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 Le monde est un grand bal où chacun est masqué.

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MessageSujet: Le monde est un grand bal où chacun est masqué.   Le monde est un grand bal où chacun est masqué. EmptyLun 25 Jan - 23:28

Leipzig, 27 septembre 1813.
 
 
La guerre avait mal tourné. Quand cela avait-il commencé ? En Espagne ? Avant cela, dans le carnage glacé d’Eylau ? Impossible de me rappeler. Cela avait pourtant si bien commencé, vingt-cinq ans plus tôt. J’avais pu grimper les échelons. Passer d’un obscur capitaine de volontaires de la Garde Nationale sous la Révolution au commandement de brigade, de division, puis de corps d’armée. On avait commencé avec quelques descendants de mes tribus de jadis, et désormais, j’étais prié, révéré, pour des talents certes militaires mais toujours issus de mon pouvoir sur ce monde par des ennemis d’autrefois. Je commandais une division française, celle de Durutte, où l’on retrouvait des conscrits de chez moi. Mais aussi deux divisions saxonnes. Des allemands, germains de jadis. Qu’importait au final. Après les atrocités et la furie religieuse des campagnes d’Espagne et du Portugal, j’avais un temps préféré l’affectation en Europe centrale. Ma tribu aujourd’hui, c’était eux tous. Français et allemands, quelques polonais aussi. Ils m’avaient suivi de l’Autriche à la Russie, puis l’Ukraine, la Pologne, la Prusse et maintenant la Saxe. J’étais le général Jean-Louis Reynier, et je commandais au 7e corps d’armée. Après la terrifiante campagne de Russie et son enfer glacé, l’Europe s’était soulevée contre l’Empereur et une campagne incertaine, brillante mais inachevée, nous laissait dans cette drôle de position vers Leipzig. Toute l’armée impériale, rassemblée, depuis dix jours. Deux cent mille hommes, peut être. En face, c’était près de trois cent cinquante mille qui affluaient. Russes, cosaques, autrichiens, prussiens, allemands, suèdois… Tous se pressaient pour la mise à mort du Corse et de ses fidèles.
 
 
Paradoxalement, il y avait une drôle d’atmosphère de fête, dans cette capitale de Saxe. Mon corps était cantonné à l’est de la ville, près de la Réserve de Murat et des corps de Ney et d’Oudinot. L’Empereur, accueilli par le Roi de Saxe en personne, arpentait souvent les rangs des troupes. Pour un humain, c’était un titan. Et s’il n’était pas un croyant de ma vieille religion, il s’intéressait grandement aux choses du passé… Nous avions eu quantité de discussions intéressantes, et je l’avais conseillé comme j’avais pu. Le Roi Frédéric donnait un bal ce soir, en l’honneur de l’Empereur. Et au moment de rejoindre le château Markkleeberg, on pouvait apercevoir sur la route à flanc de colline la vallée de Leipzig, entourée de collines dominant la rivière Elster. Les hautes maisons à colombages étaient visibles d’ici, ainsi que les dizaines de milliers de feux de camp sur les collines environnant les villages et les bois sombres. La vue était magnifique, le ciel dégagé. Le château en lui-même n’était pas le plus grand de Leipzig, mais un rien à l’écart. Il était lourdement protégé par Grenadiers à Pied et Chasseurs à Cheval de la Garde Impériale ; leurs bonnets à poil d’ours dominaient leur haute stature blanche et bleue, et baïonnettes au canon dissuadaient tout importun.
 
 
Dans la foule qui se pressait en calèche au pied du château, des centaines d’officiers et de notables locaux, et les femmes de tout ce que comptait l’aristocratie saxonne, en robes somptueuses. Chez les hommes, les costumes côtoyaient les tenues d’officiers d’infanterie, de hussards ou de cuirassiers. Les chambellans passaient trop de temps à annoncer chaque couple d’invités… Mais mon entrée ne fut pas discrète. En tant que général de corps et l’un des seconds directs de l’Empereur, j’étais important. Mon nom et mon grade fut annoncé, mais rien pour l’officier des Grenadiers Saxons, en veste rouge à plastron jaune et pantalon blanc sur ma gauche, ni pour le colonel des Cuirassiers de Zastrow, tenue blanche et sabre rectiligne de cavalerie lourde au côté, les talons de ses bottes de monte claquant à chaque pas. J’étais moi-même vêtu en maréchal, sans en avoir le grade. Bottes noires, pantalon blanc. Ceinture jaune, gardant l’épée au côté. La tunique était bleue sombre, réhaussée de galons d’or, avec un ruban rouge courant de l’épaule droite au flanc gauche. On me prie le bicorne et je retirais mes gants. L’Empereur me salua, ainsi que le Roi de Saxe ; je représentais l’alliance personnifiée entre l’Empire Français et le Royaume de Saxe en tant que commandant du corps mixte de troupes des deux nations. Je rendais les saluts en révérences polies, respectueuses, mais je me mis en quête d’un peu d’air frais à la seconde coupe de champagne. L’orchestre entamait des menuets dansants et déjà les jeunes officiers invitaient les jouvencelles de cette soirée, mais je n’avais pas le cœur à la fête. J’étais venu par obligation, par devoir. Dehors, j’avais quinze mille hommes qui vivaient la peur au ventre et le courage chevillé au ventre. Tous étaient impatients de faire leur devoir. Mais beaucoup craignaient que cette bataille soit la dernière, on disait l’ennemi si nombreux… Depuis la Russie, l’Empire vacillait.
 
 
Je frissonnais au souvenir du froid, où l’espoir avait tant et si bien disparu du cœur de mes hommes mourant de froid et de faim, ensevelis sous la neige, que j’avais moi-même pensé à en finir, submergé par leur détresse et leur désespoir.
 
 
Je me surprends à prêter oreille aux racontars de Ney et Victor, qui évoquent la duchesse Helena von Leibnitz en termes assez évocateurs. La beauté brune, collectionneuse d’art et mécène, aurait tapé dans l’œil de messieurs les maréchaux. Femme à poigne, séductrice et brave, mystérieuse comme une égyptienne… Je souris. Ils puent la concupiscence ; je le sens à leur âme. Qu’ils s’amusent donc, les lendemains ne manqueraient pas d’être sanglants. J’allais rentrer à mon tour pour faire bonne figure lorsque j’aperçus une silhouette connue, et qu’une drôle de sensation me creusa l’âme. Surpris, étonné, je me rapprochais de la belle qui contemplait l’horizon tapi de lumières et d’espoirs autant que de peur vivante, autant de sentiments que vivaient soldats et civils en attendant la tempête.
 
 
Je souris en reconnaissant la belle. Et m’éclaircissais poliment la voix, poing devant la bouche.

 
 
| Je suppose que c’est de toi dont se nourrissent les ragots… On vante une beauté sauvage et mystérieuse, le genre à enflammer les corps, aiguiser les esprits et intimider les jeunes hommes. Content de te revoir ici. Duchesse Von Leibnitz, est-ce bien cela ? |

Victor Lafitte
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MessageSujet: Re: Le monde est un grand bal où chacun est masqué.   Le monde est un grand bal où chacun est masqué. EmptyMar 2 Fév - 16:13


Guerre puis paix, paix puis guerre, puis encore la paix… Que ce fut de sa vie de femme ou d’immortelle, Olga n’aura jamais retenu que cette constante. Il faut dire, de son vivant, elle a beaucoup tourné la roue. Elle se souvient des dignitaires qu’elle a fait assassiner, brûler vifs dans ses bains, de ceux qu’elle a massacrés, écartelés, trucidés, ou jetés dans des fosses et enterrés vivants… Elle se souvient les cris indistincts des habitants drevliens, dont elle a assiégé la capitale, pour finir par la réduire en cendres. Hommes, femmes, enfants. Elle n’a fait aucune distinction. C’est ce jour-là qu’elle a compris que les petites histoires se tissaient au fil de lin, et les grandes à la laine, et que pour tisser à la laine plutôt qu’au lin, il faut sacrifier beaucoup de monde. Il n’y a eu que la disparition totale des drevliens pour lui donner un semblant de sentiment de satisfaction. Ces barbares impudents lui avaient pris son mari, avaient tenté de déstabiliser le règne de son fils, mais aucun d’entre eux ne survivraient suffisamment longtemps pour encore s’en vanter…

« Madame ? » Helena sursaute, et se tourne, l’air encore un peu perdu, vers sa femme de chambre. « Vos invités ne vont pas tarder… » Elle hoche la tête en signe d’assentiment, et Anna s’empresse d’entrer dans la chambre pour terminer de coiffer sa maîtresse en vue de la réception du soir. Après tout, même en étant duchesse, ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit un Empereur…

Les divertissements vont bon train, Helena y a veillé. On a beau la dire scandaleuse, lors de réceptions de ce genre, elle est parfaitement convenable et faste en matière d’accueil. L’orchestre est excellent, les danses s’enchaînent, sans fausse note, faisant la joie des jeunes gens. La soie et le taffetas rivalisent, l’éclat des perles des robes des dames concurrençant ceux des boutons d’or des galons, des militaires ou bien des particuliers. Le banquet est généreux, et les alcools tout autant. Il ne sera pas dit que la duchesse ne sait pas recevoir son monde, n’aura pas été hospitalière avec l’Empereur de ce nouveau monde. Oh, elle a envie de lui dire de ne pas se réjouir trop vite, et que, peut-être, au gré des mariages, sa lignée finira par quitter l’Europe et cette contrée qui lui est tellement chère aujourd’hui. Elle a envie de lui dire qu’une fois cette guerre finie, d’une façon ou d’une autre, d’autres suivront… Mais il n’est pas l’heure des perles de sagesse auxquelles, de toute façon, il demeurera sourd… Pourquoi l’écouterait-il ? Elle n’est qu’une femme dans ce monde d’homme, veuve de surcroit. Sans avoir recours à des manières dédaigneuses, on lui a souvent fait remarquer que le terrain des femmes était d’avantage la frivolité, ce qui ne manque pas de faire rire cette dame qui dame le pion à chacun de ses adversaires à chacune de leurs chasses, monte mieux que le plus aventureux d’entre eux et serait, paraît-il, capable de se mesurer à ces gentlemen à l’épée. La vérité est qu’aucun de ces hommes n'a voulu s’y risquer, au risque que la légende devienne vraie, comme celles qui la précèdent…

Peut-être que ça joue dans l’attrait qu’elle peut exercer. Ça dépend, en vérité. Chacun des amants qu’a pu avoir Olga a été charmé par quelque chose de différent. Beaucoup y sont revenus, et à beaucoup elle a fermé sa porte. En dehors des réceptions mondaines, bien sûr. Une aubaine pour elle en ces temps où les femmes frivoles ne sont pas toujours bien vues : l’orgueil de ces messieurs, qui peinent à assumer qu’ils se sont laissés avoir par la duchesse alors que chacun les avait mis en garde. Elle rit, d’ailleurs, la duchesse, aux tentatives des gradés français. Outre l’accent de la langue, l’éclat qu’elle voit dans leurs yeux est très différent de celui des saxons. Les français sont passionnés, ils ne cessent pas tant qu’ils n’ont pas gain de cause. Pour autant, cette fois la duchesse le leur impose… En disparaissant parmi ses invités pour gagner le balcon, et prendre l’air.

