The show must go on ! [Intrigue I - Terminé]

Paris, ville des lumières pour beaucoup et ville de luxure pour bien des autres. Ces idiots de mortels se croyaient intelligents et sages, voyant en leurs découvertes technologiques une autre condition que ce que la religion leur avait inculqué. Tous ces idiots ne voyaient même pas qu’en agissant de la sorte, ils ne faisaient que créer des nouveaux dieux qui les priveraient de leurs libertés. Il était temps pour Lucifer de faire trembler les fondements même de cette cité où la perversion ne cherchait qu’à regagner la surface après avoir été enfuie durant des siècles. Pour se faire, il comptait organiser une fête comme jamais Paris n’en avait connu. De l’alcool, de la drogue, de la musique, des femmes, tout serait permis et tout serait présent. Une charmante soirée costumée sur le thème de la lutte entre le paradis et l’enfer, quoi de mieux pour un ange déchu cherchant à se moquer de son père. Fort heureusement pour lui, il avait toutes les connexions nécessaires pour obtenir ce qu’il voulait pour sa soirée.

La première chose à faire était la publicité et pour ça, il connaissait assez de personnes dans le showbiz pour que la rumeur enfle dans les milieux très select qu’il convoitait. Entre les riches cherchant à dépenser leur argent dans la débauche la plus complète et ceux voulant être vu afin d’asseoir leur notoriété, les invités ne manqueraient pas. Quelques stars internationales bien connues pour leur sens de la fête et évidemment, quelques divinités avec qui il entretenait de bonnes relations. Après tout, Nyx n’était pas la seule à s’y connaître en organisation de soirées déjantées. Pour la drogue, il pouvait toujours faire appel au cartel colombien qu’il avait défendu voilà deux ans. Enrique Galas était désormais un ami et il lui fournissait tout ce qu’il pouvait désirer depuis cette affaire. Il ne restait que deux choses à régler et évidemment, il connaissait la personne parfaite pour le côté féminin de cette soirée. C’est donc tout naturellement que Lucifer se mit en route pour le Moulin Rouge. La charmante Mère de l’Enfer ne manquerait pas de l’accueillir avec un savoir-faire hors du commun et il en avait déjà le sourire aux lèvres.

Dans un freinage remarqué qui fit même peur au préposé aux voitures, la Ferrari de l’avocat s’arrêta net devant l’entrée du cabaret parisien. Tout naturellement, il sortit en réajustant son costume noir coûtant une fortune, lançant les clés au garçon juste à côté.

« Mets-la moi au chaud. Je risque d’en avoir pour un certain temps, Henri. »

Le sourire aux lèvres en voyant les clés du bolide, le petit jeune remercia son client préféré.

« J’en prendrai le plus grand soin Monsieur Eden ! Promis ! »

Alors que Lucifer entrait dans le cabaret, prenant au passage deux filles qui patientaient comme des potiches dans la longue file d’attente, il glissa un billet dans la poche de l’agent de sécurité. Les deux demoiselles étaient aux anges d’avoir été remarquées par celui qui semblait être comme un Prince dans cet endroit branché de la capitale. Il s’agissait de deux latinos en visite dans la capitale française et évidemment, elles tenteraient de remercier leur bienfaiteur dans un français approximatif. Ce dernier ne manqua pas de sourire à l’idée de ce qu’elle allait subir ce soir, s’amusant à leur répondre dans un portugais parfait.

« Como pude deixar duas belezas na frente da entrada? »
(Comment aurais-je pu laisser deux beautés devant l'entrée ?)

Les deux jeunes femmes se mirent à rire, flattées de l’attention du riche français qui venait de les sortir d’une attente interminable. Alors que le grand brun les tenait par la taille tout contre lui, arrivant comme s’il venait de recevoir deux trophées pour le prix d’un, elles se présentèrent afin de faire connaissance.

« Meu nome é Milena e ela é Isabella. Viemos de São Paulo. Não pensamos que poderíamos entrar aqui, mas graças a você ... É como um sonho! »
(Je m'appelle Milena et elle, c'est Isabella. On vient de Sao Paulo. On ne pensait pas pouvoir entrer ici mais grace à vous ... C'est comme un rêve !)

