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 "I need another costume" [PV Pénélope]

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MessageSujet: "I need another costume" [PV Pénélope]   "I need another costume" [PV Pénélope] EmptyJeu 11 Aoû - 16:39

30 mars 2021

« De : pallas@edito.fr

A : virgile.hobbes@univ-sorbonne.fr

Objet : Distinction honorifique pour l’anniversaire de Pallas »


La notification émerge d’un coin de l’ordinateur. Lorsqu’elle arrive, je suis installé au bureau de la salle de classe 336 où je tiens la majorité de mes cours, c’est une pièce cosy, les fenêtres donnent à l’est, il y fait plutôt bon ; mon thermos de café ne refroidit que peu. Lorsque le mail de Pallas arrive, mon écran est ouvert sur le dernier numéro de Voici : Dua Lipa se sépare de Anwar Hadid, Britney est sur un yacht, Serena Williams est au restaurant, Kanye fait une scène à Kim ; sur un autre continent, les L3 ont un devoir sur table et je fronce les sourcils, la mine tendue, l’air d’être concentré sur un problème foutrement alambiqué, du genre tout l’inverse du type qui lit Voici et affirme qu’il « surveille un partiel ».  

L’expéditeur se présente comme la rédactrice principale de Pallas, la revue académique de référence pour les lettres classiques ; j’y ai publié quelques papiers lorsque j’écrivais ma thèse. On m’appelle Docteur Hobbes, l’intitulé est classieux, littéraire, allongé, il ferait frémir les jeunes thésards de Dauphine jusqu’à Oxford. Elle ne va pas droit au but ; elle prend le temps de souligner l’importance de mes travaux, mes réflexions pertinentes, mon goût pour les mots — bref, on peut dire qu’elle me brosse comme un animal pour que je lui donne la patte, manque plus que la friandise. Elle arrive juste après quand elle m’assure de sa "sincère volonté à ce que je sois partie prenante du jury, tout est résumé dans la pièce jointe Docteur". Je soupire.

J’apprends donc qu’on m’a présélectionné comme juré du le comité d’honneur de Pallas dans l’optique de récompenser le meilleur papier universitaire. Je soupire encore, trop fort j’imagine, certains élèves lèvent le nez, essayent de deviner ce qui m’agace. Si vous voulez tout savoir, étudiant 1, étudiant 2 et étudiante 3, c’est que ça se passe au Palais Brongniart, place de la Bourse. C’est super me direz-vous, c’est bien desservi, au centre de tout, mais ce n’est pas le matin ; c’est le 30 juin au soir. Et le soir, le marché antillais place de la Bourse est fermé. Il faudra faire sans bokit. Se contenter seulement de champagne.

De la salle de classe jusqu’à mon appartement, Pallas reste sans réponse. Je fume quelques cigarettes, traîne en chaussettes dans le salon. Quelque chose me perturbe. J’ai pris du Dicodin, ma jambe va bien. Est-ce la séparation de Dua et Anwar qui me touche ? Le fait que Serena ait pris une escalope milanaise au lieu de la préférer aux champignons ? Je passe la soirée à me questionner.

Le MacGuffin se trouve dans la penderie, je le découvre le matin suivant. Tous mes costumes y sont accrochés : du gris rayé que j’ai porté en donnant mon premier cours au vert pastel du gala de Albin Michel, il y a quelques mois — sans oublier le bleu de Chine de l’autre soir chez Erik. Je me suis vomi dessus. Tous sont des chefs-d’œuvre de couture. Tous sont signés de la même main : Pénélope Zervas. Et lorsque son visage me revient en tête, je ressens cette impression de vide, comme s’il manquait un élément à ma penderie. Vise le mille, Hobbes : tu as besoin d’un nouveau costume de Miss Zervas. Je n’y suis pas retourné depuis l’année dernière. Entretemps, de nombreuses choses se sont passées : la cellule de Paris a avancé. Les panthéons se font la guerre ouverte. Courant mars, Chez Pénélope a fermé pour raisons de santé. Elle n’a rouvert que récemment.

Mettre le doigt sur le problème, c’est le premier pas vers la guérison ; le deuxième, c’est de se démerder pour le soigner. Je quitte mon appartement avec cette pensée, la démarche flottante ; je me sens bizarrement requinqué d’un souci qui n’existait pas jusqu’alors. Ma tête est déjà Chez Pénélope, la charmante Miss Zervas qui me sourit avec sincérité ; dans un premier scénario je viens avec une gerbe de fleurs multicolores, il faudrait qu’ensemble elles signifient Bon rétablissement, je suis extrêmement heureux de vous revoir Miss Zervas. Dans un second scénario, Miss Zervas me propose un café et y met une graine de cardamone comme elle l’a toujours fait depuis que j’ai commandé mon premier costume ; pour répondre à sa gentille attention, je sors de ma sacoche une boîte de biscuits secs à la fleur d’oranger, les saveurs s’accordent bien avec la cardamone, je le lui ai toujours affirmé.

