissais déjà. Nous nous sommes éclipsés, avons décidé d’abandonner pour un temps nos pairs. A notre retour, nous constatâmes avec effroi que les miens avaient orchestré la chute des siens. Il est entré dans une indicible colère… Que je refusai de subir. Elle n’était, à aucun moment, de mon fait. Pire, même, puisque le revers duquel il m’a giflée, me blâmant pour cette catastrophe, me reste en travers de la gorge, toujours aujourd’hui. Je n’avais jamais beaucoup apprécié les Olympiens, mais cet acte odieux a été un point de non-retour. J’ai abandonné les miens, et ai disparu dans la nature, ne gardant contact qu’avec mes enfants adorés…

Fatalement, notre ère a fini par toucher à son terme, et nous avons tous fini par être remplacés par le Dieu unique. Moi, j’en avais pris mon parti. Ma puissance me manquait, certains de mes pouvoirs aussi, mais je ne me suis pas apitoyée.  Dans le confort de l’anonymat, j’ai traversé les siècles, cherchant toujours la compagnie des artistes, des intellectuels. J’ai visité toute l’Europe, appris autant de langues que je le pouvais durant les siècles, me cultivant et voyant avec plaisir l’esprit humain changer. Le monde de la nuit a, à mon sens, toujours été le plus beau. Les hommes ne sont jamais plus transparents qu’à la lueur des bougies, ou des étoiles. J’ai dansé au palais des Doges de Venise, j’ai arpenté les rues de Palerme, j’ai côtoyé le Roi Soleil, et dîné avec le tsar. Le monde est riche, et je voulais appréhender ses richesses.

Quand le voyage s’est démocratisé, j’ai voulu connaître les Amériques. Alors j’y suis allée. J’étais à Chicago dans les années 20. J’y ai ouvert mon premier club. Al Capone était un de mes clients favoris, jamais en manque d’anecdotes. Ça me faisait rire de vendre de l’alcool en me moquant de la prohibition… C’est à peu près à ce moment-là que l’inspiration de mon grand retour est venue. J’avais vu passer des siècles, et rien ne changer vraiment. Les hommes continuaient de survivre le jour, et de vivre la nuit. La nuit, les règles mutent, parce que les risques d’être vu diminuent. Les bonnes gens dorment, la population et ses mœurs s'altèrent… Les années 20 ont vu naître les premières vedettes, et je me souviens m’être dit que si une vedette locale pouvait le devenir pour le pays, et le monde… Alors, ce serait une forme de déification. Mais comment imposer dans les mœurs, à l’échelle d’une vie, un visage ?

La patience. J’ai attendu. A ma naissance, il n’y avait ni téléphone, ni écran, rien. En un millénaire, l’homme avait fait de grands progrès. Je ne savais pas combien de temps cela prendrait avant que les moyens ne soient suffisants pour me permettre de mettre en place ce à quoi j’avais pensé. J’ai commencé par faire le tour du monde, demandant audience à chaque panthéon pour lui demander l’autorisation d’ouvrir un night club dans leurs rues… Autorisation qu’ils me donnèrent, les uns après les autres. C’est que, les paroles divines n’ont pas de limite de temps… Et puis… Et puis les années 2000 sont arrivées, et tout s’est accéléré. J’ai senti que mon temps était venu. Mon but n’a toujours été qu’unique : redevenir le visage de la Nuit, que le commun, quand il pense à la nuit, ce soit mon visage qu’il voit.

J’ai commencé en m’inspirant des midinettes, en moins vulgaire. Je me suis arrangée pour me faire omniprésente, tout en étant insaisissable. J’étais en arrière-plan des photos de la majorité des plus gros influenceurs. Quand la récurrence de mon visage a commencé à en faire tiquer quelques-uns, la recherche de mon nom, de mon identité a commencé. Les photos ont commencé à re-circuler, ma tête entourée en rouge comme si j’étais un quelconque suspect dans une affaire de meurtre. Sans autre élément d’information que les photos, le mystère a grandi, largement amplifié par le caractère déterminé des illuminés qui surfent sur le web. Je les ai exploités un moment, jouant au chat et à la souris avec ceux qui me cherchaient, une starlette de plus dans leur monde vide de sens, avant de finir par ouvrir mon propre club. Le premier de l'ère moderne. A New-York.

L’argent n’a jamais été un problème pour moi. J’ai eu le temps d’élever et de consumer plusieurs patrimoines. Ayant fréquenté les artistes de tous temps, je dispose d’une collection d’œuvres d’art d’une largesse insoupçonnée. Quand le besoin s’en fait sentir, j’en mets une sur le marché, souvent pour la racheter peu après.