Toujours aussi charmeur, Lucifer se présenta à son tour alors qu’il les amenait dans le carré VIP.

« Eu transformo sonhos em realidade! Eu sou Lúcifer, como o Diabo, mas mais bonito! Tive que vender minha alma para ter uma companhia tão adorável, espero que ele não venha me buscar tão rápido! »
(Je transforme les rêves en réalité ! Je suis Lucifer, comme le Diable, mais en plus beau ! J'ai dû vendre mon âme pour avoir une si charmante compagnie, j'espère qu'il ne viendra pas me cueillir trop vite !)

Les deux latines ne manquèrent pas de rire à ce qu’elles prirent pour une plaisanterie. Evidemment, Lucifer ne manqua pas de commander la plus chère bouteille de champagne du Moulin Rouge, jusqu’à ce que finalement, cette chère Lilith se montre enfin. Comme à son habitude, il la détailla des pieds à la tête, s’attardant sur ses hanches et ses seins, avant de rejoindre son regard d’un air innocent.

« Lilith ! Démone de mon cœur ! Comment vas-tu en cette belle soirée ? Regarde ce que j’ai trouvé à l’entrée ! Pas mal hein ? Je suis certain que la blonde prend dans le cul, j’ai de l’intuition pour ce genre de chose. »

Les deux brésiliennes ne comprenant presque pas le français, n’avaient absolument rien compris à ce que venait de dire Lucifer. Elles se contentèrent de sourire et de rire en buvant leur coupe de champagne. Assises de part et d’autre de leur bienfaiteur qui était assis comme un pacha dans le canapé hors de prix, elles ne se rendaient certainement pas compte de ce qui les attendait.

« J’espère que je ne te dérange pas. Je t’avoue que ma venue n’est pas innocente et je pense que j’aurai besoin de tes services. »

Sourire charmeur et décontracté comme à son habitude, Lucifer ne manquait pas une occasion de s’amuser et aujourd’hui, il ne comptait pas déroger à cette règle. Venir voir Lilith pour son réseau était une chose, mais il fallait toujours prendre un peu de temps pour soi également. La Mère des Démons se montra comme toujours très accueillante et ce n’était pas pour déplaire à l’ange déchu qui rigola à sa remarque sur les deux demoiselles l’accompagnant. Il leur fit un clin d’œil alors qu’elles ne comprenaient visiblement rien à ce que les deux pensionnaires de l’Enfer se disaient.

« Ne sois pas jalouse, tu restes le plus beau trésor de ce lieu et de loin. Tu es la seule raison de mes visites si régulières, tu le sais bien. »

Le séducteur angélique détaille à nouveau la jolie démone lorsqu’elle vient s’asseoir face à lui, ne manquant pas de glisser ses doigts sur les hanches et les cuisses des deux brésiliennes qui se laissent faire sans broncher. Immédiatement, Lilith en vint directement à la raison de sa venue et évidemment, Lucifer ne manquant pas de se lancer dans de grandes phrases, tel un acteur de théâtre en surjeu. Il se leva, délaissant les deux latines pour avoir plus de mobilité dans son délire.

« Je compte organiser une soirée dont tout Paris se souviendra durant des années ! Le genre de fête qui dira si tu es in ou out dans le monde nocturne européen. Je ne compte pas regarder à la dépense et tout doit être parfait. Le lieu, la musique, les boissons, l’ambiance et évidemment, les petits compléments ! C’est sûr ce point que tu me serais d’une grande aide. Vu que tu as quelques filles et garçons chargés de divertir les fortunés de ce monde, tu pourrais m’en livrer quelques uns afin que la fête soit plus folle. Il serait dommage que Satan en personne ne puisse pas assurer tous les vices lors de l’une de ses soirées ! »

Toujours souriant, il retourna s’asseoir entre les deux brésiliennes, caressant leur joue au passage. La serveuse ne tarda pas à arriver, la bouteille de champagne à la main. Comme à son habitude, Lilith savait recevoir et prit à son compte la bouteille. Il n’y avait pas à dire, cela faisait des millénaires qu’ils se connaissaient et comme toujours, elle était simplement fabuleuse. Elle savait prendre soin de ces petits détails qui font qu’on se sente bien en sa compagnie. Tout comme il l’avait fait pour la patronne des lieux, Lucifer détailla la serveuse, comme si les deux latines n’allaient pas lui suffire. Il faut dire qu’à ce niveau, l’existence humaine était un véritable plaisir et il n’hésitait pas à en abuser à chaque instant.