J’opte finalement pour un melting-pot entre scénario 1 et 2 : arrêt à l’épicerie du coin, biscuits secs, check. Arrivé au Quartier Latin, premier fleuriste, immense bouquet, check ; paré pour le scénario 3. J’arrive vite au 21 rue des Carmes sur les coups de seize heures, pile pour le café.

La vitrine expose des jacquards bariolés, de quoi donner l’eau à la bouche des lèche-vitrines. Je m’arrête un instant, le temps de m’appuyer sur ma canne pour reprendre mon souffle et franchit la porte de l’atelier. A l’intérieur, c’est familier. Tout semble figé dans une toile et je prends plaisir à faire le compte des éléments qui n’ont pas bougé au cours de mes venues : les murs en bois foncé, les larges poutres qui soutiennent le plafond ; les luminaires, vrais champions de la boutique, qui fournissent un éclairage optimal ; un peu plus loin, le canapé vert émeraude et le paravent ; les rouleaux de tissus et le meuble mercerie au fond ; à l’ouest, le bureau de Miss Zervas, une partie pour l’administratif, l’autre pour la couture.

Pénélope n’est pas là et un instant, je me demande si elle n’est pas derrière le rideau qui cache une annexe de la boutique. Je lève la voix :

« Miss Zervas ? Miss Zervas ? Devinez qui est là ! »

Et je cache mon visage derrière le bouquet de fleurs.

Puis je me rappelle que je n’ai pas changé de canne depuis notre rencontre.

Virgile Hobbes
Virgile Hobbes
Mortel
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MessageSujet: Re: "I need another costume" [PV Pénélope]   "I need another costume" [PV Pénélope] EmptyLun 22 Aoû - 10:19

I need another costume



Tuoni

Virgile Hobbes & Penelope Zervas


Assise sur un tabouret de bois sombre, la Moire fait face à l’énorme métier à tisser antique qui occupe l’arrière-boutique. Pourtant, ce n’est pas sur cette trame qu’aujourd’hui elle tisse. Les yeux perdus dans une dimension que seule elle et ses sœurs peuvent percevoir, ses doigts fins se saisissent d’invisibles écheveaux, fragiles et longs comme une vie. Elle croise les existences qui doivent aujourd’hui se croiser, sépare les destins qui se sont éloignés. Ici, une femme est morte et sa compagne reste seule. Là, un père et son fils viennent tout juste de se retrouver après de longues recherches. Comment Lachésis peut-elle tout à la fois rendre compte de milliers de vie et continuer de mener la sienne ? C’est un mystère, une anomalie. Toujours est-il qu’après avoir réintégré son petit appartement au-dessus de l’échoppe de couture, Penelope a bien vite recouvré ses anciennes habitudes. Ou presque.

La douleur est acérée. Saloperie de kitsune. Le vaisseau que la déesse occupe a été amoché, ce printemps dernier. Ses mains, surtout, tranchées par endroits, les nerfs broyés à d’autres. Parfois, elle se demande si elle n’aurait pas préféré mourir et revenir ensuite. Cela aurait peut-être été plus simple. Lorsque l’effet des puissants antidouleurs qu’elle commande à Circé s’estompe, elle constate à quel point ses mains lui sont indispensables. Pour tisser, bien sûr, mais pour tant d’autres choses qui font son quotidien. Son travail de couturière, pour commencer. Dévisser sa cafetière italienne, qui avec les années d’utilisation devient un brin capricieuse. Porter un rouleau de tissu et l’entreposer en devanture ; taper sur le clavier de son ordinateur ; ou bêtement extirper son téléphone coincé sous un livre au fond de son sac à main. Aylaen – Hestia – l’avait aidée lors de son retour à réagencer boutique et appartement, de manière à éviter tous ces gestes qu’elle ne peut pas encore pleinement faire. La tendre déesse du foyer lui avait conseillé d’acheter une machine à café, et si Penelope savait qu’elle avait raison, il restait difficile à la tranquille mais protocolaire Moire d’accepter même ce petit changement dans son quotidien rôdé. Entêtée, elle préférait encore risquer de rouvrir ses points de sutures plutôt que d’appuyer sur le petit bouton lumineux. Et cesser de tisser ? Plutôt Mourir véritablement.

