Sujet: Le roi est mort, vive le roi! Ou pas. | Terminé Jeu 12 Nov - 11:18
Ça grouille de flics et d’intrus en tous genres dans son club, c’est insupportable. Demain, la presse en ferait ses choux gras. Nombre de choses finiraient sur le net, à la grande joie de ce petit con de Link. Sans doute ne manquera-t-il pas une occasion de le lui agiter sous le nez… Rien que la perspective la fait lever les yeux au ciel. « Madame ? Ce que je dis vous ennuie ? » L’agent de police qui lui fait face est partagé entre la compassion et l’agacement. On lui a déposé une couverture de survie, voulu lui mettre de l’eau en intraveineuse ou quoi que ça puisse être, Midnight s’était montrée excessivement dédaigneuse. Pas assez violente pour qu’ils la sédatent, mais elle a pu voir dans les yeux de certains que ce n’était pas l’envie qui leur manquait. DEHORS !!, a-t-elle envie de hurler à toutes ces mouches, elle qui, pourtant, ne hausse jamais la voix. Elle n’en peut plus de les voir tout piétiner, tout fouiller, investir son intimité… Ses yeux, acérés comme ceux d’un hibou, les suivent, inquisiteurs, au point qu’elle en oublie de répondre à la question de l’agent. « Madame ? » Elle roule des yeux, encore une fois, et se lève en l’ignorant. « Hurgh… » Son soupire traduit tout de son agacement. Ils sont persuadés de l’aider en plus, c’est peut-être ça le pire ! « Madame ! » L’agent essaie de la retenir, lui prenant le bras, qu’elle dégage sans la moindre aménité. « Ne me touchez pas… » Elle siffle, menaçante, laissant l’espace d’un bref instant jouer son aura, qui suffit à impressionner le pauvre homme. Un pas en arrière, des yeux grands ouverts d’une peur qu’il n’explique pas, et il recule. L’un de ses supérieurs, voyant la scène, vient à son secours. « C’est bon Thomas, laisse la dame… » dit-il, glissant un regard vers elle. « Je regrette que nous vous importunions, mais nous devons déterminer les motifs de… » Sèche, elle le coupe. « De tous temps, la terre a grouillé de parasites inadaptés sociaux dont le plaisir est de détruire… Ne cherchez pas plus loin... » Elle assène, vénéneuse, blasant, elle peut le dire, l’inspecteur. Encore un bébé qui pense avoir tout vu… Blasée à son tour, elle secoue la tête en signe de négation et les plante là, tous les deux, gagnant le balcon de son penthouse, celui qui surplombe son club, pour calmer en allumant une cigarette pendant qu’en-dessous, les rats continuent de s’affairer…
La scène est apocalyptique. Il y a deux corps ensanglantés qui gisent au sol. Le terroriste, qui compte parmi les deux victimes, n’a pas eu le temps de faire, heureusement, beaucoup de victimes. Il a été neutralisé avec une impressionnante efficacité par les valkyries de Dany. Du reste, il ne venait pour personne d’autre que la patronne, comme en attestent les impacts de balles marquant la rambarde de verre de la corniche de laquelle elle a l’habitude de faire entrer ses invités en catharsis. Ce n’est pas son pouvoir qui a provoqué cela. Elle venait à peine d’arriver quand l’homme a commencé à tirer. Non, il était venu pour elle, et seulement pour elle… Serait-ce lié à la mort d’Odin ? Impossible à dire. La coïncidence est troublante, c’est vrai, mais à la connaissance de Nyx, aucun 9mm n’est enchanté pour tuer un Dieu…
En bas, la scientifique s’agite. Dans le penthouse aussi. Ça prend des photos, ça fouille dans ses biens, ça s’interroge sur la présence de tableaux de grande valeur ou d’artefacts obscurs… Ils ne comprennent rien, et Midnight ne répond pas à leurs questions. Elle a déjà répondu. Elle est une collectionneuse. Une lubie de gens riches. L’absence de pentacles et de bougies autres que celles de l’intimité de sa chambre leur suffit pour se contenter de la trouver bizarre plus que satanique… Du reste, elle les entend, depuis les ombres… Ils sont nombreux à qui elle fait froid dans le dos, sans qu’ils ne parviennent à l’expliquer. Cigarette au bord de ses lèvres charnues peintes en noir, elle inspire, le bout du clou de cercueil rougeoyant pour illuminer brièvement des yeux tout aussi noirs, ourlés d’un maquillage qui ne l’est pas moins. Sa robe, près du corps, est de la même couleur et a cet effet saisissant de n’être légèrement brillante que lorsqu’elle bouge… Son voile d’étoiles, comme disaient les grecs. La déesse se satisfait d’impressionner encore assez pour qu’on lui fiche un peu la paix…
« Chef ! Je viens d’avoir Marc, apparemment, y’a des mecs d’Interpol qui débarquent… » Le chef de police accuse le coup. « Fait chier… Combien de temps on a ? » Le jeune a l’air gêné. « 30 secondes… Ils descendent les escaliers… » A peine le temps de terminer sa phrase qu’ils entrent, dissuadant l’homme d’expérience de jurer comme un charretier. Ces cons vont lui prendre son enquête… Pas que les faits divers manquent ces temps-ci à Paris, mais ici, ça aurait pu être un pousse-carrière ! La célébrité, le clubs, les œuvres d’art… Tout ce qu’il manquait, c’était de la drogue ! Il glisse rapidement au jeune « On a trouvé de la cocaïne ou quelque chose ? » Le garçon secoue la tête en signe de négation. « Rien, jusque dans les chiottes… La scientifique s’occupe d’analyser les alcools servis, mais jusqu’à présent… » Il se tait à l’approche des hommes d’Interpol, auxquels le chef serre la main, tour à tour. « Messieurs, dame. Bienvenue, si je puis dire… Capitaine Delion. » Il se présente, sommairement, avant de reprendre. « On a une victime poignardée, et un tireur fou qui a été neutralisé par le service de sécurité du club, avant de mourir, apparemment, d’une crise cardiaque. » Apparemment, et rien, même l’autopsie, ne dirait le contraire. Nyx ne l’avait pas touché. Elle avait seulement… Lâché les chiens. Ce qui avait fait fuir Zeus jadis a tué le mortel, aux veines déjà saturées de stress par ses propres actions. « La propriétaire est sur le balcon, là-haut. C’est une miraculée. » Du doigt, le chef montre les impacts de balles, au nombre de six, serrés, sur la rambarde de la corniche. « Les balles auraient dû lui performer l’abdomen, et au moins une le sternum. L’impact est dans le mur, derrière. Elle a eu sacrément de chance… » Derrière lui, le jeune homme s’agite, ce qui fait rire le chef. « Faites pas attention, elle fout les miquettes à mes hommes. » Il tousse un peu, pour cacher un rien de son propre -petit- embarras. « ‘Faut dire, je suis incapable de vous dire si c’est le fait d’être passée à deux doigts de la mort qui la chamboule, ou bien si elle n’en a vraiment strictement rien à carrer… Je veux dire, des gens qui sont passé à deux doigts de rencontrer la grande faucheuse, j’en ai rencontré quelques-uns, mais jamais qui soient aussi détachés… » Il hausse les épaules. « Quoiqu’il en soit, vous fatiguez pas à me faire le topo, je sais comment ça marche… Si vous avez des questions, vous savez où me contacter. M’sieurs, dame… » Il les salue d’un signe de tête, avant de faire signe à son jeune collègue de le suivre, abandonnant Interpol à son enquête.