« Tu me connais, j’ai toujours l’œil pour trouver les perles rares. Rappelle-toi quand nous nous sommes rencontrés, j’ai tout de suite vu en toi la promesse d’une grandeur qui me ravirait. On peut dire que je ne suis pas déçu. Ces deux filles ne sont pas grands choses à côté de toi mais bon, elles auront le mérite de me divertir. Si tu veux, je peux te les laisser une fois que j’en aurai fini. Il y a certainement moyen d’en faire quelques choses d’intéressant. »

Connaissant parfaitement les activités illégales de la Démone, Lucifer ne pouvait que lui fournir des âmes égarées afin d’alimenter la machine. Après tout, il ne faisait que tester la marchandise avant qu’elle soit sur le marché, rien qui pourrait mettre sa réputation à mal. Une fois les coupes de champagne servie, Lucifer trinqua à cette soirée.

« A duas lindas mulheres que iluminam minha noite! »
(À deux magnifiques femmes qui illuminent ma nuit !)

Après avoir trinqué avec Isabella et Milena, le grand brun se tourna vers Lilith, tendant son verre vers elle.

« Et à toi bien sûr, qui est l’hôte la plus charmante du monde ! »

Lucifer vida la moitié de son verre, avant d’inciter les deux femmes qui l’accompagnaient à danser. Entraînées par la musique et sous l’effet séducteur du diable, elles s’exécutèrent de bon cœur, se lançant dans une danse sensuelle des plus plaisantes. Les deux belles s’embrassaient passionnément en envoyant des œillades à leur bienfaiteur régulièrement. Ce dernier se contentait de sourire et se tourna vers sa vieille amie.

« Tu vois, c’est ce genre de filles qu’il me faut à ma soirée. Quelques mecs un peu sexy afin de satisfaire les cougars et le succès de cette petite sauterie ne peut qu’être garanti. Ca serait pour le mois prochain, tu auras de l’arrivage frais ? »

Tout le gratin serait invité à sa fête, tout comme les divinités qu’il connaissait et qui méritaient sa considération. Toutefois pour ceux-ci, il avait également une autre idée en tête et à nouveau, cela serait à Lilith de la concrétiser. Il s’avança un peu afin d’éviter de parler trop fort, les oreilles pouvant souvent trainer dans ce genre d’endroit.

« Vu que je compte également avoir quelques invités de qualité supérieure, il me faudrait également des jouets pour satisfaire leurs plus viles perversions. Fin de série ou premier choix, je ne suis pas difficile à ce niveau. Tu penses que tu pourrais m’avoir tout ça ? »

Visiblement, les deux latines semblaient correspondre au goût de la démone et pour cause, tout comme Lucifer, elle avait un goût exquis. Par contre, il restait à voir dans quelle condition il les laisserait demain car bon, comme tout homme, il avait des besoins à satisfaire et il ne comptait pas les ménager durant la nuit, à moins qu’il ne s’amuse avec quelqu’un d’autre.

« Tu sais bien que je peux me montrer délicat par moment. Après, elles semblent pouvoir encaisser pas mal et tu me connais, je ne crache jamais sur un peu de corps à corps physique avec une belle femme. »

Il continua à boire son verre de champagne alors que Lilith l’amusa en faisant son air faussement outré par ses propos sur ses capacités à lui procurer ce qu’il désirait mais bon, au fond elle devait bien se douter que Lucifer avait une totale confiance en ses talents. Après tout, Lilith ne l’avait jamais déçu et elle ne semblait pas être le genre de démone et même de femme à présent, à tourner le dos à un vieil ami dans le besoin. Sachant très bien que comme la plupart des femmes, la belle démone cherchait des compliments, le Diable ne se priva pas de l’encenser.