A l’intérieur, l’alcool commence à faire son effet. Les joues des dames se teintent de rouge, les langues, et le reste, se délient. Elle le sait, pourtant, Olga. Ces tourbillons ne lui vont qu’un temps. Une soirée, c’est déjà beaucoup lui demander. Le fait est qu’elle se demande ce qu’elle fait encore là… La cause de l’Empereur, ni celle de ses ennemis, n’est la sienne. Elle se demande si d’autres guerres auront encore lieu en Son nom, et si elle y trouvera une place… Avant la fin. Dans sa robe de soie et de tissus précieux d’un rouge lie de vin aux perles noires, une partie de ses cheveux relevés en élégant chignon agrémenté de deux plumes et d’une broche de perles qui s’accordent parfaitement à la robe de madame, le reste de ses cheveux bruns savamment ondulés flottant sur ses épaules, Olga n’en oublie pas moins qu’elle reste un soldat, et que cette période végétative commence à la lasser…

Elle en est là de ses idées, les yeux perdus sur les milliers de lumières qui émanent d’autant de feu de camps dans la campagne saxonne, quand une sensation familière lui chatouille le ventre. A peine le temps se tourner dans la direction de ladite sensation que son origine se présente à elle, charmant dans son costume d’officier, de Maréchal. La surprise est bonne. La bouche charnue d’Helena se fend d’un sourire joueur. « Je n’ai aucun mérite… Ils sont tellement pudibonds qu’un rien les enflamme… » Elle se moque allègrement, sans pitié. Sans cruauté aussi. Elle ne dit pas cela pour les rabaisser, mais juste parce qu’elle est très consciente qu’eux et elle ne sont pas de la même espèce. Ou plus. Et même alors, elle a toujours su qu’elle n’était pas comme eux. Dans ce monde de moutons, Olga a toujours été un loup. Elle en a l’âme. La sauvagerie, comme le dit si bien son invité, mais surtout l’envie résolument forte de faire plier quiconque la foulerait aux pieds. Ou Le, maintenant.

Jouant allègrement les coquettes, la duchesse tend sa main gantée au Maréchal pour qu’il y dépose le baise-main d’usage. « Elle-même. Notre présentation n’est pas tout à fait protocolaire, mais disons que je ne suis pas à cela près. » La dame sourit, provocante et sûre d’elle. « J’aurai dû me douter que tu serais dans le coin… Comment on t’appelle, maintenant, Maréchal ? » Restée relativement proche de lui sans l’être assez pour qu’ils se touchent, juste de quoi alimenter quelques ragots de plus sans créer de scandale, la voix de la duchesse s’était faite moins forte, beaucoup plus familière. « Tu n’as pas changé, je vois. Très élégant, ton uniforme. » Elle le complimente, l’ayant connu bien plus rustre. Le voir ici rasé et lavé de frais, ça changeait. Olga se permet un petit rire. « Il m’arrive de me demander ce que je déprécie le moins… Ces robes ou la maille… » La maille pèse sur les épaules, tandis que les robes avaient tendance, pour mettre la poitrine en valeur, à comprimer le diaphragme. C’était très désagréable. « Tu passes un bon moment ? » Elle demande, son regard vairon se détournant de son invité pour parcourir les autres, dont les rires leur parviennent du salon jusqu’ici.

Ileana Vassili
Ileana Vassili
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MessageSujet: Re: Le monde est un grand bal où chacun est masqué.   Le monde est un grand bal où chacun est masqué. EmptyMer 10 Fév - 22:02

Je ne sais toujours trop quoi penser en retrouvant cet ange aux yeux vairons. Enfin cet ange… Cette sainte. Drôle de religion que celle-ci, qui donne un autre sens à certains mots. Sainte car sacrée. Sainte plus qu’elle n’est pure au sens traditionnel du terme. J’ai vu la sauvage couverte de sang, se gargariser de la peur et de la mort de ses ennemis. Elle en paraît loin, ainsi vêtue, ainsi coiffée et apprêtée. On ne peut pas dire qu’elle soit particulièrement terrible à regarder en cet instant, Olga de Kiev. Ou devrais-je dire Duchesse ? Elle était obligée de se trouver quelque noblesse de sang de toute évidence, mais on ne pouvait nier son ascendant sur les hommes qu’importe l’époque qu’elle traversait. Dans tous les cas, elle était au dessus de la mêlée, tant elle pouvait leur en remontrer au combat ou en sagesse. En cruauté, aussi. Je ne pouvais pas soutenir l’idée d’avoir été jadis comparable à l’un des enfants de cœur de sa religion, mais il y avait tout de même à reconnaître qu’il s’agissait cette fois d’une toute autre échelle…


Et elle est belle, toujours. D’une beauté presque dérangeante, car je sais bien quels dangers cachent ces jupons et ce maquillage, cette coiffure un peu élaborée. Elle a beau être belle, elle n’en est pas moins terrible. Je me rappelle du siège d’Acre ou de la bataille de Cholet, de toutes ces autres péripéties qui nous avaient vus combattre côte à côte ou dans des camps opposés. Je n’avais pas peur, pourtant. La peur, c’était aussi ce que je savais inspirer depuis que le guerrier traque l’envahisseur dans l’épaisseur des forêts gauloises de jadis, de la terreur que faisaient naître les combattants de jadis, grands et massifs, entièrement nus, en se jetant toutes armes dehors sur les combattants d’Italie, d’Hispanie ou de Grèce pour les pousser à la débandade. J’ai un mince sourire quand elle tance ses invités, et m’avance une main gantée devant laquelle je m’incline pour apposer un fugace baiser sur son revers.


Je me souviens de son odeur. De la chaleur de son corps, de ses soupirs enfiévrés. Cela me frappe comme une vague, mais j’y résiste. J’ai quelque pouvoir ici, plus que sur tout le siècle qui vient de s’écouler. La société impériale s’est ouverte de curiosité pour les cultes de jadis depuis des années, et malgré la Russie et ses hideuses ténèbres, j’avais plus d’emprise sur mon environnement que depuis bien des années en arrière.



| J’ai cru le comprendre, oui… Mais que tu assumais ta réputation. Je le crains, Duchesse, que quelques officiers supérieurs de cette armée ne soient sous ton charme. |


Je laissais flotter le commentaire comme le compliment équivoque qu’il était, comme la flagornerie pas seulement d’usage. Olga m’appelle Maréchal, sur le ton de la confidence, et je la laisse me complimenter. Je tourne vivement la tête quand une fenêtre claque, non loin. Bruit semblable à un coup de mousquet. Mais je déglutis et me concentre à nouveau sur la Sainte du Dieu Unique, l’un de ses meilleurs soldats.


| Général. Jean-Louis Ebenezer Reynier. Je commande le VIIe corps d’armée franco-saxon. Quelques réussites. Quelques défaites. La Russie a englouti bien des rêves et des espoirs, l’hiver dernier. Et beaucoup d’hommes aussi. Je n’ai pas toujours été aussi… Hum… Elégant. |


Barbu, cheveux tombant sur les épaules, six mois de campagne acharnée, combats terribles contre les russes et enfin la retraite, par moins vingt degrés en journée, je ne vous dis pas la nuit… Sans eau claire ni nourriture fraîche. Plus de munitions, et les cosaques à la poursuite. Et les étendues de blanc sans fin, noyées dans un brouillard épais. J’avais cru m’infliger la Mort Véritable en personne, devenu fou par le désespoir et le malheur de mes hommes qui me hantait jour et nuit. Je reprends contenance.


Je chasse ces souvenirs ; ils reviendront lorsque je laisserais reposer le véhicule.



| Les deux te vont à ravir, même si je sais que tu maudis plus encore devoir porter des dessous pour que ces tenues ne te meurtrissent. |


Taquinerie coupable, alors qu’elle parcourt l’assistance du regard. J’inspire profondément, et dépose ma coupe de champagne vidée pour prendre un verre de punch. Denrée rare que le rhum aussi loin des ports, mais coûteux et exotique. Après la Russie, je pouvais boire n’importe quoi.


| Disons qu’elle prend une tournure plus intéressante. Mais tu le sens toi aussi, n’est-ce pas ? Tu as l’expériences des fins de cycle. Ils le sentent aussi, tous.D e façon inconsciente et confuse. Ce sera bientôt la fin, ici. Le cataclysme se rapproche, et le sang va couler. |


Victor Lafitte
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MessageSujet: Re: Le monde est un grand bal où chacun est masqué.   Le monde est un grand bal où chacun est masqué. EmptyLun 22 Fév - 0:25


« Quelques uns seulement ?! » Ileana fait mine de s’interloquer, avec une mine estomaquée, avant qu’un sourire amusé, mutin, ne revienne orner ses lèvres pleines. « Je suis déçue. Il me les faut tous, sinon aucun… ! » Elle minaude, sans grand sérieux. C’est que la dame n’a jamais trop eu à cœur de séduire. Elle sait que c’est une arme, cependant, et comme toutes les femmes de son temps, elle a appris à la manier… Mais elle préfère, et de loin, en manier d’autres beaucoup plus pragmatiques, quoiqu’également létales, que celle-ci. Loin d’être ingrate cependant, elle est à même d’apprécier que sa beauté lui permette de choisir les partenaires de son choix. Beaucoup de femmes ne peuvent se vanter de la même chose. De là à se prendre au sérieux à ce sujet, c’est une autre histoire, une histoire que la sainte n’entend pas vivre, que du contraire. On peut sentir, d’ailleurs, la nervosité sous-jacente qui habite chacun de ses muscles, en attente de choses plus… Stimulantes. Peut-être que le combat dans l’amour pourrait lui caler la dent creuse qu’elle traîne depuis maintenant quelques années…

Retrouver Teutatès, dans ce contexte, n’en est donc qu’un plaisir plus grand. Ils ont combattu ensemble, se sont affrontés… Et pour autant, le respect a prédominé, chacun comprenant les implications de l’autre. De toute façon, ce n’est pas comme s’ils pouvaient se tuer entre eux. Olga, bien sûr, n’aime pas les défaites mais les conflits qui les ont opposés n’avaient que peu à voir avec eux et leurs missions premières. L’un défendait les héritiers de ses tribus, et l’autre combattait au nom de son Dieu. Chaque cause, à ses yeux, étaient légitimes et aucun d’eux deux n’auraient pu agir autrement sans renier une partie de lui-même. De la même manière que, malgré son aversion pour eux, la sainte puisse comprendre l’existence des démons et des déchus. Ils étaient deux faces d’une même pièce. Teutatès et les siens, eux, sont à ses yeux des pièces différentes, et tous se retrouvent dans la même bourse, en étant chacun des monnaies différentes. Pour autant, au milieu de ces humains, il est agréable de retrouver un pair, de pouvoir parler d’expériences passées, d’échanger des souvenirs communs… Comme de vieux amis, ce ne sont de vieux partenaires, liés par les siècles et les épreuves.