Midnight Richards
The very reason why mortals are so affraid of the dark
Messages : 2564 Date d'inscription : 28/09/2020 Groupe : Divinité du panthéon grecque. Nyx, la Nuit personnifiée, Métier : Femme d'affaires, célébrité Age : Intemporel Caractère : Contemplative – Rancunière – Excessivement secrète – Ingénieuse – Orgueilleuse – Esthète – Cultivée – Polyglotte – Sensuelle – Désinvolte – Charismatique – Autoritaire – Solitaire – Implacable – Distante – Délicate – Sophistiquée. J'évolue à : Paris et Istamboul Puissance : Pouvoirs et faiblesses : Aura de régression, Cartharsis, Nocte Noster Omnipotens, Cécité // Noctambule, blase contemplatif, ses enfants Warning : Sans TW Célébrité : Gal Gadot Multicompte : Ileana Vassili Crédits : Tearsflight, Kleopatra, ;Nyx
Sujet: Re: Le roi est mort, vive le roi! Ou pas. | Terminé Ven 13 Nov - 17:10
Un sentiment étrange m’étreint le cœur depuis deux heures. Depuis quelques secondes avant que tous les téléphones, portables et fixes de ma direction, se mettent à sonner. Quasiment en même temps pour les premiers, puis beaucoup plus encore à chaque seconde qui passait. Je savais que quelque chose de terrible s’était passé. Et ce n’était pas la première fois que j’étais dans ce drôle d’état, et sans doute pas la dernière non plus. Je me sentais las par avance ; ce rôle qui était le mien restait pesant, et les millénaires n’y changeaient pas grand-chose malheureusement. Je devais affronter cette situation comme toutes les précédentes, et faire en sorte de pouvoir démêler les fils d’une intrigue complexe et sanglante. Il s’est encore passé quelque chose, en plein Paris. Les disciples du Dieu Unique n’en finissaient plus de leurs intrigues, de leurs conflits internes, et cela avait souvent pour conséquence d’éclabousser les murs de sang. Cette fois c’était un night club qui était visé… Et pas n’importe lequel. Le cœur de mon véhicule se serra lorsqu’il s’agissait d’elle, même si nous ne nous étions plus revus depuis fort longtemps maintenant.
Au moins deux victimes. Peut être plus. On décolle avec McHall et Anders, manteaux enfilés à la va-vite et clefs en poche. On file dans la berline allemande d’Anders. Rien de fantastique jusque maintenant, si ce n’est que nous sommes sûrs que c’est une attaque gratuite, sans doute terroriste. Pas l’œuvre d’un désaxé isolé qui ne se bat pour rien, et a priori aucun lien de spécial avec l’endroit. Comme toujours il va falloir affiner, même si ce ne sera pas à nous que l’enquête sera attribuée. L’affaire relèvera du parquet anti-terroriste, une juridiction spéciale. Mais comme dans toutes les affaires où des internationaux sont impliqués, Interpol aura au moins le mérite de creuser ses « fiches » de renseignement et apporter ses lumières et sa connaissance de la lie de ce continent pour essayer de tirer toute cette affaire au clair.
Pas de gyrophares ; pas besoin, et on n’a de toute façon aucun droit d’intervenir directement. On va se mettre à disposition des inspecteurs en charge de l’affaire, reconnaître les lieux, établir un rapport pour pouvoir ensuite aller farfouiller dans notre banque de données, auprès de tous les renseignements collectés patiemment depuis des décennies sur les criminels dont le champ d’action dépasse le champ des frontières. Il ne faut pas longtemps pour passer le cordon de sécurité qui s’étale sur une bonne partie du boulevard ; les types en tenues sombres, armes au poing, veillent au grain. Mais le précieux sésame d’Interpol suffit à passer l’essentiel des barrages depuis toujours. Les hommes se taisent. Ils ne savent même pas tous ce qu’il y a à l’intérieur de l’endroit, même si des échanges sur la fréquence de la police rassurent en disant que c’est « grave mais sous contrôle », ce qui signifiait le plus souvent un nombre de victimes –et d’assaillants- assez limité… Ce qui n’enlevait rien à l’horreur de l’acte.
A peine étais-je arrivé au niveau de l’endroit que le palpitant était étreint, saisi d’horreur. Impossible de faire comme si de rien n’était. Impossible de rester insensible. La peur, l’angoisse, la terreur même, autant d’émotions qui me font à demi suffoquer. L’équipe avance ; elle me pense toujours un peu sensible avant d’entrer sur une scène de crime, mais ils m’ont déjà vu en action. Ils savent donc que ce n’est pas un manque de cran ou quelque chose de ce genre. Ils ne savent pas ce que c’est, cette retenue, cette émotion qui se lit dans les yeux de l’humain que je possède. Ce drame suffoquant, qui me laisse pantelant et esseulé, plus que jamais, et que rien ne peut jamais faire céder.
Lorsque j’entre, je sens l’odeur du sang et de la poudre. Celle de tout ce que les fêtards ont exsudé ; sueur, pisse, alcool. D’autres choses. Je suis presque assommé sous l’angoisse des témoins et sous l’appréhension des flics, alors je serre les dents, fronce les sourcils, comme pour me rassurer moi-même. Je n’hésite pas. Parce que c’est elle. Parce que c’est ce que je fais depuis des millénaires, sous bien des uniformes et des modes d’action différents.
Elle est magnifique, comme toujours. Noire comme la nuit. Je déteste le maquillage noir. Il retire à son corps parfait ce qu’il a de plus beau, en dehors de ses yeux, magnifiés. Elle est belle à tomber, comme au premier jour. Je déglutis. Mais je n’hésite pas. Je suis là pour le travail. Et j’assurerais sa sécurité, et celle des gens présents, à la mesure de ce que me permet mon pouvoir. Je détache mon regard de ses atours, avant de me laisser déconcentrer, et serre la main du responsable local… Je la rejoindrais après, dans son patio d’où elle domine l’ensemble de la scène. J’écoute le rapport du type. Crise cardiaque ?
Elle s’était défendue. Elle se défendait toujours.
Le type me raconte les circonstances certes, mais s’attarde bien plus sur ce que la patronne des lieux lui inspire. Je finis par lui serrer à nouveau la main.
| Pas de souci capitaine. Je ne suis pas là pour vous voler cette affaire, mais je travaillerais avec le procureur sur ce sujet. Je suis juste venu voir ce que vous aviez sur le tueur et son modus operandi. Je vous remercie du coup, je vais aller poser quelques questions aux témoins ; nous vous enverrons ce que nous avons sur le type une fois qu’il sera clairement identifié. |
Je fais un signe de tête à mes hommes ; ils savent déjà ce que j’attends d’eux, alors ils se dispersent, cherchent des indices, interrogent la police scientifique déjà sur place. Et moi je monte, lentement. Vêtu de mon costume gris foncé, et d’un grand caban presque noir, écharpe en laine nouée autour du cou. Sobre, comme toujours. J’inspire en la voyant. Et j’expire, lentement, gardant le contrôle de ma respiration autant que possible.
| Bonjour, Nyx. Tu n’as pas changé… |
Je la rejoins, lentement.
| Crise cardiaque, hein ? Encore un qui s’est attaqué au mauvais endroit et à la mauvaise personne. Les gars en bleu m’ont dit que tu étais une miraculée, mais je sais que tu peux être blessée malgré tout. On peut tous l’être. Alors dis-moi, tu n’as rien ? Tu connaissais le type qui a fait ça ? Peut être un ancien client, ou… Je ne sais pas, quelqu’un de ta connaissance, connu de ton Empire autrement ? |
Victor Lafitte
Fall of Skies
Messages : 9564 Date d'inscription : 09/09/2020 Groupe : Je suis Teutatès, Dieu-Père Celte. Dieu de la Guerre et de la Justice. Métier : Fugitif Age : 40 ans... Ou 3000. Caractère : Vif - Emporté - Empathique - Téméraire J'évolue à : Paris et Istanbul Puissance : Pouvoirs et faiblesses : POUVOIRS : Juge des Ames (actif), Furor Gallicus (actif), Père de la Tribu (Non actif), Main de Justice (Non actif), Chute du Ciel (Non actif) // FAIBLESSES : Empathie, Impétuosité, Isolement, Hors de Contrôle Warning : Langage cru & violence physique & sexe & violences sexuelles Célébrité : Christian Bale Multicompte : Alexandre Durand Crédits : Kanala
Sujet: Re: Le roi est mort, vive le roi! Ou pas. | Terminé Mar 24 Nov - 14:48
Nyx est, forcément, ébranlée. Personne, depuis la conquête des Gaules, n’en a jamais voulu à sa vie, et encore… Elle n’a jamais prises aux sérieux les menaces des autres dieux, tant éliminer l’un des leurs, rivalité ou pas, est grave. Oui, beaucoup, à beaucoup d’occasions, auraient aimé qu’elle périsse, dans ses « jeunes » années de déesse, celles précédent le déclin… Mais depuis ? Rien. Pas une foi. Bien sûr, elle exclut les quelques bandits qui l’ont menacée pendant le moyen-âge et la renaissance. Elle a toujours été aisée et constitué une prise de choix pour ses richesses. Elle ne compte pas non plus les rivaux qu’elle a pu avoir pendant l’époque de la prohibition, à Chicago. Ces hommes étaient des truands, mais leur haine avait un sens. Ce qu’il s’est passé ce soir n’en a strictement aucun. A l’ère moderne, qui voudrait d’un nouveau John Lennon ou d’un Kennedy ? Tuer les célébrités, indépendamment du reste, les rend immortels. Pour sa part, elle l’est déjà. Enfin…
La coïncidence est trop énorme pour que Nyx ne s’en alarme pas. Odin est tué, et seulement quelques semaines plus tard, un forcené entre dans son club pour la tuer, alors qu’elle a vécu plus de trois milles ans sans incident majeur, sans réelle menace pesant sur sa tête. Même dans les différentes cours royales européenne, Nyx avait su se faire discrète, délaissant le le plus souvent les partis les plus convoités pour des artistes sans le sou, auxquels les dames de bonne famille comme elle prétendait l’être n’accordaient, en général, aucun regard. La Nuit faite femme n’a jamais apprécié les rivalités féminines. Elle préfère, en règle générale, abandonner sa proie au profit des harpies pour en chasser une autre, tranquillement.