« Lilith ! Voyons ! Tu sais bien que ma foi en tes capacités dépasse de loin celle du plus pieux des évêques envers mon père. Tes talents n’ont d’égaux que ta beauté et encore, je crains de te sous-estimer en disant cela. Je te fais entièrement confiance pour les petits suppléments qui serviront à agrémenter la soirée, tu sais bien que je suis joueur. Il va de soi évidement que tu y es formellement conviée, j’espère que tu viendras t’amuser et non pas surveiller la satisfaction de ton client le plus cher. »

Un large sourire, un petit air coquin sur le visage, Lucifer se voyait déjà lors de cette grande soirée. Des beautés dans tous les coins, de la luxure, de l’excès et des humains s’abandonnant au Diable. Quoi de mieux que pour faire enrager son paternel, tout en provoquant l’éventuelle venue de visiteurs mystérieux. Il restait juste à laisser courir le bruit que cette soirée aurait lieu, inviter des personnalités influentes et le tour serait joué. D’ailleurs, il pensa immédiatement à la fille de ce bon vieux Caïn. Cette petite visite en Europe pourrait lui changer les idées et surtout, cela enragerait son crétin de géniteur. D’autant plus que le bougre savait y faire pour créer des beautés. Quoi qu’il en soit, tout se préparait tout doucement.

« Ooooh ! Tu sais que j’aime les surprises ! J’espère bien que tu feras aussi partie de la surprise, tu sais bien que tes charmes ne m’ont jamais laissé indifférents. »

Tout en la fixant du regard, Lucifer continua à boire son champagne, avant que les deux latines reviennent se lover dans ses bras. Rigolant et s’amusant avec insouciance, elles n’avaient pas encore compris dans quelle galère elles s’étaient mises. Buvant et se trémoussant sur la musique, cherchant les lèvres du diable pour y déposer des baisers langoureux, les deux brésiliennes se s’offusquèrent pas des mains baladeuses de leur bienfaiteur. En même temps, qui refuserait les avances d’un homme riche et séduisant qui semblait avoir la capacité de prendre ce qui lui plait ? Se demandant ce qu’il pouvait dire à l’américaine devant eux, la blonde osa poser la question, tout en cherchant à capter son regard en écrasant sa poitrine contre son bras.

« Aquela é sua namorada? Ela é muito bonita. »
(C’est ta petite amie ? Elle est très belle.)

Le grand brun posa un regard amusé sur la jeune latine qui devait avoir une vingtaine d’année, son doigt caressant sa joue tout en plongeant son regard dans le sien.


« Um único relacionamento é tão chato. Eu sou o amante da vida. »
(Une relation unique est si ennuyeuse. Je suis l'amant de la vie.)

Après avoir prononcé ces mots, Lucifer embrassa la jeune latine qui se montra particulièrement réceptive au baiser du diable. Sa copine, un peu jalouse, ne manqua pas de recevoir son présent également, leur bienfaiteur ne manqua pas de l’honorer à son tour d’un succulent baiser. Riant et buvant, les deux jeunes femmes ne se doutaient nullement du calvaire qui les attendait. Lucifer se tourna vers Lilith, tout en pelotant allégrement ses deux proies. Le sourire aux lèvres alors que l’une d’entre elles venait lui verser du champagne dans la bouche.

« Comme tu peux le constater, il ne faut pas grand-chose pour me rendre heureux. Et je suis certain que tu parviendras à me rendre fou de joie. Sinon, tu as entendu la nouvelle pour le vieux nordique ? Il semblerait que des humains cherchent à éliminer les dieux. J’aimerais bien connaître ces hommes si courageux. Peut-être qu’ils pourraient enfin éliminer mon paternel ? Tuer par sa propre création, cela serait une fin parfaite pour ce vieux fou ! »

Cette petite soirée au Moulin Rouge se passait délicieusement et Lilith semblait apprécier l’invitation pour la grande fête organisée par Lucifer. Il faut dire que cela allait être la soirée du siècle et que pour une femme comme elle, c’était l’opportunité d’augmenter encore un peu plus son influence. Entre les grosses pointures des affaires, du divertissement et même des milieux un peu plus louches, la démone allait pouvoir remplir son carnet d’adresse afin de voir son portefeuille client augmenter drastiquement. En attendant, elle semblait surtout vouloir s’amuser et profiter de la soirée, ce qui était exactement ce que voulait le Diable. Bien qu’il y ait de nombreuses possibilités qui se présenteront ce jour-là, le divertissement était une chose indispensable pour que la soirée soit réussie.