Cependant, elle remarque, sans peine, la nervosité et les stigmates laissés manifestement par les souvenirs récents de son vis-à-vis à sa réaction au claquement de la fenêtre. Elle incline légèrement la tête. Ebranler un dieu n’est, à son sens, pas une chose aisée. Qu’avait-il connu pour que son âme divine en soit ainsi… abimée ? Marquée ? Elle ignore si elle aurait aimé vivre de telles expériences ou non… Il faut dire, ses élans dans la bataille sont très différents de ceux de Teutatès. Olga, une fois sur un champ de bataille, est une véritable furie. Intenable, incapable de fonctionner avec des tiers. Elle fonce, tête baissée, et ne jure que par le nombre d’hommes que fauchent ses armes. Elle puise, sans complexe aucun, dans sa force surnaturelle et dans ses dons pour la gloire du Dieu Unique. Pas de limites, pas de pitié. Elle n'est pas du genre à laisser le moindre survivant. Teutatès, lui, accompagne, protège et stimule les siens. C’est sans doute ce qu’il y a de mieux quand, comme lui, on ressent les douleurs de ses compagnons, autant que celles qu’on inflige. Olga aurait-elle dû être empathe, sans doute son caractère aurait-il été différent. Le ciel, cependant, n’avait pas jugé utile de lui donner d’empathie, ni dans sa première vie, ni dans la suivante. Seulement une détermination brute.

Laissant mourir la question du trauma que Teutatès vient de lui montrer, par égard pour sa fierté, elle se contente de retrouver le sourire en l’entendant se présenter au grand complet, incline la tête, charmée de cette présentation courtoise, avant de sentir les petits cheveux de sa nuque se hérisser en entendant ce qu’il lui rapporte de la campagne de Russie impériale. « Amateurs… » Elle souffle, de façon spontanée, à moitié sérieuse, à moitié non. La pique se veut réelle, quoique plus largement désabusée. Elle se souvient, elle aussi, de ces étendues gelées, comment toutes les saisons devaient s’optimiser en ressources diverses dans l’unique but de passer ces hivers, si rigoureux… Elle finit par soupirer. « C’était une folie de la part de ton Empereur que de tenter de conquérir la Russie en hiver… » Elle se souvenait, elle, de l’avoir conquise avec son époux, il y a des siècles de cela. « Le froid du Nord est cruel. Il engendre des hommes et des femmes qui le sont tout autant. Si les enfants survivent aux premiers hivers, ils grandissent particulièrement retors. » Elle parle d’expérience. « Comment des sudistes qui ignorent tout de la rigueur des hivers russes auraient-ils pu parvenir à l’emporter sur un peuple qui a appris à coopérer avec ce climat ingrat ? Qui en connaissent les pièges ? On ne peut pas combattre le froid. Nos ancêtres l’ont appris, et aucun d’entre nous n’a jamais essayé. On ne peut pas le dompter non plus. C’est un ennemi qu’il faut respecter, ne jamais sous-estimer, et une force entière avec laquelle composer. » Elle vient doucement poser la main sur la sienne, pour une fois, compatissante. « Ça a dû être une épreuve extrêmement difficile pour vous autres… » Difficile, mais nécessaire ? Elle n’en est même pas certaine… Même si tentée de proposer au général de venir la consulter pour quelques astuces, si d’aventure il souhaitait se lancer à nouveau dans cette entreprise. Elle lui épargne la suite du couplet de la donneuse de leçon. Pour autant, ça lui fait du bien, quelque part, d’évoquer ce qu’elle a connu. En particulier la rudesse propre aux hommes du Nord.

Laissant mourir cette question, qui n’est manifestement pas plaisante pour son compagnon, elle éclate d’un rire cristallin quand il évoque ses dessous. « Que du contraire ! Les robes permettent cette indiscrétion… » L’œil brillant, sans honte, elle vient prendre la main du général pour la poser brièvement sur ses hanches, et la faire remonter jusqu’au creux de sa taille, pour qu’il sente l’absence de ces derniers. « Elles torturent le haut, mais libèrent le bas… » Elle ajoute, avec un clin d’œil, avant de libérer la main de Teutatès. Pendant que le dieu se sert, elle fait signe à l’un des valets, qui s’approche pour qu’elle prenne une coupe de champagne pleine sur son plateau, et le laisse disposer de celle, vide, de son comparse, avant de s’en aller, leur rendant leur intimité.

Quand le Celte reprend, le sujet est un peu moins plaisant, beaucoup moins léger. La sainte hoche la tête en signe d’assentiment. « Oui. Une ère de changement arrive, encore. Toutes les civilisations doivent décliner un jour. » Elle hausse les épaules. « Je suis quand même curieuse de voir le résultat. C’est sans doute le moment le plus stimulant qui soi, malgré les horreurs qui suivent cette charnière inéluctable. » Elle tourne ses yeux vairons dans la direction du dieu, et le dévisage avec intensité. « Un nouveau changement implique que tes fidèles s’éloigneront encore un peu plus de toi… » Déjà des siècles séparent le règne des celtes d’aujourd’hui. « Comment l’appréhendes-tu ? » Elle lui demande, aussi curieuse de sa réponse que soucieuse de son bien-être. Par ailleurs, elle n’est pas sotte. Elle sait qu’un jour, son Dieu Unique aussi sera sur le déclin, et qu’elle se retrouvera à son tour dans un rôle comme celui de Teutatès, aussi elle est loin de bouder les perles de sagesses que peut lui distiller un être de son ancienneté, qui a connu, peut-être, plus d’âges qu’elle n’en connaîtra jamais….

Ileana Vassili
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MessageSujet: Re: Le monde est un grand bal où chacun est masqué.   Le monde est un grand bal où chacun est masqué. EmptyJeu 25 Fév - 9:58

La brune rit, et se targue de toute évidence de pouvoir tous les posséder, ces hauts gradés de l’armée impériale. Je n’ai pas de doutes qu’elle soit en mesure de les obtenir, si elle y trouve un certain intérêt. J’avais confiance dans sa capacité de séduction, au moins autant que dans sa détermination. Je l’avais déjà vue les cheveux coupés raz, maniant l’épée et trucidant l’ennemi en hurlant des cris de rage pure. Si éloignée qu’elle était des standards que se donnaient aujourd’hui les serviteurs de son Dieu Unique…La belle était sauvage et indomptable, du moins en apparence. Car je savais que toute sainte et bénie des pouvoirs de son maître elle restait humaine, au fond. Avec les mêmes forces et les mêmes travers. Bien sûr, je comprends la plaisanterie dans ses mots, mais je sais aussi qu’elle n’est que taquinerie compte tenu du fait que s’ils n’étaient pas tous à ses pieds c’est qu’elle ne l’avait pas voulu. Je ne peux qu’afficher un sourire en coin amusé, une sorte de rictus qui me permettait de prendre les choses à la légère et de le signifier.


| Je te reconnais bien là… A faire une fricassée des grands hommes de ce monde. En même temps, comme aux temps jadis ? |


Je la taquinais sur un passé qui n’avait pas eu lieu. En tout cas, pas à ce point, sous cette forme, et encore moins en ma présence. Je la savais séductrice. En tout cas, habituée à tourner le regard des hommes, à en jouir. Mais elle n’était pas le genre à s’attacher à ces éphémères passions. Je ne lui avais connu aucun compagnon pérenne au fil des siècles. Pas même des humains. Si je ne doutais pas qu’il y en avait bel et bien eus, ils n’avaient pas été assez significatifs pour structurer son existence immortelle, en tout cas. Il n’y avait pas si longtemps, elle était encore bien entourée au milieu de tous ces monarchistes et ces vendéens, qui ne voulaient que rétablir le droit divin sur le trône de France. Je les avais combattus, ardemment, et avais puni leurs exactions par d’autres pires encore. Il n’y avait pas eu beaucoup de justice, dans ce combat-là, mais beaucoup de détermination comme toujours entre nous. Elle était une grande guerrière… Une terrible combattante, à qui il était difficile d’en remontrer de quelque manière que ce soit.


Je me sentais dans un drôle d’état d’esprit, aujourd’hui. J’avais le même sentiment qu’à l’automne dernier. La sensation que l’on a au moment d’entamer la première page du dernier chapitre d’une histoire. Etait-ce la mienne ? Celle de cette Europe qui se déchirait autour d’idées novatrices, révolutionnaires, où Dieu n’avait plus tant voix au chapitre et où la vice côtoyait la vertu ? Je n’en savais rien. Mais je n’avais rien connu d’aussi long et douloureux que la Russie. Pas à cause des russes eux-mêmes ; battus à presque chaque combat. Battus militairement. Battus eux aussi par le froid, car ils étaient dehors comme nous autres. Mais ils étaient plus près de leurs bases. Et eux avaient eu à manger. Eux n’avaient pas subi la lente famine dans les steppes désolées et figées dans la neige et le brouillard, à errer sans fin. Je déglutissais, au souvenir de cette angoisse tragique oppressante, qui n’avait pas manqué de me dévaster à tous les étages de ma conscience.