Accoudée à la balustrade du balcon, Nyx contemple la ville lumière qui s’étend sous elle. Rues qui serpentent illuminées par des réverbères, fleurs pendant des balcons ou dégueulant de jardinières trop petites pour elles, et plus loin, la silhouette imposant déchirant la nuit de ses mille feux : la Tour Eiffel. Ça lui arrive de comprendre, de temps en temps, pourquoi les gens aiment autant Paris, même si, à ses yeux, la ville est bien trop bruyante. Elle aurait pu être heureuse, Nyx, dans le confort de sa solitude, seulement accompagnée de Sthéno, avec la visite occasionnelle de ses enfants ou de son frère, mais sa nature la pousse à chercher l’adoration… Sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. Aujourd’hui, cette ambition a moins de sens que jamais si elle doit la conduire à se faire tuer. C’est que, après plus de trois milles ans passés dans un corps formé avec elle, Nyx ignore si elle saura se reconnaître dans un corps qui ne serait pas le sien… Et, comment réitérer l’exploit accompli ? Comment transférer l’amour et la dévotion suscité par son visage présent, vers un autre ? Le deuil de ses followers augmenterait-il leur ferveur ? Pari risqué… Nyx pouvait soit devenir une martyr et voir son nom perdurer jusqu’à l’écroulement d’Internet, soit retourner à l’anonymat…
Elle en est là de ses réflexions quand un homme fait éclater sa bulle, accède à son balcon. Avec lenteur, et sans s’en cacher, elle se redresse, cigarette entre le majeur et l’index de sa main droite, les bras croisés sous sa poitrine. Comme une lionne, elle le dépèce presque du regard. Sa nature divine la surprend, bien qu’elle n’en montre rien. Il ne ressemble pas vraiment aux policiers, mais que pourrait-il être d’autre ? Ce soir, personne n’a le droit d’entrer dans son club, et elle ne peut pas partir tant qu’ils n’ont pas tout retourné. Le fait qu’il soit séduisant est la première chose qui frappe la déesse. Tout à fait mon genre… se surprend-elle à penser… Un visage qui lui semble étrangement familier, bien qu’elle jurerait ne l’avoir jamais vu.
Elle reste immobile, sans bouger, le laissant prendre la parole en premier, et soulève malgré elle ses sourcils de surprise lorsqu’elle l’entend se montrer aussi familier. Nyx ? Tu ? Tu n’as pas changé ? Personne, de mémoire, ne s’est jamais montré aussi familier avec elle à une première rencontre. Pas une fois, en trois milles ans. Rapidement, et dans le silence, la déesse réfléchit. Pourraient-ils s’être déjà vus ? Elle cherche dans sa mémoire, en vain… Ce qui la rend indécise quant à l’attitude à adopter, à la réponse à fournir. Percevant peut-être son embarras, son étrange invité imposé reprend, laissant entendre que c’est un dieu, ou bien une créature mais Nyx pencherait d’avantage pour une divinité, et qu’ils ont déjà eu commerce ensemble, manifestement. Rapidement, Midnight passe en revue l’ensemble des dieux greco-romains, ou les quelques celtes qu’elle avait pu croiser. Aucun ne se détache vraiment des autres. Arès, peut-être ? Mais pourquoi serait-il policier ?
Après de longues secondes de silence, Nyx se rend compte du caractère inconvenant de son comportement, et abandonne, pour l’instant, ses réflexions. Revenant soudainement dans son corps, elle éteint sa cigarette, et adresse un sourire à son visiteur. « Votre sollicitude me touche, je n’ai rien, merci… » Son corps n’a rien, mais elle, intérieurement, est furieuse. « Je n’ai pas la moindre idée de qui était cet homme ni de ce qu’il me voulait… » Nerveuse, elle vient prendre une nouvelle cigarette, qu’elle coince entre deux lèvres charnues, se permettant un petit rire désabusé. « Si ça continue, je vais me mettre à penser que nous sommes les nouvelles proies à la mode… » Sa cigarette allumée, elle en inspire une grande bouffée, bien consciente de sa chance de voir ses alvéoles guéries à peine les toxines du clou de cercueil les ont atteintes, et elle se penche pour proposer son paquet, et donc une cigarette, à son invité divin. « A vous entendre, j’ai l’impression que nous nous connaissons, mais je suis incapable de vous resituer… Avez-vous changé… ? Depuis notre dernière rencontre ? » Elle demande, trahie par sa curiosité.
Midnight Richards
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Messages : 2564 Date d'inscription : 28/09/2020 Groupe : Divinité du panthéon grecque. Nyx, la Nuit personnifiée, Métier : Femme d'affaires, célébrité Age : Intemporel Caractère : Contemplative – Rancunière – Excessivement secrète – Ingénieuse – Orgueilleuse – Esthète – Cultivée – Polyglotte – Sensuelle – Désinvolte – Charismatique – Autoritaire – Solitaire – Implacable – Distante – Délicate – Sophistiquée. J'évolue à : Paris et Istamboul Puissance : Pouvoirs et faiblesses : Aura de régression, Cartharsis, Nocte Noster Omnipotens, Cécité // Noctambule, blase contemplatif, ses enfants Warning : Sans TW Célébrité : Gal Gadot Multicompte : Ileana Vassili Crédits : Tearsflight, Kleopatra, ;Nyx
Sujet: Re: Le roi est mort, vive le roi! Ou pas. | Terminé Mar 8 Déc - 15:50
Je reste coi, stupéfait par ce que je ressens… Ou plutôt, ce que je ne ressens pas. J’ai tellement l’habitude que mon « sixième sens » ne m’indique rien. La déesse ne ressent rien. Ou du moins, rien qui ne me concerne ? Peut être un brin de curiosité, de surprise. Mais c’est honnêtement tellement noyé dans d’autres émotions plus terre à terre que je ne saurais dire si ça me concerne vraiment. C’est déroutant, et mon instinct me crie alors que c’est un problème, que cela signifie quelque chose d’inconnu, et de potentiellement monstrueux. Comment ne pouvait-elle rien ressentir, toute Nuit qu’elle était ? J’étais perturbé. Et pas qu’un peu. Je n’avais pas l’habitude d’être surpris de la sorte, c’était une mauvaise surprise et c’était évident à mes yeux que ça cachait quelque chose, un événement dont je n’avais pas conscience et qui n’avait de toute évidence absolument rien à voir avec les événements de ce soir. Ca les rendait presque… Etranges, distants, anecdotiques. Comme quelque chose que est un incident mais sans toute la portée dramatique qui était pourtant la sienne.