En attendant, les mots de Lilith avaient eu le don de lui donner envie et il était désormais comme un enfant avant Noël, espérant bien que son cadeau allait être à la hauteur de son attente. Bien que Lucifer et Lilith aient une relation régulière, chacun faisant un peu ce qui lui plaisait, il n’était pas contre le fait de profiter de ses charmes à nouveau, surtout qu’elle savait se montrer particulièrement efficace dans ce domaine pour rendre fou un homme. Le sourire aux lèvres, ses mains se baladant sur les corps des deux brésiliennes, Lucifer fixa la belle brune intensément.

« Mmmmm, je vais en faire des jaloux, j’adore cette idée d’être envié de toutes parts. »

Devant cette tension sexuelle qui semblait se mettre en place, les deux latines ne manquèrent pas rigoler et de boire, s’amusant de voir leur bienfaiteur draguer d’autres femmes. Il était le genre d’homme qui semblait pouvoir tout avoir et elles n’avaient donc pas à être jalouses, surtout que cette soirée n’était qu’un jeu et que demain, elles retourneraient sans doute à leur quotidien. En attendant, elles comptaient bien en profiter le plus possible.

La discussion dériva sur un sujet bien plus sensible avec la mort d’Odin mais apparemment, Lilith n’avait pas plus d’information que cela. C’est donc Lucifer qui lui communiqua les quelques détails dont il était au courant, notamment pas Loki et d’autres connaissances divines.

« Apparemment, le vieux s’était transformé en ermite. Il aurait été tué par un artéfact divin. Il faut dire que c’est sans doute la seule possibilité pour tuer un dieu. Si les humains ont réussi à mettre la main sur des artéfacts et en plus, parviennent à les utiliser, on va devoir se montrer un peu plus prudents également et assurer nos arrières. D’ailleurs n’hésite pas pour les tiens, je serai ravi de les protéger de mon corps. »

Malgré le sérieux de la situation, Lucifer ne pouvait s’empêcher de faire des allusions salaces ou des plaisanteries. Il n’était pas du genre à s’inquiéter de tout et d’ailleurs, les paroles de Lilith le firent rire. Il termina son verre, indiquant à une des filles de lui remplir à nouveau sa coupe, avant de s’avancer un peu pour rapprocher son visage de celui de la démone.

« Rien ne m’empêchera d’organiser cette fête et pour cause, j’espère bien que l’un de mes invités divins apportera avec lui l’un de ses humains cherchant à nous détruire. Les hommes sont des êtres simples qui sont majoritairement esclaves de leurs émotions. Il y a fort à parier que beaucoup d’entre eux ont des griefs envers différents divinités. Une malédiction, un être proche sacrifié, un souhait ou une prière ignorée, leur adoration tient finalement à peu de chose. Je n’ai heureusement pas ce problème. Ceux qui m’adulent sont des psychopathes pour la plupart ou des dérangés qui me vouent un culte que je ne désire même pas. Par contre, je ne leur impose rien, contrairement aux autres. Pourquoi vouloir s’en prendre à moi si au final, je suis le plus à l’écoute de leurs envies ? »

Le sourire satisfait que Lucifer affichait, témoignait de sa confiance en son jugement. Ces tueurs de dieux n’étaient que des humains assoiffés de vengeance mais bon, il avait dû faire face à Caïn de nombreuses fois et pourtant, son jouet n’était jamais parvenu à le tuer. Il ne craignait par conséquent pas des idiots qui tuaient des dieux sans discernement. Odin n’était pas le plus tendre des dieux, mais il n’était pas bien méchant contrairement à d’autres. Il y avait donc la possibilité d’une vengeance plus intime, mais également d’une simple jalousie typiquement humaine.