Elle ferme les yeux et ses mains s’immobilisent, le temps pour sa conscience de réintégrer le monde concret. Cela suffira pour aujourd’hui. Penelope souffle doucement par la bouche, lève les yeux au plafond pour passivement regarder un délicat pholque phalangide, puis quitte son siège et se dirige vers le comptoir où repose tout son joyeux foutoir. Elle considère un instant la machine flambant neuve, puis se ravise. Cela peut faire partie de la rééducation, après tout, se convainc-t-elle, saisissant le manche de la cafetière qui contient encore du café bouillant. L’objet est lourd pour ses muscles affaiblis. Mais elle s’acharne et…

*Drelin, drelin* « Miss Zervas ? Miss Zervas ? Devinez qui est là ! »

Penelope lâche prise, et la cafetière vient cogner contre le rebord du comptoir pour mieux asperger sa robe. Merde ! Elle s’époussette – comme si cela pouvait améliorer la situation – avise l’étendue des dégâts : sol, vêtement, ainsi qu’à présent les bandages entourant sa main, tous sont teintés d’un élégant sépia. Re-merde ! Elle lève les bras d’agacement, contre elle-même pour son entêtement, et contre l’univers pour le principe, puis se dirige vers la boutique afin d’accueillir le client. À peine passé le lourd rideau dissimulant la porte de l’arrière-boutique, la couturière se retrouve nez-à-nez avec un bouquet démesuré de fleurs. Elle ne connait pas leur langage, et ce malgré qu’Hestia aie tenté de le lui apprendre. Toutefois, ces fleurs-ci semblent assez loquaces. Et, surtout elle reconnaît cette canne élégante. Une main posée sur sa hanche, elle sourit, amusée de la mise en scène. C’est que le professeur respecte ses entrées.

« Monsieur Hobbes, mais quel plaisir de vous revoir. Vous allez bien depuis tout ce temps ? Ça fait quoi, un an déjà ? J’ai presque cru que vos étudiants avaient eu raison de vous ! »

C’était toujours agréable d’avoir Virgile à la boutique. Penelope aimait son esprit vif et original, ainsi que, il est vrai, son aptitude à reconnaître une pièce de qualité. Elle lui réservait parfois des étoffes dont elle pensait qu’elles lui plairaient. Il lui était même arrivé d’en tisser en pensant « ah, celle-ci ferait un veston parfait pour le professeur. »

« Je viens de me battre avec ma cafetière, et il semble qu’elle ait gagné. Vous excuserez ma tenue. Ces fleurs sont pour moi ? Soit je vous ai manqué, soit ce sont mes costumes. Et dans les deux cas, je suis très flattée. Mais dites-moi, que puis-je pour vous aujourd’hui ? »



Penelope Zervas
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Ne défait jamais son ouvrage
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Caractère : Juste, déterminée et brave ; Influençable, sensible et amer
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MessageSujet: Re: "I need another costume" [PV Pénélope]   "I need another costume" [PV Pénélope] EmptyDim 25 Sep - 14:04

Miss Zervas, pareille à un astre silencieux. Elle n’a pas l’aura solaire qu’on prête aux girlboss, celles qu’on verrait volontiers animer une conférence TED et posséder l’espace vide par la voix, l’expérience et les maximes catchy. J’ai toujours eu tendance à penser que le charisme de Miss Zervas se domiciliait dans l’ombre et le silence, dans son cas bien plus parlant que la surenchère. Il suffit qu’elle hoche la tête avec vigueur quand on lui décrit un projet, qu’elle propose un tissu plutôt qu’un autre, maintienne que les rayures iraient mieux que les carreaux avec ce coloris pour capter que l’étendue de son talent s’accorde avec son humilité. Elle aurait tout à fait pu lancer son business à grande échelle, ramener Coco, Yves et Christian à l’état de stylistes de fast fashion — et que dire de Guccio et Cristóbal ; pour eux, ç’aurait carrément mal tourné, un dépôt de CV pour des petits emplois loin de la mode et on en parle plus jamais — mais ne l’a jamais fait. La boutique est un endroit chaleureux et qui lui ressemble. C’est en cela que Miss Zervas est la meilleure couturière de la ville.