Quoiqu’il en soit, l’ouverture de mon club New-Yorkais a changé mon statut. Ça a été un franc succès. De nos jours, l’impulsion est donnée par le Nouveau Monde, pas par l’ancien. C’est pour cela qu’il fallait que je commence aux Etats-Unis. Ça n’a pas traîné. Le lendemain de l’ouverture, les magazines people et autres titraient « La Nuit a un nouveau visage ! ». Le coup était double. Les gens ne venaient pas seulement pour le club, mais aussi pour moi. Petit à petit, j’ai instauré de petits rituels visant à m’honorer, à jauger de la dévotion que pouvaient me rendre les mortels de mon club. Par exemple, l’obligation de trinquer à moi au moins une fois par visite a remplacé les prières. Mon pouvoir de Catharsis, je ne vous le cache pas, a beaucoup aidé. Quand il est devenu évident pour mes visiteurs qu’il se passait quelque chose d’exceptionnel avec mon club, ça les a fidélisés. Le mot s’est répandu, rendant les places chères et convoitées. Plus d’une fois, je suis venue, à visage découvert, choisir parmi les files d’attentes des quidams pour entrer avec moi, comme certains dieux choisissaient leurs fidèles. La joie provoquée chez eux, elle était à moi. Leur dévotion, ce soir-là, entièrement mienne… Le principe était extrêmement basique. J’ai remplacé des rites millénaires qui ne parlaient plus qu’à quelques esprits encore un tant soit peu spirituels par quelque chose qui parlait aux masses. La pub aidant, mon empire s’est étendu, au point qu’à présent de géants panneaux publicitaires portent mon effigie, me font connaître même à ceux qui ne fréquentent pas les clubs, mon image leur est imposée par la télé, de sorte à ce que plus une âme moderne ne peut penser à la Nuit sans que mon visage ne s’imprime sur sa rétine…

J’ai exploité tout ce que l’ère moderne avait à m’offrir, pour en faire ma catin. Aujourd’hui, mes clubs fleurissent à travers le monde, toujours plus sélectifs, toujours plus mystérieux, et paradoxalement toujours plus populaires, au point que plusieurs mouvements undergrounds ont été lancés. Il y a les adeptes du dark web et des théories du complot qui cherchent à m’associer aux illuminatis et autres idioties arcaniques, et il y a les clubs de Ladies et Gentlemen qui tâchent de se faire le plus sophistiqués possibles pour avoir accès à mes petites soirées privées. J'en suis au point où je peux pousser le culot en ne faisant pas payer avec de l'argent l'accès à mes soirées, mais en dons. La thématique est toujours la même. Qu'est-ce qu'évoque la Nuit, pour vous? C'est ce qui me fait me rendre compte qu'au final, beaucoup de choses ont changé, et en même temps, absolument rien n'a changé. Les réponses, les offrandes, expriment toujours le même message subliminal. La Nuit, ça reste le mystère, ça reste inquiétant, ça reste sensuel.

Je m’arrange pour être partout, et nulle part à la fois, pour cultiver l’engouement né autour de ma personne. Je m’expose peu, et de façon choisie. Je contrôle soigneusement mon image… Au point d’être -presque- redevenue la déesse que je fus, et ce n’est certainement pas quelques illuminés cherchant à anéantir les divins qui auront raison de moi !

Avant de te lancer corps et âme sur le forum, nous tenions à te donner quelques informations importantes ! Allez, c'est parti !
+ Un doute, une interrogation? Viens poser Une Question.
+ Essentielles pour le forum Participer Aux Animations et plus particulièrement à la mission vote pour aider à faire connaitre le forum.
+ Parce que sans, on peut se sentir tout nu, viens par ici Demander Un Rang.
+ Seul au monde? Plus pour longtemps. Viens Créer un Scénario ... Et dans la foulée, ouvrir un sujet Demandes De Liens... Envie de communiquer? Pense à Technologie et viens t'ouvrir un téléphone pour textoter ou encore un compte Facebook. Bien évidemment, n'oublie pas le fameux sujet Demandes De Rps.
+ Plus trop envie de rp ? Rejoins nous dans Le Flood et si le cœur t'en dit, vient t'amuser Dans Les Jeux.
+ Une absence ou un ralentissement? Viens nous prévenir dans ce forum !
+ Pour ne rien louper des nouveautés, ce sujet mis à jour très régulièrement est incontournable. Enfin, tu les connais sans doute déjà, mais je t'oriente vers la présentation Du Staff.
+ Te voilà paré à affronter le monde! Comme on dit chez moi... Y'a plus qu'à!

Evidemment, si la moindre question subsistait, n'hésite pas à prendre contact avec l'un ou l'autre membre du staff

Bon jeu à toi!