Elle fume, et reste calme. Comme hors d’atteinte de toutes les saloperies qui peuplent ce bas monde, et de l’attaque quasi directe qu’elle a subie ce soir. J’ai besoin d’en savoir plus, évidemment, mais je ne suis pas non plus sans pouvoir me tenir, même face à la déesse que j’avais le plus aimé dans ma vie. Il y en avait eu d’autres, évidemment. Jusqu’à ma partenaire de rites, au sein des tribus, mais les choses avaient explosé avec Meduna à cause de ma relation avec Nyx. Aujourd’hui, je ne les avais plus, ni l’une, ni l’autre. Et c’était grave. Triste. Mais sans doute beaucoup trop tard. Plus encore que ce que j’aurais pu imaginer concernant Nyx… J’aurais cru percevoir un million d’autres émotions en elle, lors de nos retrouvailles. Mais non. Rien qui ne me concerne. Cela me faisait contempler l’étendue de ce que j’avais perdu. Elle reste surprise. Mais pas par moi.
Par ce que je dis.
Je fronce les sourcils, plus décontenancé que jamais. Elle hésite. Elle ne semble pas me reconnaître, en vrai. Par quelle malédiction ?
Ce n’était plus un champ de ruines que je contemplais dans son âme, à propos de notre relation. Ce n’était pas les restes vivaces d’une passion certes passée, mais dont j’aurais retrouvé, en elle comme en moi, des brides éternelles. Non. C’était le vide. Pas des ruines, le vide. Comme si rien n’avait jamais existé. Par quelle prouesse divine y était-elle parvenue ? Quelle dose de contrôle il lui avait fallu, ou quel concours divin lui avait permis d’oublier l’amour le plus pur que nous avions jadis partagé ? Le silence perdure un moment, et elle continue de fumer en silence. Jusqu’à ce qu’elle ne termine et ne sourit. Ça c’était sans doute le coup de grâce ; je m’étais attendu à tout de ces retrouvailles, les avais imaginées mille fois, mais jamais elles n’avaient ressemblé à ça. Elle me vouvoie, se dit touchée. Et je sens la colère froide qui l’alimentait depuis mon entrée dans la pièce repartir de plus belle. Elle me distingue comme Dieu, mais elle continue de laisser entendre qu’on ne se connaît pas… Jusqu’à enfoncer le clou, et de me laisser coi.
| Tu… Tu ne te rappelles vraiment pas ? |
Je fronce les sourcils. Le vide. Le vide béant. Il n’y a rien de plus, désormais. D’une manière ou d’une autre, Nyx a détruit l’amour, l’a fait s’évanouir. Je ne sais pas comment. Ca ne compte pas vraiment. Au fond, seul le résultat compte. Elle m’a oublié. Alors qu’elle avait continué de hanter mes espoirs et mes regrets pendant deux millénaires, elle, elle avait trouvé le moyen de faire table rase. Volontairement, ou non ? Elle savait qu’elle était divine. Elle savait qu’on l’avait peut être visée pour ça. Si elle se rappelait de qui elle était, mais pas de moi, ça m’orientait sur la piste d’un choix volontaire. J’eus soudain la nausée. Tout ce temps à aimer dans l’ombre l’amour et le souvenir de la personne parfaite, chérie même dans la distance… Pour rien. Elle, elle avait fait le choix de se sortir de ça. De ce qu’on avait vécu. Je déglutis. Je reste neutre. La mort dans l’âme, mais inutile de réagir. Ca ne lui ferait ni chaud ni froid, compte tenu des circonstances. Elle avait pris sa décision, toute seule comme une grande ; elle n’avait plus voulu se rappeler de moi.
Je n’allais pas le lui imposer de nouveau, même si ça me donnait le sentiment de l’acier froid qui me transperçait la conscience divine… J’élude, parfaitement neutre. Inutile de trop en faire, un scandale ne me la ramènerait pas, et ne servirait pas mon enquête non plus. C’était tout ce qu’il me resterait d’elle, du coup. Cette enquête, et mes souvenirs, mes regrets.
| On s’est déjà croisé mais non, je suis toujours le même. Je reste discret. |
Même si j’étais calme, je ravalais la pique acerbe de lui dire que j’étais de toute évidence peu mémorable.
| C’est une possibilité, que vous ayez été visée personnellement. Quant à savoir si c’est crapuleux ou si c’est lié à cet événement que nous avons tous ressenti… Peut être que mon enquête permettra de remonter le fil de ces gens, le cas échéant. Racontez-moi tout ce qu’il s’est passé en détails, s’il vous plaît. Je sais que vous l’avez déjà sorti à la police judiciaire, mais je peux entendre des choses qu’eux trouveraient dingues. |
Le travail comme seul échappatoire à cette situation. L’éternité est laide à en crever.
Victor Lafitte
Fall of Skies
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Sujet: Re: Le roi est mort, vive le roi! Ou pas. | Terminé Sam 20 Fév - 22:41
L’homme qui fait face à Nyx marque un temps d’arrêt à ses paroles. Il a l’air… déçu ? Perturbé ? Les yeux de la Nuit se plissent légèrement, scrutant son visage, à la recherche du moindre indice qui lui permettrait de comprendre… A bien y réfléchir, ce n’est pas la première fois qu’elle est prise à parti par un inconnu, qui semblait la connaître alors que lui n’éveillait rien chez elle. Taranis, avait-elle découvert. Le dieu celte avait tenté à maintes reprises de lui mettre des bâtons dans les roues, lui reprochant des choses dont elle n’avait pas le moindre souvenir. A tort ou à raison, elle avait conclu qu’il déraillait et qu’il cherchait simplement un bouc émissaire pour l’état d’esprit conquérant dont ses condisciples avaient fait preuve en débarquant dans les Gaules, à l’aube du déclin de leur inspiration mortelle. De cette période, elle ne garde, étrangement, pas beaucoup de souvenirs. Quelques images floues de l’Europe, le souvenir de son désintérêt du panthéon cousin dès qu’elle s’est aperçue qu’ils n’avaient pas d’équivalent pour sa fonction… Elle demeure pensive. Serait-ce lié à cela ? Elle ne voit pas trop ce que cela pourrait être d’autre. L’homme est blanc, type caucasien, il doit donc être issu d’un panthéon qui en est originaire, la plupart des leurs appréciant d’avantage les véhicules issus, même de loin, de leurs terres originelles, mais des cas d’exception existaient toujours… Sauf que, des Dieux, elle n’en avait pas rencontré des milliers. Ils n’étaient pas des milliers à toujours exister. Moins d’une centaine, à la grosse louche. Alors quoi ?
Si le silence qui suit sa question est de courte durée, le malaise qui demeure est palpable. Plus encore quand le policier, après s’être redonné une contenance, recommence à la vouvoyer avec ce qu’elle soupçonne être de l’amertume… Et là, la colère la prend. Pour de bon. Tout ce qu’elle a réfréné au cours de la soirée explose dans sa poitrine. Une colère froide, qu’elle contient, mais ô combien dévastatrice pour elle. Elle vient de faire l’objet d’une agression, son sanctuaire est sans-dessus dessous, ce qu’elle a passé des décennies à mettre au point risque de subir les conséquences de cette attaque odieuse, et elle n’en a pas terminé pour la soirée puisque même dans ses retranchements divins, sensés être hors d’atteinte, on vient la titiller.