« Monsieur Hobbes, mais quel plaisir de vous revoir. Vous allez bien depuis tout ce temps ? Ça fait quoi, un an déjà ? J’ai presque cru que vos étudiants avaient eu raison de vous ! »

Un sourire sincère se grime sur mon visage ; je le dévoile en éloignant l’énorme bouquet, les pétales commençaient à me chatouiller les narines. Un an, déjà. Trois cent soixante cinq longs jours, certainement un peu plus, à faire le tour de ma garde-robe, jongler entre les costumes, les porter durant mes trajets entre Paris intra-muros, puis Paris-Levallois. Et puis, il y a eu son accident sur lequel je n’ai eu aucune information tangible, si ce n’est sur le Facebook de la boutique. Son sens de l’humour m’a manqué. Je renchéris :

« Vous n’êtes pas loin de la vérité ! Les étudiants, ils ont le crâne dur. Vous n’imaginez pas comment il est difficile de leur faire comprendre que Zola n’a pas écrit La Comédie Humaine, c’est un coup à s’arracher les cheveux. Enfin…Here I am, bien vivant. »

L’anecdote est on ne peut plus vraie et ça me fait ricaner jaunement ; de toutes les méprises entre auteurs, je crois que c’est celle que j’ai le plus aperçue sur les QCM de rentrée. Les étudiants font une fixette, peut-être qu’il y a une théorie du complot derrière, ça donnerait quelque chose comme : Zola n’a jamais existé, c’est en fait des manuscrits de Balzac qu’on a exhumé et publié trois décennies plus tard, le type qui a posé pour Autoportrait au béret c’est un genre d’acteur payé par la maison d’édition. Si cette théorie existe, je ne la connais pas ; il faudrait que j’en parle à Parmesh un de ces quatre, peut-être qu’il en a eu des échos.
Pénélope reprend :

« Je viens de me battre avec ma cafetière, et il semble qu’elle ait gagné. Vous excuserez ma tenue. Ces fleurs sont pour moi ? Soit je vous ai manqué, soit ce sont mes costumes. Et dans les deux cas, je suis très flattée. Mais dites-moi, que puis-je pour vous aujourd’hui ? »

Je lui tends le bouquet, qu’elle accueille volontiers.

« Bien sûr que ces fleurs sont pour vous, Pénélope ! Et pour vos costumes, cela va de soi, ils sont à la base de vos pensées, comme une extension de vous-même. Vous êtes radieuse comme les fleurs et comme vos pièces, quelle que soit la tenue dans laquelle vous m’accueillez. Dites, comment allez-vous ? Je n’ai pas osé vous déranger lors de votre convalescence mais je me suis inquiété. Que vous est-il arrivé, si ce n’est pas trop indiscret ? »

La résistance de la cafetière m’embête. J’ai vraiment envie d’un café, et surtout de l’accompagner de biscuits secs à la fleur d’oranger. Je les avais choisis pile à la bonne taille, fins et en longueur, pour s’accorder ergonomiquement avec la circonférence de ses tasses — en plus du combo de saveurs, fleur d’oranger/cardamone/caféine, on rate un truc. Pour le moment je ne dis rien, il est, à mon sens, trop tôt pour lui proposer de l’aider à faire fonctionner la machine ; je viens à peine de revenir d’un an de silence radio. Pendant qu’elle s’affaire avec le bouquet, comme à mon habitude, je m’assois dans le canapé, prends une grande bouffée d’air, me sens comme entre mes quatre murs. Alors, je lui détaille l’imbroglio dans lequel Pallas m’a mis :

« Dites Miss Zervas, Pallas, vous connaissez ? C’est une revue axée sur les lettres classiques qui met en avant les papiers de recherche là-dessus ; j’y ai écrit quelques articles dont un sur Eschyle et Les Sept contre Thèbes, j’avoue en être assez fier. C’est une revue que je vous recommande — pas parce que j’interviens quelquefois dedans — si vous vous intéressez aux arts antiques, je suis certain que ça vous plairait…Enfin, je divague. Tout cela pour dire : Pallas m’a invité à une réception en juin au Palais Brogniart, en tant que juré d’un prix. Jusque-là, ok ; cependant, je me suis aperçu qu’il me manquait un petit quelque chose pour tenir mon rôle… »

Je ne peux pas me retenir de sourire, encore : je me le suis figuré toute la nuit.