« Les humains sont simples dans le fond. S’ils voient un être qui leur fait peur, ils agiront de deux façons possibles. Soit ils se soumettent à lui, soit ils tentent de le détruire. Les humains se sont déjà soumis aux dieux, sans pour autant en tirer beaucoup d’avantages visibles. Sans doute que ceux-ci sont passés à l’étape suivante, notre destruction. Maintenant, comme tu le sais, ceux qui se soumettent à moi, n’ont jamais eu à le regretter. Je ne suis pas comme mon père qui rigole en entendant leurs prières, mais qui jamais ne lèvera le petit doigt. Il y aura donc moyen de s’entendre avec ces tueurs de dieux si l’occasion se présente. »

Lucifer se rapprocha encore un peu plus de Lilith, se penchant en avant pour que ses lèvres ne soient qu’à quelques centimètres des siennes. Son regard plongé dans le sien, le Diable n’hésita pas à lui donner une instruction supplémentaire pour la soirée.

« Une dernière petite chose pour la soirée, il faudra que tu me trouves un moyen pour scanner les invités afin de voir qui pourraient être un tueur de dieux. Tu me connais, je préfère toujours être actif que passif … »

Lucifer ne put s’empêcher de rire à l’évocation des gardes du corps assurant les arrières de la belle brune. Il adorait cette répartie qui bien souvent manquait à la gente féminine. On pourrait même croire que ces humaines en étaient totalement dépourvues. Enfin bon, depuis le temps que ces deux-là se connaissaient, ils avaient réussi depuis longtemps à s’apprivoiser et surtout à user de tous les doubles sens possibles. Il était donc très clair pour le Diable que la Démone ne les utilisait pas que pour la protéger des indésirables, ce qui l’amusait encore plus au final. Quoi qu’il en soit, elle avait raison sur les fanatiques et tout ce qui y touchait mais bon, ces idiots étaient aussi très utiles pour perpétuer son mythe et donc lui garantir des pouvoirs.

« Oh tu parles des croyants qui vénèrent aveuglément mon géniteur. Ils m’ont toujours bien fait rire ces idiots. Franchement être abstinent pour se vouer à mon Père, quelle misère ! En plus, ils tapent dans les enfants de chœur après, une belle brochette de faux-culs. Et ils osent encore dire que c’est ma faute. Ces humains sont pathétiques. Mais tu as raison concernant mes adorateurs, il faudrait peut-être que j’en fasse quelque chose de plus évolué. Une manifestation de Satan pourrait augmenter mes fidèles et cela pourrait aussi me permettre de donner une version un peu différente que les conneries écrites dans la Bible. »

Afin de garantir son anonymat, Lucifer pourrait leur apparaître sous sa forme démoniaque, évitant ainsi les ruées de ses fans dans la rue et évidemment, le danger d’être exposé à des fanatiques de l’Eglise qui chercheraient à le tuer. Avoir une tribune et de la main d’œuvre pour propager ses préceptes, ce n’était finalement pas une mauvaise chose. Il allait donc devoir regarder tout ça de plus près mais en attendant, sa future soirée restait le centre d’intérêt principal dans sa tête. La drogue, l’alcool et les femmes, le tout accompagné d’une ambiance de folie, c’était une chose qui personne ne voudrait manquer. Les invitations seraient très recherchées à coup sûr et pour cause, cela allait être la soirée de l’année, si pas de la décennie. La remarque de Lilith ne manqua pas de faire sourire Lucifer, alors que leurs visages se rapprochaient.

« Tu sais bien que quelque soit les circonstances, tu m’es toujours indispensable. Tu as toujours eu l’art d’éveiller tout mon être. »

Alors que leurs lèvres s’effleuraient, la démone esquiva pour porter son verre à sa bouche et boire une gorgée, laissant Lucifer le sourire aux lèvres et le regard plein de désir. Si elle pensait être prête pour la soirée qui s’annonçait, c’était sans compter sur l’esprit tordu du Diable qui comptait bien réserver quelques surprises à ses invités. Entre les riches, les puissants, les célébrités et même les divinités, les choses allaient être particulièrement plaisantes, surtout si tout était permis le temps d’un soir.