La beauté reste froide malgré tout, calme. « Je suis navrée de vous vexer. Vous n’êtes pas le premier à me reprocher mon manque de mémoire, bien que vous soyez plus courtois que le précédent, et soucieux de mon bien-être, ce qui est toujours agréable. » Elle essaie, bien que ça lui coûte, d’être diplomate. Nyx n’a jamais aimé la haine gratuite, ne s’y étant jamais adonnée, pour sa part. Quand il est devenu évident qu’elle préférait l’unique compagnie de son jumeau à celle de ses autres frères et sœurs, elle s’est retranchée dans un endroit qu’ils détestaient, et qui, à elle, lui convenait afin qu’ils se croisent le moins possible. Ceux qu’elle honnit, elle les ignore, mais ne cherche pas une quelconque revanche ou quoique ça puisse être. Elle aurait pu, par exemple, s’en prendre à Zeus après que ce dernier ait eu l’audace de vouloir laisser exploser sa colère sur son fils, mais non. Elle s’est contentée de le chasser. C’est ce qu’elle fait, Nyx. Elle défend ses plates-bandes, sans piétiner celle des autres. N’a-t-elle pas fait le tour du monde pour obtenir l’accord de chacun de ses pairs quant à l’ouverture d’un club ? Si elle a montré ce respect, pourquoi ne peut-on pas la respecter en retour ? L’espace d’un instant, elle a envi de chasser cet intru, de la même façon qu’elle a chassé Zeus… Mais l’homme l’en dissuade en marquant un point. A la lumière de la froide raison, il doit être découvert s’il existe un lien ou non entre l’attaque de ce soir, et la mort récente de l’un des leurs. Ça ne la concerne pas juste elle, la Nuit, mais leur race toute entière. Si les Dieux doivent se tenir sur le qui-vive parce qu’un tiers essaie de les tuer, tous, alors ils doivent le savoir…
Donc, la Nuit ravale sa colère… Et s’en va sortir deux verres, suivis d’une bouteille à la couleur rose vif. « Permettez-moi de vous offrir un verre. Liqueur de framboise, préparée par des nymphes. C’est incomparable. » Et ça autorise les pensées de Nyx à se détacher un moment de l’étrangeté de la rencontre. La vérité, c’est qu’elle déteste ne pas reconnaître son interlocuteur quand lui semble la connaître. Outre le manque de respect, c’est aussi une vulnérabilité. Et puis, finalement, un fou c’est une coïncidence. Mais deux ? Non, quelque chose cloche… Les mains en appui sur le bar, sourde au reste du monde, Nyx continue de réfléchir, se noyant dans la perplexité. Est-ce normal qu’elle ne se souvienne que de bribes de ces moments dans les Gaules ? Elle se souvient pourtant de l’allure des plus imposants, ceux qui s’étaient présentés à eux. Morrigan, Ogma, Belenos, Manannan… De ce qu’elle se souvient, ils n’ont qu’à peine échangé, dans les premiers temps de son arrivée… Est-elle partie découvrir l’Europe tout de suite après ? Il semblait. Seule ? Pourquoi pas. Elle fait beaucoup de choses seules, depuis longtemps… Le fait est que ça la travaille. Cette haine de Taranis, qui parlait d’un frère séduit, et cette attention de la part de cet étranger…
Elle donne un break à ses pensées confuse en revenant dans son salon, finissant par servir les deux verres et tendre le sien à son invité. « La réponse à vos interrogations m’intéresse bien évidemment fortement… Mais je ne sais pas si je vous serai d’une quelconque utilité. J’ignore comment est mort notre frère. Ce que je sais en revanche, c’est que l’assaillant de ce soir était un humain, usant d’armes classiques. » Elle prend une gorgée de liqueur, qui lui brûle délicieusement les papilles et la gorge avant d’y laisser le goût aussi sur que sucré de la framboise macérée. « Je serai tentée de dire que si l’attentat avait été perpétré par la même personne, je ne m’en serai pas si bien sortie… » Ou peut-être que si. Le refuge des ombres est sûr. Personne ne peut l’y suivre sans invitation. Pas même les armes divines. « Mon portrait ne serait pas affiché un peu partout à travers le monde, aurais-je dû demeurer une anonyme, le lien aurait été évident. Ici, il se noie dans les possibilités non négligeables d’être simplement tombée sur un fou… Comme John Lenon, le talent en moins. » Elle sourit, un sourire doux-amer, parfaitement réaliste quant à la vacuité de son empire, le caractère frivole de ses adeptes modernes. « Accepteriez-vous de partager avec moi ce que vous savez de la mort du Père de Tout, s’il vous plaît ? » Elle demande, la curiosité la rendant polie, dans l’espoir que son vis-à-vis accepte de l’assouvir…
Midnight Richards
The very reason why mortals are so affraid of the dark
Messages : 2564 Date d'inscription : 28/09/2020 Groupe : Divinité du panthéon grecque. Nyx, la Nuit personnifiée, Métier : Femme d'affaires, célébrité Age : Intemporel Caractère : Contemplative – Rancunière – Excessivement secrète – Ingénieuse – Orgueilleuse – Esthète – Cultivée – Polyglotte – Sensuelle – Désinvolte – Charismatique – Autoritaire – Solitaire – Implacable – Distante – Délicate – Sophistiquée. J'évolue à : Paris et Istamboul Puissance : Pouvoirs et faiblesses : Aura de régression, Cartharsis, Nocte Noster Omnipotens, Cécité // Noctambule, blase contemplatif, ses enfants Warning : Sans TW Célébrité : Gal Gadot Multicompte : Ileana Vassili Crédits : Tearsflight, Kleopatra, ;Nyx
Sujet: Re: Le roi est mort, vive le roi! Ou pas. | Terminé Mar 2 Mar - 17:51
Je devais me focaliser. Me concentrer sur mon objectif. En deux mille ans, j’en avais connu, d’autres femmes. D’autres histoires, d’autres aventures aussi. Au sens épique du terme. Mais rien en comparaison de la Nuit rencontrée jadis. Pourtant, elle m’avait oublié. D’une façon ou d’une autre. C’était perturbant. Du rejet, de la haine… Je m’y serais attendu. Mais quelque chose d’aussi absolu et oblitérant que sa mémoire qui m’a littéralement évacué… C’était quelque chose. J’avais beau y réfléchir… Le ressentir, même… Je ne savais pas du tout comment je devais gérer ça. Elle avait trouvé un moyen de détruire tout ce passé. Alors que nous étions ennemis, jadis ? Peut être une fleur de sa famille, après m’avoir démoli auprès des miens ? Pour faire table rase, et recommencer. C’était un véritable cadeau, de ce point de vue là. Elle n’avait plus ces chaînes qu’étaient les regrets, autant ceux liés à ce qu’on aurait pu avoir ensemble que la compromission dont elle s’était rendue coupable en se mettant avec moi, un celte, un envahisseur, qui avait provoqué le violent retour de bâton survenu quelques siècles après les ravages de mes galates en Grèce.
Au fond… Ce raz de marée de sentiments ne vaut rien. A quoi bon les éprouver, par moi-même qui plus est ?
D’une façon ou d’une autre, Nyx était libérée de moi. C’était ce qu’elle avait voulu, sans aucun doute possible. Elle avait toujours eu tout contrôle, ou presque, sur son existence. Ce « presque » n’instillait pas assez de doutes pour que je puisse considérer que ça lui avait été imposé. Et quand bien même, qui étais-je pour défaire cet état de fait ? L’un dans l’autre, c’était peut être mieux comme ça. Au moins, il n’y aurait plus que moi à vivre avec le poids constant de mes échecs, et de ma responsabilité dans les catastrophes de jadis. Un dieu de la justice hanté par ses manquements, ses errements du passé. Comment une lubie personnelle avait condamné tout une civilisation, divinités comme humains. Les individus ordinaires ne se considéraient parfois que comme « bien peu de choses » au regard de l’immensité de l’univers, et de la toute petite place qu’ils occupaient en son sein.
La colère qui d’un coup l’agite m’embrase comme si j’assistais à une explosion en direct ; le souffle de sa chaleur me fait tressaillir de la tête aux pieds et cette sensibilité me rappelle combien je suis fragile aux émotions, désormais, sensible et peu à même de me maîtriser. Qu’il est loin le temps où j’étais capable de dominer les émotions de dizaines de milliers d’individus en même temps. Je fronce les sourcils. J’étais flic. Et les policiers n’aimaient jamais être remis en question dans l’exercice de leurs fonctions, pas plus que les dieux de la Justice n’appréciaient qu’on n’accède pas rapidement à leurs demandes d’éclaircissements…
| De me vexer ? Je ne suis pas vexé. En revanche, je vous demande votre pleine et entière coopération. Le reste… Ce n’est rien. J’ai cru vous reconnaître, mais je vous ai confondue avec une autre personne. J’en suis le premier désolé. Mais restons concentrés sur ce qui nous occupe ce soir. Vous voulez comme moi qu’on arrête tous les coupables potentiels de ce coup de sang, non ? |
La liqueur est de sortie. Mais je refuse de la main.
Des nymphes ? Elle sent ce que je suis, et assume. Mais je ne peux pas. La baie vitrée donne sur des tas de témoins potentiels de notre échange, et je ne veux pas avoir des soucis d’humains à cause d’une consommation d’alcool un peu limite dans le cadre d’une enquête. Mes réactions étaient parfois soumises à caution… Alors je devais éviter de vicier de polémiques stériles l’air qui m’entourait.
| Je vous permets. Mais je ne pourrais pas le boire. |
Elle comprendra à mon ton que je ne pouvais certainement pas me le permettre. J’avais toujours été un Dieu qui vivait dans les lois et principes des hommes qui l’entouraient. Et qui souvent, découlaient de ma propre justice, ancienne, archaïque, mais toujours idéalisée et prégnante dans les cultures modernes. Comme un reflet rêvé d’une société plus simple mais plus parfaite. Plus brutale avec le vice, sans pitié avec l’horreur. Qu’importe, dans tous les cas, je ne vais pas commencer à picoler ici.