« Il me faut un nouveau costume, Pénélope. Du veston à la chemise. Quelque chose d’assez marquant pour une réception et que je pourrais tout autant porter en donnant un cours en amphithéâtre un jour d’hiver. Elégant, remarquable. Je voyais quelque chose en nuances de vert, peut-être un vert de Chrome ou un vert Empire ; vous avez su magnifier chacune de mes commandes des cinq dernières années, c’est vous qui voyez. Et comme d’habitude, je saurais mettre le prix qu’il faut… »

Virgile Hobbes
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MessageSujet: Re: "I need another costume" [PV Pénélope]   "I need another costume" [PV Pénélope] EmptyDim 13 Nov - 17:33

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Tuoni

Virgile Hobbes & Penelope Zervas


La couturière, ravie, débarrasse le professeur de son bouquet. Elle feint d’en respirer le parfum, mais c’est pour mieux dissimuler le rose qui vient teinter ses joues lorsque Virgile la complimente si révérencieusement. C’est qu’elle n’est pas habituée, la discrète Moire, à être ainsi ouvertement flattée. Par-dessus les fleurs, les pattes d’oie trahissent son sourire gêné, qui reste toutefois affiché tandis qu’elle dispose le bouquet dans un vase dont elle se saisit, sur un petit meuble. Elle leur donnera de l’eau plus tard. Pour le moment, seul compte son client et sa requête annuelle. Mais il semble qu’avant, il ait quelques questions encore.

« Dites, comment allez-vous ? Je n’ai pas osé vous déranger lors de votre convalescence mais je me suis inquiété. Que vous est-il arrivé, si ce n’est pas trop indiscret ? »

Lors de son séjour chez Midnight, Penelope s’est préparée à répondre à cette question. À raison, puisque sa clientèle, polie et empathique, ne manque pas d’à chaque fois la lui poser. Revenant vers Virgile, qui s’est installé dans le canapé vert de la boutique, elle lui propose donc la rengaine entraînée chez Nyx :

« C’est vraiment très gentil à vous de demander, et absolument pas indiscret, ne vous inquiétez pas. J’ai dû, suite à un accident un peu malheureux, faire plusieurs chirurgies pour rafistoler mes mains. J’ai utilisé un peu sauvagement une découpeuse et… Bref. Je vous épargne les détails. Avec quelques anti-douleurs, je peux à nouveau travailler, et je dois bien dire que ça m’avait manqué. Mais assez parlé de moi. Comment puis-je vous aider ? »

Et la Moire d’écouter le professeur. Pallas, donc. Oui, elle connaît. Pas pour lire la revue, car elle n’est pas académicienne et préfère ses activités de fils et d’aiguilles. Mais elle en a entendu parler, et elle connait, forcément, le titan qui porte ce nom. La mention de son passé, nécessairement, la rend plus attentive aux propos de son client. Lorsqu’elle a affaire à des connaisseurs de la période hellénistique, la Tisseuse surveille davantage sa langue. Il ne s’agirait pas de se trahir, surtout durant cette période où la vidéo postée sur internet de l’attaque des Halles éveille des soupçons quant à l’existence des divins. Il lui faut rester discrète. Encore plus que d’ordinaire, c’est dire.

Vert empire propose-t-il. Non. Certainement pas. La couturière est intraitable dans son jugement esthétique, mais délicate dans son expression. Elle croise les bras, pose un index sur sa joue et feint de réfléchir à la proposition. Et puis, aimable, elle propose :

« Le vert est une excellente idée pour un costume. Il vous fera remarquer parmi les tristes gris de vos collègues. Mais si je peux me permettre, un tissu monochrome ferait daté, surtout en chrome ou empire. Je vois bien un ton plus sombre. Comme celui-ci, peut-être. » propose-t-elle, tout sortant un coupon vert minuit de l’un des tiroirs de son bureau. « J’attends un arrivage d’une excellente qualité dans cette couleur, réhaussé de lignes bleu clair très fines. On les voit à peine, mais ça donne une texture élégante à l’œil, et ça amincit toute silhouette. J’ai le même motif, plus élégant, mais moins original, en lignes rouge sur fond bleu indigo. Et si vous cherchez à vous démarquer, on peut envisager un veston uni d’un ton plus clair. Qu’en pensez-vous ? »

Dégainant alors son mètre de couturière, elle détaille le professeur.

« Quel que soit votre choix, mon cher professeur Hobbes, il va falloir que je reprenne vos mesures. Vous ne semblez pas avoir beaucoup changé depuis votre dernier passage, mais je voudrais être sûre que vous soyez à l’aise. » Et puis, désignant le paravent derrière lequel elle fait mesures et épinglage : « Nous pouvons discuter de votre choix, et un peu de ce que vous devenez aussi, en même temps, si vous le voulez bien. C’est que vous devez avoir des choses à me raconter. Est-ce que cette réception vous enthousiaste, ou est-ce qu’il s’agit plutôt d’une pénible convention universitaire pour vous ? »



Penelope Zervas
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