Elle rit de tout ceci. Elle n’a jamais été étouffée par la compassion prônée par le dieu qu’elle servait, Olga./ Mais on ne pouvait pas comparer ses combats de jadis à ceux d’aujourd’hui. J’écoutais ses arguments. J’étais d’accord avec la majorité d’entre eux. Sa main est douce, et chaude. Elle ne m’apporte qu’un semblant de réconfort, car je n’ai jamais été aussi seul, aussi isolé, dans toute ma longue existence. Rien d’autre que les soldats affamés et déséspérés, qui mourraient à petit feu à mes côtés.



| Une folie, peut être. Après les victoires de Smolensk, de Borodino, et l’arrivée dans un Moscou déserté, il aurait peut être été plus avisé de reculer. Mais le Tsar, sous couvert de négociations, a gagné le temps qu’il lui manquait pour refermer la nasse. Son armée n’existe plus, mais plus grave, celle de Napoléon non plus. L’incroyable sursaut impérial de ce printemps est en trompe l(œil. J’ai subi des défaites. Mes collègues maréchaux aussi. Si l’Empereur gagne toujours il y a des limites à ses compétences militaires. Je n’ai rarement vu pareille coalition… Russes, Prussiens, Suédois, Autrichiens, Hongrois, Allemands, Baltes et Slaves de ces empires, scandinaves retournés par Bernadotte, Portugais, Espagnols, Italiens… Cela ferait beaucoup, pour n’importe quel empire que l’on a connu dans notre longue existence. |


Mon regard vers le feu de cheminée en fond de salle. Le feu… Si mortel, et pourtant si réconfortant. Je me revoyais dans la neige jusqu’au genoux. Pataugeant, glissant sur le sol gelé. Couvert de neige, de la tête aux pieds. Grelottant à m’en fendre l’émaille des dents. Les rétines brûlés par le reflet du soleil sur tant de neige. L’absence de sommeil et de vivres. Le désespoir partout, la mort à chaque instant. Le bruit des coups de fusil de ceux qui n’en peuvent plus. Les corps à demi gelés. Les dépouilles des chevaux, équarries. La viande glacée à sucer toute la journée, jusqu’à l’avaler et se tordre les tripes des heures durant. Ces meutes impavides et tremblantes, de soldats collés les uns aux autres pour ne pas mourir de froid à la nuit tombée. Les corps pendus, massacrés, par les cosaques.


Combien étaient morts ? Certains avançaient le nombre de trois cent milles. Et moitié moins de chevaux, moitié moins de bœufs. Les drapeaux raidis par le givre, abandonnés dans la neige, comme les aigles romaines abandonnées à Teutobourg, deux mille ans plus tôt. La belle rit. Ca me ramène à cette époque, à cette réalité, même si ce n’est sans doute que provisoire. Olga n’est pas farouche, et laisse d’abord entendre les plus grandes folies quant à sa tenue, avant de placer l’une de mes mains par-dessus sa robe et bouger sur son corps, juste assez pour que je sente aucun pli sur l’étoffe.



| Je vois. De quoi ne pas perdre de temps si un maréchal en vaut la peine, peut être ? |


Alors vient le sujet de ma mort. La mort véritable. J’ai un petit sourire triste. Je bois du champagne, et salue d’un signe de tête Thielmann, qui commande à la division de cavalerie lourde saxonne, repassée sous mes ordres au début de l’automne. Son univers jaune vif attire l’œil, surtout accompagné d’un pantalon de monte de couleur blanche. Son immense casque aux couleurs dorées et au panache noir est impressionnant, lui aussi. Son regard se promène d’envie sur le corps et le décolleté de ma compagne.


| Je n’ai pas peur, amie. Je n’ai jamais eu peur, à moins que ce soit quelqu’un qui me la communique dans mes environs immédiats. Cela fait plus de quinze siècles que je ne suis plus rien, tu sais. On s’y habitue… Qui sait, peut -être qu’à l’heure de la modernité la plus impersonnelle et la moins aventureuse, l’humain se rappelle de notre existence ? Nous serons là jusqu’à la fin. J’ai déjà vu ma mort, et elle n’interviendra pas par la fin de toute croyance… |


La Russie, encore. Ce moment où un matin sans espoir, engourdi par la honte et la peur de mes hommes, je me retrouve à faire cliqueter le chien de mon mousquet et d’en poser le canon contre mon cou, juste sous ma mâchoire.


| Je ne suis plus aussi fort qu’avant, voilà tout. Mes capacités seront ma fin. C’était écrit. |


Je redresse les yeux vers elle.


| Pourquoi l’Allemagne ? |

Victor Lafitte
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MessageSujet: Re: Le monde est un grand bal où chacun est masqué.   Le monde est un grand bal où chacun est masqué. EmptyLun 8 Mar - 1:47


« En effet. » Elle répond, Helena, non sans une certaine fierté, totalement déplacée, au trait d’humour de son partenaire. « Même si fricassée n’est pas tout à fait le mot… » Elle rebondit, se souvenant sans peine, et sans une once de remords ou de regrets, des cris de douleur, des hurlements de peur et de désespoir des dignitaires drevliens qu’elle avait faits brûler vifs dans ses bains. Ces hommes, et en particulier leur chef, avaient osés la défier. Ils n’avaient eu que ce qu’ils méritaient, et même des siècles plus tard, elle en était toujours convaincue. Les morts l’ont accompagnée toute sa vie, que ce soit ceux qui lui ont été arrachés ou bien ceux, tellement nombreux, qu’elle a arraché aux autres. Si les siècles l’ont bien convaincue d’une chose, c’est de la vanité de l’existence. Sans sa Foi pour Dieu, sans la certitude qu’Il avait un plus grand dessein pour elle, une mission divine, sans doute Olga n’aurait-elle pas supporté l’éternité. Trop longue, sans doute. Trop ennuyante. Trop redondante. Comme ici. Ici, elle est comme en stase, anesthésiée. Elle attend une heure qu’il lui semble tarder à venir. Le culte du Dieu s’est répandu à travers le monde, a conquis nombre de fidèles, sous une forme ou l’autre. Seulement, les guerres modernes n’ont plus le visage d’autrefois. Les états sont moins spirituels, on ne se bat plus au nom de Dieu, on se bat au nom de sa mère patrie, de son général, n’importe, mais le Tout Puissant déserte peu à peu les esprits, n’arme plus les bras, et se contente d’être appelés quand les brebis égarées s’apprêtent à rencontrer le berger sensé les conduire à travers la vallée de l’ombre et de la mort…

Helena soupire. Lourdement. Elle s’ennuie. Ses muscles s’ennuient. Défaire les nobles à l’escrime et les faire tomber sur leur séant ne l’amuse plus. Prendre des risques démesurés lors de leurs promenades à cheval et voir leurs regards aussi émerveillés que blancs de terreur a fini par la lasser. L’ivresse de la rage guerrière lui manque, ces moments totalement hors du temps et de l’espace où elle peut laisser s’exprimer toute la sauvagerie qui l’habite, où elle peut être brutale, sans pitié, où on la loue même, pour cette intransigeance si mal assortie au dieu de la miséricorde et du pardon. Il n’y a pas de pardon, pour elle. Seulement de la pitié. Le pardon, c’est Son affaire à lui, que les morts s’arrangent avec Saint Pierre. Elle, elle n’est pas là pour faire dans la dentelle. Et pourtant, la dentelle, ce soir, elle la porte. Avec une aisance détonante pour qui la connaît depuis longtemps, pour Teutates, avec qui elle a déjà partagé l’ire des batailles… Autant en tant qu’alliés qu’en tant qu’ennemis.

« Bien sûr. Ils avaient tous compris que s’ils ne le freinaient pas immédiatement, Napoléon aurait conquis le monde, à commencer par ses voisins… » Elle hausse les épaules. « Moi je l’aurai fait, en tous cas. » Elle porte son verre à ses lèvres et s’humecte les lèvres et la langue de champagne par une petite gorgée. « Ton Empereur, il a été victime de son succès. Comme beaucoup de grands hommes. » Elle marque une pause, et sourit. « Ou de femmes. » Clairement, elle se vante, un peu, se souvenant de comment elle s’était jouée de l’Empereur byzantin, même s’il est clair dans sa tête que l’histoire européenne ne se souvenait pas, et ne se souviendrait jamais d’elle, mais la remarque valait pourtant bien pour d’autres de ses souveraines, comme Mary Stuart, la reine Elisabeth Ière, Catherine de Medicis, ou même encore Aliénor d’Aquitaine… Et tellement d’autres. Le pouvoir a toujours fait des jaloux. Celui de Napoléon faisait peur, menaçait, ceux des autres dirigeants européens. Elle ne parvient pas à s’étonner de ce revers. En son for intérieur, elle est même étonnée qu’il soit arrivé si tard. Inutile, cependant, de partager ces réflexions avec Teutates. Elles sont relativement déprimantes et n’ont rien à faire dans une soirée comme celle-ci.

Se voulant plus vivante, elle tente de distraire le général, de lui faire entrevoir d’autres choses que des morts étendus sur un champ glacé, et, à sa remarque, elle rit à nouveau. « Absolument. Les lieux les plus insolites ont toujours été des aphrodisiaques sans pareils pour moi, tu le sais bien. » Elle lui lance un regard complice, se souvenant aussi bien de corps et d’esprit de leurs étreintes enfiévrées après la bataille. D’un coup, son appétit n’est plus pour les mets du buffet ni pour l’alcool des verres mais bien pour d’autres chairs… Et si la sainte se caractérise bien par une chose, c’est par ne jamais rien se refuser. Tout en écoutant Teutates lui répondre concernant ses craintes ou l’absence de celles-ci, les yeux vairons de la dame croisent ceux d’un officier. Ceux-ci ne mentent pas. Ils ne le peuvent pas. Pas avec de l’alcool à foison. Helena joue donc un peu. Prenant son éventail de plumes rouges et noires, elle l’ouvre d’un geste sec, mais parfaitement féminin, et s’évente légèrement, laissant à dessein les plumes lui chatouiller, effleurer, la naissance de sa poitrine. De quoi donner envie à celui qui la regarde de vendre son âme pour être une de ces plumes. Sensuelle à souhait, un rien provocante, juste ce qu’il fallait pour attiser le désir avec l’air de celle qui n’y touche pas.