Je sens la confusion et la curiosité en elle. Commence-t-elle à se douter de qui je suis vraiment ? J’en doute. Pour la simple et bonne raison qu’il n’y a ni haine, ni colère, ni désir, ni amour. Rien si ce n’est la curiosité et la circonspection, comme quand les humains se retrouvent avec un cheveu sur la langue. Je ne bois pas le verre qu’elle me tend, du coup. Elle, elle boit. Simplement. Elle semble le faire plus pour le goût que pour l’ivresse et si je la sens nerveuse, certainement pas au point de rechercher le contact trop long d’une liqueur pour s’endormir les sens comme les pensées.
| Je ne sais rien, de sa mort. Du moins pas encore. Je sais juste que ses semblables sont aussi étonnés que tous les autres ; le vieillard avait des ennemis, mais aucun qui ai tenté quoi que ce soit depuis bien longtemps. |
Je ne pouvais pas évoquer mon enquête à venir sous ces froides latitudes, ni mon contact avec Freyja. Si j’avais très bien connu la Nuit de jadis, celle que j’avais sous les yeux, la mémoire lavée de nous, pouvait bien s’avérer être une dangereuse étrangère. Dans tous les cas, source de méfiance de ma part. Je l’avais aimée. Je l’aimerais toujours, sans doute. Mais elle restait une représentante d’un panthéon concurrent, qui avait mis le mien à genoux et volé nos fidèles pour un temps, nous vouant aux gémonies. Elle pouvait très bien être redevenue l’une des leurs.
| Je vous confierais après ce que je pense suite à mes premières constatations pour ce qu’il s’est passé ce soir. Mais j’ai besoin que vous me racontiez tout, malgré tout. Du début jusqu’à ce que j’arrive, y compris dans ce qu’il s’est passé depuis que la police est arrivée. Chaque détail compte ; qu’il s’agisse de votre sécurité ou de notre sûreté collective, je n’imagine qu’assez mal qu’on se serait limités à un travail d’amateur pour vous mettre en péril. |
Et j’aurais la peau de celui qui avait commandité cela, car Nuit aurait bien pu en mourir, même si ce n’était que provisoire pour les gens comme nous, quand on usait d’armes de mortels.
Victor Lafitte
Fall of Skies
Messages : 9564 Date d'inscription : 09/09/2020 Groupe : Je suis Teutatès, Dieu-Père Celte. Dieu de la Guerre et de la Justice. Métier : Fugitif Age : 40 ans... Ou 3000. Caractère : Vif - Emporté - Empathique - Téméraire J'évolue à : Paris et Istanbul Puissance : Pouvoirs et faiblesses : POUVOIRS : Juge des Ames (actif), Furor Gallicus (actif), Père de la Tribu (Non actif), Main de Justice (Non actif), Chute du Ciel (Non actif) // FAIBLESSES : Empathie, Impétuosité, Isolement, Hors de Contrôle Warning : Langage cru & violence physique & sexe & violences sexuelles Célébrité : Christian Bale Multicompte : Alexandre Durand Crédits : Kanala
Sujet: Re: Le roi est mort, vive le roi! Ou pas. | Terminé Dim 14 Mar - 18:35
Confondue ? Avec une autre personne ? Midnight marque un temps d’arrêt. Sur le point de se servir un verre, et à elle seule, puisque son invité n’en voulait pas, suspend son geste et darde sur le dieu qui lui fait face ses yeux étoilés. Il est évident, maintenant, qu’il lui cache quelque chose. Qui pourrait la confondre ? Alors que, comme elle l’a dit, son portrait est absolument partout, et qu’elle utilise son véritable nom comme pseudonyme dans l’ère de la modernité… L’excuse est foireuse, à un point qu’elle ne conçoit même pas, sortie à la va-vite pour détourner de son attention… Quoi, en fait ? Elle n’en a pas la moindre idée, et c’est bien cela qui l’enrage le plus, sans doute. Qu’avait avancé ce fou de celte, déjà ? De sombres élucubrations, qu’elle avait pensées avinées, à propos d’un frère séduit… Nyx est, certes, ancienne, mais pas assez pour oublier ses conquêtes divines. En l’occurrence, elle ne garde aucun souvenir qu’un dieu celte n’ait jamais succombé pour elle. Au sens large, un celte pouvait-il ou avait-il pu succomber pour une grecque ? Selon elle, l’idée est plus que saugrenue, compte-tenu de la rancœur, qui subsiste encore aujourd’hui entre les deux panthéons. Toujours est-il que la déesse déteste qu’on se paie sa fiole.
Elle le croit, quand il dit qu’il n’est pas vexé, mais elle n’est pas assez gourde ne pas se rendre compte que quelque chose là-dedans ne colle pas, et cette chose occupe à présent toute son attention, lui semble beaucoup plus grave que l’événement ayant secoué son club ce soir… Qu’on s’en prenne à elle parce qu’elle est célèbre est une chose, une chose amenée avec la modernité, une chose avec laquelle elle peut composer avec une certaine désinvolture. Les humains ne l’ont jamais intéressée, leurs travers l’ayant toujours largement dépassée, et surtout, ennuyée. La Nuit n’a jamais été pensée pour être leur compagne. Nyx a été créée pour être leur monstre, et leur salvatrice, tout à la fois. Elle a été pensée pour donner naissance à leurs peurs, la mort, la vengeance, la discorde, mais aussi la paix, le jour, le sommeil… La déesse a été pensée pour les contempler, pour abattre sur eux son Kourou muet, ou bien pour les plonger dans l’ivresse. Dans tous les cas, à aucun moment elle n’a été faite pour partager leurs tourments, mais bien pour les observer, dans la quiétude, et, parfois, les terrifier.
Son comparse peut-il seulement comprendre cela, lui qui fait partie d’un panthéon qui n’a pas d’équivalent pour son rôle ? Peut-être que oui, peut-être que non. Nyx aurait tendance à penser que non. Comment, dans ce cas, pourrait-il concevoir qu’elle se désintéresse totalement de cette attaque, qu’elle soit liée à celle d’Odin ou non ? Le fait est que la Nuit peine à s’inquiéter d’une éventuelle tentative d’un mortel contre elle quand, de façon beaucoup plus sûre, un divin s’en était pris à elle, de façon certaine ? Car qui, sinon un divin ou une créature, aurait eu le pouvoir de lui subtiliser une partie de ses souvenirs ? A la colère vient s’ajouter l’inquiétude. Qui ? Quand ? Comment ? Etait-ce réversible ? Avait-elle oublié d’autres choses ? Combien de fois ? Dans quel but ? Les mains en appui sur le bar, la déesse sent la tête lui tourner, et l’alcool, malheureusement, n’en est pas la raison.