« Agréable est un euphémisme ! Tu assisteras à une soirée diaboliquement inoubliable ! Presque autant que notre visite de la Tour Eiffel durant la nuit ! »

Il faut dire que cette nuit de baise intense au sommet du Monument de Paris était un moment inoubliable à bien des égards. Même si la modestie n’était généralement pas son fort, Lucifer pouvait s’enorgueillir d’avoir clairement assuré cette nuit-là. Vigoureux, endurant et inventif, le diable aurait pu rendre envieux les créateurs du Kama-Sutra. Evoquer cette nuit montrait clairement à quel point il comptait se lâcher lors de cette soirée et à quel point ses attentes étaient hautes. En attendant, les deux brésiliennes semblaient toujours apprécier leur soirée, observant en gloussant le spectacle offert dans l’un des plus prestigieux cabarets du monde. Si elles savaient ce qui les attendait après cette soirée, elles auraient certainement fui sans demander leur reste mais bon, la naïveté des pauvres était bien souvent impressionnante. Après pour leur défense, elles devaient sans doute penser qu’en échange de cette soirée, elles auraient dû donner de leur personne mais bon, Lucifer était assez séduisant que pour ne pas voir ça comme un effort à fournir et donc, il était normal qu’il en exige bien plus.

Quoi qu’il en soit, Lucifer se leva pour aller palper les fessiers des deux brésiliennes qui ne semblèrent pas s’en offusquer le moins du monde. Tout en faisant cela, il se tourna vers Lilith, provoquant et s’amusant de la situation.

« Il m’en faudra bien deux pour remplacer le tien. A moins que tu annules tout pour passer la soirée avec moi ? Je te laisserai jouer avec mes deux trouvailles ! »

Il n’y avait pas à dire, Lilith connaissait bien Lucifer et chacune de ses interventions avaient le don de l’émoustiller. Même s’il était vrai que la luxure habitant le Diable était digne de son statut de pécheur divin, cette démone avait toujours eu ce petit truc en plus qui l’attirait. Sans doute que son côté rebelle face à son père est en fait ce qui l’avait attiré et poussé à lui offrir une place à ses côtés. Quoi qu’il en soit, ils étaient désormais tout deux sur Terre et il était certain qu’ils n’allaient pas se priver une seconde de succomber à tous leurs désirs et vices. Les deux brésiliennes ne semblaient pas se douter une seconde de ce qui les attendait à la fin de cette soirée. Elles seraient certainement asservies et louées à des puissants en manque de plaisir, offrant leur corps pour les beaux yeux de leur nouvelle patronne dont le sang devait être aussi noir que son âme. Même en sachant cela, le Diable n’avait aucun scrupule à les envoyer dans cet enfer qui les transformerait en simple marchandise dont on se débarrasse lorsque l’envie n’y est plus.

En tout cas, vu que la partie « préparatif de sa soirée » était terminée, il ne restait plus qu’à profiter du reste de la soirée dans cette salle VIP. Evidemment, la réplique de Lilith à son invitation ne manqua pas de l’amuser et pour cause, alors qu’il avait toujours les mains sur les fessiers rebondis des deux latines, il murmure à la blonde quelques mots en portugais.

« Parece que minha amiga gosta de você. »
(Il semblerait que mon amie te trouve à son goût.)

Isabelle lança un regard en direction de la propriétaire des lieux, lui souriant comme si cette idée ne la dérangeait pas le moins du monde. Il faut dire que la démone avait un charme qui aurait fait sombrer n’importe quelle hétéro dans le saphisme. C’est donc tout naturellement que le Diable guida les deux naïves vers celle qui allait devenir leur pire cauchemar et tout ça dans un sourire charmeur. Assez facilement, elles se mirent dans l’ambiance, les baisers du Roi de l’Enfer se posant dans leurs nuques, les encourageant à oser un geste envers cette femme qui semblait être si classe qu’elles avaient peur de la souiller en posant leurs mains dessus. Leur hésitation força même Lucifer à agir, glissant sa main dans le pantalon moulant de la brune pour venir palper à pleine main une fesse bien pleine. Il délaissa momentanément la blonde pour glisser son bras autour du bassin de la Démone, l’attirant tout contre lui.

« On dirait que tu leur fais peur … Je vais encore devoir adoucir cette infernale tension … »