On pourrait croire que son stratagème l’aurait distraite des paroles de son partenaire, mais il n’en est rien. La dame est tellement habituée à ces jeux de cour qu’ils sont presque devenus une seconde nature. Du reste, son choix n’est pas encore fait quant à celui à qui elle brisera les reins cette nuit. Il s’agit de choisir judicieusement. « Comment est-elle sensée advenir, dans ce cas ? » Elle finit par demander à Teutates, curieuse de savoir comment le dieu des âges anciens se voit disparaître. Pour sa part, la foi monothéiste est encore trop bien implantée malgré son déclin amorcé pour qu’elle s’imagine mourir demain. Peut-être se trompe-t-elle ? Qui sait ?

Un sourire finit par refleurir sur ses lèvres. « Dans ce cas, si je peux me permettre un conseil, assure-toi de finir dans une apothéose… » L’œil brillant, son regard est équivoque et elle ne s’en cache même pas. Selon elle, l’invitation est claire, mais peut-être pas tant que ça ? Dans tous les cas, il n’y a pas de quoi assombrir la belle humeur de la duchesse, qui hausse les épaules à la question du général. « Pourquoi pas ? Le duc cherchait une femme, ça m’a permis de me poser quelques années. J’espérais que les choses bougent entre temps, mais ça tarde, c’est agaçant… » Sa langue claque contre son palais. Son éventail devant elle, elle prend, de l’autre main, une autre gorgée de champagne. « Je m’ennuie, Teutates… J’ai envie de frisson. De me sentir vivante… Mais jusqu’à présent, cet endroit s’est révélé décevant… » Exaspérée, elle lève les yeux au ciel. « Tu aurais des suggestions à me faire ? » Elle demande, son index jouant avec le bord de sa coupe de champagne, un sourire mutin aux lèvres.

Ileana Vassili
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MessageSujet: Re: Le monde est un grand bal où chacun est masqué.   Le monde est un grand bal où chacun est masqué. EmptyJeu 11 Mar - 12:08

La Sainte approuve, fière d’elle-même. Mais je note qu’elle n’a pas saisi le double-sens grivois ; elle se rappelle à sa propre violence, aux drames qu’elle a vécus et provoqués. Dans tous les cas, elle est fière de ce qu’elle a produit par le passé. Je peux la comprendre, quelque part. Quelle plus grande fierté y avait-il que l’accomplissement de son propre devoir ? Je n’avais jamais ressenti mon égo enfler pour autre chose que ceci. J’avais conscience, en réalité, de ce que j’étais. Et de ce que j’étais sensé faire, sur ce monde. Quelle était ma place. Je n’étais pas comme certains de ces vieux dieux hédonistes, qui profitaient de leur pouvoir, conservaient quelques fidèles à force de les subjuguer, et s’adonnaient simplement à la quête de leur propre plaisir, d’un accomplissement éphémère que je ne me sentais pas du tout certain de le valoriser. Qu’importe, au fond. J’étais comme j’étais et il y avait bien eu une raison à ma sortie de l’Ether, et ma venue dans ce monde. Parcourir les siècles puis les millénaires, voir mon pouvoir s’accroître puis décliner irrémédiablement, j’avais intégré que c’était dans la force des choses. Jamais rien, jusqu’à maintenant, n’avait permis de changer mon état d’esprit à ce sujet.


Et ça ne viendrait peut être jamais. J’acquiesce alors, ne rebondis pas. Il n’y a pas de raisons de le faire, j’avais déjà beaucoup à partager avec la Sainte comme souvenirs sans ressasser ceux qui lui étaient propres. Qu’il était étrange tout de même, que de deviser avec cette ennemie en puissance, avec celle qui avait été l’instrument d’un Dieu qui ne souhaitait que ma mort et celle de tout ce que je représentais rien qu’en cheminant de par le monde pour accomplir ma destinée. La Sainte en tout cas, semble manquer à sa vocation. Elle soupire. Elle s’ennuie, je le devine, elle qui n’a jamais vécu que dans le sang et dans la brutalité. Nous étions amis, nous avions été amants. Mais nous restions ennemis, et je savais très bien qu’elle prendrait autant de plaisir qu’elle ne concevrait d’honneur d’avoir à venir m’affronter, si son maître le lui ordonnait. Tout sans doute, plutôt que de continuer à végéter ?


C’était quand même bon signe quelque part, que la belle brune s’ennuie. C’était quelque chose qui me permettrait de passer une soirée plus tranquille que si elle avait été chargée de m’éliminer. Je haussais les épaules devant ses arguments.



| Sans doute. Je pense que ce sont surtout les anglais qui ont peur de voir leur place remise en question. Une France forte sur le continent, ça fait l’affaire de personne. Sauf des russes. Mais ceux-ci ont arraché d’autres concessions plus court-termistes à leurs voisins. Et nous en sommes là, aujourd’hui. |


Elle a raison, quand elle trinque au champagne à la fin programmée d’un Empire terrestre comme le monde en avait déjà connu, et comme il en connaîtrait beaucoup d’autres. Je ne pouvais pas dire qu’elle avait tort, en tout cas. J’avais moi aussi traversé le monde et ses âges, tout comme elle. Plus encore qu’Olga. Et je ne pouvais pas la contrarier sur ce point. C’est mon tour de me sentir las, même si je ne soupire pas mais énonce calmement, d’une voix avec un ton sans éclat.


| Et j’en suis là, un peu par accident. A défendre les derniers fils des tribus de jadis. Des châteaux de l’Avesnois jusqu’aux steppes de Russie, à commander des fidèles de ton propre dieu, ou descendants des nordiques. Le destin est drôle parfois, mais on n’y échappe jamais tout à fait. Les saxons sont ma tribu, aujourd’hui, avec les conscrits de deux des bataillons de la division Durutte. |


Purement informatif. Pour faire la conversation. Qu’elle contemple l’ampleur de ma propre déchéance, à guider et protéger des types qui ne savaient même plus concrètement qui j’étais. Le regard d’Olga se fait plus aiguisé, et ses sous entendus se font concupiscents. Je le ressens en elle. Et ça enflamme mon propre désir. Je me contiens, toutefois. La belle continue de se faire d’un charme et d’une sensualité discrets mais évidents pour qui aime les femmes. Je la désire plus encore, et le fait que d’autres la désirent dans l’assistance ne fait rien pour me calmer. Olga se détend. Je peux le faire, moi aussi. L’époque était dure et dangereuse, et peut être serais-je renvoyé dans les limbes qui m’avaient vu naître ces jours prochains. Je ne réponds pas tout de suite, alors qu’elle me demande comment je me vois disparaître. Mince sourire, au coin des lèvres, et je descends tout ce qu’il me reste de champagne.


| Seul, bien sûr, sans plus personne pour croire en moi, et après le combat de trop. |


Ainsi allait le monde. Les religions dépendaient des hommes, et comme eux, elles étaient changeantes. Elles allaient et venaient de par le monde, et refluaient avec le temps pour s’adapter à la psyché de l’homme, sans cesse en mouvement. L’apothéose… peut être. Ca avait été dans ma nature, autrefois. Mais celle-ci dépendait aussi de mes fidèles, et ils étaient de moins en moins nombreux. Quand elle demande des suggestions, je sais très bien quoi lui proposer. Je me penche près de son oreille, comme pour lui offrir quelque confidence sensuelle.


| Rase toi la tête, demain. Viens te présenter en habits d’homme au camp du IXe corps, à la sortie de la ville. Je dois pouvoir te trouver un uniforme des Gardes du Corps. Pantalon blanc, veste jaune et galons d’or. Le casque de bronze à chenille noire sera sûrement trop grand, mais on le rembourrera. Nous ne manquons pas de chevaux mais de sabres… Et ta lame pourrait détremper de sang prussien, russe, autrichien, hongrois… Un combat perdu d’avance, une charge à bride abattue, le tonnerre des armes… |


Je frôle presque son cou de mes lèvres, à la limite de l’indécence.


| Ou je peux te proposer de me montrer tes appartements, ici. |

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MessageSujet: Re: Le monde est un grand bal où chacun est masqué.   Le monde est un grand bal où chacun est masqué. EmptyMer 24 Mar - 15:43


La présence du celte à cette soirée lui donne finalement un tour improbable, un genre de cœur en sucre au milieu d’une friandise amère. Helena pensait s’ennuyer beaucoup, feindre le rire plus encore, et vider plus de bouteilles que tous les invités réunis. Mais non. Ce soir, elle n’a pas besoin d’en arriver là. Renouer avec un condisciple lui fait beaucoup de bien. Se moquer, un peu, des mortels lui fait beaucoup de bien, elle qui, si moqueuse, se retrouve à devoir ronger son frein en faisant passer son dédain pour du snobisme. Ne pas avoir à faire semblant d’être ce qu’elle n’était qu’en partie, se retrouver face à quelqu’un qui connaissait l’étendue de sa force, ça a quelque chose de libérateur pour celle qui se fait passer pour une femme. A ajouter à cela le risque de la découverte qui vient lui picoter délicieusement la langue et lui enflammer les entrailles… Oui, Olga s’ennuie. Olga s’ennuie depuis des années. Nulle surprise, donc, qu’elle accueille le celte avec autant d’enthousiasme.

Un enthousiasme qui demeure malgré les constats relativement déprimants qu’il lui expose. Relativement, car, si elle sent une forme de dépit chez le dieu, elle-même… S’en fout comme de sa première chaussette. La guerre a toujours fait partie des hommes. Les hommes naissent pour mourir, sauf quelques rares exceptions comme elle. Plus vite on comprend cela, plus vite on s’absout de toute morale gênante quand on exerce une fonction comme celle d’Olga. Déjà de son vivant, la femme qu’elle était n’était pas du genre à nourrir remords et regrets, loin s’en faut, en faisant un terreau exceptionnel pour l’emploi du divin. Un soldat, que d’aucun dirait aveugle alors qu’il est simplement borné, qui a érigé en art de vivre l’art du sacrifice nécessaire. Inclinant la tête, elle hausse un sourcil à l’entente des mots du celte. Ce n’est pas nouveau, mais il l’assure à nouveau qu’ils ne verront jamais les choses de la même façon, sans doute parce qu’elle-même n’a jamais incarné aucun concept, n’a été définie par sa fonction qu’après une vie humaine. « Le destin est drôle et les temps changent… En un mot comme en cent, on n’est pas sortis de l’auberge… » Haussant à nouveau une épaule, elle vient à nouveau faire tinter sa coupe contre le verre du général.