Ses yeux au noir moucheté d’étoiles toujours dardés, impitoyables, sur son visiteur, elle le secouerait bien volontiers pour qu’il crache le morceau, l’enverrai bien paître avec son enquête dont, maintenant, elle se fiche royalement. « Vous me mentez. » Elle finit par répondre, après avoir observé un très long silence. Retenant comme elle le peut sa colère, elle se redresse avec lenteur, et prend son verre en main, commençant à faire les cent pas dans ses quartiers. « Je ne suis pas née de la dernière pluie, vous savez… » Elle ajoute, pour tenter de le dissuader de lui mentir à nouveau. « J’ai assez d’expérience pour reconnaître un mensonge quand on m’en présente un. » Elle continue, avant de s’arrêter, coinçant un bras sous sa poitrine pour qu’il vienne servir d’appui au coude dont la main tient le verre. « J’ignore la raison pour laquelle vous préférez me raconter n’importe quoi, mais, avec ou sans vous, je finirai par découvrir, non seulement ce que vous me cachez, mais aussi pourquoi vous me le cachez. » La chose pourrait sonner comme une menace, mais c’est d’avantage une promesse. La déesse n’entend pas laisser cette affaire disparaître. Peut-être la prochaine fois qu’elle remettrait la main sur Taranis… ? « En attendant, malgré votre sollicitude, comprenez qu’il m’est difficile de répondre à quelqu’un qui me ment. » Jamais, dans aucune de ses nombreuses vies, Nyx n’a toléré qu’on lui mente… Raison pour laquelle, d’ailleurs, elle a été et est toujours furieuse contre son panthéon. Cette pensée, d’ailleurs, ranime tout de la colère qu’elle ressent pour les siens. Curieusement cependant, si elle se souvient qu’elle les hait de lui avoir menti, elle ne se souvient pas de la nature du mensonge… C’est déstabilisant, que d’avoir un sentiment aussi fort sans être capable d’en déterminer l’origine, déstabilisant, et encore plus agaçant. « Cette intolérance pour le mensonge est ce qui me vaut d’être solitaire, désolidarisée de mon panthéon, et, par conséquent, une proie facile. » En dehors de ses enfants, peut-être, et de son frère, peut-être, qui lèverait le petit doigt pour l’aider ? Sthéno, elle l’espère, mais c’est tout. C’est de bonne guerre. Elle-même ne bougerait pas pour eux. L’un d’entre eux serait-il responsable de sa perte de mémoire ? Un petit sourire carnassier vient s’emparer de ses lèvres. « Enfin… Sur le papier, en tous cas… » Proie facile sur le papier, beaucoup plus difficile à tuer en vérité. Peut-être plus difficile à tuer, à l’heure actuelle, que Zeus lui-même. Qu’Odin ? « Je doute que l’homme de ce soir soit venu pour me mettre en péril, comme vous dites… Pas s’il était informé de mon identité, ni de la façon dont fonctionne notre espèce. Il est beaucoup plus probable qu’il soit venu en repérage et que mon don de catharsis l’ait piégé au-delà de ses attentes… » Scénario bien plus probable qu’un humain venant pour tuer une déesse. « Soit cela, soit l’attaque n’a rien à voir avec celle d’Odin, et donc vous perdez votre temps en vous intéressant à mon cas. »
Ses errances dans la pièce ont fini par la mener à tourner le dos à son invité, auquel elle a juste jeté un coup d’œil à sa dernière phrase, ne parvenant pas à passer outre l’impression d’être poisseuse, après qu’il lui ait menti. « Quoiqu’il en soit, comprenez que les errances des mortels m’intéressent moins que de savoir lequel de nous a trouvé intéressant de s’en prendre à moi, et à mes souvenirs… » Elle assène, sans aménité, froide de colère, et finit par se retourner vers le celte. « Je ne sais par quelle sorcellerie je vous ai oublié, vous et d’autres sans doute, mais je peux vous promettre que je me souviendrai de ceux qui m’auront aidée à récupérer ce qu’on m’a volé… Et de ceux qui s’en sont lavé les mains… » Une menace ? Possible. Une nouvelle promesse, surtout. Les dieux eux-mêmes ne peuvent savoir ce que la colère fera faire à Nyx quand elle découvrira la mesure de tout ce qui lui manque, et du pourquoi… Cette promesse, elle aurait pu la garder pour elle, mais alors, le celte aurait pu s’étonner qu’elle lui tombe sur le coin du museau une fois ses souvenirs revenus. Là, au moins, il est prévenu… C’est, aussi, une façon de lui rendre sa liberté s’il le souhaite, l’assurance qu’il avait le choix, mais que ce choix, pour la déesse, ne serait pas anodin.
Midnight Richards
The very reason why mortals are so affraid of the dark
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Sujet: Re: Le roi est mort, vive le roi! Ou pas. | Terminé Mar 16 Mar - 22:08
Les choses sont tellement différentes aujourd’hui. Nyx me semble différente. Est-ce plutôt moi qui l’est ? Est-ce que tout ce que nous avons traversé nous a conduits à prendre des directions irréconciliables ? Peut être pas. Il y avait toujours cette étincelle dans son regard. Cette inclinaison à me tourner vers elle, à vouloir la saisir et la serrer. Puéril, sans doute, surtout après autant de siècles, de millénaires même. Elle était passée à autre chose. Moi aussi ? Dans mon lit, oui. Dans ma vie quotidienne, aussi. Mais les souvenirs, eux, et la nostalgie, étaient toujours bien présents. Avec l’incapacité de savoir se dire correctement ce qui avait cloché, ce qui aurait pu être corrigé pour mieux se passer. En fait, peu importe comment je tournais ça dans ma tête, au fil des siècles. On en arrivait toujours au moment où ça déraillait, et où tout le monde voulait ma peau. Je n’avais jamais donné dans le concours de popularité, c’était un fait. Mais il n’en restait pas moins que je vivais mieux avec un nombre moins considérable d’ennemis. Ca me détournait trop de ma mission, autrement, et ce n’était jamais bon à prendre.
J’avais aimé me mesurer à plus fort que moi, dans le temps. A plus nombreux que mes propres soutiens, aussi. Mais cette époque était révolue. Aujourd’hui je ne me parais plus que des problèmes du quotidien, pour les gérer les uns après les autres. Un Dieu sans domicile fixe, sans utilité véritable. Une sorte de fantôme qui errait en répétant les mêmes rengaines, en rempilant pour les mêmes aventures branlantes.
Je sens la rage de Nyx monter, et en moi le sentiment de danger concomitant. Je n’ignorais rien de ses pouvoirs, ni du renouveau de sa puissance. Je n’avais pas peur. Je n’avais peur de personne, de cela seulement j’étais certain. Mais j’anticipais déjà les complications que pouvait provoquer sa colère. Je sens le ressentiment monter. Finalement, tout ça ressemblait de plus en plus à ma vie d’avant, j’avais peut être parlé trop vite. Chassez le naturel il revient au galop, c’était du moins ce que disait l’adage. Les choses allaient prendre une tournure assez vilaine, si ça continuait sur cette pente. Je sens encore la colère irradier. Et l’inquiétude, aussi. Peur et colère. Mélange dangereux et explosif, on n’était pas loin de l’explosion. Pourtant, c’est son plus beau et dangereux regard noir qu’elle m’offre. La belle m’accuse de mentir. Difficile de lui donner tort mais je me contente de la dévisager de façon calme. Pas sereine, mais pas encore alerte.
| Croyez-le ou non, j’ai mes raisons. Qui je suis n’a aucune importance. Qui vous êtes, concrètement ça n’en a pas non plus. Nous ne sommes pas du même… Camp, au départ. Je suis flic, mais pour vous comme pour moi, ce titre, cette plaque, cette arme même, ça n’a pas tant d’importance. C’est ce que vous êtes qui importe. Et c’est là que le bât blesse. Pourquoi enverrait-on un simple humain sans aucune arme pour s’en prendre à vous ? |
Elle indique être seule. Bienvenue au club, même si ça ne me réconforterait pas, et elle non plus. Je servais la justice. Celle-ci, parfois, se contentait d’une vérité partielle qui préservait plus qu’elle ne mettait en danger. Si elle me posait frontalement une question, je n’éluderais. Mais en attendant il y avait des choses qu’elle n’avait pas besoin de savoir, l’Olympienne. Nous n’étions plus amants, pas même amis, et surtout pas alliés. Je savais très bien qu’elle suivait ses propres intérêts depuis toujours, et que ma propre loyauté aux miens était mise à mal sans cesse par les aventures que je vivais de par le monde et par les émotions de ces gens qui jadis me servaient et qui aujourd’hui me faisaient courir après la moindre injustice que l’on pouvait trouver en ce monde. Je fronce un instant les sourcils.
| Vous savez que c’est Odin qui a été tué ? Comment ? |
Je me jetais sur l’information comme un os à ronger ; nous avions tous senti une mise à mort, car nous étions tous connectés par l’Ether. Mais aucun de nous ne savait spécialement de qui il s’agissait… A moins d’être en lien avec le vieux dieu sur sa montagne, ou d’avoir trempé dans son meurtre. Nyx était beaucoup de choses, mais elle n’était pas stupide. Elle ne se serait pas trahie aussi vite ni aussi facilement, même sous le coup d’un pouvoir confusant. Mais je restais curieux, presque avide, de savoir quelle était sa source. Je la savais puissante, mais pour avoir le bras long à ce point ? Même Freyja ne savait pas précisément le soir du meurtre, elle avait dû se renseigner d’abord auprès des siens avant qu’une confirmation ne lui soit retournée.
| Je ne perds que rarement mon temps. Je pense que tout ceci a un sens, sinon je ne serais pas venu et j’aurais laissé les gars en bleu faire leur travail. Peut être aussi parce que c’est vous, qu’on s’en prend à quelqu’un de puissant chez nous. Et qu’il y a un manège à découvrir derrière une série d’actes en apparence sans queue ni tête. |
Je me perdais un peu dans mes propres pensées. J’en avais vu et entendu, des choses louches, ces derniers temps. Le couperet tombe, alors. Elle ne sait même pas qui l’a privée de ses souvenirs, ni pour quels desseins. S’en souviendrait-elle, si elle l’avait demandé elle-même ? Elle avait dû se faire des ennemis, tout comme moi, au fil du temps. Des ennemis puissants. Mais capables d’étouffer la mémoire d’un dieu, d’une puissance comme celle de la nuit que je contemplais ? Encore plus étrange ; je me sentais entouré et étouffé par le mystère, bien en peine de réfléchir à tête reposée. Ca remuait beaucoup de choses, en moi. De sentiments et de désirs depuis longtemps enfouis. Mais je n’étais pas des dieux qui regardaient constamment en arrière avec nostalgie et espoir. L’espoir, pour moi, était mort le jour où j’avais embrassé le canon d’une arme que je tenais de mes mains, prêt à me faire sauter la cervelle et à m’infliger la Seule Vraie Mort.
Oserais-je un jour l’avouer à celle que ‘javais tant aimée, avant qu’elle ne m’oublie et que je disparaisse dans la tourmente d’une éternité de violences ?
Je me sentais vide, et creux. Insignifiant. Dépassé. J’étais obsolète depuis longtemps, en fin de compte.
| Peut-être devriez-vous vous rapprocher de vos alliés, et découvrir qui vous a effacé la mémoire, alors. C’est peut être ça, la clef de tout. Peut être avez-vous connu quelque chose de suffisamment sensible pour que ceux qui s’en prennent à vous, et à tout le monde, se débarrasse des preuves de leur passage ou de leurs agissements. |
Je déglutis, cesse de regarder mes pompes, et la regarde droit dans les yeux.
| Les menaces n’ont aucun effet sur moi. Je n’ai plus rien à perdre depuis bien longtemps. |
Je réfléchis un court instant, main frottant ma barbe.
| De qui parmi nos semblables êtes vous encore proche ? Avec qui avez-vous des relations, quelles qu’elles soient ? |
Victor Lafitte
Fall of Skies
Messages : 9564 Date d'inscription : 09/09/2020 Groupe : Je suis Teutatès, Dieu-Père Celte. Dieu de la Guerre et de la Justice. Métier : Fugitif Age : 40 ans... Ou 3000. Caractère : Vif - Emporté - Empathique - Téméraire J'évolue à : Paris et Istanbul Puissance : Pouvoirs et faiblesses : POUVOIRS : Juge des Ames (actif), Furor Gallicus (actif), Père de la Tribu (Non actif), Main de Justice (Non actif), Chute du Ciel (Non actif) // FAIBLESSES : Empathie, Impétuosité, Isolement, Hors de Contrôle Warning : Langage cru & violence physique & sexe & violences sexuelles Célébrité : Christian Bale Multicompte : Alexandre Durand Crédits : Kanala
Sujet: Re: Le roi est mort, vive le roi! Ou pas. | Terminé Jeu 22 Avr - 18:44
L’animosité Midnight se tait, et écoute, en silence, mais sa décision est déjà prise. Elle s’est prise, en fait, quand le policier, quel qu’il soit, lui a fermé l’unique porte sur la seule monnaie d’échange qu’il aurait pu avoir : ses souvenirs. Elle ne peut s’empêcher de pouffer, cynique, quand l’homme évoque la possibilité que des souvenirs datant de plusieurs millénaires puissent avoir un quelconque rapport avec un humain qui viendrait ici pour essayer de la tuer, alors que si l’organisation avait été la même que pour Odin, ils auraient su que de simples armes à feu n’auraient aucun effet sur elle. Elle a le dos tourné quand il évoque alliés et supports. Elle est tentée de se retourner pour le gifler, pour lui dire qu’elle ne croule pas sous les amis, et qu’on lui réserve généralement le même genre d’accueil condescendant et distant, du type duquel il l’a gratifiée ce soir. Demander tout, mais ne rien donner. Elle doit entendre les détresses des uns et des autres, on lui a même déjà reproché sa passivité ! Quand a-t-elle jamais demandé quoi que ce soit aux siens ? A qui que ce soit, au sens large ? Nyx est retirée du monde divin pratiquement depuis sa création. Dans sa vie, Sthéno est la seule et unique constante. Pour autant, elle ne s’imagine pas une seconde traîner la gorgone dans des déboires, sans doute stériles, sur un passé révolu. Le fait que quelqu’un lui ait effacé la mémoire indique qu’on a pu avoir accès à elle de façon rapprochée. Les déités capables d’influer sur la mémoire ne sont pas légions, même dans le panthéon grec, mais au final, peu importe qui a pris ses souvenirs et pourquoi. La résultante est la même. On l’avait trompée, et trahie, comme tant d’autres fois.
Midnight n’a plus ni le cœur, ni la patience d’en supporter d’avantage. Rien, en fait, ne l’oblige à subir ça. Au regard de la loi humaine, elle a fait ce qu’elle devait faire, à savoir : donner sa déposition et mettre ses locaux à la disposition de la police. Quant au dieu qui s’était présenté, sans même avoir dénié ne lui donner ni son véritable nom, ni son nom d’emprunt, elle estimait qu’elle ne lui devait rien, qu’elle ne sentait pas concernée outre mesure par la mort d’un autre, et qu’elle ne voit pas pourquoi elle devrait y prêter plus d’attention qu’à ses souvenirs volés, et la possible trahison d’un proche. En l’état, Midnight est d’avantage préoccupée par la possibilité de réduire de façon, plus drastique encore, son cercle de proches, qu’autre chose. Elle vit mal qu’on ait pu lui faire cela, à elle, et qu’on daigne moins s’intéresser à cela qu’à un cadavre, un mort, pour lequel on ne peut, donc, plus rien faire, et elle est blasée de voir les policiers tout retourner dans son club. Elle ne supporte, en fait, plus rien de cette soirée. Elle a besoin de solitude et de Ténèbres, elle a besoin de la lumière des étoiles et de l’immensité du ciel, mais certainement pas d’un club grouillant d’agents et d’un inconnu, qui la juge, et tente de lui imposer ses priorités.
Donc, après l’avoir écouté longuement et hoché la tête très lentement en signe d’assentiment, preuve qu’un déclic s’était fait en elle, mais rien qui ne puisse avoir à faire avec l’affaire de l’enquêteur, elle se redresse, rassemble les verres, qu’elle dépose dans un évier, range la bouteille de liqueur et disparaît dans sa penderie, d’où elle en retire son sac, un manteau des plus élégants accordé avec des gants et un chapeau qui le sont tout autant, et elle s’habille. Elle marque un temps d’arrêt, comme sur le point de souhaiter bonsoir au policier, mais face à sa mauvaise volonté, elle prend même pas cette peine et se contente de prendre la porte pour rentrer chez elle.
Midnight Richards
The very reason why mortals are so affraid of the dark
Messages : 2564 Date d'inscription : 28/09/2020 Groupe : Divinité du panthéon grecque. Nyx, la Nuit personnifiée, Métier : Femme d'affaires, célébrité Age : Intemporel Caractère : Contemplative – Rancunière – Excessivement secrète – Ingénieuse – Orgueilleuse – Esthète – Cultivée – Polyglotte – Sensuelle – Désinvolte – Charismatique – Autoritaire – Solitaire – Implacable – Distante – Délicate – Sophistiquée. J'évolue à : Paris et Istamboul Puissance : Pouvoirs et faiblesses : Aura de régression, Cartharsis, Nocte Noster Omnipotens, Cécité // Noctambule, blase contemplatif, ses enfants Warning : Sans TW Célébrité : Gal Gadot Multicompte : Ileana Vassili Crédits : Tearsflight, Kleopatra, ;Nyx