« Comme nous tous, si nous sommes assez chanceux… » Elle répond, sourire mutin aux lèvres et yeux pétillants, comme appelant le chaos de tous leurs vœux. Voilà ce qu’il advient lorsqu’on vit trop longtemps sans redouter sa propre mort… On est prêt à l’accueillir n’importe où, n’importe quand… Et surtout, n’importe comment !

Cela étant, ses invités, quant à eux, sont loin d’être mal accueillis. La boisson remplit les verres, délie les langues et les foulards, fait monter le rouge aux joues et embrument les regards, les nimbant d’un voile libidineux. Si Helena a le plaisir d’en ravir plusieurs pour elle, il devient rapidement évident pour eux que c’est l’attention du Général qu’elle souhaite retenir, comme en témoigne son sourire de plaisir à sentir son souffle dans son cou, et le désir commencer à transparaître dans son regard… Du moins jusqu’à ce qu’elle ferme les yeux, pour mieux se voir faire toutes les choses dont lui parle Teutatès. Elle se sent frémir rien qu’à l’idée, l’excitation électriser ses muscles, l’impatience du champ de bataille et le côté tellement libérateur de sa propre sauvagerie… Avant de soupirer lourdement et de relever ses yeux vairons pour qu’ils accrochent ceux de Teutatès, sa bouche étirée en un sourire. « J’aurai tellement aimé pouvoir te répondre « Les deux, Mon Général »… Malheureusement, je ne peux pas massacrer du chrétien dans une guerre qui n’a rien à voir avec Dieu. Il serait furieux… » Elle frissonne. Olga n’a peur de rien… Sauf de Lui, de Sa colère, colère qu’elle ne souhaite pas susciter pour la simple et bonne raison que ce qui la met le plus en joie, c’est de dessouder des démons, et qu’elle ne pourra plus en renvoyer aucun en Enfer si le Seigneur l’y envoie en premier.

Elle pose sa flûte de champagne sur le rebord du balcon et laisse glisser sa main jusqu’à ce que ses doigts viennent étreindre ceux du Celte. « J’ai peur que ça ne nous laisse que la deuxième option… » Elle lui souffle, peu soucieuse qu’on la surprenne, peu soucieuse d’être scandaleuse, son visage beaucoup trop proche de celui de Teutatès pour laisser la moindre place au Saint Esprit. Un petit sourire vient naître au coin de ses lèvres. « Quoique tu vas devoir être un rien plus spécifique… J’ai la fâcheuse tendance à considérer la totalité de ce château comme mes appartements… » Le jeu est gentil, mais il n’en demeure pas moins un jeu, en tous cas l’espère-t-elle, pour l’imagination du soldat séculaire…

Ileana Vassili
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J'évolue à : Bien que sa résidence officieuse soit Londres, opérant pour l’instant à Paris, elle y « possède » un appartement aux dimensions confortables « aux frais de la princesse ».
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MessageSujet: Re: Le monde est un grand bal où chacun est masqué.   Le monde est un grand bal où chacun est masqué. EmptyJeu 25 Mar - 12:54



Le monde est un grand bal où chacun est masqué.
Teutatès & Olga

« Leipzig, Saxe, 27 septembre 1813 »
La Sainte du Dieu Unique était en forme, ce soir. Lasse et dangereuse comme une chatte, mais elle n’en était pas, pas encore tout du moins, à couper des têtes et à envoyer la moitié de la ville au bûcher. Je sentais même une forme nouvelle de sagesse, chez elle. Quand je repensais au fait que nous en étions encore à nous affronter vingt ans plus tôt en France, en pays vendéen… Cela ne remontait qu’à hier, pour moi. Mais à l’échelle d’une vie d’homme, c’était déjà pas mal. Nous nous croisions ainsi, au fil du temps. Par épisodes, souvent sanglants. Nous ne servions pas les mêmes intérêts… Fondamentalement, elle était une servante, rien de plus. Une femme guerrière au service du même Dieu Unique que les anges et les démons. Un objet réanimé ; je savais qu’elle avait été tuée par le passé. Un objet dangereux, quoiqu’il arrive. Tous ces généraux, ces maréchaux, tous ne voyaient que sa chute de reins à se damner, sa nuque qui appelait à d’ardents baisers, à de douces morsures. Mais moi je connaissais son âme, je l’avais déjà contemplée au travers du puits sans fond de ses yeux sombres.


Cette femme était capable de vous trancher la gorge après vous avoir donné le baiser de votre vie. Je sens le feu couver en elle. L’appétit de combats, la soif de se mesurer aux autres. Elle est belle mais personne ne devrait la limiter à son apparence, à ses traits, à ses toilettes. Ce qui se gâche dessous n’est pas que de chair et de sensualité, mais aussi et surtout de compétences dans l’art du meurtre sous toutes ses formes. Je ne la sous estimais pas. Pas même maintenant. J’acquiesce, d’un signe de tête.



| Drôle, je ne sais pas. Mais je me plais à croire que qui connait toutes nos histoires doit bien s’amuser à nos cruels dépends. |


La Mort Véritable… Presque une légende, chez nous. Nous étions si peu à l’avoir rencontrée… Et l’essentiel d’entre nous, de leur propre main. Cruauté suprême du destin, revers incommensurable pour quiconque avait cru contempler l’Eternité et avait pensé la dominer. Je sens le plaisir en elle, et le désir. Je sens son besoin presque viscéral d’exprimer ce raz-de-marée d’émotions brûlantes, avec moi, tout de suite et maintenant. Il n’en faut pas plus pour attiser les flammes de mon propre désir. Je sens aussi son impatience, son excitation martiale. La belle veut tuer. Plus encore, elle veut s’opposer aux autres. Et les dominer. Elle veut être la plus forte ; elle l’a toujours voulu. S’éprouver contre les autres.


Je sens aussi la peur monter. La crainte du juste, disaient les chrétiens. La peur du péché impardonnable, de celui qui leur vaudrait la damnation. Je la tance, alors, la pousse dans ses retranchements un rien par amusement, par goût du risque.



| Je vois que le vieux sait toujours tenir ses chiens de guerre en laisse… Ou plutôt… |


Regard outrageusement taquin, conscient de l’énormité de la ficelle par laquelle je titille Olga.


| Sa chienne de guerre… Le collier te va bien, ma vieille amie. |


Je me faisais faussement méprisant, juste pour la défier, comme pour tirer la queue du loup, jadis. Le genre de jeu dangereux qui nous grise quand on est jeune, expérimenté… Ou que l’on n’a plus peur de rien. J’avais rencontré la mort, la vraie, quelle serait la mienne. Elle ne m’épouvantait pas, parce qu’elle serait si puissante, si pleine, entière, toute à me submerger, que je ne pourrais pas espérer lui échapper. Elle se rapproche, souffle eu creux de mon oreille, doigts entrelacés. Je la couve du regard d’un ivrogne devant l’alcool qu’il préfère.


| Très bien. |


Je lui tends mon bras, pour l’emmener au gré du hasard de mes pas. En silence. Quelques regards amusés, et d’autres de connivence, notamment avec Von Funk, qui commande à ma troisième division d’infanterie. La Duchesse Helena était connue, ici… Et une fois parvenus dans les étages, je souffle dans son cou, après y avoir déposé un baiser fugace.


| Maintenant, fais moi visiter. |
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Victor Lafitte
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MessageSujet: Re: Le monde est un grand bal où chacun est masqué.   Le monde est un grand bal où chacun est masqué. EmptyJeu 22 Avr - 18:56


Le plus dangereux, chez une Olga qui s’ennuie, est la spontanéité. Comme pour n’importe qui, la patience de la Sainte a ses limites, et, quand ses limites sont atteintes… Elles cessent tout simplement d’exister. Plus de mesure, plus de pudeur, seulement un ouragan de rage et de pulsions, totalement détachées de la vie humaine, du bien commun, de sa propre sauvegarde, même ! En un mot comme en cent, si la colère venait à prendre la Sainte, dans un élan d’ennui, elle foutrait le feu au château, avec tous les invités à moitié saoules à l’intérieur, sans même y repenser à deux fois. Impossible de dire, d’ailleurs, si ce n’est pas le sort qu’auraient connu les généraux, maréchaux et l’Empereur des français si Teutatès ne s’était pas montré ce soir. Pour autant, que personne ne se leurre… Le dieu celte ne servirait qu’à temporiser. Bientôt, Olga devrait retourner sur les champs de bataille militaires, où elle finirait par semer le chaos dans les vies civiles.

La dame a besoin d’action. C’est ce qui a séduit son défunt mari, du reste. Une femme qui ne craignait pas de rire fort, de le remettre à sa place quand il faisait fausse route, cultivée et douée en politique, habile dans la manipulation, et désinvolte quant à ses conquêtes. En somme, une femme qui lui permettrait de s’élever, ou à tout le moins, de garder sa place dans la bonne société, sans en avoir que faire de qui passait ou pas entre ses draps. Pendant plusieurs années, jusqu’à son trépas en fait, ils ont été un couple soudé, qui, certes, ne s’aimait pas foncièrement, mais à qui l’amour était égal, puisque nourrissant des ambitions qui ne l’admettaient pas.

Sa mort avait plus agacé Helena qu’elle ne l’avait réellement attristée. Sans la présence de son mari, l’accès à la politique de l’état lui était limité, ne lui permettant que d’en récolter des miettes lors de soirées comme celles de ce soir. Ne lui étaient restés que les petits salons, les extravagances sexuelles... Juste de quoi caler une dent creuse. Forcément, la soldate était nerveuse, fébrile. L’effort manque à ses muscles, la dépense, le challenge... Elle noierait ce manque dans n’importe quoi, la possibilité de briser les reins d’un dieu celte étant la meilleure des perspectives qu’on pouvait lui présenter. Difficile, donc, pour elle, que de ne pas totalement se laisser aguicher par cette idée.

D’aucun lui aurait conseillé d’être prudente, de refuser l’intimité d’un homme hostile au Dieu qu’elle sert… Le fait est qu’Olga n’a pas peur de Teutatès, non pas parce qu’elle ne pense pas le dieu dangereux, après tout, tous les dieux le sont d’une certaine façon, mais bien parce que la perspective d’un corps à corps l’emballe, qu’il soit sexuel ou non. Qu’ils croisent le fer à la verticale ou à l’horizontale, l’une ou l’autre de ces idées lui plaisent. La pique qu’il lui lance, d’ailleurs, en la comparant à une chienne, montre selon elle qu’il en irait de même pour lui. Teutates et elle sont aussi semblables que différents, ce qui a toujours amusé la Sainte. « Une chance pour toi qu’il soit là, ce collier… Sans cela… » Elle ne termine pas sa phrase, mais c’est comme si des flammes dansaient dans ses yeux quand leurs iris vairons dévient de lui un instant vers les invités. Sans le collier de foi qu’il mentionne, aucun de ces paons apprêtés consommant alcools et douceurs jusqu’à plus soif n’aurait terminé la soirée en vie… Et cela, elle est persuadée que Teutates le sait pertinemment.

Son regard, d’ailleurs, ne perd rien de son embrasement, bien qu’il change de nature, alors qu’elle enroule son bras autour du sien et se laisse conduire par le celte vers les étages. Elle l’aurait plus volontiers perdu dans le labyrinthe du parc du château, mais l’intérieur est aussi magnifique que l’extérieur. De concert, ils regagnent le hall d’entrée, Helena snobant avec désinvolture les regards qui lui sont lancés, jouant de son éventail de plumes, puis montent un grand escalier en fer à cheval, en bois massif, jusqu’au deuxième étage de l’immense demeure. Autour du hall, une promenade, et des portes en cascade. A l’étage, la sainte redevient cavalière et guide son invité au bout de l’un des couloirs, frissonnant au baiser que sa nuque reçoit, tout en laissant un petit sourire satisfait étirer ses lèvres. Libérant le bras de Teutatès de son emprise, elle ouvre une haute porte double en bois vernis, et dévoile une immense bibliothèque, au centre de laquelle trône le bureau de l’hôte, parfaitement rangé, parfaitement lustré… Le tout sans un seul grain de poussière malgré les milliers de livres qui sont entreposés là.

La sainte précède le dieu dans cette antre du savoir, lui laissant le soin de fermer la porte derrière eux, tout en retirant ses gants, doigt après doigt, tirant lentement, sur l’un, puis sur l’autre, avec une certaine indolence, ses hanches roulant à chacun de ses pas. « La vue, d’ici, est imprenable ! » Elle lance, parfaitement conscience du double sens de sa phrase. Ayant atteint la porte fenêtre menant sur le balcon, elle l’ouvre en grand, et finit par se retourner, pour revenir s’approcher du dieu, sourire mutin aux lèvres et sourcil arqué. « Dois-je appeler pour qu’on nous monte du champagne ? » Elle propose, prête à verser dans absolument tous les excès…

Ileana Vassili
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MessageSujet: Re: Le monde est un grand bal où chacun est masqué.   Le monde est un grand bal où chacun est masqué. EmptyJeu 27 Mai - 23:02



Le monde est un grand bal où chacun est masqué.
Teutatès & Olga

« Leipzig, Saxe, 27 septembre 1813 »
L’endroit était très beau. Comme beaucoup en Europe. Plus le temps passait et moins je me montrais appâté par le faste et par le confort. L’avais-je été seulement un jour ? Peut être. Aujourd’hui, je préférais le plus souvent le confort de mon Ettegia, rebâtie sur les ruines de celle de jadis. Ou la simple et réconfortante compagnie d’hommes qui croyaient les uns aux autres, engagés dans la même galère et pourtant mûs par l’amitié, le devoir, l’honneur ou des principes quelconque. Dieu itinérant la plupart du temps, qui ne retrouvait plus que rarement ceux qu’il avait jadis juré de protéger. Peu importe, au fond.


Le fait est que l’endroit est beau. Un vrai havre de paix et de luxe, de confort brut, quand bientôt toute la vallée de Leipzig sentira la poudre et le sang.


La parenthèse est bienvenue. Je suis toujours un peu sur le qui-vive avec Olga, car je sais bien de quoi elle est capable. Mais pas ce soir. Elle n’a aucun intérêt à s’en prendre à moi. Pas maintenant, pas ici. Elle-même ne semblait pas vraiment savoir ce qu’elle fichait ici à part vivre, dans cet endroit plein de dangers certes, mais sans enjeux réels pour quelqu’un comme elle. C’était difficile à expliquer, et je pouvais ressentir en elle la même langueur, la même solitude que celle qui étreignait beaucoup de gens comme nous, divins ou immortels en tout cas, surtout quand les premiers siècles étaient passés et qu’il n’y avait plus ni guerres ni amours d’aucune sorte.


J’ai du mal à me défaire de la Russie et de la défaite qui souillait chacun de mes pas. Même si j’avais jadis tout perdu au retour de l’amour de ma vie, je n’avais pas vécu les choses de la même manière qu’entre Wolkowysk et Varsovie. Là bas, j’avais vécu de prêt ce néant qui me tendait les bras, et qui m’appelait à sa manière. Ce désespoir lancinant, partout, tout le temps, qui m’avait marqué du sceau glacé d’une mort, temporaire ou véritable, continuait des mois plus tard de m’enserrer le cœur. C’était pénible, contraignant, étouffant. Combien de nuits me réveillais-je des réminiscences de l’abandon glacé de toute forme d’espoir ? Il était temps que cela cesse. Olga avait raison. Le vent tournait. La guerre me tombait dessus. A cela au moins, j’étais doué.


La belle me tance. Je réplique d’un sourire de connivence, léger, ténu, mais bien réel, et elle devinerait en me connaissant que je n’étais pas aussi sérieux que je pourrais en avoir l’air ou que mes mots pourraient le laisser penser.



| Sans cela, ton odieux maître ne pourrait que plus difficilement te mettre en laisse, n’est-ce pas ? je te préférerais libre, comme tout le monde est sensé l’être au départ. |


C’était vrai, au fond, même si je n’étais certainement pas en train de lui proposer de changer de camp. Je ne savais pas ce qui concrètement la liait à son Dieu Unique, mais je savais bien qu’elle ne changerait pas de maître pour mes beaux yeux et je pensais bien qu’elle n’en avait même pas envie. Bon, cela dit, cet objet de pouvoir avait au moins le mérite de la contenir, de ce que j’en savais et de ce que j’en avais compris. Ce n’était pas une science certaine que d’estimer la puissance d’un objet de ce genre, mais j’en savais assez pour m’en méfier.


Je laisse la Sainte nous guider dans le dédale des couloirs. Dorures et boiseries ornementées, tapisseries et tableaux. Tout le faste d’un bal d’Empire en un seul endroit, mais rien de tout ceci ne m’intéresse plus. Je referme la porte derrière moi, et parcours les milliers d’ouvrages présents sur des mètres de long et de haut. Vieilles et nouvelles éditions, tout impeccablement rangé. La belle va ouvrir le balcon, se défait de ses gants. Je la regarde faire. Qu’elle est belle. Et impressionnante, aussi ; avec ses vieux vairons. Mais je ne suis pas intimidé. Je la connais, depuis le temps. Et soutiens son regard.



| Si tu veux. Pas besoin de verres, cela dit. |


Je contourne le bureau et vais m’asseoir sur le fauteuil de velous, fermant les yeux et laissant retomber ma tête contre le dossier. J’exhale un long soupir de contentement.


| Je pourrais tout donner, pour ce simple luxe de bien s’asseoir. En Russie, on était couchés dans la neige, affalés, à demi assis, à demi debout contre des arbres. Collés les uns aux autres, crevant de froid et de faim. Et moi plus que tout autre, car je ressentais leur désespoir à tous. |


Je ressassais, regard perdu dans le vague. Avant de me relever. Et de me rapprocher, passant une main sur son bassin pour la rapprocher d’un coup contre moi, de presser sa poitrine contre mon torse et de contempler l’infinité de nuances de ses yeux alors que ses lèvres étaient si proches des miennes.


| Il n’y a pas de lit, ici… |


Question muette. Je n’allais rien commencer si des serviteurs allaient débarquer.


| Tu m’as fait monter pour m’abattre en toute discrétion, en fait ? |
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MessageSujet: Re: Le monde est un grand bal où chacun est masqué.   Le monde est un grand bal où chacun est masqué. EmptyLun 21 Juin - 15:09


Au plus Olga regarde Teutatès, au plus elle est convaincue que le dieu a toujours été plus humain qu’elle ne le serait jamais. Celle qui avait été canonisée pour avoir, du milieu à la fin de sa vie, enjoint les siens à se convertir au catholicisme en a pourtant bafoué tous les principes les plus élémentaires, à commencer par « Tu ne tueras point ». Le plus beau, c’est qu’elle n’avait même pas tué pour se défendre. Du moins, pas à chaque fois. La modernité la reconnaît comme une figure de génocide, et elle a raison. Elle a détruit, intégralement, ceux qui l’avaient défiée, défié son fils en lui volant son père, défié sa couronne. Seulement, les temps étaient différents, à l’époque. Olga n’avait de princesse que le titre. Pour elle, pas de château ni de serviteurs. A l’époque, être reconnue princesse, c’était simplement avoir quelques breloques supplémentaires dans les tresses qui retenaient ses cheveux, et la certitude d’être mariée à un homme qu’elle déteste, mais ça ne l’empêchait pas de devoir nettoyer ce qui servait d’écuries aux chevaux de son père, de se foutre de l’eau partout, au point de presque en mourir de froid, quand elle allait puiser de quoi faire boire les bêtes, et de défendre sa vie et sa vertu jusqu’à ce que mort s’en suivre dès que des errants ostracisés passaient les limites de leurs terres. Olga, elle est née dans une contrée hostile où les forts engendrent les forts, et sa contrée d’adoption n’était pas différente, sinon plus hostile encore pour une reine privée de son roi. Plus que d’autres, elle a dû se montrer ferme, impitoyable, et c’est ce qu’elle a fait. Pour protéger les siens, l’héritage de son fils et le legs de son défunt mari. Eut-elle été un homme, on l’aurait encensée comme le plus incroyable chef de guerre qui eut été. Peut-être pas à la hauteur de Napoléon ou d’Alexandre le Grand, mais ayant au moins la carrure d’y prétendre. Hélas, elle est née femme et en tant que telle, l’histoire ne se souviendrait même pas de son nom s’il n’était à presque toutes les lèvres orthodoxes.

Il dit qu’il la préférerait libre, sans « son odieux maître »… Olga observe le silence, après cette remarque. Il plaisante. Elle le sait. En tous cas, dans son qualificatif d’odieux envers ledit Maître, car il sait très bien qu’une véritable offense lui vaudrait une dague plantée dans l’estomac jusqu’à la garde, et le tout touillé comme une soupe infâme, à un point tel que même sa régénération divine n’aurait rien pu y faire. Pour autant, cette dévotion qui lui fait peur est aussi, ce soir, ce qui le sauve. Avec un Dieu « en sommeil » et des conquêtes monothéistes au beau fixe, les dieux païens sont oubliés, même d’eux, ne représentant pas un danger suffisamment grand dans l’ordre qu’ils ont établi pour perdre du temps à les détruire. Que Charles accepte de s’en rendre compte ou pas, le plaisir que prend Olga avec lui est uniquement lié à la prestance qu’il possède, en tant que Dieu, mais certainement pas en tant qu’adversaire. Bien sûr, elle estime ses qualités martiales pour les avoir déjà vues à l’œuvre, mais la sainte n’a aucun doute, en l’instant, que si un combat devait éclater entre eux… Elle aurait le dessus sans trop d’efforts. Du moins en est-elle assez persuadée pour s’octroyer le droit de passer du bon temps avec un immortel d’un panthéon différent, raison pour laquelle elle n’éprouve aucune honte, aucune gêne, à le guider à travers les couloirs de sa demeure actuelle jusqu’à la première des pièces qui vaillent la peine d’être vues : sa bibliothèque.

A la réponse qui lui est servie sur le champagne, la sainte ne peut que sourire. « Ils nous les monteront en même temps que la bouteille, libre à nous de les utiliser ou pas… » Bouteille de champagne ou outre d’eau sous le soleil de Jérusalem, ils avaient déjà partagé tout cela. Ils s’étaient déjà partagés, dans des décors beaucoup plus primitifs, moins fastueux. L’essentiel qui existe entre eux, dans chacun de ses travers, dans chacune de ses nuances, ils le connaissent déjà, et s’amusent simplement de l’habiller différemment, selon la mode de l’époque et les enjeux de leurs missions personnelles.

De ses yeux dépareillés, Olga suit Teutatès s’effondrer dans le confort de l’un de ses fauteuils, et écoute, avec sa circonspection usuelle, ses confessions à propos de la Russie. Sans s’émouvoir, Olga compatit. Ces hivers, elle ne les connaît que trop bien. La Mère Patrie est cruelle et exigeante. Elle enlève les enfants trop faibles, et éprouves ceux qui survivent toute leur vie. Même ceux qui y vivent depuis des siècles ne l’ont pas domptée, et se soumettent encore à ses caprices. Pas comme ici, où le temps est bien plus doux. La Sainte ne répond pas, mais n’en pense pas moins. Teutatès et ses hommes n’étaient pas prêts pour une telle violence. Personne n’y est réellement prêt, en fait, à l’exception de ceux nés dans ce froid qui vous gèle jusqu’aux os. Il faut ne jamais avoir connu la chaleur pour s’en accommoder, ce qui est loin d’être le cas d’un Empereur corse. Est-ce qu’Olga se réjouit de l’échec de l’Empire ? Pas spécialement. Elle s’en moque, en fait. Chrétiens contre orthodoxes contre juifs ou contre musulmans, pour elle, c’est du pareil au même. Elle se sentira concernée quand ces quatre branches se réuniront en un seul rameau pour faire disparaître de la surface de la terre tout ce qui n’émane pas de Dieu.

Elle est incapable, donc, de rassurer ou de consoler Teutatès. Elle n’est pas dénuée de sentiments, il peut le sentir qu’elle compatit… Mais pas assez pour vouloir s’appesantir sur le sujet, pas assez pour estimer que ça en vaut la peine, en fait. Elle aussi a connu des épreuves et des déconvenues, certes, très différentes, mais souffrir, c’est aussi ce qui te fait dire que tu es en vie. Par ailleurs, le celte a choisi son sort, luxe auquel très peu de gens peuvent prétendre. Pour toutes ces raisons, Olga hoche brièvement la tête en signe d’assentiment, sans relever.

Elle ne retrouve qu’une ébauche de sourire en le voyant finir par se redresser et la rejoindre, cherchant à se faire plus sensuel, plus tactile, la prenant par le bassin pour mieux mêler son souffle au sien. Sans se faire prier, l’une des mains de la sainte vient gentiment se poser sur son épaule, pendant que la seconde trouve sa nuque, dans laquelle elle commence à jouer avec ses cheveux, sa bouche se refusant farouchement à la sienne. « Les lits se méritent… Voyons déjà si tu survis à la bibliothèque… » Elle le tance. Peu de gens avaient eu l’insigne honneur de découvrir ses appartements. L’idée de soumettre Teutatès aux mêmes épreuves que les mortels l’amuse, ce qui est très visible. « Plus tard, sans doute… Si tu m’ennuies… » Elle lui souffle, venant mordiller sa lèvre inférieure pendant que, dans son dos, elle vient tirer sur un ruban qui ferait monter un serviteur jusqu’ici. Le sourire qu’elle lui lance est mutin. « Nous avons trois minutes avant que le champagne n’arrive… » Oui, elle a déjà chronométré ses employés. Sur le bureau, elle attrape un sablier qu’elle retourne. Manifestement, elle a envie de jouer… et tire le corps de Teutatès vers le sien alors qu’elle s’assied sur le bureau, le calant entre ses cuisses, son regard dépareillé plein de malice ancré dans le sien.

Ileana Vassili
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J'évolue à : Bien que sa résidence officieuse soit Londres, opérant pour l’instant à Paris, elle y « possède » un appartement aux dimensions confortables « aux frais de la princesse ».
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Pouvoirs et faiblesses : POUVOIRS : Comme un dieu (Actif) & Maitre d'arme (Actif) & Dans la lumière de Dieu, tu t'éteins (non actif) •• FAIBLESSES : Vengeresse & Absence de Compassion & Pas d'attaches & Défenseur de la foi & Les Anges
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MessageSujet: Re: Le monde est un grand bal où chacun est masqué.   Le monde est un grand bal où chacun est masqué. EmptyMar 13 Juil - 22:47



Le monde est un grand bal où chacun est masqué.
Teutatès & Olga

« Leipzig, Saxe, 27 septembre 1813 »
Olga est une guerrière sans foi ni loi, et je ne plaisante sans doute qu’à moitié en la traitant en même temps de chienne de chasse de son maître. Je pensais sincèrement qu’elle l’était, et ce n’était pas qu’une pensée fugace. C’était réel, concret, ça se traduisait en preuves concrètes dans les siècles que nous avions pu traverser, rarement ensemble, parfois opposés, mais jamais totalement hors de portée de l’autre. Je sens comme toujours sa force, sa confiance en elle, et son assurance. Tous ces sentiments exsudent littéralement de chaque pore de sa peau. Il n’en reste pas moins que je me méfie d’elle, même si je sais que c’est une amie, même si je sais qu’elle n’est pourvue que de mœurs légères. C’est un avantage, mais bien souvent une fuite en avant, une échappatoire commune avant le prochain bain de sang. Comme dans la vendée militaire, en pleine révolution française…


La belle me défie, me tance, me séduit, laisse planer les insinuations sans pour autant lâcher l’affaire de ce qui ne manquerait pas de se tisser entre nous ce soir, rapprochement aussi éphémère qu’incandescent. Elle était à moi, ce soir, toute dévôte du Dieu Unique qu’elle l’était. Je ne savais pas encore pourquoi j’étais si pressé de remettre le couvert avec une adversaire éternelle… C’était imprudent. Mais au fond, qu’est-ce qui comptait vraiment quand il était question de notre immortalité si solitaire ? Mon panthéon tout entier me détestait, me réprouvait, et j’avais tant et tant d’ennemis que je ne savais simplement plus les compter. Ce genre de parenthèse, aussi brutale que sensuelle, était toujours bonne à prendre malgré les circonstances, malgré les identités de chacun.



| Je me souviens que tes reins forment une courbe et un creux suffisants pour que je puisse m’y abreuver. |


Et elle ne changerait jamais, ni à ce sujet ni à aucun autre, car son maître s’était bien occupé de la rendre inaltérable aux ravages du temps, guerrière parfaite au corps d’athlète jusqu’à ce que quelqu’un ne parvienne finalement à l’écharper pour de bon, ou que nous ne mourrions tous faute de croyants encore en vie. Ou que nous nous donnions directement la mort. La Mort Véritable. C’était passé si près, en Russie, que j’avais acquis en moi la certitude que je me retrouverais forcément de nouveau opposé au sujet, qui reviendrait immanquablement sur le tapis. Viendrait fatalement un jour où je ne pourrais plus résister à la tentation, et où je me retrouverais en position d’être entouré de désespérés, de dépressifs, et alors je me donnerais la mort sans aucun espoir, sans suffisamment de puissance pour pouvoir repousser les affres parcourant l’âme humaine.


Ce n’était pas triste, comme destin. Je vivrais et mourrais comme toujours parmi les miens. Pas ceux du sang, s’ils finissaient par se perdre encore et toujours dans les tours et détours de l’Histoire, mais au moins ceux des idées et des principes.


Sa main, si douce et si gracile, ne me berne pas. Je sais qu’elle a la poigne d’une tueuse sociopathe, dénuée d’émotions au moment de tuer en dehors de l’émulation et de l’excitation qu’elle ressent plus encore devant la perspective du carnage que celle de l’amour. Je souris à son défi alors qu’elle esquive la tentative de baiser. La chienne de Dieu voulait joueer ? Très bien. Je n’étais pas du genre à me débiner ; la mort plutôt que la fuite, la défaite plutôt que la concession. Mais ses dents sur ma lèvre inférieure me font vriller, et qu’elle prévient d’un discret appel ses petits mignons de serviteurs…


Alors, je la dévisage. Yeux bruns, presque noirs, sans expression, dans les siens vairons pleins de rouerie et de stupre qui ne demandait qu’à s’embraser. Je tire de sous sa robe ses dessous, me fraie un passage de mes grosses paluches calleuses en direction de son intimité.



| Trois minutes ? Cela fera une partie à une, petite Kievienne. |


Je m’agenouille alors, tirant les bas de ses jambes de mes dents, laissant traîner langue et canines le long de sa peau diaphane en remontant, avant de couler un regard vers le sien d’en bas, de m’engouffrer sous la dentelle fine de sa robe.




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Victor Lafitte
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« Leipzig, Saxe, 27 septembre 1813 »


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